Carnet de voyage

Porto et son arrière pays.

6 étapes
4 commentaires
Par Woofie
Après Lisbonne en 2016, Ben et Woofie visitent Porto. Et s'offrent même une croisière sur le Douro.
Mai 2019
6 jours
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Nous décollons à l'aube. J'ai la chance d'avoir une place près d'un hublot, et j'en profite donc pour prendre quelques photos de la belle mer de nuages que nous survolons.

Nous atterrissons de bon matin à Porto, Portugal - le pays de la Super Bock, qui nous souhaite la bienvenue. Sympa !

Après une petite collation prise dans une cafétéria familiale, à deux pas de notre hôtel, nous nous mettons en route pour une journée de balade dans Porto.

Et c'est bientôt... la première visite d'église du séjour. En l'occurrence, l'église de la Trinité.

Eglise de la Trinité

Puis nous atteignons le centre de Porto, où trône l'imposant hôtel de ville.

Nous visitons l'église des clercs, visible de très loin grâce à sa tour qui domine Porto du haut de ses 75 m - ce qui en fait le plus haut clocher du Portugal. De style baroque, sa construction s'étala de 1835 à 1848. La visite prend du temps car on peut accéder à un second niveau d'où l'on domine la nef et le cœur, ainsi qu'à des appartements d'apparat. A signaler également : un petit musée qui compte des dizaines de Christ en croix, de toutes tailles et de toutes époques.

Eglise et tour des clercs

La tour des clercs offre le plus beau panorama sur Porto :

Après cette belle visite, nous prenons le temps de prendre un verre dans le parc aux oliviers, que nous avons repéré du sommet de la tour des clercs - voir les deux premières photos ci-dessus. Puis nous reprenons nos pérégrinations dans les rues de Porto.

Le hasard a voulu que nous séjournions à Porto pendant la semaine de la grande fête des étudiants. Nous assistons ainsi à un spectacle impromptu sur une petite place, près de l'église des clercs. Sympa ma foi.

Etudiantes

Puis nous décidons de nous poser à nouveau dans le jardin aux oliviers. On est y est tellement bien...

Pause Porto dans le jardin aux oliviers

Puis, toute bonne chose ayant une fin, nous reprenons notre chemin en direction du Douro, le fleuve qui traverse Porto.

Après une nouvelle pause en terrasse sur le bord du fleuve, nous dînons, pas très bien, dans un petit restaurant situé dans une ruelle pas très éloignée. Je prends un plat de morue à la Braga - soit un morceau de morue, agrémenté d'oignon et de poivrons, sur un lit de rondelles de pommes-de-terre frites. Présentation comme à la maison et patates pas cuites. Nul.

Nous flânons ensuite tranquillement sur le bord du Douro...

Sur le bord du Douro, by night

... avant de prendre le chemin de notre hôtel.

Une première journée ma foi fort agréable.

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Après l'avant goût d'hier, les "choses sérieuses" commencent véritablement aujourd'hui ; c'est parti pour une journée de visite de Porto.

Nous visitons cette fois les églises quasi-siamoises des carmélites - à gauche - et du carmel - à droite. Quasi seulement, car elles ne sont pas collées l'une à l'autre, mais bien séparées par une maison, si si !!! Regardez bien : vous voyez les deux petites fenêtres maintenant ?! En l'occurrence, il s'agit, vous vous en doutez, de la maison la plus étroite de toute la ville.

Eglises des carmélites et du carmel

Etape obligée d'une visite de Porto : la librairie Lello. Fondée en 1869, elle est connue pour être l'une des plus belles au monde, avec son spectaculaire escalier habillé de rouge. Il est indéniable que l'endroit a beaucoup de charme, mais il est aussi, malheureusement, surfréquenté. A l'intérieur, c'est la cohue. Les allées sont littéralement bondées de touristes qui font bouchon pour prendre des selfies. Bref, ce qui devrait être un havre de tranquillité n'est qu'une fourmilière grouillante d'où j'ai très rapidement l'envie de m'échapper. Et dire que pour y pénétrer, il faut d'abord faire la queue à l'annexe pour acheter un billet - qui coûte 5 euros, déductibles de l'achat d'un livre - puis une seconde fois la queue, encore plus longtemps, devant la librairie elle-même. Visiblement, ça ne semble avoir découragé personne ce matin !!

Je ne vous conseille donc tout simplement pas cette visite. Sauf, bien sûr, si vous constatez depuis l'extérieur que l'affluence est raisonnable. Mais Porto étant très à la mode de nos jours, il vous faudra être très chanceux pour bénéficier d'une accalmie.

Librairie Lello

Nous reprenons ensuite nos pérégrinations, sous un ciel malheureusement bien peu propice à faire de belles photos...

A l'heure du déjeuner, nous tombons sur un minuscule boui-boui qui sert la grande spécialité locale : le francesinha, à savoir une sorte de croque-monsieur fourré de jambon, saucisse, viande de porc ou de bœuf - bref, de ce qui vous tombe sous la main - recouvert de fromage gratiné au four, le tout baignant dans une sauce tomatée et pimentée. Il est en général servi avec des frites, et permet de manger un morceau sur le pouce pour pas bien cher. Nous constaterons, pendant notre séjour, que sa qualité varie sensiblement d'un établissement à l'autre. Ce midi il est bien bon.

Rassasiés, nous passons à la visite du monastère Saint-Benoît-de-la-victoire, imposant édifice recelant un cloître désormais couvert.

Monastère Saint-Benoît-de-la-victoire

Nous poursuivons ensuite nos déambulations sous la grisaille.

Puis nous prenons de la hauteur pour gagner...

... la cathédrale Sé, une église forteresse du XIème siècle qui fut toutefois remaniée aux XVIIème et XVIIIème siècles - la belle loggia baroque fut ainsi ajoutée en 1732.


Cathédrale Sé

Le cloître, bâti à la fin du XIVème siècle dans le style gothique, est remarquable par le sentiment de puissance qu'il dégage :

Cloître de la cathédrale Sé

Puis nous visitons le palais épiscopal situé sur le parvis de la cathédrale. D'apparence très austère, il est en fait richement décoré et recèle un impressionnant et splendide escalier d'honneur.

Palais épiscopal

Après cette dernière visite de la journée, nous prenons la direction du Douro...

... que nous atteignons bientôt...

... avant d'en longer le bord, malheureusement sous une grisaille persistante. Mais pas question de se laisser abattre par le temps "tristoune" et frisquet : sangria por favor !

Les étudiants non plus ne se laissent pas abattre et la fête bat son plein, ce soir, dans les rues de Porto. Chaque école ou université a son char, et c'est une joyeuse cohue qui prend possession du centre ville. La pluie, qui s'invite à la fête, ne parvient pas même à tempérer la chaude ambiance qui règne sur tout le parcours du cortège.

Fête des étudiants

La pluie s'intensifiant, nous entrons quand à nous dans un petit restaurant un peu - beaucoup en fait - au hasard. Mais comme parfois le hasard fait bien les choses, nous tombons sur un très bon plan : les acras sont parfaits, et la morue à la Braga se révèle aussi bonne qu'elle était appétissante dans son plat en terre - à mille lieues de celle mangée hier soir. Et comme le service est éminemment sympathique et chaleureux, je ne peux que vous recommander Encaixados, si un jour vous suivez nos pas à Porto.

Spécialités locales par Encaixados
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Et nous voilà partis de bon matin pour une nouvelle journée de visites.

Et une église, une !

Eglise dos terceiros de Sao Francisco

Puis nous visitons la maison do despacho, attenante à l'église. Achevée en 1752, elle recèle des catacombes où sont inhumés les moines de l'ordre de Saint-François.

Maison do despacho

Inévitablement, nous parvenons au Douro que nous franchissons sur le pont Dom Luis, particulièrement venteux aujourd'hui - Woofie manquera d'y perdre sa casquette !

Vues sur le Douro

Le pont Dom Luis relie donc Porto à Vila Nova de Gaia, où se trouvent les chais des grandes maisons de vin de Porto. Construit entre 1881 et 1886 par l'ingénieur Théophile Seyrig, disciple de Gustave Eiffel, il possède deux tabliers, le tablier supérieur - d'une longueur de 295 m - pour les trams et le tablier inférieur - 174 m seulement - pour la circulation automobile. Il est devenu, à l'instar de la tour Eiffel pour Paris, l'emblème de Porto.

Pont Dom Luis

Nous voilà donc sur la rive sud du Douro, à Vila Nova de Gaia. Nous déambulons sur le quai où naguère, les fûts de Porto étaient débarqués des "barcos rabelos", ces bateaux typique à fond plat et voile carrée qui assuraient le transport des marchandises sur le Douro, avant que la construction de routes et voies ferrées vienne mettre un terme à cette activité séculaire.

Il est l'heure maintenant de nous restaurer, ce que nous faisons fort bien chez Dom Rodizio, dont la spécialité consiste en de belles brochettes de bœuf, que le serveur découpe devant le client. Sympa. L'adresse nous avait été chaudement recommandée par nos amis Sam et Steph, qui nous ont précédés de quelques mois sur cette terrasse, bien agréable malgré la grisaille persistante.

Pause déjeuner chez Dom Rodizio

Rassasiés, nous effectuons la visite guidée de la maison Calem. Il faut savoir que les maisons de négoce de Porto ont été fondées par les Britanniques, amateurs de vin qu'ils importaient principalement de France, mais aussi du Portugal, quand les relation se détérioraient avec le puissant rival français. Le Porto est un vin dit "muté", c'est à dire qu'on ajoute au moult en cours de fermentation une eau-de-vie de vin titrant 77 degrés, dans une proportion d'environ 1 l d'alcool pour 4 l de vin. Cette opération a pour effet de stopper la fermentation et a pour conséquences de conserver du sucre au vin, lui apportant ainsi une "rondeur" et un fruité très appréciés des papilles britanniques, et de renforcer sa capacité de conservation et son aptitude au vieillissement, ce qui était essentiel afin que le Porto puisse supporter le voyage jusqu'au Royaume Uni.

La visite se termine comme il convient par une dégustation sur de grandes tables en bois, dans une ambiance bon enfant. Certaines de nos voisines ne désirant pas se livrer à cet exercice, ou trempant à peine leurs lèvres dans le doux breuvage, Ben et Woofie se sacrifient pour ne pas gâcher, bien sûr et... se retrouvent avec 3 ou 4 verres de plus à déguster. Un bien bon moment ma foi.

Visite de la maison Calem

Après la visite guidés des caves Calem sur le quai du Douro, nous décidons de prendre de la hauteur et de visiter la maison Taylor's, fondée en 1692 et située sur les hauteurs de Vila Nova de Gaia. Cette fois, pas de guide ; nous pouvons déambuler à notre guise parmi les impressionnantes rangées de fûts.

Chais de la maison Taylor's

Nous flânons ensuite dans le domaine, avant de nous rendre dans la belle salle réservée aux dégustations.

Domaine Taylor's

Les visites terminées, nous regagnons les bords du Douro tandis que le soleil fait, enfin, une timide apparition.

Nous en profitons ensuite pour prendre quelques verres de Porto en terrasse, toujours sur le bord du Douro. Il fait bon, le Porto est top et la vue exceptionnelle... Que demander de plus ???

Nous dînons ensuite à quelques encablures, dans un des nombreux restaurants qui bordent la promenade. Je prends des sardines grillées, qui sont servies avec quelques pommes de terres à l'eau et lamelles de poivrons, grillées elles-aussi. Pas de quoi sauter au plafond, ni même faire la photo.

Puis nous prenons le chemin du retour, l'occasion de faire quelques belles photos de nuit.

Le pont Dom-Luis est aussi photogénique de jour que de nuit :

Pont Dom-Luis

De l'autre côté du Douro, à Porto, les terrasses sont encore bien garnies malgré l'heure tardive.

Encore une journée ma foi bien remplie !

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Après avoir arpenté toutes les rues du vieux Porto, ainsi que les deux rives du Douro, nous nous rendons aujourd'hui en train à Braga, une ville d'environ 180 000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres. Malheureusement, la pluie annoncée est bien au rendez-vous.

Nous commençons les visites par le palais dos Biscainhos ( XVII-XVIIIèmes siècles ), une belle demeure bourgeoise richement meublée.

Palais dos Biscainhos - Braga

Le palais possède un très beau jardin, qui eut été bien plus agréable sans le méchant crachin qui nous gâche quelque peu la promenade.

Jardin du palais dos Biscainhos - Braga

Nous profitons ensuite d'une accalmie pour découvrir plus avant cette jolie ville.

Puis nous visitons la cathédrale Sé. A croire que toutes les cathédrales du Portugal portent ce nom !

Cathédrale Sé de Braga

A l'issue de la visite, nous faisons une pause déjeuner dans un boui-boui à deux pas de la cathédrale.

Puis, après avoir bien pris notre temps dans le vain espoir que la pluie s'arrête, nous reprenons le cours de notre visite de Braga. Il pleut toujours. Il pleut sans cesse. Mais nous persévérons tout de même. Toutefois, et malgré notre obstination, nous sommes assez vite contraints de renoncer car la pluie redouble... L'objectif de mon Lumix est ainsi couvert de gouttes de pluie... Aucune accalmie n'est à attendre. Résignés, nous regagnons donc Porto.

Nous passons la fin de l'après-midi et le début de soirée dans notre appartement. Dehors, le vent et la pluie s'en donnent à cœur joie. Puis nous gagnons le centre de Porto pour y dîner...

... au restaurant Encaixados, où je me régale d'une délicieuse escalope de veau, accompagnée de chou et de petites pommes de terre, puis d'une succulente tarte au citron vert.

Restaurant Encaixados
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Nous avons réservé, dès le jour de notre arrivée à Porto, une croisière sur le Douro. Nous nous rendons donc ce matin à la gare de Sao Bento, célèbre pour son hall décoré de fresques réalisées en azulejos, ces carreaux de faïence typiques du Portugal. Nous allons en effet gagner Peso da Régua par le train, puis nous descendrons le Douro en bateau jusqu'à Porto, comme le faisaient jadis les futs de vin à bord des rabelos.

Gare de Sao Bento

Peso da Régua est considérée comme la "porte" de la vallée du Haut-Douro. C'est depuis cette ville, située à 70 km en amont de Porto, que les futs de vin sont acheminés par voie ferrée jusqu'aux chais de Vila Nova de Gaia. Après un agréable voyage en train, la croisière débute sous le soleil revenu et au milieu des vignobles en terrasse. La journée s'annonce bien ; pour fêter ça, nous nous offrons d'emblée un verre de Porto blanc au bar du navire.

A mesure que nous descendons le fleuve, les vignes se font de plus en plus rares...

Puis, alors que nous nous rapprochons de Porto, les villages se font de plus en plus nombreux sur les berges.

Alors que nous déjeunions dans la salle à manger du navire, nous avons passé le barrage de Carrapatello, dont l'écluse nous a permis de descendre, en une vingtaine de minutes, rien moins que de 43 m ! Nous passons maintenant un second barrage, dont l'écluse est bien moins impressionnante, bien qu'elle nous permette de descendre une quinzaine de mètres tout de même.

Nous approchons désormais de Porto...

L'arrivée à Porto est vraiment spectaculaire et offre un point de vue inédit sur les deux berges du Douro.

Le temps est des plus clément ce soir. Nous flânons donc sur les berges du Douro, avant d'y prendre l'apéro peinard en terrasse.

Et devinez où nous dînons pour notre dernier soir à Porto ? Au restaurant Encaixados bien sûr, où nous sommes accueillis comme des princes ! Après l'excellent Porto de rigueur, je choisis pour ma part un délicieux plat de morue grillée, tandis que Ben jette son dévolu sur l'escalope de veau. Et on lui sert tout simplement... double portion !! Et malgré son appétit légendaire et le vin gouleyant pour faire couler, il manque même de caler !! C'est vous dire !!

Restaurant Encaixados
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Pour nos dernières heures à Porto, il semble que nous allons enfin bénéficier d'un soleil radieux. Nous en profitons pour nous balader dans le jardin du palais de cristal, situé à deux pas de notre appartement. Il offre, comme vous pouvez le voir, de splendides vues sur le Douro.

Jardin du palais de cristal

Puis nous gagnons les bords du Douro.

Nous nous dirigeons ensuite vers le palais de la bourse, la dernière visite au programme de notre séjour à Porto. Mais nous nous cassons le nez, car le palais a été privatisé pour la journée. Nous ne pourrons par conséquent pas en voir plus que la magnifique bibliothèque en rez-de-chaussée. C'est ma foi bien dommage ! Nous continuons alors à déambuler dans le centre ville.

Le hasard nous conduit jusqu'à une spectaculaire et magnifique allée de vieux platanes !!

Nous regagnons finalement notre appartement pour y récupérer nos sacs...

Deux ultimes prises de vue sur le chemin du métro qui doit nous conduire à l'aéroport et cette fois... C'est bien la fin de notre séjour à Porto.

Alors que dire de cette seconde virée au Portugal ? Eh bien que Porto est une ville ma foi bien agréable, qui l'eut été plus encore si le soleil n'avait pas été si avare de sa présence. Et si nous avons, Ben et moi, somme toute préféré Lisbonne, bien plus grande et plus foisonnante, une chose est sûre : nous avons bien mieux mangé à Porto, que ce soit sur le pouce ou au restaurant.