Carnet de voyage

Malte de fond en comble.

11 étapes
2 commentaires
Par Woofie
Vous ne connaissez rien de Malte, ce petit archipel posé au sud de la Sicile, plus petit pays membre de l'Union Européenne avec ses 316 km carrés... La destination ne manque pourtant pas de charme...
Juin 2018
11 jours
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Après un trajet jusqu'à Orly et un vol - 2h45 environ - sans histoire, Ben et Woofie atterrissent donc à Malte en fin de matinée.

Au loin : l'Etna 

Un taxi nous dépose à notre hôtel situé à Gzira, où nous logerons pendant notre séjour sur Malte avant de gagner Gozo, la seconde grande île de l'archipel. Notre hôtel se trouve sur le front de mer. De l'autre côté du petit bras de mer qui lui fait face se dressent les fortifications de La Valette, la capitale de Malte. On ne peut être mieux situé ! A peine arrivé à l'hôtel, je me rends compte que je n'ai plus mes lunettes de soleil que j'ai chaussées à peine descendu de l'avion, tant la luminosité est forte en cette belle journée de juin. Les ai-je perdues à l'aéroport ? Ou les ai-je laissées dans le taxi ? Mystère ! Ce n'était pas des lunettes de prix, mais elles m'allaient plutôt bien et je suis bon pour en acheter une paire d'urgence.

Enfin nous posons nos affaires à la consigne de l'hôtel et nous voilà partis pour un premier aperçu des environs. Tout naturellement nous suivons le front de mer jusqu'au fort Tigné, construit en 1792.

Fort Tigné
Fort Tigné
La Valette
La Valette
Fort Manoel
Fort Manoel
Fort Manoel
Fort Manoel

Après une bonne pizza dévorée en terrasse, nous retournons à l'hôtel prendre possession de notre chambre, puis nous reprenons notre exploration du quartier. Le front de mer est bordé de constructions sans charme destinées au tourisme : hôtel, bars, restaurants, boutiques et supérettes... Mais il suffit de prendre une rue latérale pour trouver instantanément de "l'authentique", à savoir des rues d'un autre âge, bordées de maisons à "bow windows", ces fenêtres en saillie typiques de Malte.

Maisons à bow windows 

D'autres bâtiments anciens, et notamment nombre d'églises, agrémentent notre balade digestive :

Les habituées de mes carnets de voyage l'auront certainement remarqué : outre les arbres, j'aime également beaucoup photographier les portes ! D'où me vient cette lubie ? Mystère... Une chose est sûre, je vais pouvoir y donner libre cours ces prochains jours :

Après les rues typiques, nous poursuivons notre balade de l'autre côté de Sliema, la localité qui vient en prolongement de Gzira - côté "grand large".

Le bord de mer - Tas-Sliema 

En regagnant notre hôtel, nous entrons par curiosité dans un immense centre commercial flambant neuf :

Centre commercial - Tas-Sliema 

Enfin il est temps de nous poser un peu - nous sommes partis d'Orléans à 3h30 ce matin - sur le toit-terrasse de notre hôtel, qui offre ma foi une vue panoramique plutôt agréable :

Outre y profiter de la vue on peut également... s'y baigner car une piscine en occupe une partie. Il fait beau et encore assez chaud. Nous profitons donc de l'endroit pour nous détendre en compagnie... d'une bouteille de vin blanc local, achetée à la supérette toute proche. Que demander de plus ?

La journée se termine par une balade nocturne sur le bord de mer...

La Valette et le fort Manoel
La Valette
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Au programme de cette journée : la visite de La Valette, capitale de Malte. La cité a été bâtie sur une presqu'île rocheuse, au milieu d'une baie qui constitue comme un vaste port naturel protégé. Sa construction a débuté en 1566. A l'époque Malte est sous la domination de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, un ordre religieux et militaire - concurrent en des temps encore plus anciens des fameux Templiers. Expulsé de terre sainte puis de l'île de Rhodes - où il avait trouvé refuge - par les troupes de Soliman-le-Magnifique en 1523, l'ordre obtient en 1530 de Charles Quint la jouissance de l'archipel Maltais. Un moyen habile, pour le plus puissant souverain de son temps, de protéger la chrétienté en s'opposant aux avancées ottomanes en Méditerranée. La ville porte ainsi le nom de son fondateur, le Français Jean de Valette, grand maître des Hospitaliers de 1557 à sa mort en 1568.

Après une traversée de quelques minutes seulement, nous débarquons donc à La Valette.

Vue sur le fort Tigné
Débarquement à La Valette 

Puis nous empruntons la technique dite "du supermarché" pour ne rien rater de la capitale maltaise. Brevetée par Ben, elle consiste à arpenter consciencieusement chaque rue d'un bout à l'autre avant de passer à la suivante, comme on le ferait dans les allées d'un supermarché. Cette technique est ici particulièrement appropriée car La Valette a été construite selon un plan en damier, de sorte à permettre à la brise marine de rafraichir ses rues durant le long et chaud été maltais.

Basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel

Tout comme hier à Gzira et Sliema, les bow-windows sont innombrables et apportent beaucoup de cachet à la ville.

Eglise Sainte-Augustine

Et quant à ma passion pour les portes, je peux y laisser libre cours ! Délaissées ou pimpantes, beaucoup trouvent grâce à mes yeux :

Nous parvenons finalement sur la majestueuse place Saint-George, où se trouve le Palais magistral, à savoir l'ancien palais des Grands maîtres de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, aujourd'hui siège de la Présidence de la République de Malte. En face : un imposant bâtiment abritait jadis la garde des Grands maîtres. Nous assistons à la relève de la garde sur le modèle britannique. Malte conserve en effet de nombreuses traces de son appartenance à l'Empire de Sa Majesté - de 1800, quand les britanniques en chassèrent les troupes napoléonniennes, jusqu'à l'indépendance de 1964.

Palais magistral
Place du Palais 

Puis nous déambulons dans l'hyper-centre de La Valette, parfaitement restauré... On ne peut visiter la co-cathédrale Saint-Jean qui est fermée à la visite le dimanche, tout comme le palais magistral d'ailleurs... En fait, exceptés les bars et restaurants, tout est fermé le dimanche. Il faudra donc revenir... Ce qui n'est pas un problème puisque nous avons prévu de consacrer deux journées à la capitale maltaise. Vous remarquerez que la bourse de Malte occupe... une ancienne chapelle, ce qui n'est pas banal ma foi.

Eglise Sainte-Catherine
Palais magistral
Palais magistral

Nous déjeunons sur un banc d'un simple en-cas - en l'occurrence des boulettes de riz panées et frites achetées au café Cordina. Ce café très chic - ouvert en 1837 - est une institution locale dont la terrasse occupe une grande partie de la jolie place de la République - voir photo ci-dessus. Les boulettes sont de vrais étouffe-chrétiens qu'une grande Cisk, la bière locale, aide à faire couler.

Nous atteignons finalement en fin d'après-midi les jardins de Baracca, qui offrent une vue fantastique sur les Trois cités, de l'autre côté du bras de mer. Nous visiterons ces fameuses Trois cités - à savoir Birgu, Bormla et Isla - demain ; vous en saurez donc plus les concernant à l'étape suivante.

Panorama sur les trois Cités
Les jardins Baracca et leur panorama d'exception 

L'atmosphère de ces jardins est si paisible que nous nous y attardons un bon moment, bien installés à l'ombre, le temps de boire une bière pour Woofie et un verre de vin pour Ben.

Puis nous rentrons à l'hôtel, histoire de profiter un peu de la piscine avant que le soleil ne soit trop bas, puis de notre balcon panoramique... Une bien bonne journée ma foi...

La vue depuis notre "rooftop" 
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Pour se rendre aux Trois cités, il nous faut prendre une première navette jusqu'à La valette...

La Valette
La Valette

... puis traverser la capitale maltaise dans sa largeur - nous prenons le temps de visiter l'église Sainte-Marie de Jésus sur le chemin - pour arriver face au bras de mer de l'autre côté de la ville, après avoir franchi l'impressionnante Porte Victoria. Puis une seconde navette nous dépose à destination.

Eglise Sainte-Marie-de-Jésus
Eglise Sainte-Marie-de-Jésus

Les Trois cités - comme vous avez pu le voir sur les photos prises hier depuis les jardins de Baracca - font donc face à La Valette, dont elles sont séparées par un bras de mer, comme le sont Gzira et Sliema de l'autre côté. Birgu et Isla sont bâties sur deux éperons rocheux s'avançant dans le bras de mer, tandis que Bormla se trouve en retrait.

Nous commençons nos pérégrinations par Isla - "île" en maltais - dont le nom est sans équivoque : le lieu fut en effet une île, avant d'être relié à Bormla par un pont de terre.

Eglise Notre-Dame-des-Victoires
Eglise Notre-Dame-des-Victoires
Isla 

Isla est également connue sous le nom de Senglea, de Claude de la Sengle, qui fut grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de 1553 à 1557. L'entrée d'Isla est défendue par l'imposant bastion Saint-Michel.

Le port de commerce
Isla 

A l'extrémité de la presqu'île que forme Isla se trouve le jardin de Gardjola, qui offre de belles vues sur La Valette et sur le fort Saint-Ange, qui se trouve lui à l'extrémité de Birgu.

La Valette
La Valette
Fort Saint-Jean - Birgu
Birgu
Jardin Gardjola et son exceptionnel panorama 

Après nous être quelque peu attardés dans le jardin de Gardjola, nous longeons le quai du port de plaisance. En face Birgu nous offre ses charmes.

Nous nous perdons ensuite dans les ruelles de Bormla, qui est donc située en retrait des deux presqu'îles que forment Isla et Birgu.

Bormla 

Nous visitons ensuite le musée Malte en guerre, qui se trouve à l'intérieur même des impressionnantes fortifications qui défendaient Birgu. Ce musée relate l'histoire du siège de Malte par les forces de l'Axe durant la Seconde guerre mondiale. Je vous rappelle que Malte était à l'époque possession de l'Empire britannique, alors en guerre contre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. De par sa position géographique, Malte constituait une menace pour les convois de ravitaillement de l'Axe vers l'Afrique du Nord, où Mussolini tentait d'agrandir son empire colonial : l'aviation anglaise y était déployée et bombardait cargos et pétroliers ravitailleurs. Le siège dura plus de trois ans, du 10 juin 1940 au 17 août 1943. Plus de 1 700 raids aériens - qui détruisirent les trois quarts des habitations de l'île !! - ne firent toutefois pas céder les Maltais qui vécurent trois ans de terreur et de privations ; le propre ravitaillement de l'île étant rendu quasiment impossible par l'aviation et les sous-marins allemands et italiens.

Musée Malte en guerre 

Le musée est intéressant. On peut y voir de nombreux uniformes, armes et objets du quotidien de l'époque. On accède également aux souterrains - équipé d'un casque de chantier ! - creusés dans la roche pour servir d'abris antiaériens à la population ; un véritable dédale de boyaux conduisant à de multiples abris familiaux - chacun pouvait en effet creuser une cavité au pic et à la pioche pour y abriter ses proches - ou à des salles affectées à divers usages : "pièce à vivre", infirmerie...

A la sortie du musée nous pénétrons dans Birgu, qui devint capitale de Malte en 1530, à l'arrivée des Hospitaliers - au détriment de Mdina, située à l'intérieur des terres et qui ne convenait donc pas aux exigences de la guerre navale. Birgu est célèbre pour avoir résisté, lors du Grand siège de 1565 - décidément Malte fut très convoitée à toutes les époques !! - à l'armée ottomane du général Mustafa Pacha, forte de quelques 25 000 hommes. Les forces turques, cinq fois plus nombreuses que les Hospitaliers et les défenseurs maltais, se cassèrent les dents de début juillet à début septembre sur les fortifications de Birgu et Isla. Grâce à cette défense héroïque et aux énormes pertes infligées à l'assaillant turc, une armée de secours chrétienne menée par le vice-roi de Sicile, don Garcia de Tolède, parvint à défaire l'armée ottomane affaiblie et démoralisée par son échec. Cette victoire eut alors un énorme retentissement dans toute l'Europe chrétienne et valut à Birgu le surnom de Citta Vittoriosa - la "cité victorieuse". Le Grand maître Jean de Valette décida toutefois, après cette épreuve, de bâtir une nouvelle capitale sur la péninsule de Xiberras, moins exposée aux attaques, donnant naissance, comme vous l'avez lu plus haut, à La Valette.

Birgu 

A Birgu nous visitons le palais de l'inquisiteur, qui fut construit dans les années 1530 - soit dès leur installation à Malte - par les Hospitaliers pour abriter le tribunal civil des lieux. C'est en 1574 qu'il devint tribunal de l'Inquisition, ce qu'il restera jusqu'à la dissolution de cette funeste institution par Napoléon Bonaparte en 1798.

Puis nous visitons le fort Sain-Ange, qui joua bien entendu un rôle primordial lors du Grand siège ; ses canons coulèrent notamment neuf galères ottomanes. Le fort que nous visitons n'est toutefois pas le fort héroïque de 1565, car celui-ci fut entièrement reconstruit dans les années 1680. Nous profitons également de la vue sur Isla et la marina. A noter que l'un des énormes et luxueux yachts arrimés dans le port de plaisance se nomme... Plan B !!! On n'ose imaginer la taille du... Plan A !!!

Fort Saint-Jean et son exceptionnel panorama 

Puis, comme nous l'avons fait à Isla, nous remontons vers Bormla en longeant le port de plaisance.

Nous flânons ensuite à nouveau dans les ruelles de Bormla, avant de nous poser en terrasse place Vittoriosa, le temps de boire une bière bien fraiche.

Eglise Saint-Lawrence
Où sont les femmes ?
Bormla 

Il est maintenant temps de prendre la navette du retour, ce qui nous donne l'occasion de prendre encore quelques photos de ces si belles cités.

Fort Saint-Jean
Fort Saint-Jean

Une super journée ! A tout point de vue : architecture, histoire ou tout simplement balade dans les ruelles agrémentée de pauses en terrasse dans un cadre superbe... les Trois cités sont un lieu hors du temps et si paisible qu'elles combleront le touriste le plus grincheux.

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Aujourd'hui c'est dans l'intérieur des terres que nous allons passer la journée, qui sera consacrée à la visite de Rabat et de Mdina. Et cette destination se mérite : il nous faut patienter 40 mn avant que le bus ne se présente enfin à l'arrêt situé près de notre hôtel, puis "subir" 1h30 de trajet pas spécialement agréable. Le bus est bondé, il fait d'innombrables détours dans des quartiers résidentiels sans charme et la campagne maltaise n'est pas des plus jolie, avec ses étendues rocailleuses brûlées par le soleil.

Nous ne sommes donc pas fâchés d'arriver enfin à Rabat. Cette ville est née de la division de la capitale Mdina en deux entités distinctes par l'envahisseur musulman - qui s'empara de Malte en 870 et qui en fut chassé par les Normands en 1090. Rabat était à l'origine la banlieue de Mdina, et était déjà à l'époque trop étendue pour être fortifiée.

Eglise Ta' Giesu
Eglise Saint-Paul
Rabat 

Nous visitons le musée Wignacourt - du nom d'Alof de Wignacourt, grand maître des Hopitaliers de 1601 à 1622 - qui nous permet d'accéder aux catacombes où les Romains enterraient leurs morts. Mdina et certains quartiers de Rabat sont en effet construits sur une ancienne ville romaine.

Musée Wignacourt
Musée Wignacourt
Catacombes Saint-Paul
Rabat 


Puis nous gagnons Mdina, protégée par ses imposantes fortifications :

Fortifications de Mdina 

La ville, qui fut donc la capitale de Malte jusqu'en 1530, est une splendeur.

Palais Vilhena
Mdina 

Achevée en 1702, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul - l'évêque qui l'a fait bâtir a visiblement longtemps hésité avant de la baptiser, puis s'est résolu à ne pas choisir - mérite la visite. Les paroissiens ont quant à eux fait leur choix, car la cathédrale est communément nommée "Saint-Paul" tout court.

Cathédrale Saint-Paul - Mdina

Nous visitons bien sûr le musée de la cathédrale, qui abrite notamment une impressionnante collection de pièces anciennes, dont certaine datent du premier siècle de notre ère.

Musée de la cathédrale - Mdina 

Après toutes ces visites nous prenons le temps de nous poser en terrasse. Je commande pour ma part un excellent pastizzi - chausson - à la ricotta et un verre de blanc local. Puis nous flânons au hasard des ruelles de Mdina.

Pastizzi
Mdina 

Dès notre retour à l'hôtel, Ben pique une petite tête dans la piscine, histoire de se détendre après cette longue journée. Le soleil étant trop bas et ne réchauffant plus la terrasse, je renonce pour ma part à me baigner. Je préfère siroter un verre en profitant de la vue ; le jour décline lentement. La journée se termine paisiblement devant une - bonne - pizza sur le front de mer.

La Valette
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La navette nous conduit jusqu'à la capitale maltaise. La courte traversée offre une belle vue du fort Manoel, qui est en cours de restauration et qui ne se visite donc pas.

Fort Manoel 

Le but de la journée est simple : visiter les principaux sites de La Valette qui étaient tous fermés dimanche dernier. Nous commençons par la co-cathédrale Saint-Jean, bâtie de 1573 à 1577. Mais pourquoi "co-cathédrale" me direz-vous ? Et bien parce qu'en 1816 celle qui n'était encore qu'une simple église fut élevée au même rang que la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Mdina, siège de l'archidiocèse de Malte - pas facile à prononcer einh !!?? On lui accola alors le "co-". Elle abrite deux toiles du Caravage, célèbre peintre de la Renaissance.

La décollation de Saint-Jean-Baptiste par Le Caravage
Saint-Jérôme écrivant par Le Caravage
Co-cathédrale Saint-Jean 

Nous avons été bien inspirés de visiter la co-cathédrale de bon matin, car avant même que nous n'ayons terminé la visite, elle est envahie par des hordes de touristes asiatiques. Nous enchainons par le Palais magistral, ex-palais des Grands maîtres des Hospitaliers et, de nos jours, siège de la présidence de la République de Malte. Le palais abrite une exposition temporaire qui met à l'honneur le peintre espagnol Miro, ainsi que Picasso et un formidable et impressionnant musée consacré à l'art de la guerre à la Renaissance.

Dessin de Picasso
Toile de Miro
Palais magistral 

Après ces belles visites, nous déambulons dans la partie de La Valette que nous n'avions pas arpentée dimanche. Puis nous faisons une pause casse-croute fort agréable dans une de ces nombreuses petites rues bordées de terrasses que compte la capitale maltaise.

Basilique Notre-Dame-des-Ports-Salvateurs-et-Saint-Dominique

Après ce bon moment nous visitons la maison Rocca Piccola, un très bel hôtel particulier bâti en 1580 par un certain Don Pietro La Rocca. La demeure est somptueuse et richement meublée :

Maison Rocca Piccola 

Nous gagnons ensuite le fort Saint-Elme pour notre dernière visite de la journée. Des fortifications nous avons de belles vues sur le fort Rinella, de l'autre côté du bras de mer. Le fort que nous visitons a été reconstruit sur les ruines du premier fort Saint-Elme, bâti en 1552 pour défendre l'accès à Birgu, et qui fut presqu'entièrement détruit pas les turcs lors du Grand siège de 1565. Le fort Saint-Elme abrite le Musée national de la guerre, qui retrace l'hsitoire militaire de Malte au cours des siècles.

Musée National de la Guerre
Fort Rinella
Fort Saint-Elme 

Enfin, avant de reprendre la navette pour rentrer à l'hôtel, nous prenons le temps de flâner sur le bord de mer, où nous avons la chance de voir appareiller un de ces paquebots de croisière géants : vraiment impressionnant !!!... Nous découvrons également le Mémorial du siège de Malte pendant la Seconde guerre mondiale ; il abrite une cloche de 10 tonnes en bronze qui sonne chaque jour à midi depuis son inauguration en 1992.

Mémorial du siège de Malte

Une journée encore bien remplie dans cette belle ville de La Valette, si riche d'histoire...

6

Depuis notre arrivée nous sommes sans cesse incités par de jeunes vendeurs, installés dans des guitounes sur le bord de mer, à nous rendre à Blue lagoon, moyennant finance bien évidemment. Pour notre dernier jour sur l'île de Malte nous décidons donc de "céder" et de nous offrir une journée de farniente dans ce petit coin de paradis. Nous nous acquittons donc des 25 euros, prix du trajet en bateau jusqu'à l'île de Comino qui abrite le fameux "lagon bleu". Précision importante : un repas froid ainsi que bière et vin à volonté sont compris dans le prix !!

Le bateau part avec 20 mn de retard sur l'horaire prévu et le trajet dure rien moins que 1h45. Nous dépassons même Comino pour faire escale à Mgarr, sur l'île de Gozo, toute proche du lagon bleu, pour y embarquer quelques passagers supplémentaires. Comino est en effet une petite île située entre Malte et Gozo, où nous poursuivrons notre séjour dès demain. Un peu long donc ma foi cette "croisière", d'autant que si le soleil est toujours radieux, il fait un peu frisquet sur le pont du bateau : nous sommes en pleine mer et notre embarcation avance à bonne allure, ce qui a pour effet de renforcer l'effet de la brise au demeurant assez fraiche. Pour passer le temps nous buvons quelques verres "histoire de", et Ben sympathise avec un couple de jeunes brésiliens qui vivent à Londres.

Arrivés à destination, nous devons convenir que le site est très sympa - la mer est d'un bleu azur de carte postale - mais... déjà bondé ! Comme vous pouvez le voir la plage est minuscule et les gens en sont réduits à étaler leur serviette sur le moindre rocher. De plus, la brise marine s'est muée en vent à décorner les bœufs !! Si bien que nous renonçons d'emblée au programme prévu - baignade et farniente - au profit...

Blue Lagoon - Comino 

... d'une balade le long de la côte. Le vent est tellement fort que je dois renoncer à porter mon chapeau et en suis réduit à me badigeonner le crâne de crème solaire. Mais avouez que les paysages en valent la peine !!

Tour Sainte-Marie
Comino 

Comino est une réserve naturelle - brulée par le soleil et battue par les vents, d'où sa végétation rabougrie - qui ne compte aucun habitant permanent. Seul un hôtel y accueille les touristes en saison.

Bilan de cette journée : 3 heures de bateau pour une simple balade en bord de mer. Bref, si un jour vous séjournez à La Valette, ne succombez pas au charme du lagon bleu. Trop loin, trop de monde. Si vous tenez tout de même à faire un saut sur Comino, offrez-vous cette courte escapade depuis Mgarr, sur Gozo.

Le retour en bateau permet au moins de profiter d'une superbe vue sur La Valette :

La Valette 

De retour à l'hôtel, nous profitons une dernière fois de notre balcon panoramique en sirotant une bouteille de blanc :

Puis j'insiste auprès de Ben - pas très motivé - pour que nous poussions jusqu'à Paceville, le quartier des bars et des boites pour touristes. Nous longeons donc le bord de mer jusque là-bas. Il n'est pas très tard et la nouba n'y bat visiblement pas encore son plein. Ce n'est pas plus mal, car du coup nous y faisons juste un petit tour, en curieux, sans même nous poser dans un bar pour descendre une pinte. Très sages depuis le début du séjour, nous nous offrons juste une pause cocktails sur le chemin du retour.

7

Aujourd'hui nous quittons notre hôtel de Gzira pour nous rendre à Xlendi, sur Gozo, où nous passerons la seconde partie de notre séjour maltais. Nous prenons donc le ferry et doublons Comino et sa tour Sainte-Marie.

Tour Sainte-Marie - Comino

Nous sommes attendus à Mgarr, au terminal des ferrys, par la femme de ménage de la propriétaire de l'appartement que nous avons loué via booking. Pas de problème donc pour gagner Xlendi et notre immense appartement avec terrasse, et vue sur mer et sur les falaises. A peine installés nous sortons nous familiariser avec notre nouvel environnement. Xlendi est une petite station balnéaire tranquille, blottie au fond d'un mini-fjord. Ce pourrait être une petite merveille si les constructions n'étaient de type "résidences sans charme des années 1970".

Xlendi 

Nous nous posons en terrasse sur le front de mer, au Ta'Nona, qui deviendra notre repère favori. Je m'y régale d'une belle assiette de raviolis.

Puis nous allons nous balader le long de la côte...

Tout au fond : Xlendi

... où nous découvrons un site des plus photogénique, au pied de la tour qui défendait jadis la baie de Xlendi.

Au plus près de la mer se trouvent des salines qui donnent encore plus de charme à ce site enchanteur.

Nous poursuivons ensuite le long de la côte avant de revenir à Xlendi par une vallée bordée de murs de pierre sèche. Une balade fort sympathique ma foi.

La soirée se termine en terrasse au Churchill, un pub qui diffuse Portugal - Espagne. Eh oui ! La coupe du monde de football a commencé et Ben souhaitait légitimement regarder ce match phare du premier tour de la compétition. Pour ma part je m'en fiche complètement. Le foot, j'ai arrêté il y a deux ans déjà et pas question de "replonger".

Xlendi 
8

Nous consacrons la journée à la visite de Rabat, la "capitale" de Gozo, connue également sous le nom de Victoria, donné à la ville par l'occupant britannique en hommage à sa grande reine, qui régna de 1837 à 1901. A ne pas confondre avec l'autre Rabat, visitée il y a quelques jours sur Malte.

Eglise Saint-François
Rabat 

Nous visitons bien entendu la basilique Saint-Georges.

Basilique Saint-Georges - Rabat 

Puis nous nous dirigeons tout naturellement vers la citadelle qui domine la ville.

Citadelle de Rabat 

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption se trouve à l'intérieur des fortifications. Elle fut bâtie entre 1697 et 1711 sur le site d'une ancienne église, détruite par le séisme qui dévasta l'archipel Maltais en 1693.

Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption - Rabat 

La citadelle domine tout Gozo et offre donc de beaux panoramas :

Nous explorons, comme à l'habitude, le moindre recoin de la citadelle. Et visitons le petit musée archéologique ainsi que la Maison historique qui présente quelques objets représentatifs de la vie d'autrefois.

Woofie au pilori
Musée archéologique
Maison historique de la citadelle
Maison historique de la citadelle

La visite de Rabat est marquée par une pause footballistique : Ben tient absolument à voir le "choc" France - Australie, qui marque l'entrée des bleus dans le mondial russe. Nous trouvons une bonne place à une terrasse à deux pas de la citadelle. Le match et les bleus sont nullissimes mais l'ambiance bon enfant aide à faire passer la pilule - ainsi que les lasagnes industrielles passées au micro-ondes que l'on me sert. Un groupe de français sympas s'est installé derrière nous et notre voisin au chapeau est un Maltais émigré en... Australie, où il a fait toute sa vie - il est en vacance au pays et à fond derrière les kangourous bien évidemment ! Nous passons donc un moment plutôt sympa mais qui ne me fait en rien regretter d'avoir arrêté le football.

Sur le chemin du retour, nous faisons un détour par le jardin Villa Rundle, dans le nouveau Rabat.

Jardin de la villa Rundle - Rabat 

Puis nous poursuivons dans les faubourgs et décidons de rentrer à pied jusqu'à Xlendi. Nous avons la surprise en chemin d'assister à... un feu d'artifice ! ... En plein jour !! C'est un peu gâcher la marchandise.

Eglise Saint-Jean-Baptiste - Xewkija

La soirée est calme, entre coucher de soleil sur les falaises, depuis notre terrasse, et feu d'artifice sur Xlendi.

9

Nous partons ce matin comme de coutume vers 9 h. Nous allons aujourd'hui visiter le site néolithique de Ggantija, qui se trouve tout près de la petite ville de Xaghra. Nous prenons le bus jusqu'à Rabat et de là gagnons Xaghra à pied.

Rabat
Rabat et sa citadelle

Le chemin offre de jolies vue sur Rabat et sur la campagne gozitaine, qui souffre du manque d'eau. L'aridité est grande. Les sols ne sont que poussière et rocaille.

A Xaghra, la basilique de la Nativité - bâtie au XIXème siècle - trône en majesté au cœur du bourg.

Basilique de la Nativité - Xaghra 

La bourgade est des plus tranquille...

Xaghra 

Puis nous visitons le site de Ggantija, but de notre venue à Xaghra. Situé à la sortie de la bourgade, il s'agit des ruines de temples mégalithiques dont les plus anciens dateraient de 5 000 ans avant notre ère, ce qui en feraient les plus anciennes constructions monumentales au monde, 1 000 ans avant les fameux alignements de Carnac par exemple. Rien que ça !!! Le programme est donc fort alléchant... sur le papier... car sur site... la déception est à la hauteur de l'attente !! Ne subsistent en effet que quelques murs de pierre sèche émergeant d'une étendue brulée par le soleil. Bref, le site me rappelle celui de Cnossos en Crète et, comme celui-ci, ne mérite pas le détour de mon point de vue. A moins bien sûr que vous ne soyez passionné d'archéologie anté-gréco-romaine. Un petit musée offre toutefois quelques pièces d'époque intéressantes.

 Site de Gjantija

Après cette déception, il est temps de nous restaurer et nous nous offrons notre meilleur repas maltais au restaurant Latini, dont la terrasse fait face à la basilique de la Nativité. Je choisis pour l'occasion la grande spécialité du pays : un sauté de lapin absolument délicieux. Ben se régale de paupiettes de bœuf à la sauce tomate, autre spécialité locale. L'endroit est sympa et le service impeccable - on nous offre un amuse-bouche, un "trou maltais" - en l'occurrence un sorbet au citron d'une légèreté extrême - et un limoncello en guise de digestif !!! Un véritable festin !!!

Sauté de lapin
 Restaurant Latini

la journée est déjà bien entamée et nous improvisons une longue balade digestive - fort bienvenue - dans la campagne gozitaine. Le figuier de Barbarie y est omniprésent et quelques spécimens ont une taille impressionnante, ce qui laisse imaginer un âge des plus respectable.

Nous atteignons la côte à Ramla bay, où de nombreux estivants profitent du soleil sur la somptueuse plage.

Ramla Bay 

Puis nous prenons, toujours à pied, le chemin du retour jusqu'à Nadur où nous attendons le bus en sirotant une Cisk à la terrasse d'un petit bistrot.

Nadur
Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul - Nadur

La journée se termine paisiblement au Ta'Nona où nous avons déjà presque nos habitudes.

10

Départ ce matin comme à l'accoutumée vers 9 h. Première étape de la journée : Marsalforn. Nous prenons le bus, toujours ponctuel, pour nous y rendre. Marsalforn est une petite station balnéaire et compte aussi un petit port de pèche. Elle était jadis défendue par la batterie de Qolla I-Badja, construite en 1716, qui fut convertie en... discothèque à la fin des années 1970, puis en snack-bar, avant d'être laissée à l'abandon.

Batterie de Qolla I-Badja
Batterie de Qolla I-Badja

Après avoir flâné le long de la promenade sur le front de mer, nous sortons de Marsalforn pour nous diriger vers les salines qui se trouvent à quelque distance de la petite station balnéaire.

Les salines - qui datent du temps des romains - sont très photogéniques :

Salines de Marsalforn 

Revenus sur nos pas, nous déjeunons à Marsalforn, en terrasse sur le front de mer. Il fait un temps magnifique, mais une petite brise marine agit telle une climatisation pour rafraichir l'atmosphère. Je prends un plat de pâtes qui s'avère bien copieux et je sors de table bien alourdi.

Nous avons un peu de temps avant le prochain bus. Nous improvisons donc une petite balade digestive dans la cambrousse à la sortie de Marsalforn. Le Christ y domine le paysage depuis les années 1970 du haut de la colline Tas-Salvatur.

Colline Ts-Salvatur

Le bus nous emmène ensuite à Mgarr, principal port de Gozo et terminal des ferrys qui desservent l'île en provenance de Malte.

Mgarr 

Nous nous dirigeons ensuite vers le fort Chambray, situé sur un promontoire rocheux dominant Mgarr. Le fort - achevé en 1758 - fut construit par le chevalier de Chambray, gouverneur de Gozo de 1749 à sa mort en 1756, sur ses propres deniers. Il était bien sûr destiné à défendre la baie de Mgarr, principal accès à Gozo. C'est aujourd'hui un hôtel de luxe.

Fort Chambray 

Passé le fort, nous continuons la balade le long de la côte. Nous atteignons finalement la baie de Mgarr ix-Xini, qui est un modèle réduit de la baie de Xlendi. Ce petit bras de mer est connu des touristes car Brad Pitt et Angelina Jolie y ont passé leur lune de miel. Nous y faisons une petite halte pour nous y rafraichir car le soleil tape fort.

Baie de Mgarr ix-Xini
Baie de Mgarr ix-Xini

La journée étant bien avancée, nous renonçons à rejoindre Xlendi par la côte et longeons donc le canyon qui prolonge la baie de Mgarr ix-Xini à l'intérieur des terres. On aperçoit au loin l'imposant dôme - le troisième plus grand au monde ! - de l'église Saint-Jean-Baptiste de Xewkija, de construction récente ( 1951 à 1971 ).

Au loin : Xewkija 

Nous traversons le village de Sannat avant la "dernière ligne droite" qui nous conduit à Xlendi.

Sannat
Sannat

Après un apéro bien mérité sur notre terrasse, nous terminons la soirée, devinez où...? Au Ta'Nona bien sûr !

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Aujourd'hui Ben s'offre une journée de plongée. Je le laisse donc au club de Xlendi et me lance dans une longue balade en solo.

Xlendi
Xlendi

La première bourgade que j'atteins est Kercem, qui compte une jolie église.

Eglise Saint-Grégoire
Kercem 

La deuxième est Santa Lucija, tout aussi paisible.

Santa Lucija 

La campagne est, ici comme ailleurs, extrêmement aride ; n'oublions pas que Malte se trouve à la latitude de Tunis.

Carrière

Puis j'atteins Djewra bay, fermée par Fungus rock et dominée par la tour du même nom.

Djewra Bay 

Non loin se trouve la mer intérieure, une petite étendue d'eau qui communique avec la mer par un tunnel de 80 m de long à travers la falaise. L'endroit est des plus sympathique. Tout près de dressait auparavant la Fenêtre d'azur, une spectaculaire arche naturelle adossée à la falaise, qui s'est malheureusement tout entière effondrée dans la mer suite à une très forte tempête, en mars 2017.

Mer intérieure 

Je m'enfonce ensuite à nouveau dans l'intérieur de l'île...

... et atteins peu après le petit bourg de San Lawrenz...

San Lawrenz 

... puis Gharb.

Eglise de la Visitation
Eglise de la Visitation
Gharb 

Toute proche s'élève, en pleine campagne, la basilique Ta' Pinu, dont la construction dura de 1920 à 1931.

Basilique Ta' Pinu 

Depuis l'esplanade de la basilique on peut apercevoir, au loin, le phare de Ta' Gurdan sur son promontoire.

Phare Ta' Gurdan 

L'après-midi est maintenant bien entamé ; il est temps de prendre le bus pour rentrer à Xlendi et retrouver Ben.

Xlendi 

Nous passons notre dernière soirée maltaise au Ta'Nona. Tranquillement. Sans faire d'abus. Demain nous rentrons au pays. Ce fut une belle découverte que ce petit archipel maltais. C'est Ben qui a eu l'idée de cette destination quelque peu insolite. Et je ne regrette pas de l'avoir suivi dans cette aventure.

Xlendi