Ce matin, Sabrina nous dépose sur le port d'Héraklion où nous récupérons notre voiture de location, une Fiat Panda blanche toute pimpante. A l'intérieur, un cadeau : une... bouteille de vin ! Oui oui ! C'est bien vrai ! Offerte par l'association pour la prévention routière locale ???
Nous voilà donc partis sur les routes de Crète, direction Réthymnon - à quelques 80 km plein ouest, sur la côte nord de l'île. Nous faisons toutefois un détour par l'intérieur des terres pour visiter le monastère d'Arkadi, véritable petite forteresse avec son mur d'enceinte fortifié. Le monastère est pour les Crétois le symbole de la résistance face à l'occupation ottomane - qui dura plus de deux siècles, de 1669 à 1898. Lors de la révolte de 1866, il fut en effet pris d'assaut par les Turcs, et ses défenseurs préférèrent périr en faisant sauter leur réserve de poudre, plutôt que de se rendre. Un épouvantable carnage qui fit des centaines de morts, dont nombre de femmes et d'enfants. Le "squelette" d'un cyprès brûlé lors de l'assaut est toujours là aujourd'hui pour témoigner du drame - photo ci-dessous. On peut toujours y voir les balles de fusil fichées dans le bois.
Monastère d'Arkadi Le monastère recèle également un musée qui détient de bien belles collections :
Musée du monastère d'ArkadiUn bel et émouvant endroit que ce monastère d'Arkadi ! Il vaut vraiment le détour !
Après cette belle visite, nous reprenons la route en direction de la côte. Nous roulons tranquillement, profitant de toute opportunité - comme ce petit cimetière - pour faire une halte-photo...
Il est maintenant l'heure de déjeuner. Le hasard faisant bien les choses, nous dénichons un petit havre de paix au bord d'une jolie plage : notre périple commence plutôt bien, non ?!
A la cool... Après des dolmas - feuilles de vignes farcies de riz - quelque peu bourratives, et un bon souvlaki - brochette - de porc, nous reprenons la route le long de la côte vers notre étape du soir : Réthymnon.
L'arrivée à Réthymnon est compliquée : nous nous retrouvons malgré nous "en perdition" dans de minuscules ruelles plus ou moins piétonnes, alors que nous sommes pourtant passés devant notre hôtel sans nous en apercevoir ! Sur ce coup-là, c'est suffisamment rare pour le noter, le G.P.S. n'a pas assuré. Je suis, avouons-le, extrêmement soulagé de ne pas conduire la Panda, car même Ben, qui n'est pas homme à stresser au volant, n'est pas des plus à l'aise ! Enfin, il finit par nous sortir de ce labyrinthe et nous pouvons donc nous installer à l'hôtel avant de nous lancer à la découverte de la vieille ville - après avoir toutefois siroté une bière sur le front de mer.
Nous commençons par le port bien sûr, puis nous engageons dans les ruelles de la vieille ville. La grande bière bue sur le front de mer faisant son effet - Ben a une envie plus que pressante ! - nous faisons halte, contraints et forcés, au Punch Bowl. Comme vous pouvez le voir, ce pub est tout simplement fantastique ! Après cet arrêt forcé mais bien agréable dans l'ambiance "foutraque" du Punch Bowl, nous flânons dans les ruelles et découvrons la fontaine Rimondi, construite en 1629 par les Vénitiens, alors maîtres de la Crète.
Rhéthymnon
La soirée se termine par un bon repas, bien arrosé, en terrasse dans la vieille ville.
Plat de poisson et crevettes Après ce bon dîner, il eut été sage de rentrer nous coucher, mais nous nous laissons tenter par un dernier verre en terrasse sur le front de mer, en bas de notre hôtel. Le bar est sympa, encore animé malgré l'heure tardive et Ben est d'humeur festive. Il commande une Sambuca - alcool italien à base d'anis étoilé titrant près de 40° - et moi une caïpirinha. On nous apporte également un énorme panier rempli de fruits et d'amuse-gueules ! Mais comme nous sommes tous deux repus - nous sortons de table - nous y touchons à peine. Nous proposons bien notre encombrant cadeau aux jeunes des tables voisines, qui le refusent poliment. Quel gâchis ! Enfin, il est temps d'aller se coucher quand... le "drame" survient : la serveuse dépose devant nous, à notre grande surprise, deux grands verres de sambuca offerts par la maison ! Echaudé par ma dure soirée de l'avant-veille, pas question pour moi de vider un nouveau verre. Mais contrairement au "panier-surprise", pas de gâchis cette fois puisque Ben se charge consciencieusement de la tâche, avant de commander un dernier verre pour ne pas partir sur la tournée du patron, ce qui ne se fait pas, convenons-en.
Après ces trois verres de sambuca, mon camarade est dans un état second. Je crains le pire, car pour mon malheur, nous dormons cette nuit dans le même lit. Enfin "dormons" est un bien grand mot, car les effets de la sambuca sur le cerveau humain sont tout à fait spectaculaires ! Ben ponctue la nuit de réveils tonitruants, et j'ai à chaque fois toute les peines du monde à le tranquilliser, à le convaincre que je ne suis pas Jiji et que le mieux est de se recoucher au plus vite ! Dur dur !