Par Woofie
Je vous invite à me suivre en Croatie, sur la côte dalmate, depuis la magique Dubrovnik jusqu'à Split. Un séjour fait de sauts de puce d'île en île : Korcula, Hvar et Brac.
Septembre 2018
15 jours
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Nous arrivons à l'aéroport de Dubrovnik après un vol sans histoire marqué par une escale à Belgrade, en Serbie. Nous prenons ensuite un bus jusqu'à la vieille ville tout près de laquelle nous avons réservé une chambre via Booking. Branko, notre hôte, est retraité et se déplace difficilement avec un déambulateur depuis qu'il est tombé de son toit, il y a quelques mois. Il a longtemps vécu aux Etats Unis et parle donc l'anglais couramment ; et il nous offre une bière. On sent de suite qu'il n'est pas du tout pressé de nous voir partir. Dans son état il ne peut plus sortir de chez lui et les journées doivent être longues. Une seconde bière succède à la première, puis c'est le tour de la prune "maison", qui se laisse boire. Un sympathique voisin se joint à nous. Une véritable embuscade !! C'est Ben qui fait la conversation bien sûr, mais je comprends l'essentiel, n'intervenant qu'avec parcimonie puisque mon anglais très limité ne me permet pas davantage.

C'est donc bien imbibés que nous prenons finalement congé pour nous installer dans notre vaste chambre tout confort, avec vue sur la vieille ville de Dubrovnik.

Vue depuis notre chambre

C'est sous un bel arc-en-ciel que nous pénétrons dans la vieille ville de Dubrovnik, l'ancienne Raguse, fondée dans la première moitié du VIIème siècle. Elle deviendra en 1358 une république maritime telle Venise, dont elle fut une des concurrentes.

Dubrovnik

La vieille ville, à l'intérieur de ses fortifications, a conservé son caractère médiéval. Ce qui en a fait un des lieux de tournage de la célèbre série "Game of throne".

Les quelques gouttes de pluie ont rendu le pavement des ruelles des plus glissant et Ben, chaussé de mauvaises tongs, manque de s'étaler plusieurs fois.

Dubrovnik

Les bars et restaurants sont innombrables. Nous nous posons donc en terrasse quelque temps, avant de reprendre notre pérégrination dans la vieille ville envahie de touristes.

Dubrovnik by night

La soirée se termine de nouveau en terrasse, mais cette fois-ci devant une bonne pizza.

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Avant de descendre les escaliers qui mènent à la vieille ville - rien moins que... 327 marches, je les ai comptées !! - nous gagnons le belvédère qui se trouve un peu plus haut, pour profiter de la vue.

Dubrovnik

Après ce moment contemplatif, il est temps de nous plonger dans les ruelles de l'ancienne Raguse, qui contrairement au Stradun - l'artère principale de la cité - sont quasi désertes.

Puis nous visitons le monastère dominicain, qui se trouve non loin du port. Son cloître est un îlot de verdure des plus apaisant.

Monastère dominicain

Le Stradun - "stradun" signifie tout simplement "rue" en croate - relie la porte Pile - principale porte d'entrée de la vieille vile - à la tour de l'horloge. Plus belle artère de la cité depuis le XIIIème siècle, son apparence actuelle date toutefois de la fin du XVIIème siècle. Le séisme de 1667 et le grand incendie qu'il a déclenché ont en effet détruit les maisons à arcades et aux décorations élaborées qui le bordaient à l'époque. Son dallage de calcaire patiné par les siècles lui confère un charme unique.

Stradun

La place de la loge - ainsi nommée pour la loggia du palais Sponza qui la borde - est le cœur de Dubrovnik. Elle faisait jadis office de place du marché. Le palais Sponza, construit entre 1516 et 1522 dans un mélange de styles gothique et Renaissance, est un rescapé du séisme de 1667. Il a eu, au fil des siècles, une multitude de fonctions différentes : bureau des douanes, hôtel des monnaies, armurerie... Il abrite aujourd'hui les archives de la ville. La place de la loge est également bordée par l'église Saint-Blaise, bâtie au début du XVIIème siècle et dédiée au saint patron de la ville, et par la tour de l'horloge. Haute de 35 m, ce n'est pas la tour originale bâtie en 1444, mais sa copie à l'identique construite en 1928. La tour avait pourtant résisté, comme le palais Sponza, aux tremblements de terre qui secouent régulièrement la région, mais elle dut être abattue au début du siècle dernier car elle penchait trop et menaçait de s'effondrer.

Place de la loge

Puis nous poursuivons en direction du port...

... avant de visiter le monastère franciscain, construit au XIVéme siècle, considéré comme un chef d'œuvre de l'art roman en Dalmatie - son cloître est effectivement magnifique.

Monastère franciscain

Puis, après avoir remonté le Sradun nous nous dirigeons vers la cathédrale...

... dédiée à l'Assomption de la Vierge Marie, et rebâtie dans un style baroque au XVIIème et XVIIIème siècle sur les ruines de l'ancienne cathédrale byzantine, détruite par le séisme de 1667.

Cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie

Outre la cathédrale, l'église Saint-Ignace toute proche fait l'objet de notre insatiable curiosité..

Eglise Saint-Ignace

Nous terminons les visites par celle du palais du recteur, dont la fonction, du temps de la République de Raguse, était similaire à celle du doge de Venise : il était formellement à la tête de la République mais ne possédait pas le pouvoir réel de gouverner, qui était détenu par trois assemblées distinctes. On peut y voir Maro et Baro, les deux jacquemarts originaux de 1477, qui ont été remplacés par des copies sur la tour de l'horloge. Ainsi qu'une exposition de photos qui nous plonge dans le Dubrovnik assiégé et bombardé, durant la guerre d'indépendance croate de 1991-1992.

Palais du recteur

Une journée bien remplie dans une ville fantastique...

Dubrovnik by night
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Tout comme hier, nous commençons la journée en allant admirer Dubrovnik depuis le belvédère situé un peu plus haut.

Vue sur Dubrovnik

Puis, suivant le conseil des guides de voyage, nous nous présentons au pied des remparts à 9 h de sorte à éviter la grande foule. Avant de grimper sur le chemin de ronde, nous prenons le temps d'admirer la grande fontaine d'Onofrio, qui se trouve à l'entrée de la vieille ville. Edifiée en 1441 elle permet de se rafraichir à tout moment de la journée - ce qui est bien agréable quand on arpente les ruelles pendant les heures chaudes. La petite église Saint-Sauveur toute proche, achevée en 1528, est un bel exemple du style Renaissance local.

Puis nous débutons notre tour du chemin de ronde, un must comme vous allez le voir.

La vue est plutôt sympathique, non ??

Nous poursuivons tranquillement notre déambulation matinale...

... et atteignons le port.

Nous abordons ensuite le monastère dominicain, visité hier, avant de dominer les toits de la vielle cité.

C'est tout à fait réjouis que nous achevons ce tour des fortifications de Dubrovnik qui restera, à n'en pas douter, un temps fort de notre voyage.

Nous nous dirigeons ensuite vers le bastion qui fait face à la vieille ville.

L'après-midi, nous prenons le bateau pour gagner Cavtat, un joli petit port situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Dubrovnik.

L'arrivée à Cavtat laisse augurer d'un bel après-midi... Le petit port fondé en son temps par la République de Raguse est superbe.

Arrivée à Cavtat

Nous flânons paisiblement sur le bord de mer...

... avant de nous aventurer dans la vieille ville.

Cavtat

Après cette belle escapade, nous regagnons Dubrovnik...

... où la foule se fait un peu moins nombreuse en fin de soirée.

Dubrovnik by night
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Aujourd'hui nous prenons le bateau de bon matin pour nous rendre sur la petite île de Mljet, à 1h30 de Katamaran - navette rapide qui n'embarque que des passagers - de Dubrovnik. D'une superficie de 100 km carrés, son tiers occidental est labellisé Parc National.

Direction Mljet

Débarqués sur l'île, nous nous acquittons des droits d'entrée dans le Parc National : 100 kunas, soit 13 € environ. Puis nous prenons une navette ...

Ile de Mljet

... qui nous dépose après quelques minutes de route sur le bord du grand lac. Sur Mljet se trouvent en effet deux lacs, le grand et le petit, reliés entre eux et à la mer par un étroit chenal.

Sur le bord du grand lac

Sur le grand lac, l'îlot Sainte-Marie abrite un monastère bénédictin du XIIème siècle, transformé aujourd'hui en hôtel.

Un petit bateau nous y dépose et nous en faisons le tour à pied...

... avant de visiter la petite église et le beau cloître du monastère. Les moines devaient être bien en paix dans ce lieu préservé et si loin de tout.

Monastère bénédictin

Nous passons le reste de l'après-midi à nous balader sur Mljet, entre grand et petit lac ou sur le bord de mer.

Après cette belle journée et un bon somme dans le Katamaran, nous sommes de retour à Dubrovnik au moment de l'heure bleue, cette courte période de la journée où la douce lumière du soir est particulièrement prisée du photographe. Clic-clac !! C'est dans la boite !

Dubrovnik

La journée se termine par une balade photographique dans la vieille ville. Les amateurs de la série "Game of throne" reconnaitront l'escalier où fut tournée la célèbre "marche de la honte" - dont je n'avais tout simplement jamais entendu parler. Eh oui Woofie, qui n'est plus tout jeune, est pour sa part plus "Brigades du tigre" que "Game of throne". Dubrovnik est en effet un des nombreux lieux de tournage de cette série culte et de nombreuses visites guidées thématiques sont organisées pour les fans.

Dubrovnik by night
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Aujourd'hui Ben s'adonne à une de ses passions : la plongée sous-marine. Le milieu aquatique n'étant pas du tout adapté à Woofie le Beauceron - il n'y a ni lac, ni étang, ni rivière en Beauce - Je décide donc pour ma part de me rendre en solo sur la petite île de Lokrum, à quelques encablures de Dubrovnik. Avant cela, j'avale en guise de petit déjeuner une paire de bureks, une spécialité des Balkan qu'on trouve à tous les coins de rue. Il s'agit d'une simple pâte feuilletée farcie de fromage frais, d'épinards ou de viande hachée. Bon et nourrissant, le burek est bien pratique car il permet de manger sur le pouce pour pas cher.

Bureks

Quelques minutes de bateaux suffisent pour gagner Lokrum.

La petite île est parcourue par de nombreux sentiers où il fait bon se perdre... sans risque puisqu'elle ne fait que 2 km de long sur 500 m de large.

Elle recèle une curiosité : la mer morte, un petit lac salé relié à la mer par un réseau de grottes sous-marines, qui fait apparemment la joie des baigneurs.

Mer morte

On y trouve aussi de vieux oliviers très photogéniques...

... un ancien monastère bénédictin fondé en 1023 et aujourd'hui en cours de restauration - il abrite une petite exposition consacrée à la série "Game of throne" - ...

Monastère bénédictin

... et depuis 1959 un jardin botanique qui compte de beaux spécimens de cactus... et de lapins.

Jardin botanique

Et depuis les hauteurs de l'île on profite de beaux panoramas :

La visite de Lokrum ne serait pas complète si je ne me rendais pas jusqu'au Fort royal, dont la construction fut initiée par l'armée napoléonienne - qui occupa l'île en 1806 - et terminée par les Autrichiens vers 1835.

Fort royal

Après cette belle escapade sur Lokrum, je rejoins Ben en fin d'après-midi. Nous en profitons pour flâner une dernière fois dans les rues de Dubrovnik. Vous remarquerez ci-dessous la colonne de Roland, érigée en 1418 sur la place de la loge, et depuis lors symbole de la liberté de la ville - ce chevalier mythique aurait en effet délivré Dubrovnik assiégée par les Sarrazins. Ainsi que le drôle de visage sculpté dans une pierre du monastère franciscain - le dessus de la pierre est complètement usé car la coutume veut qu'on tente de s'y tenir en équilibre, ce qui amuse beaucoup les plus jeunes parmi la foule des touristes : c'est en effet extrêmement difficile car la marche n'est pas bien large, glissante et légèrement inclinée ; et pour y parvenir quelques instants, il faut nécessairement se plaquer contre le mur, tel une mouche écrasée conte une vitre.

Dubrovnik

Nous atteignons finalement la porte Pile, principale entrée de la vieille ville. Elle est naturellement protégée par Saint-Blaise, le saint-patron de Dubrovnik.

Porte Pile

Puis nous regagnons notre chambre hors les murs car pour notre dernier soir à Dubrovnik, nous avons planifié un apéro avec nos hôtes... ainsi que Modération cette fois. C'est donc dans la bonne humeur que s'achève notre séjour dans cette splendide ville de Dubrovnik.

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Ce matin nous nous levons de très bonne heure, avant même le lever du soleil, pour prendre le Catamaran qui doit nous transporter vers l'île de Korcula. J'en profite pour faire une dernière photo des remparts de la vieille ville de Dubrovnik, alors que le jour pointe timidement à l'horizon.

NFortifications de Dubrovnik

Après 2 h de navigation nous arrivons à Korcula, la "capitale" de l'île éponyme.

Korcula

Après avoir pris possession de notre appartement et nous être délestés de nos sacs, nous gagnons la vieille ville, qui occupe une petite presqu'île ceinte de remparts. Nous nous perdons immédiatement dans ses charmantes ruelles médiévales. Et nous réalisons alors bien vite que Korcula est une mini-Dubrovnik. Avec un atout de taille : la foule des touristes en moins.

Korcula

Puis nous flânons sur le bord de mer, bordé de restaurants. Et ça tombe bien puisqu'il est précisément l'heure de déjeuner.

Après, pour Woofie, une assiette de pâtes aux crevettes et une glace, le tout arrosé d'un vin blanc local, nous reprenons nos pérégrinations dans cette belle cité de Korcula.

Korcula

Nous visitons bien entendu la cathédrale Saint-Marc, dont la construction aux XVème et XVIème siècles accompagne celle de la cité elle-même, rebâtie entièrement à compter du début du XVème siècle sur la ville ancienne, bien plus modeste selon l'avis des archéologues.

Cathédrale Saint-Marc

Du clocher de la cathédrale la vue est tout simplement fantastique !!

Du clocher de la cathédrale Saint-Marc

Après ce moment de contemplation, nous sortons de la vieille ville pour une petite balade en bord de mer qui nous permet d'avoir une vue plus large de Korcula, qui est vraiment un très très bel endroit vous en conviendrez.

Après cette belle ,nous regagnons notre appartement, après avoir acheté quelques douceurs à la pâtisserie Kucarin - qui signifie "sucré" en croate. Le numéro de Géo d'août dernier, dont j'ai plagié le titre - il titrait "La Croatie d'île en île" - en faisait l'éloge dans son article consacré à Korcula. La spécialité de la maison est le Kucarin éponyme, biscuit blond en forme de crabe - à droite sur la photo - aromatisé à la fleur d'oranger.

Douceurs by  Kucarin
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Avant de quitter Korcula, je profite de la douce lumière du matin pour prendre une dernière photo de cette magnifique petite cité.

Korcula

Puis nous prenons à nouveau le Katamaran pour gagner Hvar, la "capitale" de l'île éponyme, où nous débarquons 1h15 plus tard.

Arrivée à Hvar

Hvar est le Saint-Tropez croate. L'ancien petit port de pèche abrite donc quelques beaux spécimens de yachts et les prix sont ici sérieusement majorés. Les guides touristiques déconseillent de s'y rendre en juillet-août, quand l'afflux de touristes atteint la limite du supportable. Faites donc comme nous si vous en avez la possibilité : profitez de l'arrière saison, moins chaude et moins fréquentée, parfaite donc pour flâner dans les ruelles ou prendre un verre en terrasse sur le port.

Avant d'entamer la visite de Hvar, nous nous posons en terrasse pour déjeuner.

Un bon repas arrosé d'un bon vin blanc local, des serveurs sympas et la vue sur la cathédrale... Notre séjour à Hvar commence pour le mieux. Nous pouvons maintenant nous perdre dans les ruelles du petit port...

Puis nous poursuivons nos pérégrinations sur le bord de mer...

... jusqu'au monastère franciscain, construit entre 1461 et 1471 - le campanile fut quant à lui érigé au siècle suivant.

Monastère franciscain

Revenus au cœur de Hvar, nous visitons la cathédrale Saint-Etienne, dont la construction se fit par étapes, entre les XVème et XVIIème siècles. Il est interdit de prendre des photos à l'intérieur de l'édifice ; je me conforme donc à cette injonction stupide, contrairement à Ben qui se fait - gentiment - rappeler à l'ordre.

Nous terminons la journée en flânant sur le port, puis en y prenant quelques verres, confortablement installés à la terrasse d'un des nombreux bars qui bordent la promenade. La nuit tombe, la température est clémente, le vin blanc gouleyant... On est juste bien.

Cette belle journée se termine par une séance de prise de vues nocturnes sur le chemin du retour à notre appartement, quelque peu excentré au sud du vieux bourg.

Hvar by night
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Ce matin nous reprenons nos pérégrinations dans les ruelles de Hvar...

Hvar

... avant de monter vers la forteresse qui domine le petit port.

Depuis les hauteurs, la vue sur Hvar et les îles Pakleni est splendide !!

Après quelques minutes de contemplation, nous entamons la visite de la forteresse espagnole, bâtie au XVIème siècle avec l'aide d'ingénieurs... espagnols, d'où son nom. Du sommet des remparts la vue est réellement imprenable.

Après cette belle matinée de balade et de visite, nous avions convenu de nous offrir un après-midi de farniente. Nous redescendons donc vers le port avant de gagner le bord de mer et de nous éloigner de Hvar. La côte dalmate est rocheuse. Pas de plages de sable fin et Hvar, malgré son statut de Saint-Tropez croate, ne fait pas exception. Nous posons donc nos serviettes à même la pierre, sur le large muret qui domine une petite crique. La température de l'eau est très agréable et heureusement pour Woofie, car la configuration du lieu ne permet pas d'y entrer progressivement, comme il en a l'habitude.

Après avoir fait le plein de soleil, nous nous posons à la terrasse d'un des nombreux bars qui bordent la promenade qui mène à Hvar. Le lieu incite à la fête mais l'ambiance est calme en cette fin septembre. Nous regagnons ensuite Hvar alors que le jour décline paisiblement.

Le soir, on s'éternise à l'apéro sur le port ; on est tellement bien... Et la journée se termine classiquement par une balade nocturne qui donne l'occasion de prendre quelques photos sympas.

Hvar by night
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Ce matin nous quittons Hvar...

Hvar

... pour Bol, située sur l'île voisine de Brac. Une nouvelle fois nous sommes de suite conquis par ce petit port plein de charme. La Dalmatie est décidément bien belle.

Bol

Après le déjeuner nous empruntons la promenade du bord de mer...

...en direction de la fameuse plage de Zlatni Rat - "corne d'or" en français. Cette langue dorée de 600 m de long est une des plus belles plage du pays. Il fait un temps superbe et même Woofie entre dans l'eau transparente sans difficulté... Nous profitons donc de la plage une bonne partie de l'après-midi.

Puis je profite de la lumière déclinante pour faire quelques belles photos de cette plage hors du commun.

Plage de Zlatni Rat - corne d'or en français

Nous regagnons Bol alors que la nuit tombe doucement.

La journée se termine, comme le plus souvent, par une balade photographique, sur le petit port de Bol en l'occurrence.

Bol by night
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Ben s'accorde aujourd'hui une seconde journée de plongée sous-marine. Je l'accompagne donc ce matin jusqu'au club de plongée et continue mon chemin le long de la côte... Il fait beau... La plage de Zlatni Rat s'offre à moi sous un nouveau jour...

Plage de Zlatni Rat

Je poursuis ma balade en solo le long du front de mer...

... jusqu'à Murvica, à 1h de marche.

Murvica

Arrivé dans le hameau le temps change rapidement... Le vent se lève... De lourds nuages arrivent à l'horizon... Je décide donc, par prudence, de rebrousser chemin et de retourner sur Bol... Le vent se fait alors de plus en plus en violent... Pour tout vous avouer je n'en mène pas large : l'atmosphère si clémente et légère étant devenue si soudainement pesante et inquiétante... Feuilles et branchages volent en tous sens... Une sourde angoisse m'envahit peu à peu...

La tempête arrive !!

Je presse donc le pas pour rejoindre Ben qui, au vu de la tempête qui arrive, ne plongera pas cet après-midi. Lorsque je le rejoins, les bourrasques de vent sont déjà violentes mais il ne pleut pas encore. Nous nous mettons donc en route pour gagner notre appartement sur les hauteurs de Bol. Mais à peine avons-nous quitté le club de plongée que la tempête se déchaine : il se met à pleuvoir des hallebardes et la température chute brutalement. Ben patauge avec ses mauvaises tongs et se traine. La pluie et les rafales de vent redoublent, nous sommes trempés et transis. Le retour est interminable. Et une dernière épreuve nous attend : les escaliers que nous devons emprunter pour gagner notre appartement, situé sur les hauteurs de Bol, se sont transformés en véritables torrents ; nous avons de l'eau jusqu'aux chevilles et Ben termine le trajet pieds nus. C'est grelottant de froid que nous arrivons enfin à l'appartement que nous avons quitté ce matin en short et t-shirt !! Quatre heures plus tard, nous nous empressons de prendre une douche bien chaude pour nous réchauffer !!

Nous passons donc l'après-midi chez nous, à attendre que la tempête veuille bien se calmer... J'en profite bien sûr pour faire quelques photos spectaculaires depuis la fenêtre de notre appartement...

Bol sous la tempête

Ce n'est qu'en début de soirée que la tempête se calme... A défaut de pouvoir profiter de la sympathique piscine de notre résidence - nous avions en effet prévu hier de passer notre soirée à nous baigner et lézarder peinard sur les transats - nous sortons donc de notre refuge pour faire un petit tour sur le bord de mer...

Après la tempête

La soirée se termine sagement dans un petit boui-boui tout près de chez nous car le vent étant encore très violent, nous décidons de ne pas descendre dans le vieux Bol.

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Conséquence de la tempête d'hier : le vent n'est pas tout à fait retombé et il n'y aucun bateau au départ de Bol pour Split, notre prochaine et dernière étape dalmate. Nous devons donc rallier Supetar, de l'autre côté de l'île, par la route. Nous trouvons assez rapidement une navette pour faire le trajet car c'est l'occasion pour quelques débrouillards de se faire facilement un peu d'argent.

Arrivés à Supetar nous patientons tranquillement sur le port, tout en dégustant un burek, dans l'attente du bateau.

Supetar

Après une traversée sans encombre, nous prenons rapidement possession de notre appartement situé à quelques encablures de la vieille ville. Puis nous partons à la découverte de Split, le chef-lieu de la Dalmatie. Il faut savoir que le vieux Split est presque tout entier contenu dans ce qui fut un immense palais fortifié, bâti à la fin du IIIème siècle pour l'empereur romain Dioclétien, qui vint y finir ses jours après son abdication en 305. D'une superficie de plus de 3 ha, le palais voit, après la chute de l'empire romain et à la suite des invasions slaves, une petite ville se développer à l'intérieur de ses remparts.

Nous pénétrons dans l'ancien palais par la porte d'or, qui était jadis l'entrée principale de la résidence de Dioclétien.

Et nous nous perdons dans le lacis des ruelles de la vieille ville...

Puis nous atteignons le cœur de l'ancien palais, une petite place bordée d'arcades et envahie de touristes à toute heure du jour : le péristyle, nommé ainsi en référence aux colonnades qui le délimitent. Le péristyle est en fait constitué des façades des trois monuments qui le bordent : de face le vestibule des appartements privés de l'empereur, sur la gauche le porche de la cathédrale Saint-Domnius et sur la droite le café Luxor, qui occupe aujourd'hui la place jadis dédiée à un temple consacré à Vénus. Vous noterez la présence du sphinx de Ramsés II, vieux de 3 500 ans, ramené d'une campagne en Egypte par Dioclétien.

Péristyle

Le vestibule du palais marquait l'entrée des appartements privés de l'empereur.

Vestibule du palais de Dioclétien

Le palais comporte une partie souterraine, occupée aujourd'hui par un petit souk où les touristes font leurs emplettes.

Nous atteignons finalement la Riva, la superbe promenade en bord de mer où les habitants de Split - et les touristes - viennent prendre un verre à la terrasse d'un des nombreux bars occupant la façade ouest de l'ancien palais fortifié.

La Riva

Après une pause bière, nous reprenons nos pérégrinations qui nous conduisent jusqu'à une jolie place, dite place aux fruits. Le jour décline peu à peu et il est temps de rentrer nous poser un peu à l'appartement, histoire de prendre un petit apéro peinard et de recharger les batteries - les nôtres et celle du smartphone de Ben.

Place aux fruits

La journée se termine - fraichement : la tempête d'hier a entrainé une baisse des températures et on supporte aisément une petite laine - par une séance photo nocturne.

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Aujourd'hui nous consacrons notre journée à la visite de Split, que nous avons découverte hier. Nous entrons dans la vieille ville par la porte d'or, devant laquelle trône l'impressionnante statue de Grégoire de Nin, un évêque du Xème siècle, connu pour avoir imposé le slavon comme langue liturgique au lieu du latin. Vous aurez remarqué, si vous êtes observateur, que le gros orteil de la statue est comme poli alors que le reste de l'œuvre est de couleur noir mat. La raison en est simple : toucher ce gros orteil porterait bonheur et nombre de passants ne manquent donc pas de se conformer à cette sympathique coutume, et ce faisant lustrent et lustrent encore le bronze de la statue.

Puis nous commençons les visites à proprement parler par la cathédrale Saint-Domnius, qui fut à l'origine le mausolée de Dioclétien - soit donc la tombe de l'empereur, mort en 311. Ce mausolée, de forme octogonale, fut converti en église en 650 et un superbe campanile érigé bien plus tardivement, au XIIème siècle. L'ensemble est, comme vous pouvez le voir, parfaitement restauré.

Cathédrale Saint-Domnius

Du sommet du campanile, la vue est splendide ! On aperçoit au loin la colline Marjan, recouverte de forêt.

Le panorama du haut du campanile de la cathédrale Saint-Domnius

Nous visitons ensuite rapidement le petit temple de Jupiter, qui fut transformé au IXème siècle en baptistère.

Temple de Jupiter

Puis nous flânons dans les ruelles...

... avant de visiter le complexe souterrain, qui comporte une illustration de ce que fût le palais du temps de l'empereur - première photo ci-dessous. Il avait de la gueule et devait fortement impressionner les contemporains ! Vous remarquerez que la mer atteignait les remparts : pas de Riva à cette époque pour se poser en terrasse !

Complexe souterrain du palais de Dioclétien

Puis nous visitons le petit musée ethnographique.

Musée ethnographique de Split

Après toutes ces visites, il est grand temps de casser la croute. Ce que nous faisons, pour trois francs six sous, à la terrasse couverte d'un petit boui-boui fréquenté par les locaux. Deux côtelettes avec purée et chou : rustique mais bien bon. Dans la petite salle au fond de laquelle se trouvent les toilettes, il n'y a que des retraités qui discutent au comptoir ou qui qui jouent aux cartes. C'est vraiment à la bonne franquette, comme on dirait chez nous...

Déjeuner dans un boui-boui

Maintenant requinqués, nous sortons des murs du palais de Dioclétien et gagnons la belle place aux fruits, dont vous avez eu un premier aperçu hier.

Place aux fruits

Nous parvenons ensuite sur la non moins belle place de la République, elle aussi découverte hier soir, alors que le jour tombait.

Place de la République

Puis nous prenons la direction du parc Marjan.

Le parc Marjan, du nom de la colline qui le domine, est très prisé des habitants de Split qui aiment s'y balader à pied ou en vélo - le parc compte de belles pistes cyclables - ou y faire leur jogging. La colline est recouverte de forêt et offre un beau panorama sur le port.

Parc Marjan

L'après-midi est maintenant bien avancé et il est donc temps de prendre tranquillement le chemin du retour, via le bord de mer tant qu'à faire. Il fait un temps superbe, la côte est belle, et il y a même de vraies plages avec... du sable !! Nous prenons donc tout notre temps. Nous sirotons ainsi en terrasse une bière locale bien fraiche. Et plus nous approchons de la Riva, plus Split se fait belle... A noter, sur la promenade près du port de plaisance, les plaques dédiées aux sportifs croates médaillés aux jeux Olympiques, à l'instar du célèbre basketteur des années 1990 Toni Kukoc.

Ce soir nous dînons, une fois n'est pas coutume, dans un restaurant typiquement croate. Je choisis de la viande de bœuf, genre pot-au-feu, nappée d'une sauce légèrement épicée et accompagnée de gnocchis. La viande n'est pas gélatineuse - je le redoutais un peu mais ai pris le risque - et bien moelleuse ; c'est simple et bon.

P.S. Vous deviez jusqu'à présent vous dire en parcourant ce carnet croate : " c'est bizarre tout de même.... Woofie nous gratifie habituellement de quelques photos de spécialités locales et... cette fois... trois fois rien... une malheureuses assiette de crevettes et un pauvre burek.... c'est bien maigre... " Je vous dois donc une explication. Explication qui s'avère bassement... matérielle. En effet, depuis notre arrivée sur la côte croate, nous ne fréquentons que les zones touristiques où les restaurants traditionnels sont... chers... voire très chers comme à Hvar. En Croatie point de menus ou de formules comme en France. On mange à la carte. Et le moindre plat de viande ou de poisson coûte 140 kunas, soit environ 20 €. Ajoutez à cela un dessert, l'apéro - on n'est pas des bêtes - et le vin... Il faut donc compter au minimum du minimum 40 €. Nous prenons donc essentiellement nos repas dans des pizzerias, bien meilleur marché - l'Italie étant toute proche, de l'autre côté de l'Adriatique, on en trouve à tous les coins de rue. Ce qui explique donc la rareté des photos culinaires dans ce carnet.

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Split n'ayant désormais plus de secret pour nous, nous partons aujourd'hui visiter la cité de Trogir, située à une petite trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale dalmate. Nous faisons l'escapade pour la journée en bus.

Comme vous pouvez le voir, Trogir a beaucoup de charme :

Nous visitons bien sûr la belle cathédrale Saint-Laurent, dont la construction débuta en 1213 pour s'achever au XVIIème siècle.

Cathédrale Saint-Laurent

Puis nous grimpons au sommet du campanile pour profiter de la vue. Et quelle vue ! Superbe une fois encore... Vous êtes décidément gâtés avec ce carnet sur la côte dalmate.

A peine arrivés au sommet, soudain : un énorme "BONG !!!" Mais rien de grave, c'est simplement la cloche qui sonne midi ! Enfin... Quand on ne s'y attend pas, je vous garantis que l'on fait un sacré bond ! Et que les tympans en prennent un sacré coup, les pauvres !

Trogir vu du haut du campanile de la cathédrale Saint-Laurent

Après avoir admiré l'hôtel de ville depuis le campanile, nous allons le voir de plus près, à hauteur d'homme. Comme vous pouvez le voir, il abrite une jolie cour intérieure.

Hôtel de ville

Nous flânons ensuite sur la promenade du bord de mer qui est très très agréable... Encore un bien bel endroit que cette petite cité de Trogir.

Nous continuons jusqu'au château de Kamerlengo, une forteresse bâtie au XVème siècle par les Vénitiens, du temps où ils étaient maîtres de la cité - Kamerlengo vient de l'italien camerlengo qui signifie "chambellan", qui était le titre porté par le représentant local de Venise.

Château de Kamerlengo

Depuis le chemin de ronde, la vue sur Trogir est des plus sympathique...

Trogir vue depuis le chemin de ronde du château de Kamerlengo

Nous regagnons ensuite le cœur de la cité et terminons cette belle journée en déambulant dans ses pittoresques ruelles.

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Aujourd'hui nous nous rendons au parc national de Krka. Moins connu que son homologue de Plitvice, il compte comme ce dernier de nombreuses cascades.

Nous avons réservé un tour organisé en bus. Après une bonne heure de route? nous voilà donc arrivés au bord de la rivière Krka, qui donne son nom au parc. Là, nous prenons le bateau qui remonte paisiblement le large cours d'eau pour gagner le parc et ses cascades.

En remontant la Krka

Depuis notre arrivée en Croatie, nous avons visité nombre de lieux exceptionnels et magnifiques mais tous... très fréquentés. Je suis donc heureux ce matin à l'idée de me balader dans la nature, loin de la foule des touristes.

Mais... Je dois très vite déchanter car le parc de Krka n'est pas le havre de paix que j'avais imaginé. C'est en réalité une usine à touristes envahie de groupes d'allemands, de chinois ou de compatriotes français. Pas question de flâner où bon vous semble... Vous n'avez pas le choix : il faut suivre un parcours aménagé sur des pontons de bois car l'eau est partout présente, et il n'y a pas d'autre chemin. Piétiner derrière un groupe de 60 retraités allemands qui font bouchon : pour le sentiment de liberté en pleine nature, il faudra repasser... Et nous sommes pourtant fin septembre, je n'ose imaginer le site en pleine saison touristique !!!

Bon, pour le reste, il faut bien avouer que l'endroit vaut tout de même le détour et serait enchanteur sans la trop nombreuse présence humaine.

Parc national de Krka

Le parc n'est pas resté totalement vierge. On y trouve ainsi une petite chapelle et un moulin. Et dorénavant donc cette "autoroute" à touristes sur pontons de bois.

Au delà des chutes, la Krka se fait plus bucolique...

De retour à Split, nous prenons un verre sur la Riva, dans la belle lumière du soir.

Cette belle journée se termine par une belle balade nocturne dans le vieux Split.

Split by night
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Nous visitons ce matin le site archéologique de Solin, dans la banlieue de Split. Solin était au début de notre ère, sous le nom de Salona, la capitale de la province romaine de Dalmatie. Il s'agissait donc d'une cité importante qui comptait environ 60 000 habitants sous le règne de Dioclétien, à la fin du IIIème siècle. Son amphithéâtre, plutôt bien conservé, était capable d'accueillir 15 000 spectateurs.

Vestiges de Salona

Après cette visite sympa nous regagnons Split en bus...

... et nous mangeons un morceau en terrasse dans un snack - un genre de petites saucisses-keftas locales. Puis nous prenons à pied la direction du stade Poljud. Nous avons en effet réservé deux places pour assister cet après-midi au choc qui oppose, pour le compte du championnat de Croatie, le Hajduk local à l'autre grand club du pays, le Dinamo Zagreb, le club de la capitale.

Petites déceptions en pénétrant dans le stade : l'enceinte est dotée d'une piste d'athlétisme, ce qui fait que nous sommes assez loin du terrain ; et elle n'affiche pas complet. De plus, il faut savoir que Woofie est un vrai chat noir quand il s'agit d'assister à un match de foot dans un stade : il a dû en voir 3 ou 4 dans sa vie et tous se sont terminés sur le score de... 0-0. Et ce match-ci ne fait pas exception : il se clôt sur un match nul - vraiment nul : aucune véritable occasion de but, ni même de s'enflammer pour les spectateurs - et vierge. Heureusement pour nous, les ultras du Hajduk font le spectacle dans leur tribune : ils font un bruit d'enfer pendant toute la rencontre, qui sera même interrompue par des jets de fumigènes et autres pétards sur le terrain. Je passe donc le plus clair de la partie à me distraire en observant ces énergumènes complètement déjantés.

Hajduk Split - Dinamo Zagreb au stade Poljud

Après la rencontre, nous regagnons la vieille ville pour y passer tranquillement notre dernière soirée croate, qui se termine comme d'habitude par quelques photos nocturnes.

Ainsi s'achève donc ce beau séjour dalmate, un must tant du point de vue des cités visitées ( Dubrovnik bien sûr, mais aussi Korcula, Split ou Trogir ) que des paysages enchanteurs de la côte adriatique.

Un grand merci à Ben, mon organisateur-guide-traducteur personnel, sans qui je n'aurais jamais fait ce beau voyage.