Par Woofie
Ben et Woofie sont à nouveau sur les routes de notre beau pays... Destination : la côte atlantique.
Juin 2021
10 jours
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Restés un tantinet sur notre faim l'année dernière après notre beau - mais trop court - road trip du mois de juin - voir mon précédent carnet "Périple dans l'Ouest... de la France", nous mettons à nouveau le cap en direction de la côte atlantique.

Notre première étape est Niort, chef-lieu du département des Deux-Sèvres - 120 000 habitants avec son agglomération. Nous constatons vite que la ville ne mérite pas la sentence lapidaire du personnage principal de "Sérotonine", le roman de Michel Houellebecq : "Niort, une des villes les plus laides qu'il m'ait été donné de voir". Il n'y a certes pas lieu de crier au sublime mais rien que son formidable donjon, qui trône en plein centre ville, mérite qu'on y fasse étape. Il fut bâti à la fin du XIIème siècle par Henri II Plantagenêt - roi d'Angleterre, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine - pour assurer la défense de la ville.

Pilori
Pilori
Beffroi du Pilori
Beffroi du Pilori
Donjon
Donjon
La Sèvre
La Sèvre
Eglise Saint-André
Eglise Saint-André

Après la visite de Niort, nous mettons le cap sur le village de Vouillé, où nous avons réservé une chambre de La maison bleue, un gîte de charme qui possède un exceptionnel jardin arboré - dont nous ne pourrons malheureusement pas profiter, car le temps tourne à la pluie peu après notre arrivée. Rageant !

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Ce matin nous visitons le premier "plus beau village de France" de notre nouveau périple : Vouvant, seule cité vendéenne ayant conservé ses fortifications jusqu'à nos jours. Vouvant est par ailleurs associé à la fée Mélusine, qui aurait, selon la légende, construit en une nuit le château qui jadis dominait le village. Château dont il ne subsiste aujourd'hui que le donjon, rebaptisé... tour Mélusine bien sûr.

Tour Mélusine
Tour Mélusine
La Mère
La Mère
Vouvant

Nous visitons la belle église Notre-Dame-de-l'Assomption...

Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption

... puis longeons la Mère, qui coule paisiblement au pied du village - la Mère est le principal affluent de la Vendée.

La Mère
La Mère
La Mère
La Mère
La Mère
Vouvant

Après une bonne bière suivie d'un bon déjeuner en terrasse de l'Auberge de maître Pannetier - notre premier repas au restaurant depuis des lustres, mesures sanitaires obligent - nous reprenons la route en direction de La Rochelle, où nous avons rendez-vous avec Christian, mon "papa du Trésor", qui nous accompagnera dans notre périple sur la côte.

Ben et moi avons déjà fait étape à La Rochelle l'année dernière - voir mon précédent carnet "Sur les routes de l'Ouest... de la France". Nous avions tous deux alors regretté de ne pas avoir pu consacrer plus de temps à cette magnifique cité. Nous arrivons à bon port - c'est le cas de le dire - vers 15h et prenons possession de notre gîte - une belle longère rochellaise pourvue d'une cuisine extérieure tout équipée. Sympa ! Christian nous rejoint bientôt et le temps de décharger le cubi de blanc et la bouteille de crème de cassis - dont il ne se sépare jamais ! - du coffre de la Mazda, puis de partager le verre de l'amitié pour fêter nos retrouvailles, nous voilà partis en direction du port des Minimes, que nous n'avions pu visiter l'année dernière. Achevé en 1972, le port des Minimes peut accueillir 4 6OO bateaux, ce qui en fait l'un des plus grands ports de plaisance au monde.

Port des Minimes
Port des Minimes
La Rochelle

Nous flânons ensuite sur le bord de mer avant de nous installer à une terrasse du quartier du Gabut, où nous commandons une bouteille de blanc, puis une seconde et... enfin une troisième, portés par l'ambiance festive qui règne en ville : c'est ce soir la finale de la coupe d'Europe de rugby et Toulouse affronte... La Rochelle, dont les supporters ont envahi les terrasses du Vieux-Port.

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Ce matin, nous prenons la route de l'île de Ré. Nous empruntons donc le fameux pont, long de près de 3 km, qui relie l'île au continent depuis 1988. Nous faisons étape, peu après l'avoir franchi, au fort La Prée - construit sous le règne de Louis XIII, en 1626.

Fort La Prée

Le fort offre de belles vues par cette belle matinée ensoleillée :

A quelques encablures du fort se trouvent les ruines de l'abbaye cistercienne des Châteliers, fondée au XIIème siècle.

Ruines de l'abbaye des Châteliers

Nous visitons ensuite le charmant petit port de La Flotte, labellisé "plus beau village de France".

La Flotte

La dernière étape de la journée est Saint-Martin-de-Ré - considérée comme la "capitale" de l'île - où la foule des grands soirs s'est donné rendez-vous sur le port pour siroter un verre en terrasse ou déguster une glace de "La Martinière", une institution locale prise d'assaut par une armée de gourmands.

Saint-Martin-de-Ré
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Nous reprenons ce matin la route de l'île de Ré. Notre première étape est Sainte-Marie.

Sainte-Marie-de-Ré

Nous gagnons ensuite Ars-en-Ré - labellisé "plus beau village de France" - où nous subissons les caprices de la météo : une belle ondée nous oblige ainsi à nous abriter quelques minutes dans l'église.

Ars-en-Ré

Ars-en-Ré est connu pour la flèche noire et blanche du clocher de l'église Saint-Etienne, qui culmine à plus de 40 m et servait jadis d'amer - c'est à dire de repère - aux bateaux qui croisaient au large de Ré.

Eglise Saint-Etienne - Ars-en-Ré

Après cette belle visite, nous prenons la direction de la pointe ouest de l'île, où le phare des baleines guide les navires depuis 1854 - le phare doit son nom au nombre élevé de cétacés qui venaient s'échouer à cet endroit par le passé. A 3 km au large, on aperçoit le phare des baleineaux, mis en service la même année. Nous contemplons longuement l'océan, puis longeons le bord de mer, où de nombreux kite-surfeurs et véliplanchistes s'en donnent à cœur joie, profitant de conditions météorologiques optimales.

Phare des baleines
A l'horizon, le phare des baleineaux

Nous faisons ensuite un arrêt à la pointe du Grouin, défendue depuis les années 1740 par un fort devenu aujourd'hui résidence privée - une résidence qui dispose... d'une superbe terrasse de 150 m carrés !

Pointe du Grouin

La journée se termine par une belle soirée à La Rochelle, où les produits locaux - vin, bière et les fameuses petites pommes de terre de l'île de Ré - sont bien sûr à l'honneur !

Notre gîte
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Ce matin nous visitons Rochefort, ville fondée en 1666 par Colbert dans un méandre de la Charente : le célèbre ministre du roi soleil avait alors l'ambition d'en faire le plus grand arsenal du royaume. C'est aujourd'hui une petite ville de province - 55 000 habitants - bien tranquille. La marine nationale a déserté les lieux et l'arsenal est devenu le port d'attache de l'Hermione, la réplique de la frégate qui permit à La Fayette de rejoindre les insurgés américains en 1780.

La Charente
Place Colbert
Place Colbert
Humour charentais
L'Hermione
Rochefort

Nous visitons bien entendu la célèbre corderie royale, achevée en 1669 après trois ans de travaux. D'une longueur de 374 m pour une largeur de 8 m, on y fabriqua deux siècles durant les cordages destinés aux navires de la Royale - la marine de guerre du royaume. La visite est très intéressante, avec des animations qui permettent de bien comprendre le processus de fabrication ; Christian se porte bien sûr volontaire pour la démonstration de tressage et se voit récompensé d'un petit morceau de corde en guise de souvenir.

Corderie royale - Rochefort

Après le déjeuner pris en terrasse place Colbert, nous prenons la direction de Fouras. Nous visitons l'imposant fort, dont le donjon haut de 30 m fut bâti au XVème siècle, alors que les fortifications inspirées par l'œuvre de Vauban le furent deux siècles plus tard. Au large, à l'horizon, on aperçoit le célèbre fort Boyard.

A l'horizon, le fort Boyard
Fort de Fouras

Sur le bord de mer se dressent, non loin du fort, de superbes carrelets des plus photogéniques. Je passe ainsi de longues minutes à les prendre en photo sous toutes les coutures.

Carrelets - Fouras
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Nous consacrons la matinée à la découverte de l'île Madame, située à l'embouchure de la Charente, à 1 km à peine du continent - auquel elle est rattachée à marée basse par la passe aux bœufs, une voie surélevée faite de sable et de galets.

L'île comporte un fort, qui s'inscrivait jadis dans le système défensif mis en place pour protéger l'arsenal de Rochefort de la menace anglaise.

L'île Madame compte également de nombreux carrelets...

... ainsi qu'une ferme aquacole créée en 1980, devenue ferme-auberge où sont servis les produits de l'exploitation : huîtres, palourdes, bars, dorades ou salicorne. Nous y faisons bien sûr halte en fin de matinée, histoire de partager une bouteille de blanc charentais.

Et toujours des carrelets...

Après avoir fait le tour complet de l'île - qui s'étend sur 800 m de long pour une largeur maximale de 400 m - nous regagnons le continent...

Au loin : l'île Madame
Au loin : l'île Madame
Passe aux boeufs
Passe aux boeufs

... et prenons la direction de la citadelle de Brouage - labellisée "plus beau village de France". Fondée en 1555, le commerce du sel - "l'or blanc" de l'époque - s'y développe si rapidement que des fortifications sont érigées dès les années 1570 afin de la protéger durant les guerres de religion. Ces fortifications seront par la suite renforcées par Richelieu puis Vauban sous les règnes respectifs de Louis XIII et Louis XIV.

Glacière
Halle aux vivres
Halle aux vivres
Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul
Brouage

La citadelle de Brouage se trouve désormais à 2 km de la mer, au milieu de nulle part - comme vous pouvez le voir sur les photos qui suivent, prises depuis les remparts. Il est donc bien difficile d'imaginer qu'elle était, au XVIIème siècle, un port au commerce florissant, avant que l'envasement progressif du site ne conduise à sa ruine.

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Après l'île de Ré, c'est au tour de l'île d'Oléron de nous accueillir sur ses terres. Oléron est la plus grande île métropolitaine - j'exclus bien sûr la Corse, située à plus de 160 km de l'hexagone - avec ses 30 km de long sur 8 km dans sa plus grande largeur. On y accède par un pont de 3 km inauguré en 1966.

Notre première étape est Le Château-d'Oléron, où nous avons le renfort d'un nouveau compère, notre vieux pote Sam, qui a pris la route de bon matin depuis Fleury-les-Aubrais. Le Château-d'Oléron est une ancienne cité fortifiée devenue un important port ostréicole du bassin de Marennes-Oléron. La ville est également très touristique et d'anciennes cabanes d'ostréiculteurs, colorées et toutes pimpantes, abritent aujourd'hui des ateliers d'artistes et d'artisans. Vraiment très sympa !

Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption
Le Château-d'Oléron

Après un déjeuner en terrasse chez Pascal, un bon pote de Christian qui tient une grande brasserie en plein centre ville, nous reprenons la route en direction de Saint-Pierre d'Oléron, la "capitale" de l'île avec ses 6 500 habitants.

Eglise Saint-Pierre
Dans l'église Saint-Pierre
Château de Bonnemie
Saint-Pierre d'Oléron

Puis nous faisons une halte à Boyardville, d'où l'on aperçoit bien sûr le célèbre fort.

Au loin : le fort Boyard
Plage de Boyardville

Cette belle journée s'achève dans la bonne humeur à Arvert, où Ben nous a déniché une jolie maison et une... sympathique terrasse avec vue sur les vignes.

Terrasse avec vue sur les vignes
Papi Cubi et Bobby : les rois du barbecue
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Nous débutons la journée par la visite de Mornac-sur-Seudre, labellisé "plus beau village de France".

Carpaccio de boeuf et saumon - La cambuse
Mornac-sur-Seudre

Nous visitons bien sûr l'église Saint-Pierre, de style roman.

Eglise Saint-Pierre - Mornac-sur-Seudre

Puis nous flânons dans les marais de la Seudre qui abritent de nombreuses claires, des bassins d’affinage où les huîtres acquièrent une saveur et une couleur particulière - Mornac fait partie du bassin ostréicole de Marennes-Oléron.

Après cette belle étape et un bon gueuleton en terrasse de La cambuse - je vous recommande l'adresse ! - nous prenons la direction de Talmont-sur-Gironde, lui aussi labellisé "plus beau village de France". Par cette belle journée de juin, les jolies ruelles sont peu fréquentées - ce qui ne doit pas être le cas en haute saison, vu la taille des parkings à l'extérieur du village. On a donc tout loisir de profiter de Talmont et de prendre tranquillement quelques photos.

Charentaises
Eglise Sainte-Radegonde
Talmont-sur-Gironde

A Talmont, comme partout sur la côte charentaise, les carrelets sont omniprésents et toujours aussi photogéniques.

La journée se termine sur notre terrasse avec vue sur le vignoble charentais.

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Nous commençons la journée en gagnant l'extrémité nord de l'île d'Oléron, où le phare de Chassiron - d'une hauteur de 43 m - guide les navires depuis 1836.

Site du phare de Chasiron

Puis nous faisons étape pour déjeuner à Saint-Denis-D'oléron. Après un bon repas et un dernier selfie, Sam choisit de nous quitter pour renter dans ses pénates.

Saint-Denis-d'Oléron

Nous faisons donc halte sans lui à Saint-Georges, où l'on trouve le plus vieux monument de l'île, à savoir la belle église romane éponyme, dont la nef a été bâtie au XIème siècle.

Eglise Saint-Georges
Eglise Saint-Georges
Saint-Georges-d'Oléron

Puis nous faisons une nouvelle halte à la Cotinière, où nous déambulons sur le port de pèche.

La Cotinière

Nous prenons enfin la direction de Boyardville, où nous avons réservé une promenade en mer autour du célèbre fort. Nous embarquons donc sur La Marcelle, un vénérable cotre - voilier à mat unique et grande surface de toile - construit en 1935. Il fait un temps superbe et une légère brise gonfle les voiles de la Marcelle qui file bon train. L'équipage est chaleureux et nous apprend tout ce qu'il y a à savoir sur le fort, dont la construction dura de 1804 à 1857. De plus, nous avons bien sûr choisi la formule "apéro en mer" et c'est en sirotant quelques verres de Pineau des Charentes que nous profitons de ce moment hors du temps.

Au loin : le fort Boyard
La Marcelle
Loup de mer
Sur la Marcelle

Je dois avouer que je n'étais pas très "chaud" pour cette sortie en mer et que Ben a poussé à la roue - l'effet apéro sans doute. Mais finalement, c'est moi qui suis le plus enthousiaste à l'issue de cette belle promenade maritime. Comme quoi...

Il est temps à présent de regagner Arvert et ses vignobles...

Le vignoble charentais
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Eh voilà ! Notre périple sur la côte atlantique est désormais achevé et il nous faut prendre la route du retour. Nous disons donc au revoir à Papi Cubi qui prend la direction de Vannes. Nous avons quant à nous, Ben et moi, l'intention de bien profiter de la journée. Nous marquons ainsi un premier arrêt à l'abbaye Notre-Dame de Sablonceaux, fondée en 1136, qui connut une histoire bien tourmentée entre la prospérité des premiers temps et les pillages engendrés par la guerre de Cent Ans ou les guerres de religion. A demi-ruinée, sa restauration fut entreprise en 1962 sous l'impulsion d'André Malraux, ministre de la culture du Général de Gaulle.

Abbaye Notre-Dame de Sablonceaux

L'étape suivante est Lusignan, une bourgade encore marquée par sa riche histoire. Le château fort qui la défendait au Moyen-Age - il fut démantelé en 1586 - était l'un des plus imposants du royaume.

Lusignan

La belle église Notre-Dame-et-Saint-Junien est très ancienne : elle fut bâtie aux XIème et XIIème siècles, puis restaurée en 1377 après les combats de la guerre de Cent Ans qui virent le clocher s'effondrer et les voutes céder sous les projectiles.

Eglise Notre-Dame-et-Saint-Junien

Nous profitons du temps clément pour nous balader sur les bords de la Vonne.

La Vonne
la Vonne
Eglise Notre-Dame-et-Saint-Junien
la Vonne
La Vonne

Après cette belle étape à Lusignan, nous reprenons la route et faisons une toute dernière halte sur le site des tumulus de Bougon. Après une rapide - car le port du masque y est obligatoire - visite de l'intéressant musée de la préhistoire, nous partons à la découverte des fameux tumulus qui forment une nécropole dont les parties les plus anciennes datent de - 4 700, soit du début du néolithique - ou âge de la pierre polie. Les tumulus sont d'une taille imposante et en très bon état de conservation ; la visite - en pleine nature - est donc très plaisante. C'est une bonne surprise pour Woofie qui se méfie des sites préhistoriques qui ne proposent souvent que quelques vestiges ou traces de bâtiments disparus sans intérêt.

Tumulus de Bougon