Durant ce voyage j'ai eu des angoisses, beaucoup d'angoisses mais celui ci m'aura permis de passer outre, de ne pas attendre sur autrui pour essayer de les calmer et de puiser en moi les ressources nécessaires. Ce voyage m'aura permis de pousser mon corps a ces limites dans des activités dont il n'a pas l'habitude. Je parle bien sûr de ce fameux trek en haut du Adams Peak qui m'a demander énormément d'énergie et force mentale n'étant pas habitué a marcher de la sorte. 5500 marchés à monter avec de la foule pour une sportive endormie c'est rude. Ou encore de reprendre confiance en moi face a la barrière de la langue, je n'ai pas été des plus acidu a mes cours d'anglais quand j'étais a l'école et il a fallu tout de même 15 jours pour que je n'ai plus "peur de m'exprimer". Même si je répétais avant de partir que cela ne me faisait pas peur car on se fait toujours comprendre. Et bien non on ne se fait pas toujours comprendre et j'ai tenu a ne pas sortir mon calepin de pictogramme pour cela mais a bien faire un effort a trouver les bons mots, les phrases grammaticalement juste et même si je devais m'aider d'un traducteur j'ai répété les phrases je n'ai pas choisi la facilité. Et cela m'a apporté de pouvoir tenir une discussion avec une Allemande dans le dernier guesthouse que j'ai fait. J'ai énormément de progrès à faire dans cette langue et je n'en suis que plus motivé aujourd'hui a m'améliorer. Ce voyage m'aura également permis d'apprendre comment vit une autre culture. Même si je ne me suis extasié devant les cuisines srilankaise comment certains touristes j'ai retrouvé une familiarité avec les cuisines berbère marocaine. Tout autant que dans la gentillesse des locaux. Car leur gentillesse donne envie d'être avenants et reconnaissants envers eux. En parlant de cela, cela me fait penser a mon trajet en train de Nuwara Elyia a Ella où je me suis assise aux côtés d'une famille. Le train partis le père de la famille m'a fait changer de place avec lui pour que je puisse me mettre a côté de la fenêtre et voir le paysage défilé. Puis la maman m'a tendu un gâteau fait maison, lorsque je l'eu fini elle m'en a retendue un. J'avais un paquet de galette neuf dans mon sac je l'ai ouvert et en ai propose a leur fils qui a été très content de manger une galette industrielle. En partant du train je leur ai donné le paquet et la maman m'a tellement remercié. C'était un beau partage qui donne chaud au coeur lorsqu'on est loin de chez soi. Autre anecdote en prenant le bus entre Mirissa et Galle je me suis assise à côté d'une femme avec son bébé et sa fille. Le bébé a été malade et a vomis tout son lait sur ma jambe. La maman, et comme toute femme sur cette planète, s'est confondu en excuses. Je suis allée prendre dans mon sac un sac plastique pour le au cas où cela se reproduirait. Ce qui est arrivé et la maman m'en a remercié d'un air très gêné. Ce moment n'est pas un moment que l'on pourrait catégorisé de génial mais c'est un moment qui a été un lien, un lien très court mais un lien quand même dans un moment de détresse. Idem lors de mon arrivée a Malé où j'ai du attendre pendant 6h la navette maritime et où tous les magasins étaient fermé car le vendredi est comme un dimanche chez nous pour les villes islamique, on ne travaille pas. Et je n'ai donc trouvé aucun endroits pouvant me vendre de l'eau. J'ai marché pendant 1h30 pleine avec mes affaires de 15kg sur le dos en plein soleil, j'étais épuisée et puis un monsieur m'a vu "au bout de ma vie" au détour d'une rue et m'a gentillement proposé de me mener vers un café. Or, tous les uns après les autres les cafés étaient fermés. N'ayant dormi que quelques heures la nuit précédente j'étais vraiment épuisée et a bout de nerfs. Le monsieur avait l'air très embêtée et je me suis dis qu'il faisait certainement cela pour de l'argent dès le moment où il m'aurait trouvé un café. Je finis donc par lui dire que stop ça suffit je n'en peux plus de marcher je vais aller attendre ma navette au quais et puis basta. Le monsieur n'a pas désespéré et a fini par arrêté un commerçant en train de fermer boutique pour lui demander de me vendre de l'eau. Ce monsieur n'a rien réclamé. Je l'ai revu un peu plus tard au niveau du quais et il est venu m'acoster pour me dire qu'un café avait ouvert pas loin. Je l'ai remercié et il s'en est allé. Vous me direz ce n'est pas grand chose mais cela m'a tout de même mis la larme a l'oeil que quelqu'un eût été aussi gentil a ce moment là. Ce voyage m'aura aussi permise de me recentrer sur ce qui peut être important pour moi dans ma vie quotidienne et même si cela est une évidence ma famille, mes amis et mon amour sont des personnes dont je ne pourrais me passer trop longtemps. De plus, j'ai ouvert les yeux sur ce qui avait pu me pousser a voyager seule a l'autre bout du monde et la réponse n'est autre que mon ego. Cet ego nourrit par la fierté, nourrit par le "vouloir être a la hauteur", nourrit par le "besoin de se dépasser", nourrit par le "qu'est ce que je vaux", nourrit par des remises en questions permanente etc etc.. et finalement qu'est ce qu'on s'en fou. J'ai cru partir pour d'autres raisons et j'ai trouvé une réponse totalement différente. Cette réponse m'aura cependant permis d'apprécier ces moments tout en haut du Adams Peak pour profiter d'un lever de soleil exceptionnel, effleuré la carapace d'une tortue de mer en faisant du snorkelling a Polhena, apprécier ce lever de soleil tout en haut du Lipton Seat au dessus des plantations de thé plus que magnifiques, apprécier cette baignade dans les eaux cristallines de l'île d'Himmafushi, profiter des moments uniques passés a discuter avec des expatriés, regarder et prier en même temps que les locaux dans ces temples bouddhistes, hindoux, voir se coucher le soleil sur cette balançoire, apprécier ce vent sur le visage après avoir grimpé le Little Adam's Peak, admirer sans savoir comment en décoller le regard de cette lune quasiment pleine au bord de la mer, etc etc... En gros avoir appris et mis en pratique d'aimer le moment que l'on vit au présent. Sans ce répéter le programme qui suit, sans réfléchir a comment cela va se passer, sans anticiper quelque chose qui n'est pas encore là. Malgré ce que je peux me dire dans mon quotidien "on verra plus tard", "ce que l'on vit c'est maintenant", ce ne sont que des phrases répétés encore et encore sans être mise réellement en application. Où du moins c'est mon ressenti actuel sur le fait que si ce que je viens de vivre et d'apprécier c'est bien ça vivre le moment présent alors dans mon quotidien ce sont des mirages et je ne le fais pas vraiment. Chaque appels passés a mes proches mes "je te rappelle plus tard" n'était pas convainquant dans ma voix, a mon sens, car je n'avais aucune certitude qu'il pourrait y avoir un plus tard. Car je n'avais aucune idée si la connexion allait bien passée malgré la carte sim locale, ou si la wifi allait marché. Et cela m'a permis d'apprécier chacun des appels passés. Par chance je n'ai pas eu de problèmes de communication et le réseau au Sri Lanka marche contre toute attente "du feu de dieux" mais ça avant la fin de mon séjour je ne pouvais le prévoir. J'ai également suivis les conseils d'un couple d'expatriés chez qui je sejournais et suis sortis de mon budget pour faire appel a une chauffeur/guide pour 6 jours. Cela m'a beaucoup questionné financièrement puis d'autres questions qui en ont encore amenés d'autres Et puis foutèses car peut importe toutes ces questions, cela m'a tellement arrangé car oui certains diront que j'ai choisi la facilité d'avoir un chauffeur que je n'ai pas joué la carte de l'aventure a allait de villes en villes par mes propres moyens. Et c'est vrai ! Mais cela m'a permis pendant 6 jours de voir bien plus de pays que je ne l'aurai fait sinon car mon itinéraire était bien illusoire comparé a la réalité des transports en communs. Il m'aurait certainement fallu plus que 17 jours au Sri Lanka pour voir la moitié de ce que j'ai pu faire. Et puis le reste du temps c'était part mes propres moyens. Aussi, cela m'a également permise de reprendre confiance face a la barrière de la langue car j'étais en permanence avec quelqu'un qui ne parlait que anglais et pour les explications des temples et autres il fallait bien essayé de comprendre, alors j'ai posé des questions j'ai demandé de reformuler etc etc. Et également cela m'a permise de me sentir en sécurité car oui je suis partie seule a l'aventure en me blindant de courage mais c'était la première fois que j'entreprennais cela et oui ça fou les jetons lorsque c'est une première. Au bout de plusieurs jours ça fini par aller mais quand même. Être seule ne signifie pas forcément être seul dans un lieux, sans personne autour de soi mais c'est surtout un sentiment. Se sentir seul est pour tout un chacun un sentiment que l'on entouré ou non. Et même si je me suis retrouvée avec quelqu'un avec moi pendant 6 jours, oui je n'étais pas physiquement seule mais je me sentais seule car mes proches n'étaient pas là. C'est une sensation très bizarre que de se sentir seul alors que l'on est a 8240km de chez sois. Après tout est relatif j'ai préféré me sentir seule en voyage solo au Sri Lanka plutôt que de ressentir cela chez moi avec mes proches alors que je suis entourée. Non cette sensation de solitude en voyage est différente et particulière car cela fait autant de mal que de bien. Le cerveau fonctionnant toujours comme une pile duracel cela fait réfléchir lorsque l'on ressens ça ça fait se remettre en question dans le bon sens dans le "aller plus loin". Petit clin d'œil a cet ego que nous nourrissons toujours a ce moment là. Ego qui s'est senti très heureux lorsque je me suis répété que "je pouvais le faire", "que je me devais de me prouver ça", etc.. Mais bon cet ego a commencé a se faire tout petit quand j'ai finalement décrété que c'était mon choix, que forcément il y aurai des complications et cela ne m'empêchera en rien d'avancer car le plus important c'est que je vivais. Je respirais toujours, cela malgré les moments d'étouffement suite aux crises d'angoisse. Cet ego a fini par se terre, oui cela est une sensation qui ne fait pas du bien mais c'est une sensation qui rappelle que oui on existe. Le plus dur je crois dans cette sensation de solitude, qui dans un cercle vicieux a créé a des moments des crises d'angoisse particulièrement douloureuse, c'est de ressentir de manque de l'être aimé. Cette sensation là est très dure et fait mal. Cela donne l'impression, lorsque l'on pense au manque de cette personne, que notre coeur ne reçoit plus l'oxygène dont il a besoin pour fonctionner. Comme s'il allait s'arrêter et ne plus continuer. Mais merci le cerveau de nous rappeler a ce moment que non non il va continuer a fonctionner et nous aussi on va continuer a fonctionner jours après jours. Et il faut bien l'avouer merci a l'évolution planétaire de nous avoir donné la possibilité de téléphoner en visio conférence a l'autre bout du monde ! Cela m'est arrivé qu'une fois d'etre dans une telle angoisse que j'ai du téléphoner immédiatement car je ne savais pas comment faire autrement, pour tout dire c'était dans l'avion avant le décollage. Je n'étais même pas encore réellement partie. Les fois suivantes j'ai pu téléphoner après la crise d'angoisse même si il restait toujours quelques larmes pour m'y ramener. Mais cela n'a pas été insurmontable. Puis les jours ont passé, le manque des être aimés n'est jamais partis mais a été simplement mis dans un petit côté du cerveau me laissant profiter de ce que je pouvais vivre.
Ce voyage m'aura apporté un travail sur moi non pas impressionnant, non pas transformationnel (ce mot n'existe sûrement pas mais c'est pas grave), mais apaisant. Un travail sur moi assez léger pour apprécier le moment présent. Juste ce qu'il faut pour comprendre que notre vie c'est chaque jours qui passent et ils passent assez vite comme ça pour les gâcher a les accélérer en pensant a ceux qui vont suivre. Pour conclure un peu tous ça je vais reprendre une phrase largement répétée : "Notre vie c'est maintenant". En écrivant ces mots d'ailleurs je me rends compte que je suis restée assez focalisé sur ce que j'étais en train de faire que j'en ai failli de louper le checkin pour mon vol pour Colombo. Ça serai bête de plus pouvoir revenir quand même.. ahah ! En tous cas je continuerai peut être a me prendre la tête a penser a demain constamment mais j'aurai au moins fait un break pendant quelques moments bien agréables soient-ils.