Carnet de voyage

New Zealand Discovery

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Si vous voulez suivre nos aventures à l'autre bout du monde, vous êtes sur la bonne page! En espérant vous donner le plus bel aperçu de ce pays et des gens rencontrés sur notre route. À bientôt, J&V
Mai 2017
365 jours
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Publié le 17 juillet 2017

20 mai 2017 : début de notre voyage. Après 10 jours passés en Thaïlande (à suer!), nous arrivons à Auckland !

Auckland - Sky Tower

Nous sommes accueillies par Manue & Dwane et les filles : vin rouge, plateau de fromages et bon pain, la panoplie parfaite pour se remettre des longues heures d'avions. Ça fait tellement plaisir de retrouver cette petite famille à l'autre bout du monde !

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons explorer les alentours.

Le premier quartier que nous découvrons est Devonport : c'est un quartier d'Auckland accessible par ferry depuis le centre, ou en voiture par un pont. Quartier plutôt résidentiel, on y trouve une mignonne petite rue bien fournie en petites boutiques, cafés et restaurants. Le Mont Victoria offre une belle vue de la ville.

Devonport

Qui dit Roadtrip, dit van (ou Campervan comme on dit ici). Découverte et installation dans ce qui sera notre maison roulante pendant des mois. Tout y est : bibliothèque, lumières disco, nombreux rangements, rideaux, prises électriques... Le tout pensé et fabriqué minutieusement par Vic, merci encore pour ce beau cadeau 😀

Koro - notre compagnon de voyage - et Jenna - future voyageuse -

Toujours à la découverte d'Auckland, partons à Mission Bay. La route en voiture pour y aller borde la mer, ce qui rend le trajet très sympa ! Une fois sur place, vous n'avez plus qu'à vous prendre un petit café et profiter de la vue...

À noter que le café ici est omniprésent : on trouve des cafés à tous les coins de rue. Le prix moyen d'un café est 4$NZ, autrement dit assez cher mais ce sont des grandes tasses de café : Americano, Flat White, Latte, Long black, Mocha ... Petit, moyen, grand .. lait de vache, lait de soja, lait de noix de cajou, lait de... Bref vous l'aurez compris, un énorme choix de café s'offre à vous! 10 minutes plus tard, vous avez enfin choisi... Violette a l'air plutôt contente du sien apparemment 😉

Mission Bay


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Publié le 17 juillet 2017

28 mai 2017 - sortons un peu d'Auckland le temps d'un weekend.

Nous retrouvons Alex pour cette virée et nous partons à 45 minutes au nord d'Auckland (bon ok, on n'est pas allé loin...).

Premier arrêt à Wenderholm National Park pour une pause café.

C'est aussi et surtout nos premiers pas en tant que "voyageuses": c'est-à-dire découverte de nos équipements, café sur le réchaud, apprivoisement du van, la conduite à gauche etc etc... Bref, un grand moment pour nous !

Wenderholm National Park

Pour notre première nuit dans le van, nous posons 'Koro' à Snells Beach, joli coin en bord de mer.

Snells Beach Free Camp

Le lendemain, direction le Scandrett Regional Park.

Il fait partie de ces nombreux parcs protégés en Nouvelle-Zélande "rubbish free" autrement dit, pas de poubelles à disposition ici : ramenez vos déchets chez vous ! Le parc est magnifiquement entretenu, il y a plusieurs marches à faire sur les hauteurs, à travers les champs de moutons, qui donnent une vue sublime sur la péninsule.

Scandrett Regional Park


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Publié le 17 juillet 2017

1er juin - Voilà, nous venons de décrocher notre premier boulot, sans même avoir fait de démarche : en promenade shopping au Warehouse* de Snells Beach, une femme nous approche et nous explique qu'elle aurait besoin d'aide pour du jardinage et de la peinture dans un petit cottage qu'elle vient d'acheter avec son mari.

On quitte donc Auckland le 1er juin pour se rendre à Matakana, une petite ville pas si loin de la capitale.


*Aaah le Warehouse, une partie de plaisir - ce grand entrepôt rempli de bricoles qui arrive à vous occuper pendant des heures; on y trouve de tout et pour pas cher!


Pendant les premiers jours, nous avons fait un peu de peinture et de nettoyage dans le jardin (même si nous n'avions aucune idée de la méthode à employer, ils avaient l'air satisfaits 😀)

Peinture et jardinage @Matakana

Ce petit boulot, à la base temporaire, nous aura finalement occupées pendant 10 jours. Et 10 jours de jardinage, c'est long !

On rit parce qu'on se voit avec nos brouettes et nos habits de chantier..."mais qu'est-ce qu'on fait là ?!"

Pendant les premiers jours de boulot, on a vite pris nos petites habitudes avec le van en cherchant des camping en bord de mer. Après tout, un lever de soleil sur l'eau tous les jours, on ne dit pas non...

Algies Bay - Free Camp


Repas du soir

5 juin - Entre deux journées de travail, on en profite pour visiter les alentours.

Aujourd'hui, on vous donne rendez-vous au Tawharanui Regional Park. En entrant dans le parc, on découvre un panneau qui annonce "zone protégée, des kiwis vivent ici". "Quoi? On peut voir des kiwis ?!"

Plusieurs chemins de promenade sont proposés, les kms et les temps de marche sont toujours indiqués. On part donc pour une marche indiquée de 2 heures, à travers les champs de vaches bouseux (il faut le dire, à chacune des rando que l'on a pu faire, il y a toujours un champ de vaches à traverser, 95% du temps, bouseux. Pas de gamelle à raconter -pour le moment-), passage par la plage et lunch avec vue sur la mer. Malheureusement, pas de kiwi ! Il fallait s'en douter, ce sont des animaux nocturnes, craintifs et en voie de disparition, peu de chance donc d'en croiser si facilement.

En revanche, on a pu observer d'autres oiseaux natifs de Nouvelle-Zélande, mais ça sera pour un autre chapitre, éventuellement 😉

Tawharanui Regional Park

Après avoir fait quelques nuits au camping, Robyn nous propose de loger dans leur guesthouse ("maison des invités") pendant quelques jours. Et on était bien ! Cela ne faisait pourtant que quelques jours que nous dormions dans le van, mais se retrouver dans cette maison avec cuisine toute équipée, grande chambre et le tout décoré avec goût, on était ravies !

En plus de cela, Robyn et John possèdent un petit potager dans lequel nous avons pu nous servir pour préparer nos petits plats : pommes de terre, salade, persil, ciboulette et de beaux citrons. Rien ne vaut les produits du jardin !

Chez Robyn & John @Matakana

En plus du jardinage, Vio a décroché un extra dans un café et restaurant. Et ça a du bon ! Même si elle se souviendra longtemps des 7h non stop passées à faire la vaisselle...

Plume café @Matakana

Pendant notre séjour à Matakana, nous avons aussi pu découvrir les Honesty Box, des petites cabanes que l'on trouve sur le bord des routes, et qui contiennent des fruits et légumes de saison, pour la plupart organic (bio). Les sacs sont tout préparés, le prix y est indiqué, il suffit de glisser le montant dans une boîte. Moins chers qu'au supermarché, les produits vont directement du petit producteur au consommateur. Soit prêts à consommer ou à laisser mûrir, c'est toujours un régal et un plaisir d'acheter de cette façon.

Honesty box

Ballade aux alentours de Matakana. Ici à Sandspit, à quelques minutes de la maison.

Sandspit marina

Après 12 jours passés à Matakana, des rosiers desherbés, des mains écorchées, des tonnes de bac de mauvaises herbes récoltés, des fenêtres brillantes (n'est-ce pas Vio ?!), quelques gamelles (oh oui, toujours ce problème de stabilité), il est temps de continuer le voyage.

Merci Robyn & John, keep in touch!

@Robyn & John (vous voyez ce beau jardin ?)


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Publié le 17 juillet 2017

13 juin : Début de notre voyage dans le Northland, avec pour objectif la pointe nord de la Nouvelle Zélande.


Pour les amateurs de marches ou de randonnée, la Nouvelle-Zélande est l'endroit rêvé ! En bord de mer, en montagne ou dans la campagne (ici, on parle du bush), on trouve sur notre route énormément de parcours balisés et sécurisés qui mènent à de superbes vues ou à des espaces naturels totalement préservés de la civilisation car difficiles d'accès. Si vous voulez découvrir toute la beauté de ce pays, il va donc vous falloir de bonnes chaussures !

Ici, nous faisons un stop sur la côte Est du Northland entre Langsbeach et Waipu pour une marche de quelques heures sous le soleil... Et ça en valait la peine !

Waipu Coastal Trail

Notre route nous mène ensuite à Paihia, jolie petite ville en bord de mer, particulièrement prisée l'été par les touristes locaux et les backpackers. Mais l'hiver là bas n'est pas mal non plus ! L'ambiance y est chaleureuse, vous trouverez sans problème un endroit sympa pour boire un verre ou juste un café, et le marché local vous donnera certainement l'eau à la bouche (pain et fromages frais, légumes de saison et fudges de toutes sortes...).

Paihia offre également une superbe vue sur la Bay of Islands. C'est donc le point de départ de nombreuses excursions en bateau pour voir ces petites îles et leurs plages paradisiaques de plus près, mais aussi pour y rencontrer des dauphins ou des baleines ! Ils n'auront pas sorti le bout de leur nez pour nous ce jour-là, mais on aura bien profité de la vue. Paihia, on reviendra !

Paihia - Bay of Islands

Nous reprenons ensuite la route vers le nord et faisons un détour par le 'Coca-Cola Lake', surtout parce que ce nom sur la carte nous intrigue ! En fait, il porte son nom en référence à la couleur rougeâtre de l'eau, il aurait donc tout simplement pu s'appeler red lake par exemple. Ahh ces occidentaux... 😉

Coca-Cola Lake

Une pause lunch par ci et une pause café par là... Toujours de bonnes occasions pour profiter du paysage et sortir l'appareil photo : voyez vous même ⬇

Pukenui & Henderson Bay

Ça y est ! Après 40kms de route sans croiser âme qui vive, nous voilà arrivées au point le plus haut de l'île du Nord, le fameux Cape Reinga. Nous arrivons comme prévu un peu avant le coucher du soleil pour admirer la vue et contempler ce point où se rencontre l'océan Pacifique et la mer Tasman, magique !

Cape Reinga - le bout du bout

Avant de quitter le 'Far North', impossible de ne pas passer par la bien connue 'Ninety Mile Beach' , une plage d'à peu près 90kms -comme son nom l'indique- qui longe la côte ouest de la pointe nord. Le truc cool, c'est qu'on peut rouler sur la plage tout du long si on veut profiter de la vue sur la mer ! En ce qui nous concerne, par peur de s'ensabler ("c'est pas un 4x4, vous emballez pas" comme dit Vic) nous n'avons fait que quelques mètres pour prendre la-photo-que-tous-les-autres-backpackers-ont-deja-pris-avant-nous et avons repris notre route vers le sud direction Whangarei, sur le goudron !

Rarawa Beach & Ninety Mile Beach
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Publié le 17 juillet 2017

19 Juin - Nous voilà arrivées à Whangarei pour notre premier woofing* ! Excitées, car cette famille a l'air top: elle est américaine, lui est français. À eux deux ils ont six enfants (pas le temps de s'ennuyer) et vivent dans une petite ferme où ils y fabriquent, quand ils ont le temps, leur fromage, leur charcuterie et leur vin maison!!! L'endroit de RÊVE donc.

Ça c'est la description officielle, passons maintenant à la version censurée...

La veille de notre arrivée, je décide d'aller faire un tour sur Google pour en savoir plus sur ces gens chez qui (après tout) nous allons vivre pendant plusieurs jours. Pensant me faire baver avec des photos de fromages frais et autres mets délicieux, imaginez ma surprise quand je découvre que cette mère de famille, en plus de changer les couches de son nouveau-né ou traîre ses brebis, n'est autre qu'une "Madame", autrement dit, la gérante d'une toute nouvelle maison close. Bien sûr, ce ne sont pas du tout "les mets délicieux" auxquels je m'attendais...

On a d'abord beaucoup ri, puis on s'est quand même demandé sérieusement, juste un instant : "mais attends, pour quel type de job nous fait-elle venir..?!"

Évidemment, notre travail là bas n'avait rien à voir avec ce business, et on n'a même jamais mis les pieds dans ce bordel, c'est le cas de le dire. Il faut savoir que la prostitution en Nouvelle-Zélande est dépénalisée depuis 2003. C'est à dire qu'elle a le droit d'être pratiquée, mais elle est contrôlée et réglementée par l'Etat, notamment en termes d'hygiène et de sécurité pour les travailleuses. Les brothels (ou whorehouses, ce qui se comprend mieux) est donc ici un business comme un autre... Et il s'avère que notre hôte avait décidé de se lancer là dedans. On s'est posé cette question : pourquoi une femme d'une quarantaine d'années, instruite (elle a suivi des études d'histoire et de sciences politiques aux États-Unis), écrivaine (elle a publié en 2015 un livre dans lequel elle raconte ses nouvelles aventures de fermière en Nouvelle-Zelande : drôle et sensible à la fois) et aussi mère de famille, décide de se lancer dans le business de la prostitution ? Le fait est qu'elle en parle très ouvertement et sans tabou à la maison, le sujet est comme désacralisé. Son discours : puisque la prostitution a toujours existée et qu'elle existera peut être toujours, autant offrir à ces femmes un environnement propre et sain, au sein duquel la violence et la drogue ne sont pas tolérées, ainsi qu'un travail pour lequel elles sont rémunérées "au plus juste"... Face à ces propos, on peut encore s'interroger : qu'en est-il de se battre sinon plutôt pour la démarchandisation et la réappropriation du corps des femmes par les femmes, et lutter contre les stéréotypes sexistes qui contribuent à perpétuer cette vieille tradition?

Le débat est ouvert...

Bon, oublions la maison close un instant, et revenons un peu à nos moutons... nos poules, nos vaches, nos chèvres, nos alpagas, et nos chats aussi. Oui parce qu'il y avait plein de bêtes autour de cette maison ! Une partie de notre job consistait notamment à nourrir les poules tous les matins... Une tâche tellement inhabituelle pour nous qu'on n'y pensait jamais : "t'as donné à manger aux poules toi hier ? Non. Et avant hier ? Non je pensais que tu l'avais fait!" Oups. En espérant qu'elles auront survécu à ces quelques jours de jeun..

Chez Antonia et Patrice, à Purua.

Bref chez Antonia et Patrice, on a fait un peu de peinture mais SURTOUT du jardinage pendant de longues heures... et en tant que vraies professionnelles, rien ne nous arrête, même pas la pluie battante.

Julie (fatiguée) et Nico (le chien), fidèle compagnon qui veillera sur nous par tous les temps...

À coté de ça, on a surtout passé beaucoup de temps à papoter autour d'un bon verre de vin rouge et à se régaler des bons petits plats préparés par Antonia ou Patrice (ancien chef cuisinier en France). On a aussi bien rigolé avec les enfants, les plus jeunes surtout, qui, bien qu'hyperactifs et parfois envahissants (les parents nous avaient prévenu), débordent d'amour et de tendresse.

Ce n'est que de la farine... Et un bébé dans l'évier.

On aurait pu rester ici pendant des semaines ! Si seulement ils ne vivaient pas à Purua... Véritable no man's land, Purua ne peut pas être désignée comme une 'ville' ou même 'village' au sens qu'on peut l'entendre en France. Puisqu'à part des habitations (presque exclusivement fermières), il n'y a rien. La ville et les commerces les plus proches se situent à 40kms ! Voyant notre perplexité (et notre inquiétude il faut le dire : "ah donc y'a même pas un café ?") Antonia nous explique que l'organisation de l'espace en Nouvelle-Zélande diffère en effet de celui qu'on connaît en Europe, construit historiquement sur le mode des "villages", c'est-à-dire des espaces réduits synonymes de voisinage et de commerces de proximité. "Non, ici si tu veux bouffer, t'achète des poules, une vache, des moutons et tu fais pousser tes légumes!". Du coup, leur mode de vie repose aussi beaucoup sur la communauté, c'est à dire le voisinage alentour (oui, même si la personne la plus proche de ta maison vit à 2kms, il est ton voisin...) avec qui ils sont nécessairement amené à échanger des savoir-faire, à se rendre des services ou à faire du troc.

En ce qui nous concerne, nous n'étions pas encore prêtes à vivre aussi éloignées de la civilisation... Mais promis Antonia, on reviendra !

"Dirty Chick: Adventures of an Unlikely Farmer" par Antonia Murphy (Avery, 2015)
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Publié le 17 juillet 2017

3 Juillet - Après un premier woofing riche en émotion, et un petit stop à Auckland, nous voilà de retour sur la route en direction de Napier, une chouette ville à ce qu'il paraît, au bord de la mer. C'est pourquoi on a décidé de se poser la bas un petit temps pour essayer d'y trouver un job le temps que les beaux jours reviennent (on a aussi ouïe dire que c'était la ville la plus ensoleillée de NZ tout au long de l'année... pas folle la guêpe)!

On traverse donc le centre de l'île du Nord tranquillement, en faisant des stops ici ou là, quand on a faim, quand on est fatiguées, envie d'un café ou aussi juste quand l'endroit nous plaît !

Justement, en traversant cette région du Waikato, nous ne pouvons pas manquer les paysages vallonnés qui rappellent bien ceux du film Le Seigneur des Anneaux. C'est d'ailleurs dans cette région que l'on trouve le fameux "Hobbiton", attraction touristique (on peut le dire), où l'on peut visiter les fameuses maisons des Hobbits.

Non loin de là, coincée entre les vallées verdoyantes, se trouve Blue Springs, une source d'eau potable qui fournit près de 70% des eaux en bouteilles de Nouvelle-Zélande. La couleur de l'eau y est incroyable !

Blue Springs - Tapapa

Puis, nous décidons de faire un stop à Rotorua. Une ville où nous avions déjà mis les pieds toutes les deux, mais sans grands bons souvenirs... Pourtant, c'est une ville assez atypique dans son genre. Située sur le Plateau volcanique, elle est réputée pour être l'un des sites géothermiques les plus actifs du monde. On y trouve des geysers un peu partout dans la ville et ça sent le soufre (pour ceux qui ne savent pas, l'odeur du souffre ressemble à quelque chose près à celle d'un œuf pourri... Ça pue, donc).

Malgré l'odeur, qui n'est finalement pas si insupportable selon les endroits, ces geysers donnent lieu à des paysages assez impressionnants et la traversée des zones de bains bouillonnants nous emmène sur une autre planète!

Rotorua et ses geysers

À part ça, on trouve aussi dans cette région de grands lacs et de grands grands arbres, des "sequoias*" tient à préciser Julie, puisque oui, il faut savoir qu'elle s'est trouvé depuis notre arrivée deux nouvelles passions : les arbres, et les oiseaux (oui, les dreads ne devraient vraiment, vraiment plus tarder...).


* Alors pour la petite histoire, les Redwoods (Sequoia donc) sont des arbres originaires des États-Unis et ont été implanté en Nouvelle-Zélande en 1930 et certains mesurent près de 60 mètres de haut. Autrement dit, on se sent vraiment tout petit !

Redwood Forest - Hamurana

Qui dit grands lacs, dit également grands pontons, idéals pour les selfies et autres belles photos...

Lake Rotorua

Depuis que nous avons quitté Auckland, il fait froid ! Les températures en journée sont tombées à 10°C, on vous laisse imaginer que la vie en van (ou autant dire la vie dehors) n'est pas toujours facile, on ne se réchauffe jamais vraiment et on a toujours le nez qui coule par la même occasion. Du coup, pas d'autre choix que de se réfugier dans les spas (Rotorua étant connue pour ses sources thermales) ou les bars dès la nuit tombée... Quelle vie !

Spa privatif :)

A Rotorua, on a aussi pu découvrir la "eat street" (ne surtout pas y mettre les pieds lorsqu'on est des amateurs de bouffe comme nous) ainsi que des rues relativement animées même en semaine (ce qui avait été rare jusqu'à maintenant dans les petits patelins où nous sommes passées).

Finalement, c'est avec un nouveau regard sur cette ville que nous reprenons la route deux jours plus tard !

Sunrise - Rotorua


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Publié le 17 juillet 2017

Wah, par où commencer ?

8 Juillet - Nous arrivons à Napier avec un objectif simple (ou pas) : trouver du boulot. En attendant, nous nous organisons pour pouvoir dormir au chaud et nous trouvons refuge chez Beagle, un producteur de miel, chez qui nous allons faire du woofing.

Notre arrivée sur place est assez cocasse puisque le GPS nous amène à la nuit tombée au beau milieu d'une zone industrielle... "Euh Ju', t'es sûre d'avoir mis la bonne adresse ? Y'a que des p*** d'entrepôts ici !" C'est glauque. Nous nous apprêtons à fuir cet endroit lorsque l'on croise un français (ils sont partout!) qui nous dit qu'il travaille lui aussi chez Beagle et que oui oui, il vit dans ce hangar juste là. Ok... Après la maison close après tout, plus rien ne nous étonne !

Nous sommes accueillies par deux couples de woofers (des Italiens et des Français) qui jouent aux fléchettes ou au ping-pong tout en s'enquillant des verres de vodka au miel fait maison, "Beagle est dans le spa dehors, prenez un verre en attendant!" Il est 16h.

Hormis le fait que ce soit bel et bien un entrepôt (c'est aussi son lieu de travail) et qu'il n'y ait donc pas de fenêtre, on retrouve ici tout ce qui compose normalement une maison : une cuisine, une chambre en bas, une salle de bain, un grand "salon" et un dortoir à l'étage pour les woofers. C'est surprenant au début, mais je vous assure qu'on s'y habitue très bien, et ce sera même dur de quitter les lieux deux semaines plus tard...

Le hangar

Alors qu'avons-nous fait pendant ces 2 semaines ? Notre job chez Beagle consistait à 4h de travail par jour, à notre rythme et en s'accordant autant de pauses qu'on le souhaitait. On peut dire que l'on a découvert plusieurs étapes de fabrication du miel, et pour cela, Beagle n'était pas avare d'explications et d'enseignements. Du nettoyage des ruches au nettoyage des cuves (bien moins drôle) en passant par la mise en pot du miel (c'était notre boulot préféré). On a mis du cœur à l'ouvrage tous les jours, parce que bosser pour un mec passionné et impliqué dans son travail, ça n'a pas de prix !

✓ "Let's make honey good again" ou comment transformer du miel un peu fermenté en un miel parfait !

Honey honey honey

Maintenant, parlons de Beagle ! Un sacré personnage... En fait, c'est le genre de type qui, à 55 ans, a déjà eu plusieurs vies. Ingénieur de formation, passionné d'histoire et de sciences, il a vécu à Londres, en Nouvelle-Calédonie, mais aussi dans une communauté hippie pendant un temps, il a aussi été navigateur, puis patron de boîte, puis, fatigué, il a décidé qu'il fabriquerait du miel, il y a 15 ans de cela.

Totalement révolté contre le système économique et politique qui régit nos sociétés actuelles, avec lui, on a discuté de longues heures autour d'un verre (ou plusieurs) tentant -en vain- de refaire le monde... L'égalité, l'environnement, le terrorisme, la religion, l'économie, la politique, la prostitution... Des sujets très très sérieux c'est vrai, mais il n'en reste pas moins un gars qui aime bien déconner et surtout passer du bon temps avec les gens qui l'entourent, pourvu qu'on le laisse faire pousser sa beuh et siroter son verre de vodka en paix.

Avec lui, on a aussi beaucoup appris : de l'apiculture (forcément) à la distillation du vin, en passant par la biodiversité et la météorologie. Bon, en ce qui concerne la météorologie, ça reste très flou : après un cours particulier sur tableau blanc à répondre "yeah, yeah I get it", en fait on n'a toujours pas compris. Découvrez par vous-même !

Petite leçon de météorologie - par Beagle 

Et parce que c'est avant tout l'échange culturel qu'il recherche en accueillant des voyageurs sous son toit, il était aussi très curieux d'en apprendre plus sur la culture française et nos vies en France. On a donc essayé de lui raconter nos vies de citadines (qui se trouvent être, on peut le dire, à l'opposé de sa vie à lui) et de lui décrire la ville de Lille... "Est ce que je peux voir vos pieds ? Non parce que je voudrais juste vérifier qu'ils ne sont pas palmés !" Encore un qui ne se souviendra que de la pluie dans le nord de la France...

Avec lui, on a surtout bien ri donc, jusqu'à en avoir mal aux mâchoires !

Enfin, c'est lui aussi qui nous a dégoté un boulot à toutes les deux... après 2 semaines acharné à passer des coups de fil à presque tout son répertoire téléphonique !

Pour tout ça, c'est donc le cœur lourd -mais le coffre rempli de pots de miel- que nous quittons le hangar pour de nouvelles aventures, en nous promettant cependant de nous retrouver très bientôt autour d'une bonne bouteille de rouge pour refaire le monde une dernière fois, avant de quitter Napier... Beagle, see you soon !

Beagle et ses abeilles
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Publié le 28 août 2017

24 Juillet - L'aventure continue à Napier, dans les agrumes ! Grâce à Beagle et son réseau de connaissances, nous trouvons un boulot de picking dans un verger à Bay View, situé à quelques kilomètres de la ville.

Le shop en bord de route

Beagle tient à nous accompagner le premier jour, pour faire les présentations, mais aussi parce que le boss est un peu "rough" nous dit-il, autrement dit "rude" ou "brusque", ou encore "brut de décoffrage" comme on dirait en bon français. On rencontre alors Dave, un grand costaud d'une cinquantaine d'années bâti et marqué par des années de travail physique en extérieur. De son accent néo-zélandais à couper au couteau, il nous demande "Are you good workers mates? Are you good?". A peine le temps de répondre qu'on voit débouler deux gars tenant à bout de bras deux cerfs sanguinolents à qui il manque la tête, et voilà qu'ils se mettent à scier leurs pieds -à nos pieds- pour les faire rentrer dans le freezer. Il est 9h, on veut vomir. Et c'est sans compter l'aide de Dave qui, fier de cette bonne partie de chasse, insiste : "look, look, big deer, big deer" ! On a sûrement dû faire bonne figure ce matin-là puisqu'après ce jour, il sera toujours très content de nous montrer des photos de cochons morts ou autre trophée de chasse... Miam.

A part l'esprit chasseur et fermier à l'ancienne qui nous échappe un peu, Dave est un type super sympa et accommodant au niveau du boulot ("you're the boss" comme il dit souvent), et surtout il nous fait marrer. Tous les matins quand il nous voit arriver de loin, on l'entend crier "good morning Frenchie chicks!" avec son grand sourire, et le plus souvent, une caisse d'oranges déjà en bout de bras. Il nous appelle aussi "bro" ou "mate" à longueur de journée : "you're good bro?", "have a break mate, have a break", "sweet as bro" sont ses expressions récurrentes. En un peu plus d'un mois à travailler dans son verger 6 jours sur 7, on a ramassé toutes sortes de choses : des mandarines d'abord (beaucoup), puis des oranges (encore plus), mais aussi des avocats, des citrons ou encore des pamplemousses. Ce qu'on a préféré, ce sont les mandarines ! Bien que la tâche soit répétitive, les mandarines sont faciles à couper, et avec un beau soleil et un bon podcast dans les oreilles pour passer le temps, les journées filent. Les oranges, c'est une autre affaire en revanche ! Il faut d'abord choper le coup de main pour les détacher de la branche, puis grimper dans l'arbre pour aller chercher les plus mûres, puis porter les sceaux jusqu'à la remorque, puis les passer sur une machine pour les rendre "brillantes", puis les trier par taille, puis les mettre dans des sacs... Bref après la vie d'un pot de miel, nous découvrons la vie... des oranges !

La vie au verger

Pour résumer, à 'Sweet As' on a surtout appris à parler comme un vrai kiwi (yeah bro), on a aussi commencé (j'ai bien dit "commencé") à développer des biceps jusque là inexistants, et enfin, on a appris à conduire un quad chargé d'une remorque de 400 kilos d'oranges, et ça Julie en est assez fière, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus...

Dave, même si tes oranges parfumées au Roundup (si je vous jure) ne nous manqueront pas, ta bonne humeur à toute épreuve et nos pauses cafés passées à rigoler, elles, en revanche, nous manqueront c'est sûr. Sweet as bro!

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En plus d’en avoir entendu beaucoup de bien, nous avons pu, en 1 mois et demi de temps, comprendre les avantages qu’offrent la région. Petit tour d’horizon …

Napier est une ville assez particulière dans son style puisqu'on l'appelle aujourd'hui la "capitale Art-Déco". En février 1931, la région de Hawke's Bay où se trouve la ville a été victime d'un séisme d'une magnitude de 7.8 sur l'échelle de Richter -encore qualifié comme étant l'un des plus meurtriers qu'ait connu la Nouvelle-Zélande. La majeure partie de la ville a été détruite par le tremblement de terre et par les feux qui ont suivi. Dans un effort commun, de grandes entreprises se sont unies pour reconstruire la ville et en 2 ans seulement, la nouvelle ville Napier Art-Déco était née. On peut lire et apprendre que ce style architectural n'a pas été choisi par hasard. Tout d'abord parce que l'art-déco était à son apogée dans les années 30, mais également par choix économique et de sécurité puisque les matériaux étaient peu chers à fabriquer et plus résistants. L'art-déco a aussi été reconnu comme étant un symbole de vigueur et d'optimisme ; Une belle nouvelle image pour la ville donc. Depuis, 1985, la ville se remémore son passé et célèbre son architecture à travers un festival biannuel "Art Déco Festival". Le temps d'un weekend, défilent des voitures vintages, des hommes et des femmes à la mode des années 30 se baladent dans les rues de la ville, avant d’aller se regrouper dans une salle de cabaret ou dans une soirée jazz.

Napier et son style Art-Déco 

Ce n’est pas tout ! En plus d’être connue pour son style Art-Déco, Hawke’s Bay, région dans laquelle se situe Napier, est la deuxième région viticole de Nouvelle-Zélande. Elle possède une grande variété de vins dû à son sol fertile et son grand ensoleillement à l’année, car protégée des vents venus de l’ouest (cf. cours de météorologie par Beagle). Il est possible de déguster du vin dans de nombreux vignobles de la région, et les tours organisés font d’ailleurs partie des attractions touristiques les plus connues. En deux bonnes françaises que nous sommes, nous n’avons pas pu résister à la tentation d’aller faire un tour des vignobles.

L’un des vignobles se trouve justement en face d’une célèbre colline de la région : Ta Mata Peak. Le sommet peut être atteint en voiture ou par de nombreux chemins de randonnées. Après 2 heures de marche traversant une forêt de Séquoia, des champs de vaches et en gravissant des belles pentes, nous avons bien mérité la vue panoramique qu’offre cette colline de 400m d’altitude.

Te Mata Peak 

Alors avec du bon vin, une ambiance jazzy et un climat agréable toute l’année, on a toutes les bonnes raisons d’être venues à Napier et qui sait, d’y revenir !