Salut les boloss ! Dans la catégorie des articles où il n’y a que des anecdotes à raconter, celui-ci gagne largement la palme d’or. Installez-vous bien sur vos sièges, car notre fin de voyage (légèrement précipitée) ne s’est pas faite dans la douceur et le calme. C’est parti !
Note également au fait que ce que vous avez actuellement sous les yeux est malheureusement le dernier article de notre cher blog adoré. Il s’est d’ailleurs écoulé pas mal de temps depuis qu’on est rentré, mais ce délai est totalement justifié par le temps de préparation demandé pour la surprise finale disponible à la fin de l’article. Sur ce, bonne lecture !
Avant de partir pour aller en direction de Medellín, un premier événement s’est déroulé à Cali, événement qui sera le déclencheur de mauvaises surprises en cascade (surtout pour un notamment). Alors que Raph et Lucas fumaient une dernière petite cigarette devant le bar qui venait de fermer dans une rue assez chic de Cali vers 2h du matin, voilà qu’arrivent deux scooters embarquant chacun deux hommes cagoulés. Les deux pauvres français n’ont pas le temps de réagir et se retrouvent soudainement pris au piège. Deux descendent (les plus costauds, comme par hasard) pour étreindre chaleureusement nos deux Villégiateurs. L’idée de faire des câlins à des locaux ne leur déplaisait pas, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils en voulaient essentiellement au contenu de leurs poches et de leurs sacoches. Ni une, ni deux, nos deux victimes se retrouvent dépossédées plus ou moins de leurs objets de valeur. Pourquoi plus ou moins ? Moins pour Raphaël, qui a juste perdu l’équivalent de 15€ en liquide, plus pour Lucas, qui a vu tristement les deux scooters partir à toute berzingue avec un iPhone 6S et une carte bleue estampillée de son patronyme.
Notre Lucas malchanceux devra maintenant compter sur l’aide des trois autres compères (Raphaël ayant vu sa carte bleue périmer il y a un moment déjà) pour assurer une arrivée d’argent sûre et continue. Un nouveau portable d’entrée de gamme remettra légèrement du baume au cœur de Lucas.
Arrivée ensuite à Medellin, ville beaucoup plus sûre que Cali (encore heureux). Une fois encore, nos Villégiateurs toujours plus passionnés d’architecture et d’histoire que jamais en profiteront pour visiter quelques endroits clés festifs de la ville. La bonne surprise sera tout de même la rencontre de Caro et Lucas, deux français voyageant avec leurs deux enfants, qui, en plus de nous avoir donné de l’espoir pendant une nuit quant à l’achat de Taptap, s’avèreront de très bons compagnons de bar. Vous vous en doutez, ils ne le prendront finalement pas, même après avoir baissé le prix jusqu’à 3000€, puis 0€. Merde. On a touché le fond.
Parallèlement, Lucas (oui, toujours lui) remarquera la non-présence de sa toute nouvelle sacoche à l’hôtel. Après avoir passé tout l’après-midi à fouiller Taptap, puis l’hôtel, puis le quartier, puis la région, puis le pays, le jeune homme doit se rendre à l’évidence. Il n’a officiellement plus de passeport, ni de permis de conduire. Ce sera quand même lui qui conduira Taptap le lendemain à 6h du matin durant 4h, se frayant un chemin parmi les nombreux contrôles routiers (le camouflage derrière un poids lourd fonctionne parfaitement). Ce sera donc aussi un retour express en France pour Lucas, ne pouvant accompagner l’ami Sebish en Asie, car l’escale aux États-Unis demande obligatoirement un vrai passeport biométrique.
Peu de temps après avoir changé de conducteur, Sergio, policier de renom et sombrement adossé sous le poteau de sa tonnelle, décide au péril de sa vie de traverser la route pour faire une vérification administrative de notre TapTap. Après la carte grise (qui n’est plus valable, rappelons le), le permis de conduire international (auquel il ne comprend absolument rien), vient le moment de l’assurance du véhicule. Sauf qu’on en a pas. En effet, on conduit sans assurance depuis la sortie du Pérou (c’est chiant de refaire des papiers donc autant rouler sans, non ?). C’est à ce moment que l’ami Sebish décide de tenter un coup de poker. Il sort l’assurance d’Argentine, la donne à Raphaël qui comprend l’idée. Et c’est donc avec son plus beau sourire qu’il la donne à Sergio. Ce dernier ne remarquant rien d’inhabituel, n’y voit que du feu et nous rend la feuille. C’est dans la plus joyeuse des humeurs et après avoir vécu une bonne montée d’adrénaline que nous reprenons notre périple vers notre dernière étape.
La prochaine (et dernière) étape est à Rincon del Mar, petit village de pêcheurs au bord des Caraïbes, où nos cinq compères profiteront de leurs derniers jours ensemble. Jours qui se sont finalement transformés en heures.
Tandis que vous êtes confinés dans vos maisons à broyer du noir et à tourner en rond, nous, on se ronge les ongles pour savoir comment on va rentrer chez nous. En l’espace de quelques heures, la situation s’est complètement transformée en Colombie.
L’idée du début était une bonne semaine de repos avant de devoir prendre nos avions respectifs. Seb à Tahiti, Raph (et Lucas du coup) en France, et Maëlle et Vincent au Mexique. Puis ça s’est littéralement cassé la gueule. En l’espace de quelques heures, les Villégiateurs apprennent que la plupart de leurs vols sont annulés, et que la Colombie est sur le point de fermer ses frontières terrestres et aériennes. OK ça déconne plus, faut se retrousser les manches.
Lucas, n’ayant même pas fait de déclaration de perte de document (ce qui lui permettrait entre autres de rester dans la légalité), fonce direction Carthagène avec l’ami Seb pour procéder au dépôt de plainte. Sur la première partie du trajet en scooter, ils croisèrent un convoi militaire impressionnant venu pour interdire l’accès à la ville. Il s’en est fallu de peu ! Arrivés à Carthagène, et après avoir fait le tour des commissariats de la ville (tous fermés), ils apprendront que la déposition se fait tout simplement sur internet, en remplissant un vieux formulaire. Malgré le temps perdu, c’est déjà ça de gagné.
Vient finalement le moment de dire au-revoir à l’ami Sebish, qui prit donc le bus vers Medellin pour prendre le premier avion pour Miami. Du côté de notre hispanophone préféré, les choses ne se sont pas faites dans la douceur. De retour à Medellin après 14h de bus de nuit, par une température intérieur de 10° subie en short (non, il n’avait pas prévu la clim et il faisait 30° dehors), il prend un autre bus direction l’aéroport en ayant l’équivalent de 13€ en poche sans possibilité de retirer plus de sous, sa carte décidant de faire des siennes au pire moment. Les sièges de ce nouveau bus étant particulièrement confortable, c’est donc un moment particulièrement propice pour une petite sieste, qui se révèlera légèrement trop longue. C’est donc 10km après l’aéroport au milieu de nulle part que le bus le déposera. 1 heure d’attente, on prend le bus dans l’autre sens en s’interdisant de dormir et on arrive enfin à l’aéroport.
Arrivé aux Etats-Unis, à peine une journée avant la fermeture complète des frontières pour les étrangers, le bon vieux Sebish fit preuve de toute sa ruse et de son charisme pour convaincre les hôtesses de l’air qu’il est effectivement tahitien. Avec son aplomb habituel, il insistera sur le fait qu’il est expatrié sur l’île depuis 1 an et qu’il réside chez sa maman, d’où le fait qu’il n’a aucune preuve de résidence dans cet archipel. Pourquoi un numéro français ? « Parce que j’étais partis en voyage depuis un moment ». Pourrais-tu me décrire un peu le quartier où tu habites ? « Bien-sûr, c’est juste à côté du port et du cimetière. J’ai même vue sur la mer, je peux vous montrer une photo si vous voulez ». Avec l’aide de sa mère, il rentrera finalement sain et sauf à Tahiti, et placé dans une quarantaine obligatoire en attendant de prouver qu’il n’est pas malade. C’est donc après 39h dans les transports et une nuit blanche qu’il posera le premier pied en dehors de l’aéroport sur le sol tahitien. Le voyage continue donc sans accroc pour notre Sébastien d’amour. Bon courage à lui.
Retour en Colombie, où nos quatre survivants se retrouvent à Carthagène afin de prendre un avion direction Bogota. L’idée de profiter de la quarantaine sous le soleil colombien leur a tout d’abord traversé la tête, avant de se rendre compte que l’économie du pays est quand même sacrément fragile, et que les infrastructures médicales sont globalement largement perfectibles. « Vous allez voir, si vous tombez malade ou que vous vous blessez, tous les colombiens passeront devant et vous ne vous ferez même pas soigner. En plus, vous serez expulsés de l’hôtel et jetés à la rue sans avoir aucun moyen d’acheter de la nourriture ».
En plus de ça, le bruit court que les vols commerciaux sont sur le point d’être tous arrêtés entre la Colombie et l’Europe. Direction donc Bogotá en avion afin de prendre le premier vol pour la France pour enfin se sentir en sécurité. Mais, et Lucas ? Il n’a pas de passeport ? Que nenni, a priori une simple déclaration de perte comme il a fait sur internet est largement suffisante pour monter à bord. Ce document, généré à partir d’un formulaire sur une sombre page internet et sans preuve d’identité, permet de prouver qu’il est bien ledit Lucas malchanceux qui veut juste rentrer chez lui. Les quatre villégiateurs restants arriveront tard le soir dans la capitale colombienne et passeront la nuit dans l’aéroport.
Pendant que les Villégiateurs débattaient longuement sur les avantages et inconvénients de rester ou non sur le territoire colombien pour atteindre la fin de l’épidémie, les prix des vols en direction de l’Europe se sont littéralement envolés. Au lieu de pouvoir rentrer pour un prix de 400€ à Paris, il faut maintenant débourser au grand minimum 1300€ pour un vol de 40h et de 3-4 escales à travers le monde.
Mais pour la première fois en plusieurs semaines, les quatre compatriotes auront un coup de bol relativement improbable : Lucas, d’abord, en rafraîchissant la page des vols, voit s’afficher un direct Bogotá-Paris à 700€. Il aura tout juste le temps réserver le vol à toute allure, tandis que celui-ci affichera complet pour les trois amis à peine une dizaine de secondes plus tard.
Comme si la chance avait fini par sourire à Lucas, il obtiendra rapidement et facilement le laissez-passer pour pouvoir revenir en France sans encombre. Et même pour la première fois depuis le début du voyage, il rencontra à l’ambassade quelqu’un qui avait encore moins de chance que lui. Un petit homme dégarni et pas du tout débrouillard s’était fait voler comme lui toutes ses affaires, mais lui n’avait aucun ami avec lui et juste l’équivalent de 10€ dans sa poche. Bon courage à lui. Il a peut-être rejoint les cartels de Bogota afin de subvenir à ses besoins entre temps.
Retour à l’aéroport, pour faire ses adieux à Maëlle et Vincent qui auront finalement réussi à réserver un vol similaire un peu plus cher pour le soir même. Ils se seront même fait surclasser en classe business pour un retour en France tout en douceur. La fin du voyage se rapproche, et nos Villégiateurs réalisent peu à peu que c’est effectivement la fin d’une magnifique aventure.
Raphaël, quelques instants plus tard, arrive à réserver le même vol que Lucas (une place s’étant libérée dans l’avion). Air France a même eu la gentillesse de laisser la possibilité de réserver dans un premier temps et de donner 24h pour payer la facture.
Avant de partir de l’aéroport afin de se caler dans un petit hôtel à trois pas de l’aéroport, les deux amis remarqueront que la zone où ils avaient campé durant deux jours dans l’aéroport avait été mise en quarantaine. De nombreuses personnes en tenue d’astronaute étaient en train de décontaminer leur bivouac. De ce fait, ne vous étonnez pas si les bons vieux Lucas et Raphaël vont contaminer à leur tour la moitié de l’aéroport ainsi que la France avant de revenir chez eux.
Le lendemain, les deux survivants prendront le vol sans encombre. Seul Lucas a eu quelques sueurs froides lorsque tous les douaniers colombiens se sont consultés entre eux pour savoir s’ils allaient le laisser passer.
Arrivée finale pour tout le monde en France. Maëlle et Vincent sont à Rennes, tandis que Lucas est à Vannes, et Raph à Quimper. L’ami Seb quant à lui est toujours confiné chez lui à Tahiti, triste vie.
Ça y est, c’est la fin du voyage. La finalité inévitable d’un long périple de six mois entre meilleurs copains. Vous la sentez vous aussi la petite boule au ventre ? Vous n’aurez plus la chance de lire de nouveaux articles de la part des Villégiateurs. Finies les péripéties de nos cinq bretons et fini les jolies photos des paysages sud-américains.
Maintenant que la boucle est bouclée, il est temps de faire un petit débriefing quant à ce merveilleux périple entre copains à travers l’Amérique du Sud. Pour commencer, un petit listing des choses qu’on a aimé pays par pays,
- Du Brésil, on retiendra la plage et le soleil, ainsi que la sympathie des habitants (et des brésiliennes) malgré les difficultés importantes avec la langue portugaise.
- De l’Argentine, on retiendra la Patagonie et ses paysages infinis (à part Lucas qui n’a pas trop aimé, on se demande pourquoi), ainsi que le Nord du pays incroyablement diversifié. De riches souvenirs lors des fêtes de fin d’année à Bariloche également !
- Du Chili, on retiendra Punta Arenas, ville dans laquelle on aura passé deux semaines le temps de mettre à jour la paperasse. N’ayant que visité le sud du Chili, notre expérience se révèle assez pauvre. Mais il faut savoir que les bières sont aussi chères qu’en France !
- En Bolivie, on retiendra le Salar d’Uyuni, étape absolument incroyable, ainsi que José le mécanicien de merde qui nous aura bien arnaqué. Vous vous en doutez, la pilule n’est toujours pas passée. Les quelques jours passés à La Paz furent également très appréciés.
- Du Pérou, on retiendra globalement tout. Pays à l’histoire et à la culture très riche, nos Villégiateurs ne quitteront ce fabuleux pays qu’à cause du temps. Les incas, les montagnes, les habitants … Bref, un cocktail très savoureux que nos bretons comptent encore déguster.
- De l'Equateur, on ne retiendra rien. Si ce n’est les très beaux paysages de montagnes à la forêt luxuriante qui nous aura accompagné pendant quasiment toute la traversée du pays, qui s’est faite rappelons-le en 4 jours chrono !
- De la Colombie, on retiendra les Caraïbes. Étant particulièrement pressés par le temps, nos cinq compères auraient bien aimé profiter d’un mois supplémentaire pour savourer toute la diversité de paysages et d’activités qu’offre le pays. On me dit dans l’oreillette que c’est cependant un pays de gros voleurs.
Pour conclure sur ces impressions, tous les pays furent très appréciés de nos Villégiateurs, chacun ayant ses petites particularités et sa diversité de paysages. Les tas de rencontres faites au fur et à mesure du voyage nous ont permis de vraiment comprendre et s’immerger dans la culture de ces pays. On pourrait même dire après coup que ces rencontres furent autant importantes que les étapes du voyage en lui-même.
Cependant, le manque de temps à la fin nous aura vraiment porté préjudice, car les deux pays que nous avions dû visiter à la hâte recèlent de plein de merveilles à découvrir. Une certaine insatisfaction persistera dans le cœur des Villégiateurs, et cela jusqu’à ce qu’on y retourne.
Beaucoup de personnes nous ont interrogé sur l’ambiance qui pouvait régner au sein de Taptap. On effet, on peut imaginer facilement toutes les difficultés induites par la cohabitation très serrée de cinq bretons bruyants et puants (sauf une évidemment). Eh bien on vous le dit avec toute honnêteté, quasiment aucune tension n’est venue troubler l’ambiance amicale entre nos cinq copains. Certes, des petites explications ou discussions étaient nécessaires quand quelque chose n’allait pas, mais aucune dispute n’a été déclarée pendant les six mois.
Pour finir sur ce dernier article du blog, ce qu’auront préférés nos cinq compagnons au cours du voyage :
+) L'impressionnant glacier du Perito Moreno, l’exotisme de la Brésilienne.
-) Le manque de temps et le covid-19 qui nous a empêché de prolonger le voyage au Mexique.
+) Mon nouvel appareil photo, les vues incroyables des treks du sud de la Patagonie et du Pérou.
-) La destruction de mon ancien appareil photo et l’abandon de Taptap.
+) Les paysages, les rencontres, les soirées, les spécialités de chaque pays et les latinas.
-) La sale gueule de Lucas et les calbuts de Séb.
+) Le Salar d’Uyuni, les pizzas, les barbecues, et les latinas.
-) Les voleurs, les skate-board et les dos-d’âne.
+) Conduire TapTap, le trek du Salkantay, les soirées endiablées et les latinas.
-) Le cul de Raph pointé en cuillère sur moi quotidiennement et le covid-19 qui a annulé mes avions pour repartir de Tahiti.
Voilà, est venu le temps de se dire définitivement au revoir. Qué triste ! Sachez cependant que l’aventure n’est pas finie pour certains d’entre nous (notamment l’ami Séb, ainsi que Lucas dont le passeport a été retrouvé en Colombie). Restez informés, car une fois le confinement fini, le duo partira directement en Asie finir ce fichu tour du monde. Une autre méthode de suivi de voyage sera mise en place.
Merci à tous d’avoir suivi ce blog, et surtout merci pour tous vous commentaires et messages.
Nous vous laissons avec une magnifique vidéo du voyage réalisée avec soin par l’ami Lucas !
La bise de la part des cinq Villégiateurs déjà nostalgiques.
Ciao les boloss, et surtout, restez chez vous !