Ou comment cinq ingénieurs fraîchement diplômés décidèrent de partir à l'autre bout du monde danser la salsa et boire des caïpirinhas. Voici le récit de leurs rares exploits et nombreuses péripéties.
Du 22 septembre 2018 au 30 mars 2020
556 jours
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A dans 1 an tout le monde !

Le 27 septembre est un grand jour - pour nous en tout cas. A 10 heures, nous décollerons enfin depuis Orly à destination de la paradisiaque Rio de Janeiro ! Fini les interminables heures à coder des lignes de codes ou à réparer des machines, et à nous les caïpirinha, Copacabana Beach et les soirées salsa.

Pour introduire ce carnet de voyage, nous allons vous présenter les grandes lignes de notre périple :

  • Qui ? Notre petite troupe des villégiateurs composée de Maëlle (la seule fille, courage à elle), Vincent (le photographe en herbe, au milieu sur la photo), Sébastien (le seul qui parle couramment espagnol, il ne faut pas le perdre, le petit au costard beige), ainsi que Lucas (l'organisateur et celui qui écrit cet article, c'est le plus beau à gauche), et Raphael (personne ne sait encore à quoi il sert, il est à droite sur la photo).
  • Combien de temps ? A priori 6-7 mois pour certains d'entre nous, et 1 an pour deux chanceux.
  • Pourquoi ? Parce qu'on a pas du tout envie de travailler, et que voyager, c'est quand même plus cool.
  • Où ça ? Une image serait sûrement plus pratique que des mots. Ci-dessous une carte comportant notre éventuel itinéraire pour nos 6 premiers mois en Amérique du Sud (qui sera évidemment amené à changer au cours du voyage) :

Avant toute chose, le code couleur :

  • En orange, les trajets en avion (désolé planète chérie ...),
  • En bleu, les trajets en transports en commun (bus en l’occurrence),
  • En gris, les trajets en camping-car.

Car oui, il est prévu d'acheter un camping-car ou un van arrivé à Buenos Aires, ce qui risque d'être compliqué (mais pas impossible) vu le peu d'offres et nos besoins assez spécifiques (il faut de la place pour accueillir nos 5 villégiateurs).


Nous n'allons pas rentrer dans les détails pour deux excellentes raisons : l'itinéraire sera amené à changer, et de toute façon on est tellement pas organisés qu'on ne sait pas vraiment où on va.

Bref, ce premier article introduisant notre voyage sera le premier d'une longue série. Nous mettrons à jour ce carnet assez régulièrement (une fois par semaine jusqu'à ce qu'on en ai marre, surtout si c'est toujours le même qui se coltine la rédaction), avec pleins de photos et de vidéos toutes jolies (Vincent est notre photographe professionnel attitré).

Sur ce, à la prochaine ! La bise à tout le monde.

Les Villégiateurs.

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Mesdames, Messieurs, bonjour.

Première nouvelle, nous sommes toujours vivants et notre intégrité physique n'a pas (encore) été altérée.

Cela fait maintenant un peu moins d'une semaine que nous avons traversé l'Atlantique dans notre bel avion qui avait un jour de retard. Eh oui, nous croisions les doigts pour un éventuel problème technique de la part de nos amis de TAP Portugal, et nos vœux se sont réalisés ! Passer une nuit sur Porto ne nous importunait pas le moins du monde, et l'indemnisation de 600€ était plutôt attractive. C'est donc dans les jolies ruelles de Porto que nous avons passé notre première soirée de tour du monde.

Bref, nous sommes donc arrivés à Rio samedi soir, tous prêts et motivés à arpenter en long et en large cette magnifique ville. Au programme de la semaine, les incontournables : Montecristo, Pain de Sucre, Jardin Botanique, le stade de Maracana, grandes et nombreuses églises, plages de Copacabana et Ipanema ... Et en effet, les paysages sont grandioses, mais les hordes de touristes enlèvent à ces lieux une part de leur magie et de leur authenticité.

De ce fait, ce sont les petits moments attrapés sur le vif qui marqueront notre mémoire lorsqu'on pensera avec nostalgie à Rio : les (nombreuses) caïpirinhas (très/trop bien dosées) avalées sur les terrasses des bars de Santa Teresa avec les vieux tramways jaunes qui passent à côté, se perdre volontiers dans les interminables dédales du grand bazar de Rio, boire quelques Pilsen (bières légères) en compagnie de locaux avec vue sur Rio illuminé avant d'aller se trémousser en boîte de nuit...

D'un point de vue pratique, on retiendra de ces premiers jours les points suivants :

- ne pas perdre Seb le traducteur.

- se reposer sur Seb pour la traduction.

- demander à Seb ce que le monsieur vient de dire.

- ne pas hésiter à virer quelqu'un du groupe pour rentrer dans un taxi (mais pas Seb).

A présent, nous nous dirigeons d'un pas léger et décidé vers Ilha Grande, une belle île paradisiaque à 3 heures de route de Rio.

À la semaine prochaine les boloss.

La bise.

Les Villégiateurs.

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Hello mauvaises troupes, c'est encore nous, en direct depuis le bus pour Florianopolis. Il s'est écoulé une semaine depuis notre dernier article, et ils s'en sont passé des choses.


Notre première étape post-Rio fut Ilha Grande, où nous sommes arrivés non sans mal après beaucoup de temps passé à attendre dans la station de bus. Note pour plus tard : penser à vérifier la véritable heure de départ et ne pas forcément se fier à notre traducteur, finalement pas si fiable que ça.

VIla Do Abraao, la seule ville d'Ilha Grande (et aucune voiture) 

Nous sommes donc passés d'un voyage de type "ville/monuments/soirées" à "nature/randonnées/soirées". Les cinq jours passés là-bas furent relativement sportifs, avec une moyenne de 15km parcourus par jour. L'activité la plus notable ayant été l'ascension du Pico do Papagaio (982m), qui s'était avéré finalement plutôt facile (non). Arrivés au sommet, nous avons pu apprécier le paysage dans une atmosphère étonnamment très francophone : en effet, nous avons rencontré 5 nouveaux amis français qui nous auront accompagnés jusqu'à la fin de Parati. Autre fait marquant : la traversée partielle de l'île pour aller à la Praia Dos Rios, plage bordée par deux rivières descendant de la jungle. Le retour s'est effectué sous la pluie, la nuit, en courant et entourés de singes hurleurs, lucioles et autres petites bestioles (pendant 2 heures oui oui).

Nos chers Villégiateurs en randonnée, entourés d'une faune plutôt dense et variée (l'araignée faisait la taille de la main)

Est venu finalement le temps pour nous de quitter notre très chère île, car on a un itinéraire à boucler, nous ! Prochaine étape : Parati, ville à l'architecture coloniale indemne, et aux pavés en pierre posés avec le cul. Notre séjour fut finalement plutôt festif, car notre auberge de jeunesse organisait tous les soirs des soirées impossibles à refuser (le bar privé nous a sûrement influencés, 1€ la caïpirinha, vous auriez fait quoi vous, hein ?). Outre les happy hours passées à l'auberge, nous avons pas mal cramé au soleil deux jours durant. A Trindade d'abord (un patelin aux plages paradisiaques pas loin), puis à bord du valeureux "Rock in Rio", notre magnifique rafiot qui nous a baladé 5 heures en nous permettant d'aller d'îles en îles pour observer des tortues, des milliers de poissons et des hordes de stupides touristes entassés sur les mêmes plages.

Parati, ancienne ville coloniale, entourée d'un vaste archipel d'îles paradisiaques. A droite : Rock in Rio, notre joli bateau 

Souhaitez-nous bon courage pour les 18 heures de bus nous séparant de notre destination.


Sur ce, on vous dit à bientôt les boloss.


Les Villégiateurs.


MàJ : Nous sommes bien arrivés à Florianopolis. Tout le monde a dormi comme des bébés !

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Bonjouuuuur tout le monde ! Nouvel article écrit depuis la grande et magnifique ville de Buenos Aires, berceau du tango et de nos amis nazis en cavale. Au risque de décevoir notre communauté des boloss, on ne va pas vous le cacher, mais cette dernière semaine a été relativement pauvre en émotions.


Lorsque nous nous sommes quittés, nous étions tout juste arrivés à Florianopolis, île connue pour ses longues plages paradisiaques, ses grandes et nombreuses dunes, ainsi que pour les multiples randonnées offrant des points de vues panoramiques sur l'ensemble de l'île et le continent. QUAND IL NE PLEUT PAS. Comme dirait Mr Le Roux, ami de Vincent : "Oh noon trop la loose, c'est vrai que Floripa, quand il pleut c'est très limité". Nous avons découvert qu'il pleuvait beaucoup sur les cons ... Notre arrivée a signé le début d'un sale temps, qui n'aura finalement pas perduré longtemps après notre départ. Du coup, nous n'avons pas fait grand chose pendant 3 jours, à part manger des BBQ au sec, surfer sur une dune entre deux averses, et courir sous la pluie. Nous avons donc été naturellement chassés de Floripa à coup de grosses gouttes dans la gueule. On s'est donc dit "ça se trouve, il fera beau à Iguazu". Hahaha les cons, s'ils savaient ! QUE NENNI.

Après un autre petit trajet de bus (juste 14 heures hein), nous avons débarqué à Foz do Iguaçu, afin de voir les cataractes du côté brésilien. Heureusement pour nous, la météo nous a laissé un jour de répit avant de nous rattraper. Nous avons donc pu contempler (de loin) les gigantesques cascades s'abîmant dans les profondes fosses du diable. Ce fut un des spectacles les plus impressionnants qu'on ai eu la chance de voir, jusqu'au lendemain, lorsque nous avons pu les voir du côté argentin. Nous avons donc traversé la frontière, et dit adieu à notre bon vieux Braziiiiil.

Chutes d'Iguazu vues du côté brésilien 

Ce qu'on aura finalement retenu du Brésil :

- Les caïpirinhas bien dosées (on les regrettera rapidement en Argentine),

- Le déhanché langoureux des Brésiliennes lorsqu'elles twerk.

A nous donc l'Argentine ! Le dépaysement n'est pas choquant, si ce n'est un niveau de vie qui nous semble légèrement inférieur à cause de la crise que le pays traverse. Bref, notre aventure argentine a commencé du côté des chutes d'Iguazu, avec des points de vues beaucoup plus impressionnants que la veille. Malgré une petite averse (que dis-je, un énorme déluge, il y avait plus d'eau dans le ciel que dans les cataractes), cette journée restera longtemps gravée dans nos mémoires.

La faune tropicale d'Iguazu 

L'étape suivante est le trajet pour aller à Buenos Aires : 18 heures de bus sans pause avec une compagnie low-cost. Cette nuit restera aussi marquée dans nos mémoires. Tout avait très bien commencé, dans un bus digne de la business class des avions, dans lequel nos cinq villégiateurs se sont doucement laissés tomber dans les bras de Morphée... Jusqu'à l'arrivée impromptue de Miguel, notre stewart probablement ancien paramilitaire ayant commis d'atroces exactions sur des civils, qui nous réveilla et nous vira du bus à coups de "VAMOS ! VAMOS ! VAMOS !" pour nous déporter dans un frigo roulant au confort sommaire (notre respiration faisait même de la buée). Un grand merci à Vincent, qui récupéra les affaires que Lucas avait disséminé dans la panique (rien d'important rassurez vous, juste sa CB et son permis). Le coup de grâce fut lorsqu'il nous envoya en pleine figure nos plateaux repas (qui étaient dégueulasses) en pleine nuit, alors que nous venions tout juste de retrouver difficilement le sommeil, avant de trainer son sac-poubelle tel un cadavre dans l'allée. Bref, vous l'aurez compris, cette expérience traumatisante nous a permis de rester encore plus soudés et unis face aux dangers que l'Amérique du Sud recèle.

La nuit va être longue ... 

Tout ça pour dire que nous sommes bien arrivés à Buenos Aires, fatigués et les nerfs à vif, certes, mais notre intégrité physique toujours intacte. L'objectif principal de cette semaine à venir sera l'acquisition de TAPTAP, notre futur camping-car, vieux coucou de 1989 au moteur bruyant mais increvable.


A la semaine prochaine les boloss.


Les Villégiateurs.

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Nous avons l'immense plaisir de vous annoncer que nous sommes officiellement propriétaires d'un magnifique camping-car Peugeot J5 de 1989 un poil brinquebalant, mais fonctionnel. Cela va sans dire, les démarches n'ont pas été réalisées en un simple claquement de doigt. Cet article sera l'occasion pour nous de vous conter nos nombreuses péripéties à base de contournement (légal) de loi et de festivités en tous genres.

Malgré une importante fatigue en sortant du bus de Miguel, notre sommes globalement partis dans l'objectif de dormir peu, mais bien, Buenos Aires étant le dernier îlot de civilisation avant la Patagonie. Nous n'allons donc pas vous mentir, notre budget alcool a été largement supérieur aux budgets logement et nourriture confondus.


Tout d'abord, nous avons pris un logement à San Telmo, quartier bohème et très vivant. Le premier matin, nous nous sommes réveillés au milieu d'un immense marché artisanal, et avons fini la journée en dansant au milieu des nombreuses fanfares ambulantes qui arpentaient le quartier. Mention spéciale aux Argentins dont l'endurance tout le long de la nuit nous a étonnée, alors que nous, pauvres français, avions l'impression d'être au milieu de la nuit dès 22 heures.

Je crois qu'ils sont content

Parallèlement à l'ambiance festive, nous avons enfin découvert notre futur véhicule, et autant être sincère avec vous, il nous a fallu du temps pour l'apprécier à sa juste valeur. L'ancien propriétaire n'avait fait aucun effort pour le rendre présentable, et était constamment flou dans ses réponses. "Vous avez les factures des anciennes réparations ? Ah mais il y a pas eu de réparation, moteur is good, very good". Malgré une cellule de vie a la propreté douteuse, force est de constater que le moteur is plutôt good en effet. C'est après ce constat et une seconde visite pour le tester que nous avons pris la décision de compter sur nos talents de bricoleurs (hahaha les cons) pour l'acheter en l'état et l'améliorer à notre convenance. Petite déception pour notre frigo que l'ancien propriétaire "n'avait pas réussi à régler" qui, finalement, ne marche tout simplement pas. Mais nous sommes des personnes résilientes pleines de ressources et donc nous pouvons vous dire que ce frigo, nous allons le faire fonctionner du feu de Dieu.


Même si notre ami TAPTAP nous a occupé beaucoup de temps, nous avons pu profiter pleinement de Buenos Aires. Nous avons apprécié flâner dans le Centro et dans les nombreux parcs de Palermo, traverser de part en part le quartier de la Boca, et même s'essayer une fois au casino (à la base c'était juste pour retirer des liquidités sans frais de commission, car en Argentine c'est un beau bordel pour retirer du cash : 11€ de frais pour 85€ retirés).

Le Centro en haut, aux airs de grande ville méditerranéenne - La Boca en bas, quartier populaire et coloré  

La deuxième partie de la semaine s'est déroulée à Palermo, quartier très jeune et festif. Nous pensions cela impossible, mais nous avons encore plus fait la fête qu'en début de semaine. Nous avons assisté à un concert de percussions mémorable, et nous nous sommes retrouvés au milieu d'une soirée (très) gay (mémorable aussi). Bref, d'un point de vue festif, c'est un sans-faute.

Le fameux concert de percussions devant lequel nous nous sommes trémoussés 2 heures durant

Une journée de la semaine a été entièrement dédiée aux démarches administratives pour l'achat de TAPTAP : le principe du "poder" est le seul moyen en Amérique du Sud qui permet à des voyageurs d'acheter un véhicule et de traverser avec toutes les frontières librement et en toute légalité. La démarche du "poder" est que le propriétaire cède entièrement les droits (conduire et vendre) de son véhicule à un tiers, sans transférer la propriété. Cette sombre bizarrerie administrative se traduit par l'effet en cascade suivant :

- La famille SCHRÖTER (nom non-contractuel), porteuse de chaussettes sandales et mangeuse de spätzle, a acheté le véhicule d'occasion en Allemagne et l'a importé en Amérique du Sud, agrandissant ainsi de quelques membres la diaspora allemande au sein de l'Argentine.

- Après un temps inconnu de voyage, nos gentils buveurs de Rotbäckchen ont, avec la bénédiction du "poder", accordé leur droit de conduire et de vendre le véhicule à une famille argentine désireuse d'acquérir un modèle increvable de camping-car.

- Au bout de 8 mois à manger des barbecues en Patagonie, l'adorable famille OLIVIERA, détentrice des deux mioches les plus insupportables de tout l'hémisphère sud, ont décidé de vendre leur camping-car à un groupe de Français incroyablement charmant et à la plastique presque parfaite.

- De ce fait, la famille SCHRÖTER a accordé le droit à la famille OLIVIERA de nous accorder le droit de conduire le véhicule, et éventuellement d'accorder ce droit à une autre personne. Bref, un beau bordel.


Applaudissements soutenus à Lucas, qui a du téléphoner à sa banquière en France aux aurores d'un lendemain de fête pour lui expliquer qu'il devait faire un transfert d'argent vers un compte aux US appartenant à des argentins, pour acheter un véhicule allemand, tout en passant par une agence de virement à bas coût située en Belgique. Cette justification fut longue et coûteuse étant donné qu'elle fut facturée de 50€ en hors forfait.


Bref, après de longues heures à attendre dans des préfectures et quelques coups de tampons bien placés sur des jolis papiers, nous avons pu quitter Buenos Aires (après avoir remis la baie vitrée de TAPTAP qui s'était détachée). À nous la vraie liberté de pouvoir arpenter à notre bon vouloir la belle et délicieuse Patagonie.

En attendant l'article de la semaine prochaine, où nous vous raconterons comment se déroule la petite vie de la communauté des Villégiateurs dans le camping-car, une petite photo de notre Taptap au bord du lac de San Miguel de Monte :

Il est beau notre Taptap, hein ? 

Prochaine étape : la Péninsule Valdès, endroit connu pour concentrer une faune exceptionnelle, ce qui sera l'occasion pour nous de voir des baleines, des phoques ainsi que des lions et éléphants de mer.


À la semaine prochaine les boloss !


Les Villégiateurs.

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Avez-vous déjà entendu parler de la loi de Murphy ? "Tout ce qui peut mal se passer, se passera forcément mal". Belle introduction pour un article de blog de voyage, qui plus est juste après l'achat d'un camping-car, non ? C'est parti pour le récit de cette semaine absolument délirante.


Quand nous nous sommes quittés, nous étions en partance de Buenos Aires. A l'aide de notre Taptap favori, nous avons traversé le nord de la Patagonie en faisant d'abord une escale à San Miguel de Monte (avec un restaurant gastronomique à 5€ s'il-vous-plaît), puis à Mar del Plata où nous avons bricolé Taptap sur le parking du magasin de bricolage. D'ailleurs, si quelqu'un a besoin d'un renseignement sur le magasin Easy de Mar del Plata, nous connaissons parfaitement l'emplacement de chaque référence après y avoir passé un après-midi entier et y avoir effectué une quinzaine de passages en caisse. Après ça, nous avons parcourus l'équivalent d'un Vannes-Munich en deux jours, à 80km/h maximum au milieu d'un paysage plat, monotone et incroyablement droit. C'était long, mais très dépaysant.

Les joies du voyage en camping-car 

Jusque là, tout va bien.


Le début de cette descente aux enfers eut lieu en plein milieu de la campagne lorsque Vincent se rendit compte que notre bon vieux Taptap avait une fuite très (mal) localisée qui permettait à la pluie un trajet direct entre le ciel et son appareil photo caché au fond du placard. La microscopique quantité d'eau infiltrée a suffit à s'insérer dans les circuits électroniques et rendre l'appareil inutilisable. Quelle chance. De ce fait, les photos que vous verrez dans cet article sont dégueulasses, car on a beau dire, Vincent est un excellent photographe, et surtout il a un appareil photo mieux que nous.


Prochaine étape : Puerto Madryn, point de chute obligatoire pour tout bon touriste désireux d'aller sur la péninsule Valdés. Au programme : rien d'interessant, de pédagogique ou de marrant. Nous avons passé notre temps à poupouner (réparer) notre Taptap :

- Tout d'abord, nous avions caressé l'espoir de voir ce bon vieux frigo puant fonctionner sur batterie. Mais que nenni, le délai de réparation était trop élevé et les dates ne correspondaient pas avec notre expédition sur la péninsule. De ce fait, on évite toujours d'ouvrir le frigo qui laisse échapper une odeur pestilentielle, embaumant très efficacement la totalité du volume de notre véhicule (presque autant que nos pieds), et nous poussant ainsi à faire des activités à l'extérieur. C'est bon pour la vitamine D mais pas pour nos naseaux.

- La mise à niveau des liquides et la vidange, qui nous ont coûtés étonnement cher par rapport au temps de travail requis. Ce même garagiste nous a aussi fait une "révision complète" en 5 minutes, ce qui est étonnement rapide pour un véhicule ayant connu la chute du mur de Berlin. Plus vieux que Seb, c'est dire.

- A force de déambuler dans les magnifiques rues (non) très animées (non plus) de Puerto Madryn, nous avons fait l'heureuse connaissance de Sancho le clou, qui a aggrandi la famille des Villégiateurs en trouvant un coin très confortable au sein de notre pneu arrière droit. Sa présence, bien qu'agréable, a signé l'arrêt de l'étanchéité de ce dernier. Malheureusement pour nous, la référence du pneu en question est totalement absente du continent sud américain, et les frais d'importation depuis l'Europe sont exorbitants. Le dernier vendeurs de pneu que l'on a rencontré (on a fait toute la ville) nous a formellement déconseillé de faire la péninsule Valdés sans pneu de rechange.

Puerto Madryn - Rencontre avec Sancho le clou 

C'est sur ces mots que nous nous sommes retrouvés sur les pistes sinueuses de la péninsule, toujours accompagnés de Sancho le clou dans le pneu de rechange. Et heureusement, les pneus ont tenus le coup. Mais Taptap, beaucoup moins. Ce qui va suivre est le récit de ce que nous avons bien cru être sa mort.


Il faut savoir qu'à première vue, les routes semblent largement praticables pour notre bon vieux Taptap. Des pistes de terre, rien de plus. Cependant, nous nous sommes rendus compte que les chemins sont constellés de "stries", sortes de vaguelettes en terre en forme de tôles ondulées se répétant à l'infini qui ont gravement mis à l'épreuve les suspensions primitives de Taptap. En roulant à 20km/h, on ne s'entendait même plus parler et nous avons eu quelques frayeurs quant à l'intégrité physique de notre mobilier. Cette frayeur s'est muée en effroi quand nous avons constaté une épaisse fumée blanche s'échappant de notre boite à gant. Ni une ni deux, arrêt du véhicule. Inspection générale (incomplète) du capot. Rien de cassé du côté mécanique, et vraisemblablement non plus du côté électrique. Nous sommes donc repartis l'esprit léger, boloss que nous sommes.


Seul un fusible que nous n'avions pas vu avait sauté.


Ce mystérieux fusible, très facilement visible, contrôle une certaine ventilation qui permet de réguler la température du liquide de refroidissement, qui elle, régule la température du moteur. Sans ce fusible, pas de ventilation. Le liquide rentre en ébullition. Le moteur surchauffe. Les Villégiateurs paniquent.


Imaginez la scène suivante : nos cinq voyageurs, après avoir constaté une épaisse fumée s'échappant du moteur, pilent au milieu du désert, et constatent que le moteur gerbe des hectolitres d'un sombre liquide sur le sol, le tout dans un fracas assourdissant. Les deux mains sur la tête, le regard hagard, nous avons très rapidement entamé la démarche du deuil de Taptap. Des tours opérateurs se sont arrêtés, et ont proposé de prévenir les ranger, que nous attendons toujours à l'heure actuelle.

En panne au milieu du désert 

Mais les Villégiateurs sont pleins de ressources, même dans les moments les plus funestes. Nous avons donc fait à manger, car la première étape du deuil est le déni.


La tension redescendue et la température d'huile refroidie, nous avons inspecté le moteur. Première bonne nouvelle : il fonctionne. Deuxième bonne nouvelle : il ne pleut pas. Mauvaise nouvelle : le liquide ne peut plus se refroidir. C'est parti pour l'opération McGiver (ou gitan selon les préférences) afin de localiser la panne : destruction d'une multiprise, dénudage des câbles et test des ventilateurs. Troisième bonne nouvelle : ces derniers fonctionnent ! Ils ne sont juste pas actionnés lors de la montée en température du moteur. Le problème vient donc soit du capteur de température, soit de son raccordement. Dans tous les cas, non réparable sur place avec les moyens du bord.


Pour rentrer, nous avons dû instaurer une mignonne petite routine pour optimiser les 52km qui nous séparaient de la ville :

1) Parcourir exactement 2,3km, chauffage à fond pour évacuer un maximum de chaleur jusqu'à la limite critique de surchauffe du moteur.

2) S'arrêter et siphonner buccalement le brûlant liquide de refroidissement. Imaginez les cinq compères se relayant successivement selon l'ordre du pierre feuille ciseaux pour aspirer l'eau dans un tuyau d'arrosage jusqu'à avoir du liquide brunâtre et chaud plein la bouche. Cette opération menait systématiquement à des spasmes et de violentes nausées. Suivait une longue phase de récupération, la respiration haletante, le regard au loin, les mains sur les hanches et les yeux mouillés en attendant que l'envie de vomir parte.

3) Remplir le circuit avec de la nouvelle eau toute fraîche.

4) Attendre patiemment 15 minutes (ce qui correspond à exactement à 3 parties de cartes du "jeu de John") le capot ouvert que le moteur refroidisse.

5) Dire à tous les bons samaritains qui s'arrêtent que "Si si, qué bien, esta good don't worry! Vamos au village d'à côté but muy lento".

6) Une fois le moteur à 60°C, claquer ce bon vieux capot et revenir à l'étape 1, puis réitérer la procédure jusqu'à arriver à destination.

49sec de galères 

23 routines plus tard (soit 8h34 de route), nous sommes finalement arrivés à Puerto Pyramides, seule petite bourgade de la péninsule. Un vieux goût d'eau saumâtre au fond de la gorge, les lèvres gercées et l'haleine putride à force de pomper l'infecte liquide, mais nous étions sains et saufs malgré des nerfs extrêmement à vif.


Le lendemain matin, nous avons demandé à la station service si un mécanicien travaillait à proximité. La réponse fut sans équivoques et unanime : "Il faut aller voir Martin !" (se prononce Martine). "Il travaille au Yellow Submarine". C'est donc parti pour la quête "A la recherche de Martin", figure légendaire de Puerto Pyramides. Après avoir parlé à une pléthore de villageois, chacun indiquant une direction différente et certains étant aussi à sa recherche, nous sommes finalement tombés sur Martin le Grand, dieu vivant de la mécanique automobile qui nous a bidouillé un câble permettant d'activer manuellement la ventilation du moteur en échange de deux canettes de bière. Précisons qu'à peine partis, Lucas s'empressa de cramer le fusible que Martin venait d'installer en effectuant mal l'acte simplissime du branchement. Retour à la station service pour se munir d'une quantité suffisante de fusibles pour effectuer les 150km nous séparant de Trelew, ville étape suivante de notre périple, avec Lucas dans le coffre.


Cependant, nous n'allions pas partir de la péninsule sans avoir vu la fameuse faune locale. Nous sommes donc partis à pied (nous ne prendrons plus jamais de risques avec Taptap, c'est mort) en direction de la colonie de lions de mer la plus proche sur le bord des pistes. Une heure de marche plus tard après avoir traversé des nuages de poussière soulevés par les véhicules qui passaient sans nous prendre en stop, nous avons enfin pu contemplé les fameuses otaries bien connues de la péninsule dont le quotidien se résume à dormir, gueuler, se bagarrer et se prélasser. Grosse cerise sur le petit gâteau : gros remous dans l'eau à une cinquantaine de mètres du rivage. Une baleine et son bébé percent la surface de l'eau. Enfin ! Quel spectacle. Nous avons eu la chance de voir une des plus grandes espèces vivante actuelle dans son habitat naturel. La classe, hein ?

Paysage au style un peu américain - Photos d'animaux de très bonnes qualité 

Nous sommes finalement repartis de Puerto Piramides avec pleins de choses à raconter, et quelques photos dégueulasses à montrer. Arrivés à Trelew, tous nos problèmes se sont résolus très rapidement : commande des ventilateurs réparée, Sancho expulsé et pneu rabiboché.


Nous sommes en train de remettre en question la traversée de la Carretera Austral, piste de 1300km perdue au milieu des fjords et des montagnes au sud du Chili, sachant que notre bon vieux Taptap n'a pas tenu 40km ici. Les boloss que nous sommes ont l'air bien parti pour prendre la mauvaise décision.


Prochaine étape : Punta Tumbo, plus grande colonie de manchots au monde, puis route vers la cordillère des Andes, et plus précisément au parc naturel de Los Alerces.


A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures les boloss.


Les Villégiateurs.

7

Amis du soir bonsoir, amis du jour bonjour, amis de l'après-midi ... bah bonjour aussi !


Un peu moins d'une semaine s'est écoulée depuis le dernier article, et malgré tout, il y a des événements à raconter (pas tous plaisants).

Nous allons commencer cet article dans la joie et la bonne humeur. Début de semaine dernière, après la péninsule Valdès dont on garde d'excellents souvenirs, nous avons séjourné quelques temps à Trelew. Il s'agit d'une ville sympa (mais pas trop), particulièrement reconnue pour sa monotonie et son insécurité (il ne nous est rien arrivé de ce côté-là bien heureusement). Croyez-le ou non, nous avons trouvé le moyen d'y rester trois jours sans trop s'en rendre compte. Qu'est-ce qu'on y a fait ? On n'en sait rien. Ah si, un musée sur les dinosaures où on a vu des reconstitutions de gros tibias ainsi qu'un film d'une demi-heure devant lequel tout le monde a dormi. Pourquoi Trelew alors ? Pour les manchots nom d'une pipe ! C'est la ville la plus proche de Punta Tumbo, plus grande colonie de manchots au monde comprenant plus d'un million d'individus (apparemment, on n'en a comptés 10 000 à tout casser).

Heureusement qu'ils sont morts depuis belle lurette 

Pour une fois, l'appareil photo de Vincent nous a pas trop manqué, vu que nos amis les manchots passaient tranquillement à moins d'un mètre de nous, nous confortant dans notre impression d'être insignifiants. Cependant, cela ne nous atteint pas personnellement venant de créatures ni adaptées pour la mer au vu de leur difficulté à y entrer sans se faire ramasser par les vagues, ni sur terre vu leur démarche chaloupée absolument ridicule.

 Tous gentils tous mignons

Après avoir perdu notre temps à Trelew, nous avons enfin traversé l'Argentine d'Est en Ouest. Ce qui devait au départ être un simple trajet de 10 heures s'est avéré être un magnifique roadtrip au milieu de paysages composés de ravins tintés de rouges et de petits villages perdus au milieu du désert. On se croyait en Arizona en plein far west. Nous avons particulièrement apprécié le repas à 800 pesos (12€) pour 5 devant une kermesse dans le minuscule village de Las Plumas, dont nous y étions l'attraction du jour.

Belles surprises au milieu du désert du centre de la Patagonie

Sauf que vous connaissez les Villégiateurs, n'est-ce pas ? Un bon moment est toujours accompagné d'une galère à cause de notre capacité d’anticipation et d'organisation qui est relativement proche du néant. De ce fait, nous nous sommes engagés sur une route de 687km avec un plein prévu pour 600km. Mais ne vous inquiétez pas, comme vous le savez, les Villégiateurs sont toujours pleins de ressources, et ont prévu des jerricans d'essence, que l'on a oublié de remplir... C'est donc arrivés sur la réserve à 70km de la prochaine station essence en plein milieu du désert, que notre Sebish national a eu l'honneur de siphonner 10L d'essence au premier poids-lourd qui nous a dépassé (d'agréable compagnie soit dit en passant). Cette expérience lui a été tellement plaisante qu'il l'a réitéré une deuxième fois alors qu'il avait déjà récupéré assez d'essence pour parvenir à notre destination. Il avait visiblement la volonté de se transformer en cocktail Molotov géant.

Vient ensuite notre arrivée à Esquel, ville étape pour atteindre le parc naturel de Los Alerces reconnu pour ses montagnes jouxtant de vastes lacs aux eaux turquoises. Ses chemins de randonnées se comptent en centaines de kilomètres. Nous allons enfin pouvoir TOUS profiter de magnifiques paysages perdus au milieu de la nature, loin des routes et de la civilisation. Marcher TOUS ensemble à l'unisson, traversant ainsi de hauts cols enneigés et grimper au sommet des plus grands monts des Andes. TOUS sauf un. TOUS sauf celui qui a voulu s'essayer au skate, alors qu'il n'avait ni talent, ni équilibre.


Passons la scène suivante en slow-motion : Lucas, joyeux et guilleret comme à son habitude, s'élance à tout berzingue (non) sur une pente extrêmement raide (non plus) sur le skate de Vincent, afin de goûter aux joies transcendantes de l’adrénaline que procure les sports extrêmes. Cependant, après avoir atteint la vitesse phénoménale de 3,7 km/h, le pauvre garçon se rend enfin compte qu'il est plus adapté à du travail en bureau qu'à l'expérience de terrain. Panique totale, il était déjà trop tard. Comment arrêter un skate lancé à si vive allure, et cela sans aucun talent ? Lucas, animé par son faible instinct de survie, décide de poser le pied gauche à terre, qui est tout de suite happé par la vitesse délirante du goudron qui défilait sous ses yeux. Perte d'équilibre, la mort est proche. Mais par un sursaut de vie, Lucas décide de transférer son poids sur son pied gauche, dont la cheville avait déjà pris un angle inquiétant. Bonne nouvelle, le pied droit de Lucas n'est pas fracturé.


10 minutes plus tard : le pied dans de l'eau froide, Lucas joue sur l'auto-dérision pour ne pas avoir trop honte. Il sait déjà que les prochains jours vont être compliqués au vu de sa motricité réduite.

1 heure plus tard : le pied a pris une taille et une teinte inquiétante. "C'est pas grave ça va passer" déclara-t-il avec un sourire forcé.

10 heures plus tard, après une nuit presque blanche : "Y a pas un hôpital dans le coin ? J'ai assez mal en vrai". Lucas préfère rester dans le déni : il n'en a que pour une semaine ou deux de convalescence.

15 heures plus tard, sortant de l'hôpital un plâtre au pied, Lucas comprend enfin qu'il en a pour six semaines de plâtre (artisanal) avant que l'os de son pied se ressoude. Lucas développe actuellement une aversion traumatique pour le skate.

Il sourit mais en vrai il a mal (on garde la photo du pied gros comme un ballon, c'est trop dégueux désolé)

Heureusement pour lui, les six prochaines semaines seront composées essentiellement de randonnées et d'activités en extérieur. Il va pouvoir ainsi développer ses capacités de cuisinier et de technicien de surface vu qu'il restera dans TapTap toute la journée. Merci à lui. Souhaitez-lui une bonne convalescence.


De retour dans le parc, les Villégiateurs dont l'intégrité physique est restée indemne ont profité de deux jours de belles randonnées au cœur des montagnes, apercevant même le fameux glacier du parc. Lucas, lui, a rangé le camping-car qui méritait un bon coup de nettoyage.

Grands lacs entourés de magnifiques monts enneigés - Et Taptap après le rangement efficace de Lucas 

Parlons maintenant des projets pour la suite. Au départ, nous avions prévu de descendre les Andes côté argentin par la belle Ruta 40, puis traverser la frontière chilienne jusqu'à atteindre Torres del Paine. Tout cela, avant de remonter dans une embarcation fluviale (ferry) nous permettant en théorie, si ce dernier ne coule pas sous le poids incommensurable de notre TapTap incontinent, de remonter une partie de la côte chilienne, puis de finir par la mythique Carretera Austral. Cependant, cette dernière est essentiellement composée de piste en terre (sur 1300km). Taptap n'en étant pas très fan (cf la péninsule...), nous avons décidé de nous diviser en deux groupes. D'un côté Sebish et Maëlle descendent en stop la Carretera Austral, de l'autre, Raph, Vincent, Taptap et Lucas l'infirme descendent la Ruta 40, qui elle est bien goudronnée. L'idée serait de se retrouver à Torres del Paine à l'extrême Sud du continent Sud Américain avant d’inter-changer les groupes puis de faire route inverse. L'idée étant de se retrouver tous ensemble à Bariloche au Nord pour continuer la route ensemble si tout se passe bien (lol). Ci-dessous une carte vulgarisant notre itinéraire pour ceux qui ne captent que dalle.

A gauche, le périple en stop à travers la Carretera Austral - A droite, le périple en Taptap sur la Ruta 40 

Sur ce, à bientôt pour de nouvelles aventures les boloss.

Les Villégiateurs.

8

Mesdames et messieurs, salutations. Préparez-vous pour un article extrêmement long. Sortez le pop-corn et asseyez vous confortablement.


Ici Raph, Vincent et Lucas en direct live du bout du monde (l’extrême sud du continent américain pour être précis). Il s’est déroulé 11 jours depuis notre dernier article. Est donc venu le temps de vous raconter nos péripéties le long de la Ruta 40 et de la Ruta del fin del mundo.

Commençons par le commencement. Après avoir lâchement laissé nos deux compères Maëlle et Séb au bord d’une sombre piste, nous avons tout de suite pris la direction du lac de Buenos Aires (rien à voir avec la capitale), notamment motivés par la volonté d’enfin faire nos preuves en espagnol sans l’aide de notre traducteur.


A peine sortis d’Esquel, voici que deux gentils auto-stoppeurs français attendent au bord de la route. Pressés de combler le vide laissé par l’absence des deux villégiateurs absents, nous les prenons sans hésitation à bord de Taptap. Nous ferons donc plus de 600 bornes avec Pauline et Pierre, deux routards bien sympathiques qui nous auront appris le « Cambio », jeu de carte où il faut réfléchir pas mal (on restera donc sur notre jeu de John habituel).


Arrivée donc à proximité du lac, avec notamment un superbe premier point de vue où le grand lac aux airs de mer intérieure côtoie les monts enneigés. Un véritable air de Patagonie digne des cartes postales. Seulement, c’est là où les emmerdes commencent (il en faut toujours). A 20km de Los Antiguos, ville frontière avec le Chili (dont le passage est obligatoire pour mettre à jour les papiers de Taptap), notre petit camping-car décida qu’il s’était déroulé trop de temps depuis la dernière panne (une semaine et demi).

Chile Chico entre hommes virils 

Passage de vitesse, suivit d’un bruit anormal étonnement grave, puis léger choc, comme si quelque chose s’était décroché. A partir de ce moment-là, le bruit du moteur fut multiplié par 50 000 (oui oui). L’objectif étant de rentrer en un seul morceau, nous avons fait les 20 dernières bornes qui nous séparaient de la ville à 20km/h, Taptap laissant échapper un bruit qui faisait penser à celui d’un vieux tracteur de l’entre-deux guerre. « C’est peut-être l’échappement qui a un problème, non ? ». « Aucune idée ». « J’avoue je sèche ». Les trois meilleurs mécaniciens ensemble, quelle idée de génie. Malgré le tintamarre produit, Taptap avance. Ce sera donc le début de la quête « A la recherche des mécanos de Los Antiguos », qui nous occupera une bonne grosse demi-journée. Nous avons donc eu l’opportunité d’arpenter en long en large les différents quartiers de la ville (pas bien grande pourtant), chacun ayant son propre mécano, qui est soit fermé, soit abandonné, soit absent. C’est à cette occasion, en attendant le retour d’un mécanicien visiblement absent sur son terrain, que nous avons eu la chance de faire la connaissance de Hargno le chien. Nous voyant sur son territoire, il a feinté à plusieurs reprises de nous lancer des charges au grand malheur de Lucas l’éclopé qui peinait à s’enfuir. Nous sommes enfin tombés sur la perle rare qui nous ressoudera finalement une partie de l’échappement qui s’est effectivement décroché. Un point pour Vincent qui avait vu juste.


S’ensuivit le premier passage de frontière qui se passera sans accroc, et notre arrivée à Chile Chico, première ville chilienne que Taptap eut l’occasion de traverser. Relativement peu de différences avec son voisin, le Chili se fera tout de même remarquer pour ses prix de restaurants et de bières prohibitifs. Les jours passés dans ce pays ne seront donc pas sujets aux économies. Au programme à Chile Chico : enlisement total. Nous avons réussi à passer plusieurs jours dans cette bourgade sans rien faire d’incroyable, si ce n’est d’embourber Taptap dans une vaine tentative pour aller visiter le parc national d’à côté. «ça passe crème avec votre camping-car » qu’ils disaient à l’office de tourisme, alors que ça passe jamais crème avec Taptap.


En partant de Chile Chico, nous recevons des nouvelles de nos deux amis aventuriers d’au-delà la montagne. Nous apprenons de ce fait qu’il n’y a pas de ferry dans notre sens à nos dates pour faire la Carretera Austral en stop après. Changement de programme, donc : nous irons dans le Sud chilien (au lieu du sud argentin), avant de rejoindre les deux compères et visiter tous ensemble Torres del Paine, El Calafate et El Chalten.

Roadtrip vers le bout du monde 

Nous reprenons ensuite notre route vers le Sud côté argentin. Joie est de constater que Taptap a tenu le choc à ce moment décisif du voyage : dans cette partie de la Patagonie, chaque village étant séparé d’au moins 200km de désert, un énième caprice de notre bon vieux Taptap aurait été des plus difficile à gérer.

Arrivée finale à Punta Arenas, plus grande ville australe du monde. L’occasion pour Vincent de trouver un appareil photo (échec), Taptap de trouver deux nouveaux pneus flambants neufs (car oui on a encore crevé) et pour Lucas de vérifier que tout va bien dans son pied en faisant une radio. Seulement voilà : tout ne va pas très bien dans son pied. C’est le début de l’aventure à part de Lucas que l’on nommera : «Lucas et le pied maudit ».


Petit cours de biologie niveau CM2 : lors d’une quelconque fracture, l’os rompu, animé par un système immuno-réparateur généralement efficace, se rapproche de son ancienne position, puis se ressoude au reste du corps. La magie du vivant, magnifique n’est-ce pas ? Le problème de Lucas, c’est que son bout d’os, lui, a décidé de se faire la malle. Il s’est écarté. Oui oui. Remercions la technologie et le progrès pour permettre à des gens comme Lucas de ne pas mourir vite, son anatomie n’étant visiblement pas adaptée pour affronter ce monde hostile.

Vous vous rappelez de Sancho, le clou qui nous a rejoint quelques jours au sein d’un des pneus de Taptap ? A présent, nous aimerions que vous fassiez un accueil tout aussi chaleureux à Pedro la vis, qui nous suivra tout au long de ce périple à travers le pied de Lucas, et d’ailleurs tout au long de sa vie. Vous comprendrez ainsi le lien avec le titre de l’article.


Faire un résumé court et cohérent des démarches de Lucas pour l’assurance et l’hôpital serait vain. Sachez seulement que si vous avez besoin d’une visite guidée de la clinique Magallenes de Punta Arenas, Lucas se ferait un plaisir de vous faire le tour, tant il a passé de temps à vagabonder de services en services. De plus, petit conseil de Lucas : n’hésitez pas à prendre deux assurances voyage au lieu d’une, au cas où l’une refuserait de couvrir des frais suite à une blessure en skate. Surtout quand l’opération coûte l’équivalent de 8 000€.


Ainsi donc, pendant que l’ami Raph et l’ami Vincent voyaient du paysage, Lucas, lui, remplissait de la paperasse et attendait à l’hôpital une réponse de l’assurance. Les démarches ont duré tellement longtemps que nos trois villégiateurs ont même décidé d’avancer jusqu’à la ville de Puerto Natales située à 3 heures de route et rejoindre ainsi les deux autres amigos qui arrivent en ferry.

Certains s'amusent, d'autres non 
Puerto Natales, entre ville, mer et montagnes 

Revenons quelques jours en arrière, les deux villégiateurs SVF (Sans Véhicule Fixe) se retrouvent sur le bord de la route avec pour objectif premier de passer la frontière en stop. Arborant fièrement une attitude positive avec leur sac de tortue sur le dos, ils auront dû prendre 4 voitures pour réaliser les 40kms qui les séparaient de la frontière, le tout en 4h sous le soleil … et 4h c’est long quand on a rien à faire !

Première mission réussie cependant, nous arrivons du côté chilien, sans moyen de paiement ni aucune idée du coup de la vie locale. Quel fut donc notre surprise quand on nous demanda le double du prix pour une chambre d’hôtel comparé à l’Argentine … Maëlle voulait déjà rentrer … en plus il faisait « froid » qu’elle dit.


Futaleufu est une charmante ville de montagne aux paysages fabuleux … mais tristement vide hors saison. On décida donc de rejoindre la très fameuse route australe (après s’être rencardé sur ce que l’on pouvait y visiter). Après avoir attendu une durée interminable, un paysan nous proposa de nous avancer de 17km à l’arrière de son pick-up à la benne fissurée et poussiéreuse. Plus content que jamais, nous sommes montés à l’arrière mais après avoir failli mourir environ 3 fois au vu de sa conduite. Il nous a déposé et nous revoilà au milieu de nulle part, à 60km de notre destination.

Retour à la case départ avec un professeur de droit de 77 ans (pas de retraite quand on aime le travail).

En bon villégiateurs que nous sommes, l’anticipation est une de nos valeur les plus mises en avant. C’est donc avec 20€ en poche chacun que l’on part pour 600km avant le prochain distributeur en pensant que « ça vaaaaaa, on peut payer en carte de toute façon ». LES CONS !


Gustavo (nom donné à l’ensemble de nos chauffeurs), après nous avoir gentiment payé le petit déjeuner (presque le seul repas de la journée), nous dépose au glacier suspendu. L’entrée au parc ainsi que la nuit au camping nous a aspiré tous les sous qui nous restait, et sans nourriture pour le soir, on est allé dans un restaurant avec 3€ en demandant l’aumône.

Le goût d’une barquette de frites prend alors une toute autre saveur, et Sergio le gérant du resto est revenu avec deux pavés de saumon « on the house » qui restent encore dans nos papilles.

L’idée du soir : Se réveiller le lendemain à 6h, faire la rando sous le beau temps pour pouvoir faire le glacier et parcourir les 200kms qui nous séparent de l’autre ville pour MANGERRRR.

Ce qu’il s’est passé : Réveil à 6h sous la pluie, repoussé jusqu’à 9h TOUJOURS SOUS LA PLUIE et c’est en discutant avec Gustavo le forestier qu’il nous déconseille la randonnée car on risque de se prendre des arbres sur la tête. Ils sont fous ces chiliens !

La vue du haut de la montagne de Futaleufu & le glacier suspendu  

Illumination de la journée : Au retour du glacier, on trouve une voiture directement ! Mais il est 11h, on a toujours pas mangé et on ne mangera pas avant 15h.

Mama Grande a Coyhaique se souvient encore de nous tellement on a mangé après notre jeun forcé.

On ne verra rien de cette ville si ce n’est que le distributeur que l’on a vidé de tout cash pour ne pas se faire avoir une deuxième fois. Direction Cerro Castillo, pour une randonnée de 7 heures.

Arrivés là-bas, la pluie, le vent et le froid décident de nous accompagner dans un refuge où l’on rencontrera tous nos compagnons qui eux, descendent cette route à vélo.

Il faut bien comprendre que ces gens sont des GRANDS MALADES. C’est comme si on décidait de traverser les Alpes en vélo, chargés chacun de plus de 50kgs, avec des routes de terres et de cailloux, ainsi que la pluie et le vent contre soi.


On leur souhaite bon courage le lendemain matin et on reprend notre stop avec un nouveau compagnon qui n’y croit pas. 30 secondes d’attente et un chilien accompagné de sa maman nous amène à Rio Tranquilo pour visiter les cavernes de marbres. On mange au restaurant en arrivant avec Gustavo 2 & Gustava 1ère du nom (l’un des meilleurs trajets que l’on ait réalisé).

Les cavernes de marbres à Rio Tranquilo 


Deuxième échec en stop … 3h d’attente, pas une voiture … On prend donc un bus pour nous avancer à Puerto Bertrand. Très sombre village au milieu de nulle part qui a pour seule activité : Le rafting. Pas besoin de préciser que Maëlle ressort frigorifié, en hypothermie, au bord de la mort. La douche chaude qui brûle les mains n’était pas de trop.


S’en suit une dernière portion de la route, la plus belle que l’on ait eu la chance de voir. Gustavo 3 nous a permis de nous arrêter à de multiples reprises pour contempler le paysage qui s’offrait à nous.


Arrivés à Cochrane, accompagnés de Mme Pluie, on s’est posés chez Paty. Après avoir bougé tous les jours, avoir la possibilité de se poser un tant soit peu nous procurait un orgasme inespéré. Le dernier jour dans la ville, on part pour une rando autour du lac conseillé par notre MapsMe. Paty nous encourage à y aller et c’est en arrivant au début du sentier qu’on découvre … des barrières. Deux. Avec des poules, des paons et toute autre volaille nous indiquant que c’est un terrain privé. On décide de faire demi tour, sans prendre le même chemin. Les cons ! Après s’être presque fait attaqué par Médor, on se retrouve de l’autre côté de la rivière, au courant et à la profondeur qui ne nous permet pas de traverser pour retourner à notre point de départ. C’est donc après avoir escaladé les barrières de 8 propriétés privées, longé une base militaire et s’être griffé en passant dans les fourrés que l’on retrouve le chemin initial.

Tortel, le village des passerelles sur l'eau 

Pour finir, on a pris le bateau nous permettant de rejoindre nos joyeux compagnons et TapTap. Il va de soi que les tickets du bateau n’étaient pas réservés à l’avance et que l’on a commencé à s’en préoccuper la veille pour le lendemain. Vendredi soir, bureau fermé. Le bateau part le samedi et on se demande si il va rester de la place pour nous. On arrive le samedi matin, pas d’internet dans le bureau, elle prend donc une photo de nos passeports, l’envoie au capitaine et nous dit que c’est bon.

Le bateau !!!!! 

Regroupement imminent des Villégiateurs après deux semaines de perdition !


Après avoir retrouvé nos deux autres compères qui revenaient en ferry depuis le sud du Chili, le groupe s’est de nouveau divisé en deux : d’un côté, ceux qui ne sont pas infirmes, iront voir l’un des parc nationaux les plus beaux au monde : Torres del Paine, tandis que de l’autre côté, l’infirme retournera à Punta Arenas se faire opérer.


Cet article a été écrit le 25 et 26/11, et l’opération du petit Lucas eut lieu le 27. Tout s’est bien passé, la vis est bien en place, et le petit bonhomme se porte très bien (grâce aux litres d’antibio et d’analgésiques qu’il a dans le sang). Avec son pied optimisé, fait de chair et de métal, Lucas aime rappeler (sûrement par fierté) qu’il flirte avec le transhumanisme et se rapproche un peu plus du cyborg que tout le monde rêve d’être (ne mentez pas). Malheureusement, il est vite rappelé à la réalité lorsqu’il doit parcourir plus de 50 mètres à pied en béquilles.


De leur côté, l’équipe des randonneurs de Torres Del Paine a connu pendant deux jours la situation de nombre de réfugiés clandestins après avoir pris la décision d’entrer dans le parc de nuit pour éviter de payer. Même plus la peine de spécifier que Taptap nous a encore fait des frayeurs sur la route, avec un fusible de ventilation qui a sauté nous rappelant de sombres heures passées dans la péninsule Valdès. Mais bon, cette fois, ça l’a fait.


Nous nous sommes couchés bien décidés à arpenter au matin les pistes de la mythique randonnée du W (dont nous ne ferons qu’une partie). Nous constaterons cependant dans un premier temps que le réveil fut difficile à cause de la route effectuée de nuit. Pas grave, on a toute la journée devant nous. Deuxième hic, n’ayant pas payé, nous n’avons pas de ticket, et ces bougres de la CONAF (gardiens des parcs nationaux Chiliens) contrôlent les tickets à l’entrée du sentier. Comme vous le savez, nous sommes pleins de ressources, nous avons donc improvisé une randonnée insipide sur de sombres sentiers inondés habituellement empruntés par des jeeps. Pas grave, la solution pour faire la randonnée le lendemain était toute trouvée : y aller de nouveau hors des horaires des gardiens. Nous y sommes donc allés le lendemain à 6h pétantes, avec une météo étonnamment clémente pour la Patagonie : pas un seul nuage.


Au bout des 10km de marche, nous y voilà : le mirador de Torres Del Paine, l’un des points de vue les plus emblématiques de toute l’Amérique du sud presque que pour nous. Notre virée matinale, en plus d’avoir l’avantage de la gratuité, nous a permis d’éviter les hordes de touristes. Nous pouvons donc apprécier ce spectacle sans avoir l’impression d’être dans une attraction touristique de masse. Petite pensée pour Lucas qui se faisait charcuter le pied en direction-live à 300km de là.

Un des points de vue les plus beaux d'Amérique du Sud 

Sur le chemin du retour, nous nous rendons compte de la chance que nous avons eue d’y avoir été avant tout le monde en voyant le flot ininterrompu de touristes en sens inverse. Comble de la chance, lorsque nous sommes arrivés sur le parking, nous constatons que le temps s’est couvert et que les nuages doivent gâcher le spectacle de ceux qui sont arrivés en haut quelques heures avant nous. Bref, c’était une excellente journée (désolé Lucas).


A présent, nous laissons derrière nous les pintes à 5€ pour retrouver les bons vieux litres de Pilsen (bières bas de gammes) à 1,5€. En effet, nous retournons en Argentine tous ensemble, direction El Calafate, El Chalten, puis finalement Bariloche plus au nord. Cela présage beaucoup de kilomètres à avaler pour notre Taptap !


A la prochaine pour de nouvelles aventures.


Bolossement votre.


Les Villégiateurs.

9

Salut les boloss. On revient pour un autre article avec de nouvelles aventures hyper intenses ! Non, on rigole. On se fait chier comme des rats morts et on va vous expliquer pourquoi.


Nous vous avions quitté il y a une dizaine de jours avec comme objectif de retourner en Argentine pour aller à El Calafate et El Chalten. Mais tout ne s’est évidemment pas passé comme nous le souhaitions. Revenons quelques articles plus tôt où l’on vous expliquait la démarche alambiquée qui nous a permis de devenir les heureux presque propriétaires de Taptap : deux « poder » imbriqués, qui nous permettaient (normalement) de traverser les frontières sans stress. Cela s’est bien passé à trois reprises. Puis on est tombé sur Pedro, douanier consciencieux voulant à tout pris réaliser du bon travail dans la perspective de monter en grade au sein du Ministère de l’Intérieur, quitte à recaler nos cinq Villégiateurs à la frontière car « les doubles poder, c’est légal, mais nous on aime pas ça ». Nous avons depuis lors développé une certaine aversion envers les douaniers, surtout ceux qui font bien leur travail.


Mais les Villégiateurs ont plus d’un tour dans leur sac. Il y a d’autres frontières pas très loin sans aucun Pedro à l’horizon pour nous les casser. Deux heures de route, puis arrivée à l’autre entrée de l’Argentine, et on tombe sur Pedro II, qui avait comme par hasard reçu un appel de Pedro Ier lui indiquant qu’un groupe de séduisants français allait sûrement essayer de forcer le barrage à bord d’un véhicule tout-terrain nouvelle génération de 3,5T et d’une puissance extrême de 75ch. On a appris de ce fait que nos amis les douaniers ont eu la délicate intention d’enregistrer Taptap et son presque propriétaire dans la base de donnée argentine. Oui oui, Taptap le vieux tacot et Lucas l’éclopé sont fichés comme étrangers (très dangereux) en situation irrégulière en Amérique du Sud. On souhaite tous nos vœux de réussite à Pedro pour sa future fulgurante ascension au sein de l’administration argentine à force de travail acharné. Et on l’emmerde profondément au passage.


On nous explique donc que pour pouvoir rentrer en Argentine, il faut présenter un poder venant directement du propriétaire allemand d’origine. C’est après une énième entrée au Chili et une dizaine de tampons sur le passeport plus tard, que les Villégiateurs dépités se rendent compte de la tâche à venir : essayer de contacter le proprio allemand et attendre patiemment la réception du nouveau poder… Retour donc à Punta Arenas, ville que Lucas connaît dorénavant comme sa poche.


C’est maintenant qu’Alex M., jeune père de famille allemand et propriétaire théorique de Taptap rentre en jeux. On aurait pu être malchanceux sur ce coup-là, mais notre Alex s’est finalement révélé comme particulièrement dévoué à nous sortir de ce pétrin. En un peu moins d’une semaine, la paperasse a été faite, et le courrier envoyé. Plus qu’à attendre. Longtemps. Trop longtemps.


Si vous regardez la carte du Sud Chili, vous situerez une poignée de ville : Punta Arenas, Puerto Natales, et … c’est un peu tout. C’est dans cette zone que nous sommes bloqués. D’un point de vue touristique, l’extrême sud patagonien s’avère aussi dense qu’on puisse le penser : il y a Torres del Paine (fait, sauf pour Lucas évidement), la grotte du Milodon (fait deux fois, alors que c’est pas terrible), la fameuse Terre de Feu, que l’on peut arpenter seulement du côté chilien, c’est-à-dire où il y a le moins de choses à faire, et pour finir l’extrême sud du continent américain, autrement appelé Cap Froward (fait finalement deux fois aussi). Sur ce dernier endroit, notons tout de même l’ambition démesurée et inconsciente de Raph et Vincent, qui s’appétaient à partir pour un véritable périple de 7 jours de trekking sur un coup de tête. Ils auront finalement fait 3 heures de marche.


Parallèlement, l’ami Sebish, fier de prouver son indépendance à travers sa maîtrise incomplète de la langue espagnole, s’est décidé en moins d’une minute qu’il irait en stop au sud de l’Argentine pour quelques jours. Notre mascotte préférée a donc fait le tour d’El Calafate (ville très surcotée soit dit en passant) sous la pluie et en bus avant de revenir très rapidement vers ses meilleurs amis qu’il chérit tant. Il a eu le plaisir de passer trois nuits en tente sur un matelas percé sans avoir fait le Perito Moreno, seule et unique attraction du coin. Il ne veut pas l’avouer mais on lui a beaucoup manqué.


Vous le devinerez ainsi aisément : l’attente du courrier se fait longue, et nos pauvres Villégiateurs tournent en rond. Notons tout de même quelques jolis moments : l’observation d’un gang de dauphins nageant tranquillement en face de Taptap le soir tombant au bout du monde, ainsi qu’une mafia de « king pinguins » en terre de feu, occupés à rester stupidement debout en regardant le paysage.

ça reste quand même joli la Patagonie 

Jusqu’alors, nous avons vécu notre voyage à toute allure, toujours en mouvement et sujets au stress (non), nécessitant moult organisation (non) et motivation (ça oui par contre). A présent, nous avons appris à prendre notre temps, à contempler la nature autour de nous à sa juste valeur, et à accepter de ne rien prévoir pour le lendemain. De ce fait, nos journées types ressemblaient plus ou moins à ça :

- Lever 10-11h, après un demi-cadran de sommeil.

- Petit déjeuner tranquille, jusqu’à qu’on ai plus faim.

- Repos et digestion.

- Organisation de la journée (se résumait des fois à une boutique à faire ou un café à prendre).

- Repas du midi vers 15h, jusqu’à qu’on ai plus faim.

- Repos et digestion.

- Activité de la journée.

- Retour à Taptap en début de soirée. Repos et préparation à la future digestion.

- Repas du soir vers 22h, jusqu’à qu’on ai plus faim.

- Repos et digestion.

- Petit jeu de carte avant de dormir.

- Repos et digestion.

- Dodo pendant un petit demi-cadran.


Quelques petites nouvelles de Lucas : il n’a plus mal depuis quelques jours, et a même arrêté les médocs (sauf les vitamines car ça a le goût de bonbon). Notre infirme se targue à présent d’être supérieur à nous en termes de fonctionnalités : il peut courir plus vite que nous (sur deux mètres), et est capable d’allumer la lumière ou ouvrir les poubelles à distance à l’aide de ses béquilles. Le fleuron du transhumanisme dit-il.


Le courrier était censé arriver le 19 décembre (soit une belle attente d’une semaine et demi), mais c’était sans compter sur Didier Super, notre livreur DHL plus rapide que l’éclair, qui nous a rendu le bout de papier le plus précieux du monde sur le parking de l’hôpital trois jours en avance, pendant que Lucas réalisait son premier contrôle post-opératoire, le cœur battant et la sueur au front. Au termes de cette journée riche en activités charnières, nous avons le plaisir de vous annoncer les nouvelles suivantes :

- Le nouveau poder marche extrêmement bien. D’ailleurs, nous vous envoyons cet article depuis El Calafate, patelin situé en Argentine !! Les Villégiateurs sont soulagés.

- Le pied de Lucas pète la forme. D’ici une semaine et demi, notre éclopé va pouvoir marcher partout (maladroitement d’abord) telle une petite gazelle découvrant les joies du déplacement horizontal à volonté sans béquilles. Lucas est soulagé.

Que des bonnes nouvelles pour clôturer cette sombre période de notre voyage.


Nous vous souhaitons une journée des plus agréable. De notre côté, c’est l’heure du repos et de la digestion.

Paix et amour 

Exprimez toujours le boloss qui est en vous.


Les Villégiateurs.

10

Salouuuuuuuuuuuuute les boloss ! Comment va depuis le temps ? Bien ? Parce que nous c’est la pêche, la banane même ! Pour une fois, on ne prend pas trop de retard sur notre planning d’articles, car le dernier date d’une semaine (correction : finalement publié une semaine plus tard). Reprenons là où on vous a quittés : El Calafate, petite ville essentiellement connue pour son unique attraction, c’est-à-dire le Perito Moreno. Glacier le plus célèbre d’Amérique du Sud, de part sa taille et sa couleur.


Avant de vous jeter tels des animaux sur les photos ci-dessous, quelques petits chiffres rendant compte de l’immensité du machin froid (les Villégiateurs sont pédagogues) : le petit glacier s’étend seulement sur une surface équivalente à celle de la ville de Buenos Aires (c’est-à-dire beaucoup), et sa hauteur au bord de l’eau équivaut à celle de 38,674 Lucas mis bout-à-bout (soit 70m, vous pouvez maintenant calculer sa taille).

Impressionnant, n'est-ce pas ? 

En parlant de notre handicapé favori, celui-ci avait décidé, malgré ses béquilles et son pied bionique, de parcourir la quasi-intégralité du tour, dont la difficulté était indiquée comme « Challenger ». Malgré sa musculature impressionnante, notre Lucas en nage a tout de même avoué à demi-mot avoir « un peu mal aux épaules à force de monter les escaliers ». Il aura en effet monté l’équivalent de 27 étages à la force de ses bras. Applaudissements pour Lucas mesdames et messieurs.

Ce qui était particulièrement impressionnant lors de la visite du Perito Moreno, ce n'était pas seulement la couleur ou la taille du glacier, mais aussi les gigantesques morceaux de glace qui se détachaient de temps en temps du reste, dans un fracas assourdissant qui se répercutait dans la vallée, et créant ainsi de petits tsunamis dans le lac. Les petits bretons ne pouvaient pas s'empêcher de lâcher des "woah" à tous bouts de champ.

Bref, El Calafate c’est coché. Une bonne chose de faite. Depuis le temps qu’on en parle tiens. Destination suivante : El Chalten, ville sans aucun intérêt, se vantant tout de même d’être la capitale nationale du trekking ainsi que la ville la plus « jeune » d’Argentine (de par sa date de création et non de par sa population). Cependant, même si la ville n’est pas belle, le paysage l’environnant est tout simplement sublime. Les pics enneigés dépassent sporadiquement des collines, les nuages frôlent continuellement avec la neige, tout cela enjolivé par la lumière claire si spécifique à la Patagonie. C’est un magnifique panorama pour Lucas qui doit attendre ses copains qui font l’ascension des monts en question (il aura cependant fait une cascade pas trop loin à pied, ça progresse !)


Cette partie du voyage fut particulièrement sportive pour nos quatre Villégiateurs : levés 5h du matin et retour en milieu d’après-midi, le temps de parcourir 20-25km dans les montagnes. De plus, les températures là-haut étaient vraiment froides et les sportifs ne restèrent donc jamais longtemps aux sommets. Mais de toute façon, aucun regret étant donné que les points de vues étaient largement au rendez-vous. Et c’est un euphémisme. Les photos parlent d’elles-mêmes.

Enfin la vraie Patagonie 

El Calafate et El Chalten étant enfin fait, il est grand temps maintenant de quitter la Patagonie avec quelques semaines de retard. Direction Bariloche et sa fameuse route des 7 lacs. Seul inconvénient : plus de 2000km nous séparent de notre destination.


Sachez que Taptap roule à une vitesse maximale de 80km/h, et cela seulement dans le cas où le vent nous est favorable (c’est-à-dire de grosses bourrasques dans les fesses). Si le vent est contre nous (ce qui fut le cas tout du long car il vient continuellement du nord ou de l’ouest), Taptap à pleine balle arrive à atteindre la vitesse impressionnante de 60km/h. Pour ces 2000km, nous avons finalement enregistré une vitesse moyenne de 67km/h, ce qui correspond plus ou moins à 30h de route, et cela fait en deux jours seulement. Réveillés 5h, arrêtés 22h. Nom de dieu que c’est long bordel !

Petite pause du matin au bord du désert 

Mais Taptap ne nous a pas fait de caprices, et nous sommes arrivés en un seul et même morceau à Bariloche pour fêter dignement la Navidad (Noël pour les non-hispanophones). L’étape suivante fut de trouver un endroit où garer dignement notre beau Taptap chéri. Vous n’imaginez pas comment on a galéré. Il faut savoir que Bariloche est le cauchemar des « overlanders » (les voyageurs véhiculés) car un gang de détrousseurs de véhicules sévit dans toute la ville. Laisser sa voiture sans surveillance même 30 minutes est extrêmement risqué, et les témoignages des victimes pullulent sur les réseaux. Les Villégiateurs sont avertis. Et on ne va pas faire les choses à la légère pour protéger Taptap des méchants brigands.


Premier essai : le camping le plus proche de la ville, où nous laisserions Taptap pendant que nous dormons dans le centre dans un appartement réservé pour l’occasion. Seulement, ce camping est situé dans les collines, et on a bien cru l’heure Taptap arriver. Après avoir patiné sur les derniers mètres d’une pente extrêmement raide, nous avons eu la surprise de voir notre pauvre camping-car glisser en arrière le long de la pente, alors que Sebish mettait tout soin poids sur la pédale de frein. Heureusement, nous avons réussi à manœuvrer habilement le véhicule et avons fui ce chemin de l’enfer, le cœur battant et les aisselles moites.


Deuxième essai : un des seuls parkings sécurisé du centre. Seulement, la hauteur maximale d’entrée était de 2,6m. Aucune idée de la hauteur de notre Taptap, mais soit, les Villégiateurs n’ont pas froid aux yeux, et comme d’habitude « ça va passer crèèèème ». Bah non. On a fini par faire demi-tour après avoir éraflé le toit de Taptap. Ça nous apprendra encore une fois. On mérite des claques des fois quand même.


Troisième essai (et le bon) : le laisser aux bons soins des gars de la station-service où nous avions dormi la nuit précédente, et atteindre le centre en taxis. Mission réussie. Bien joué les Villégiateurs. Ça c’est fort !


Viennent à présent les préparatifs de Noël que nous attendons tous avec impatience. Chacun doit offrir un cadeau à un Villégiateur tiré au sort. Nous avons aussi prévu de faire un beau repas de Noël, mais vraisemblablement, tous les magasins de la ville sont fermés le 24 dans l’après-midi. Après avoir parcouru de long en large la ville (Lucas toujours à la traîne derrière), nous avons réussi à trouver un traiteur de seconde zone à la nourriture douteuse. Mais les Villégiateurs ont l’estomac solide, et c’est parti pour un repas gargantuesque, suivi d’un échange de cadeaux tous aussi puérils les uns que les autres (pistolets à Nerf, jeu de fléchettes et accessoires de châteaux de sable), avant de se joindre à un groupe de Français pour aller s’éclater en boîte ! Un Noël digne des plus grands.


Ainsi, en ce lendemain de soirée difficile, l’ensemble des Villégiateurs vous souhaitent de joyeuses fêtes de fin d’année. On se retrouve pour le prochain article en 2020.

JOYEUX NOEL A TOUS ! 

Cœur sur vous les boloss.


Les Villégiateurs fatigués.

11

Bien le bonsoir gentes dames et messieurs, ici les Villégiateurs pour vous conter de nouvelles aventures riches en moments joyeux, où le partage et la bienveillance règnent en maître.


Avant toute chose, petite précision pour le titre de l’article : Bariloche est reconnu comme étant une ville ayant abrité des nazis après la seconde guerre mondiale. On vous rassure, à part quelques croix gammées et des badges SS trouvés dans une vieille brocante, nous n’avons trouvé aucune trace d’un quelconque autocrate voulant nous porter préjudice.


Second aparté : nous tenons aussi à préciser que cette semaine et demi passée dans la région de Bariloche s’est tellement superbement passée qu’on est triste de ne pas avoir de galères à vous romancer dans cet article du blog. Mais malgré tout ça, il y a plein de belles choses à raconter et pleins de photos à montrer !


Dans le précédent article, nous vous avions rapidement évoqué un groupe de français que nous avions rencontré pour fêter Noël tous ensemble. Parmi ces français, nous avons particulièrement sympathisé avec Sarah et Fiona, deux gentilles ingénieures en Erasmus, avec qui nous aurons finalement passé la quasi-totalité de notre temps dans la région.


Maelle et Vincent ayant décidé de profiter d’un moment d’intimité de trois jours entre les deux fêtes pour célébrer leur un an de mariage, deux places se sont libérées au sein de notre bon vieux Taptap. Ni une ni deux, nous nous retrouvons avec deux nouvelles venues prêtes à découvrir les joies du road-trip et à affronter les éventuelles galères de notre tacot préféré.


Du côté des cinq zozos, nous avons préparé un bel itinéraire pas piqué des hannetons à travers la région des Bariloche. Au programme : ascension du point de vue Cerro Campanario en … téléphérique ! Eh oui, n’oublions pas que Lucas, à ce moment-là, était encore handicapé lourd, et que l’acte pourtant simplissime de marcher relevait encore du fantasme. Mais vous allez vous apercevoir au cours de l’article que les choses ont progressivement changé pour notre éclopé national. Ensuite, nous avons traversé le parc national Llao llao (se prononce chao chao, ne nous demandez pas pourquoi), incroyable archipel d’îles aux eaux étonnement transparentes constellé de beaux points de vues que nous enchaînions inlassablement, avant de camper sur la plage au bord d’un lac. Une magnifique journée, n’est-ce pas ?

Le lendemain, toutes les personnes valides sont parties en direction du Cerro Lopez pour avaler les 1300m de dénivelé annoncés. Ce qui s’annonçait comme une simple ballade de santé s’est avéré être un véritable parcours du combattant, et l’ascension du mont s’apparentait plus à de l’escalade, voire à de l’alpinisme extrême qu’à de la randonnée. Les quatre courageux n’ont finalement pas atteint le véritable sommet, faute de temps et de muscles, et ont retrouvé un Lucas confortablement installé sur son siège de camping à la plage. La journée s’est finie au bord du Lago Guttiérez, autour d’un bon verre de vin en face du soleil couchant.

N'est-ce pas beau ? 

Pour finir cette excursion de trois jours, quoi de mieux que d’une petite randonnée d’une bonne heure, avec à la clé une cascade et un point de vue sur la vallée ? Lucas, probablement frustré par sa patte folle, a prit la décision d’accompagner les autres, malgré son attelle et ses béquilles. Il a, certes, fini en nage, mais a enfin eu le plaisir de contempler un point de vue, non pas à travers des photos, mais par ses propres yeux.

Le début de la guérison 

Le lendemain, retour de Vincent et de Maelle, revenus chargés à blocs de leur petite escapade en amoureux.

Absolument pas lassés du paysage, les Villégiateurs retournèrent finalement aux mêmes endroits visités plus tôt pour bronzer gentiment sur la plage sous un soleil de plomb. Le régime à base d’UV aura eu raison du fragile épiderme de la plupart d’entre-nous. Les Villégiateurs sont brûlés au second degré, voire troisième pour le nez de Sebish.


Le jour suivant fut dédié aux tâches trop longtemps repoussées, c’est-à-dire donner un petit coup de neuf à Taptap, et ôter les points de suture du panard de Lucas. Le premier s’est très bien passé, un gros coup de ménage a été réalisé : stabilisation du moteur (il s’est avéré qu’il bougeait, pas très rassurant), refixation du garde-boue (il bougeait tellement qu’il semblait vouloir faire sa vie sur le bord de la route), changement d’une rotule (qui bougeait aussi, vous vous en doutez), et retention de la courroie de distribution (qui couinait, elle). Une belle facture de 120 € pour éviter un maximum de problèmes. On a sûrement bien fait, car Taptap ne nous a fait aucun caprice durant les 1500km suivants.


Parallèlement à la remise à neuf de Taptap, Lucas s’est aventuré à l’hôpital public tôt le matin, pour finalement observer qu’il était le numéro 254 sur la liste d’appel pour l’accueil. Une heure d’attente plus tard, le numéro 24 était appelé au guichet. Tant pis, direction l’hôpital privé, où le temps d’attente fut largement moindre. Les points de suture douloureusement retirés, Lucas pu profiter d’un pied quasi-fonctionnel : il n’avait presque plus mal. Ne restait plus que l’affreuse cicatrice suppurante à prendre soin. Nous avons donc le plaisir manifeste de vous annoncer le retour de Lucas, charismatique suprême leader (non), aux deux pieds fonctionnels. Malgré ça, il gardera une démarche de vieux canard boiteux pendant quelques temps. Et sa jambe gauche aux muscles atrophiés a besoin d’un bon coup de rééducation !


Le lendemain, jour de l’an, Lucas s’en est allé avec juste Fiona et Sarah au Cerro Tronador, plus grand volcan des environs, pendant que le reste de la troupe resteront aux alentours de la ville pour récupérer le linge propre. Vengeance personnelle ? Volonté de prouver son autonomie durement atteinte ses derniers temps ? Personne ne le saura, sauf la personne concernée qui s’est pavané auprès des copains du paysage incroyable qu’ils avaient tristement raté. Il risque de se retrouver bientôt avec une nouvelle fracture celui-là.

Parc national de Nahuel Huappi 

Place à présent aux festivités de la nouvelle année. On va pas vous faire de dessins, mais on l’a fêté comme il se doit,

Fort de cette journée fortes en rebondissements (non), c’était l’heure de dire au revoir à nos deux nouvelles compagnes de route qui s’en allaient vers d’autres horizons. Des adieux déchirants, auxquels larmes chaudes et maux de têtes se mélangèrent. Mais c’était sans compter sur notre charisme intarissable, qui les a poussé à revenir vers nous le jour suivant, afin de faire tous ensemble la fameuse route des 7 lacs.


Cette route majestueuse de 200km est composé de 7 lacs (d’où son nom évidemment) aux points de vues tous plus incroyables les uns que les autres. Le trajet a été effectué en deux jours ouvrés, ponctués d’innombrables baignades, et notamment un joli dodo au bord du superbe lac aux canetons. Le lendemain fut tout aussi impressionnant. La route est sinueuse au milieu de la vallée entourée de montagnes vertes, à la forêt luxuriante et aux lacs scintillants. Le terminus s’est fait à San Martin de Los Andes, point d’arrivée de ce petit road-trip, où nous avons quitté Sarah qui devait retourner à Bariloche, tandis que Fiona continuait avec nous jusqu’à Mendoza. Nous pouvons ainsi dire que la communauté des Villégiateurs s’est agrandie de deux nouveaux membres temporaires le temps d’une petite semaine et demi.

A la fin on s'habitue vous inquiétez pas 

Mais qu’est-ce que la communauté après tout ? Pour vous, c’est juste un groupe de 5 amis mais pour nous c’est beaucoup plus. La communauté c’est l’entraide, la bienveillance, mais surtout, surtout, le partage. Certaines mauvaises langues diront que ce partage est unilatéral (nous ne nommerons pas la personne concernée, mais son prénom commence par un V), mais du point de vue des autres c’est une force nécessaire et bienvenue. Quelques exemples concrets de la communauté :

- Lucas ne trouve pas son chargeur d’iPhone. « Vincent, est-ce que tu peux me passer ton chargeur stp ? »

- Raph n’a pas rempli sa batterie portable. « Vincent, est-ce que tu peux me passer ta batterie portable stp ? J’ai plus de batterie. »

- Lucas n’a plus de chaussettes propres et il pue des panards. « Vincent, est-ce que tu as une paire de chaussettes propres à dépanner stp ? »

- Sébish a perdu ses tongs il y a un moment déjà. Il emprunte donc celles de Lucas. Lucas emprunte celles de Raph. Raph emprunte celles de Vincent. Vincent marche pied nue à même le sol couvert de tessons de verres dans un sombre quartier douteux.


Vous voyez la force de la communauté ? C’est très inspirant pour nous, et nous pousse progressivement à nous affranchir du concept de possession individuelle, pour qu’à la fin, nous ne formions qu’un tout.


Bref, cet interlude fait, nous avons pris la route pour Mendoza. Au programme : réveil à 6h du matin deux fois de suite, et conduite dans un paysage désert où la température suffocante provoquait une sudation extrême de la part de nos Villégiateurs (sauf Maelle car c’est une fille).


Nous sommes donc à présent à Mendoza, prêt pour de nouvelles aventures dans un climat digne du Sahara. Le programme pour les prochains jours sera d’autres soins auprès de Taptap, et surtout quelques parcs naturels bien sympas, avant de continuer de monter vers Salta.


La décision de continuer en Bolivie a finalement été prise, malgré les risques extrêmes pour Taptap. Nous quitterons le plancher des vaches de l’Argentine pour monter en un minimum de temps à 4000m d’altitudes sur des routes toutes plus impraticables les unes des autres. Comme diront nos chers Villégiateurs : « ça passe crèèèème ».


Allez, on vous laisse sur ses belles paroles et on vous souhaite un agréable mois de janvier dans le froid. Nous il fait 30 degrés et on prend des mojitos en terrasse. Bref, ça pourrait être pire.


Bon vent, et bonne année les boloss !


Les Villégiateurs.

12

Holaaa, buenos dias todooos ! Como estas en la casa ? Y en Francia ? No es trop la calor ? Porqué nous aqui on crève de calor.


C’est reparti pour un nouvel épisode des Villégiateurs, et comme le précédent article, nous avons la surprise (mais surtout le plaisir) d’avoir eu un parcours sans embûches sur ces dix derniers jours. Au même titre qu’à Bariloche, les photos que vous verrez dans cet article sont relativement agréables pour les yeux (même sans l’appareil photo de Vincent). Bref, introduction faites, c’est parti ! Nous étions donc arrivés à Mendoza.


Nous serons resté finalement trois jours dans la région de Mendoza. A la base, l’objectif était de faire la route des Andes, c’est-à-dire un beau roadtrip d’une journée sur la magnifique piste qui mène au Chili, pour mater le célèbre Aconcagua, le mont le plus élevé d’Amérique du Sud. On l’a pas fait. Faute de temps, et un peu de motivation. On nous a dit que « c’était bien mais pas ouf », du coup on a tout de suite rayé la grosse montagne de la liste. De ce fait, nous avons un peu visité la ville, et surtout nous avons de nouveau bricolé Taptap. Vous vous posez sûrement la question suivante : « Mais, vous y passez quand même beaucoup de temps sur Taptap, non ? ». Oui. Trop. Mais étant à la fois notre mode de transport et notre hôtel, autant ne pas le négliger.


Le 8 janvier représente une date extrêmement importante aux yeux des Villégiateurs, car à 9h34 heure de Paris, notre belle Maëlle fête ses 24 bougies. Pour célébrer l’occasion, nous avons pris un camping avec grosse piscine, accompagné de gros assados à base de poisson et d’énormes pièces de bœuf. Qu’elle était contente la Maëlle. Surtout qu’elle a eu de jolis cadeaux : un bâton de randonnée pour son petit genou fragile de la part des Villégiateurs, et pleins de petites bêtises utiles de la part de Léa et Marine, deux autres françaises rencontrées quelques jours auparavant au détour d’un bar. Du camping, nous garderons tout de même les 200 pesos supplémentaires non prévus demandés pour rester la nuit un peu à travers de la gorge. Puisqu’ils ont eu l’intelligence de nous demander cette somme supplémentaire lorsque nous n’étions plus en état de conduire, nous n’avons eu d’autre choix que de payer la somme demandée. A cause de cet extra, l’hébergement pour cette nuit a été largement plus cher qu’un hôtel correct. Les Villégiateurs sont très mauvais en négociation. Sachez-le, mais n’en n’abusez pas s’il vous plaît.


Malgré un lendemain un poil difficile, direction Villa Union, petit village représentant un point de départ pour visiter les parcs naturels aux alentours à environ 500km de Mendoza. Même si une grande quantité de parcs naturels s’offraient à nous, nous avons choisis de ne faire que le parc naturel de Tampalaya, faute de temps et de motivation. Encore une fois, on nous a dit « c’est beau, mais vous allez voir la même chose en mieux à Salta au nord ». Encore deux pauvres destinations rayées précipitamment de la liste.


Nous retiendrons Tampalaya pour les points suivants : l’entrée était hors de prix, c’est quand même cool de pouvoir sortir la tête du toit du camion lorsqu’il conduit, et puis, c’était quand même vachement impressionnant. Comme vous pouvez le voir sur les photos, le parc naturel offre un véritable paysage digne du Far West américain, à base de cactus, de canyon et de pics errodés tenant debout par enchantement. C’était bien sympa.

Les Villégiateurs en mode badass 

Retour à Villa Union pour dormir, où nous apprenons qu’un petit festival (faisant néanmoins la fierté des habitants du coin) avait lieu à une soixantaine de kilomètres de là. Vous connaissez les Villégiateurs, n’est-ce pas ? A peine cette nouvelle apprise, nous avons conduit à toute berzingue au patelin voisin, excités à l’idée de passer une superbe soirée à se trémousser avec les locaux au rythme des musiques folkloriques du coin. La soirée a bien commencé, nous avons rencontré des locaux, avons bu quelques bières avec eux, avant de se diriger à l’entrée du festival … où nous apprenons par le mégaphone que l’évènement vient d’être annulé ……. Et devinez pourquoi ? Le gouverneur de la région est mort. Les Villégiateurs pleurent à chaude larmes. Ils passeront finalement la soirée à boire quelques bières tièdes sur un sombre trottoir du petit village à la mémoire de notre cher gouverneur.


Après cela, direction Salta :


Notre première halte sur le chemin a été la visite des ruines du peuple des Quilmes, tribu amérindienne que les espagnols ont gentillement (non) délogé de leurs terres. C’était sympa, mais il ne restait plus grand-chose de ce fameux village, mais il n’empêche que la vue des alentours était magnifique. Et puis y’avait des cactus. On aime bien les cactus.

Ce qu’il faut savoir également, c’est que ce peuple n’a pas laissé son héritage que dans ses ruines, puisque la tribu est passée à la postérité en donnant son nom à la bière la plus emblématique d’Argentine (plus par son prix que par son goût de flotte à l’eau). Il s’agissait donc d’un lieu qu’il nous tenait particulièrement à cœur de visiter.

Des cactus et des maisons cassées 

A la sortie des ruines, nous avons pris la route pour Salta. Le premier jour a consisté en une visite de la ville et des heures à ne rien faire sur la place centrale (on le fait très bien, ça). L’aventure s’est déroulée le lendemain, puisque nous avons arpenté les alentours avec une voiture de location, que nous avons nommé TipTip, bien plus à même que TapTap à sillonner les pistes accidentées de la « boucle sud ».

Repos à Salta 

Avec Sebish comme pilote, nous avons donc vu défiler les paysages par la fenêtre avec une diversité incroyable. Les photos que vous voyez ne sont prises qu’à quelques dizaines de kilomètres d’intervalle, et on jurerait avoir changé de pays. La boucle Sud de Salta est particulièrement réputée pour cette diversité. Nous avons d’abord commencé dans une vallée à la végétation exubérante, avant de monter progressivement en altitude, pour avoir finalement de magnifiques points de vue sur l’ensemble de la vallée, digne du décor du Seigneur des anneaux. Arrivés sur le plateau qui surplombe la région, l’herbe a laissé la place aux cactus, et l’environnement jusqu’ici vert et humide est devenu sec et rouge, orange, jaune, magenta de princesse, cyan véléda et même marron de cow-boy (nouvelles couleurs inventées sur le tas). Enfin bref, une cascade de couleurs dans un environnement aride sur le toit du monde. Impressionnant.

Salta, la région des microclimats 

Redescente ensuite de l’autre côté de la montagne, où nous avons traversé de petits villages agglutinés autour d’une rivière rendant les alentours fertiles et un peu moins inhospitaliers. La vraie Argentine des confins que l’on voulait voir.


Mais l’apothéose de la journée était en fin de parcours. Nous avons traversé un environnement que les mots ne suffisent pas à décrire. Chapeau à l’érosion pour nous permettre de contempler des paysages presque martiens, absolument uniques et spectaculaires.

On ne s'y habitue pas, c'est toujours aussi incroyable 

Arrivée à Cafayate en début de soirée, ville connue pour son vignoble et surtout pour sa fameuse boîte de nuit que nous n’arriverons finalement pas à trouver, avant de continuer le lendemain matin sur la deuxième partie de la boucle, une petite migraine à la tempe pour certains.


Et là, on pensait qu’on avait vu le plus beau. Que nenni. Les roches sont oranges vifs, les montagnes déchiquetées et la végétation totalement absente. Encore une fois, des photos valent mieux que des mots, même si celles-ci ne rendent pas justice à l’immensité des paysages.

Overdose de beaux paysages 

Retour à Salta pour notre dernière soirée en ville, avant de continuer encore au Nord pour atterrir en Bolivie. Il faut savoir que dans nordeste argentin (ça s’appelle comme ça, on l’a pas inventé) est très différent de ce que nous avions vu jusqu’alors. Pour nous, l’Argentine se résumait à une culture occidentale très présente, et nous n’étions pas vraiment dépaysés pour l’instant.


Dans ce fin fond de l’Argentine, où la culture est beaucoup plus d’influence andine, les habitants descendent plus des amérindiens que des européens. Les habitants n’ont plus la peau claire, mais mate. Les femmes vêtent plus souvent des habits traditionnels colorés que des vêtements à la mode. Bref, on ne pourra pas faire la liste de toutes les différences entre ces deux Argentines, mais les Villégiateurs sont heureux de voir quelque chose de vraiment différent. C’est sûr qu’après presque deux mois passés en Argentine, il était grand temps de changer d’air.


Nous laissons notre ami Sébastien aux pieds de la cordillère des Andes, où il pourra s’acclimater à son rythme à l’altitude élevée des plateaux boliviens, tandis que les quatre autres compères continuent leur route. Encore une fois, alors que nous montons progressivement dans les montagnes, la végétation disparaît, et le climat se fait plus froid. Nous décidons de faire une escale à Tilcara, où nous avions entendus qu’un festival se déroulait actuellement. Au final, nous sommes juste tombés sur un spectacle de marionnette contemporain (abstrait quoi), ainsi que sur un groupe de locaux qui jouaient dans un bar. Rien d’extraordinaire. Les Villégiateurs sont en manque de gros festivals. Nous avons cependant eu le plaisir de visiter de nouveaux des ruines d'antiques civilisations. Faible compensation, mais sympa tout de même.

Le retour de nos amis les Quilmes 

Le lendemain, nous continuons notre route dans les montagnes jusqu’à Humahuaca, ville sans intérêt, prisée cependant par les touristes pour la présence de la fameuse montagne aux 14 couleurs, située à 45min en 4x4. C’est en se rendant compte des difficultés pour respirer que nos chers bretons se rendent compte qu’ils sont assez plutôt haut en altitude : 4400m, soit juste 400m de moins que notre très cher Mont Blanc. Il va falloir cependant s’y habituer, car c’est quasiment l’altitude moyenne en Bolivie. Pour ce qui est de la montagne, nous avons été plutôt déçus. Le soleil n’était pas au rendez-vous, et la montagne aux 14 couleurs s’apparentait plus à celle aux 3 couleurs. Ce n’est pas dramatique car nous avons eu notre quota de paysages époustouflants. Les Villégiateurs ne partiront pas avec un mauvais souvenir du nord argentin.

La légendaire montagne aux 3 couleurs 

Nous poussons encore jusqu’à la frontière, perchés tout de même à 3500m d’altitude (ce qui semble plutôt bas pour les locaux), pour passer enfin la frontière bolivienne après quasiment deux mois passés en Argentine.


Ce que nous retiendrons de ce grand pays :

- la viande rouge, puisque la viande c’est quand même bon bordel,

- la variété des paysages (Nouvelle-Zélande + Suisse + Afghanistan + Patagonie + Sud de la France, fin bref y en a pour tous les goûts),

- le maté dans leur tasses et leurs pailles cheloues, qui n’est pas forcément apprécié par tous les Villégiateurs,

- la route 40, qu’on a finalement arpenté quasiment du début à la fin (soit 4500km tout de même),

- les argentins, qui sont quand même super sympas, et qui savent bien faire la fête (on n’égalera tout de même pas les Villégiateurs).


Encore une fois, la liste est longue et on va préférer arrêter-là avant d’avoir envie de rester dans ce pays. Direction donc la Bolivie, prêts pour éprouver Taptap dans les montées à 20 %.


Nous vous souhaitons une agréable continuation. Restez boloss jusqu’à la moelle.


On vous aime bien.


Les Villégiateurs.

13

Hola todoooos ! Bien ou bien ? Nous, toujours la pêche. C’est l’heure de ressortir le pop-corn et de vous installer confortablement dans votre siège, car il nous est enfin arrivé quelques péripéties croustillantes. Bref, les vrais Villégiateurs sont de retours, et cet article sera folklorique. Nous vous avions quitté à la frontière bolivienne une dizaine de jours auparavant.


Aaaah la Bolivie. Enfin nous changeons de pays. Depuis le temps qu’on était en Argentine ! Comme dit dans le précédent article, les coutumes sont extrêmement différentes des autres pays visités auparavant. On sent enfin la vraie Amérique du Sud indigène tel qu’on peut se l’imaginer à travers les reportages : la plupart des femmes âgées sont habillées selon les tenues traditionnelles, tous les hommes mâchent les fameuses feuilles de coca à longueur de journée et les rues sont beaucoup plus bondées et animées. Bref, nous sommes dépaysés et ravis de découvrir de nouvelles cultures.


Pour nos quatre Villégiateurs (l’ami Sebish montant la Cordillère à son rythme derrière nous), la première étape se fera à Tupiza, grand village très typique non loin de la frontière bolivienne. Nous séjournerons deux jours chez Mario, local adorable qui nous a fièrement fait visiter sa petite brasserie et son village. Ici, les gens ne se déplacent pas en voiture, mais en Tuk-tuk ! Petite nostalgie des pays asiatiques que certains ont déjà fait. Histoire de changer un peu, nos quatre compères ont décidé de prendre une petite excursion à dos de canasson dans le canyon des incas. Les paysages ressemblent particulièrement à ceux de Salta, mais c’est toujours un régal pour nos mirettes assoiffées de découvertes. On retiendra notamment le cheval de Maelle, très peureux et plutôt impétueux, contrairement à celui de Lucas, qui s’avère être le quintuple champion de la région. Dans le même registre, mention spéciale aux deux autres français rencontrés sur la route, qui étaient littéralement en position latérale de sécurité à cause du mal des montagnes. Nous sommes vraiment quatre guerrieros boliviens, habitués avant l’heure à l’altitude élevée de la Cordillère (3 à 4000m s’il vous plaît).

Un beau coin  pour dormir, et de magnifiques cow-boys

Viens maintenant la partie tant attendue, celle où les Villégiateurs ne faisaient pas du tout les malins à côté d’un Taptap capricieux. Car oui, qui dit merdes, dit Taptap.


La prochaine étape du voyage était Uyuni, ville qui s’avérera immonde, mais qui a cependant l’intérêt d’être le camp de base pour visiter l’incroyable désert de sel et le Sud-Lipez. Cependant, entre Tupiza et Uyuni, il y a environ 1500m de dénivelés plutôt raides, chose que Taptap n’a encore jamais essayé. On aurait dû anticiper…


La première partie du trajet se passe sans accrocs (car c’est plat bien évidemment). Les Villégiateurs sont contents et discutent gaiement de choses et d’autres (sans grands intérêts comme toujours). Jusqu’à que la montée commence. On rétrograde Taptap en 4e, puis en 3e, et jusqu’en 2e, le moteur à pleine balle sur des pentes à 15 %. Seulement, voilà. Taptap ne supporte pas hyper bien la chaleur (origine allemande oblige). Après seulement 1,5km de montée, les Villégiateurs voient l’indicateur de température dépasser les 90°C. « Ohoh, ça sent mauvais ça ». Arrêt sur le bas côté, le temps de voir le dernier litre de liquide de refroidissement gerber du moteur et s’écouler sur la route. Le trajet va être long.


Nous décidons donc de refaire la même stratégie que lors de la péninsule Valdès (qui nous a bien réussi, rappelons-le) : mettre du nouveau liquide de refroidissement (normal puisqu’il y en a plus), attendre 30 minutes que le moteur refroidisse un peu, puis repartir à toute berzingue pour parcourir l’incroyable distance de 1 (voire 2) kilomètres.


10 heures plus tard, nos quatre courageux guerrieros sont au bout du rouleau, n’ont plus d’eau, et remettent même en question leur misérable existence. Ils ont parcouru 17 kilomètres de montée continue, ce qui représente à peine 30 % du dénivelé total. A savoir, Taptap est perdu au beau milieu de nulle part, sur une route en pleine montagne avec des virages en épingles, parcourus par un maximum de 4 voitures par heures. A ce moment-là, les méninges ne fonctionnent pas forcément très bien, et le début de panique empêche toute prise de décision censée. Par exemple : vouloir aller chercher un mécano dans le village le plus proche, en faisant du stop dans un sens, puis dans l’autre, avant de sortir des canettes car de toute façon la vie c’est de la merde.


Dans le même temps, Vincent le mécano sous antibiotiques avec 40 de fièvres bricole courageusement le moteur pour forcer tous les ventilateurs à fond pour refroidir plus efficacement le moteur. Ce n’est pas suffisant. Vincent rejoint Raph et Lucas au bord de la route pour boire une canette. Sachez aussi qu’à partir d’une certaine altitude, le moteur n’a plus besoin d’atteindre les 100°C pour bouillir. Eh oui, car on roule avec de l’eau en tant que liquide de refroidissement (aucun sens de l’anticipation). A partir de 80°C, l’eau boue et s’évade du moteur. Les Villégiateurs sont voués à passer leur vie à côté d’un Taptap non fonctionnel, en plein milieu du désert bolivien.

Oh hé, y a quelqu'un ?? 

C’était sans compter sur José.


Comment introduire notre sauveur ? Qui s’avérera être l’antagoniste principal de notre voyage en partant d’Uyuni. Vous découvrirez pourquoi.


José est un mécano bolivien possédant plus de corne sur ses doigts que nos 5 villégiateurs réunis. On s’explique : il a branché directement les ventilos sur la batterie avec ses mains, en tressant le cuivre qui faisait des étincelles. Il faut croire qu’il est plutôt bien protégé et que la corne est un parfait isolant, car il n’a pas bronché une seule fois.

Il nous a aussi appris à conduire sur ces routes avec TapTap, c’est-à-dire de rester bas dans les tours pour que le liquide ne gerbe pas comme à son habitude.

On le retrouve à Uyuni le lendemain, pour pouvoir réparer ce qui n’allait pas. Uyuni est une ville ne possédant pas de rigole ou d’égouts pour évacuer l’eau de pluie, et qui possède des routes de terre avec des culs de poules absolument gigantesques. On soupçonne d’ailleurs que certaines eaux soient là depuis plusieurs mois. TapTap vaillant guerrier arrivera tout de même à se faufiler jusqu’au garage sans s’embourber.

Aaaah Uyuni, que lindaaa 

Comme dit précédemment, Uyuni est une ville laide, aux rues laides et accompagnées de maisons laides mais elle possède de nombreuses agences pour visiter les alentours. C’est en discutant avec José que celui-ci se propose pour nous faire un tour privé de 3 jours au cœur du Sur-Lipez et du Salar d’Uyuni. Banco. Le prix est très discutable, car beaucoup trop élevé pour nos aventureux, mais après tout il nous a sauvé la vie. Les Villégiateurs sont généreux. Après coup, ils n’auraient pas dû.


C’est donc parti pour trois jours au paradis. Comme d’habitude, des photos valent mieux que des mots. Départ donc le premier jour en direction du Sur-Lipez, montant ainsi progressivement en altitude (jusqu’à 5000m mesdames et messieurs, soit plus haut que le Mont-Blanc!). Les paysages là-haut sont lunaires, des lagons couverts de flamands roses côtoient les sommets enneigés, et quelques lamas survivent tant bien que mal au milieu de ce no-man’s land.

Plus dépaysant tu meurs 

Cependant, à la fin du premier soir, le temps se fait de plus en plus capricieux. José nous apprend qu’il sera impossible de monter plus haut, au risque de mourir tout simplement. Nos supplications à base de « ça passe crèèème » n’auront pas eu raison de José, qui nous a programmé un deuxième jour plus bas en altitude, mais tout aussi grandiose. A cette altitude, fini les sommets enneigés, et bonjour les paysages du far-west, arides et secs. Ça aura eu le mérite d’ajouter de la diversité dans ce petit périple.

Encore un air d'Arizona 

Retour à Uyuni, puis direction le fameux, le grand, le légendaire Salar. Nous aurons même la chance de dormir dans un hôtel de sel : ici, pas besoin de faire le tour de la cuisine pour trouver de quoi relever son plat, il y a du sel dans la table, dans les murs, sur le sol, sur les chaises, bref de quoi se faire de beaux calculs rénaux ! Nous aurons la grande chance de pouvoir admirer le coucher de soleil sur le Salar, sur la partie où une fine pellicule d’eau recouvre le sel et voir ainsi le paysage se refléter à même le sol.


Le lendemain, retour au Salar, pour atteindre cette fois une partie du désert sans eau. Ici, le paysage semble infini. En effet, le Salar fait environ la moitié de la superficie de notre bonne vieille Bretagne adorée.

Le légendaire Salar d'Uyuni

Retour ensuite à Uyuni, pour laisser Taptap aux bons soins de José (hahahahahaha). Vous verrez finalement qu’on aurait pas dû. Bref, de notre côté, on part à Potosi pour quelques jours.


Potosi est connue pour avoir été une des villes les plus riches du monde, à l’époque coloniale où les espagnols vidaient la montagne d’à côté de tout son argent. A savoir qu’à une période, la ville était aussi peuplée que Paris. Mais c’était il y a longtemps. Aujourd’hui, ces mines représentent pour les habitants le seul moyen de subvenir à leurs besoins. Sauf qu’il n’y a presque plus d’argent, seulement du zinc et du nickel, et surtout des tonnes de monoxyde de carbone et d'arsenic dans l'air. Et les conditions de travail sont rudes, très rudes. Nous avons ainsi profité de notre passage dans la ville pour faire une petite excursion dans les mines. Le meilleur moment fut quand on a fait pété un bâton de dynamite après avoir décampé à toute berzingue.

De vrais mineurs 

Retour à Uyuni, et donc le moment pour nous de faire le point avec José. Il a changé les suspensions. Merci, c’est sympa mais c’était pas indispensable. Il a aussi changé le thermostat et le radiateur, en pensant que c’était la cause du gerbage de liquide de refroidissement. Bon, y a intérêt que ça marche cette fois. On teste avec lui (car il ne l'avait pas fait avant). On allume le moteur, on fait le fait chauffer afin de vérifier ses bons dires, et là, surprise ! Taptap nous gerbe deux bons gros litres d’eau au sol sans que les ventilateurs ne daignent s'activer. JOSEEEEEEE ? T’ÉTAIS PAS CENSÉ RÉGLER LE PROBLÈME NORMALEMENT ?. « Ah non mais je suis juste mécano, pas électricien. Ça j’y comprends rien. Venez, je vous emmène chez un ami électricien. C’est un peu cher mais il fait du bon boulot ». Ce dernier nous dit qu’il faut dégager tout le panneau de bord de Taptap pour atteindre les fils électriques qui commandent les ventilos. Pas question. Tant pis, José les branches directement à la batterie pour qu’ils marchent à pleine balle. Mais d’abord, faut payer José. José, qui n’a absolument pas réparé le problème, et qui a le culot de nous faire payer 450€ de frais de réparation. Sincèrement, c’était la première fois que tous les Villégiateurs avaient des envies de meurtre contre un local. On s’est retenu, et on est parti la nuit tombante.


On a fait 50m. Taptap a directement gerbé le liquide de refroidissement. Et pourquoi ? Parce que ce c****** de José a branché ces p****** de ventilos à l’envers ! Au lieu d’aérer le moteur, les ventilos repoussaient l’air chaud à l’intérieur. Heureusement, Vincent le mécano (qui est toujours à 40 de fièvres soit dit en passant) arrange ça en deux coups de tournevis. Nous rejoindrons La Paz le lendemain sans soucis, avec les ventilateurs à fond la banane pour refroidir un maximum notre Taptap.


Pendant ce temps-là, l’ami Sebish a décidé d’aller découvrir la ville de Sucre, qui est soit disant la plus belle et la plus typique de Bolivie. Il s’avère qu’elle représente un intérêt pour ceux qui sont férus d’architecture mais en dehors de ça, ce n’est absolument pas transcendant et il a donc gagné un voyage de 12h de bus pour rejoindre ses amis. L’air rentrait dans le bus car les vitres ne fermaient pas correctement. Bien évidemment, le mot anticipation est de rigueur et c’est donc sans manteau, sac de couchage ou pull (resté dans le coffre du bus bien évidemment) que se sont écoulés 12h digne d’un froid polaire.


Arrivée finale donc à La Paz, à 600km de José l’arnaqueur. L’occasion pour les Villégiateurs de décompresser tranquillement dans les rues (bars) de la ville après quelques jours sous tension. Nous sommes d’ailleurs arrivés de nuit, et avons pu apprécier la ville et la vallée illuminée. Ici, tout est vertical. La ville est perchée sur les flans de la vallée, le cœur étant constitué de quelques gros buildings pas très jolis, et le reste de maisons en brique rouge. Nous avons pris un hostel dans le centre offrant sur son roof-top une vue magnifique de la ville. D’ailleurs, c’est de là qu’on écrit actuellement cet article !

La Bolivie pure et dure 

Nous continuons donc de profiter de la ville. Vincent et Sébish iront même faire un tour du côté de Taptap garé à la périphérie de la ville pour voir d’où vient le problème des ventilateurs. Résultat ? Tout marche extrêmement bien. Il fallait juste bien refaire les branchements et remplacer l’eau qui boue à 80°C par un vrai liquide de refroidissement qui gerbe à 120°C. Problème résolu. Encore merci à José qui a voulu nous faire démonter tout le panneau de bord pour un problème inexistant. Les Villégiateurs sont soulagés de ne plus avoir à conduire avec un œil fixé sur l’indicateur de température.


Sur ces beaux mots, nous vous laissons. Ici c’est samedi soir, et les Villégiateurs comptent bien montrer aux boliviens que les français savent aussi bien faire la fête !


Départ de la Paz mardi prochain pour aller en direction du grand et beau lac Titicaca !


La bise sur le front les boloss.


On vous kiff.


Les Villégiateurs chauds bouillants pour passer une bonne soirée.

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Salut les bolossss !!! Ca va faire 3 semaines que l’on a pas écrit d’article étant donné qu’on avait juste une flemme immense. Il faut dire qu’en ce moment, on est vraiment très mais alors très doués pour remettre l’ensemble de nos responsabilités (si on peut appeler ça comme ça) à plus tard.


BREF ! On vous avait quitté lors du dernier article à la Paz. La capitale de la Bolivie recèle de trésors mais celui qui nous aura le plus plu restera le téléphérique qui offre une vue panoramique sur toute la ville. Nous avons également pu observer un match de catch aux effets spéciaux plus que douteux (une main tenant un fumigène sortait de deux marche d’escalier pour donner plus de peps lors de l’entrée des artistes). Mais l’activité favorite de cette escapade restera la descente de la route de la mort à vélo.

Moments d’histoire : Cette route, construite dans les années 1930-1940 longue de 35km environ longe un précipice allant de 3m jusqu’à 500m sur une largeur d’un camion. Elle a été empruntée pendant 60 ans et 200 personnes y mourraient chaque année. Aujourd’hui, elle ne peut plus être fréquentée par ces derniers et l’activité touristique principale consiste à la descendre en vélo. Tout le monde à fond les ballons (sauf Maëlle).

Les survivants de la route de la mort

Quelques petites frayeurs tout au long de la descente mais aucun incident, si ce n’est la pédale du vélo de Vincent qui a décidé de se faire la malle sans prévenir au milieu de la descente ainsi que le pneu de Raph qui a crevé. Après une bière et un tee-shirt pour fêter notre survie, on dit au revoir à nos copains et on part pour le lac Titicaca (on doit le prononcer Titirara selon les coutumes locales sous peine de châtiments corporels violents).


On aura connu beaucoup de situations (joie et galère) avec notre cher et tendre destrier, mais on avait encore jamais prévu de le mettre sur une barque de type minable pour une traversée de 15 minutes. La barque avait une largeur à peine supérieure à celle de TapTap et tanguait à tel point que Lucas préférait fermer les yeux que de voir TapTap plonger au fond du lac et rejoindre les mystérieux trésors incas. On en est également venu à un point où on se demandait si il ne valait pas mieux finir la traversée à la nage pour assurer notre survie. Au final, comme d’habitude « ça passe crèèèèèèème » et on arrive sains et saufs à Copacabana, dernière étape bolivienne au bord du lac Titicaca.

On voit pas mais ça tangue grave 

On restera un seul jour pour faire une excursion sur l’Isla del Sol, soit île du Soleil, sur laquelle nous avons eu un temps digne de la Bretagne (à savoir pluie diluvienne sur l’ensemble des Villégiateurs). Le combo « marche irrégulières et hautes jusqu’aux genoux » plus « marcher à 4 000m d’altitude après 1h30 de bateau et une petite gueule de bois » aura eu raison de certains de nos Villégiateurs. Malgré tout, nous en sommes sortis encore une fois indemnes, et avons même pu profiter d’une fin d’excursion suffisamment dégagée pour prendre de jolis petits clichés à mettre sur le blog, et certains en ont même profité pour piquer une tête dans le lac.

Au final ça s'est dégagé

Départ l’après-midi même pour le Pérou avec comme première étape Puno. Arrivant à la douane, on leur demande s'il est possible de vendre TapTap dans ce pays et ceux-ci nous répondent que ça leur paraît compliqué car c’est un véhicule de tourisme sur lequel nous ne payons pas d’impôts. Pas de problèmes, on pense juste qu’ils ne connaissent pas le principe du poder en cascade. Dans tous les cas, on compte le faire, « ça passera crèèèème ».


Vous vous rappelez de la description élogieuse que nous avions faite de la ville d’Uyuni ? Et bien Puno, c’est la même chose, en plus coloré, en plus peuplé, mais ça reste une ville toujours aussi laide. Cependant, Puno est le camp de base pour visiter les îles flottantes du lac Titirara. On s’y rend donc avec un grand plaisir pour tomber sur un attrape-touriste très authentique. Au programme : Chants de bienvenue en Quechua (langue des incas), et surtout passage obligé à la petite boutique de souvenirs (bien trop chère : Bracelet de type scoubidou à un prix de 5€. Vous devinerez par vous même qui en a acheté un, son prénom commence par un L).

Aaah les bons vieux touristes 

Au vu du temps imparti, les Villégiateurs discutent. Deux possibilités se proposent à nous : soit aller à Arequipa, ville coloniale sympatoche pas très loin du canyon del Colca, soit aller à Cusco pour aller faire le Machu Pichu. Raph et Séb préfèrent aller directement à Cusco et réaliser le trek du Salkantay. Ce parcours du combattant se déroule en cinq jours et finit par l’ascension du Machu Pichu. Cependant, vu le temps imparti, il leur sera impossible de retourner à Arequipa pour faire le canyon del Colca. De l’autre côté, Vincent, Maëlle et Lucas partent pour cette ville dans le but de visiter le canyon et rejoindre plus tard les deux zigotos à Cusco. En synchronisant bien les deux groupes, nos cinq Villégiateurs auront le plaisir de se retrouver le même jour au Machu Picchu. De ce fait, les cinq copains se séparent pour une durée d’une semaine.


Commençons d’abord par le couple accompagné du bébé Lucas. Arrivée à Arequipa après une journée de Taptap dans les montagnes et une soirée à klaxonner sur les locaux qui roulent absolument n’importe comment. Au programme : d’abord, visite de la ville. On aura pu se balader dans l’ancien couvent de la ville, qui s’apparente plus à une prison dorée qu’autre chose (jusqu’en 1970, les nones n’avaient pas le droit de sortir du couvent de leur vie, que ce soit pour aller voir le médecin ou leur famille). A force de ballade, on s’est finalement rendus compte que les patrimoines architecturaux des villes ne nous excitaient pas tant que ça. On a fini au bar, où nous avons retrouvé nos amis belges que nous avons rencontré à La Paz, et qui nous suivrons jusqu’à la fin de Cuzco.


Cependant, un élément notable est arrivé à Arequipa. Vous vous souvenez de l’ami Vincent qui avait retrouvé son appareil photo mouillé dans Taptap trois mois plus tôt ? Eh bien, la roue a tourné, car notre persevérant Vincent a enfin trouvé chaussure à son pied parmi les commerçants péruviens. Eh oui, notre photographe préféré est revenu ! A présent, vous aurez le plaisir de contempler de vraies belles photos dignes des Villégiateurs.


Bref, le lendemain, départ vers le canyon del Colca. Ce canyon est tout simplement le plus grand du monde (au-dessus du grand canyon aux states). On l’a vu, et on l’aura senti. En effet, on s’est engagé sur un petit trek de deux jours, où la première partie consistait en une descente interminable au fond du ravin (les genoux auront pris cher), et où la deuxième partie consistait en la remontée extrêmement physique jusqu’au village de départ. Au total : 1200m de dénivelé en l’espace de trois heures. Nos trois Villégiateurs sont exténués. Surtout Lucas qui avait fait nuit blanche le jour du départ. Malgré l’aspect physique de l’expédition, les paysages étaient tout bonnement grandioses. Voir les condors survoler doucement l’immense ravin aura ravi les yeux de nos Villégiateurs fatigués. Retour à Arequipa pour prendre un bus pour Cusco et rejoindre les deux copains. A la base, le plan était différent, car les trois compères motivés voulaient enchaîner avec l’ascension du volcan de 6000m à côté d’Arequipa. Évidemment, ce projet est tombé à l’eau très rapidement. Les Villégiateurs ont peu de muscle, autant les préserver.

On retrouve les belles photos de Vincent le photographe 

Pendant ce temps, à 350km de là, du côté de Sébastien et Raphaël...


Étant séparés de TapTap, il nous a fallu prendre un bus pour rejoindre la fameuse ville de Cusco. Budget économique oblige, on prend le moins cher, dans lequel on nous dit qu’il nous faudra 6h pour rejoindre la ville. On était les deux seuls gringos du bus, dans lequel brouhaha, locaux mécontents et embourbement du bus dans un très sombre patelin auront rythmé ce (trop) long voyage.


Arrivés à minuit sous la pluie, on prend un taxi qui nous aura coûté le même prix que le bus et qui ne nous dépose pas à la bonne adresse de notre auberge. 5 minutes de marche oblige sous une pluie torrentielle puis négociation avec le mec à l’extérieur car évidemment, on a rien réservé à l’avance (l’anticipation reste l’une des valeurs que nous mettons le plus en avant vous l’aurez compris).


Apprenant de nos erreurs, on se rend donc dans un tour pour pouvoir réaliser le Salkantay avec un guide. Il faut savoir qu’au vu des conditions climatiques difficiles (éboulements, pluie, brouillard et j’en passe), plus de la moitié des agences de la ville auront annulé le départ de ce trek, mais pas la nôtre. Départ prévu le lundi à 4h. Ça, c’est ce que l’on croyait car on avait pas lu le petit billet qu’il nous avait donné, c’était départ 5h. On a donc attendu une heure dans le froid au milieu de la place, tout seuls, en nous maudissant de ne pas pouvoir être en position horizontale et sous une couette.


On finit par rejoindre nos compagnons de treks, et c’est après 4h de trajet en bus au bord de précipices que l’on préfère voir dans les films que nous arrivons enfin au début de notre pèlerinage de 5 jours.


Le premier jour est une mise en jambe avec un programme de 3h de marche avant d’arriver au camp de base. On mange, puis pour ceux qui le souhaitent (c’est-à-dire tout le monde), il est possible de monter au lac Humantay. Le guide nous explique que lorsque l’on arrive à la cabane, on aura fait la moitié du chemin et c’est donc extrêmement confiants que nos deux compères se lancent dans cette ascension. C’est après 10 mètres de montée que l’on se rend compte que c’est pas si simple que ça et que l’on comprend pourquoi 300 mètres de dénivelé pour une distance de 1,7km prend quand même 1 heure à monter … Ce lac situé à plus de 4 300 mètres d’altitude vaut tout de même le détour.


Deuxième jour, départ pour le chemin du Salkantay, avec pour point culminant le passage à plus de 4 600 mètres d’altitude. Départ à 6h dans le brouillard, pour arriver vers 9h toujours dans le brouillard de la montagne. On voit pas loin mais ce qu’e l'on voit ressemble à la vallée du seigneur des anneaux et on reste bouche bée devant ce paysage. En haut, le guide nous explique les différentes significations pour les incas ainsi que Pachamama (mère nature en Inca). SAUF QU’ON CAILLE !!! C’est intéressant mais tout le monde n’a que deux idées en têtes : manger et descendre pour se réchauffer. C’est donc après plus de 30 minutes d’explications à se cailler les miches que l’on peut reprendre, car il nous reste encore 2h de marche avant le déjeuner. Mention spéciale à l’ami Sebish qui décida juste avant d’arriver de déraper sur un cailloux pour poser ses fesses dans la rivière. C’est froid ! Et humide ! Et peu agréable quand on peut pas se changer !


On finit par arriver à notre nouveau campement sur lequel on se précipite pour prendre une bière fraîche. Le guide nous explique également que pour le troisième jour, on va devoir porter nos sacs car les ânes (qui sont supposés les porter) ne peuvent pas emprunter les chemins que nous emprunterons le lendemain.


C’est donc un nouveau réveil aux aurores qui nous attend avec comme objectif principal de rejoindre notre prochain campement à 15km de là. La marche n’a pas eu grand intérêt malgré un paysage ressemblant à celui de la route de la mort sauf sur certains points. On a eu le plaisir de passer 3 éboulements de terrains avec nos sacs et c’est là qu’on a compris pourquoi les ânes ne pouvaient pas passer. On se débrouille pour passer tant bien que mal à la queue leu leu en faisant bien attention où l’on met les pieds pour éviter de se retrouver en contrebas emportés par la rivière au courant déchaîné. On finit la journée par des eaux thermales allant jusqu’à 41° ! Un bonheur !!!

On ne se lassera jamais des lacs  

L’avant dernier jour on a décidé de squizzer 10km de marche pour faire une tyrolienne au dessus de la vallée du Machu Picchu. On a pu faire 4 tyroliennes (au départ des plus loufoques : cochon pendu & superman) et un pont suspendu. On a malheureusement pas de photos de ce moments mais les sensations et le paysages étaient à nouveau au rendez-vous.


Le dernier jour consiste à monter le Machu Picchu dans lequel nous avons retrouvé nos 3 autres copains. Les explications du guide ayant un accent anglais plus que douteux sont très dures à suivre après 4 jours d’efforts intenses. De plus, la brume a décidé de s’inviter au dessus de la vallée et du temple du soleil. Nos deux chanceux du Salkantay ont pu voir un tant soit peu cette merveille mais pour les autres, la brume était déjà là et ils ne l’ont que peu vu.

Aucun commentaire 

Revenons à présent au trouple (alias Vincent et Maëlle + Lucas), quelques jours plus tôt …


Arrivée donc à Cuzco pour les trois autres compères ainsi que nos amis belges. Première étape de notre séjour : récupérer du bus de « nuit » (personne n’a bien dormi). Ensuite, prise de l’excursion pour le lendemain dans la sombre agence de l’hôtel pour aller au Machu Picchu.


La particularité de notre agence pour aller au Machu Picchu fut sa capacité d’organisation absolument exceptionnelle (non). Nous allons nous coucher pour partir à une certaine heure le lendemain dans un lieu encore inconnu. Le destin nous aura été favorable car nous trouvons notre bus qui nous emmènera au Machu Picchu par pur hasard.


Dans la même veine, le chauffeur de bus nous déposera sur une piste à une certaine distance du Machu Picchu. A priori, il y a un restaurant au courant de notre arrivée sur la route (d’après ce que l’on a compris), et un gars nous attend à Agua Caliente (camp de base pour monter le Machu Picchu le lendemain). Etant généralement habitués aux approximations et aux imprévus, nous avons pu trouver de quoi nous restaurer (il nous attendait vraiment), et après maintes recherches, nous avons retrouvé notre interlocuteur à Agua Caliente.


Le lendemain, ascension du Machu Pichu !! Incroyable, une des 7 merveilles du monde, la grande et magnifique ruine inca perchée sur sa colline ! Sauf qu’on a RIEN vu !! Putains de nuages ! Après tant d’efforts pour atteindre ce haut lieu inca, tout ce qu’on voit, c’est de la brûme ! On a payé 100€ pour ça ? Non mais vous déconnez ! Puis on en parle de la quantité astronomique de touristes ? Pas moyen d’être tranquille ! Et notre guide ? On comprenait rien à ce qu’il disait !


Vous comprendrez, certains Villégiateurs (notamment celui qui écrit ses lignes) sont légèrement remontés. C’est clair que le temps ne se fait pas beau sur commande, mais les infrastructures autour du Machu Picchu ne sont pas dignes d’un lieu comme celui-là. Ça pousse à se demander où vont les 50€ d’entrée sur le site.

On a eu moins de chance que les deux autres 

Breeeeeeef. Malgré tout ça, on retrouve nos copains une fois à Cuzco. Notre grande passion pour l’architecture coloniale et inca nous a poussé a réalisé une seule ballade autour de la ville en l’espace de quatre jours.

La ville légendaire de Cuzco 

Notons notamment le pétage de plomb de Lucas, qui, passant devant un salon de tatouage/piercing, décide de façon absolument spontanée et inattendue d’aller se faire percer l’oreille droite. C’est en sortant du salon qu’il apprendra que se faire percer l’oreille droite, en tant qu’homme, montre son appartenance à une certaine orientation sexuelle. Il retourna à ce même salon le lendemain poser un piercing sur l’autre oreille.


Toujours mué par une motivation invraisemblable, ce même garçon ira se faire tatouer le jour suivant avec Maëlle. Apparemment, il en veut encore.

La tattoo mania commence 

Après avoir repoussé nos responsabilités pendant 1 mois, on décide d’enfin s’y intéresser. En effet, on doit partir de Colombie dans un mois, avec pour seul bagage nos sacs à dos, car malgré certains essais, TapTap ne rentre dans aucun d’entre eux. Nous décidons donc de prendre la direction de Lima pour aller prospecter les garagistes pour savoir si certains seraient intéressés et rappel des annonces sur les différents sites internet spécialisés.


On verra bien si la chance nous sourit


A la prochaine les boloss.


Les Villégiateurs

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Salut tout le monde !! Bien ou bien ?


Petite précision avant de commencer : contrairement à nos habitudes, cet article est relativement long et avec moins de photos. Ceci s’explique tout simplement par le fait que les Villégiateurs se sont fait chier pendant les heures de route, et n’ont rien trouvé de mieux que d’écrire l’article au fûr et à mesure. Attendez vous donc à plein de péripéties, comme au bon vieux temps !


Vous le saviez, le programme de notre semaine était de trouver un acheteur pour notre TapTap national. Mais comme vous vous en doutez ben … on n’a pas trouvé.


Afin d’optimiser les recherches, on avait fait deux équipes pour aller voir le plus de garages possible. Lucas, l’âme commerciale et à l’espagnol plus que douteux, n’a réussi qu’à se prendre une dizaine de vents par des garagistes visiblement non intéressés. Histoire de ne pas rentrer bredouilles, il a ramené la carte de visite d’un mécano. Il n’était pas vraiment intéressé, mais Lucas lui a fait pitié. De l’autre côté, Sebish aura eu un peu plus de chance en obtenant des numéros de personnes potentiellement intéressées. Relancés une semaine après, ces personnes ont décidé de ne pas prendre TapTap, en ne répondant pas à notre relance ou en bloquant notre numéro. Au final, pas mieux !


Bref ! Vous l’aurez compris, TapTap est donc toujours le 6ème membre de notre joyeuse troupe et nous emmènera donc jusqu’en Colombie, où l’on aimerait arriver à Medellin avant la fin de semaine. Beaucoup de route en perspective donc.


Après autant de recherches infructueuse, on décide de trouver un endroit pour dormir. On va donc devoir rouler avec TapTap au milieu de Lima, ville où les règles de conduites n’existent visiblement pas. Dans un premier temps troublés par ce chaos, nous nous y sommes cependant très vite adaptés en comptant sur la capacité des locaux à nous éviter quand on fait n’importe quoi. Deux heures de voiture plus tard et 10 km parcourus au milieu des bouchons et des klaxons, on lui trouve une place dans une rue du quartier le plus riche de Lima. Les parkings sont hors de prix, et bien qu’il fasse un peu tâche au milieu de toute cette opulence, on décide de simplement le laisser dans la rue. Le soir même, la police viendra tout de même voir pourquoi un camping-car à la Breaking Bad est garé dans ce quartier sur la demande de plusieurs voisins.


Pendant notre séjour à Lima, nous en avons également profité pour visiter la ville (ou plutôt juste un quartier), trouver une nouvelle pompe à eau (non, on a eu la flemme) et enfin rencontrer un maximum de locaux (Richard, le videur de la boite était super cool). Comme souvent lorsqu’une ville à visiter a un potentiel de tourisme intéressant, les Villégiateurs n’en ont rien à faire et préfèrent les free walking tours nocturnes de bars en bars.

Des photos de jour pour faire genre 

A quelques encablures de Lima se trouve Huaraz, ville camp de base pour visiter la fameuse Cordillera Blanca. Nous laissons donc Taptap aux bons soins de Lima (on croisera finalement les doigts pour retrouver notre véhicule en un seul morceau), et prenons le bus pour retourner en altitude.


Avec une arrivée à 5h du matin à 3 000 mètres d’altitude, la première randonnée s’est faite non sans mal du fait qu’après quelques jours passés au bord de la mer, nos pauvres petits corps n’étaient manifestement plus si acclimatés que ça à l’altitude. Le départ de cette première balade se fera au milieu du carnaval où les gens se balancent des sceaux de peintures et d’eaux, et l’arrivée se fera au niveau d’un espèce de marais dégueulasse sans aucun intérêt où se mélange roseaux et eaux grises. La vue aux alentours reste par contre très appréciable, mais vu l’ambiance festive en ville, certains Villégiateurs auraient sûrement préféré y rester.

C'est la fête !! 

Maëlle, qui ne visitera de Huaraz que la chambre d’hôtel (tout le monde est malade chacun son tour ici), réussira tout de même, carnaval oblige, à rentrer avec une jolie couleur rose en plus sur ses vêtements.


On part le lendemain pour le lac Churup. Au programme, une montée jusqu’à 4 400 mètres d’altitude avec des lignes de vie sur certains endroits pour ne pas tomber dans le précipice. L’issue de cette randonnée était incomparable à celle de la veille puisque le lac (un vrai cette fois) était d’une beauté à couper le souffle. Les Villégiateurs sont à présent de nouveau acclimatés à l’altitude. Seul notre ami Sebish restera un peu en arrière, non pas pour des raisons respiratoires, mais plus digestives. Il rejoindra Maëlle dans sa réclusion spirituelle à l’hôtel le lendemain.


Dernière randonnée pour les 3 derniers rescapés, ceux au physique vigoureux et au système immunitaire résistant (oui oui, Lucas en fait partie) : direction le lac 69 (ne nous demandez pas pourquoi ce nom, on a pas réussi à savoir). C’est le must-see de la Cordillère Blanche. Cependant, ce lagon se mérite : départ à 4h du matin, marche de 30min dans la ville pour trouver le bus qui nous emmènera à destination (le guide était avec nous pourtant), 2h30 de route jusqu’à ce qu’un pneu crève, 1h30 d’attente pour changer de bus, encore 1h30 de route, ensuite 4h de marche et tadaaaaaaam ! C’est pas dégueux hein ? Sachez qu’au sommet, seul Vincent admirait le paysage. Les deux autres boloss dormaient à poing fermé, inconfortablement installés sur les cailloux.

Entre paysages et siestes 

Pour décompresser de ces quelques jours sportifs (les Villégiateurs n’ont vraiment plus l’habitude), direction les eaux thermales. Un farniente particulièrement mérité, autant pour les courbaturés que pour les malades. Vient ensuite le retour à Lima pour retrouver un Taptap en parfait état.


C’est à ce moment-là que notre ami Sébish, sûrement dévoré par une profonde jalousie, a décidé que lui aussi se ferait tatouer. Dans le même thème que les précédents (aucune originalité dis donc), notre traducteur officiel s’est fait tatoué une croix andine personnalisée, avec quelques jolis symboles du Pérou. Très bien réussi, la photo en est témoin.

N'est-ce pas beau ? 

Lima étant Lima, nous décidons de prendre la route le dimanche à 6h du matin, heure la plus propice de la semaine pour éviter 5h de bouchons. Le problème avec cette « heure propice », c’est qu’elle n’est pas compatible avec les samedis soirs festifs de la capitale péruvienne. Lucas sera tiré à la courte paille pour faire office de capitaine de soirée qui doit se coucher tôt pour conduire ses copains ivres à travers le Pérou. La rancœur semble encore l’habiter.


La ville suivante est Mancora, la dernière station balnéaire au Nord du Pérou avant l’Équateur. C’est donc parti pour 1 200km de route, faite en deux grosses journées (réveil 6h et arrivée 21h) à bord d’un Taptap particulièrement sage et performant. Au Nord de Lima, les paysages deviennent désertiques et la température augmente encore de quelques degrés, atteignant les 35°C dehors et 70°C dans Taptap. Les Villégiateurs en ébullition trempent leurs t-shirts.


Il est cependant arrivé un événement durant la route que nous n’avons pas eu la « chance » de vivre jusqu’alors en Amérique du Sud. A une cinquantaine de kilomètres de Lima, les Villégiateurs se font arrêter de façon tout à fait cordiale par Manuel, sous-lieutenant sans prétention de la brigade sans réputation du patelin au Nord de Lima. Il faut savoir que la vie de Manuel n’est pas toujours évidente. Sa femme lui en fait voir de toutes les couleurs tous les soirs en rentrant du boulot (sans parler du gamin qui braille et sa belle-mère qui arrête pas de le rabaisser), et ses collègues de taf n’arrêtent pas de se moquer de lui derrière son dos (certains l’appellent Miguel la pucelle, pour vous dire). De ce fait, Miguel a développé un certain complexe d’infériorité qui le ronge de l’intérieur, le poussant donc à arrêter de pauvres touristes bretons (qui sentent tous l’alcool en plus, sauf un) et ainsi abuser de son prestigieux titre de sous-lieutenant de la brigade reconnue du beau village au Nord de Lima.


Miguel nous apprend donc que conduire sans avoir les feux allumés est très dangereux. Sauf qu’il fait jour, avec un beau ciel bleu sans aucun nuage à l’horizon, ce qui nous semblait plus que suffisant pour avoir une visibilité parfaite. « Mais Miguel, pourquoi toutes les autres voitures ont les feux éteints ? ». « Vous rigolez ? Regardez une minute, vous allez voir que tous ont les feux allumés ». On regarde tous avec lui. Pas de chance pour lui, aucune n’a les feux allumés. Mais Miguel ne se démonte pas. « L’amende s’élève à 1200 soles (environ 350€), venez avec moi on va rédiger l’infraction. A part si on peut trouver un accord... ».


L’accord s’est finalement élevé à 220 soles, versés directement et discrètement dans la poche de Miguel, qui faisant semblant de remplir le bordereau d’amende pour cacher à ses méchants collègues ses vils larcins. Ce soir, Miguel aura un joli cadeau à donner à sa femme, qui va arrêter de lui casser les pieds l’instant d’une soirée. Les Villégiateurs, eux, se sont vu allégés d’une coquette somme, et ont maintenant pris l’habitude de mettre les pleins phares de jours comme de nuit.


Après cette petite mésaventure, direction donc Mancora, station balnéaire située à l’extrême Nord du Pérou. L’idée étant tout simplement de rejoindre quelques copains afin de ne rien faire tous ensemble. C’est ce que l’on a fait.


Le programme, très léger mais parfaitement bienvenu, s’est articulé autour de la plage. Là-bas, le Pacifique était à un bon 23°C, les vagues délicieuses et le sable blanc. What else ? Seul Sébastien, assis sur la plage, profitera juste de la vue à cause de son tatouage encore tout frais.

Faire rien est notre passion 

Après cette petite pause ensoleillée, vient maintenant la partie où les Villégiateurs regrettent d’avoir pris autant de retard. Les avions décollent dans trois semaines, et l’aéroport est situé à la distance toute raisonnable de 3000km. Ça va rouler sec moi j’vous le dis !


Départ 6h du matin (encore une fois), passage de la frontière équatorienne, et traversée d’Ouest en Est pour aller à Loja, ville où un heureux éventuel futur propriétaire s’est manifesté. Là-haut, les paysages changent du tout au tout. Au lieu d’avoir un climat aride et un paysage plat, on se retrouve avec un temps humide et chaud au milieu des montagnes verdoyantes de l’Équateur. Chaque seconde de trajet est un délice pour les yeux. A ce moment-là, les Villégiateurs regrettent amèrement de ne pas avoir plus de temps devant eux …

Qué lindoooo 

Mais qui dit montagnes, dit routes compliquées. Eh oui, les 3 000km ne s’effectueront pas de la même façon qu’en Argentine. Ici, la vitesse maximale est d’environ 55-60km (quand ça descend), et les montées sont assez rudes pour notre Taptap vieillissant. Le premier jour, nous effectuerons environ 250km en 6 heures.


Puis 10km en 2h. Les caprices de Taptap sont de retour, vous l’aurez compris.


Arrivée à une douzaine de kilomètres de Loja, notre bon vieux compagnon commence à faire un bruit anormal. De la fumée grise sort du capot. Des litres de liquides de refroidissement s’écoulent de sous le moteur. Après tant de dénivelés avalés par Taptap, voici qu’il décide de nous laisser en plan aussi proche du but. Le dégoût est profond.


Mais cette fois-ci, les Villégiateurs à présent initiés à la mécanique dite « Taptapienne » ne comprennent pas. Certes, nous sommes en altitude (2 300m), mais il a vu largement pire (nous sommes montés à 4 800m au Pérou). Nous décidons d’activer les ventilateurs manuellement pour que le moteur se refroidisse de manière continue (au lieu de s’enclencher à 90°C, température à laquelle boue l’eau à cette altitude), mais rien n’y fait. Seulement après un kilomètre (de plat comme de montée), la température augmente de manière exponentielle, et de nouveaux litres d’eau s’échappent sous Taptap. C’est la panade.

Mais à base de patience et d’ingéniosité, les Villégiateurs arrivent à parcourir les 10km de montée les séparant de Loja. Arrivée à 22h.


Le lendemain, il a fallu rendre notre Taptap tout pimpant en vue de la visite du futur acheteur potentiel. Vous l’aurez compris, il faudra vite trouver une solution pour le refroidissement du moteur, puisqu’on se voit mal leur dire qu’en altitude (là où ils habitent…) il faut sortir un câble, ouvrir le capot et faire un branchement dégueulasse à base de scotch pour forcer les ventilateurs. Pour cette première visite, le nettoyage total aura suffit puisqu’ils n’ont heureusement pas demandé à l’essayer.


Pour au final que dalle. Deux jours de démarchage pour queutchi. Aaaah les salauds. Ils étaient intéressés, mais le fonctionnement semi-honnête du poder ne leur plaisait pas. Puis un détail futile sur la carte grise ne leur allait pas non plus. Elle est périmée depuis plus d’un an. Mais nous on a jamais eu de problèmes, donc y a pas de problèmes ! Mais tant pis, on continue alors en direction de la Colombie !


De nouveaux jours de route pour traverser en un temps record l’Équateur. Au même moment, on remet à jour l’annonce de notre Taptap est on brade les prix à un niveau démentiel. Seul un fou n’en voudrait pas car on l’offre pour 5000$ ! 5000$ alors qu’il nous a fait traversé de long en large toute l’Amérique du Sud sans avoir (quasiment) jamais eu de problèmes ! Bref, le but est de le vendre. Tant pis pour les bénéfices, on repassera plus tard.


Et c’est là où Serge rentre en jeu. Serge, ukrainien d’origine, prépare son tour d’Amérique du Sud pour fin Avril. Fin Avril ? Mais ça ne coïncide pas vous allez me dire. Pourtant, très confiant, Serge nous propose de garer Taptap à Medellín dans un coin sécurisé en attendant son arrivée. Aucune visite préalable, juste de la confiance. C’est pas beau ça ?


Sauf qu’on a plus trop de nouvelles de lui depuis deux jours. Au moment où on écrit l’article, on croise vigoureusement les doigts en espérant que Mr Serge est toujours branché à l’idée d’arpenter l’Amérique du Sud à bord de Taptap. Sinon, on repart encore une fois de zéro.


Bref, on arrive en Colombie. Passé les hautes montagnes d’Équateur, les températures montent en flèche. Le pays fait grandement penser au Brésil : la faune est exotique et luxuriante et les habitants sont beaucoup plus colorés. Ici, il n’est plus question d’origine andine, mais de la culture caribéenne. On n’a plus le droit à la musique traditionnelle inca, mais à la salsa à tous les coins de rues. D’ailleurs, il faut vraiment qu’on prenne des cours, on est ridicule.


Petit fait notable sur la route, à ajouter à la liste des merdes arrivées à Lucas : Raphaël roulait de façon insouciante au petit matin pour rejoindre Cali le plus tôt possible, et l’ami Lucas dormait profondément dans son petit lit au fond de Taptap. Lorsque survient une bosse discrète mais sacrément costaude. Raph essaie de freiner, mais trop tard, le mal est fait. Taptap passe à toute allure sur le dos d’âne et est secoué dans tous les sens. Lucas, lui, est propulsé à un bon mètre de hauteur avant de retomber dans une position anormale. Il gueule, gronde, mais se rendort. Il se rendra compte le lendemain qu’il a une petite côte de fêlée. S’il rigole, il a mal, fait la grimace, puis redevient sérieux. Du coup, il fait la gueule.


Nous arrivons finalement sain et sauf à Cali, où nous nous promettons de se « descansar un poquito dans les bars à salsa » avant de reprendre la route pour Medellin. On sera particulièrement étonné de l’accueil plus que discutable des hôtels que chacun a réservé. Soit le prix annoncé est 4 fois supérieur à celui affiché sur Booking, soit les lits ne sont pas disponibles, soit ils ne donnent pas les bonnes clefs de la chambre.


Au moment où nous écrivons ces lignes, nous sommes toujours à Cali, la veille du dernier départ douloureux à 6h du matin pour rejoindre Medellin, où nous sommes censés (si tout se passe bien) laisser définitivement Taptap aux bons soins de Serge. Bien sûr, tout ne se passe jamais bien avec les Villégiateurs, alors attendez vous à de sacrés péripéties au prochain article.


En parlant du blog, le prochain article sera très probablement le dernier … Eh oui, dans quelques semaines les Villégiateurs se séparent (pour mieux se retrouver bien évidemment).

Pour rappel, sachez que Vincent et Maelle continue leur trip, mais en amoureux. Ils vont passer un mois au Mexique au bord de la mer, pour travailler au sein d’un club de plongée. Il y a pire n’est-ce pas ?

Raphaël, lui, va retourner en France et redécouvrir la triste réalité d’un quotidien normal. Nous lui souhaitons d’avance beaucoup de courage pour la transition qui s’annonce particulièrement difficile.

De leur côté, Lucas et Sébastien vont se retrouver une semaine à San Francisco, avant de partir pour plusieurs mois dans les différents pays d’Asie. Mais avant ça, les deux vont rejoindre leur famille chacun de leur côté l’instant de deux petites semaines (l’un à Tahiti, l’autre en Guadeloupe).


D’ici là, nous vous souhaitons force et vigueur face au coronavirus qui a l’air de bien envahir l’Europe. Nous de notre côté, pas grand-chose à signaler.


Aller bref, ciao les boloss !

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Salut les boloss ! Dans la catégorie des articles où il n’y a que des anecdotes à raconter, celui-ci gagne largement la palme d’or. Installez-vous bien sur vos sièges, car notre fin de voyage (légèrement précipitée) ne s’est pas faite dans la douceur et le calme. C’est parti !

Note également au fait que ce que vous avez actuellement sous les yeux est malheureusement le dernier article de notre cher blog adoré. Il s’est d’ailleurs écoulé pas mal de temps depuis qu’on est rentré, mais ce délai est totalement justifié par le temps de préparation demandé pour la surprise finale disponible à la fin de l’article. Sur ce, bonne lecture !


Avant de partir pour aller en direction de Medellín, un premier événement s’est déroulé à Cali, événement qui sera le déclencheur de mauvaises surprises en cascade (surtout pour un notamment). Alors que Raph et Lucas fumaient une dernière petite cigarette devant le bar qui venait de fermer dans une rue assez chic de Cali vers 2h du matin, voilà qu’arrivent deux scooters embarquant chacun deux hommes cagoulés. Les deux pauvres français n’ont pas le temps de réagir et se retrouvent soudainement pris au piège. Deux descendent (les plus costauds, comme par hasard) pour étreindre chaleureusement nos deux Villégiateurs. L’idée de faire des câlins à des locaux ne leur déplaisait pas, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils en voulaient essentiellement au contenu de leurs poches et de leurs sacoches. Ni une, ni deux, nos deux victimes se retrouvent dépossédées plus ou moins de leurs objets de valeur. Pourquoi plus ou moins ? Moins pour Raphaël, qui a juste perdu l’équivalent de 15€ en liquide, plus pour Lucas, qui a vu tristement les deux scooters partir à toute berzingue avec un iPhone 6S et une carte bleue estampillée de son patronyme.

Notre Lucas malchanceux devra maintenant compter sur l’aide des trois autres compères (Raphaël ayant vu sa carte bleue périmer il y a un moment déjà) pour assurer une arrivée d’argent sûre et continue. Un nouveau portable d’entrée de gamme remettra légèrement du baume au cœur de Lucas.


Arrivée ensuite à Medellin, ville beaucoup plus sûre que Cali (encore heureux). Une fois encore, nos Villégiateurs toujours plus passionnés d’architecture et d’histoire que jamais en profiteront pour visiter quelques endroits clés festifs de la ville. La bonne surprise sera tout de même la rencontre de Caro et Lucas, deux français voyageant avec leurs deux enfants, qui, en plus de nous avoir donné de l’espoir pendant une nuit quant à l’achat de Taptap, s’avèreront de très bons compagnons de bar. Vous vous en doutez, ils ne le prendront finalement pas, même après avoir baissé le prix jusqu’à 3000€, puis 0€. Merde. On a touché le fond.

Une des seules photos de Medellin. Ne nuit comme par hasard. 

Parallèlement, Lucas (oui, toujours lui) remarquera la non-présence de sa toute nouvelle sacoche à l’hôtel. Après avoir passé tout l’après-midi à fouiller Taptap, puis l’hôtel, puis le quartier, puis la région, puis le pays, le jeune homme doit se rendre à l’évidence. Il n’a officiellement plus de passeport, ni de permis de conduire. Ce sera quand même lui qui conduira Taptap le lendemain à 6h du matin durant 4h, se frayant un chemin parmi les nombreux contrôles routiers (le camouflage derrière un poids lourd fonctionne parfaitement). Ce sera donc aussi un retour express en France pour Lucas, ne pouvant accompagner l’ami Sebish en Asie, car l’escale aux États-Unis demande obligatoirement un vrai passeport biométrique.

Peu de temps après avoir changé de conducteur, Sergio, policier de renom et sombrement adossé sous le poteau de sa tonnelle, décide au péril de sa vie de traverser la route pour faire une vérification administrative de notre TapTap. Après la carte grise (qui n’est plus valable, rappelons le), le permis de conduire international (auquel il ne comprend absolument rien), vient le moment de l’assurance du véhicule. Sauf qu’on en a pas. En effet, on conduit sans assurance depuis la sortie du Pérou (c’est chiant de refaire des papiers donc autant rouler sans, non ?). C’est à ce moment que l’ami Sebish décide de tenter un coup de poker. Il sort l’assurance d’Argentine, la donne à Raphaël qui comprend l’idée. Et c’est donc avec son plus beau sourire qu’il la donne à Sergio. Ce dernier ne remarquant rien d’inhabituel, n’y voit que du feu et nous rend la feuille. C’est dans la plus joyeuse des humeurs et après avoir vécu une bonne montée d’adrénaline que nous reprenons notre périple vers notre dernière étape.


La prochaine (et dernière) étape est à Rincon del Mar, petit village de pêcheurs au bord des Caraïbes, où nos cinq compères profiteront de leurs derniers jours ensemble. Jours qui se sont finalement transformés en heures.

ça reste quand même une fin de voyage plutôt paradisiaque 

Tandis que vous êtes confinés dans vos maisons à broyer du noir et à tourner en rond, nous, on se ronge les ongles pour savoir comment on va rentrer chez nous. En l’espace de quelques heures, la situation s’est complètement transformée en Colombie.


L’idée du début était une bonne semaine de repos avant de devoir prendre nos avions respectifs. Seb à Tahiti, Raph (et Lucas du coup) en France, et Maëlle et Vincent au Mexique. Puis ça s’est littéralement cassé la gueule. En l’espace de quelques heures, les Villégiateurs apprennent que la plupart de leurs vols sont annulés, et que la Colombie est sur le point de fermer ses frontières terrestres et aériennes. OK ça déconne plus, faut se retrousser les manches.


Lucas, n’ayant même pas fait de déclaration de perte de document (ce qui lui permettrait entre autres de rester dans la légalité), fonce direction Carthagène avec l’ami Seb pour procéder au dépôt de plainte. Sur la première partie du trajet en scooter, ils croisèrent un convoi militaire impressionnant venu pour interdire l’accès à la ville. Il s’en est fallu de peu ! Arrivés à Carthagène, et après avoir fait le tour des commissariats de la ville (tous fermés), ils apprendront que la déposition se fait tout simplement sur internet, en remplissant un vieux formulaire. Malgré le temps perdu, c’est déjà ça de gagné.

Malgré l'urgence, il en profitera pour se balader un peu avant de rejoindre les copains 


Vient finalement le moment de dire au-revoir à l’ami Sebish, qui prit donc le bus vers Medellin pour prendre le premier avion pour Miami. Du côté de notre hispanophone préféré, les choses ne se sont pas faites dans la douceur. De retour à Medellin après 14h de bus de nuit, par une température intérieur de 10° subie en short (non, il n’avait pas prévu la clim et il faisait 30° dehors), il prend un autre bus direction l’aéroport en ayant l’équivalent de 13€ en poche sans possibilité de retirer plus de sous, sa carte décidant de faire des siennes au pire moment. Les sièges de ce nouveau bus étant particulièrement confortable, c’est donc un moment particulièrement propice pour une petite sieste, qui se révèlera légèrement trop longue. C’est donc 10km après l’aéroport au milieu de nulle part que le bus le déposera. 1 heure d’attente, on prend le bus dans l’autre sens en s’interdisant de dormir et on arrive enfin à l’aéroport.

Arrivé aux Etats-Unis, à peine une journée avant la fermeture complète des frontières pour les étrangers, le bon vieux Sebish fit preuve de toute sa ruse et de son charisme pour convaincre les hôtesses de l’air qu’il est effectivement tahitien. Avec son aplomb habituel, il insistera sur le fait qu’il est expatrié sur l’île depuis 1 an et qu’il réside chez sa maman, d’où le fait qu’il n’a aucune preuve de résidence dans cet archipel. Pourquoi un numéro français ? « Parce que j’étais partis en voyage depuis un moment ». Pourrais-tu me décrire un peu le quartier où tu habites ? « Bien-sûr, c’est juste à côté du port et du cimetière. J’ai même vue sur la mer, je peux vous montrer une photo si vous voulez ». Avec l’aide de sa mère, il rentrera finalement sain et sauf à Tahiti, et placé dans une quarantaine obligatoire en attendant de prouver qu’il n’est pas malade. C’est donc après 39h dans les transports et une nuit blanche qu’il posera le premier pied en dehors de l’aéroport sur le sol tahitien. Le voyage continue donc sans accroc pour notre Sébastien d’amour. Bon courage à lui.

Qu'il est beau le ressortissent tahitien 


Retour en Colombie, où nos quatre survivants se retrouvent à Carthagène afin de prendre un avion direction Bogota. L’idée de profiter de la quarantaine sous le soleil colombien leur a tout d’abord traversé la tête, avant de se rendre compte que l’économie du pays est quand même sacrément fragile, et que les infrastructures médicales sont globalement largement perfectibles. « Vous allez voir, si vous tombez malade ou que vous vous blessez, tous les colombiens passeront devant et vous ne vous ferez même pas soigner. En plus, vous serez expulsés de l’hôtel et jetés à la rue sans avoir aucun moyen d’acheter de la nourriture ».


En plus de ça, le bruit court que les vols commerciaux sont sur le point d’être tous arrêtés entre la Colombie et l’Europe. Direction donc Bogotá en avion afin de prendre le premier vol pour la France pour enfin se sentir en sécurité. Mais, et Lucas ? Il n’a pas de passeport ? Que nenni, a priori une simple déclaration de perte comme il a fait sur internet est largement suffisante pour monter à bord. Ce document, généré à partir d’un formulaire sur une sombre page internet et sans preuve d’identité, permet de prouver qu’il est bien ledit Lucas malchanceux qui veut juste rentrer chez lui. Les quatre villégiateurs restants arriveront tard le soir dans la capitale colombienne et passeront la nuit dans l’aéroport.

Notre bivouac bien sympatoche 

Pendant que les Villégiateurs débattaient longuement sur les avantages et inconvénients de rester ou non sur le territoire colombien pour atteindre la fin de l’épidémie, les prix des vols en direction de l’Europe se sont littéralement envolés. Au lieu de pouvoir rentrer pour un prix de 400€ à Paris, il faut maintenant débourser au grand minimum 1300€ pour un vol de 40h et de 3-4 escales à travers le monde.


Mais pour la première fois en plusieurs semaines, les quatre compatriotes auront un coup de bol relativement improbable : Lucas, d’abord, en rafraîchissant la page des vols, voit s’afficher un direct Bogotá-Paris à 700€. Il aura tout juste le temps réserver le vol à toute allure, tandis que celui-ci affichera complet pour les trois amis à peine une dizaine de secondes plus tard.


Comme si la chance avait fini par sourire à Lucas, il obtiendra rapidement et facilement le laissez-passer pour pouvoir revenir en France sans encombre. Et même pour la première fois depuis le début du voyage, il rencontra à l’ambassade quelqu’un qui avait encore moins de chance que lui. Un petit homme dégarni et pas du tout débrouillard s’était fait voler comme lui toutes ses affaires, mais lui n’avait aucun ami avec lui et juste l’équivalent de 10€ dans sa poche. Bon courage à lui. Il a peut-être rejoint les cartels de Bogota afin de subvenir à ses besoins entre temps.


Retour à l’aéroport, pour faire ses adieux à Maëlle et Vincent qui auront finalement réussi à réserver un vol similaire un peu plus cher pour le soir même. Ils se seront même fait surclasser en classe business pour un retour en France tout en douceur. La fin du voyage se rapproche, et nos Villégiateurs réalisent peu à peu que c’est effectivement la fin d’une magnifique aventure.


Raphaël, quelques instants plus tard, arrive à réserver le même vol que Lucas (une place s’étant libérée dans l’avion). Air France a même eu la gentillesse de laisser la possibilité de réserver dans un premier temps et de donner 24h pour payer la facture.

Avant de partir de l’aéroport afin de se caler dans un petit hôtel à trois pas de l’aéroport, les deux amis remarqueront que la zone où ils avaient campé durant deux jours dans l’aéroport avait été mise en quarantaine. De nombreuses personnes en tenue d’astronaute étaient en train de décontaminer leur bivouac. De ce fait, ne vous étonnez pas si les bons vieux Lucas et Raphaël vont contaminer à leur tour la moitié de l’aéroport ainsi que la France avant de revenir chez eux.

Le lendemain, les deux survivants prendront le vol sans encombre. Seul Lucas a eu quelques sueurs froides lorsque tous les douaniers colombiens se sont consultés entre eux pour savoir s’ils allaient le laisser passer.

Arrivée finale pour tout le monde en France. Maëlle et Vincent sont à Rennes, tandis que Lucas est à Vannes, et Raph à Quimper. L’ami Seb quant à lui est toujours confiné chez lui à Tahiti, triste vie.


Ça y est, c’est la fin du voyage. La finalité inévitable d’un long périple de six mois entre meilleurs copains. Vous la sentez vous aussi la petite boule au ventre ? Vous n’aurez plus la chance de lire de nouveaux articles de la part des Villégiateurs. Finies les péripéties de nos cinq bretons et fini les jolies photos des paysages sud-américains.

Maintenant que la boucle est bouclée, il est temps de faire un petit débriefing quant à ce merveilleux périple entre copains à travers l’Amérique du Sud. Pour commencer, un petit listing des choses qu’on a aimé pays par pays,

- Du Brésil, on retiendra la plage et le soleil, ainsi que la sympathie des habitants (et des brésiliennes) malgré les difficultés importantes avec la langue portugaise.

- De l’Argentine, on retiendra la Patagonie et ses paysages infinis (à part Lucas qui n’a pas trop aimé, on se demande pourquoi), ainsi que le Nord du pays incroyablement diversifié. De riches souvenirs lors des fêtes de fin d’année à Bariloche également !

- Du Chili, on retiendra Punta Arenas, ville dans laquelle on aura passé deux semaines le temps de mettre à jour la paperasse. N’ayant que visité le sud du Chili, notre expérience se révèle assez pauvre. Mais il faut savoir que les bières sont aussi chères qu’en France !

- En Bolivie, on retiendra le Salar d’Uyuni, étape absolument incroyable, ainsi que José le mécanicien de merde qui nous aura bien arnaqué. Vous vous en doutez, la pilule n’est toujours pas passée. Les quelques jours passés à La Paz furent également très appréciés.

- Du Pérou, on retiendra globalement tout. Pays à l’histoire et à la culture très riche, nos Villégiateurs ne quitteront ce fabuleux pays qu’à cause du temps. Les incas, les montagnes, les habitants … Bref, un cocktail très savoureux que nos bretons comptent encore déguster.

- De l'Equateur, on ne retiendra rien. Si ce n’est les très beaux paysages de montagnes à la forêt luxuriante qui nous aura accompagné pendant quasiment toute la traversée du pays, qui s’est faite rappelons-le en 4 jours chrono !

- De la Colombie, on retiendra les Caraïbes. Étant particulièrement pressés par le temps, nos cinq compères auraient bien aimé profiter d’un mois supplémentaire pour savourer toute la diversité de paysages et d’activités qu’offre le pays. On me dit dans l’oreillette que c’est cependant un pays de gros voleurs.

Pour conclure sur ces impressions, tous les pays furent très appréciés de nos Villégiateurs, chacun ayant ses petites particularités et sa diversité de paysages. Les tas de rencontres faites au fur et à mesure du voyage nous ont permis de vraiment comprendre et s’immerger dans la culture de ces pays. On pourrait même dire après coup que ces rencontres furent autant importantes que les étapes du voyage en lui-même.


Cependant, le manque de temps à la fin nous aura vraiment porté préjudice, car les deux pays que nous avions dû visiter à la hâte recèlent de plein de merveilles à découvrir. Une certaine insatisfaction persistera dans le cœur des Villégiateurs, et cela jusqu’à ce qu’on y retourne.

Beaucoup de personnes nous ont interrogé sur l’ambiance qui pouvait régner au sein de Taptap. On effet, on peut imaginer facilement toutes les difficultés induites par la cohabitation très serrée de cinq bretons bruyants et puants (sauf une évidemment). Eh bien on vous le dit avec toute honnêteté, quasiment aucune tension n’est venue troubler l’ambiance amicale entre nos cinq copains. Certes, des petites explications ou discussions étaient nécessaires quand quelque chose n’allait pas, mais aucune dispute n’a été déclarée pendant les six mois.


Pour finir sur ce dernier article du blog, ce qu’auront préférés nos cinq compagnons au cours du voyage :

  • Maelle :

+) L'impressionnant glacier du Perito Moreno, l’exotisme de la Brésilienne.

-) Le manque de temps et le covid-19 qui nous a empêché de prolonger le voyage au Mexique.

  • Vincent :

+) Mon nouvel appareil photo, les vues incroyables des treks du sud de la Patagonie et du Pérou.

-) La destruction de mon ancien appareil photo et l’abandon de Taptap.

  • Raphael :

+) Les paysages, les rencontres, les soirées, les spécialités de chaque pays et les latinas.

-) La sale gueule de Lucas et les calbuts de Séb.

  • Lucas :

+) Le Salar d’Uyuni, les pizzas, les barbecues, et les latinas.

-) Les voleurs, les skate-board et les dos-d’âne.

  • Sébish :

+) Conduire TapTap, le trek du Salkantay, les soirées endiablées et les latinas.

-) Le cul de Raph pointé en cuillère sur moi quotidiennement et le covid-19 qui a annulé mes avions pour repartir de Tahiti.


Voilà, est venu le temps de se dire définitivement au revoir. Qué triste ! Sachez cependant que l’aventure n’est pas finie pour certains d’entre nous (notamment l’ami Séb, ainsi que Lucas dont le passeport a été retrouvé en Colombie). Restez informés, car une fois le confinement fini, le duo partira directement en Asie finir ce fichu tour du monde. Une autre méthode de suivi de voyage sera mise en place.

Merci à tous d’avoir suivi ce blog, et surtout merci pour tous vous commentaires et messages.

Nous vous laissons avec une magnifique vidéo du voyage réalisée avec soin par l’ami Lucas !


La bise de la part des cinq Villégiateurs déjà nostalgiques.


Ciao les boloss, et surtout, restez chez vous !

Gros bisous des Villégiateurs depuis les Caraïbes  
La surprise en question