Down the road
Depuis le début du voyage je l’attendais. Des compatriotes m’en avaient parlé, mon ami le Routard chaudement conseillé ; je n’avais qu’une hâte d’arriver à la Paz pour défier el Camino de la Muerte.
Réservation prise pour le 17 juin en compagnie d’une petite dizaine de bikers avec l’agence Xtrem Downhill. Je suis le premier à me lever dès 6h, mes compagnons de voyage profiteront d’une grasse mat’ jusqu’à 7h. Nous commençons par une heure et demie de bus pour atteindre les hauts plateaux de la Paz à 4700m d’altitude ; suivi d’une collation pour gagner quelques forces avant les 5h de descente qui nous attendent.
Je découvre l’engin; un Mountain bike Giant spécial descente sur rocher, et un équipement semblable à celui des astronautes. La première partie de la journée se fera sur l’asphalte, nous descendons à pleine balle, allant jusqu’à doubler des camions surchargés de vivres et d’hommes. Après 22km de descente, le guide français m’annonce que nous avons atteint les 55km/h…olé.
La partie sur bitume étant finie, nous partons à l’assaut de la réelle Death Road Valley, mélange de rochers de la taille de mon pied et de poussière ; le tout entre deux ravins plongeants à 2500m. Cette route fut tracée au début du 20ème siècle entre la Paz et Yungas et fit depuis sa création, couler beaucoup d’encre & de sang (story at the end).
La descente débute la tête dans les nuages, et je sens dès les premières minutes que j’aurais dû payer un peu plus cher pour avoir un vélo double suspension, my but hurt !
Le guide nous conseilles de maintenir les mains sur les freins durant toute la journée, un écart ou un dérapage de trop pouvant très mal finir. Ma GoPro bien fixée, j’entame avec stress et envie cette route où je tente de maitriser la bête dans les virages, le tout avec un paysage à couper le souffle tout autour.
Effectuant une pause à chaque demi-heure, nous prenons le temps de respirer car l’altitude et la descente réussiront à me faire suer 8 litres durant cette journée. Nous passons sous des cascades, prenons le temps de nous arrêter pour admirer le paysage et de temps à autre, nous faisons contrôler par l’armée qui maintient l’ordre dans cette région ( la Death Road Valley étant le passage préféré des narcos pour le transport de la cocaïne..). Lunch break à mi-parcours, je m’en sors pas trop mal avec seulement une belle chute et quelques égratignures (vidéo GoPro d’ici 6 mois).
Nous repartons assez rapidement pour la partie « technique » et nous arriverons en bas de la vallée vers 16h.
Résultat des courses, 7 chutes sur 12 participants, un score « dans la moyenne » pour notre guide. Retour à la Paz en minibus, notre chauffeur nous délecte de quelques anecdotes sur cette route. Depuis sa création, pas moins de 80 000 morts sur la route, et plus récemment, un jeune irlandais ayant perdu le contrôle en janvier 2016 sur un virage. Heureux et exténué de l’avoir fait, ma soirée se résumera à une bonne douche chaude et quelques bières avec des voyageurs de passage dans notre hostel.
(photos soon)
[Valentin]
driiift De l’autre côté, l’Huayna
Réveil 7 heures, comme prévu notre ami peau-sucrée n’est plus là, il est partit pour descendre la route de la mort dans un vélo, on l’espère vraiment tout terrain !
Pour Tit’ et moi tout commence ici, à ce moment précis, avec un petit déjeuner à l’hostel pour prendre des forces… et des forces on en aura besoin, on le sait…
Le rendez-vous est fixé à 9 heures à l’agence, on passe acheter eau et vivres essentiels pour garder de l’énergie pour ces deux jours. On y est donc à 8h50 où nous découvrons notre guide, un petit homme, un peu grincheux mais il me semble rigoureux et professionnel. On le surnommera même Sam en référence au Seigneur des Anneaux… « il ne faut pas lâcher maintenant maitre Freudon ».
Bref nous y voilà, on prend le minibus direction la montagne que l’on va devoir gravir. Arrivée au premier refuge après deux bonnes heures de route nous avons le droit à une petite collation et le froid des montagnes se fait déjà sentir… nous chargeons notre sac de matériel de montagnes, ce qui le fait doubler de poids et partons pour deux bonnes heures de marche. Nous essayons tant bien que mal de créer un contact amical avec notre guide, qui en passant, et responsable de notre vie, mais il est difficile de lui faire « sortir les mots de la bouche », nous avons le droit à quelques petits sourires qui nous rassure quand même.
Une heure de marche, il est temps de s’équiper de crampons et de vêtements plus chauds, la neige est déjà là… première sensation dans la neige… pas top pour ma part… l’ascension de demain me semble de plus en plus difficile…
Nous arrivons tout de même au camp de base, 5 130 mètres d’altitudes, un record après les 5 100 mètres de la Rainbow Mountain, check !
Ouf ! D’autres ascensionnistes sont déjà là, certains ont eu le droit à un jour d’acclimatation, pas nous mais peu importe demain on le fera, on le sait ! Un repas nous est servis à 17 heures, nous partageons du temps avec les autres « aventuriers » autour d’un nouveau jeu de carte « el cambio ». Nous faisons aussi le point avec notre guide pour le lendemain, les difficultés de l’ascension sur le point physique et respiratoire nous sont rappelées… pas très rassurant ce guide…
19 heures, il fait froid, il faut dormir, le réveil est prévu pour dans 5 heures. Nous nous mettons dans notre sac de couchage, encore habillé, dans l’espoir de bien dormir… demain il nous faudra des forces, on le sait, on en est obligé, dormir… dormir… dormir…
[PF]
J1 Huayna