Bogota, capitale de la Colombie s'appelait autrefois Santa Fe de Bogota. C'est la troisième plus haute capitale du Monde, perchée à plus de 2600 mètres d'altitude dans la cordillère orientale des Andes. Moderne et traditionnelle à la fois, Bogotá est bâtie sur un patchwork de vestiges de l'époque coloniale autour desquels cohabitent des quartiers résidentiels, universitaires, favelas, centre des affaires et rues luxueuses. Capitale politique, économique et culturelle de la Colombie, c'est une ville bouillonnante et colorée. Le quartier le plus central et le plus charmant est celui de La Candelaria. C'est la vieille ville, mais aussi le cœur historique et culturel qui regorge d’œuvres street art et de cafés colorés.
Lundi matin, je suis partie sous un ciel gris à la découverte de la vieille ville avec mon guide Diego. Afin de pouvoir gérer les explications et les photos, j'ai décidé de refaire le même trajet l'après midi (tout en profitant de quelques rayons de soleil) pour parfaire mes photos. Voici ce que cela a donné.
Les rues colorées de La Candelaria
L'histoire du graffiti à Bogota remonterait aux années 1980, lorsque le président de l’époque, Belisario Betancur, réussit à obtenir le premier accord de paix avec les FARC et invite la population à "peindre la paix” dans les rues. Des messages apparaissent sur les murs de Bogota, souvent des messages à caractère social. Pouvoir, politiques, guérilla, paramilitaires, narcotrafic… tous les thèmes en Colombie ne manquent pas et sont jetés sur les murs comme un cri silencieux. Avec l’influence de la culture hip-hop américaine, des jeunes vont s’emparer de bombes de peintures et commencer à “taguer” les murs des villes. Ce mouvement va générer de l’incompréhension et plonger le graffiti dans la clandestinité. Mais est-ce légal ? Oui. Du moins depuis 2011. Lorsqu’un jeune artiste de 16 ans se fait tirer dans le dos par un policier. Pris sur le fait, en train de taguer sous un pont. S’en sont suivies d’importantes manifestations. Depuis, la ville et ses habitant dédient à ces artistes de rue de nombreux espaces pour exprimer leur liberté d’expression. Mais attention ! A Bogota, on ne graffe pas n’importe où.
Le Muséee Botero
Fernando Botero, né en 1932 en Colombie, fait partie de ces artistes qu’on reconnaît au premier regard, et dont la signature est associée à quelque chose de fort simple: la grosseur. Car tout est gros chez Botero, les dames, les messieurs, les éclairs au chocolat, les bananes, les danseuses, les pastèques, les taureaux… C’est une orgie d’obésité, un capharnaüm de rondeurs et de gras qui rend le spectateur gai et insouciant. On sourit sans moquerie devant les personnages un peu monstrueux de Botero, une certaine sérénité s’empare de celui qui regarde ce monde sans noirceur. Quel que soit le sujet abordé par Botero, de la prostitution à la tauromachie en passant par l’amour, la dilatation des formes lui retire son caractère primitif pour l’ancrer dans une beauté ronde et suffisante. Les prostituées de Botero n’apparaissent pas comme miséreuses ni sales: elles sont, comme les musiciens ou les danseurs, un prétexte pour être étirées comme du caoutchouc. Mais pourquoi ne peint-il que des gros? Sa terre natale , la Colombie, a pour tradition d’associer les formes opulentes à la santé, la prospérité, la bonne humeur. L’Amérique du Sud revêt le stéréotype du pays de la fête et de la sieste, de la couleur et du savoir-vivre. Sans résumer son art à ses origines géographiques, on ne peut qu’observer l’effet positif qu’exerce une œuvre de Botero sur celui qui la regarde: on sourit, on rit, on s’amuse. L’artiste lui explique que son œuvre est le fruit d’une vraie passion pour les formes et les couleurs, pour les valeurs plastiques et les volumes, et que ses personnages obèses ont pour origine une animation esthétique, rien de plus.
La Plaza Bolivar
La place Bolívar est la "Plaza Mayor", autrement dit la place principale de la capitale se situe au centre du quartier historique de La Candelaria. C'est le point de départ pour découvrir les monuments emblématiques de la ville, à commencer par la statue de Simón Bolívar (figure essentielle de l'indépendance de la Colombie) qui s'élève au centre de la plaza, la Cathédrale de l'Immaculée-Conception (Cathédrale Primada), le Palais de Justice, la Chambre des Congrès ... et à quelques mètres de là le Palais présidentiel.
La colline de Monserrate
Située à 1,5km de la vieille ville, à 3150 mètres d'altitude, cette colline offre une vue panoramique sur la capitale. On y monte en téléphérique, en finiculaire ou pour les plus courageux à pieds 😉 Vu le temps qui m'était compté, j'ai utilisé le téléphérique. Si vous êtes sujet au vertige, il vaut peut être mieux s'abstenir ! Au sommet, vous vous rendrez compte de la superficie de Bogota et découvrirez en bas la Candelaria, reconnaissable grâce ses grandes tours. Un chemin de croix vous conduira ensuite à une petite basilique blanche, haut lieu de pélerinage lors des fêtes religieuses. Il est raconté que les pélerins montent sur les genoux le chemin de croix depuis le bas de la ville...
Varia
Autres photos prises à travers les rues de la ville 📷 Les petits boulots ne manquent pas: beaucoup de vendeurs ambulants, de petits magasins, de lamas ... Chacun essaie de gagner sa vie comme il peut. En journée, les rues sont contrôlées par des gardes de la sécurité accompagnés de leur chien. Personnellement, je n'ai eu qu'un léger problème en journée: être suivie par un jeune du centre-ville jusqu'au téléphérique menant à Montserrate (mais il a abandonné en me voyant monter dans le téléphérique, ouf!). Par contre, en soirée, une fois que la nuit tombe, je ne me suis plus sentie trop à mon aise car les rues se vident pour laisser place aux marginaux.
Les fameux vendeurs d'émeraude
Les émeraudes colombiennes, connues pour leur qualité et leur couleur uniques, sont l'une des pierres précieuses les plus prisées au monde. Bogota en est le centre névralgique de l'industrie de l'émeraude, c'est donc l'endroit idéal pour acheter des émeraudes d'excellente qualité. Elles se négocient aussi parfois dans la rue à la vue de tous (voir petits papiers blancs).