Saint May : ses pierres et ses vautours

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En plein coeur de la drôme, vivent une colonie de vautours sur une falaise surplombant Remuzat, dans un paysage sublime.
Mars 2022
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Le petit village de St May. Pour y accéder, il faut quitter le D94 franchir le petit pont vert et emprunter l'étroite route neuve qui mène au village. Surplombant les gorges et les rochers, ce village tient une authenticité incroyable. Le village est construit en escalier. Depuis la place du village où se trouve l'église en pierre, circulez dans les petites ruelles, passez les passages voûtés, regardez les cadrans solaires sur les murs des maisons, la fontaine et montez jusqu'au cimetière pour y découvrir une vue incroyable sur le village et ses alentours. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce village rustique et calme.

Saint May 

Au menu du week-end, nous avions prévu l'aller à la rencontre des vautours du rocher du Caire et une randonnée dans les baronnies. Pour cette dernière, nous avons choisi celle dans les gorges, le long du ruisseau Léoux, cliquez ici pour en connaître l'itinéraire.

Cette randonnée remonte le très beau ruisseau Léoux au départ du village de Saint May. En partant du village, il faut descendre jusqu'au ruisseau. Un arrêt près des vignes m'offre une superbe vue sur le village de Saint May.

En atteignant le ruisseau, de belles baignoires naturelles le long des parois rocheuses se dessinent. Les bassins avec leur eau cristalline, me donnent envie de plonger. Mais en ce mois de mars, l'eau est trop fraîche pour s'y baigner, mais cela doit être merveilleux en plein été de venir se rafraîchir dans ses baignoires.

Il faut quitter les gorges en remontant le versant. Attention, le balisage de cette randonnée est vraiment mal indiqué. C'est à travers un sentier caillouteux et assez raide que nous rejoignons le haut des gorges par le versant ouest. Le retour s’effectue par une piste offrant de belles vues sur les gorges et les montagnes avoisinantes. Le soleil donne et nous réchauffe. Je n'avais jamais mis les pieds dans la Drôme et j'ai trouvé cet endroit magnifique et avec une sérénité incroyable. Pour finir, un sentier descend vers le village de Saint-May.

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Depuis mon enfance, les rapaces me fascinent. Je ne serai pas vous l'expliquer. Alors autant vous dire, que ce week-end randonnée-photo avec une observation sur plusieurs jours des vautours fauves m'enthousiasmait au plus haut point. Il existe plusieurs sites pour voir les vautours fauves en France, mais nous avons choisi avec une amie celui du rocher du Caire. La grande falaise du Rocher du Caire se dresse au-dessus de Rémuzat, levez les yeux : des vautours fauves survolent la vallée.

Les vautours ont disparu du sud de la France, il y a plus d’un siècle en grande partie à cause du poison utilisé pour détruire loups et ours. L’interdiction de dépôt de cadavres dans la nature a également contribué à leur raréfaction. En 1987, l’association « Vautours en Baronnies » lance le programme de réintroduction des Vautours fauves et moines. Le massif des Baronnies abrite aujourd’hui la plus importante colonie de Vautours fauves de l’arc alpin avec environ 200 couples de reproducteurs et une dizaine de couples de vautours moines.

Pour accéder au site, il est possible d'y aller en mode randonnée par des sentiers pour les randonneurs aguerris. Ou alors d'y aller en voiture depuis le village de Saint May. Une route étroite monte jusqu’aux ruines de l’Abbaye de Bodon, des panneaux « vautours » indiquent le chemin. Garez la voiture sur le parking et partez pour une marche de 15 à 20 mn. Avant de se lancer, sachez que le circuit n'est pas ombragé. A vos chapeaux, vos crèmes solaires et n'oubliez pas votre eau 😉

Une fois arrivée en haut de la falaise, il ne reste plus qu'à se poser et admirer le spectacle. Le rocher du Caire est un lieu de nidification pour les vautours. C'est aux environ de 10h du matin que les vautours ont fait leur apparition pour notre plus grand bonheur. Ils tournoient, passent de falaises en falaise... Jamais seul en vol, c'est un vrai spectacle. Le plus impressionnant pour moi a été de le voir passer juste au-dessus de ma tête. J'ai pu voir le détail du plumage, son oeil vif... Je suis trop contente.

Je ne suis pas une spécialistes, voici quelques informations sur les vautours fauves :

Comme l'identifier ? Son crâne est recouvert d'un duvet blanc est prolongé par un cou étroit et long d'où émerge une collerette de plumes blanches et duveteuses. Son bec puissant de couleur corne est pâle, les yeux jaunes. L'ensemble de la poitrine et du ventre fauve contraste harmonieusement avec le dos et le croupion chamois-brun. Les rémiges et les plumes de la queue courte et carrée adoptent une coloration brun-foncé noir. Le dessous est recouvert de stries brunes.

Quel est leur mode de vie ? Les vautours fauves vivent en colonies. Quittant la colonie dès l'aurore, ils ne la réintègrent qu'en fin d'après-midi. Ils profitent des courants ascendant pour s'élever dans les airs car il ne peut battre des ailes très longtemps. Les couples se forment à vie. Et oui messieurs, ils sont fidèles !!! Les adultes sont sédentaires tandis que les juvéniles entament une migration à partir de l'automne vers l'Afrique et jusqu'au sud du Sahara.

De quoi se nourrissent-ils ? Le vautour fauve est nécrophage, c'est à dire qu'il se nourrit exclusivement de cadavres. Son bec puissant lui permet de déchirer les tissus les plus résistants. Son odorat est faible mais sa vue est exceptionnelle si bien que, lorsqu'un vautour aperçoit une charogne, mouton, chèvre ou izard, il alerte l'ensemble de la colonie et c'est la curée. Les carcasses sont intégralement nettoyées et ils ne restent que les os qui sont dévolus aux gypaètes barbus.

Reproduction ? La maturité du vautours intervient à l'âge entre 4 et 6 ans. Pendant la période de reproduction, le nid est constitué, sur des falaises, parois rocheuses, cavités, de quelques branches. Il est situé à l'abri d'assaillants éventuels. L'accouplement s'effectue fin novembre - fin décembre et la femelle pond un oeuf unique dans le courant du mois de janvier. L'incubation de 48 à 55 jours. L'éclosion a donc lieu entre fin mars et début avril et l'élevage du poussin dure entre 110 et 115 jours. C'est durant l'été que le juvénile prend son envol.