Botswana, aventure authentique

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Le Botswana est une terre vierge où la magie du règne animal a conquis tous les espaces. La nature indomptée nous fait rapidement oublier l'agitation de notre quotidien.
Juillet 2023
8 jours
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La réserve de Moremi au Botswana est le cœur légendaire de la faune du delta de l’Okavango. C’est l’une des destinations de safari par excellence en Afrique. La réserve de chasse de Moremi est une zone protégée du Botswana située à l'est du delta de l'Okavango. Nommée en l'honneur du chef d'une tribu locale, c'est une « game réserve » et non un parc national car, à ses débuts officiels des membres des tribus BaSarwa et Bochiman y habitaient.

En raison de la chasse non contrôlée et l'empiètement du bétail sur ces terres ont mis en alerte sur l'épuisement rapide de la faune et de la flore sur leurs terres ancestrales, le peuple Batawana de Ngamiland, sous l'impulsion de la veuve du chef Moremi et régente, Elizabeth Pulane Moremi, a pris l'initiative audacieuse de proclamer son territoire réserve naturelle en 1963. C'est alors le seul secteur protégé du delta de l'Okavango qui a acquit une grande importance scientifique, environnementale et en termes de conservation des espèces. C'est aussi le premier espace protégé en Afrique établis par des résidents eux-mêmes qui continuent à y vivre pendant un temps.

À la fin des années 1960, le gouvernement change d'avis : il brûle les villages et force les tribus à migrer en dehors du parc. Les tribus s'installent alors de l'autre côté du fleuve Khwai (non, ce n'est pas la rivière Kwai du légendaire film 😉 ), où elles fondent le village de Khwai.

D'un superficie de 4 968,30 km2, la réserve de Moremi est l’endroit parfait pour observer les Big Five (hors rhinocéros) et admirer toute la complexité du Delta d'Okavango. Le delta de l'Okavango est le deuxième plus grand delta intérieur du monde après celui du Niger. Le bassin de l'Okavango commence au sud-est de l'Angola. La saison des pluies commence en novembre pour se terminer en Avril. Après avoir cheminé en Angola et en Namibie, le grand fleuve Okavango suspend son cours dans la grande plaine du Kalahari n'atteignant jamais la mer. Ses eaux se dispersent en un labyrinthe aquatique à la beauté époustouflante dans des milliers de canaux, formant des milliers d'île que l'on retrouve dans la réserve de Moremi.

Jour 1 :

Tout droit arrivée de Paris, me voici à l'aéroport de Maun en début d'après-midi, après un long voyage, aussitôt embarquée dans un 4x4 pour rejoindre la porte sud de cette réserve. Il y a environ 100 km à parcourir sur une large piste de terre pleine de tumultes qui masseront mon fessier quelques heures. Bienvenue au Botswana ! Il faut faire vite, car la réserve ferme ses portes à 18h et nous devons l'atteindre avant afin de pouvoir dormir en pleine nature ce soir. Notre camp se situe dans la partie de Xakanaxa.

Maun en bas du plan et Xakana en haut à droite 

Nous croisons quelques maisons à la sortie de Maun, puis plus rien jusqu'à la porte sud de la réserve de Moremi. Avoir un guide local, nous permet de pouvoir dormir au sein de la réserve. Les touristes sans guide doivent rejoindre les campings aux entrées de la réserve chaque soir avant la tombée de la nuit.

Mission réussie ! Il reste encore 11 km pour rejoindre le campement situé au 3e pont. La nuit tombe, le soleil se teinte de sa belle couleur rouge. Nous croisons de nombreux éléphants, nos premières girafes et des calaos, mais l'heure tardive nous presse. Il fait nuit noire quand nous arrivons au campement. Nous ne le découvrirons que le lendemain.

Lever de soleil 

Jour 2 :

Pour cette première nuit, le vent a joué avec les feuilles des arbres. On aurait presque dit qu'une pluie fine tombait. Les nuits sont fraîches (7-8 degrés) en hiver. La nuit a été meublée par le rugissement de lions. Parfois fort, parfois feutrés. Les deux mâles ont marqué leur territoire pour empêcher les concurrents de venir l'investir. En ce 1er réveil dans le bush, avant le lever du soleil, autour d'un petit-déjeuner, nous savons que les lions sont proches. Tout naturellement, nous partons à leurs recherches. Ce sont bien deux beaux mâles, d'environ 7 et 10 ans, qui se reposent le ventre plein à moins de 500 mètres de notre camp. Quel bonheur ! À la fois, admirative et craintive devant ces deux rois, nous les observons un petit moment pendant que le soleil finit de se lever.

Lion 

Nous les laissons se reposer et nous partons à la découverte de la réserve. De belles rencontres : impalas, lechwe, girafe, hippopotame, grèbes, héron, martin pêcheur, aigrettes, pélican.... sous un ciel gris.Pour la pause-déjeuner, nous prenons un repas simple et typique au campement. Le bobotie, un haché de viande de bœuf au goût sucré grâce aux épices et aux fruits secs. Ne me demandez pas la recette, je ne l'ai pas notée 😉

Pélican, hippopotame, éléphant, choucador , barbet jaune, écureuil, guêpier d'européanisme, lechwe

Après un repos, vers 15h30-16h, nous repartons en safari. Près une mare, nous observons des crocodiles, des marabouts, des pélicans.

 Pélicans, crocodile, grues et rollier à long brins

Un couple de Pygargue vocifère stagne sur une cime d'arbre pour observer l'étendue d'eau à la recherche de poissons. Espèce exclusivement aquatique, le Pygargue vocifère fréquente les abords des lacs, des grands fleuves, des marais et les côtes. Il s'installe près des pièces d'eau qui sont bordées de forêts ou de grands arbres car, il a besoin de points d'observation situés à une grande hauteur pour surveiller toute l'étendue de son territoire de chasse.

Pygargue vocifère 

Nous continuons notre chemin et puis revenons à la mare pour profiter d'un magnifique coucher de soleil avant de rentrer au camp. Nous croisons nos 2 lions mâles toujours à proximité du camp (cette fois de l'autre côté, ils ont dû marcher 1km dans la journée !). La nuit est tombée. Autour du feu, nous attendons que le chef vienne annoncer le menu du dîner comme chaque soir. Nous entendons le rugissement de nos lions. Ils se déplacent... Ils sont proches... Ils semblent longer le camp pour retrouver leur emplacement de ce matin. Mon cœur bat... Je ne me sens pas rassurée et sans défense… Que fait-on s'ils décident de couper à travers le camp ? Nous les suivons au son de leurs rugissements et je suis rassurée (un peu plus) car ils ont bien contourné le camp. Mais c'est une fois enfermée dans ma tente que je me sens réellement en sécurité. Le silence revient. Juste le croassement de quelques grenouilles.

Coucher de soleil à Moremi 
Coucher de sol et vol de pélicans 

Jour 3 :

Les journées commencent toujours de la même manière. Lever avant le soleil pour prendre un petit déjeuner et partir quand la lumière illumine suffisamment la nature. La nuit a été plus silencieuse. Nos deux lions ont rugit plus faiblement. Le soleil monte petit à petit dans le ciel qui se pare de couleurs rouges/violettes. Une famille d'éléphant passe le long du camp pendant que nous prenons notre café. Ils sont à 30 mètres. Je suis émerveillée et sans voix.

La journée commence bien. Je grimpe dans le 4x4 motivée pour la journée. Nous traversons un petit bois dans lequel, nous croisons le chemin d'une bande de babouins. Certains mangent, pendant que d'autres se prélassent ou s'amusent. Il y a tous les âges. Du plus jeune au plus ancien.

Babouins 

Non loin, juste avant la sortie de la réserve que nous quittons aujourd'hui pour rejoindre la concession khwai, nos premiers zèbres. Les zèbres se reconnaissent facilement grâce à leurs bandes noires et blanches qui caractérisent leur pelage ras. Mais pourquoi des rayures ? Les scientifiques avancent quatre hypothèses principales :

  • Les bandes constituent un camouflage ou perturbent la vision des prédateurs en créant un effet de flou lorsque le zèbre bouge ;
  • Elles tiennent éloignés les insectes et autres parasites externes qui préfèrent se poser sur les surfaces uniformes ;
  • Elles facilitent la thermorégulation grâce au contraste entre les rayures noires qui attirent la chaleur et aux blanches qui renvoient la lumière ;
  • Elles servent à la reconnaissance des individus entre eux et jouent à ce titre un rôle social important.
zèbres 

Après deux nuits, nous quittons la réserve de Moremi pour rejoindre celle de Khwai.

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Située entre la réserve de Moremi et le parc national de Chobe, la concession de Khwai s’étend sur 200 000 hectares. Elle est a été créée à l’initiative de la communauté locale. Un superbe exemple d’écotourisme car, tous les profits sont reversés au village de Khwai pour des projets de développement communautaire. La rivière Khwai qui traverse la concession, formes de nombreux marais qui sont la première escale pour les animaux qui migrent depuis la réserve de Linyanti et une bouée de sauvetage pour le gibier. La réserve bénéficie ainsi du flux d'une faune magnifique provenant de ces zones importantes et productives.

Le paysage varie des prairies ouvertes, aux canaux et voies navigables. Le nord de la concession est une vaste zone boisée de Mopane.

Jour 1 :

Nous arrivons en fin de matinée dans la concession. Le paysage est différent de celui de la réserve de Moremi. Les marécages s'alimentent petit à petit de l'eau venant d'Angola. C'est un paysage à la fois magnifique et hypnotique entre eau stagnante et arbres morts. Cela me fait penser à certaines peinture surréaliste de Dali (je sais, c'est un peu bizarre). Dans quelques semaines, toute la zone sera recouverte d'eau.

concession Khwai 

Nous nous arrêtons dans un lieu appelé "hippo pool" pour le pique-nique. Le lieu est splendide ! Les hippopotames sont sortis de l'autre côté de la rive pour brouter. Les leechwes somnolent. Au loin, des éléphants et des girafes. Mes yeux regardent partout. Malheureusement, ce moment paradisiaque est interrompu rapidement. En effet, mes camarades d'aventure n'avaient pas leur bagage en arrivant à Maun. Nous devons aller le récupérer à l'aéroport de Khwai. Nous partons à tout allure, cheveux au vent et fessiers bien massés 😀 Sur le tarmac, les éléphants ne sont pas apeurés par les petits avions qui atterrissent.

Girafe, éléphant mâle, cigogne à bec jaune, calao, zèbre, grand Koudou, martin pêcheur, hippo pool, aéroport de Khwai 

Le bagage récupéré, nous voici repartis plus calmement vers la réserve sous un soleil de plomb. Il fait très chaud en ce milieu de journée. Les animaux sont moins actifs et se cachent à l'ombre des arbres et des bosquets. Nous croisons tout de même de nombreux éléphants, des girafes, des impalas, des cobes des marais, des buffles et des phacochères.

Rollier à longs brins, buffles, Come des marais, hippopotame et lechwes buffle, Grand Koudou femelles 

En fin de journée, le graal ! Un léopard avait été vu la veille dans un arbre avec une proie. Notre guide n'était pas sûr qu'il serait encore là mais au moment de tourner pour rejoindre notre campement, deux autres véhicules ont interpellé son intention. Le léopard est toujours présent dans la zone indiquée. Au début dans l'arbre, la tête de l'impala tombe. Ni une, ni deux, le léopard bondi à terre en un clin d'oeil pour finir son festin au sol. Une beauté avec un regard de feu. Nous restons longtemps à l'observer. Les os craquent, sa mâchoire est puissante. Je suis impressionnée d'être à moins de 5 mètres de ce magnifique léopard.

Léopard 

La nuit tombe et nous devons rejoindre notre nouveau campement. Mais une seconde surprise nous attendait. Longeant une prairie remplie d'impalas et de zèbres à droite de et d'un bosquet à gauche, la piste vire. Et là, une bande de 4 lycaons. Ce chien sauvage au pelage bigarré est en voie de disparition. Il est donc rare de l'apercevoir. Les troupeaux de zèbres, de lechwes et d'impalas sont proches. La nuit tombe, c'est l'heure de chasser pour eux. Ni une, ni deux, ils partent en chasse. Pour capturer ses proies, la meute se fie à l'expérience du mâle alpha qui conduit la chasse et choisit la cible. L'approche est lente et silencieuse : les lycaons progressent à pas feutrés, avec le cou allongé et la tête baissée. Lors de l’assaut, les canidés vocalisent abondamment afin de coordonner leurs mouvements, car bien souvent, une course-poursuite s'engage. Très endurant, le prédateur peut courir une heure à 25 km/h de moyenne et atteindre une vitesse de pointe de 50 km/h. Les lycaons se relaient pour ne pas perdre la trace de leur proie qui finit par s’épuiser et se laisser rattraper. Malheureusement, c'est nous qui perdons leurs traces !

Lycaons 

Je me console en regardant le magnifique coucher de soleil dessiner les silhouettes au son des hippopotames et des buffles. Ainsi se termine cette première journée.

Jour 2 :

La nuit a été silencieuse. De légers rugissements et quelques hippopotames. Je suis toujours étonnée de ce silence. Je pensais que le Buch était plus bruyant la nuit.

Ce matin, nous partons pour la rivière Khwai pour une balade en Mokoro. Sur le chemin, une girafe et un troupeau de zèbres ainsi qu'une famille de babouin dont les petits s'amusent à Tarzan dans les arbres.

zèbre, girafe, babouins 

Autrefois fabriqués en bois, le Mokoro, pirogue traditionnelle, est aujourd'hui en plastique. Quelques consignes de notre guide. C'est lui qui gère l'équilibre de l'embarcation alors interdiction d'essayer de compenser. Nous sommes 3 par bateau dont le guide muni d'un grand bâton pour manœuvrer. Il y a environ 50 cm de profondeur. Assise à l'avant, je profite du silence et de la tranquillité des lieux. Seul le glissement de l'eau sous le Mokoro et la pagaie viennent alimenter cette quiétude.

Balade en Mokoro sur la rivière Khwai 

Que du bonheur ! Nous voyons beaucoup d'oiseaux durant la balade. Jacana, Martin pêcheur, Pygargue vocifère....

Nénuphar, jacana, ? , martin pêcheur, pygargue vocifère 

Au loin, un troupeau d'éléphants. Une belle famille de matriarches accompagnées de leurs petits. Face à nous, trois hippopotames nous barrent la route vers les éléphants. Les hippopotames sont très territoriaux. Il ne faut donc pas franchir la limite de leur territoire. Les trois hippopotames se retournent vers nous pour nous faire face. Oreilles tendues avec juste les yeux hors de l'eau, ils nous observent. Dans ma tête, une petite voix me dit "Pourquoi le guide continue à avancer ? On va se faire charger !" Et là, tout s'enchaîne. L'un des hippopotames nous charge. Je suis à l'avant de la pirogue et je vois le visage de l'hippopotame sortir de l'eau, ses grosses dents ainsi que l'avant de ses pattes avec des éclaboussures d'eau. Notre guide fait machine arrière à la hâte, la pirogue tangue et je me souviens qu'il ne faut pas que je compense. Alors, je ne bouge plus malgré l'eau qui rentre à ma droite dans la pirogue. L'hippopotame stoppe sa course et rentre à nouveau dans l'eau. Une intimidation ? Aurait-il été jusqu'au bout ? La scène a duré quelques secondes, mais elle m'a paru des minutes.

Hippopotame 

Nous stoppons l'embarcation sur le bord de la rive pour continuer à pied afin de nous rapprocher des éléphants. Sur terre, les hippopotames ne nous chargerons pas car, ce n'est pas leur territoire. La troupe d'éléphants profitent de l'eau pour se désaltérer et se baigner.

Troupeau d'éléphants 

Nous faisons chemin inverse après cette belle observation. Plus de mammifères sont présents le long de la rivière : cobe des marais et éléphants. Cette balade en Mokoro fut un vrai délice. Les paysages au ras de l'eau sont à couper le souffle. J'ai adoré !

Après cette balade, nous rentrons au camp. Nous avions prévu 1h de safari avant le repas, mais la nature en a décidé autrement ! Nous avons rencontré des éléphants solitaires. Ce sont des mâles qui une fois la maturité atteinte sont chassés par les matriarches. Nous croisons des hippopotames, mais surtout, un petit groupe de lions à l'ombre de Maupane. Deux lions, une femelle et deux lionceaux. A cette heure chaude, ils se reposent. Nous reviendrons les voir en fin de journée.

Nous croisons également des troupeaux d'éléphants, une cinquantaine entre marais et plaine. Quel enchantement ! Cette réserve comporte plus d'espaces ouverts, des grandes plaines propices à l'observation des groupes d'antilopes et de zèbres.

L'après-midi, la chaleur redescend. Nous repartons après un petit repos sur le camp. Nous repassons à "hippo pool". L'ambiance est différente, plus tranquille. Beaucoup d'oiseaux, mais peu de mammifères. Nous croiserons les hippopotames se prélassant à l'ombre au bord du lac un peu plus loin.

 Rollier à longs brins et hippopotame

Il fait très chaud au soleil. Le soleil descend et nous recroisons les grands troupeaux d'éléphants. Les bébés tètent leurs mères. Les adultes se nourrissent d'herbes séchées.

Troupeau d'éléphants au coucher de soleil

Nous retournons voir les lions. Ils n'ont pas bougé d'un centimètre. Les petits s'activent. Ils jouent avec des brindilles pendant que les adultes continuent leurs siestes. Les petits commencent à titiller les adultes. Il doivent s'ennuyer. La mère se lève pour se poser à l'ombre un peu plus loin. Elle semble blessée et nous supposons qu'elle compte sur les autres femelles pour partir à la chasse cette nuit.

Famille de lions 

Jour 3 :

Nous quittons la réserve Khwai ce matin pour rejoindre celle de Savuti. Cette nuit et durant le petit déjeuner, nous entendons un lion appelé sa troupe. Il se trouve à moins d'un kilomètre du camp. Un beau mâle à la recherche de sa famille que nous laisserons après avoir croisé son regard. Presque arrivés à la sortie de la concession, un appel radio va changé notre programme. Nous ne le savons pas encore, mais cette journée va être exceptionnelle !

Nous découvrons, un groupe de 6 lycaons ayant tué un grand Koudou. Chacun leur tour, ils viennent se nourrir. Double surprise ! Une femelle léopard attend son tour, perchée dans un arbre. Elle est blessée ! Par qui ? Les lycaons ? Un congénère ? Les lycaons, pour l'intimider, tournent autour de l'arbre.

Lycaons et lechwe mâle 

La patience du léopard gagnera. Les lycaons repartent vers leurs terriers et sûrement apporter de la nourriture à leurs petits. La femelle léopard peut descendre profiter des restes. Néanmoins, elle reste sur ses gardes. Elle a raison, car un lycaon revient par derrière. Elle s'enfuit dans l'arbre le plus proche. Quelques minutes de patience, et elle peut enfin redescendre. La voie est libre. La proie est trop lourde pour qu'elle puisse la hisser dans un arbre et se la garder sans crainte de se la faire voler. Les vautours arrivent ! Eux aussi auront leurs parts. Nous les laissons là, imaginant la suite de l'histoire.

Léopard femelle 

Personnellement, je me suis imaginée le début de l'histoire. Pour moi c'est la femelle léopard qui avait chassé le grand Koudou. Affamés, les lycaons l'ont attaquée pour profiter de la proie. Après une lutte, elle a cédé la place et attendu son tour !

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La réserve naturelle de Savuti couvre une superficie de plus de 5 000 kilomètres carrés dans la partie ouest du parc national de Chobe au Botswana.

Plusieurs curiosités géologiques font de Savuti un mystère. En effet, une grande partie de la région était initialement sous l’eau, mais le canal de Savuti s’est arrêté de couler en 1982. Les marais qui ont été asséchés sont maintenant constitués de prairies, et parsemés d’arbres morts, qui sont devenus une caractéristique importante de la région.

On retrouve également les collines de Gubasta et de Gobadis, qui se détachent du paysage plat environnant et abritent des peintures rupestres qui dateraient de 3 000 ans et des Baobabs.

Jour 1 :

Nous arrivons de la concession de Khwai où nous étions ce matin. La route, enfin la piste est longue. Il nous a fallu environ 3h pour atteindre la réserve de Savuti. Nous avons aperçu notre première autruche juste avant l'entrée. Juste après la porte de la réserve, un point d'eau aménagé dans laquelle une arche de Noé émerveille mes yeux. En cette fin de journée, des dizaines d'éléphants sont venus se rafraîchir. Des dizaines d'oiseau volent pour venir également s'abreuver. Au loin, je compte une quinzaine de girafes assoiffées. Elles approchent du point d'eau pas à pas. Les éléphants sont très joueurs. Ils plongent dans l'eau, s'arrosent...Etc Dès que les girafes approchent plus près, un jeune éléphant mâle les expulse. Un vrai vilain. Elles devront patienter.

Et elles vont attendre longtemps, car d'autres éléphants arrivent. Deux téméraires arrivent à s'approcher. Boire est une vraie épreuve pour les girafes. Elles doivent écarter les jambes pour permettre à leur long cou d'atteindre l'eau. Cette position les met en danger si un prédateur est à l'affût. Le soleil se couche doucement, et nous rentrons découvrir notre nouveau camp.

Jour 2 :

Cette nuit, j'ai entendu beaucoup de lions et lionnes. Ici à Savuti, vivent deux familles. Tout naturellement, nous partons à leurs recherches ce matin. Pendant 2h, nous voyons peu d'activité.

Outarde royale, éléphant mâle et  rollier à longs brins

Puis au creux du lit de la rivière asséchée, une famille de lycaons avec 5 petits finissant leurs festins nocturnes. Les petits âgés d'environ 8 mois, mangent pendant que les adultes veillent sur eux et se reposent. Les lycaons sont carnivores et ciblent principalement les gros mammifères herbivores comme les zèbres, les antilopes, les gazelles, les impalas, les gnous, les cobes, les koudous ou les phacochères. La puissance de ses mâchoires lui permet de briser et de manger les os de ses victimes. Le lycaon consomme entre 2 et 5 kg de nourriture par jour et ne boit quasiment pas d’eau, car il satisfait ses besoins avec ses proies. Doté d’un instinct particulièrement grégaire, le lycaon vit en meutes d’une quinzaine d’adultes régies par deux hiérarchies : celle du mâle et celle de la femelle. Le groupe est ainsi dominé par le couple alpha, le seul autorisé à se reproduire.

Famille de Lycaons 

Nous laissons la meute de lycaons. Un peu plus loin, mes yeux tombent à travers les branches des arbres sur une lionne. Puis un lionceau. Une autre lionne bien confondue par sa couleur. Mes yeux s'agrandissent. Ce sont 3 lionnes et 5 lionceaux qui marchent bien dissimulés par les herbes jaunit par le soleil. Où vont-ils ? Notre guide pense qu'ils se dirigent vers le point d'eau. Allons-nous poster là-bas. Juste avant, dans une plaine, une girafe aux aguets. Et pour cause, une lionne s'approche doucement et finit par la courser. Quelle scène ! La lionne n'atteindra pas son but. Elle doit faire partie de la même famille que nos lionnes et lionceaux.

Nous filons au point d'eau. A pas lents, les lionnes et les lionceaux arrivent. Ils viennent boire. Les impalas sont sur le qui-vive et prêts à s'enfuir. Les lionnes semblent avoir faim. D'ailleurs, l'une d'elles part en chasse sans succès également. Nous admirons la famille se désaltérer sur ce point d'eau.

Lionnes et leurs lionceaux 

Après ce magnifique moment, une petite pause café à l'ombre d'un arbre. Curieusement, c'est la première fois que nous sommes plusieurs 4x4 au même endroit. Il faut dire que les lions ne sont pas loin. La vue dégagée sur la plaine, nous permet de voir s'ils se dirigent vers nous.

En haut d'un arbre, un hibou trône avec dans ses serres une pintade aussi grosse que lui. Un hibou grand-duc des verreaux. C'est le plus grand rapace nocturne d'Afrique.

Hibou grand duc des verreaux 

Nous repassons là où nous avons vu les lycaons. Un aigle bateleur a pris leurs places et profite des restes. Que nous réserve l'après-midi après une si belle matinée !

Aigle bateleur 

Le bush est calme, très calme ! En fin de journée, la radio informe qu'un léopard avec une antilope fraîchement tuée a été aperçu tapi dans un buisson. Il faudra de la patience et attendre que Monsieur léopard sorte de son affût de fortune. Après avoir mangé une partie de l'antilope, il emporte dans sa gueule sa proie puis la hisse en haut d'un arbre. L'impala doit peser son poids. Quelle puissance ! Une fois dans l'arbre, la proie ne pourra pas être volée par d'autres animaux. Je crois que le léopard est mon animal favori.

Leopard 

Une superbe observation en cette fin de journée pendant que le soleil disparaît. La vie nocturne peut commencer. Laissons en paix ce léopard.

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Avec une surface de près de 11 000 km², le parc animalier de Chobe crée en 1963 est le troisième parc du Botswana par sa taille. La rivière Chobe longe le parc, servant de frontière naturelle entre le Botswana et la bande de Caprivi, en Namibie. La présence permanente d’eau attire une faune particulièrement riche, tout au long de l’année.

La réserve compte plus de 250 espèces d’animaux et elle est très célèbre pour ses nombreux éléphants : environ 40 000 vivent dans la réserve.

Jour 1 :

Nous quittons la réserve de Savuti pour rejoindre Kasane à 5h de route pour seulement 198 km. Le sable noir fait place à un sable de couleur orangée. La dernière partie de la route se fait sur une route goudronnée. Retour à la civilisation 😦

Kasane, petite ville sur la rivière Chobe au Botswana, se situe au carrefour avec le Zimbabwe, la Zambie et la Namibie. Nous embarquons dans un petit bateau à moteur pour un safari fluvial de 3h. Le guide nous demande "Que voulez-vous voir ? ". Et je réponds "Des éléphants nager!"

Beaucoup d'oiseaux sont présents sur la rivière et les petits îlots.

Calao à bec jaune, guêpier à front blanc, bec en ciseau, pygargue vocifère

D'un coup, c'est une famille d'une trentaine d'éléphants qui occupent le bord de la rivière. Une partie de la famille traverse la rivière. Certaines femelles traversent avec leurs petits. Magique !

Tout le long de la rivière, nous observons de nombreux animaux : hippopotames, pygargues vocifères, martin pêcheur, crocodiles, des centaines d'oiseaux et un petit varan.

Hippopotame, Cobe des marais, Buffle, Pluvier couronné, varan

En fin d'après-midi, nous repartons en 4x4 dans le parc de Chobe. Nous croisons de nombreux éléphants, de grand koudous, d'impalas, de girafes et une petite chouette chevêchette !

Quelques babouins et pélicans viennent se percher en haut des cimes d'arbres pour y passer la nuit. Ils seront à l'abri des prédateurs.

Jour 2 :

C'est le dernier jour dans le bush africain. Cette dernière nuit a été silencieuse. Juste le cri du chacal. Un petit-déjeuner à l'anglaise nous attend en prévision de cette longue matinée. Notre avion est à 14h à Kasane. Nous quittons le campement, qui se trouvait loin de la rivière, après des aux revoirs à notre cuisto et notre intendant.

Sur la piste qui rejoint la rivière, quelques éléphants. La rivière Chobe est calme. Seuls quelques oiseaux sont présents. Le calme va vite se terminer. Nous croisons des vervets, de petits singes très voleurs !

Vervets, rollier à longs brins 

De l'autre côté de la rive, 6 lionnes et 1 lion sont là. Bien que très loin, l'instant est magique. Il s'agit d'une partie de la troupe de 16 lions vivant dans cette partie du parc. Un peu plus loin, 2 lionnes finissent un repas. Puis ce sont 4 lionnes et un lion qui viennent se désaltérer à la rivière. Dans l'eau, un hippopotame les guette. Quelle drôle d'image ! Ici, dans le parc national, la réglementation est plus strictes que dans les réserves ou concessions. Interdiction de sortir des pistes ! Alors quand la radio annonce l'arrivée de gardes, notre guide reprend vite la piste.

Lions 

Nous croisons 3 chacals, quelques phacochères qui grattent la terre à genou à la recherche de nourriture.

Chacal et Phacochère

C'est la fin de ce beau voyage. Une belle expérience en immersion dans une nature sauvage où l'homme n'est pas maître. Je repars avec des images pleins la tête et des sons pleins les oreilles !

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