Carnet de voyage

Un p'tit tour en Amérique du Nord

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Un carnet de voyage sous le signe du froid, qui démarre à New York, se termine à New York, en faisant un petit crochet par le Québec et l'Oregon (en toute logique).
Du 20 janvier au 10 mars 2019
50 jours
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Publié le 23 janvier 2019

Bonjour à tous, oui, même à toi qui somnole dans le fond.

C'est reparti pour un nouveau carnet de voyage, en solo ce coup-ci !

On ne le dit pas assez, mais le carnet de voyage, c'est vraiment un bon plan pour justifier auprès de futurs employeurs le trou béant sur son CV.

"- Vous n'avez donc rien fait pendant 6 mois ?

- (J'ai beaucoup mangé, beaucoup dormi, beaucoup bu aussi - de café, rassure-toi maman -, beaucoup dépensé) Ah non, je n'ai pas rien fait ! J'ai écrit un blog de voyage ! L'écriture c'est ma passion, le miroir de l'âme, le bla bla bla bla bla..."

Mais avant tout, c'est le moyen de vous tenir au courant de mon quotidien palpitant, bourré d'aventures et de rencontres, à travers des récits empreints d'une grande sensibilité littéraire et des photos dignes d'un gagnant du concours du National Geographic.

Je ne pense pas faire un récit par jour, ce serait une cadence un peu compliquée à tenir pour moi et je ne voudrais pas vous harceler de notifications, mais je ferai de mon mieux pour vous pondre les meilleurs articles de ma courte carrière de blogueuse-voyageuse-pas influenceuse.

A très vite pour un prochain article !

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JOUR 1

Je me suis sentie dupée par la technologie : mon fidèle téléphone m’annonçait un petit -4°C pour la journée, rien que je ne puisse affronter. C’est donc confiante que je suis partie à la conquête de Manhattan, avec l’idée de visiter un maximum de choses à pieds.

Un Starbucks et un accès à la wifi plus tard, je découvre la vérité. Au lieu des -4°C annoncés la veille, on partait plutôt sur un ressenti entre -29°C et -31°C. Changement de plan, il est hors de question de visiter quoi que ce soit en extérieur. Et ça tombe bien puisqu’il existe un ferry qui relie Manhattan à Staten Island, au chaud, en passant devant la grande dame verte la plus connue au monde. Et je ne parle pas d’Elizabeth II au mariage d’Harry et Meghan. Ce ferry, s’il ne s’approche pas trop de la statue de la liberté, permet tout de même de l’observer d’assez près et d’avoir une vue imprenable sur la Sky Line. Pour faire l’aller-retour, comptez environ 45mn. J’aurais aimé vous montrer mes photos personnelles, mais elles ont été prises à travers les vitres sales du ferry et ne rendent pas très bien. Je vous invite donc à consulter Google ou tout simplement les photos de vos autres amis qui sont allés à New York.

De retour sur la terre ferme, direction Grand Central Terminal, sur la 42e rue. Depuis le ferry, prenez la ligne 4 au départ de Bowling Green. Si tant est que vous arriviez jusqu’à la station de métro avant que le vent ne vous mette à terre en sortant du ferry. La force de la nature, tout ça, tout ça.

En parlant de métro, peut-on en discuter une minute ? Si vous pensez que le métro parisien est compliqué, oh boy have I got news for you ! Le métro new-yorkais paraît simple, jusqu’à ce qu’on y soit. En fonction des entrées que vous empruntez, il vous faudra ressortir parce que sous terre, les quais ne communiquent pas. Sur un quai, plusieurs lignes peuvent passer. En fonction des heures, ces trains seront des locals ou des express. A nouveau, vous ne vous en rendrez compte qu’une fois confortablement installé dans votre siège et parti pour l’autre bout de Manhattan. Il arrive également que la ligne soit déviée et suive la route d’une autre ligne, avant de reprendre son trajet habituel. Serez-vous prévenus à l’avance ? Oui et non : les conducteurs feront peut-être une annonce, mais elle sera tellement incompréhensible que vous comprendrez trop tard ce qu’il se passe. J’ai trois théories quant à la création du métro new-yorkais : 1/ il a été créé par un gars bourré, clairement la théorie la plus probable. Et le comité qui a approuvé ce projet n’était pas très sobre non plus. 2/ il a été créé par un gars en instance de divorce. Il savait que sa femme devrait emprunter le métro tous les jours et il a décidé de lui pourrir une dernière fois la vie. 3/ il a été créé par un gars dont ce n’était pas le boulot. Le pauvre passait par là, à la recherche d’un boulot de graphiste, et comme personne ne sait concrètement en quoi consiste le travail de graphiste, le recruteur s’est planté et lui a refilé le job. Il a donc mis des couleurs et des lignes partout, s’est trouvé content de son travail, et le comité a approuvé par politesse, afin de ne pas vexer l’artiste. Tout ceci nous amène à Grand Central, la gare du début de Gossip Girl, et certainement de la moitié des films et séries basés à New-York. C’est véritablement un beau bâtiment qui mérite le coup d’œil. Il y a plein de galeries basses aux styles très différents. L’une d’elles est réputée pour son acoustique particulière et son écho formidable. La gare est même dotée d’un food court et d’un bar à huître. Il y en a pour tous les goûts et on peut facilement trouver de quoi s’occuper pendant une bonne heure. Si en sortant de la gare vous choisissez comme moi de marcher un peu (parce que le métro coûte cher), la 42e rue est celle qui vous emmène directement à Times Square, en passant par Bryant Park et la Public Library, en moins de 15mn. En bon rat de bibliothèque, la PL était un passage obligé. Elle est située dans un vieux bâtiment et on peut la visiter sans déranger qui que ce soit. Elle regorge de livres rares, de petites et grandes salles de lecture avec des étagères en bois massif encastrées dans les murs, de peintures murales et au plafond vieilles de plusieurs siècles. Bon à savoir, elle est fermée durant le jour consacré à Martin Luther King. Juste derrière, on trouve Bryant Park où est installé tous les hivers une sorte de marché d’hiver, avec une vraie patinoire, histoire de perpétué l’esprit de Noël un peu plus longtemps. C’est un aspect de New-York que j’aime particulièrement : malgré tous les buildings, la ville est ponctuée de nombreux parcs pour se poser et respirer un peu, pratique quand on a le tournis de passer sa journée le nez en l’air.

Ma première journée s’est conclue par un coup d’œil rapide à Times Square. Gelée, j’ai capitulé à 16h et ai préféré retourner me réchauffer à l’auberge.


JOUR 2

Le jetlag se fait toujours sentir un peu et la journée promet d’être longue. Mon bus pour Montréal part le soir même à minuit, il faut que je trouve à m’occuper jusque là et il n’est que 7h30.

Si vous me connaissez un peu, vous savez qu’un passage inévitable pour moi dans chaque grande ville est Chinatown. Surtout dans des villes comme New-York ou San Francisco où l’histoire de la communauté chinoise est liée à l’histoire du développement même de la ville. Il se trouve qu’il existe un musée sur l’histoire des Chinois aux Etats-Unis et qu’il est extrêmement intéressant en plus d’être calme. Pour 12$, on en apprend beaucoup sur l’histoire de cette communauté, sur le racisme institutionnel dont elle a été, et continue souvent à l’être, victime, et sur les coutumes qu’elle a tant bien que mal tentée de conserver, tout en essayant de s’intégrer dans un pays qui avait besoin d’elle, mais que le peuple rejetait en masse. Une visite bien instructive, d’autant que les deux personnes à l’accueil étaient plus que ravies de répondre à toutes mes questions. En ce moment, il y a une exposition sur le développement de la machine à écrire en chinois ; ça a l’air ennuyant dit comme ça, mais c’est passionnant et ça nous confronte assez vite aux limites de notre imagination. Bref, un musée dont je n’avais jamais entendu parler mais qui vaut clairement le détour. Il existe son équivalent sur la communauté italienne à quelques pas, si le cœur vous en dit.

Ce qui est assez particulier à Chinatown, c’est qu’en une rue, vous vous retrouvez au cœur de Little Italy. Les boutiques chinoises et italiennes se mélangent l’espace d’une ou deux rues (Mulbury et Motts), avant de passer véritablement du côté italien. Plus le temps passe et plus Little Italy se fait little, mais le charme opère toujours dans les rues qui constituent aujourd’hui le quartier.

En vérité, c’est tout le Downtown de Manhattan qui fonctionne ainsi. Vous traversez la rue et pouf, nouveau quartier, nouvelle ambiance. Et pour le coup, pas besoin de métro, c’est un coin étendu, mais faisable en marchant. Un petit aparté pour vous signifier que j’écris d’un café à Montréal et que je me relis avec un accent québécois. Ça me semblait important de partager cette nouvelle d’une haute importance. Back to business. En traversant Soho, on peut se rendre à Washington Square, le parc avec le petit arc de triomphe américain. C’est également le gros quartier étudiant, et historique, puisque c’est là que se trouve la New York University. Les bâtiments y sont vraiment vieux, en pierre, avec un petit côté Oxford (et certainement Cambridge, mais je n’ai jamais mis les pieds à Cambridge). C’est idéal pour traîner un peu, boire un coup et manger ; le restaurant Pommes Frites fait des frites à tomber, avec des sauces maisons plus originales les unes que les autres (je n’ai aucun partenariat avec eux, mais si vous faites suffisamment tourner cette publication, qui sait ? L’espoir fait vivre !). Depuis Washington Square, Union Square n’est plus qu’à une dizaine de minutes de marche. Je vous avoue que je ne sais plus pourquoi Union Square est connu. Peut-être le fait d’avoir beaucoup entendu le nom dans les séries ? En tout cas, si vous voulez faire un high-five à Washington, Lafayette, Gandhi ou Lincoln, c’est l’endroit pour.

C’est déjà la fin de l’après-midi, il me reste encore 6h à tenir avant mon bus et c’est depuis un coffee shop que j’observe le soleil se coucher sur Union Square. Pour la fin de journée, je décide de retourner à la Public Library qui était donc fermée la veille pour profiter de la wifi et commencer ce blog. Je me répète, mais n’hésitez vraiment pas à la visiter, les salles sont magnifiques et vous pouvez vous installer n’importe où pour lire ou travailler, le tout sans carte de bibliothèque. A la fermeture, je retourne à Times Square. Il fait considérablement moins froid et il fait nuit, ce qui est parfait pour profiter du lieu. De jour, je l’ai trouvé sympathique, mais de nuit, j’ai vraiment adoré. C’est un concentré de touristes, mais l’ambiance y est bon enfant, les gens viennent pour se divertir et profiter de l’instant. Il y a des performeurs de rue, des restaurants (n’y allez pas, pour le coup c’est vraiment un attrape-touristes) et le Disney Store. Ne me jugez pas, j’adore les Disney Store, j’ai failli acheter la moitié de la boutique. C’est aussi bien que je sois partie avec un sac à dos et pas une valise, ça évite les achats impulsifs et potentiellement lourds, parce que je n’ai vraiment pas envie de mes les trimbaler sur le dos ensuite (ne t’en fais pas maman, je profite quand même et je me fais plaisir !).

Et c’est tout pour ces 2 jours à New-York. J’y retourne en mars, à la fin de mon voyage et je n’avais vraiment pas envie de me prendre la tête à essayer de cocher les cases des incontournables de Manhattan. On se retrouve dans quelques jours pour des aventures québécoises placées sous le signe de la neige et de la slush !

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Je vous salue froidement !

Poussée par ma franco-québécoise favorite et un bon café dans un resto japonais, je me mets dès aujourd'hui à la rédaction (l'écriture de cette phrase remonte à la semaine passée...).

Mon dernier séjour à Montréal remonte à il y a déjà 9 ans, en plein mois d'août, et j'aurais aimé vous dire que j'ai reconnu la ville, mais pas du tout ! C'est donc parti pour tout redécouvrir et c'est dingue comme j'ai du mal à me mettre au rythme québécois. La fatigue accumulée du voyage et les derniers effets du jetlag, certainement.

Mais commençons par le commencement : le trajet en bus, un pur moment de bonheur et de confort. Comptez en moyenne 8-9h pour faire New-York-Montréal. L'avantage, c'est que les terminus se trouvent à chaque fois en plein centre-ville. Durant mon trajet, j'ai eu la chance de tomber sur un groupe scolaire d'adolescents américains s'en allant visiter au nord de leur frontière, et j'ai eu un peu peur que l'excitation du voyage ne les tienne éveillés. En fin de compte, c'est le conducteur du bus qui nous a tous maintenus éveillés, avec des annonces plus incompréhensibles les unes que les autres et d'un volume sonore à faire débrancher son sonotone à mamie ! Impossible de dormir et c'est donc 9h plus tard que je déambule dans Montréal tel un zombie.

Une question se pose donc : que faire dans cette ville ?

Première option : se balader dans la ville, se perdre dans les ruelles. Pas mal, mais par -10°/-20°, on a connu idée plus brillante. Mais il est hors de question de ne pas sortir et je ne me trimbale pas des bottes de neige, une doudoune et des pulls en pilou-pilou pour les laisser au fond de mon sac. D'autant qu'il y a la deuxième option...

Deuxième option : visiter au minimum un nouveau coffee shop par jour. Objectif plus qu'atteint ! La ville regorge de cafés plus originaux les uns que les autres. Dans une ancienne banque, perdu tout au nord de la ville, à thème, etc. Un vrai régal ! Ces cafés sont appelés "third wave" (troisième vague) et ils commencent doucement à arriver en France. Coup de cœur absolu pour le Café Tommy, près du vieux port, dans la rue Saint-Jean. Si je devais ouvrir un café, ce serait un comme ça. Et puis leur croissant aux amandes, chocolat et pistache est à tomber.

Troisième option : chiller dans mon lit avec Netflix, une tasse de thé et la neige qui tombe dehors. A réserver pour les jours très froids, parce que voyager, c'est aussi accepter parfois de ne pas cocher de case sur la liste des choses à faire ou à voir.

En vrac, les jours où j'ai réussi à me motiver à mettre le nez dehors, j'ai visité :

  • le Vieux Montréal et le Vieux Port ;
  • la rue Sainte-Catherine et les sous-terrains (qui, contrairement à la légende, ne forment pas une ville, mais une enfilade de centres commerciaux) et une exposition Barbie ! ;
  • la cathédrale basilique Marie-Reine-du-Monde ;
  • la cathédrale anglicane ;
  • le jardin botanique et son jardin chinois ;
  • le Mont-Royal et la rue Saint-Denis ;
  • la rue Ontario en long, en large, et en travers ;
  • le quartier autour de l'UQAM (l'une des universités de la ville) ;
  • le boulevard Saint-Laurent et ses rues adjacentes, connu principalement pour son street art. Depuis 2012, il existe d'ailleurs un festival dédié au street art, MURAL, qui a lieu chaque année en juin ;
  • Chinatown, bien évidemment ! ;
  • le Plateau, le Mile End et sa pâtisserie Cheskie's (9 ans plus tard, mes papilles n'avaient pas oublié le goût des croissants au pavot et des cheese crowns) ;
  • profiter d'un spectacle d'impro à l'Abreuvoir. Si jamais le cœur vous en dit, la troupe dont le nom m'échappe joue tous les lundis, à 20h, pour seulement 4$. Ça vaut vraiment le coup, les comédiens changent selon les semaines et ils sont tous très drôles, même quand on ne comprend que 70% de ce qu'ils racontent !
  • et certainement d'autres choses qui ne me reviennent pas en tête à l'écriture de cet article !
Vue depuis le Mont-Royal, prise en 2s30 chrono parce qu'il faisait beaucoup trop froid 
Le vieux Montréal 
La Street Art 
Le jardin botanique, où l'on a trouvé une plante à mon nom...
Chinatown  
En haut : cathédrale anglicane. En bas : cathédrale basilique Marie-Reine-du-Monde 
Exposition Barbie

Question activités hors de la ville, quand on n'a pas de voiture, c'est assez vite limité. Certains d'entre vous connaissent déjà le groupe Facebook We Are Backpackeuses, qui met en relation des voyageuses, pour la plupart francophones, autour du monde. Un petit post sur ce groupe m'a permis de rencontrer quelques filles qui étaient à Montréal pour diverses raisons (voyages, pvt, déménagement, etc) et il ne faut pas longtemps pour qu'on décide de louer une voiture pour aller patiner dans la Forêt Enchantée, aux alentour de Trois-Rivières. Pour l'anecdote, je n'avais pas patiné depuis presque 10 ans. Je me suis sentie comme Bambi faisant ses premiers pas. Heureusement, ça revient vite, surtout quand on comprend qu'il ne faut surtout pas mettre tout son poids en arrière, et ce n'est pas mon séant qui vous dira le contraire. Un petit conseil : achetez des chaufferettes pour les pieds et prenez vos paires de chaussettes les plus chaudes, ça vous permettra de tenir plus longtemps avant de devoir vous réfugier au chaud pour prendre un excellent chocolat chaud/crème chantilly 😉 Rien de mieux qu'une bonne poutine pour conclure une journée aussi sportive. Si vous allez au Québec, vous ne pouvez pas manquer ce plat emblématique. Ce fleuron de la gastronomie. Cette Chapelle Sixtine de la cuisine ! (si vous ne savez pas ce que c'est, je vous laisse chercher sur internet)

Pour conclure cette épopée en Nouvelle-France, je suis passée quelques heures à Québec, le temps de faire le tour de la vieille ville, qui peut se visiter en quelques heures, à pieds. J'ai choisi la facilité en m'inscrivant au tour proposé par mon auberge de jeunesse. J'ai bien regretté d'avoir laissé mes chaufferettes à Montréal, la fin du tour m'a semblé durer une éternité à cause du froid. Sinon, à Québec on peut donc visiter :

  • le Parlement ;
  • les différentes portes et fortifications ;
  • le château Frontenac (qui est en réalité un hôtel) ;
  • la citadelle ;
  • le parc des plaines d'Abraham ;
  • la rue Saint-Jean ;
  • le quartier Petit-Champlain qui, sous la neige, donne l'impression d'être tout droit sorti du village du Père Noël.

Mention spéciale à tous les Québécois qui arrivent à rester debout malgré les rues plus que pentues et la slush qui les recouvre. J'ai eu l'impression de me balader sur une patinoire géante, c'était une expérience mémorable !

De retour à Montréal pour ma dernière journée, je prépare mon sac, me remplis le ventre d'une dernière poutine, découvre un nouveau café avec Valentine, et je vous embrasse tous bien fort. A plus à Portland ! (j'y suis depuis moins de 10h et j'ai déjà des anecdotes à vous raconter)

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Oh la la, je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout à jour sur le blog. Vous m'en voyez désolée, mais une grande flemme d'écrire s'est emparée de moi. C'est pas l'envie qui m'en manquait pourtant (ou peut-être que si).

Je suis passée du côté "côte ouest" de la force et plus précisément à Portland, Oregon. C'est bien parce que je connais du monde là-bas que j'y suis, sinon je pense que je n'aurais jamais pensé à visiter un jour Portland, pour la simple et bonne raison que je ne connais rien à la ville. A part quelques manifestations qui y ont eu lieu il y a quelques mois (années ?). Portland, c'est la capitale du bizarre. Je ne plaisante pas, la ville se revendique comme "étrange", c'est son truc. Son slogan, peint en blanc sur fond noir sur un bâtiment, est le suivant : Keep Portland Weird.

Mais avant de vous raconter mon séjour, je vais vous raconter mon vol Montréal-Portland. Un pur délice, comme certains le savent déjà. La veille, je reçois un message de la compagnie aérienne m'indiquant qu'il serait plus prudent que je change mon vol. Avec la vague de froid qui s'est abattue sur Chicago, ils ne savent pas encore s'ils pourront s'y poser pour l'escale. J'ignore ce message et me rends à l'aéroport comme prévu, à 3h45 du matin, pour mon vol prévu à 7h15. Il ne me faudra que 45mn pour passer les douanes et tous les contrôles, contre les 2h annoncées... 7h15, mon premier vol décolle et se pose sans souci. 10h10, mon deuxième vol s'annonce plutôt pas mal : siège côté hublot, le siège du milieu est inoccupé. Et là, le drame. La petite derrière moi se met à pleurer et à donner des coups dans mon siège sans que sa mère n'intervienne. Le bébé à ma gauche décide de s'entraîner pour la prochaine saison de The Voice. Une dame sur la rangée de devant, en diagonale, sort son coupe-ongle pour se faire une french manicure de dernière minute sans doute. Le gamin juste devant ses met à vomir toutes ses tripes. Et on n'a pas encore décollé... Allez, plus que 4h !

Portland est définitivement une ville étrange, mais plutôt dans le sens positif du terme. Chaque quartier a sa propre identité, sa propre architecture, sa propre ambiance. En une rue, on passe du quartier branché de Pearl District aux boutiques de jeunes créateurs et artisans à Chinatown, beaucoup plus populaire. Un petit détail cependant : les rues étaient quasi désertes. Vous pensez bien, il faisait -3°C, une température qu'on ne voit pas souvent là-bas. Il a même neigé ! C'était l'apocalypse ! Les gens se sont barricadés chez eux. Les rares courageux qui osaient mettre le nez dehors n'avaient pas le choix et couraient se réfugier dans le café le plus proche. Ou mieux encore, chez Powell's City of Books, la plus grande librairie des Etats-Unis ! L'avantage de ce froid, c'est que j'ai pu visiter le jardin chinois Lan Su en toute quiétude et profiter de leurs animations (musique traditionnelle et calligraphie) dans une relative solitude, un pur bonheur ! C'est pas le tout, mais il commence vraiment à faire froid, et au coin de la rue, il y a une boutique de donuts qui me tente bien, Voodoo Doughnuts. Au chocolat, au raisin, au sirop d'érable, à la crème, au sirop d'érable ET bacon, à la fraise, végan, en forme de poupée vaudou, de donut traditionnel, de gros beignet, il y en a pour tous les goûts et à un prix tellement dérisoire (entre 1,50$ et 3$) qu'on aurait tort de se priver !

Portland, c'est aussi une ville d'eau. La rivière Willamette coupe la ville en deux et ses ponts sont une attraction locale. On peut les observer depuis le parc qui longe la rivière, où s'installe chaque samedi le Saturday Market. Si vous pensiez y faire vos courses de la semaine, laissez tomber. Le concept de Saturday Market est original : pour obtenir sa place, il faut fabriquer tout ce qu'on vend. C'est donc un grand marché d'art, de bric-à-brac, où vous pouvez être certain de ne trouver que des créations originales. Bon, je l'ai manqué les deux samedis où j'étais dans la région pour cause de vadrouille sur la côte la première fois et de vadrouille à Seattle la deuxième fois. Mais ça reste un incontournable de la ville. Je vous parlais d'eau pour une autre raison. Portland est l'une des premières villes à avoir installé des fontaines à eau publiques un peu partout en ville, grâce au don généreux d'un philanthrope local qui pensait que l'accès à l'eau potable était un droit fondamental. On les reconnaît à leur architecture un peu particulière. Question fontaines, décoratives cette fois-ci, la ville en est truffée. Dans tous les parcs on trouve des fontaines et sculptures où les gens ont le droit de se baigner. En fait, toute la ville est une exposition permanente à ciel ouvert. C'est une ville qui aime l'art et les artistes, sans préférence particulière pour un style ou une personne. Tout le monde est invité à partager ses créations, que ce soit sur un mur, dans une galerie, dans un parc. Pour visiter Portland, il faut visiter le nez en l'air, histoire de ne rien manquer !

Autre rive, autre ambiance. Mississippi Avenue a un petit côté Nouvelle-Orléans, avec ses devantures colorées, son ambiance de petit quartier populaire, et ses boutiques farfelues. Si vous voulez manger les meilleurs tacos de la ville, c'est à Por Que No ? qu'il faut vous rendre, sur cette même rue. Un brunch toute la journée, toute la semaine, c'est chez Gravy. Des cristaux, des herbes, une bactérie pour faire votre propre kombucha ? Mississippi Avenue a tout ce qu'il vous faut. En parlant de kombucha, je vous invite à faire votre propre recherche et à militer activement pour que cette boisson arrive en France, c'est un délice. Un peu plus au nord-est, il y a Alberta Street, aussi connue comme Alberta Arts District. C'est une rue vivante, où on reconnaît de nombreuses influences étrangères du fait de l'immigration. C'est l'un des plus vieux disctricts de Portland et il mérite le coup d’œil. Des festivals de nourriture et d'art sont régulièrement organisés, mais si rien n'a lieu lors de votre visite, ne vous en faites pas, il y a de quoi manger et admirer rien qu'en se baladant. Et si vous êtes un peu fatigué, vous pouvez vous arrêter à Tiny Cart Massage, pour vous détendre un peu (et ça fait un bien fou !).

Chaque pancake fait la taille de ma main. Chez Gravy. 

Plus que deux paragraphes et je vous laisse retourner à vos vies, promis. Vous avez surement remarqué que le titre de cette étape mentionne les food carts. Kézako ? Eh bien, c'est un peu comme les food trucks, sauf qu'ils ne se déplacent pas. Il y a des coins de rue entiers occupés par ces food carts qui servent à peu près tout ce que la cuisine internationale à offrir, tant que c'est facile à transporter. Autant dire qu'il faut oublier la raclette et se mettre plutôt au banh mi. En fait, on pourrait visiter Portland en mangeant. Vous venez de terminer votre pad thai à emporter ? Pas de souci, un autre food cart à quelques blocs s'occupe du dessert. A moins que vous ne soyez plus traditionnel et préfériez un endroit où vous posez. Auquel cas, il existe une boutique qui ne vend que de la pâte à cookies comestible, servie en pot ou en cornet comme une glace. Autant vous dire que j'ai bien mangé et pour pas cher !

Bon... une chose que j'ai gardée pour la fin : la pluie. Vous voyez dans Grey's Anatomy quand un nouveau personnage débarque et qu'il se plaint de la pluie, que tout le monde rigole en mode "Haha, ben oui mon gars, c'est Seattle, il pleut, c'est connu, tu vas t'y faire", ben c'est pareil à Portland. Sauf qu'on s'y fait pas à moins d'avoir un parapluie qui ne plie jamais et une bonne paire de bottes en caoutchouc du plus bel effet. Alors vous imaginez que quand il s'est arrêté de pleuvoir, j'en ai profité pour aller me balader un peu à Washington Park, à quelques minutes de mon auberge. C'est là que se trouve le zoo, la plus ancienne maison de Portland et son belvédère, la roseraie et le jardin japonais. J'ai zappé le zoo et le jardin japonais (un peu cher à mon goût) pour faire un tour dans la roseraie. J'avais vu des photos magnifiques et puis ça allait me changer un peu de la grisaille (vous le sentez venir ?). SAUF QU'EN HIVER, Y'A PAS DE ROSES ! Mais ça, c'est évident quand on fait fonctionner un minimum son cerveau ! Le mien était en mode-off jusqu'à ce que j'arrive devant le panneau m'indiquant que "si, si, c'est bien ici la roseraie, t'es juste idiote et pis c'est tout". J'ai pas vu de roses du coup... J'ai donc entrepris de marcher jusqu'à Pittock Mansion, la vieille maison qui surplombe Portland. En bottines de ville. Dans les bois et les collines. Après deux jours de pluie (vous voyez où je veux en venir ?). Bref, dans la boue, la gadoue. Ah ben c'était vraiment une réussite cette balade, merci moi ! Heureusement que la vue en valait la peine.

Ainsi s'achève cette étape à Portland. Un peu parce que j'ai certainement oublié certains détails, beaucoup parce que cet article est déjà assez long comme ça. La prochaine étape devrait être Seattle ou la côte. Ou les deux. On verra.

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Je profite de ces microbes qui me mettent KO pour me balader plus longtemps dans le froid pour vous parler un peu de Seattle !

Ca aura été un voyage rapide d'à peine 2 jours et clairement la ville mérite qu'on s'y arrête plus longtemps, mais on ne va pas cracher dans la soupe, c'était déjà bien sympa de pouvoir y faire un stop. Après 15 saisons à suivre religieusement Grey's Anatomy, autant vous dire qu'en arrivant dans la ville, j'étais aussi excitée qu'un acarien au salon de la moquette ! Seattle, c'est une ville ultra ouverte sur le monde, l'art, les gens. Elle prône la tolérance à fond et ça se remarque très vite puisque la moitié des boutiques affichent sur leur vitrine des posters : "Black Lives Matter", "Ici on accepte tout le monde, blanc, noir, chrétien, musulman, etc", "LGBTQ+ Lives Matter", etc. Il y a un vivre ensemble assez plaisant et l'ambiance est plutôt cool.

Soit ma mémoire déraille, soit les microbes m'embrouillent le cerveau, dans tous les cas, je ne me souviens plus du tout dans quel ordre se sont faites les visites, ni le nom des quartiers. Ca m'apprendra à écrire mes articles juste après les visites, tiens.

Commençons par le Public Market ! C'est un grand marché couvert qui, avant, ne vendait quasi que du poisson du fait de sa proximité avec le port. Aujourd'hui, on y trouve de tout, même du vrai(-faux) savon de Marseille. En se baladant dans la rue qui longe le marché, vous remarquerez que les gens font la queue, parfois pendant un très long moment, puisque c'est là que se trouve le Starbucks Coffee d'origine, le vrai, le premier du nom. Le design intérieur est différent de ceux qui pullulent partout dans le monde et il vendrait également des produits légèrement différents. Au vu du temps d'attente et du prix du café médiocre, j'ai juste fait un coucou de loin à la boutique et j'ai passé mon chemin. D'autant plus qu'à quelques mètres, on trouve une ruelle un peu particulière : le Gum Wall, ou le mur de chewing-gum. Oui, oui, je parle bien d'un mur recouvert de chewing-gums. Je ne sais pas quand ni comment ça a commencé, mais tous les jours, des visiteurs viennent rajouter leur gomme à l'édifice. Autant vous dire que je ne me suis pas trop collée au mur pour laisser passer les autres... C'est absolument répugnant mais ça a le mérite d'être amusant, collectif, et presque esthétique. Après ça, direction le port sous une pluie battante. Il commençait à faire nuit et un peu froid, on n'a donc pas trop traîné, d'autant que le port s'est transformé en véritable piscine/patinoire ! Mais pour ceux qui aurait un peu plus de temps et de chance niveau météo, c'est là que se trouvent l'aquarium et la grande roue. Sinon, il y a toujours le musée des curiosités où vous pourrez déguster de merveilleux chocolats entre deux authentiques momies.

On entame la deuxième journée par une visite de la Space Needle, un incontournable dans le paysage de la ville depuis l'Exposition universelle de 1962 (si je ne dis pas de bêtise). Elle est entourée d'un grand parc où se succèdent musée, fontaines, stade, galeries d'art et, puisqu'on est à Seattle, coffee shops. J'allais oublier, mais si aujourd'hui on voit de plus en plus de coffee shops s'implanter un peu partout, avec des barista qui connaissent bien le café et des concepts de plus en plus recherchés, c'est un peu grâce à cette ville. Après un petit café, on se fait une petite galerie d'art histoire de voir ce qui se passe sur la scène artistique locale. Bilan : on ira dans une autre galerie la prochaine fois. Il y avait quelques toiles et projets très intéressants et à côté de ça des tableaux dont le prix de mise en vente était tout simplement incompréhensible. C'est là qu'on se rend compte que ce n'est pas forcément le talent qui détermine le prix d'une oeuvre, mais aussi pas mal les contacts des artistes. Je digresse... On enchaîne sur une balade dans un parc de sculptures qui longe la baie et qui nous donne une vue magnifique sur les îles en face. On n'a pas eu le temps de prendre le ferry pour s'y rendre, mais ça aurait valu le coup. Ce sera pour une prochaine fois. La journée commence à toucher à sa fin, on en profite pour faire un tour dans un quartier un peu plus populaire et coloré, qui est devenu le lieu de rencontre un peu incontournable des artistes, des hipsters, des jeunes, des gens qui aiment la vie tout simplement. On est arrivés pile poil au bon moment puisque le dimanche se tient un petit marché. Dans la rue : les stands de nourriture (y'avait même de la raclette, si c'est pas beau ça !). A l'abri : les vêtements, les artistes, le bric-à-brac. C'est armé d'un naan recouvert de beurre à l'ail et au persil qu'on visite ensuite un magasin de musique plutôt réputé dans le coin. Je vous rassure, on a terminé les naans avant de tripoter les harpes et les guitares. Par la suite, petit détour par une boutique steampunk où le proprio prépare ses propres mélanges de thé d'un côté tandis qu'une diseuse de bonne aventure tire les cartes à des étudiants un peu trop crédules. Pour accéder à cette boutique, il faut passer devant une statue gigantesque de Lenine, importée directement de l'ex-URSS par un gars du coin qui avait du temps et des moyens. La statue a pas mal fait parler d'elle au moment de son installation, mais finalement, tout le monde s'en est accommodée. Après tout, pourquoi pas une statue de Lénine dans le quartier où les habitants sont persuadés qu'il s'agit là bel et bien du centre du monde ?

La journée s'achève sur une vue magnifique de Seattle, depuis le Kerry Park. C'est absolument gratuit et c'est de ce parc que sont prises la plupart des photos de la "skyline". Une bonne façon de terminer le week-end.

Prochain article : Boston !

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Je manque à tous mes devoirs. Voilà un bon mois que je vous ai promis un article sur Boston e avant de le publier, j’ai eu le temps de rentrer en France, travailler, voir Notre-Dame brûler, et repartir en voyage.

J’espère que vous saurez me pardonner ce retard, sinon tant pis, je boirais des Guinness à votre santé !

Boston Express, la ville en moins de 24h 

Boston est une étape surprise. Je n'avais pas vraiment prévu de m'y rendre, mais c'était plus intéressant financièrement de prendre un avion jusqu'à Boston, y passer la nuit, puis prendre le bus pour New-York, plutôt que de prendre un vol direct pour NYC (j'avoue, c'est parce que j'ai vraiment traîner à prendre mon billet). Et quelle agréable surprise ! C'est une belle ville, pleine de vieilles bâtisses qui respirent l'histoire. Paul Revere et sa fameuse "Midnight Ride", le Boston Tea Party (la plus grande offense jamais faite aux Anglais !), le massacre de Boston, ça sent la révolution américaine à plein nez, je vous en reparlerai au fur et à mesure du Freedom Trail.

Freedom Trail, kézako ? En 1951, un journaliste a eu une idée brillante : créer un chemin de brique rouge qui traverserait la ville et guiderait les visiteurs aux monuments historiques, de Boston Common au site de la bataille de Bunker Hill. Ca se fait en moins d'une journée (je pense y avoir consacré deux bonnes heures) et il existe des applications qui vous expliquent l'histoire de chaque lieu de Trail. C'est parfait quand on connaît peu la ville et qu'on passe peu de temps sur place. Le trail est constitué de 16 monuments, je passerai certains dont je n'ai pas la photo et les derniers que je n'ai pas visités.

  1. Boston Common : c'est le plus ancien jardin public du pays. On y a pendu des gens, enterré d'autres, on s'y est rassemblé pour protester contre la famine en 1713, la guerre en 1965, et on y a battu le record du plus grand rassemblement de citrouilles d'Halloween en 2006 (30 128 citrouilles sont simultanément allumées).

2. Le Capitole de l'Etat de Massachusetts : Wikipédia vous fait savoir qu'il s'agit du siège du gouvernement fédéré de l'état de Massachusetts. Globalement, c'est le centre politique de l'état. Il a été construit en 1798 et est facilement identifiable par son dôme, d'abord en bois, puis recouvert de cuivre, puis de feuilles d'or, de peinture grise durant la Seconde Guerre mondiale, et à nouveau de feuilles d'or il y a une vingtaine d'années.

Regardez ça, comme ça brille ! C'est de toute bôôôté ! 

3. Le Granary Burying Ground : je déroge à ma propre règle, je n'ai pas de photo puisqu'il s'agit d'un cimetière et que je n'ai pas pour habitude de les prendre en photo. On pourrait passer à côté sans y prêter attention, mais il s'agit là du 3e plus vieux cimetière de Boston. Plusieurs noms sur les tombes se retrouvent également dans les livres d'histoire (d'où l'intérêt pour ce petit cimetière) : les parents de Benjamin Franklin, Paul Revere, les victimes du massacre de Boston, des signataires de la Déclaration d'Indépendance.

4. La King's Chapel et son cimetière adjacent : c'est une église anglicane construite sur le cimetière, puisqu'à l'époque de sa construction, il était hors de question de vendre un terrain pour une église non-congrégationaliste (alors religion officielle de l'état).

L'église d'origine était en bois 

5. Old South Meeting House : Entre 1770 et 1775, des réunions sont organisées chaque année pour commémorer le massacre de Boston. En 1773, quelque 5000 personnes se rassemblent pour discuter des taxes imposées par la couronne britannique. Suite à ce rassemblement, une soixantaine d'hommes se retrouvent au port et décident de grimper à bord de trois navires britanniques chargés de marchandises ; c'est pas moins de 45 tonnes de thé qui sont déversées dans la rivière. Cet événement est aujourd'hui connu sous le nom de Boston Tea Party. On imagine la syncope généralisée de cette bonne vieille Angleterre en apprenant la nouvelle.

Le port du Boston Tea Party 

6. La Old State House et le site du massacre de Boston : la Old State House est tout simplement l'ancien capitole et le plus ancien bâtiment de Boston encore debout. Au sol, du côté de la façade avec le balcon, un cercle pavé marque l'emplacement du massacre. Depuis le temps que j'en parle, vous avez bien mérité une petite explication. Entre 1767 et 1768, le parlement vote une série de décisions qui ont pour but de lutter contre la contrebande et surtout de soutirer un peu d'argent aux colonies pour leur administration; ce sont les Townshend Acts. De nouvelles taxes à l'importation du papier, du verre, du thé et de la peinture sont créées, alors même que celles sur le sucre et le transfert de certains documents viennent d'être supprimées. Un bureau des douanes chargé de réguler tout ça voit le jour, et la délation était fortement encouragée. Trois nouvelles cours maritimes sont mises en place, histoire de pouvoir juger tout ce beau monde fissa fissa. En 1770, les relations sont donc plus que tendues entre les colons et l'armée britannique stationnée notamment à Boston, d'autant plus qu'ils ne sont pas représentés au parlement à Londres. Pendant trois ans, les colons tentent de faire entendre leurs revendications par tous les moyens (pétitions, boycotts, etc) mais le parlement et le roi font la sourde oreille. Le 5 décembre 1770, une foule en colère se créée autour d'un soldat anglais. Il tire. Il est rejoint par d'autres soldats qui tirent à nouveau dans la foule. Bilan : 5 tués sur le coup, 7 blessés dont 2 qui mourront plus tard de leurs blessures. L'incident est repris par les Patriots, un groupe de colons farouchement opposé à la Couronne.

(et un petit balcon pour pendre les irrévérencieux, un !) 

7. Faneuil Hall et Quincy market : le Faneuil Hall servait de marché couvert et de salle de réunion. Samuel Adams, patriote et l'un des Pères fondateurs des Etats-Unis, y a donné de nombreux discours. Mais très vite, la Faneuil Hall s'est avéré trop petit pour accueillir la population toujours croissante de Boston. C'est ainsi que le Quincy market voit le jour dans les années 1820.

8. La maison Paul Revere : Paul Revere a tout fait dans sa vie. Soldat, aide de camp, marchand, orfèvre, dentiste, révolutionnaire. Il est surtout connu pour le "Midnight Ride", rendu populaire par le poème de Henry Wadsworth Longfellow. En avril 1775, le bruit courait que les troupes britanniques s'apprêtaient à se rendre à Concord et Lexington pour arrêter Samuel Adams et John Hancock. Revere et William Dawes sont chargés, dans la nuit du 18 au 19 avril 1775, d'avertir toutes les villes entre Boston, Lexington et Concord, de l'arrivée imminente des Réguliers. Ils sont tous les deux arrêtés, ainsi que le médecin Samuel Prescott, plus tard dans la nuit.

Voilà pour le Freedom Trail. J'ai préféré ne pas aller jusqu'au dernier monument et de me balader en ville. En me rendant à la maison Paul Revere, je suis tombée sur le plus vieux pub de Boston et sur des ruelles pleines de charme.

De retour vers Boston Common :

J'ai même eu le temps d'aller faire un tour sur le campus d'Harvard :

En bonus : la plus petite maison de Boston

Il ne me reste plus qu'un dernier article consacré à New-York et mon p'tit tour en Amérique du Nord s'achèvera !