Je rejoins Lucille dans sa location face à la mer et face à montagne (oui c'est possible), proche de Olmeto. Je suis heureuse de la retrouver ! Elle est bien soignée et toute bronzée ! Moi, qui rêve d'une douche où l'eau coule plus que tiède, l'excitation est à son paroxysme à la vision de la salle de bain. En soit, elle est "classique", carlée, douche à l'italienne. Pourtant, elle d'éclanche en moi une émotion euphorique ! Miroirs, électricité, ciel de pluie, je ne sais plus où donner de la tête.
Dans la foulée, je nous concocte un apéritif magistral, il faut bien mettre les petits plats dans les grands pour rivaliser avec l'environnement. Je me lance dans la narration de mon expérience à Mocca, Lucille est pendue à mes lèvres et morte de rire ! Ces moments de partage, tant sur les évènements que sur les émotions, sont vraiment important pour moi.
Le coucher de soleil me volera la vedette, il est somptueux. Eclat de rire sur éclat de rire, nous filons au lit. C'est exactement le genre de moment et de personne qui resteront dans mon cœur. Ah, j'oubliais, pendant ce temps, Marcelle joue à la balle de tennis sur le sable et dans la mer, comme ça tout le monde nage dans le bonheur ! Voilà un bel Happy-End.
Et click, lever de soleil merveilleux ! Devant une vue pareil, on s'empresse de sortir du lit pour aller solennellement observer le spectacle. On prend le petit déjeuner en douceur, café chaud avec vue sur la méditerranée. Souvent, j'ai envie que le temps se fige ! Le ventre plein, je saute dans mon jogging et fonce me dépenser un peu. Disons que les ragoûts de sanglier me donnent une sensation de lourdeur que j'ai hâte de voir disparaître. Je resterai avec Lucille trois jours, c'est hyper agréable de se sentir entourée.
Lulu prend le ferry pour rentrer sur le continent le lendemain. Nous, nous continuerons notre route vers la pépite de la Corse "Bonifacio" ! J'ai d'ailleurs du mal à comprendre comment dans un environnement si beau, il existe une "pépite".
"Pépite: Chose dont l'exceptionnelle qualité attire l'attention." (Voilà la définition exacte de Bonifacio)
J'ai le cœur gros en quittant Olmeto, je remercie la vie d'avoir placé cette rencontre sur mon chemin! On se quitte en se donnant deux "laisser-passer". Elle pour la Belgique, moi pour La Plagne.
Nous faisons route vers le Sud dans un panorama sublime. La méditerranée dévoile ses plus beaux visages, chaque col est une surprise et chaque vue un véritable cadeau. Les kilomètres défilent de manière si poétique qu'on se surprendrai à avoir une petite larme à l'œil.
A cette période de l'année, l'ile est presque vide, sa beauté sauvage n'en est que amplifiée.
Nous suivons les conseils de Lucille et allons nous installer sur le bord d'une plage proche de la pointe Sud. L'eau est turquoise, le sable blanc, les montagnes se jettent dans la mer et les cormorans se dispute leurs butin de pêches. Dans ces moments, je me sens faire partie d'un tout, d'un monde qui s'organise autour du vivant et non seulement autour de l'homme. Cela doit être une des sensations les plus fortes que j'ai eu depuis mon départ de Belgique.
Je passerai une semaine dans cet endroit magnifique. Yoga à l'aube, bain de mer, marche le long des falaises, trempette dans les criques, harmonica sur le sable, lecture, ma vie est simple, il ne me manque rien. Mon esprit est d'un calme olympien, je peux m'y appuyer sans avoir peur d'être gagnée par le doute. C'est rare et super confortable !
"Seule sur le sable" avec ma chienne, je me sens entournée d'amour.
En trainant un peu dans le village, nous nous ferons inviter plusieurs fois par les commerçants, un verre de vin par ci, une planche de charcuterie par là. Décidément, on est bien reçu en Corse.
La spécialité de Bonifacio c'est (roulement de tambours) les aubergines " à la Bonnifacienne"! Elles sont pannées et farcies au fromage Corse... une dinguerie !
Au bout d'une semaine, je commence à connaître les promeneurs de chiens, se crée rapidement une ambiance de village qui me rappelle la maison. (Et ça j'adore !)
Dernière randonnée plage sous un soleil radieux, les poissons sont nombreux et je regrette de ne pas pouvoir faire un peu de plongée.. A noter pour l'année prochaine ! Il semblerai que les ile Lavezzi sont un paradis sous la mer. J'ai l'intuition qu'en corse on n'exagère pas sur le beauté des choses alors je l'ajoute dans ma " To do list".
C'est le moment de rentrer sur le continent, je suis un peu mélancolique et en même temps j'ai l'impression de ne pas en avoir fini avec cette ile. Elle m'appelle, j'y reviendrai c'est certain ! Pour le moment, d'autres aventures nous attendent, on fonce faire des emplettes pour que les 15 heures de ferry nous semblent moins longues. Impossible de passer à côté de la pénurie d'essence sur le continent, celle-ci n'atteint pas la corse (l'ile est approvisionnée par l'Italie) mais risque de nous embêter en France. Avec mon petit réservoir de 45 litres, je vais être limitée dans mes mouvements. Je décide de prendre un bidon en plus, bloqué pour bloqué autant se payer le luxe d'avoir un rayon de 20km pour choisir l'endroit.
Cette merveilleuse idée ne plaira pas du tout à Corsica Ferry et me vaudra un contrôle minutieux de la voiture par la douane... Honnêtement, Je faisais pas trop la maligne. Menaçant de me confisquer mon bidon (que je voyais comme un grâle), m'ordonnant de montrer mes papiers, les douaniers ont eu raison de mon sang froid. Résultat: voix qui tremble et les larmes aux yeux !
Fragilité et plaque belge m'ont sorti de cette situation ! Mathématiquement, un plein complet ne me permettait pas de remonter à la maison et ça, ça a changé la donne. Personne ne pouvait deviner que ma première halte était l'Ardèche ! Le chef de la douane m'autorise à monter à bord, soulagement, je prends mon sac et m'installe pour la nuit.
Objectif, chopper une prise de courant ! Je sors un film, un plat cuisiné, un verre de vin entre deux balustrades. C'est que je suis bien installée sur mon pallier ! Marcelle dort à point fermé, je fais de même sur fond de " Oh regarde le petit chien". Le jour se lève, je prends mon petit déjeuner et range mes sacs.
Nous arrivons à Toulon, les gens débarquent, les gens oui mais moi non... Impossible de me souvenir où j'ai garé la voiture. Je passerai plus d'une heure à la chercher dans les cales du ferry ! Ca me rend folle mais j'essaie de le voir comme un exercice pour les nerfs. C'est de ma faute, je me suis garée sans faire attention, mais bon ici c'est pas le parking de bel île ! Grâce au vidéo de surveillance que je récupère mon habitat dans un soupir de soulagement !
je rejoints marine pour un café sur le port de Toulon ! On s'est rencontré chez Inge et ses parents ont une petite maison en bord de mer. On se met au soleil en se racontant les dernières nouvelles de route ! Je passe faire un peu de stock au marché avant de prendre la route vers le 07 !
Après 15 heures de bateaux, la petite balade sur le port sera pour Marcelle une délivrance ! Elle s'arrête tous les 10 mètre pour se soulager au pied des terrasses ensoleillées... Les clients en polo bleu marine se bouche le nez... Moi j'hésite entre l'amusement et la honte, sans doute un mélange des deux !
On saute dans la Dacia et on reprend la route prochaine étape le Pays Basque.