Aujourd’hui par le même temps pourri qu’hier nous quittons l’île d Hokkaïdo pour rejoindre celle principale de Honshu en empruntant le tunnel ferroviaire qui passe sous le détroit entre les 2 îles: 53,85km, un peu plus long que son collègue sous la Manche.
En 1 heure nous arrivons à Aomori. De là en bus direction Hirosaki où nous allons visiter ce qui reste d’un chateau féodal construit au début du XVIIe s ( la féodalité a duré jusqu’en 1854) et plusieurs fois détruit car en bois. Il reste aujourd’hui une tour d’angle, déplacée il y a deux ans au milieu du parc où était le chateau autrefois, car le mur de soutènement sur lequel elle reposait, menaçait de s’écrouler. Une vidéo montre l’opération de déplacement qui dura deux ans : impressionnant. La tour fut soulevée puis placée sur des rails pour la déplacer d’environ 50 mètres. Le chateau a disparu mais l’espace qu’il occupait est transformé en parc et je ne connais pas de meilleurs spécialistes pour créer un parc que les japonais. Même sous une bonne pluie bien froide et du vent on prend plaisir à y passer du temps.
Après 3 heures de route vers le sud puis en montant dans la région la plus enneigée en hiver, nous avons rejoint Kakunodate, une petite bourgade de 5000 habitants non loin de stations de ski, réputée comme le musée des samouraïs. Plusieurs maisons en bois typiques de l’époque des samouraïs existent encore et l’une d’elles est un petit musée intéressant. Au Japon vous vous déchaussez toujours quand vous entrez dans une maison. Pas de meubles ou presque. Des tatamis au sol et des panneaux coulissants recouverts de papier de riz pour isoler chaque pièce. Dans la salle où on mange un foyer central creusé pour chauffer la pièce, y faire du thé. Pas de lit, ni de tables et encore moins de chaises. Dans une chambre seule décoration: une alcove avec un bouquet très japonais et un poème écrit sur un parchemin accroché au mur. On ne peut pas faire plus minimaliste.
Dans la partie de la maison autrefois réservée à la conservation des réserves, un musée est installé pour expliquer l’équipement des samouraïs: pourpoint avec les emblèmes, armure faite de papier mâché compressé en nombreuses couches collées et les différentes pièces cousues entre elles avec un gros lacet. Une armure aussi résistante à la percée que du métal mais bien plus légère. Et bien sûr le célèbre sabre de samouraï, le katana, tellement aiguisé qu’il peut décapiter quelqu’un d’un seul coup.
Enfin en soirée pour terminer la journée nous avons goûté dans un restaurant local à une spécialité de la région, le suriyaki: c’est une sorte de fondue. On vous apporte les ingrédients crus: boeuf shabu shabu, champignons, tofu, oignon, herbes, oeuf. Dans un poëllon qu’on chauffe il y a un bouillon dans lequel on met tous ces ingrédients. Et quelques minutes plus tard on déguste avec du riz blanc. Très bon.
Rendez-vous demain en espérant un temps un peu meilleur mais la météo n’est pas encore optimiste. Pour l’instant on se réchauffe et on se sèche !