Nous partons à la découverte de deux des plus anciennes capitales de la Chine impériale. Xi'an est célèbre pour l'armée de terre cuite du premier empereur.
Mai 2019
7 jours
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Arrivés tard hier, nous partons découvrir la ville ce matin. Déjà, nous retrouvons les taux de pollution inquiétants qui conseillent le port d’un masque. Pour quelle efficacité ? La visibilité en est très altérée. C’est que nous sommes dans une des dix plus grandes villes chinoises, capitale de la région du Shaanxi : 8,5 millions d’habitants ! Tout est grand en Chine ! On retrouve la même organisation très ordonnée de la ville que nous avions vue à Hohhot ou Yingchuan l’an dernier. Et des forêts d’immeubles d’au moins 30 étages, tous les mêmes : un peu stalinien !

Située à l’extrémité orientale de la route de la soie, cette ville remonte au premier empereur qui unifia la Chine au 3e siècle avant JC, Qin Shi Huangsi (qui signifie tout simplement premier empereur des Qin).Il se fit construire un grandiose mausolée à environ 35 km de Xi’an. Mais la notoriété de la ville est bien postérieure autour du 10e siècle de notre ère à l’époque de la dynastie Tang. Des bâtiments de ces deux périodes, bien sûr, il ne reste rien. Les plus anciens de la ville remontent au 14e siècle et ce sont les remparts de la ville de l’époque Ming.

A tout seigneur, tout honneur : nous rendons visite en premier à Qin Shi Huangsi ou plutôt à son armée car le mausolée, qui n’est pas totalement fouillé, ne se visite pas. Ce personnage mégalomaniaque s’est fait construire un immense palais souterrain. Son tombeau est au centre et il se fit enterrer avec ses trésors, ses concubines vivantes (si elles n’avaient pas d’enfants quand même !) et tous les artisans qui avaient œuvré à la réalisation du mausolée pour ne pas qu’ils dévoilent son emplacement. Parce qu’après sa fermeture, il fut recouvert de terre et reboisé pour se fondre dans la nature, ce qui se passa pendant 2200 ans. Autour de ce palais, l’empereur avait fait réaliser une armée complète à taille humaine en statues de terre cuite enterrées : voulant prolonger sa puissance dans l’au-delà, il a fait disposer une armée en ordre de bataille. Plus de 6000 soldats (seuls 2000 sont exhumés), des officiers, des fonctionnaires et des chevaux. Hallucinant surtout pour l’époque où elle fut réalisée : au 3e siècle avant JC. Et pas deux statues sont semblables, en particulier les visages reflètent bien la diversité d’origine des soldats de l’époque. C’est le hasard qui a permis de redécouvrir ce mausolée, des paysans étant tombés dedans en creusant un puits en 1974. Et depuis on ne cesse de découvrir de nouveaux éléments. Le site étant un des plus célèbres du pays aujourd’hui, on n’est pas tout seuls à visiter !!! Et ça se passe à la chinoise dans la bousculade et les cris.

J’ai oublié de vous dire qu’en bon chinois qui se respecte, notre guide nous a emmené avant la visite à la fabrique qui réplique les soldats de Shi Huangsi où on pousse le bouchon jusqu’à vous proposer de réaliser votre statue de soldat avec votre visage, si vous êtes un homme bien sûr. Nous, ya pas ! Pierre n’a pas été enthousiaste devant ce beau projet qui aurait été du meilleur effet dans notre appart à Nîmes ! On n’a d’ailleurs vu que des mochetés de mauvaise qualité dans cette boutique.

Après un bon déjeuner tardif nous avons visité un musée situé à quelques kilomètres de là consacré aux découvertes archéologiques de l’époque néolithique de la région.

Nous avons terminé la journée par une promenade sur les remparts de Xi’an datant du 14e siècle, construits en briques rendues imperméables par l’adjonction de jus de kiwi à la glaise !?! Je ne connaissais pas cette propriété du jus de kiwi. Vue la taille des remparts (longueur 14 km, hauteur 12 m et épaisseur 8 m, il a du falloir en presser des kiwis !!!😳😳😳

En sortant du dîner, la nuit tombée, les bâtiments bien illuminés ont plus d’allure que sous le soleil blanchâtre à cause de la pollution.

Un clin d’œil final à ma Clarinette: voilà l’art des raviolis par les chinois !

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Ce 2e jour à Xi’an fut consacré à la ville elle-même. D’abord le plus vieux monument de la ville, la Grande Pagode de l’Oie Sauvage : monument emblématique dominant les immeubles modernes alentour, sa fondation remonte au 7e siècle sous la dynastie Tang. Elle accueillit un moine important qui, au retour d’un voyage en Inde, rapporta des textes bouddhiques majeurs qu’il traduisit en chinois et qui font toujours autorité. Le style carré à degrés dégressifs est peu fréquent à l’époque Tang et c’est l’une des plus belles. Le monastère qui l’entoure date, lui, du 18e siècle. Elle est située dans un joli parc.

Xi’an possède l’un des grands musées de culture chinoise auquel nous rendons une visite. C’est encore un lieu très couru et les Chinois dans l’ensemble aiment les musées. Celui-ci est principalement dédié au commencement de l’empire chinois car c’est au Shaanxi que tout a commencé et depuis fort longtemps car on remonte au paléolithique. Le Shaanxi est une région centrale de la Chine arrosée par le fleuve Huanghe et le fleuve Jaune : une situation stratégique. La plaine centrale de Guanzhong, très fertile, a vu l’établissement des premiers hominidés : l’homme de Lantian, de la famille Erectus, habitait ici il y a plus d’un million d’années. Durant la période néolithique des tribus primitives s’épanouirent dans la région : la montée en puissance des clans Yandi et Huangdi a marqué le début de l’ancienne civilisation chinoise. Le Shaanxi restera le centre de l’histoire ancienne et pré-moderne de la Chine.

Pendant plus de 1100 ans cette région a compté les capitales de 14 dynasties. Les 4 plus glorieuses, Zhou, Qin, Han et Tang, acquirent une richesse sans précédent et un rayonnement spirituel qui eut une influence profonde et durable sur les dynasties suivantes.

Le Shaanxi est aussi une région clé pour les échanges commerciaux et culturels avec l’Occident car c’est d’ici que partit la première route de la soie au 1e siècle avant notre ère. C’est par elle que parvinrent en Chine successivement le bouddhisme, le christianisme et l’islam. Encore de nos jours ces 3 religions sont présentes, même si les chrétiens sont peu nombreux.

La dynastie des Zhou fut la première formation étatique de la Chine ancienne : du 21e au 8e siècle avant JC. Son système politique, son modèle économique, particulièrement son esprit éthique, loué par Confucius, eurent une profonde influence sur les générations suivantes. Ils furent aussi à l’origine du système féodal de répartition des terres en fiefs gouvernés par des ducs.

La dynastie des Qin (Tchin) : celle qui fut la plus courte (15 ans)au 3e siècle avant JC et qui pourtant donna son nom, pour les étrangers du moins, au pays : la Chine car ce fut celle de l’empereur qui l’unifia pour la première fois.

La Dynastie des Han avec l’introduction du bouddhisme domina la Chine du 3e siècle avant JC au 2e siècle de notre ère. L’empire des Han était centré sur Xi’an (alors Chang’an) qui était une métropole internationale importante à l’extrémité de la route de la soie. Les fouilles archéologiques, particulièrement les tombes des empereurs, ont démontre la richesse de cet empire, la diversité de son art et le niveau élevé de la spiritualité de son peuple. Leurs connaissances dans des domaines très variés montrent le développement de cette société qui inventa le papier, le sismographe et l’anesthésie notamment.

Après cette plongée dans l’histoire une promenade dans le quartier musulman, très vivant et très touristique, nous ramène au présent. Nous retrouvons la communauté musulmane des Hui, déjà rencontrés l’an dernier au Ningxia, qui sont des Chinois convertis de longue date à l’islam. Ils n’ont pas toujours eu la vie facile mais sont toujours là.Le quartier est centré sur une rue où toutes sortes de nourriture sont proposées : des classiques comme les chawarmas ou d’autres plus chinoises comme des brochettes de poulpe, de nouilles froides épicées ou de glaces vivement colorées.

Nous nous arrêtons dans une maison ancienne du 19e siècle, la maison Gao, vieille famille qui compta 7 générations de hauts fonctionnaires au service du pouvoir impérial où nous apprenons l’organisation de la vie quotidien ne d’alors.

Un des lieux les plus célèbres du quartier est la Grande Mosquée de style chinois. C’est intéressant de voir combien les Chinois ont su adapter l’architecture de leurs mosquées pour les fondre dans le paysage local tout en conservant leurs particularités. Et le résultat est intéressant. On avait déjà fait pareille constatation au Ningxia.

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Arrivés hier en fin d’après-midi après 1h30 de train rapide tout neuf (304km/h) soit 370 km à l’ouest, nous voici dans notre deuxième ancienne capitale impériale, Luoyang. Son histoire commence à la fin de la période néolithique, au 2e millénaire avant notre ère sur les bords de la rivière Luo, l’un des grands affluents du fleuve jaune qu’elle rejoint non loin de là. Luoyang eut un passé prestigieux, capitale impériale sous 13 dynasties parmi les plus anciennes. Sa dernière heure de gloire fut sous la république chinoise du début du 20e siècle, pendant l’occupation japonaise où elle accueillit brièvement le gouvernement.

Située dans la province du Henan, elle n’en est pas la capitale, seulement préfecture du district du même nom. Comptant environ 2 millions d’habitants, c’est une ville, comme toutes les autres que nous avons vues, en plein boum de construction : ici aussi poussent des forêts d’immeubles type HLM d’une quarantaine d’étages, sans âme. Cette frénésie immobilière est à l’origine d’une pollution sévère. De son glorieux passé Luoyang ne garde que peu de choses, et encore reconstruites. Contrairement à Xi’an qui a gardé ses remparts, ceux de Luoyang ont disparu.

Extrémité aussi de la route de la soie en son temps, elle accueillit très tôt des bouddhistes et l’un des grands sites au sud de la ville sont les grottes de Longmen, l’un des plus beaux exemples de l’art bouddhique chinois. La vallée de la rivière Yi, affluent de la rivière Luo, s’encaisse entre deux rangées de collines. Sur les falaises calcaires bordant la rivière, des grottes contenant des milliers de Bouddha ont été creusées et sculptées. Ces grottes s’étendent sur 1km de part et d’autre de la rivière. Au total on compte environ 1400 grottes, petites ou grandes, abritant quelques 100 000 statues, en bas-relief ou en rond de bosse. C’est impressionnant ! Outre ces grottes, les moines qui ont habité le site ont construit une soixantaine de pagodes. La majeure partie des grottes se situent sur la rive ouest, la plus ensoleillée. Les toutes premières grottes furent creusées à partir de l’an 493 sous la dynastie des Wei du Nord. Elles furent commandées par l’empereur de l’époque. Les plus récentes datent de 1127 et la réalisation s’opéra en 4 phases: la première entre 493 et 534, la deuxième entre 534 et 626 sous la dynastie des Sui, la troisième durant la dynastie des Tang entre 626 et le milieu du 8e siècle et la dernière sous les dynasties Tang tardive et Song du Nord. La fin de la construction correspond aux troubles liés aux mongols dans la région. Durant la période de 1368 à 1912 sous les dynasties Ming et Qing, il y eut un renouveau des grottes de Longmen reconnues à la fous nationalement et internationalement.

Le site reste grandiose malgré des déprédations nombreuses : pillages( par les Japonais notamment), outrages du temps ont abimé bien des statues, décapitées. Depuis la Chine communiste le site est protégé et maintenant classé au patrimoine de l’Unesco.

Le site sur la rive ouest 
La grotte du grand Bouddha de 17 mètres 

L’après-midi fut consacré au musée de Luoyang qui retrace les différentes périodes de la vie de la cité à son époque de capitale impériale. On ne peut que regretter le peu d’explications en anglais car il y a de belles pièces.

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La journée fut « spirituelle » avec la visite de deux temples bouddhistes importants.

Le premier, le temple du Cheval Blanc, est situé dans la grande banlieue de Luoyang. Bien que les bâtiments d’origine aient disparu, ce monastère encore en activité date du 1e siècle de notre ère et est considéré comme l’un des temples bouddhistes chinois les plus importants existants. Deux émissaires de la cour des Han, partis à la recherche de textes bouddhiques, rencontrèrent deux moines indiens en Afghanistan. Montés sur des chevaux blancs ces derniers se joinrent à eux et ils apportèrent à Luoyang des sutras bouddhiques et des statues. Impressionné, l’empereur fit construire un temple pour eux. Ils traduisirent les textes en chinois. Cette légende est aussi présente à Xi’an mais c’est sans importance. Le monastère n’en est pas moins très important pour les bouddhistes chinois. Les bâtiments actuels remontent à des périodes allant du 12e au 18e siècle. Restauré dans les années 2000 grâce à des fonds venant d’autres pays bouddhistes, une zone internationale fut créée à côté du monastère, abritant un temple thaï avec une réplique du temple de la Montagne Dorée de Bangkok, un temple birman réplique de la pagode Shweddagon de Rangoon et un temple sri-lankais réplique d’un temple d’Anuradhapura.

Clin d’oeil amusé devant ce qui est encore une image réelle de la Chine. Et nous avons dîné deux soirs de suite dans des « restaurants de l’amitié » accueillis par une grande statue de Mao ! Ça fleure bon le parti !

Après un trajet en bus d’environ 1heure avec l’ascension du mont Song (600m) nous arrivons à la « Mecque » des arts martiaux chinois, le monastère Shaolin. Fondé au 5e siècle, il est connu depuis longtemps pour son association avec les arts martiaux chinois, en particulier le kung-fu Shaolin. L’enseignement des élèves est dirigé par un moine et les étrangers viennent nombreux s’entrainer. C’est Bruce Lee qui avait popularisé le kung-fu en Occident et en 1972, alors que le temple était abandonné après des pillages et un bombardement, le président américain Nixon lors d’une visite en Chine demanda à visiter le monastère. Après avoir refusé, les autorités chinoises accédèrent à cette demande et durent faire désherber et restaurer le monastère rapidement. C’est aujourd’hui un des monastères chinois les plus célèbres à l’étranger. De nombreuses « succursales » ont été autorisées à l’étranger notamment en Europe et aux Etats-Unis.

Le site est immense, composé de trois éléments principaux : le temple, le cimetière des moines appelé forêt des pagodes et le centre d’entrainement au kung-fu.

La forêt des pagodes est un joli jardin très paisible un peu plus haut que le temple. Les cendres des moines y sont conservées. Il y en a d’anciennes et de plus récentes, avec des styles différents.

Le temple comporte une succession de chapelles dédiées à différents boddhisattvas ou bouddhas. Bien que les bâtiments soient récents, ils ont été reconstruits selon l’architecture classique de la dynastie Ming (14e-17e siècle). Ils n’ont quand même pas la splendeur des temples de Mongolie. On goûte à la sérénité des lieux en écoutant les moines psalmodier.

Enfin une visite au centre d’entrainement nous montre les jeunes à l’exercice et un petit spectacle, plus d’acrobaties que d’art martial réellement, termine notre visite.

La journée s’achève par une petite promenade digestive dans la « vieille ville »(reconstruite en fin des années 1990) : c’est du vrai faux vieux mais bien fait et ça a une certaine allure, surtout de nuit.

Voilà l’équivalent des tuk-tuk thaïlandais mais ils sont plus classe !

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Notre dernière journée à Luoyang commence par le musée des « chariots impériaux conduits par 6 chevaux ». Et c’est impressionnant. On a vu déjà que les empereurs de la Chine antique se faisaient enterrer avec tout leur entourage pour espérer continuer leur vie dans l’au-delà. Luoyang ayant été capitale sous 13 dynasties, il y a de nombreux mausolées impériaux autour de la ville ou à l’intérieur maintenant. Celui-ci, situé au centre-ville actuel, est celui d’un empereur de la dynastie Zhou de l’Est,. Cette dynastie a régné de 770 avant JC à 256 avant JC avant d’être défaite par la dynastie Qin et a connu 25 empereurs !.

Ce site fut découvert fortuitement à l’occasion de terrassements pour construire un centre commercial. Il fait partie d’une tombe impériale dont le coeur est situé aujourd’hui sous une des tours du centre-ville à 400 mètres de là. Une année plus tard, le site fouillé et mis en scène permettait d’ ouvrir un musée sans déplacer les pièces découvertes. Il s’agit de deux fosses sacrificielles, l’une de 42 m de long contenant les restes de chariots et chevaux sacrifiés pétrifiés, alignés par deux en ordre de défilé. A la fin de l’alignement de ces chariots qui comptaient, suivant l’importance du personnage transporté, deux à quatre chevaux, on voit un chariot conduit par 6 chevaux qui était le chariot impérial. Bien sûr peu de choses restent des chariots en bois mais les parties en bronze ont persisté. Dégagés de leur linceul de terre ils reprennent vie.

Continuant dans les rites funéraires impériaux, nous allons au musée des anciennes tombes impériales, au nord de la ville où plusieurs tombes de différents mausolées ont été regroupées en les classant en fonction des dynasties. On s’aperçoit que dans les périodes heureuses les tombes étaient souvent colorées alors que dans les périodes difficiles les décorations sont souvent monochromes, en gris. De nombreux objets trouvés dans les tombes complètent l’exposition.

Notre dernière visite est réservée à un personnage à part : le général Guan Yu. C’est un héros de l’histoire chinoise respecté autant par les confucianistes, les bouddhistes que les taoïstes. Il était général du royaume Shu pendant la période des Trois Royaumes, entre 220 et 280 de notre ère. Capturé lors d’une bataille et exécuté, sa tête fut envoyée au royaume ennemi dont on dit que le souverain s’évanouit devant la tête qui ouvrit les yeux et lui parla. Il cria au miracle et lui organisa donc des funérailles de prince. Sa tête est enterrée dans un temple qui porte son nom, le temple de Guanlin, très fréquenté. Il fut très tôt divinisé. Les troubadours chinois ont longtemps chanté ses exploits avant qu’un roman retraçant l’histoire des Trois Royaumes n’en fasse un héros mythique. La croyance populaire est qu’il ait atteint l’illumination et serait devenu un bodhisattva. Il est considéré comme le dieu de la guerre et vénéré aussi au Japon, en Corée ou au Vietnam.

Le temple de Guanlin est un endroit très paisible au sud de Luoyang, construit au 16e siècle durant la dynastie Ming. Plusieurs chapelles se succèdent avant qu’on arrive au mausolée lui-même. Richement décoré ce temple est un endroit de repos agréable.

Mais nous ne saurions quitter la Chine sans saluer le Grand Timonier toujours présent !