Ce 2e jour à Xi’an fut consacré à la ville elle-même. D’abord le plus vieux monument de la ville, la Grande Pagode de l’Oie Sauvage : monument emblématique dominant les immeubles modernes alentour, sa fondation remonte au 7e siècle sous la dynastie Tang. Elle accueillit un moine important qui, au retour d’un voyage en Inde, rapporta des textes bouddhiques majeurs qu’il traduisit en chinois et qui font toujours autorité. Le style carré à degrés dégressifs est peu fréquent à l’époque Tang et c’est l’une des plus belles. Le monastère qui l’entoure date, lui, du 18e siècle. Elle est située dans un joli parc.
Xi’an possède l’un des grands musées de culture chinoise auquel nous rendons une visite. C’est encore un lieu très couru et les Chinois dans l’ensemble aiment les musées. Celui-ci est principalement dédié au commencement de l’empire chinois car c’est au Shaanxi que tout a commencé et depuis fort longtemps car on remonte au paléolithique. Le Shaanxi est une région centrale de la Chine arrosée par le fleuve Huanghe et le fleuve Jaune : une situation stratégique. La plaine centrale de Guanzhong, très fertile, a vu l’établissement des premiers hominidés : l’homme de Lantian, de la famille Erectus, habitait ici il y a plus d’un million d’années. Durant la période néolithique des tribus primitives s’épanouirent dans la région : la montée en puissance des clans Yandi et Huangdi a marqué le début de l’ancienne civilisation chinoise. Le Shaanxi restera le centre de l’histoire ancienne et pré-moderne de la Chine.
Pendant plus de 1100 ans cette région a compté les capitales de 14 dynasties. Les 4 plus glorieuses, Zhou, Qin, Han et Tang, acquirent une richesse sans précédent et un rayonnement spirituel qui eut une influence profonde et durable sur les dynasties suivantes.
Le Shaanxi est aussi une région clé pour les échanges commerciaux et culturels avec l’Occident car c’est d’ici que partit la première route de la soie au 1e siècle avant notre ère. C’est par elle que parvinrent en Chine successivement le bouddhisme, le christianisme et l’islam. Encore de nos jours ces 3 religions sont présentes, même si les chrétiens sont peu nombreux.
La dynastie des Zhou fut la première formation étatique de la Chine ancienne : du 21e au 8e siècle avant JC. Son système politique, son modèle économique, particulièrement son esprit éthique, loué par Confucius, eurent une profonde influence sur les générations suivantes. Ils furent aussi à l’origine du système féodal de répartition des terres en fiefs gouvernés par des ducs.
La dynastie des Qin (Tchin) : celle qui fut la plus courte (15 ans)au 3e siècle avant JC et qui pourtant donna son nom, pour les étrangers du moins, au pays : la Chine car ce fut celle de l’empereur qui l’unifia pour la première fois.
La Dynastie des Han avec l’introduction du bouddhisme domina la Chine du 3e siècle avant JC au 2e siècle de notre ère. L’empire des Han était centré sur Xi’an (alors Chang’an) qui était une métropole internationale importante à l’extrémité de la route de la soie. Les fouilles archéologiques, particulièrement les tombes des empereurs, ont démontre la richesse de cet empire, la diversité de son art et le niveau élevé de la spiritualité de son peuple. Leurs connaissances dans des domaines très variés montrent le développement de cette société qui inventa le papier, le sismographe et l’anesthésie notamment.
Après cette plongée dans l’histoire une promenade dans le quartier musulman, très vivant et très touristique, nous ramène au présent. Nous retrouvons la communauté musulmane des Hui, déjà rencontrés l’an dernier au Ningxia, qui sont des Chinois convertis de longue date à l’islam. Ils n’ont pas toujours eu la vie facile mais sont toujours là.Le quartier est centré sur une rue où toutes sortes de nourriture sont proposées : des classiques comme les chawarmas ou d’autres plus chinoises comme des brochettes de poulpe, de nouilles froides épicées ou de glaces vivement colorées.
Nous nous arrêtons dans une maison ancienne du 19e siècle, la maison Gao, vieille famille qui compta 7 générations de hauts fonctionnaires au service du pouvoir impérial où nous apprenons l’organisation de la vie quotidien ne d’alors.
Un des lieux les plus célèbres du quartier est la Grande Mosquée de style chinois. C’est intéressant de voir combien les Chinois ont su adapter l’architecture de leurs mosquées pour les fondre dans le paysage local tout en conservant leurs particularités. Et le résultat est intéressant. On avait déjà fait pareille constatation au Ningxia.