Je pars dans une nouvelle aventure mais cette fois-ci différente afin de m'enrichir humainement. Je vais effectuer un voyage solidaire au bénin dans un orphelinat avec des enfants
Décembre 2016
17 jours
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16
déc

Il y a quelque temps de cela, j'ai décidé de fêter Noël autrement en donnant mon temps auprès d'enfants dans un orphelinat au Bénin. L'envie de donner un peu de sourire et de joie de vivre à des enfants m'a tourné vers l'organisme double sens qui propose des voyages solidaires. Je vais effectuer pendant 15 jours des missions ludo-éducatives auprès de jeunes âgés entre 0 et 18 ans. Après 1 mois et demi de préparation pour le voyage, l'heure du départ est enfin arrivée ! J'ai dormi chez une co-voyageuse, Claire, afin de partir ensemble pour l'aéroport. Départ de Paris a 4h30 pour être 2h avant à l'aéroport mais une manifestation de taxi nous retardent et nous nous retrouvons au bord d'une nationale à devoir retrouver le terminal 1 à pied. On arrive enfin et embarquons tranquillement pour Cotonou avec escale à Istanbul. L'excitation est à son maximum.

Nous arrivons à Cotonou après 6h de vol. Nous passons la douane et retrouvons les 3 autres co-voyageuses pour aller dîner au Zion, un bar Resto où les européens ont l'habitude d'aller mais où la nourriture est très bonne. On apprend à se connaître autour d'une bière et discutons avec Ismaël notre guide pour le début du séjour. Hâte d'être à demain pour le départ vers Tanongou, notre lieu d'excursion pour le week-end.

17
déc

Le réveil n'est pas facile ce matin puisqu'à 6h nous devons prendre la route vers Natitingou. Claire et Karen, les 2 dernières co-voyageuses se joignent à nous après avoir pris un vol de nuit. Nous quittons Cotonou et prenons route sur l'axe principal du pays où nous croisons au bord des routes des vendeurs de fruits, boissons et autres... En plein jour on se rend vraiment compte de l'extrême pauvreté qui touche le pays. Je m'y attendais mais vraiment pas à ce point là. Les gens ont à peine de quoi se loger et ils n'ont absolument rien ... le choc culturel est violent ! On s'arrête manger à mi chemin dans un restaurant au bord de la route avec au menu du fromage ressemblant à du tofu servi avec du riz et des légumes. On s'arrête plusieurs fois pour trouver de l'essence et acheter quelques provisions comme des ananas. Les enfants nous regardent avec insistance car ils n'ont certainement pas l'habitude de voir des blancs. Nous n'en croisons d'ailleurs aucun. Après plus de 12h de route nous arrivons enfin à destination, néanmoins avec quelques embûches comme la panne d'essence en pleine nuit noire mais tout finit bien. Nous prenons notre chambre individuelle à l'auberge "le bélier" qui est un luxe après avoir vu les conditions de vie des béninois. Nous rencontrons Grégoire qui sera notre guide tout au long du séjour et prenons place pour dîner du riz avec des croquettes de poissons.

18
déc

Ce matin c'est presque une grasse matinée car nous ne devons partir qu'à 10h30. Nous prenons un petit déjeuner très continental à base de pain beurre confiture toutes ensembles. Mais aujourd'hui on est dimanche et en allant préparer nos sacs d'excursions on entend les chants religieux au loin. On décide donc d'aller à la messe et c'est un moment inoubliable. Ils nous invite à nous asseoir et là se mêlent danses,chants religieux endiablés rythmés par les sons de djembe ! On est scotchées par l'ambiance de cette messe dans une toute petite égalise faite de tôle et d'armature en bois. Nous prenons la route avec comme d'habitude quelques haltes pour prendre des provisions puis nous roulons sur une route de sable rouge pour rejoindre le village. On s'arrête sur le bord pour aller voir un champ de coton.

La route est pleine de nids de poule et c'est assez sport d'arriver jusque Tanongou. On casse d'ailleurs le pot d'échappement en arrivant un peu vite sur un trou. En arrivant on découvre un village reculé de tout sans eau courante ni électricité . Il y a des centaines d'enfants qui jouent au milieu des tatas, ces maisons traditionnelles faites de sable et d'eau. Il y a également tous les animaux de la ferme qui sont en liberté totale, c'est complétement hors du temps.

On pars ensuite vers la cascade de Tanongou située à 1 kilomètre du village. Le spectacle est magnifique car le site est protégée et l'eau est très propre. On y reste une heure où l'on se baigne et discute de nos vies respectives avec les filles. On a l'impression de pouvoir se laver après 3 jours passés au Bénin. Au retour, on s'arrête au marché où il y a des dizaines d'étals avec des vêtements, des épices à même le sol, du beurre de karité ... On y rencontre aussi des jeunes filles issues du peuple les Peuls avec leur imposant collier autour du cou. La pauvreté et la précarité ici sont à leur apogée.

Le soir on se retrouve tous au "bar" du village après avoir pris place dans nos chambres. Il n'y a pas de douche et le seul point pour se laver est une plate forme de béton munie d'un grand bac d'eau. Et les toilettes se composent d'un simple trou dans la terre. J'adore découvrir la vraie vie locale d'un pays et là je ne suis pas déçue ! On joue avec les enfants du village où un simple pneu nous suffit pour passer un bon moment. Le premier échange avec les enfants béninois est un succès.

19
déc

Après une courte nuit fraîche dans la cahute nous prenons le petit déjeuner à 7h30 à base de pain et confiture de papaye et d'ananas avec les filles. On part ensuite faire une randonnée de 1h30 en haut de la montagne pour admirer le village vu d'en haut. La forêt est complétement brûlée pour régénérer la végétation. Elle est très sèche et faite de pierres. On escarpe la pente de la montagne pour se poser quelques minutes et admirer la vue splendide sur tout le village. On redescend tranquillement mais on est pleines de cendres et de griffures à cause des herbes hautes malgré que Louis, un des locaux les coupent avec sa machette. Nous reprenons ensuite la route vers Tanguieta pour nous restaurer et réparer notre pot d'échappement

20
déc

On se lève pour le petit déjeuner toutes ensemble à 8h30 car c'est notre premier jour à l'orphelinat. Notre groupe copines de voyage est vraiment top, on s'entend toutes bien. On part d'abord échanger de l'argent à la banque où l'attente est interminable mais c'est normal on est en Afrique, les gens prennent le temps pour tout. On arrive ensuite à l'orphelinat où nous attend Bertine une des mamas qui nous fait une visite du site en nous montrant les chambres, les cuisines, l'atelier couture ... Il n'y a que les petits qui sont présents puisque les grands sont encore à l'école jusque la semaine prochaine. La première approche est craintive puisqu'ils n'ont pas l'habitude d'avoir des blancs avec eux. On finit notre visite par la pouponnière où on découvre les enfants sagement assis par terre nous attendant. Ils s'approchent tout doucement et commencent à nous faire des câlins et nous demander de l'attention. La petite Aubaine ne m'a pas quittée d'une semelle toute la matinée, je crois que c'est elle qui m'a adoptée. Les enfants souffrent très souvent de malnutrition ou de maladies mais ils ont juste besoin d'amour et de tendresse et je me rend compte aujourd'hui le bien fondé de ma venue.

Nous rentrons manger le midi au Bélier car il est impossible de manger avec les enfants sachant qu'ils n'ont qu'une portion de riz au repas. Avant de reprendre la route pour l'orphelinat, on fait une halte au marché pour y acheter du beurre de karité et du tissu. Nous arrivons vers 15h et les enfants courent vers le van et nous accueillent les bras grands ouverts. Je sais déjà que je vais m'attacher et qu'il va être dur de partir alors je profite un maximum de l'instant présent. Mon intention n'est pas de sauver ces enfants, il faut être réaliste, c'est impossible mais juste partager des moments avec eux et voir leur sourire comme cadeau est inestimable. Avec Claire et Élise, nous avons acheté du tissu et demandons aux couturières de l'orphelinat de nous faire des robes sur mesure, elles acceptent et sont ravies. Puis on donne les dons à Mama Phoebe, la directrice qui est très heureuse des 50 Kg emmenés mais surtout le lait infantile qui est la première denrée recherchée. On a sorti les légos que Claire avait apportés, les petits étaient hystériques avec ces jouets. Quel plaisir de les voir s'amuser autant ! Avant de repartir, les ados en rentrant de l'école s'affairent à ranger les briques de la cour qu'ils fabriquent pour construire un nouveau bâtiment.

Je suis extrêmement ravie de cette première journée à Nati, avec les enfants. Même si il n'est pas facile de les voir dans cette situation, je donne tout ce que j'ai pour eux.

21
déc

Ce matin c'est fruits au petit déjeuner et nous partons à 9h à l'orphelinat pour une nouvelle journée avec les enfants. En arrivant, les petits de la nurserie sont sur le pot et l'on apprend qu'ici ils doivent être propres à 1 an car ils n'ont pas de couches. Mais c'est dur de les voir derrière des barreaux nus assis par terre.

On a réuni tous les petits pour organiser des jeux comme le facteur n'est pas passé, un deux trois soleil, le chef d'orchestre ... Les enfants étaient hyper attentifs et ont joué toute la matinée. De les entendre rire aux éclats et s'amuser comme cela nous a fait passer un chouette moment. Certains m'ont montré comment ils faisaient de la gymnastique, j'étais fan !

Nous sommes rentrées manger mais avant cela on a discuté avec des ados qui nous ont fait part de leur choix de métier futur et un de mes chouchous, Aaron, veut devenir avocat.

On est revenu à 15h où le programme de l'après-midi était coloriage pour tout le monde. Avec les fournitures que l'on a apportées on a gardé des cahiers de coloriage et des crayons pour les utiliser pendants les 15 jours.

On a également discuté avec Jacques, un ado de 18 ans qui est en étude de mécanique générale au lycée de Nati. Il nous a expliqué que pour passer son CAP il fallait payer pour déposer son dossier en faisant certifier tout un tas de papiers par la mairie. Pour le financer, il travaille en tant que moto taxi le soir et les vacances scolaires comme en ce moment. Il travaille beaucoup pour presque rien car il doit louer la moto à chaque fois. On en parle avec Claire pour peut-être l'aider pour qu'il garde du temps pour réviser.

J'ai également beaucoup discuter avec Sarah et Naomie, deux ados de 12 ans qui m'ont écrit une lettre me faisant une déclaration d'amitié mais également me demandant un sac et des crayons de couleur pour l'école. Mais je leur ai expliqué qu'il était impossible que je leur apporte tout çà car il y a 120 enfants ici et je ne peux pas offrir la même chose à tout le monde. Elles ont compris et ont acquiescé par un sourire.

Enfin, certaines des filles ont joué au foot avec les plus grands et certains sont revenus avec des plaies. D'ailleurs on a remarqué que beaucoup d'enfants ont des blessures non soignées et on décide de faire un atelier soins le lendemain.

22
déc

Ce matin c'est grand petit déjeuner car Karen, notre maman, est partie nous acheter des viennoiseries :) Ensuite, on a décidé de faire un pot commun pour acheter des produits de soins pour soigner les plaies des enfants. On a du faire trois pharmacies différentes pour trouver compresses, sparadrap et gel de betadine. Pour le désinfectant on a pris de l'eau de javel avec de l'eau car pas de désinfectant en pharmacie ... C'était la queue pour soigner les plaies car ils en ont presque tous et surtout elles sont profondes et infectées. On s'est mises à quatre pour les pansements et Kelly à fait un atelier vernis pour les filles.L'après-midi l'orphelinat organisait l'inauguration de jeux extérieurs pour enfants offerts par des donateurs de Cotonou. Les enfants étaient tous en tenue locale et chantaient des chansons de remerciement. C'était un super spectacle. Le soir nous sommes sortis au bar village pour danser et boire une bière.

23
déc

Aujourd'hui est un jour un peu spécial car c'est l'enterrement de la tante de Grégoire et il nous a avoué que ça lui ferait plaisir qu'on l'accompagne et qu'on le soutienne. On a évidemment accepté car c'est un homme bon et on l'apprécie énormément ! On passe donc la matinée à l'orphelinat avec les enfants où l'on a emmené des cordes à sauter et encore des coloriages pour les tous petits. Pour les garçons on a également fait du crossfit et gymnastique avec des pompes, des Atr marchés, des saltos et ils se débrouillent plutôt bien ! C'était également atelier coiffure pour voir comment ils font les rajouts sur des si petits cheveux. J'adore les entendre rire aux éclats avec presque rien.

Pour une fois on a pu assister au déjeuner des enfants et c'est triste de voir qu'ils mangent à la main sans couvert et des quantités énormes pour éviter la faim .

On est ensuite aller à l'enterrement où la tata de Grégoire a eu une superbe cérémonie à l'église. Ici la tradition est d'avoir un mausolée familial dans le jardin, on s’enrichit encore une fois culturellement même si ce n'est pas un moment facile.On a finit notre soirée au bar La Brèche pour admirer le coucher du soleil mais également la sieste de notre guide Grégoire !

24
déc

Aujourd'hui c'est le jour du réveillon de Noël et c'est assez bizarre de se réveiller sous 30 degrés au milieu de la brousse. Le lever du jour est magnifique alors j'en profite pour faire quelques photos du Bélier. Nous partons deux jours en excursion dans une ville située à une heure de Nati. Comme d'habitude on pars à l'heure africaine, c'est à dire 10h30 au lieu de 9h mais avec un passage au marché pour acheter notre repas de ce soir c'est à dire deux coqs que l'on stocke vivants dans le coffre du van.On a déjeuné à Boukembe un petit village dans la brousse. On y a mangé de la semoule de fonio, une céréale typique du Bénin qui est excellente et on en profite pour se reposer un peu. On reprend la route de terre rouge en traversant les montagnes, les paysages sont splendides et tellement différents de Nati.

On arrive à Koussoukoingou où notre hôte nous fait visiter le village et nous explique l'histoire des tatas, ces maisons traditionnelles béninoises. Elles sont faites de terre et d'eau et abritent au rez de chaussée l'étable et le poulailler. Sur la terrasse se trouvent les chambres en forme de dôme. On continue la visite dans un baobab de plus de 300 ans où il était possible de rentrer à la l'intérieur. Il y en a des dizaines dans les champs. On termine la visite en montant au plus haut du village pour avoir une vue panoramique et admirer le coucher du soleil, c'est magnifique. On se croirait dans le roi lion avec cette ambiance. Le soir nous dînons notre repas de Noël à base de coqs, riz et gâteau au yaourt à l'arachide fait par Karen. On continue de fêter le réveillon sur le toit de la tata où Grégoire et Ismaël nous avaient préparés des matelas sous moustiquaires pour dormir à la belle étoile et admirer le ciel étoilé. On boit, on rit, on danse, on chante. on se fait des confidences, on pleure et bien d'autre ... je ne pensais vraiment pas trouver 6 co-voyageuses aussi extraordinaires. On est toutes différentes mais tellement complémentaires que l'aventure humaine est incroyable

25
déc

Après une courte nuit à la fraîche sur la tata nous reprenons la route vers Nati où l'on se repose toute la journée car c'est dimanche, on est jour de Noel et rien n'est ouvert. Il est temps de faire un bilan à mi-parcours où je me rend compte que je vie une aventure exceptionnelle que peu de personnes vivront dans leur vie. En regardant les étoiles toute la nuit, mon esprit a cogité sur notre existence, sur ma vie en France, sur notre monde actuel. Il y a tellement de belles choses à voir dans le monde que je vais continuer ce rythme de deux voyages par an. Et il faut profiter de sa famille, des gens, des petites choses du quotidien qui peuvent nous paraître insignifiantes pour nous les européens qui ici sont beaucoup.

26
déc

Après deux jours sans voir les enfants on a hâte de retourner à l'orphelinat pour tous les voir. Ce matin c'est gâteau à l'ananas et au cacao. En arrivant à l'orphelinat les enfants accourent comme tous les matins dans nos bras, c'est trop chou. On a décidé avec les filles de faire un atelier photo portrait avec le reflex de Céline pour toutes les imprimer et les laisser à l'orphelinat. Ce n'était pas une mince affaire de tous les regrouper pour les prendre un par un car il n'y a pas de liste exhaustive contenant les noms des enfants. On a pris toute la matinée pour avoir quasiment tout le monde. Ils ont des expressions du visage tellement naturelles et un regard perçant qui rend les photos sublimes. En revenant l'après midi on a colorié des masques avec les enfants et fait encore beaucoup de photos. Le soir Sanny, le propriétaire du Belier, qui revenait de voyage nous a préparé une fête de Noël avec au menu mouton entier que Valaire a tué le matin même et danses traditionnelles africaines.

27
déc

Encore une belle journée, sous une trentaine de degré nous attend. On a passé la première semaine avec les plus petits, où il était facile de les occuper mais les plus grands c'est toujours plus compliqué de capter leur attention longtemps. On a donc choisit de faire un foot pour les garçons sur le terrain à côté de l'école. Ils jouent super bien et surtout sont bienveillants les uns envers les autres. C'était un chouette moment. Une autre de mes pots de colle chouchou, Augustine, restait avec moi à faire des photos.Le midi, on a été imprimer les 120 portraits des enfants et on a acheté des ingrédients pour préparer une potion qui sert aux enfants malnutris comme Kouagou, le plus touché par la malnutrition. Ensuite, l'après midi les jeunes filles étaient en train de préparer des sticks de maïs pour les enfants. C'est de la farine mélangée à de l'eau et du sel qu'elles font frire dans l'huile. Ils leur donnent au goûter tous les jours. Avec Claire et Elise nous avons également reçu nos robes traditionnelles réalisées par les couturières de l'orphelinat. Elle nous avaient également fait la coiffe traditionnelle avec le tissu restant. Elles étaient super fières de nous les donner et que l'on défile dans la cour. Enfin, avec Claire on a décidé d'aider Jacques, un des plus âgé de l'orphelinat, en lui finançant une partie de son dossier pour qu'il passe le CAP. Car ici pour passer un examen tu dois faire affranchir tout un tas de papier comme l'acte de naissance et tout cela a un coût. Il travaille en tant que moto taxi toute la journée pendant ses vacances pour un maigre butin et pour l'aider à financer son dossier. On l'a donc aidé pour qu'il passe plus de temps à réviser. Il nous a également donné sa vision sur l'orphelinat et les choses qui ne vont pas que l'on partage complètement. C'est un garçon intelligent avec une bonne éducation et c'est agréable de voir que certains gamins font tout pour s'en sortir.

28
déc

Nous ne passerons qu'une demie journée à l'orphelinat pour couper un peu la semaine car c'est quand même très fatiguant d'avoir des dizaines d'enfants constamment en demande. (Même si j'adore ça). On est arrivé vers 10h et c'était l'heure de la bouillie pour tout le monde. Ils mangent cette pâte tous les matins, qui est constituée de farine de mais et d'eau bouillie dans n'importe quel récipient qu'ils trouvent (casserole, bouteille plastique, gamelle en intox...). Les petits étaient surexcités et nous avaient sorti toutes les chaises en plastique.On a ensuite organisé un grand jeu du béret dans la cour de l'école avec quelques enfants, ils ont beaucoup apprécié et je me suis d'ailleurs beaucoup amusée aussi. En partant quelques garçons travaillaient pour fabriquer des briques et on en a profité pour faire découvrir la perche à selfies aux enfants.

Nous sommes partis aux chutes de Kota pour l'après midi mais l'eau était vraiment très fraîche, on ne s'y ai baigné que quelques minutes.Le soir nous sommes sortis avec Sanny et ses amis dans un bar typique de danses africaines.

29
déc

La veille nous sommes rentrés assez tard alors nous étions seulement 4 à partir pour l'orphelinat. On a fait des jeux de ballons avec les plus grands et la découverte de la perche à selfies nous a occupés aussi une bonne partie de la matinée. L'après midi c'était balle au prisonnier et foot avec les enfants. Malgré qu'ils parlent super fort dans leur dialecte, où on a l'impression qu'ils se chamaillent, les grands sont bienveillants avec les plus petits. J'avais promis à Sarah que je lui ramènerai une surprise aujourd'hui et j'ai décidé de la maquiller et plus particulièrement les lèvres avec du rouge. Elle était super fière. Elle a fait croire aux autres que c'était une fleur magique qui lui avait fait cela :) J'ai tissé des liens très forts avec Aaron, cet ado de 14 ans qui a été arraché à sa mère dès la naissance et placé dans cet orphelinat. Malgré sa timidité les regards et les gestes quotidiens depuis quinze jours ont fait naître quelque chose de fort entre nous. En rentrant , il m'a glissé une lettre à travers la fenêtre du van pensant que je partais ce soir. Cette lettre m'a effondrée tellement les mots étaient forts et profonds ... Mais demain c'est notre dernier jour et nous avons déjà le cœur bien lourd en quittant l'orphelinat ce soir. On a décidé d'organiser un grand jeu sous forme d'atelier que l'on prépare le soir pour clôturer ce séjour et faire participer tout le monde. Puis on a également réalisé un album photo avec tous les portraits des enfants que nous avions avaient faits dans la semaine, le résultat est magnifique.

30
déc

Ce matin deux sentiments se mêlent en nous, on a à la fois hâte de retrouver les enfants pour jouer à notre grand jeu mais aussi beaucoup de tristesse de les quitter ce soir. On a organisé 5 jeux : course d'obstacles, mimes, chamboule tout, les 3 sens et calcul mental rapide. Deux équipes s'affrontaient à chaque atelier et l'équipe ayant remportée le plus de points gagnait à la fin de la matinée. Les enfants ont adoré le jeu et se sont donnés à fond sur tous les ateliers. Ce midi le repas n'était pas facile car le cœur était serré, rempli de tristesse, le trajet en van s'est fait en silence dans une ambiance lourde. Mais comme d'habitude ils arrivent tous avec de grands sourires et plein de joie de nous revoir. On annonce le classement et l'on fait un grand goûter sous la patame avec séance photo des ados pour garder en mémoire tous ces moments passés avec eux. On leur montre également l'album photo que l'on a fait et ils sont ravis de le voir.Mes trois chouchous Aaron, Sarah et Augustine ne m'ont pas lâché d'une semelle. J'ai vécu des moments forts avec tous les enfants mais en particulier ces trois là avec qui j'ai tissé des liens très forts.Je cherchais partout Sarah que j'ai retrouvée en pleurs dans son lit parce que je partais. C'est une telle tristesse des deux côtés mais j'ai essayé de la réconforter comme j'ai pu et surtout lui faire passer le message qu'il faut se battre pour réussir dans sa vie et surtout ne pas quitter l'école. Je lui ai donné du maquillage, mes converses, un tee shirt et une photo d'elle et moi en souvenir. Augustine avait le regard éteint également et lorsque je lui ai donné la photo d'elle et moi en souvenir elle m'a remerciée pour tout l'amour que je lui avait apporté pendant mon séjour. Et enfin, j'ai répondu à Aaron et il a lu ma lettre devant moi, je ne pouvais m'empêcher de pleurer à l'idée de le laisser là seul ainsi que tous les autres dans cette misère. Je lui ai laissé un peu d'argent pour que l'on puisse s'écrire mais également mon bandana rouge qu'il adore. Il voulait me faire promettre de revenir mais impossible de faire une promesse que je ne suis pas sur de tenir. Lui m'a fait la promesse d'essayer de venir au Belier me voir le lendemain mais c'est beaucoup trop loin ... C'est maintenant l'heure du départ et une des mamas me prend dans ses bras pour nous remercier de tout ce que l'on a fait pour les enfants et l'amour qu'on leur a apporté,ce qui me fait fondre en larmes alors que je m'étais juré de ne pas craquer devant eux. On monte dans le bus et des dizaines d'enfants remplis de tristesse et le visage fermé nous encerclent pour nous dire au revoir. Augustine, Sarah et Aaron me tiennent la main par la fenêtre et les larmes n'ont pas cessées de couler jusqu'au Belier. Nous n'avons pas la tête à sortir ce soir et allons se coucher tôt. Même si c'est dur de quitter ces enfants et qu'on ne peut pas les sauver de cet orphelinat, je garde espoir que notre action leur a fait du bien à tous.

31
déc

Aujourd'hui c'est le réveillon du nouvel an mais aussi notre dernier jour à Natitingou. Le matin on se promène dans la ville avec les derniers achats comme les timbres, dernières cartes postales ... On a décidé d'aller dans un hôtel pour profiter de la piscine et se détendre après ces 15 jours extraordinaires. Depuis le matin, j'avais secret espoir qu'Aaron vienne au Belier comme il me l'avait dit la veille et pour être sur de le voir je lui avait dit 14h. En préparant nos maillots j'entend les filles discuter avec un garçon sur la terrasse et j'entend le prénom Jean ! Je sors et là je découvre Aaron et Jean venus à pied après deux heures de marche depuis l'orphelinat. Ils ont eu l'autorisation de mama Phoebe, la directrice de l'orphelinat, de venir mais de rentrer à 16h c'est à dire de venir juste 2 minutes et repartir. Je n'en reviens pas, c'est le plus beau cadeau qu'ils auraient pu me faire pour ce dernier jour de 2016. On leur offre un coca et ils sont tout gênés car le coca est servi pour les grandes occasions. On décide donc de les emmener à la piscine de l'hôtel. Je donnerai tout pour que vous puissiez voir leur émerveillement devant cette piscine qu'ils n'ont jamais vue de leur vie. Évidemment ils ne savent pas nager mais on leur propose de leur louer des shorts de bain pour qu'ils puissent se baigner. Jean s'était déjà baigné dans une rivière mais Aaron jamais et entre dans l'eau avec crainte car c'est quelque chose de nouveau et surtout à milles lieues de leur vie. Il trouve l'eau très froide et scrute des américains qui se baignent avec une curiosité de l'inconnu . On passe tout l'après midi ici et nous les ramenons juste avant l'orphelinat pour un dernier au revoir. Les larmes ne coulent pas mais c'est un énorme sentiment de joie et de fierté d'avoir pu faire découvrir à deux ados la baignade dans une piscine au moins une fois dans leur vie.On se tient la main une dernière fois comme on a l'habitude de faire et au loin sur le chemin on se fait de grands signes pour un dernier au revoir. Le soir nous réveillonnons à la brèche,un bar en haut d'une montagne, avec les américains de la piscine avec chants et danses locaux.

1
janv

Ce matin c'est départ 6h pour enchaîner 10h de route et le vol. Nous disons au revoir à Geneviève, Valaire et Grégoire avec une émotion importante car ils ont fait partie intégrante de notre séjour. Ce voyage a été court mais intense émotionnellement en passant par la joie, les doutes, la tristesse et l'amour. Le partage et les échanges avec ces enfants sont indéfinissable tellement ils sont profonds. Comment peut on imaginer que des enfants puissent vivre dans une telle pauvreté bien loin de notre réalité et surtout sans famille recevant très peu d'amour et de tendresse ? À travers copines de voyage et double sens nous avons essayé de combler ce manque avec ce que l'on pouvait donner. Un simple sourire, un simple câlin, une simple aide au devoir, une simple discussion et les enfants rayonnent. Malgré la tristesse de les laisser là et de ne pas pouvoir les sortir d'ici j'ai tissé des liens intenses et profondément sincères qui m'ont fait encore grandir humainement. Un point particulier à mes copines de voyage avec qui j'ai vécu des choses incroyables à l'orphelinat et à l'extérieur, dépassant des stades d'intimité au vue des conditions du Bénin mais nous 7, seules peuvent garder en mémoire ce voyage extraordinaire. Pour finir, je souhaite remercier les 52 donateurs et tous les soutiens que j'ai reçus, ce qui m'a permis de réaliser ce beau projet.