Carnet de voyage

Winter in Prague

34 étapes
2 commentaires
Prague, ville dorée, intellectuelle, cultivée, brillante, artiste, la "capitale magique de l'Europe" selon André Breton.
Du 5 au 9 décembre 2016
5 jours
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Parfois dans la vie, on ressent ce moment où l'on a besoin d'une coupure avec le monde qui nous entoure. Une envie de partir, seul, pour mieux se retrouver... 

En une semaine, j'ai choisi une destination, j'ai réservé un vol et trouvé un hébergement. Mon choix s'est arrêté sur Prague en République Tchèque.

J'aime aller dans des endroits que je ne connais pas, avec une langue différente, découvrir de nouvelles cultures et en revenir plus riche et plus grand. Je suis le genre de voyageur solitaire qui apprécie les choses raffinées de la vie : me perdre dans un musée, contempler l'architecture d'une ville, déguster la nourriture locale, etc. Prague est un véritable coup de coeur. Cette ville est magnifique et la population y est chaleureuse. Ils ont une monnaie différente (Couronnes tchèques - CZK).

Je me suis senti libre, seul et perdu au milieu de cette ville que je ne connaissais que de nom. Un sentiment que je recherchais, loin de mes habitudes à être toujours connecté sur mes réseaux sociaux, toujours entouré de gens comme moi et par un mode de vie "classique".

La République Tchèque fait partie de l'Union Européenne depuis 2004 malgré qu'elle ait gardée sa monnaie nationale. En tant normal, il est toujours plus avantageux de convertir la monnaie une fois arrivé dans le pays de destination. Pour ma part, Travelex m'a proposé une offre qui s'est avéré avantageuse. J'ai dû convertir 350€ (minimum pour cette offre) avec 0€ de frais supplémentaires, 0% de commission mais 50€ (compris dans la somme) pour une assurance qui me permettait de reconvertir mon argent (seulement les billets) au même taux qu'à la première conversion.

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11 pm : Mon avion ayant eu un peu de retard, je ne suis arrivé que deux heures plus tard à l'aéroport de Prague-Václav-Havel. Première fois que je voyageais avec la compagnie Volotea, bonne expérience hormis le retard. J'aurais eu tendance à privilégier les transports en commun mais pour un trajet de soir avec le retard d'avion, j'ai préféré jouer la sûreté. Mon chauffeur m'a attendu et j'ai pu rentrer jusqu'à l'hôtel sans aucun souci. Cette société de transport pragoise avait de très bon avis, je la conseille également.

12 am : Arrivé à l'hôtel, j'ai rempli les formalités et j'ai récupéré les clés. Je suis monté dans ma chambre, j'étais au dernier étage avec vue sur le ciel de Prague, ce fut très agréable.

Les nuits étaient calmes, ma chambre était spacieuse avec un coin cuisine, un bureau avec une télévision et une salle de bain avec toilette. Je n'étais à l'hôtel que pour dormir. Combinaison parfaite entre chambre agréable, très bien située et à un prix abordable ; du type “Home away from home”.

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8:30 am : Direction l'office du tourisme situé dans le coeur historique de Staré Město (Vielle-Ville) pour récupérer la Prague Card qui permet aux visiteurs l'accès gratuit ou moins chers aux nombreuses attractions touristiques ainsi que la gratuité de tous les transports en commun. J'ai trouvé son utilisation très utile, très pratique et un gain de temps.

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9 am : La Prague Card en poche, l'hôtesse d'accueil m'a proposé de visiter l'Hôtel de Ville, siège du Conseil autonome pragois en 1338. Actuellement, il sert à la fonction représentative au maire de la ville qui est Adriana Krnáčová. Elle m'a suggéré également de monter tout en haut de la tour de l'Hôtel de Ville pour admirer la belle vue de Prague au petit matin en plein hiver. Le manteau et l'écharpe étaient de rigueur avec ces températures hivernales qui étaient bien inférieures.

L'Hôtel de Ville se situe au coeur du centre historique. Il est borné par la Place de la Vielle-Ville qui accueille le marché de Noël.

A gauche, on peut admirer l'église Notre-Dame-du-Týn, très belle église gothique avec ses deux tours de 80 mètres. Un des symboles de la lutte entre catholiques et protestants en Bohême. A droite, on peut voir le magnifique arbre de Noël. Sur la troisième photo, on peut contempler l'église Saint-Nicholas vue d'en haut. La dernière photo nous montre le marché de Noël encore fermé à cette heure-là.

Du haut de ses 70 mètres, la tour de l'Hôtel de Ville nous offre une vue exceptionnelle sur tout le centre historique. Elle fut ajoutée en 1364 à ce qui était la demeure privée de Volfin de Kamen. Elle intègre une horloge astronomique construite en 1490 par Hanus.

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9:30 am : Lorsque je suis redescendu, je suis allé admirer l'horloge astronomique médiévale qui se situe sur le mur Sud de la tour de l'Hôtel de Ville. Dès que sonnent les heures, beaucoup de personnes se pressent à ses pieds pour l'observer s'animer et la photographier.

9:45 am : Le Palais Kinsky est un bel exemple du classicisme baroque tardif. Il renferme l'exposition d'art orientale de la Galerie National : l'art asiatique, art chinois et japonais depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours ; Art de l'Inde, Asie du Sud-Est, Tibet et Proche-Orient.

La Maison à la Cloche en pierre représente le style gothique monumental. Le début de sa construction remonte à la fin du XIIe siècle. C'est la seule maison de la ville qui est restée en forme gothique d'origine. Aujourd'hui, le bâtiment sert à la Galerie National à organiser des expositions.

Charles IV, Empereur des romains et Roi de Bohême, y est probablement né.

La Place de la Vielle-Ville est donc entouré de nombreux bâtiments célèbres. On y retrouve aussi beaucoup de restaurants et de magasins. Il y a aussi une statue érigée sur la partie Nord de la place. Je n'ai pas pu tout visiter, un bus m'attendait à 10:45 mais j'en avais déjà vu beaucoup et c'était magnifique.

Le Mémorial Jan Hus représente des guerriers hussites victorieux et des protestants qui ont été forcés à l'exil 200 ans après Hus et une jeune mère qui symbolise la renaissance nationale. Il était si grand que le sculpteur Ladislav Šaloun a conçu et construit sa propre villa et studio où le travail pourrait être effectué. Il a été dévoilé en 1915 pour commémorer le 500ème anniversaire du martyre de Jan Hus et payé uniquement par des dons publics.

En me rendant à mon point de rendez-vous à quelques mètres de la place, j'ai re-photographié cette très belle église Saint-Nicholas avec le soleil levant l'éclairant de ses premiers rayons.

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10:45 am : Avec ma Prague Card, j'avais un tour de la ville en bus panoramique gratuit avec plusieurs horaires possibles au départ de la Place de la Vielle-Ville devant l'église Saint-Nicholas.

Pensez à réserver ceci-dit ! Nous avons traversé Staré Město avec son quartier juif Josefov.

Puis le quartier de Nové Město en direction du château et de sa magnifique vue. Pas facile de prendre des photos en roulant et en plus derrière une vitre. Le toit du bus était fermé par ces températures très froides malgré le soleil présent. Je reviendrai devant certains bâtiments que vous voyez.

Ils proposent plusieurs circuits mais un seul était gratuit avec la carte. C'était un circuit de 2h avec une pause dite courte devant le Château de Prague. A la vue du monde pour visiter le château, j'avais prévu d'y aller le lendemain dès l'ouverture. En seulement une matinée, j'avais déjà vu et/ou visité beaucoup d'endroits.

J'ai choisi ce créneau horaire pour finir la matinée et revenir dans le centre-ville à l'heure pour déjeuner quelque chose au marché de Noël avec toutes ces odeurs appétissantes, ces odeurs de vins chauds et de ces châtaignes.

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12:45 pm : Je suis revenu de mon tour en bus et l'appétit était là. Étant dans un pays étranger, il était hors de question (sauf exception) de manger quelque chose de commun pour moi. Le marché de Noël s'étant ouvert, j'ai fait ma première visite. Toutes les odeurs me donnaient l'envie de goûter à tout. J'ai pris un sandwich tchèque à base de poulet, de légumes et de poivrons accompagné d'une torsade de pomme de terre cuite à la broche. Et pour finir, un petit chocolat chaud à l'ancienne pour me réchauffer. J'étais prêt pour repartir visiter cette magnifique ville !

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2 pm : Je me suis dirigé vers la Place Wenceslas, place qui a une importance historique et symbolique très forte. Elle présente un intérêt touristique limité à l’architecture des bâtiments art déco et art nouveau la bordant. Aucun autre lieu de Prague ne symbolise mieux l’aspiration du peuple tchèque à la liberté et à l’indépendance. Deux valeurs qui me sont, personnellement, importantes d'où mon fort intérêt de la voir.

La Statue de Saint-Wenceslas est une statue en bronze réalisée en 1912 par Josef Václav Myslbek. Elle a été restaurée en 2004.

Le Musée National est l'un des principaux musées de la ville. Il occupe un bâtiment néo-Renaissance situé en haut de la Place Wenceslas. Son vestibule central sert également de Panthéon aux grands hommes tchèques. František Palacký proposera la transformation du bâtiment en un nouveau musée en 1840. Malheuresement, il était en reconstruction lors de mon passage, l'occasion de retourner à Prague.

J'ai continué mon parcours vers l'Opéra d'État qui est un opéra qui abrite une troupe de ballet et d'opéra parmi les plus reconnues en Europe. Il se situe entre la gare centrale et le Musée National.

La Maison de la Madone Noire est un bâtiment cubiste. Elle est l'œuvre de l'architecte Josef Gočár qui l'a construite au XVIIIe siècle pour le marchand Frantisek Josef Herbst. Elle sert de nos jours d'annexe à la Galerie Nationale pour ses expositions permanentes et temporaires sur le cubisme après avoir été conçue comme grand magasin. La statue provient d'un des bâtiments baroques situés auparavant à l'emplacement de la maison. Il s'agit d'une copie, la statue originale est conservée dans la Maison à la Cloche en pierre.

2:30 pm : A chaque coin de rue, cette ville nous offre de magnifiques bâtiments, toujours en train de me surprendre. Dans l'ordre, la Basilique Saint-James, la Tour Henry et le Théâtre Hibernia.

La Maison Municipale est un complexe architectural sezessionsstil. Elle réunit une salle de concerts dédiée à Bedřich Smetana, un espace d'exposition, des salles de réception dont certaines décorées par Alfons Mucha, un café et un restaurant de style Art nouveau au rez-de-chaussée, un cocktail-bar, une brasserie et un dancing au sous-sol. Lieux culte de Prague, elle est vraiment sublime, à voir absolument !

3 pm : Me redirigeant vers la Place de la Vielle-Ville, je suis monté en haut de la Tour Poudrière pour voir la belle vue qu'elle offre sur la ville. C'est un des édifices les plus connus de la ville de Prague. Elle est la limite entre Staré Město (Vielle-Ville) et Nové Město (Nouvelle-Ville). La tour prit son nom actuel au XVIIe siècle quand elle devint un dépôt de poudre. Gravement endommagée pendant l’occupation prussienne de 1757, elle fut presque entièrement reconstruite en 1876 par Josef Mocker dans un style néo-gothique.

Le Théâtre des États est une salle de théâtre d'architecture baroque dont le nom rappelle les États de la couronne de Bohême. L'intérieur est magnifique, si vous avez l'occasion d'y aller, foncez !

3:30 pm : Retour sur la Place de la Vielle-Ville pour une petite pause gourmande. Je suis arrivé au moment où se jouait un spectacle de Noël pour enfants. Je m'y suis arrêté un instant pour laisser la magie des fêtes opérer. J'ai été surpris de voir le soleil se coucher si tôt, le temps était assez bizarre. Sur la photo de droite, on revoit l'église Notre-Dame-du-Týn illuminée par le soleil couchant, encore plus beau en vrai !

Après ma petite pause, me voilà reparti en direction de la Place Jan Palach bordée par la Vltava à l'ouest. On peut y voir plusieurs très beaux bâtiments architecturaux tout autour. Il y a principalement le Rudolfinum, un bâtiment néo-renaissance qui sert de salle de concert, en particulier pour l'Orchestre Philharmonique Tchèque, et également de salle d'expositions. On y retrouve l'Université Charles, l'École des Arts Appliqués ainsi que le Musée des Arts décoratifs.

"L'art vole autour de la vérité, mais avec la volonté bien arrêtée de ne pas se brûler." - Franz Kafka

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4 pm : Je suis redescendu le long de la Vltava jusqu'à la Place des Chevaliers de la Croix, une très belle place impressionnante par ces énormes bâtiments qui l'entoure avec une vue imprenable sur la rivière.

La tour gothique fut bâtie simultanément avec le pont gothique fondé par Charles IV en 1357. Elle garde l'extrémité Est du pont Charles marquant l'entrée de Staré Město (Vieille-ville) et représente un arc de triomphe symbolique sur la voie de couronnement des Rois de Bohême.

La statue de Charles IV est l'une des plus importantes statues néo-gothique en Europe Centrale. Elle fut inaugurée en 1851. Le socle du monument est orné de figures allégoriques de femmes représentant les quatre facultés de l’Université : théologie, médecine, droit et philosophie. On peut y voir la statue du souverain tenant dans ses mains la bulle d’or, acte fondateur de l’université. L’auteur du monument est le sculpteur Ernst Hähnel, originaire de Dresde.

L'église Saint-François d'Assise est une très belle église baroque du XVIIe siècle, surmontée de sa coupole en cuivre, remarquable par son maître autel chargé de dorures, de statues de saints, son plafond peint d'une fresque représentant le Jugement Dernier et son orgue, un des plus anciens de Prague.

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5 pm : Après avoir visité les quartiers de la Staré Město (Vielle-Ville), de la Nové Město (Nouvelle-Ville) et le pont Charles, je suis rentré à l'hôtel. Un petit passage par le marché de Noël de nuit sur la route.

Pour rentrer, j'ai voulu tester le métro pragois. J'ai rejoint la station de Můstek, la plus grande station où les lignes A et B se croisent, jusqu'à la station Anděl à quelques mètres de mon hôtel. Gratuit grâce à la Prague Card, je l'ai trouvé bien conçu (bien plus simple qu'à Paris).

6:30 pm : Je me suis préparé pour ma deuxième soirée et j'ai cherché un restaurant où je pourrais manger (typiquement tchèque de préférence) dans le quartier de Smíchov. Après avoir repéré plusieurs endroits sympa, mon choix a été le suivant :

8 pm : J'ai rejoint ce restaurant de ville situé en sous-sol, du style brasserie ancienne, un lieu festif où la bière coule à flot. Tout ce que je recherchais, je n'avais plus qu'à savourer cette deuxième soirée au top !

En entrée : Saucisse rôtie accompagnée de sa moutarde, de sa sauce au raifort, d'oignons cuits, de son piment et d'une salade de choux blanc.

En plat principal : Pilson goulash, cubes de viande de boeuf avec des tranches de pain, des galettes de pomme de terre, des cubes d'omelettes, des oignons et du piment.

Ce sont deux plats typiquement tchèque, pas mauvais du tout mais je n'en mangerai pas tous les jours car c'est assez gras et lourd. Le goulash est, à la base, une soupe hongroise. Ce plat se rapproche plus du pörkölt. Il existe aussi le paprikás. Ces trois plats se ressemblant ont pris le même nom commun, le goulash. Et j'ai bu un pichet de Pilsen pour accompagner toute cette nourriture évidemment !

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8:30 am : J'ai décidé d'être à 9h devant l'entrée du Château de Prague pour éviter la longue file d'attente aperçu hier lors de mon tour en bus. Pour m'y rendre, j'ai voulu tester cette fois-ci le tramway pragois que j'ai pris de Anděl jusqu'à l'arrêt Malostranská dans le quartier de Malá Strana. Puis j'ai emprunté les vieilles marches châtelaines pour arriver jusqu'au château situé sur la colline de Hradčany.

La deuxième photo représente le Winged Lion Memorial qui est dédié aux aviateurs tchécoslovaques qui ont servi dans la Royal Air Force au cours de la Seconde Guerre mondiale et qui a obtenu des éloges pour leur contribution à la bataille de l'Angleterre.

"He fights for freedom, one of freedom"s sons, lone in his aery sphere of blue and bronze." - William Kean Seymour

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9 am : Le Château de Prague est un château fort où les rois de Bohême, les Empereurs du Saint-Empire romain germanique, les Présidents de la Tchécoslovaquie puis de la République Tchèque siègent ou ont siégé. Les joyaux de la couronne de Bohême y sont conservés.

Je suis arrivé devant le poste de garde situé à l'arrière du château. Je suis donc entré par la plus ancienne artère, la rue George qui se situe entre le Palais Lobkowicz et la Tour Noire.

La Tour Noire est une porte d'accès fortifiée, utilisée notamment comme prison, construite en 1135. Beaucoup d'inscriptions écrites par les prisonniers peuvent encore être vus sur les murs. Le Palais Lobkowicz, construit vers 1680 par Carlo Lurago en Baroque primitif, est un musée ouvert au public depuis 10 ans seulement. La Maison de Lobkowicz est la plus ancienne famille princière de Bohême et l'une des plus illustres du Saint-Empire. Elle remonte au XIVe siècle.

En remontant l'artère, j'ai rejoint la Place St Georges où l'on peut voir l’Établissement des Nobles Dames avec son portique à colonnes coiffé d’un demi-dôme. Il date de l’époque de Marie-Thérèse d'Autriche qui y fonde dans les années 1750 un ouvroir pour les jeunes filles de la noblesse, c'est l’œuvre d’Anselmo Lurago. On peut aussi voir la façade de la Basilique et le Couvent Saint-Georges qui font face au chevet de la Cathédrale Saint-Guy. Un petit marché de Noël y était installé !

J'ai continué à remonter la rue Georges et je arrivé sur la grande cour royale III où il y a, dans le sens des aiguilles d'une montre, l'entrée de l'Ancien Palais royal, le bâtiment "municipal" qui abrite diverses administrations de la présidence de la République et du château, le palais épiscopal, la Tour Sud et la Porte d’Or de la Cathédrale Saint-Guy.

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9:15 am : J'ai traversé la cour royale III pour me diriger vers l'entrée de la Cathédrale Saint-Guy. Elle naît des suites du grand incendie qui a ravagé le château en 1541 sur les fondations de maisons romanes et gothiques déblayées alors. Symbole spirituel de l'État de Bohême et siège de l'archevêché de Prague, elle est la plus grande et plus importante église du pays.

Située dans le complexe du château, elle renferme de nombreux trésors artistiques, des joyaux de la couronne aux mausolées de grandes personnalités du royaume, de sa mosaïque vénitienne aux vitraux Art Nouveau signés Alfons Mucha. La construction complète a duré près de six siècles.

Prague est élevée au rang d'archevêché par le pape Clément VI. Jean Ier de Luxembourg et son fils Charles IV, futur empereur, fondent au XIVè siècle une immense cathédrale gothique pour l'archevêché tout nouvellement créé, qui doit par son faste et sa beauté refléter le rang de Prague, capitale du Saint-Empire. Ils font donc appel à un architecte français Matthieu d'Arras puis à la mort de celui-ci à un architecte allemand Petr Parléř.

En raison des guerres hussites, les travaux sont interrompus pendant une longue période. Au cours des siècles suivants, on ajoute à la tour une élégante galerie Renaissance et un dôme à l'époque baroque.

A l'extérieur, à l'entrée Sud, on découvre une magnifique mosaïque vénitienne sur fond d'or. La Porte d'Or conduit directement à la chapelle Saint-Venceslas, somptueusement ornée de pierres précieuses, de stucs dorés et de fresques : c'est là que se trouve la tombe de Saint-Venceslas, grand saint patron du royaume de Bohême.

D'autres tombes tout aussi prestigieuses se trouvent dans les chapelles du chœur : elle sert de lieu de mausolée principal pour la dynastie régnante. De nombreux membres de la famille Přemyslide sont ainsi enterrés sous des pierres tombales gothiques sculptées par Petr Parléř. Elle abrite aussi la crypte funéraire des rois de Bohême.


La couronne d'or du XIVe siècle, le sceptre et le globe de l'époque de l'empereur Rodolphe II, le manteau royal, l'épée et la croix du couronnement sont conservé à l'arrière de la chapelle Saint-Venceslas dans une salle gothique protégée par un système de sécurité sophistiqué. Ils ne sont quasiment pas exposé au public.


Dans la cathédrale, un immense tombeau baroque ostentatoire en argent massif renferme la dépouille d'un autre saint patron de Bohême, Saint-Jean-Népomucène.

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9:45 am : Je me suis dirigé vers la cour royale II, plus petite que la précédente. Elle présente une sévère façade baroque qui enserre, au nord, la Salle espagnole, réputée pour ses proportions grandioses et ses décorations en stuc doré, la pinacothèque du château et une porte qui donne accès au pont Poudrier qui enjambe le Fossé aux cerfs vers les écuries et les jardins royaux. Au sud, derrière moi, le bâtiment dit « municipal » et, distincte des ailes environnantes, la chapelle Sainte-Croix qui abrite aujourd'hui le trésor de Saint-Guy, un ensemble d'objets ecclésiastiques.

Entamée par Charles IV au XIVe siècle, cette collection comprend des reliquaires en or et argent renfermant par exemple des fragments de la Vraie Croix. Le trésor comprend également la relique du bras de Saint-Guy, acquis en 929 par Venceslas Ier de Bohême auprès d'Henri Ier de Saxe. Elle abritait autrefois les joyaux de la couronne des États de Bohême.

10 am : L'Ancien Palais royal était le siège des souverains tchèques pendant des siècles. Il a été fondé vers 1135 par Sobeslav I, le Duc de la dynastie des Přemyslide puis reconstruit à plusieurs reprises, ce qui en fait un mélange étonnant de plusieurs styles architecturaux. Il comprend l'une des salles de représentation les plus importantes, le salle Vladislav.

C'était un palais roman de luxe à l'époque, inspiré par les résidences allemandes. La chapelle originelle de Tous les Saints a été consacrée en 1185. Ses étages inférieurs accueillent depuis avril 2004 une exposition permanente intitulée Histoire du Château de Prague, qui présente donc l'histoire du château.

10:15 am : La Basilique Saint-Georges, catholique et située au cœur du château, est une des plus anciennes églises pragoises ayant été fondée vers 920 dans le style roman. Détruite au XIIe siècle par un incendie, elle fut reconstruite. L'ajout de la façade baroque ne date que du XVIIe siècle. L'intérieur de la basilique conserve une sobriété et une austérité, principalement dues à la blancheur de la pierre calcaire, contrairement aux églises baroque et rococo.

La basilique renferme les sépultures de membre de la dynastie des Přemyslides et les reliques de nombreux saints vénérés dont la plus importante est Sainte-Ludmila de Bohême, grand-mère du roi Venceslas Ier et celle du roi Vratislav II de Bohême, première martyre chrétienne tchèque.

Le Couvent Saint-Georges se visite indépendamment. Dans les années 970, les moniales bénédictines s'y installèrent, fondant ainsi le plus vieux couvent de Bohême. Recrutant des jeunes filles de noble naissance, parfois même au sein de la famille royale, le couvent jouit d'un prestige immense au Moyen-Age. Fermé en 1782, il est occupé par diverses institutions avant d'être confié à la Galerie Nationale de Prague. Ses collections du XIXe siècle y sont actuellement exposées.

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10:30 am : Après la visite de la Basilique Saint-Georges, j'ai continué à revenir sur mes pas jusqu'à la Ruelle d'Or qui se situe le long de la muraille Nord qui donne sur la Fosse aux cerfs. Cette ruelle dessert une série de petites échoppes et maisonnettes mitoyennes adossées, certaines pas plus hautes qu’un homme, entre la Tour Blanche et la Tour Daliborka. Durant l'hiver 1916-1917, Franz Kafka a écrit Un médecin de campagne au numéro 22 qui est aujourd'hui une librairie vendant principalement son œuvre.

À l'origine, cette ruelle était large d'un mètre avec des maisonnettes de chaque côté. Celles-ci étaient habitées par les archers du roi, défenseurs du château. Pendant un certain temps, une prison féminine s'y trouva également. Avec le temps, la fonction d'archer perdit son importance. Les petits bâtiments sont alors habités par des artisans, des fonctionnaires et plus tard, même habitée par les pauvres de la ville.

La Tour Daliborka est une tour fortifiée constituant l'angle Nord-Est de l'enceinte du Château de Prague. Elle accueille aujourd'hui une exposition d'instruments de torture. Son histoire a inspiré l'opéra Dalibor du compositeur Bedřich Smetana.

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11 am : Je me suis arrêté au pied de la grande Tour Sud. Elle présente une base gothique et un toit baroque, sa fenêtre médiane est ornée d’une grille Renaissance d’une extraordinaire finesse. Haute de 96 mètres, on y admire le panorama sur le château et la ville de Prague.

La grande Tour Sud a été fondée vers la fin du XIVe siècle et reconstruit au XVIe et XVIIIe siècles. Elle abrite la plus grande cloche du pays pesant environ 15 tonnes et datant de 1549. Elle est composé de 287 marches étroites et sinueuses.

11:15 am : Je me suis dirigé vers la cour royale I conçue au XVIIIe siècle. Une entrée monumentale surmontée de statues de titans en lutte la sépare de la Place Hradčany. La Porte Matthias la sépare de la cour royale II. Au sud, les appartements de la présidence de la République. Au nord, une aile abrite les espaces de réception conçus par Plečnik et conduisant vers la Salle espagnole. La cour abrite l'arbre des Habsbourg, réputé pour amener richesse, santé, force et beauté à qui touchera ses racines. Il s'agit d'un vieux chêne centenaire et dont la sauvegarde est assurée par les jardiniers royaux.

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11:30 am : Petite pause dans un Starbucks pour prendre un café. Il y a une terrasse sur leur toit où l'on peut boire son café en profitant de la vue sur toute la ville, ce qui est fort agréable.

Beaucoup de gens dont moi avons attendu la relève de la Garde de 12h, la seule qui se fait en fanfare et en trompettes. La relève se fait toutes les heures entre 5h et 23h. Toujours impressionnant à voir !

12 pm : Après avoir assisté à la relève de la Garde, j'ai remonté la Place Hradčany jusqu'au Palais Salm. Il est devenu un lieu d'exposition d'art de la Galerie Nationale. On peut y voir l'exposition permanente de l'art du XIVe siècle du Néoclassicisme au Romantisme.

12:30 pm : J'ai enchaîné avec la visite du Palais Schwarzenberg, un des palais Renaissance les mieux conservés de la moitié du XVIe siècle. Depuis 2008, l'exposition de la Galerie Nationale Le baroque en Bohême y est placée ; des oeuvres sculpturales et des peintures de l'époque de la Renaissance tardive et du baroque y sont exposées.

La visite du château était terminé, je suis donc redescendu par les vielles marches châtelaines en direction du quartier de Malá Strana.

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1 pm : En redescendant les vielles marches châtelaines, je suis arrivé sur la place-parvis de l'église Saint-Nicolas. On peut voir la Colonne de la Sainte-Trinité et l'entrée de cette magnifique église edifiée au XVIIe siècle par les jésuites.

L'église Saint-Nicolas est un édifice religieux catholique de style baroque. Elle est une des églises les plus visitées de Prague ; sa coupole et sa fière tour font traditionnellement partie du panorama du Château de Prague.

L'église est considérée comme un des meilleurs monuments baroques en Europe centrale et comme le plus joli bâtiment baroque de toute la Bohême. Elle a été construite au moment de la reconstruction de la ville, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, au moment où le style Renaissance était remplacé par le style baroque apparu en même temps que les changements politiques suivant la bataille de la Montagne Blanche en 1620, c'est-à-dire la recatholisation du pays et l'instauration du pouvoir monarchique absolu.

Elle est, de loin, l'église la plus jolie que j'ai visité dans le monde à l'heure actuelle. On entre dans une église étincelante et chargée de magnifique peintures et sculptures.

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1:30 pm : J'ai contourné l'église Saint-Nicolas pour monter en haut du beffroi avec ses 80 mètres de hauteur et ses 251 marches. Il est relié au dôme massif de l'église et offre une belle vue panoramique.

Le clocher baroque de l'ancienne église des jésuites fut achevé en 1771 par Anselmo Lurago comme un bâtiment indépendant en possesion de la ville.

2 pm : J'ai cherché un petit restaurant sympa pour déjeuner dans le quartier incontournable de Malá Strana qui se situe du côté Ouest du pont Charles.

Café_22 est situé sur l'arrêt de tramway Malostranske Namesti qui est la place principale de Malá Strana qu'on peut voir précedement. De cette place, on peut prendre la rue Nerudova et marcher jusqu'au Château de Prague (d'où je viens) ou prendre la rue Mostecka jusqu'au pont Charles (où je vais me diriger).

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3 pm : J'ai redescendu la ville par la rive gauche en visitant les quartiers de Malá Strana et Petřín Hill avec pour terminus mon hôtel. Il se trouvait aussi sur la rive gauche du Vltava dans le quartier de Smíchov.

L'église Notre-Dame de la Victoire est une église régie et administrée par les Carmes Déchaux et la maison de la célèbre statue appelée l'Enfant Jésus de Prague.

La statue est une représentation du XVIe siècle de Jésus nourrissant tenant un cruciger de globus qui a été donnée aux frères Carmelites en 1628 par Polyxena, 1ère princesse Lobkowicz.

3:15 pm : A seulement quelques mètres de l'église Notre-Dame de la Victoire, j'ai rejoint la gare du funiculaire qui permet de rejoindre Malá Strana au sommet de Petřín Hill, ouvert en 1891.

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3:20 pm : Petřín Hill est une colline située dans Prague. Elle s'élève à environ 130 mètres au-dessus de la rive droite du Vltava. Presque entièrement couverte de parcs, la colline est un lieu très prisé des habitants.

3:30 pm : Ma première étape fut de monter à la Tour d'Observation de Petřín. C'est une tour en acier, d'une hauteur de 60 mètres, construite à l'occasion de l'exposition universelle de Prague.

Bien que de beaucoup plus petite taille que la Tour Eiffel, construite 5 ans plus tôt, sa situation lui permet d'atteindre une altitude comparable à la Tour Eiffel, soit 324 mètres au-dessus du niveau de la mer.

3:45 pm : Emerveillé par la somptueuse vue au soleil couchant depuis la Tour d'Observation, je suis redescendu et me suis dirigé vers une petite place très jolie bordé par ces quatres édifices.

L'église Saint-Laurent est une ancienne église catholique à l'origine romane qui fut reconstruite plus tard dans le style baroque par Kilian Ignaz Dientzenhofer.

Le Mirror Maze est une attraction touristique ressemblant à un château miniature. C'est un reste de l'ancien parc des expositions de Prague de 1891. Sa construction en bois imite la partie gothique de la fortification à Vysehrad. Elle est composé d'une salle avec des miroirs déformants, un labyrinthe de glace et d'un diaporama d'une scène de la guerre de 30 Ans, quand les tchèques ont résisté à l'invasion des suédois sur le pont Charles en 1648.

4 pm : J'ai continué à me balader sur cette si belle colline, givrée par le froid, en longeant le Mur de la faim pour me rendre au monastère de Strahov.

Le Mur de la faim est une fortification, édifiée entre 1360 et 1362 par l'empereur Charles IV afin de renforcer les défenses du Château de Prague et du quartier de Malá Strana contre d'éventuelles attaques par l'Ouest ou le Sud. Le mur faisait au départ 4 à 4,5 m de hauteur et 1,8 m d'épaisseur. Il était équipé de créneaux, d'un chemin de ronde, de meurtrières dans sa partie supérieure et de plusieurs tours de guet. Il allait de l'actuelle rue Újezd jusqu'au Château en passant par le monastère de Strahov.

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4:10 pm : Le monastère de Strahov est l'un des plus anciens monastères du pays incluant une célèbre bibliothèque. Il a été fondé en 1140 par Vladislav II et l'ordre des Prémontrés. L’église abrite la dépouille de Saint-Norbert, fondateur de l’ordre. Détruit par le feu en 1258 et reconstruit dans le style gothique, il connut un important remaniement baroque au XVIIe siècle qui lui donna l'essentiel de son aspect actuel.

L'église abbatiale Notre-Dame de l’Assomption fut d'abord une basilique romane, l'une des plus anciennes d'Europe. Elle a été remaniée à plusieurs reprises à l'époque gothique et à la Renaissance. Son aspect baroque actuel vient d'une rénovation entreprise de 1743 à 1752 et conduite par Anselmo Lurago.

Sa célèbre bibliothèque, vieille de plus de 800 ans, reste une des plus importantes de Bohême malgré les pillages effectués par bien des envahisseurs. Elle renferme des manuscrits enluminés, des cartes, des globes et des gravures du Moyen Âge.

La Salle de philosophie fut construite pour accueillir les livres du couvent de Louka, en Moravie, fermé en 1782. Les fresques du plafond par Franz Maulbertsch retracent la lutte de l'humanité pour la connaissance.

La Salle de théologie, ornée de fresques exaltant l'amour du savoir, abrite des globes astronomiques réalisés au XVIIe siècle par Willem Blaeu.

La pinacothèque de Strahov comporte une des plus importantes collections conventuelles de peintures médiévales. En 1783, sa transformation en institut de recherche évita la fermeture du monastère par Joseph II. Depuis 1953, le Musée national de la littérature tchèque siège dans le monastère de Strahov. Des expositions sont organisées dans les salles romanes et dans le réfectoire d'été. Le monastère est toujours un monastère des Prémontrés. Ceux-ci fabriquent une bière locale dans la brasserie du couvent.

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4:30 pm : Je suis remonté jusqu'au sommet de la colline de Petřín. En attendant l'ouverture de l'Observatoire Štefánik, je me suis restauré dans la brasserie de la Tour d'Observation de Petřín.

6 pm : L'Observatoire Štefánik est un observatoire astronomique fondé en 1928. Il porte le nom du slovaque Milan Rostislav Štéfánik, astronome, général, pilote et co-fondateur de la Première République tchécoslovaque. Il offre une exposition astronomique permanente et moderne qui passe en revue les bases de l'astronomie et dispose de trois dômes et d'un pavillon d'observation.

Dans le dôme, côté Ouest, on peut y voir le télescope miroir Maksutov-Cassegrain en place depuis 1976. Le diamètre du miroir principal est de 370 mm. Son pouvoir de grossissement pour l'observation varie d'environ 80 à 330 fois. Le poids total du télescope est de 2,5 tonnes.

Le dôme principal abrite un double astrographe Zeiss. Il a été construit vers 1906 pour Koenig, sélénographe viennois. A sa mort en en 1929, il fut acheté et placé ici. Le poids total du télescope est de 5,5 tonnes et le pilier de cet instrument est de 15 mètres de haut, dont 7,5 mètres sont enfoncés dans le sol.

Le dôme, côté Est, est utilisé uniquement pour l'observation scientifique. Il a été équipé d'un télescope miroir de 40 cm par Meade en 1999. Le jour, l'observation se concentre sur le Soleil et la nuit, elle se concentre sur la Lune et les planètes du système solaire.

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6:45 pm : Je suis redescendu vers Malá Strana avec le funiculaire pour me diriger vers le centre-ville de Staré Město pour dîner. Et quelle meilleur trajet que de traverser le pont Charles de nuit ! Mon téléphone portable ne fait pas de superbe photo de nuit mais je vous assure que la vue était très belle. L'appétit n'étant pas encore arrivé, j'ai décidé de refaire un tour au marché de Noël.

Le Trdelník est une pâtisserie traditionnelle sucrée originaire de la ville de Skalica en Slovaquie. Fait à base de pâte de farine enroulée autour d'une brochette en bois puis grillé à la braise, il est recouvert de sucre et de noisettes pilées. Il en résulte une forme cylindrique cuite et dorée à l'extérieur et creuse et pâle à l'intérieur, avec un goût fumé et aromatisé à la cannelle.

7:30 pm : Avec la Prague Card, j'avais une réduction chez Hard Rock Café, chaîne anglaise de restauration. Je me suis donc laissé tenter. C'était bon mais rien d'exceptionnel, l'ambiance est vraiment sympa cela-dit.

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9 am : J'ai entamé mon troisième jour de visite. J'ai pris le tramway d'Anděl jusqu'à Újezd (au sud de Malá Strana) qui s'arrête juste devant le Monument des Victimes du Communisme.

Il représente une série de sept statues en bronze commémorant les victimes de l'ère communiste entre 1948 et 1989. Il a été dévoilé le 22 mai 2002, douze ans après la chute du communisme. Il s'agit de l'œuvre du sculpteur tchèque Olbram Zoubek et des architectes Jan Kerel et Zdeněk Holzel. Il a été soutenu par le conseil local et la Confédération des prisonniers politiques (KPV).

Il y a aussi une bande de bronze qui court le long du centre du mémorial, montrant le nombre estimé de ceux touchés par le communisme : 205 486 arrêtés, 170 938 forcés en exil, 4 500 morts en prison, 327 essayant de s'échapper et 248 exécutés. Sur une plaque à proximité, on peut lire :

"Le monument aux victimes du communisme est dédié à toutes les victimes non seulement celles qui ont été emprisonnées ou exécutées, mais aussi celles dont la vie a été ruinée par le despotisme totalitaire."

9:10 am : J'ai descendu la rue Újezd pour rejoindre l'île Kampa bordé par la Vltava et le Canal du Diable.

J'ai longé la Vltava jusqu'au musée Kampa pour admirer la vue. On peut voir les Crawling Babies, ces sculptures bizarres et originales ainsi que la statue de Josef Dobrovský. Puis j'ai fait le tour de l'île par le Canal du Diable où l'on peut voir ce moulin à eau et le pont des amoureux quelques mètres plus loin.

9:30 am : J'ai traversé le Pont des Amoureux et je suis arrivé devant le Mur Lennon. C'est un mémorial informel à John Lennon. Depuis les années 1980, il recueille des hommages sous la forme de graffitis. En 1988, le mur a été une source d'irritation pour le régime communiste de Gustáv Husák, résultant en des affrontements urbains. Il est du coup devenu un symbole pour la jeunesse locale.

Sur l'île de Kampa, le musée Kampa est une fondation privée consacrée à l’art moderne et contemporain. Il a ouvert ses portes en 2003. Il dévoile toute une génération de créateurs interdits d'exposition sous le régime communiste.

A quelques mètres en bord du Vltava, il y a le Palais Liechtenstein construit au XVIe siècle comme le premier grand bâtiment baroque. Le vice-régent impitoyable Karel de Liechtenstein y vécut. Il y a un espace d'exposition, une salle de concert et d'autres espaces culturels de nos jours.

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10 am : Ouverture des deux tours sur la rive gauche du Vltava. La plus grande des deux tours a été construite en 1464 par le roi Jiří z Poděbrad à l'endroit de l'ancienne tour romane. L'autre tour, plus petite appelée Judith, a été préservée jusqu'à ce jour. La porte entre les deux tours crée l'entrée de Malá Strana.

Les deux tours sont reliées par une porte avec des créneaux du début du XVe siècle protégeant l'entrée à Malá Strana. La grande tour mesure 43,5 mètres de haut et la galerie est située à la hauteur de 26 mètres.

Les niches dans sa façade suggèrent que d'abord la tour devait être richement décorée de sculptures qui n'a pourtant jamais été réalisée. Dans le passé, la tour servait d'entrepôt et de tour de guet, aujourd'hui elle est accessible au grand public comme guetteur. Une exposition permanente sur l'histoire du pont Charles est exposée dans la tour.

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10:20 am : J'ai enfin traversé le fameux pont Charles. Il relie le quartier de Staré Město au quartier de Malá Strana. Construit au XIVe siècle, il sera le seul pont sur la Vltava jusqu'en 1741.

Symbole de la ville, incontournable pour les touristes, il est envahi de musiciens, d'artistes divers, de bonimenteurs et de camelots. Son nom fait référence au roi Charles IV qui n'eut de cesse d'embellir Prague. Sa construction a servi à remplacer l'ancien pont Judith édifié quelques mètres en amont et emporté par la Vltava en crue en 1342. Chaque extrémité du pont est protégée par une tour.

Au cours des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les catholiques ajoutent trente statues en vis-à-vis sur toute la longueur du pont. Aujourd'hui certaines sont remplacées par des copies reconnaissables à leur teinte plus claire.

La plus ancienne statue, datant de 1683, représente le Saint-Jean-Népomucène créée et mise en place à la demande des jésuites. Les touristes aiment toucher, sur le piédestal, la silhouette du chien de la famille royale (signe de fidélité) et celle de la reine qui apporterait le bonheur.

Prêtre à Prague sous le règne de Venceslas IV, il fut jeté, par ordre du roi, par-dessus le pont en 1393. Le roi jaloux n'acceptait pas que Jean Népomucène ne lui répète pas ce que la reine lui avait confessé. Une fois décédé, une auréole serait apparue au-dessus de l'eau. Aujourd'hui, sa statue est surmontée d'un halo doré et accompagnée, à quelques mètres de distance, d'une croix en or marquant le lieu du crime.

Le pont Charles est représenté sur la pièce de cinq couronnes tchèques depuis 1993.

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10:30 am : Visite de Josefov, petit quartier situé dans le quartier de Staré Město. Il constituait le ghetto juif de la ville. Il est représenté par le drapeau des Juifs de Prague, une étoile de David sur fond rouge. Installé au cours du Xe siècle, les Juifs connaissent le premier pogrom en 1096 à l'occasion de la première croisade. Sous le Troisème Reich, les Nazis souhaitent en faire un musée exotique d'une race éteinte.

J'ai commencé ma visite du Musée Juif par un édifice néo-romain qui abrite l’ancienne salle de cérémonie ainsi que la morgue de l’ancien cimetière juif qui fut construit vers 1912 par l’architecte J. Gerstl. L'ancienne salle de cérémonie de la Confrérie des pompes funèbres de Prague (fondée en 1564) devint plus tard une exposition consacrée aux traditions et coutumes juives, Le cours de la vie.

10:45 am : La Synagogue Klausen est une synagogue baroque. Klausen était le nom des trois plus petits bâtiments d’origine que Moredehai Maisel, chef de la communauté juive de Prague, avait érigé en l’honneur de la visite de l’empereur Maximilien II dans le ghetto en 1573. Après les destructions dans un incendie en 1689, des travaux sur l’actuelle synagogue ont été entrepris et furent achevés en 1694. Une autre reconstruction eut lieu dans les années 1880. Elle occupe une place importante dans l’histoire du quartier. Il s’agissait de la plus grande synagogue du ghetto et du siège des pompes funèbres.

L’exposition permanente consacrée aux traditions et coutumes juives, qui se tient dans la nef principale de la synagogue, met en valeur l’importance de la synagogue et des fêtes juives traditionnelles. La galerie de la synagogue abrite des pièces en lien avec la vie quotidienne des familles juives et avec les traditions en rapport avec la naissance, la circoncision, la bar mitzvah, le mariage, le divorce et la famille juive.

11 am : Bâtie en 1535, la Synagogue Pinkas a été agrandie en style gothique tardif. Elle fut construite par Aaron Meshullam Horowitz entre sa maison et le vieux cimetière juif.

Après la Seconde Guerre mondiale, elle fut transformée en Mémorial des Juifs de Bohême-Moravie assassinés par les Nazis. Les murs sont recouverts des noms des victimes tchécoslovaques de la Shoah, de leurs dates personnelles et du nom de la communauté à laquelle ils appartenaient. Le régime communiste entrava délibérément les travaux de rénovation et les inscriptions furent effacées. Ce n’est qu’en 1990 qu’il fut possible de terminer les travaux de réfection. Les 80 000 noms des victimes juives de Bohême-Moravie furent enfin réécrits sur les murs. En 1968, le Mémorial a dû être fermé pour travaux. Lors des travaux, des espaces voûtés ainsi qu’un ancien puits et un bain rituel ont été découverts.

Dans le vestibule se trouve une plaque commémorative en souvenir d'Horowitz et de son épouse. A l'étage se trouve une exposition de dessins d'enfants du camp de concentration de Theresienstadt réalisés sous l'égide de Friedl Dicker-Brandeis.

11:15 am : Le vieux cimetière juif de Prague fut en fonction de 1478 à 1786 succédant au cimetière appelé « jardin juif » qui a été découvert au cours de fouilles archéologiques sous la rue Vladislavova dans le quartier de Nové Město (Nouvelle-Ville). Le nombre exact de pierres tombales et de morts enterrés est imprécis car il y a parfois plusieurs couches de tombeaux, mais il est estimé à douze mille tombes.

Les personnalités les plus célèbres enterrées dans ce cimetière sont Rabbi Löw (décédé en 1609), Mordechaj Maisel (décédé en 1601), David Gans (décédé en 1613) et David Oppenheim (décédé en 1736).

11:25 am : La Synagogue Maisel est une synagogue construite en 1590 par Mordechai Maisel, primat de la Cité juive de Prague, qui finança une vaste rénovation du ghetto pendant la Renaissance. Les architectes étaient Josef Wahl et Juda Goldsmied de Herz. En 1689, le bâtiment originel fut gravement endommagé lors de l'incendie et fut ensuite rénové dans le style Baroque. Dans les années 1890, elle fit l'objet d'une restauration dans le style néo-gothique, menée par le professeur A. Grott.

La première partie d’une exposition consacrée à l'histoire des Juifs en Bohême et en Moravie depuis les débuts du peuplement jusqu'aux débuts de l'émancipation y est présentée.

11:40 am : La Synagogue Espagnole a été construite en 1868 à l'emplacement de la plus ancienne synagogue détruite un an plus tôt. Elle a été conçue dans un style mauresque par Vojtěch Ignátz Ullmann.

La synagogue Altshul ne servit pas des communautés séfarades. Elle se trouvait géographiquement séparée mais pas trop éloignée de la communauté qui se regroupa autour de la Synagogue Vielle-Nouvelle vers 1250. Il ne reste plus rien de Altshul et le sanctuaire actuel date de la seconde moitié du XIXe siècle.

La Synagogue Vielle-Nouvelle est la plus vieille synagogue d'Europe encore en activité. La plus ancienne d'Europe est la Synagogue d'Erfurt car sa construction remonte à 1094 mais elle n'est plus en activité et est actuellement un musée.

La Synagogue Espagnole est structurée selon un plan carré régulier avec un large dôme. La décoration intérieure met en évidence une basse arabesque en stuc. Elle a été conçue par les architectes A. Baum et B. Munzberg et parachevés en 1893. František Škroup, le compositeur de l’hymne national tchèque, en fut l’organiste de 1836 à 1845.

A l’intérieur se trouve la deuxième partie de l’exposition permanente consacrée aux Juifs de Bohême et de Moravie. Après 1994, la synagogue est devenue le lieu de prière de la communauté "Bejt Praha", "La Communauté juive ouverte de Prague", proche du rite conservative.

Par la réouverture de la synagogue, fermée pendant plus de 20 ans, le 130e anniversaire de sa création, le Musée Juif de Prague conclut un de ses plus ambitieux projets à ce jour.

12 pm : Après avoir visité le quartier juif chargé d'histoire, je me suis offert une petite croisière. Une autre façon, particulièrement agréable, de découvrir les beautés de cette magnifique ville avec une bière à la main. J'ai embarqué sur le quai près du pont Čechův Most, embarcadère n° 5, pour une petite heure de plaisir en solitaire.

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1 pm : Une fois ma croisière terminée, je me suis dirigé vers la Place de la République, toujours dans le quartier de Staré Město, pour déjeuner et visiter un autre marché de Noël.

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1:30 pm : Le Mémorial national est un monument de style fonctionnaliste situé au sommet de la colline de Vítkov qui domine le quartier de Žižkov.

Édifié entre 1929 et 1932 sur les projets de l'architecte Jan Zázvorka, son objet initial est de célébrer la mémoire des légionnaires tchécoslovaques qui ont combattu aux côtés des Alliés lors de la Première Guerre mondiale. Il est agrandi entre 1946 et 1949 et sert, entre 1954 et 1962 de mausolée au premier président communiste de la Tchécoslovaquie, Klement Gottwald. Depuis la Révolution de Velours de 1990, le mémorial a repris sa destination initiale.

En 1882, un cercle pour l'édification d'un monument à Jan Žižka se constitue. En 1907, la ville de Prague fait don de la colline pour cet usage. Le premier concours architectonique est lancé à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914 et interrompu par les hostilités. Avec l'indépendance de la nouvelle Tchécoslovaquie, un nouveau projet qui englobe un monument à la mémoire des Légions tchèques est lancé et le concours s'étale entre 1923 et 1927. En 1931, acceptation du projet de statue équestre par Bohumil Kafka. La crise économique des années trente, l'invasion du pays en 1939 par le Troisième Reich, expliquent qu'il faut attendre 1950 pour que la statue soit inaugurée.

Le décor intérieur, riche en marbres, statues, bronzes dorés et mosaïques est l'œuvre de Vincenc Beneš, Josef Malejovský, Otakar Nejedlý, Karel Štípl, Otakar Švec, Jan Štrusa, Max Švabinský, entre autres.

De 1954 à 1962, où le dégel bréjnevien marque la fin du culte de la personnalité, le mémorial national sert aussi de mausolée à Klement Gottwald. Les restes des hauts fonctionnaires du Parti communiste tchécoslovaque y sont déposés.

En 1990, à la suite de la révolution de Velours, les restes des communistes sont retirés du mémorial qui se cherche alors une « seconde vie » ; il est loué temporairement pour des événements d'entreprise ou des fêtes privées. En 2007, il est alloué au Musée national pour devenir un lieu d'exposition sur l'histoire de la République tchèque et de la Tchécoslovaquie. Sa réouverture au public s'est faite en 2009.

La tombe du soldat inconnu est recouverte par une plaque de granit avec les armoiries de l’État et l'inscription « Gloire aux héros morts pour leur patrie ».

Les armoiries originales de la première République ont été réalisées par le sculpteur Otakar Španiel. Elles ont été remplacées en 1962 par les armoiries socialistes dont l’auteur était Jiří Pradler.

En août 1997, une copie des armoiries originales de Španiel réalisée par les sculpteurs Vladimír Oppel et Martin Ceplecha fut de nouveau installée sur la tombe.

Le portail d’entrée en bronze est l’œuvre du sculpteur Josef Malejovský, il est décoré par des bas-reliefs dont six sont consacrés à la période hussite. L’espace d’entrée est une salle solennelle revêtue de marbre, éclairée par le haut et abritant le plus grand orgue en République Tchèque.

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3 pm : Sorti de la station de métro, je me suis dirigé vers la forteresse de Vyšehrad à pied. Elle fut construite au Xe siècle sur une colline qui domine la Vltava. Ma première étape fut de rejoindre la Porte Táborská, entrée de la forteresse la plus proche.

J'ai rejoint une deuxième porte que j'ai trouvé particulièrement belle, la Porte Leopold. Quelques mètres après, je suis arrivé devant une magnifique rotonde avant de rejoindre les jardins principaux. La rotonde romane Saint-Martin date du XIe siècle, époque du règne de Vratislav II. Après la construction des fortifications baroques, elle fut désacralisée et servit d’entrepôt de poudre à canon.

Je suis monté sur les Ruines du bain de Libuse afin admirer cette somptueuse vue. Puis j'ai visité la Cave gothique qui a été réhabilitée pour accueillir une exposition historique permanente intitulée Visages historiques de Vyšehrad. L'exposition présente Vyšehrad sous ses diverses faces historiques.

3:30 pm : Au centre de la forteresse de Vyšehrad se trouve la Basilique Saints-Pierre-et-Paul bordée de son cimetière et de ses jardins. C'est une église néo-gothique fondée dans les années 1070 par le roi Vratislav II. La basilique romane a subi un incendie en 1249 et a été reconstruite dans le gothique puis dans le style néo-gothique.

La basilique présente une impressionnante mosaïque de pierre au-dessus de son entrée. Ses deux tours jumelles de 58 mètres peuvent être vues de loin par la situation géographique de la basilique se trouvant au sommet de la colline de Vyšehrad. En 2003, l'église a été élevée à la basilique par le pape Jean-Paul II.

Ouvert en 1869, le cimetière de Vyšehrad est un cimetière où sont enterrés de nombreux artistes, scientifiques, politiques et sportifs notamment les compositeurs Antonín Dvořák et Bedřich Smetana, le peintre et illustrateur Alphonse Mucha, son fils, l'écrivain Jiri Mucha, le sculpteur ainsi que l'écrivain Karel Čapek. Certaines personnalités tchèques sont regroupées dans la tombe collective appelée Slavín.

Le chef-d'oeuvre du cimetière est le Panthéon conçu par Antonin Wiehl. Il s'agit d'un grand tombeau construit en 1890 (la période du renouveau national à Prague).

Après avoir visité la basilique et son cimetière, je me suis dirigé vers la Porte Cihelná qui abrite la collection permanente qui présente l'évolution du fort de Vyšehrad dans l'histoire des fortifications de Prague et les casemates en traversant les jardins.

4 pm : Les casemates font presque un kilomètre de longueur et débouchent sur une immense salle souterraine, la salle Gorlice. Elle accueille des expositions et abrite plusieurs des statues originelles du pont Charles.

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7 pm : Après être rentré à l'hôtel, je me suis préparé pour ma dernière soirée ; direction le centre-ville pour dîner. Pour me rendre au restaurant que j'avais choisi, j'ai voulu repasser devant ce magnifique bâtiment.

Le Théâtre national est le plus célèbre théâtre du pays. Son importance culturelle et symbolique est centrale dans les cent dernières années de l'histoire la nation tchèque en particulier dans la deuxième moitié du XIXe siècle lors de la Renaissance nationale tchèque. Il est l'une des plus importantes institutions culturelles tchèques. Il sera le catalyseur, le symbole et l'illustration de cette renaissance de la culture tchèque après l'invasion allemande. Un des dictions pragois affirme "Tel Tchèque, tel musicien" ; il est l'un des éléments-clé qui a permis la construction d'une identité nationale, l'affirmation d'une culture propre et l'émergence d'un langage musical fédérateur.

7:15 pm : Je suis arrivé au restaurant que j'avais choisi pour ce dernier soir. Un restaurant traditionel, un peu éloigné de l'hyper-centre mais pas trop et à un prix correct. L'accueil était sympathique, le service efficace, les plats choisis étaient très bons ainsi que la bière. Une bonne adresse à mon avis !

8:30 pm : Et pour finir, un dernier tour au marché de Noël, quelques emplettes, mise en scène de l'Arbre de Noël et un dernier trdelník avant de partir !

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7 am : Dernier matin, réveil un peu dur car je serai bien resté quelques jours de plus tellement que j'ai adoré cette ville ! J'ai récupéré toutes mes affaires, rendu ma chambre et je me suis dirigeais vers l'aéroport en transport en commun. Une fois à l'aéroport, j'ai fait une petite visite car j'adore les aéroports et que j'avais un peu de temps. Je l'ai trouvé vraiment sympa. Dans l'avion, j'ai retrouvé la plupart des passagers du vol aller avec qui j'ai beaucoup échangé et nous étions unanime pour dire que cette ville est merveilleusement belle et riche en culture !

Je suis reparti avec des étoiles pleins la tête, de merveilleux souvenirs, de belles rencontres et l'envie folle d'y revenir très vite mais j'ai encore beaucoup d'endroits à visiter.