Un voyage sans les enfants, la réalisation d'un rêve: faire du yoga en Inde. C'est à Gokarna, dans l'état du Karnataka, sur la côte de la mer d'Arabie, que j'ai posé mes bagages.
Février 2017
10 jours
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C'est après un très long voyage, avec une halte de 10 heures à l'aéroport de Mumbai, que je suis arrivée à destination: Gokarna.

Le très bel aéroport de Mumbai. 
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Gokarna est une petite ville, plutôt calme en temps normal. Mais il se trouve que mon séjour tombait au moment de la Shivaratri, une fête en l'honneur de Shiva. Gokarna est aussi appelé "l'oreille de vache". Rien de très glorieux pour nous occidentaux, mais dans l'histoire hindoue il est dit que Shiva est apparu en sortant de l'oreille d'une vache. Gokarna est donc une ville sainte (régime végétarien, alcool et tabac sont proscrits) qui attire une foule incroyable au moment de la Shivaratri. Le petit village paisible va peu à peu se transformer en lieu de pèlerinage et de fête.

La rue principale de Gokarna 
Dès que l'on sort de la rue principale, on se trouve dans un écrin de verdure, sans aucun bruit 
L'école de Gokarna. Vestige de la présence britannique, les élèves portent tous un uniforme impeccable  
Annonce de la Shivaratri le 27 février 2017 
A l'approche de la Shivaratri les rues de Gokarna se transforment, couvertes de tissus orange. 
Les rues se remplissent de pèlerins, de touristes, et de commerçants 
L'entrée du temple: un gardien surveille des effets personnels, les pèlerins se lavent les mains avant d'entrer dans le temple 
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Ce qui m'a marquée pendant ce séjour, c'est la richesse sonore et visuelle. Au niveau sonore, on est constamment stimulé par différents bruits. Dans la ville naturellement il y a le bruit de la circulation, mais en dehors, on a tous les bruits de la nature, qui semblent exacerbés: la mer, les oiseaux, les vaches, les chiens, les singes...

Au niveau visuel, on est baigné dans les couleurs. Ici les couleurs sont franches, elles apportent de la lumière et de la joie.

Vendeur d'épices 
Jour de marché à Gokarna 
Kotitheertha temple tank où l'on se baigne et on lave le linge. 
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La population de Gokarna se partage en deux catégories: les indiens d'une part, et les occidentaux, tendance hippie d'autre part. Ces deux "communautés" cohabitent parfaitement, partageant les valeurs de respect et d'amour.

Au coucher du soleil, sur la plage de Kudle Beach, la communauté hippie se retrouve pour faire de la musique... 
... organiser un petit marché... 
... ou tout simplement profiter de l'instant présent 
Les indiens sur la plage de Gokarna prennent un bain purificateur avant les festivités de la Shivaratri 
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C'est bien connu, les indiens respectent énormément les animaux. On connait bien sûr la vache sacrée, mais on oubli parfois que dans la pensée hindoue, on ne tue pas les animaux, même pour les manger (d'où le régime végétarien). Les hommes et les animaux cohabitent sans aucun problème. Les espèces les plus répandues sont naturellement les vaches, et les chiens (très grande prolifération!), et quand on sort de la ville, qu'on arrive dans la forêt, on trouve les singes.

Les vaches sont complètement intégrées dans la vie quotidienne:

"La Vache se promène"
"La Vache sur la route" 
"La Vache va au temple"
"La Vache à la plage" 

Pendant mon séjour je résidais dans un complexe intégré dans la nature. Nous cohabitions donc avec les singes. Contrairement à certaines espèces, ceux-ci craignent l'homme. Ils nous laissent tranquilles, nous évitent. A charge pour l'homme de faire de même.

La photo suivante a une petite histoire. On y voit deux mamans avec leurs petits. Le tout petit, entre les deux mamans est vraiment très jeune (tout son poil est encore sombre). Il a quitté un instant les bras de sa maman et nous a vus. Sur cette photo il est en train de crier, il a du avoir peur de nous. L'instant d'après sa maman l'a attrapé, l'a embrassé, et l'a collé dans son cou pour le rassurer. Les mêmes réflexes que nous avons, nous mamans humain...

Ce petit singe surveille mon départ pour pouvoir s'approcher de la chambre... 

En l'espace d'une semaine nous avons malheureusement croisé 2 tortues mortes / en train de mourir. La cause? Peut-être les chiens, ou les nombreux sacs en plastique

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Gokarna est entouré de différentes plages, toutes plus belles les unes que les autres. Sable fin sur mer chaude... que du bonheur!

Plage de Gokarna 
Kudle Beach 
Paillotes de Kudle Beach 
Entre Kudle Beach et Om Beach 
 Om Beach qui avec ses 3 anses forme le symbole "Om"
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J'ai partagé mon séjour entre une chambre (standard) et cette petite cabane dans l'arbre. Bien que très rudimentaire (un plancher et un toit), tout le confort nécessaire était bien là. Certains prétendaient que c'était un lieu de rencontre pour toutes sortes d'animaux (singes bien sûr, mais aussi mygales, serpents...). En fait tant que j'y étais les animaux m'ont laissé la cabane. Ils ne venaient que quand elle était vide. Il y a eu des singes, des chats, et des écureuils. Rien de très effrayant en soit! Ah si, une fois j'ai vu un minuscule lézard.

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Un saddhu 
Tag indien.  
Un des deux chars tirés par des hommes lors de la Shivaratri 
Thali, menu typique du sud de l'Inde 

Visite de la grotte de Shiva. Une petite grotte au fond de laquelle se trouve un autel dédié à Shiva, éclairé par un puits de lumière.

On ne peut pas parler de l'Inde sans mentionner la conduite. Pour le coup, c'est réellement "un monde à part". Tout d'abord, la conduite se fait au klaxon. Ensuite, il y a très peu de règles: pas de stop, pas de feu. Les priorités: c'est priorité au plus gros (du camion au piéton, tant pis pour les vélos et les scooters qui finissent souvent dans les bas côtés). Les routes, le plus souvent 2 fois 1 voie, sont partagées par les différents moyens de locomotion (camions, bus, voitures, motos, vélos) et les animaux (vaches, chiens, poules). Ce qui fait que ces routes se transforment très souvent en 3 voir 4 voies (il faut bien se serrer).

Dans le taxi qui me ramenait à l'aéroport à la fin de mon séjour, j'ai vécu une petite anecdote qui donne une bonne idée de la conduite en Inde. Le taxi s'est fait arrêter par la police. Le chauffeur est sorti avec les papiers du taxi (ouf, à priori lui avait son permis, ce n'est pas le cas de tous!). Au bout de quelques instants, il revient dans le taxi, et je remarque qu'il a pris un PV. Je passe en revue toutes les possibilités que j'ai pu noter en route: excès de vitesse? Conduite avec le portable collé à l'oreille? Conduite sans utiliser les clignotants mais avec usage du klaxon à tout-va? Franchissement des lignes blanches? Dépassement sur la gauche (ici la conduite est à gauche, on est donc "censé" doubler par la droite)? Non respect des priorités? Non, ça ne devait pas être un manquement au code de la route car ils laissaient passer les motards sans casque. Je demande donc au chauffeur le motif de son PV. La réponse: il n'avait pas de pantalon blanc. Oui, il n'avait qu'une chemise blanche, alors que son uniforme doit être tout blanc. Ceci explique probablement les quelques 207 000 victimes de la route chaque année. Les priorités ne sont décidément pas les mêmes!

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Ce qui m'a le plus marquée lors de ce séjour, c'est la beauté des couchers de soleil. Pour rien au monde je n'aurai manqué cet instant magique. Quelques minutes d'émerveillement quotidien.