Par TravLs
Au milieu de l'Atlantique Nord, entre Norvège, Islande et Ecosse, un peuple fort et solidaire et un concentré de merveilles naturelles. Promenades aux îles Féroé.
Du 27 juillet au 14 août 2023
19 jours
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Les Féroé, un archipel rugueux, où chaque île est une montagne.

Un pays vert et bleu, sous un ciel le plus souvent blanc ou noir de nuages. De l'Ecosse, il a les moutons et les landes. De la Norvège, les fjords et les maisons de bois peintes en rouge ou jaune. De l'Islande, les falaises volcaniques, abruptes et désolées. Du Danemark, il a le roi et les garde-côtes, seule compétence non encore dévolue au gouvernement Féroïen.

Les Iles Féroé sont, avec le Danemark et le Groenland, un des pays constitutifs du royaume du Danemark. Elles ne font pas partie de l'Union Européenne. Elles ont leurs propres parlement et gouvernement, y compris pour les affaires étrangères. Les 54 000 Féroïens parlent très majoritairement la langue féroïenne, issue du vieux Norrois. Assez proche de l'Islandais, elle lui ressemble beaucoup à l'écrit, mais les prononciations sont trop éloignées pour permettre une réelle intercompréhension.


Le siège du gouvernement Féroïen à Tórshavn, à droite le ministère des finances. 

Accéder aux Féroé en avion est plus facile qu'il n'y parait. Pour l'aller nous avons choisi de profiter d'une journée complète d'escale à Copenhague et au retour d'un vol direct pour Paris.


Klaksvík 

Sur Borðoy, la grande île du Nord, nous logeons à Ánir, juste au Nord de la deuxième ville du pays: Klaksvík, 5000 habitants. Une agitation apparemment inhabituelle semble se localiser autour du terrain de football. En tant que champion en titre des îles Féroé, Klaksvík dispute la coupe d'Europe 2023.

Ces semi-pros ont réussi l'exploit de battre les champions de Hongrie et de Suède, et voici qu'ils battent le champion de Norvège au match aller! Il vont perdre dans les prolongations du match retour, mais ils rentrent en héros!

Klaksvik

Myrkjanoyrarhagi

Premier jour sur place, premier jour de pluie. On s'y attend, et on s'en accommode, sachant que le temps change très vite ici. Depuis la lande au nord de Klaksvik, de belles vues entre les nuages, sur les îles du Nord et les bras de mer qui les séparent.

A gauche la baie de Klaksvik, et sa montagne éponyme: Klakkur , en face l'île de Kunoy , rattachée par la digue de Haraldssund. 

Viðareiði

Tout au Nord de l'archipel, sur l'île de Viðoy, depuis le village le plus septentrional des Féroé, Viðareiði, on grimpe les 846m jusqu'au sommet du Villingadalsfjall. Les nuages en hauteur ne nous ont pas permis de voir le paysage à 360°, dommage.

En passant, on observe les îles de Fugloy (île aux oiseaux) et Svínoy (île aux cochons) 

Toutes ces îles sont habitées et ont un service d'éducation pour les enfants: s'il n'y a pas d'école, un instituteur vient au moins une fois par semaine, en bateau ou en hélicoptère faire le suivi de l'éducation des enfants.

Viðareiði, l'église domine la mer. 
Viðareiði
Caressées par les nuages, les pointes nord des îles de Borðoy,  Kunoy, et Kalsoy.

Fuglafjørður - Hellur  sur l'ïle centrale d'Esturoy.


Par un des nombreux tunnels sous-marins, on rejoint l'île d'Esturoy, au centre du groupe principal de l'archipel. Depuis le port de Fuglafjørður, (le fjord aux oiseaux), de beaux sentiers mènent au Nord Ouest vers le col de Fuglfjarðarskarð et au delà vers le très mignon village de Hellur. Les légendes locales parlent de meurtres et vengeances entre les familles des deux villages et un immense cairn en marque la frontière.

Fuglafjørður
Fuglfjarðarskarð
Fuglfjarðarskarð
Fuglfjarðarskarð
Oyndarfjørður au loin
Hellur et Oyndarfjørður
Hellur
Hellur
En descendant vers Hellur, un petit paradis nordique.

L'île de Kalsoy

Pour Kalsoy, c'est un ferry qui opère depuis le port de Klaksvik. Les tunnels n'arrivent qu'ensuite: 4 tunnels longs et étroits, à sens unique mais avec des possibilités de se croiser. Ils mènent au bout du bout, Trøllanes, la péninsule des trolls, et par un sentier payant, au phare de Kallur. Ce lieu épique, posé à la rencontre de trois crêtes surplombant des falaises noires, est aussi le dernier endroit où a été vu le fameux James Bond. Malgré le titre du film -No time to Die- le propriétaire du terrain a fait ériger une tombe en l'honneur de l'espion. Daniel Craig n'est jamais venu ici, mais une équipe de tournage a passé plusieurs semaines isolée à Trøllanes pour y filmer les extérieurs de la scène finale.

Rassurez-vous le bombardement n'a pas trop abîmé le site, apparemment.

Le phare de Kallur (tout à gauche) 
Ebony and ivory live together in perfect harmony ...

Sur la falaise en contrebas du village, nous apercevons le vol mal assuré de nos premiers macareux.

 Macareux, sur Kalsoy

Nous aurons l'occasion d'en voir bien plus. Les Féroé sont un des lieux de prédilection des ces oiseaux si singuliers. Après avoir été au menu des îliens depuis toujours, ils sont protégés depuis une dizaine d'année et la chasse s'est arrêtée, tout comme le ramassage des œufs. Il ne reste chez les Féroïens que le souvenir ému du goût de ce met interdit , mélange iodé de poulet et de poisson.


Mikladalur

Un peu plus au sud, le joli village de Mikladalur, nous offre notre premier rayon de soleil.


Mikladalur, Kalsoy 


Klakkur

En principe, dominant Klaksvík, le sommet du Klakkur doit permettre une vue impressionnante sur 5 branches de fjords à 360°, mais pas aujourd'hui. Malgré tout, la montée est agréable depuis Klaksvík vers les landes et petits lacs du sommet. Sur le trajet, nous sommes accompagnés d'innombrables sternes arctiques, très élégantes, mais toujours aussi agressives.

Sternes arctiques 

Runavík et Toftir

Avant de rejoindre la capitale et les îles du centre, un dernier circuit sur la pointe sud d'Esturoy, à partir du petit port de Runavík.

On commence par le tour du Toftavatn, un petit parc autour d'un lac dans la lande. Très joli, malgré le débarquement d'une version allemande de "la croisière s'amuse". Puis on élargit le circuit vers des zones beaucoup plus sauvages pour finir par la petit ville de Toftir, qui fut en 1991 le site du premier stade Féroïen aux normes de l'UEFA.

Toftavatn
Toftir
Toftavatn 

Tunnel d'Esturoy.

Pour joindre la capitale, un trajet unique au monde : un tunnel sous-marin de 11km descendant à 187m sous le niveau de la mer et surtout un tunnel en trois branches, intégrant le seul rond-point sous-marin au monde:

Le rond-point sous-marin. 
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Tórshavn /Toshawn/, le port de Thor, plus couramment appelé Havn, le port, est la capitale et concentre la moitié de la population du pays. Les bureaux du gouvernement sont restés sur la presqu'île de Tinganes, qui est restée la "presqu'île du parlement" depuis les premiers colons vikings. Un très bel ensemble typique, aux murs rouges et aux toits herbeux, entouré par le port. Ici, les ministres sont incités à l'humilité, une idée à méditer.

 Tinganes et le port de Tórshavn.

Dans cette petite ville, la nature n'est jamais loin, et nous bénéficions d'une très jolie vue vers l'est.

Kirkjubøur

On peut aussi randonner directement depuis la ville, par exemple pour traverser la pointe Sud de l'île de Streymoy jusqu'à Kirkjubøur sur un très beau sentier historique. On y trouve en particulier le site de Reynsmúlalág qui fut, au XIXème siècle, un lieu de rassemblement indépendantiste où les Féroïens pouvaient discuter, discourir d'un avenir meilleur et entonner des chants patriotiques loin des oreilles des représentants du Roi du Danemark. Côté Sud, on découvre l'île allongée de Hestur et la pyramide de Koltur, et au fond, la plus grande île de Sandoy, entre temps reliée à Streymoy par tunnel (ouvert le 21 Décembre 2023).


Le Reynsmúlalág a encore son pupitre tourné vers la pente herbeuse faisant office de gradins.

Les cétacés de Kaldbaksfjørður


Pour monter au Nord de Streymoy, la plus grande île des Féroé, il vaut mieux reprendre la voiture.

En passant, on longe le Kaldbaksfjørður, où un groupe de trois jeunes baleines à bec (Hyperoodon boréal) ont élu domicile.

Ces cétacés, entre baleines et dauphins, peuvent grandir pour dépasser les 9 mètres et 7 tonnes. Ils ne sont plus chassés depuis 1972. Ceux que nous voyons ici sont encore jeunes et ont entre 3 et 4 mètres. Ils ont une nageoire dorsale placée assez bas à l'arrière, une bosse frontale et un rostre qui leur vaut leur nom de baleine à bec. Ils sont très curieux et s'amusent à observer les observateurs humains qui s'amassent le long du rivage. Nous les reverrons à plusieurs reprises dans les jours qui viennent.

Hyperoodons boréaux dans Kaldbaksfjørður

C'est sans doute le bon moment de mentionner le Grind, cette tradition de grande chasse aux cétacés annuelle qui fait couler beaucoup de sang et d'encre. Beaucoup de Féroïens, mais pas tous, tiennent à conserver cette tradition qui les voit tuer plusieurs centaines (plus de mille parfois) de dauphins. Comme justification, ils disent se limiter aux quelques espèces à la population stable ou en augmentation. La viande issue de cette chasse est interdite à la vente et partagée selon la tradition entre les chasseurs pour leur consommation propre. De fait, aucun restaurant ne la propose, contrairement à la Norvège où la baleine est présente sur toutes les cartes. En tout cas, et ils le savent, cette tradition fait du tort à leur image internationale. Ils rappellent qu'ils ont déjà accepté de ne plus consommer les macareux. Et ils répondent aux français en parlant de corrida et de foie gras.


A noter qu'au musée d'Art Moderne de Tórshavn, une grande œuvre dénonce les atteintes aux cétacés. Tout n'est peut-être pas pourri au royaume du Danemark.

Réflexion sur la chasse aux cétacés 


Saksun

Pour une heure ou deux, le soleil fait son apparition. Profitons en pour explorer le hameau de Saksun et les montagnes alentour.


 Saksun

Nous avons dû faire demi-tour sous l'insistance d'un couple de Grands Labbes (ou Grands Skuas) déterminés à protéger leur petit, caché dans les herbes à quelques centimètres de nos pas.

Grand Labbe
Grand Labbe, protège son petit, "caché" dans les herbes.


Nólsoy

Juste en face de Tórshavn, comme un brise-lame pour en protéger le port, se trouve la petite île de Nólsoy avec son village de 250 habitants, dont la présence est facilitée par la proximité de la capitale. Comme nous sommes dimanche, nous faisons la traversée en bateau avec le pasteur, en route pour la petite église en bois juste sur le port.

L'île est coupée en deux, avec une partie sud d'altitude plus élevée et plus sauvage et une partie nord plus basse et champêtre. Mais tout autour, des falaises. Nous optons pour le nord pour avoir plus de chances de revoir les macareux. En passant, nous apercevons des cétacés qui longent la côte, baleines à bec ou dauphins?

Après le pré aux oies, du côté est, on accède à la falaise aux macareux. Ils sont craintifs, mais en faisant attention on peut s'approcher à quelques mètres. Magnifiques petits oiseaux colorés et mignons, battant de leurs petites ailes en vol et plutôt patauds quant il s'agit de se poser. Ils ne sont là que pour la saison de la reproduction, leurs petits sont sortis des terriers où ils naissent, et ils sont prêts à partir d'ici quelques semaines pour vivre en haute mer pendant les neuf mois qui viennent. Sacrés volatiles!


Nólsoy
Baleine ou dauphin?
Nólsoy, ses cétacés, ses oies, ses macareux, ses falaises. 


Hoyvík

La côte rocheuse entre Tórshavn et Hoyvík, présente de très jolis sentiers et plein de possibilités hors sentiers.

Entre Tórshavn et Hoyvík 

Côte de Tórshavn

Plus près de Tórshavn, entre le Camping et l'Héliport, on adore grimper sur les rochers un jour de grand vent et de beau temps. Au loin on reconnaît Nolsoy avec ses deux parties bien distinctes.

Vue nocturne sur la côte sud d'Esturoy 


La plage de Leynar 

Encore une très belle randonnée partiellement sauvage sur l'île de Streymoy.

Depuis la route 50 (Oggyavegur), on longe une grande formation basaltique montrant des structures en tuyaux d'orgue brisés et on passe le col qui fait apparaître la côte Ouest et l'île suivante: Vágar.

Puis, on descend le beau sentier, puis l'escalier et la route vers le village de Leynar et sa plage de sable en camaïeu de gris.


Vers Leynar et sa plage. 

Juste à côté s'ouvre le tunnel sous-marin pour la première île de l'Ouest: Vágar

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Vágar est certainement l'île la plus spectaculaire des Féroé. Les photos des Féroé postées sur les réseaux sociaux ou les sites de voyage sont souvent prises ici. Nous y finissons donc notre séjour en beauté.


Vágar n'est pas totalement nouveau pour nous, puisque c'est là qu'est situé l'aéroport des Féroé. La piste passe entre deux montagnes, commence au dessus du port de Sørvágur et finit au dessus du lac Leitisvatn. Il ne faut pas se rater.

Mais pour l'instant, c'est l'héliport qui nous intéresse. Il n'y a que deux hélicoptères sur l'île. L'un d'eux est dédié aux opérations de secours éventuelles. L'autre sert principalement au transport de passagers entre les îles sur 11 héliports différents. A des tarifs très bas pour les Féroïens, et plus élevés pour nous autres, il sert à désenclaver des îles ou des villages isolés. Un jour par semaine, il fait des vols à la demande, pour transporter des passagers et ou du matériel dans des zones isolées.

Exceptionnellement, une fois par semaine en été, il propose un tour de Vágar pour les touristes. Et c'est parti:

Vágar en hélicoptère . En terminant par le fameux lac Leitisvatn qui se jette dans la mer. 


Trælanípa

Justement, on y arrive, à ce fameux cap Trælanípa, où les perspectives se confondent, l'océan devant, le lac au dessus, l'océan derrière, ou l'inverse?

En tout cas, les falaises sont à la fois terrifiantes et magnifiques.

Trælanípa 
 Cap Trælanípa, Cascade de Bøsdalafossur et rocher de Geituskorardrangur

Sørvágur

Une fenêtre sur le port de Sørvágur 


Sørvágsfjørður , le fjord féérique.


Sans aucun doute le plus beau fjord des Féroé. Depuis le joli port de Sørvágur où nous dormons dans une ancienne maison de pêcheurs, jusqu'à l'île de Mykines aux myriades de macareux, en passant par Bøur, le village aux toits herbeux, Gásadalur hameau isolé avec la cascade la plus photogénique des Féroé, et côté Sud, l'arche des îlots Drangarnir et la très mystérieuse île de Tindhólmur

 Bøur
Drangarnir et Tindhólmur 

Gásadalur 

Gásadalur, la vallée des oies, est situé dans un cirque formé par les plus hautes montagnes des Féroé.

Le petit hameau était totalement isolé du reste de l'île, accessible uniquement par un sentier très escarpé franchissant un col à plus de 400m d'altitude vers Bøur. Pas de port, juste un débarcadère scabreux et un escalier construit en 1940 et maintenant abandonné. Pas d'église. Ni de cimetière jusqu'en 1873, avant cette date, les personnes décédées devaient être portées à dos d'homme par le col jusqu'à Bøur.

L'arrivée de l'hélicoptère en 1983 a considérablement aidé la dizaine d'habitants qui vivent encore ici. Mais surtout, le percement en 2003/2004 du tunnel routier à fini de désenclaver ce joli bout du monde.


Gásadalur et la cascade de Múlafossur
 Depuis la falaise de Gásadalur, la vue porte sur Tindholmur et Mykines
Múlafossur
 Gásadalur

Mykines

Mykines, l'île la plus occidentale de l'archipel est connue pour être la citadelle des macareux. Il y a un tout petit hameau et un sentier de promenade vers la partie sud de l'ile et son phare. Malheureusement depuis quelques temps ce sentier est fermé à cause d'un fort risque d'éboulements qui nécessite des travaux autour du pont qui relie les deux parties de l'île.

Nous avions donc décidé de ne pas nous y rendre. Mais, habitant à 100m de l'embarcadère de Sørvágur, nous avons finalement changé d'avis et pris le dernier bateau de la journée pour faire juste l'aller retour, sans débarquer.

Le trajet est épique. Arrivant à l'entrée du port de Mykines, le capitaine attend une grande vague qui nous pousse jusqu'à l'abri de la falaise. Une fois à quai, nous levons les yeux vers les nuages de macareux et de mouettes qui nous entourent.

Une image dantesque, l'impression d'être les passagers de Charon, ballotés sur le Styx, entourés de falaises noires et blanches, menacés par des myriades d'oiseaux prêts à fondre sur nous, et devant nous un escalier sombre et glissant d'où surgissent les âmes damnées qui assaillent notre embarcation!

La traversée du Styx, et le port des enfers

Ah non, ce sont juste des touristes qui veulent rentrer chez eux par le dernier bateau.


Vatnsdalsvatn


Le fjord de Sørvágur et le lac Cœur 

Le lendemain, le soleil est revenu est le Styx semble bien plus calme. Tant mieux, aujourd'hui une grande randonnée est prévue vers le Vatnsdalsvatn, le lac de la vallée du lac, surnommé plus joliment le lac Cœur.

Depuis la route du fjord, on monte hors sentier presque tout le temps jusqu'au lac puis, en se laissant porter par le hasard, vers deux sommets très beaux l'Eindalsfjall et le Vatnsdalsfjall , puis une redescente vers l'est dans la grande lande sauvage de la vallée de Hálsur et retour vers Sørvágur.


Sørvágur
Le déversoir du lac
Lac Cœur
 Le Lac Cœur et le fjord vus depuis l'Eindalsfjall (449m)

Trøllkonufingur

Nous commençons ce dernier jour aux Féroé, par une petite marche dans les prés sous un ciel somptueux tout à l'est de Vágar. Depuis le petit village de Sandavágur dont l'église semble faite en Lego, nous allons voir le doigt de la femme troll : Trøllkonufingur

Trøllkonufingur 


Tindhólmur

Enfin, comme un dessert après un excellent repas, nous reprenons le bateau pour aller poser le pied dans le décor du dernier film de Peter Pan : Tindhólmur.


 Tindhólmur


Les Rochers de Drangarnir 
A l'approche de Tindhólmur, la montagne joue avec les nuages.


Nous visitons l'île avec un guide, instituteur dans le civil. Les montagnes et îles que nous voyons sont des formations volcaniques datant d'environ 62-54 millions d'années. A cette époque, ce qui deviendra les Féroé fait partie du plateau du Groenland. En s'approchant de la dorsale médio-atlantique, l'archipel Féroïen est séparé du Groenland et peu à peu l'Islande s'est formée entre les deux. Depuis ces temps très anciens, les Féroés se sont éloignées de l'Amérique du Nord et n'ont plus connu d'épisodes éruptifs. En revanche, ce sont les forces de l'érosion qui se sont mises à sculpter le paysage.

Sur le site de Tindhólmur, le côté nord, dans le fjord de Sørvágur, a été enfoncé et raboté par un glacier au quaternaire alors que le sud de l'île s'est soulevé puis a été coupé quasiment à la verticale par l'érosion marine. Ce sont cette déformation et cette double érosion qui ont créé ces formes si spectaculaires.


Côté faune, ici aussi, en dehors des moutons que leurs propriétaires élèvent uniquement pour leur propre consommation, on trouve bien sûr les macareux et les sternes arctiques qui nous ont accompagnés durant notre séjour aux Féroé.

Sternes Arctiques
Macareux
Tindhólmur, tout un monde.

Quelle belle façon de finir ce voyage, au soleil sur cette île qui est un peu la quintessence des Féroé : née du feu, et formé par la glace, le vent et l'eau, horizontale et verticale, sauvage et fière d'être libre.