Enfin Naples !
Lorsqu'il y a 231 ans, Goethe écrivit ces lignes sur son carnet de voyage, se doutait-il qu'elles deviendraient proverbiales dans toute l'Europe? Le fatalisme des Napolitains face à la catastrophe annoncée sine die ne laisse pas d'interroger les visiteurs, pourtant, nous y prenons part également. Nous voici à Naples!
Le voilà donc, ce mont qui des traits de Napoli
Complète l'harmonie. Tu en rougis, malpoli!
A Vomero, le quartier haut de Naples, nous avons un B&B très beau et très pratique, entre deux funiculaires qui permettent de visiter toute la ville à pied en abandonnant la voiture pour un temps.
L'incontournable à Naples, c'est lui, le musée archéologique national. Presque tout ce qui a été trouvé d'intéressant à Pompéi et Herculanum est ici, une collection unique de trésors, parmi les plus connus au monde.
Le musée est immense et on passerait volontiers beaucoup de temps devant chaque panneau mural délicatement peint, chaque statue, de préférence callipyge, chaque mosaïque d'une finesse extrême.
La grande mosaïque d'Alexandre, provenant de la maison du faune, et abîmée durant l'éruption de 79, est faite de 2 à 4 millions de tesselles! (les pixels de l'époque). Elle me fait furieusement penser à la Bataille de San Romano de Paolo Uccello, une des merveilles des Offices de Florence. La composition y est déjà, et la perspective, redécouverte à la renaissance. Uccello n'a pas pu voir cette mosaïque, mais peut-être une copie.
Le coureur de la villa des Papyrus, que j'ai choisi comme avatar, parait vouloir s'élancer sans plus attendre, Sapho et M&Mme Neo, boulangers, sont restés vivants pour nous.
Je ne sais pas vous, mais sur la seule représentation connue du Vésuve avant l'éruption, je vois bien à droite un cratère tout rond et nu. Qui a dit que les Pompéiens ne savaient pas que c'était un volcan?
Bien sûr qu'ils le savaient. Mais si vous voulez savoir pourquoi ils sont restés là quand même, demandez aux Napolitains! Voir Pompéi et mourir.
La visite dans le cabinet secret du musée archéologique nous a fait comprendre que dans l'antiquité le phallus était l'un des porte-bonheurs favoris, qu'on retrouvait un peu partout, dans les rues, en enseigne, en pendentif. C'est l'origine cachée du porte bonheur omniprésent à Naples, le piment.
Le même thème se retrouve également dans les deux patisseries emblématiques de la ville, le baba et la sfogliatella.
A la sortie Nord de la vieille ville, une série de catacombes paléochrétiennes, dont celles très impressionnantes, de San Gennaro, Saint Janvier, le patron de Naples.
Juste à côté, au musée de Capodimonte, quelques chefs-d'oeuvre, dont, my favorite, un délicat Boticelli, et un intéressant "Dopo il Diluvio" de Palizzi.
Beaucoup d'autres merveilles encore à Naples, dont le Castel Nuovo (le chateau fort angevin), la place du plébiscite, la chapelle San Severo, aux statues très surprenantes (mais photos interdites), les ruines souterraines de la ville Grecque, la rue grouillante de Spaccanapoli, et mille autre lieux intéressants, et beaux, si on accepte de ne plus voir les graffiti omniprésents.
Pas trop de voitures de luxe ici:
La conduite à Naples est difficile, certes, mais pas infiniment plus que dans d'autres villes, il faut juste faire très attention aux deux-roues, ne pas croire que "si, ça va passer...", et n'être pas trop regardant sur l'intégrité de sa carrosserie! Étonnamment, j'ai rendu ma voiture neuve sans une égratignure.
Je ne pourrai pas voir le tombeau de Virgile (parc fermé), mais nous nous arrêtons juste au dessus, sur la falaise de Mergellina, pour y réciter le début de la première Bucolique, puis plus loin encore pour le coucher du soleil dans le Parco Virgiliano du Pausilippe.
"Voir Naples et mourir", peut-être était-ce Virgile plutôt que Goethe, finalement ?
La vue sublime donne sur la presqu'île de Nisida. Au fond, le cap Misène, et les îles de Procida et d'Ischia, nous amènent à l'étape suivante :