Carnet de voyage

MAKEDA 2020

33 étapes
3 commentaires
Du KENYA à DJIBOUTI en passant par L’ÉTHIOPIE
Janvier 2020
36 jours
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J'aimerais partager avec vous l'expérience que nous avons vécu du 10 janvier 2020 au 14 février 2020. Nous sommes à 7 motos et un 4x4 de support pour ce voyage au long cours.

J'ai réservé mon séjour avec la même agence avec qui j’étais parti en Mongolie .

L’agence "monsieur pingouin" spécialiste du voyage en motos.

Le road trip du petit groupe privatif et un guide local. Notre organisatrice Fabie est parfaite, elle anticipe toujours, elle est très attentive et discrète. Ses connaissances dans le monde du voyage et son professionnalisme m’ont impressionné en Mongolie, j’espère retrouver le même service en Afrique. Je ne m’inquiète pas.

Afrique de l'EST 

Programme : la traversée du Kenya, de l’Éthiopie et de Djibouti en 32 jours de roulage, 8500 km sur les plus belles pistes .

J-8

L’attente est longue avant de mettre en valise les produits anti-moustiques, filtre à eau, compresseur, outils, téléphones, balises satellites, protection solaire, médicaments, etc.


Vendredi 10 janvier

Nous y voilà ! Le départ pour l’Afrique est enfin arrivé.

Au Sud…. du Kenya, départ de Mombasa et arrivée au nord à Djibouti, en passant par l’Éthiopie, j’espère atteindre le bout de ce raid .

Cette envie de rencontres et de découvertes, à la recherche de lieu inconnu, loin de cette vie trop formatée à mon goût, J’arrive en motard guerrier sans baisser la tête, sinon je perds de vue la piste et l'horizon de mes rêves...

Samedi 11 janvier

Aujourd’hui journée de repos, prise de contrôle des motos déchargement préparation des Télécoms et bain de mer à 30 degrés.

Mombasa est une ville portuaire du sud du Kenya sur l'océan Indien ; c'est le chef-lieu du comté de Mombasa. Elle se trouve à 440 km au sud-est de la capitale Nairobi.

Dimanche 12 janvier

Arrivée de 2 personnes Éric et Océanne cette après-midi.

Les motards sont au complet.

Nous organisons un atelier de réparation improvisé le transport en contenaire n'est jamais simple : la Ducati ne démarre plus. Le contact est hors service à 1000 km de route sur une moto neuve, pas top…

Défaut de conception !!! Après une soirée et à 2 heures de bricolage , le problème est réglé ce matin.

A bientôt pour des nouvelles.

Lundi 13 janvier

Après les derniers réglages, tri des bagages et divers montages d’accessoires, nous sommes surpris par une averse déluge. Midi séance séchage.


Le toubib François arrive. Un bonhomme très sympa et bien sûr motard comme nous tous !

Le voyage va enfin démarrer. Vivement demain !

Mardi 14 janvier

Le grand jour est arrivé. Il faut maintenant quitter Mombasa pour rejoindre le parc de Tsavo.

Génial ! Mes deux équipiers de ce jour sont de supers rouleurs. Ils ont fait un des premiers Dakar, puis 4 rallyes des pharaons en Égypte, il y a quelques années.

Tsavo est un parc de 20 800 km2 connu pour son immensité, son côté très sauvage

l’ambiance particulièrement africaine de la partie Est avec sa terre rouge et ses pistes nous sommes directement plongés dans les paysages de brousse.

La piste au départ de Mombasa passe dans une zone horrible c'est une erreur de trace qui nous fait passer par une décharge à déchet à ciel ouvert......

Une population de trieurs vit ici. Elle récupère divers déchets recyclables.

Puis rapidement, on retrouve la route et sa noria de camions.

Créée en 1948, cette réserve est la plus proche des côtes de l’océan Indien. Sa superficie inouïe équivalait alors à celle de l’état d’Israël. Aujourd’hui, elle est scindée par le chemin de fer construit par les chinois qui ne sont pas très aimés.

La ligne de train relie Nairobi à Mombasa. Dans la partie ouest, on trouve une cinquantaine d’espèces de mammifères.

La journée fut rude, mais pleine de surprises dont la dernière en fin de parcours, lors d’un passage de gué. J’ai vu des traces de félins, ça fait bizarre !

Genre, derrière quel bosquet se cache-t-il ?

On a essayé de pas trop traîner dans la zone…

Mercredi 15 janvier

Journée très difficile au niveau de la gestion de certains passages de piste.

Passage de gué, lit de rivière, puis partie de sable mou et enfin ornières boueuses.

Bref la routine du off road.

Le groupe nous a baptisés « le trio infernal ». Nous ouvrons la piste et derrière, les autres sont juste devant le 4x4 du toubib.

Pour moi, c’est plutôt un duo. J’essaye de suivre avec mon niveau. Il faut dire que les deux compères, Salvatore et Éric, sont des vrais pro. Comme je vous le disais, à leurs actifs : 2 paris Dakar avec podium et 5 rallyes des pharaons et du Maroc.

Malgré leur niveau, ils roulent très prudemment.

Arrivée au lodge avec 2h d’avance sur le reste de la troupe

Nous rencontrons les bretons, Patrice 59 ans et Tom 24 ans, qui nous rejoignent pour le reste du voyage. Ils viennent de faire 10000 km depuis l’Afrique du Sud.

Respect....

Jeudi 16 janvier

Réveil 6 h. La nuit fut réparatrice, sauf pour ma tendinite du coude gauche qui me relance.

Nous sommes dix motards pour huit motos roulantes.

Nous restons en deux groupes distincts. Le trio infernal, constitué de trois GS, ouvre la marche.

Le reste de la troupe, Fabie et Laurent, roulent tous deux en Ducati. Éric, l’autre Patrice et Tom en GS 1250, suivent à distance avec le 4x4 comme voiture balai.

Oceanne en chauffeur, au volant du gros Toyota renforce la préparation spéciale piste. Et enfin, François, notre toubib, qui souhaite vivement être au repos pendant ce périple ; ou juste faire de la « Bobologie ».

Nous verrons bien au fur et à mesure…


Route vers le lac Naivasha. C’est sur les rives de ce magnifique lac d’eau douce, bordé de collines et d’acacias, que les amoureux de la vie sauvage vont avoir envie de visiter le Kenya.

Vendredi 17 janvier

Route vers Namanga située au nord du Kilimandjaro.

La route traverse de jolis paysages de savane constellés d’acacias parasols. Dans les quelques petits villages de brousse croisés, le quotidien semble immuable. Peu à peu l’environnement change pour laisser place à des formations montagneuses, les Chyulu Hills, d’anciens volcans éteints.

Le contraste entre le rouge de la latérite qui recouvre les pistes et le vert profond de la végétation sur les collines devient frappant. Des escarpements rocheux entrecoupés de coulées de lave et une savane assez buissonneuse composent le paysage. Dans cette vaste zone humide au Nord du mont Kenya, les deux pointes de l’Afrique d’abord le Mont Kenya (4 985 m) et le Kilimanjaro (5 895 m).

le plafond de nuage ne nous permet pas de voir les sommets qui font frontières entre la Tanzanie, et Kenya


Samedi 18 janvier

Étape longue (280 km) de jonction vers le camp de la réserve nationale de Samburu.

Le début de piste est très cassant, alterné entre chemins de pierre et pistes de latérite, espèce de terre rouge gorgée d’eau. Les glissades sont presque inévitables.

Le paysage est étonnant. Nous passons une zone montagneuse qui alterne une végétation vosgienne, puis des champs de thé sur les pentes abruptes et enfin des forêts de type européenne.

C’est surprenant, mais nous n’avons pas l’impression d’être dans un paysage africain.

Nous rejoignons la A2, une route parfaitement goudronnée sans nids-de-poule, chose très rare en Afrique.

Les kilomètres s’égrènent, temporisés par les dos d’ânes qui nous font bondir à chaque entrée et sortie de village.

Le trio infernal s’arrête enfin dans une petite cantine locale. Nous déjeunons vers 14 heures. Il nous reste une heure pour arriver à l’entrée du parc.

Nous pensions pouvoir pénétrer et rejoindre le camp à l’intérieur du parc ; mais évidemment la présence d’animaux sauvages nous interdit catégoriquement de pénétrer en moto.

Le 4x4 du camp vient nous chercher et nous découvrons un endroit magique en pleine nature. Nous arrivons accueillis par des éléphants et des singes.

Dimanche 19 janvier

Journée de repos.

Toutefois nous avons réservé un Safari de deux heures au lever du soleil. Vers 6h30, nous prenons place dans le gros 4x4 et partons en chasse pour découvrir le lion ou le guépard. Si la chance est avec nous.


On sillonne le parc en voiture, en respectant le code de la piste : les éléphants ont, comme tous les animaux, la priorité sur les véhicules. Tout amoureux du continent africain se doit de voir, un jour dans sa vie, un lever de soleil illuminer la savane.


Après quelques instants de piste, nous voyons des girafes, des Impalas, des éléphants, des hyènes et plein d’autres volatiles dont j’ai oublié le nom.

Les appareils photo crépitent. Le soleil est à présent bien levé. La lumière est superbe, le parc splendide. Les étendues silencieuses nous laissent pantois.


Nous revenons vers neuf heures au cas où le petit déjeuner nous attendrait.

Le restant de la journée se passe entre farniente et petits soins : carte postale et lessive

Demain une étape nous rapprochera encore du lac Turkana

Lundi 20 janvier

Petite étape de Samburu à Maralal : 190 km de route

Repos des pilotes avant le gros morceau de désert.

Mardi 21 janvier

Nous déroulons le long ruban de piste, tantôt rouge, tantôt crayeux. Les kilomètres défilent sans difficulté particulière. Nous traversons des paysages verdoyants.

Au fur à mesure de notre avancée, les villages se font rares et les gardiens de troupeaux sont de plus en plus en tenue traditionnelle « masai ». Les hommes se présentent très fièrement parés de tissus et de bijoux aux couleurs vives.

Certains ont des crêtes sur la tête, d’autres se sont enduits le crâne d’un mélange à base de terre rouge (signe de beauté).


Arrivée du trio de tête à 15h30. Le reste du groupe débarque à 18h.

Demain jonction sur la piste en retour, puis route 232 km jusqu’à Marsabit

En effet, après de longues réflexions (études des cartes et prises d’informations par toujours dignes de confiance), nous décidons d’abandonner le tracé initial qui longeait le lac Turcana.

La piste très difficile aurait certainement fait des dégâts aux équipes, voire aux machines.

La raison et la sécurité sont le maître mot. Il reste la plus belle partie du voyage à assurer. Il serait dommage de passer à côté de l’Éthiopie.

Mercredi 22 janvier

Marsabit - Direction la frontière éthiopienne

Arrivée au poste de douane vers 11h30

Fabie présente les carnets des véhicules.

Côté Kenya, après 1/2 heure, les douaniers vont manger. Nous sommes contraints de faire de même.

Le poste rouvre vers 14h.

Nous passons côté éthiopien et re belote tous les contrôles jusqu’à 16h30.

Nous renonçons à rejoindre Turmi par un final sur piste de nuit.

Nous sommes à 200km de route de la ville de Yavelo. Nous terminons de nuit avec une concentration extrême. La route est parfaite, mais le risque de percuter un animal en divagation est important.


L’hôtel n’est pas très ragoûtant, mais la douche du soir, même froide, est un bonheur. Sentir le savon et évacuer la sueur, la crasse et la poussière fait du bien.

Vendredi 24 janvier

Samedi 25 janvier

La journée sans fin

Visite au marché

Notre guide ABI nous emmène au marché. C’est un endroit non loin de l’hôtel. Nous y allons à pied et découvrons une foule dense de petits marchands de légumes, de piments, de tabacs et autres céréales et plantes.

Après une petite heure de déambulation, nous prenons le chemin du retour et nous nous arrêtons dans une arrière cour pour une cérémonie du café.

Celle-ci se passe en groupe. Le moment est convivial.

Notre guide local ABI nous fait servir une boisson appétissante : du thé à base de miel et jus d’une plante, puis de l’eau. Le liquide reste en fermentation pendant 3 jours.

Le groupe est relativement peu rassuré. Les craintes d’une bonne tourista se lisent sur les visages. Au final, personne n’a été malade.

L’endroit et l’atmosphère sont embaumés de senteurs d’encens qui accompagnent le moment de partage du café.

L’attente est longue.


De retour à l’hôtel, le 4x4 ne démarre plus. Un coup de câbles de pontage des batteries et c’est reparti.

Nous prenons nos motos avec pas mal de retard. Il faut aller chercher de l’essence à la station Total.

Une nuée de petites Mobylettes essayent de nous devancer. Seule une pompe à essence distribue du super.

Nous prenons enfin la route vers 12h30.


Nous poursuivons la piste. Les paysages défilent, tous splendides. Les enfants au bord des routes nous font des signes, tantôt en nous demandant l’aumône, tantôt en nous montrant des signes d’hostilités.

D’autres nous saluent avec des larges sourires éclatants, esquissant de petites danses rythmées.

Les nids-de-poule se succèdent. La piste est toujours aussi chaotique.

A ce moment, Thierry ne sait pas encore ce qui l’attend…


Soudain un insecte le pique en pleine gorge.

Il continue de rouler, malgré les démangeaisons. Les kilomètres défilent quand la moto de Fabie vient perdre son garde boue arrière. Nous arrêtons et Tom démonte les fils électriques qui retiennent encore la pièce.

A ce moment-là, Thierry est pris d’une crise urticante terrible. Ses mains et ses bras sont rougis par la réaction. Les minutes en attendant François, le toubib, sont longues.

Dès son arrivée, le diagnostic est rapidement fait. Il lui fait avaler une double dose d’antihistaminiques.

Thierry décide de donner sa moto à Oceanne.

Dans son état, impossible de rouler. Il prend place dans la voiture avec le toubib, relativement inquiet.

Ses bras, son ventre, sa tête, ses oreilles, ses fesses le grattent.

Il pourrait s’arracher la peau.

Le toubib le calme en gardant ses mains sur sa poitrine et lui demande de respirer lentement.

Au bout d’une demi-heure, trois quarts d’heure, le médicament commence à faire ses premiers effets.


Nouveau rebondissement : il est 20 heures dans la nuit noire. Les deux warnings clignotent. Les motos de Patrice et Océane sont arrêtées en pleine piste. Nous descendons. Patrice nous annonce une crevaison de la roue avant.

Ayant repris du poil de la bête, Thierry sort son matériel de réparation.

Nous constatons deux fuites. Les mèches sont rapidement mises en place. Malheureusement, le pneu fuit toujours.

Nous prenons la décision collégiale de changer le pneu. Nous entamons le démontage de la roue.

50 minutes après, la moto est prête à repartir.

Nous arrivons enfin après une heure de piste vers 22h30 au Lodge et surtout après une journée sans fin, mais pleine de péripéties.

La mécanique et les hommes ont souffert. Nous sommes sains et saufs, heureux de retrouver une douche et un bon lit.

Dimanche 26 janvier

Journée de repos

Lundi 27 janvier

Mardi 28 janvier

Enfin un peu de wifi. Il est 6h20, départ si tout va bien vers 7h30. Le 4x4 nous a rejoints dans la nuit. Après minuit, François le toubib et ses trois acolytes ont plus soigné la mécanique que les hommes, lol 😂

Aujourd’hui 200 km de piste.

Surprise, surprise...

Mercredi 29 janvier

Magnifique lever du soleil devant les chutes Awasch

Départ vers 9h30 pour 200 km de route. Nous sommes sereins. C’est sans compter les surprises que réserve ce pays…

Au kilomètre 50 environ, Éric percute violemment une chèvre qui s’est précipitée sur sa moto. Il manque de chuter.

Dans l’affolement Éric et Salvatores poursuivent leur route. Patrice et Thierry le suivent à quelques minutes d’intervalle. Quand ils passent, les deux dames, vraisemblablement propriétaires de la chèvre, tentent de stopper les motos. Elles sont visiblement très en colère.

Quelques kilomètres plus tard, nous nous arrêtons et apprenons qu’effectivement Eric avait percuté et tué cette pauvre chèvre. Son cadre de protection moteur s’est tordu sous la violence du choc.

En quelques minutes nous sommes rejoints par un minibus d’où sortent une dizaine de personnes nous réclamant avec fermeté le dédommagement pour la chèvre.

Il s’ensuit une négociation et nous finissons par payer 2500 bir, soit environ 70 € ; ce qui représente presque trois mois de salaire éthiopien.

Satisfaits d’avoir pu régler cette histoire honorablement, nous reprenons la route. Quelques kilomètres après, nous nous arrêtons à une station-service pour compléter nos pleins.

C’est là qu’arrivent une dizaine de gars. Ils ne parlent pas un mot d’anglais. Ils nous font signe de devoir payer pour la chèvre écrasée. Visiblement ils avaient eu une information par téléphone propagée de village en village. Au bout d’un quart d’heure, nous sommes encerclés par plus de 50 personnes.

L’ambiance est tendue. Certains tiennent des bâtons et ont des pierres en main.

Nous décidons d’envoyer Patrice chercher la police locale. Peu après, une Mobylette et deux policiers arrivent. Nous finissons tant bien que mal à leur donner des explications et leur proposons de les suivre au poste.

Le commissariat se situe à une heure dans une cour au fond du village non loin de là. Une fois dans l’enceinte du commissariat, nous nous sentons plus en sécurité. Les policiers entament des vérifications et envoient une Mobylette à 40 km dans le village où s’est passé l’incident afin de vérifier nos dires.

Une heure d’attente. Pendant ce temps, nous apprenons que les trois motards, qui nous suivaient, avaient subi des jets de pierre extrêmement violents.

Enfin la délivrance : les policiers confirment que nous avons bien payé la chèvre. Nous demandons une escorte jusqu’à la sortie du village.

Il nous reste une centaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre Addis-Abeba dans une cohorte de camion de chèvre de vache le chien et autres engin pétarades De gaz pollueurs

Fabie nous attend à l’hôtel, heureuse de nous voir arriver sains et saufs.

Jeudi 30 janvier

Journée passée à Addis-Abeba dans une ville grouillante de 6 millions d’habitants.

La circulation est dantesque. Les camions Mobylette et autres véhicules distilent des fumées noires et acres. L’air y est difficilement respirable.


L’hôtel grand luxe, réservé par Fabie, nous permet de reprendre un peu du poil de la bête.

Le 4x4 est arrivé la veille pour une grande opération réparation : alternateur, cardans et radiateur ; autant dire une bonne remise à neuf.

A la réunion de briefing hier soir, Fabie propose de louer un guide pour le restant du voyage. En effet, la prestation de Abi s’arrête à Addis-Abeba.


Ce matin, le réveil a sonné à sept heures : départ 8h30 pour l’ambassade de Djibouti où nous récupérons les visas.

Ensuite, nous irons changer les pneus des motos qui ont 4000 km environ et qui sont usés jusqu’à la garde.


A 10h40, nous partons pour le national muséum rendre visite à Lucy. A l’époque, c’est le plus ancien squelette d’hominidés connu au monde, découverte faite en 1974 par Yves Coppens. Depuis d’autres ont été découverts, plus anciens et dans d’autres endroits.


A 13 h petite sieste après le repas ; à 15h, nous prenons un taxi pour visiter l’église ou plutôt la cathédrale Sainte Trinité, là où est inhumé Saïlé Sélassié, empereur au XXe siècle.

Vendredi 31 janvier

Longue étape de 520 km qui nous mène à BAHIR DAR près du Lac Tana.


Non loin de là, le Nil prend sa source.


Le trajet passe par les grands plateaux d’Éthiopie, terre aride où pousse du blé.


Les champs jaunes sont entrecoupés par des arbres très verts qui poussent par touffes.


Nous passons une chaîne de montagne, la température descend à 14 degrés, puis, après la descente, nous repassons à 28.

Le long ruban d’asphalte est plutôt de bonne qualité, à l’exception de certains passages où les nids de poule devraient être rebaptisés en nids d’éléphant tant les trous et morceaux de routes sont défoncés.


A 120 km de l’arrivée, Éric est en rade d’essence, nous transférons du réservoir de la GsA de Thierry qui dispose encore de 350 km d’autonomie.


Le pays fait face à un trafic d’essence frauduleux au marché noir. Les stations délivrent souvent une essence de mauvaise qualité.


Arrivé au Lodge vers 18 h, contents de cette journée sans pépin.




Samedi 1er février

Journée de repos à BAHIR DAR.


Départ sur le Lac Tana pour visiter un monastère du XIVe siècle.

Au retour, sur le lac, nous avons croisé un attroupement de pélicans nourris par un pêcheur en canoë de papyrus. Quel spectacle étonnant !

Puis, en remontant le Nil, nous avons aperçu un hippopotame solitaire.

Après le repas de midi pris au bord du lac, visite du grand marché de la ville : l’ambiance est paisible, sans aucune hostilité. Les gens sont souriants et se laissent volontiers photographier.

Nous faisons l’expérience du cireur de chaussures et repartons tous avec des baskets comme neuves.

Les réveils du matin sont terribles. En effet, le culte chrétien orthodoxe ressemble à l’appel à la prière des musulmans ; à la différence près que les chants durent de 5h à 9h !! C’est très long, limite insupportable, pour nos oreilles occidentales.

Dimanche 2 février

Départ pour Gondar : 170 km

On reprend la route doucement. Elle serpente, toujours jalonnée de maisons formant des villages et des rues ininterrompues.

Les enfants au bord de la route nous saluent avec de larges sourires.

Petit détour pour rendre visite à une communauté AWA AMBRA : les 535 habitants y vivent selon des principes où tout est égalitaire. Ils refusent toutes espèces de religion.

Il n’y a pas d’église, ni de pratique du culte.

Nous poursuivons vers Gondar et arrivons à l’hôtel vers 15h. La vue sur la ville est magnifique.

Après le déjeuner fort appétissant, nous partons visiter une église du 15ième siècle.

Toutes les peintures intérieures représentent l’iconographie du christianisme primitif. Les murs sont une véritable bande dessinée qui permettait de transmettre l’histoire religieuse aux peuples illettrés.

Peu à peu l’enceinte autour de l’église se remplit d’une foule dense habillée de blanc. Il s’agit de 3 mariages traditionnels selon les rites locaux : tambours, chants rythmés, pas de danse, le tout dans une ambiance de joie non feinte.


https://youtu.be/yYtAG7YRy1w

C’est une véritable chance pour nous d’assister à ce mode de mariage traditionnel. C’est relativement rare que des touristes y soient présents.

Nous sommes parfaitement acceptés et noyés dans la foule. Les photos et selfies fusent.

Les enfants s’amusent autour de nous comme si nous étions l’attraction du moment.

Retour à l’hôtel vers 18h30 où un autre mariage se déroule. Celui-ci est plus BCBG selon un mode européen.

Vivement demain

Lundi 3 février

Nous sommes le 25 mai 2012 dans le calendrier Julien. L’Éthiopie est calé sur un calendrier différent. Par exemple à Noël, la naissance de Jésus est fêtée le 7 janvier.

8h30 visite du château

Départ de Gondar

Passage au village des Falachas, communauté des Juifs éthiopiens.

En fait, il ne subsiste plus de juifs. Seules quelques maisons sommairement décorées sont là. Mais elles ne présentent aucun intérêt pour les jeunes enfants qui sont présents uniquement pour les touristes de passage.

La route sinueuse qui nous mène au Lodge du parc national de Siemens est parfaitement asphaltée. Le paysage de champs de blés fait place petit à petit aux chaînes de montagnes qui s’élèvent au fur et à mesure que l’on avance.

Le parc national de Simien recèle le plus haut sommet d’Éthiopie, soit 4554 mètres d’altitude.

Notre Lodge est posé en pleine nature à 3250 mètres. La nuit sera fraîche.

Dès notre arrivée, nous posons les motos quelques kilomètres plus loin pour rendre visite à une troupe de singes galago qui se réunissent toutes les fins d’après-midi sur une prairie.

Ils se nourrissent de racines d’herbe. Le spectacle est époustouflant. Nous sommes au milieu de centaines de singes : des mâles à crinières, des femelles et leurs petits joueurs.

Nous restons un long moment, hypnotisés par les primates, qui eux nous ignorent.

De retour au Lodge : coucher de soleil flamboyant.

La nuit sera froide.

Le sentier qui serpente vers les huttes nous fait à tous un effet de "souffle court" dû à l’altitude.

Au dîner, nous fêtons les 60 ans de Patrice dans une ambiance chaleureuse.

Puis nous allons au lit avec des bouillottes aimablement fournies par le Lodge.

Mardi 4 février

Départ pour Axoum : 270 km

Les personnes croisées hier nous ont annoncé la couleur. La piste, que nous allons emprunter, est l’ancienne route construite par les italiens en 1934. Autant dire que l’asphalte y est inexistant.

Les rumeurs vont bon train : un passage en pente abrupte pleine de pierres, etc.

Nous verrons bien.

Surprise, surprise...


Comme toujours les informations sont erronées.

La piste sillonne les montagnes dans un défilé de paysages à couper le souffle. Tous les superlatifs paressent bien pauvres face aux images qui explosent sous nos yeux.

Descente vertigineuse, l’horizon découvre des sommets dignes des grands sites des rocheuses américaines.

Enfin nous rejoignons la route parfaitement sinueuse à souhait, le régal de tous motards.

Nous arrivons à Axoum pour enchaîner des visites touristiques éclairs : les obélisques, la piscine de la reine de Saba et son palais.

Mercredi 5 février

Visite du marché local, puis départ pour Mégab, village au Korkor Lodge.

Ce matin, nous traînons, visite en groupe dispersée, puis petit café tout en se faisant ciree les bottes. Il fait beau, tout le monde est serein.

Nous prenons la route, toujours dans des paysages somptueux jusqu'à la première étape au village Yena, mais personne n’est inspiré par la visite de l’église musée. Nous arrivons à saturation, d’autant que la prochaine étape nous amènera au monastère de Debre amo, qui n’est accessible qu'aux mâles et par une escalade d’une paroi falaise de vingt-cinq mètres de haut.

Bref, pour ne pas faire le retour vers la route par le même chemin, Fabie nous a trouvé une piste en boucle. C’est là que nos dakaristes et Tom s’engagent dans un chemin de pierres qui les mènent dans un cul de sac. Demi-tour compliqué et relevage des motos par 30 degrés.

Nous repartons enfin sur la bonne piste, qui techniquement est une pierrée difficile à passer.

Retour du trio de tête et du 4x4 à l’embranchement de la route, et nous attendons une demi-heure le reste de la troupe.

Ravis d’avoir surmonté ce passage, nous filons vers le monastère de Debre Damo.

Nous laissons les motos au bas du nid d’aigle, les 4 mâles courageux retirent les bottes pour être plus à l’aise dans l’ascension.

Le chemin et les marches d’escaliers taillés à même la roche nous mènent au pied de la falaise.

Il s’en suit une négociation un peu houleuse, vu le prix demandé.

Thierry n’ayant pas fait tout ce trajet pour rien décide de monter.

Une corde tressée de cuir sert au grimpeur et une bande de cuir de vache sert de sécurité, et surtout à l’autre bout : deux moines font office de treuil à la force des bras.

Thierry passe en premier, non sans difficulté, la partie est patinée par des siècles de passage.

De plus, l’assurage par un nœud de chaise complété par une boucle coupe la respiration.

Des années d’escalade pour en arriver à peiner dans une voie de 4 sup, c’est triste...

La sortie de voie de Thierry motive les trois autres compères et nous nous retrouvons tous dans la place.

La vue est époustouflante et le lieu emprunt de dévotion religieuse.

Il est bientôt 17h, il va falloir redescendre. Il reste 120 km à parcourir pour finir l’étape.

L’autre partie du groupe est déjà partie.

Les 35 km de piste à flanc de montagne inondés par les rayons du soleil couchant dans une succession de vallées canyon est l’une des plus belles qu’il nous ait donné de faire.

Arrivé à 20 h, fatigués mais heureux.

Jeudi 6 février

L’arrivée de nuit ne nous a pas révélé le paysage.

Le réveil nous fait exploser les sommets qui nous entourent. Il n’y a pas de superlatif pour décrire la beauté des falaises. Il n’y a pas d’endroit qui ne nous émerveille pas.

Notre docteur François fête ce matin ses 62 ans. Quel beau cadeau d’être devant un tel paysage.

9h, nous partons du Lodge à pied pour une randonnée au monastère non loin de là : 5 km sous 30 degrés quand même.

En fait, le monastère est perché au sommet de l’immense falaise qui nous barre l’horizon.

Gravir plus de 400 mètres de dénivelé vertical à flanc de roche est une épreuve qui nous coupe le souffle ; d’autant que nous sommes en plus à 2400 mètres.

Certains souffrent du vertige, d’autres d’arthrose et tout le monde peine. Mais au bout de nos efforts, nous arrivons au monastère où vivent un moine de 85 ans et une none de 92 ans.

De retour au Lodge vers 13h, nous prenons le repas de midi ; et, surprise, en fin de repas les propriétaires Luigi et Françoise amènent un gâteau d’anniversaire.

Quel accueil ! Nous avons tous envie de rester dans ce lieu idyllique.

Nous prenons la route pour rejoindre la ville de Mekele.

Alors que l’on nous avait annoncé de la route asphaltée, nous tombons sur une route en chantier avec la totale : camions, rouleaux damer et bulldozers.

Fabie, en dépassant par l’arrière un gros engin herse, se fait renverser et traîner au sol.

Résultat, sa cheville est contusionnée. Sa moto endommagée est réparée par les bons soins d’Eric.

Plus de peur que de mal ! Changement de chauffeur : Fabie dans le 4x4 après examen du bon docteur François ; diagnostic : petite entorse à la cheville

Nous reprenons la route pour arriver à Mekele, deuxième grande ville bouillonnante d’Éthiopie.

Vers 18h, le groupe complet se retrouve au Planet hôtel.

Vendredi 7 février

Ce matin, le verdict tombe : Fabie a le gros orteil enflé et douloureux. Impossible pour elle de reprendre la moto ; nous répartissons les motos avec de nouveaux conducteurs. Le doc François prendra une moto et Patrice, qui a cédé la sienne à Salvatore, se dévoue pour conduire le 4x4.

La jonction prévue de 300km vers Lalibela s’avère difficile. Départ neuf heures pour 10 heures de piste. La journée de repos prévue pour demain sera bien méritée.

Thierry, dans la lune, a oublié de faire le plein avant de quitter la ville. Au bout de 50 km, il s’en aperçoit. Il lui manque 100 km d’autonomie. Le trio poursuit le chemin : deux, trois, quatre villages et toujours pas d’essence.

L’angoisse monte. Enfin, à 40km de la panne, nous trouvons une station fermée. Nous finissons par en acheter au marché noir.

Après avoir bu un fanta, nous partons. La piste serpente dans les montagnes. Dans une montée, Thierry chute sans gravité pour le bonhomme, mais le carter de droite prend cher : légère fuite d’huile.

Bis repetita : en Mongolie c’était le gauche !

Thierry relève seul sa moto et poursuit jusqu’à rejoindre ses deux compères quelques kilomètres plus loin.

Ce n’est pas la journée : son pneu crève. Après une réparation rapide, nous poursuivons tous les trois.

Le défilé de paysages époustouflants se poursuit. Nous arrivons au Lodge de Lalibela vers 17 heures. Le reste de la troupe arrivera vers 20h.

Thierry rejoint Éric et Salvatore au bar. L’endroit est paisible, face à la vallée.

Les deux compères sirotent un « lalibela spécial », en apparence un verre de menthe à l’eau.

Thierry commande le même apéritif. Les discussions vont bon train. Le serveur allume le feu. La nuit tombe et la boisson fraîche se laisse allègrement boire.

Thierry n’a pas idée de l’effet que ce breuvage va occasionner sur lui et tout le groupe.

En effet, nous aurions dû vérifier le terme de « spécial », car la composition du liquide est explosive : 2/3 de peppermint à 45 degrés, 1/3 définition à 35 degrés, quelques glaçons et de l’eau pétillante pour faire le niveau.

Cette potion est une bombe hilarante. A l’arrivée du groupe vers 20h, Thierry est déjà totalement ivre avec des poussées de fou rire.

Les effets sont tellement hilarants que tout le monde passe à la même boisson. Deux heures après s’en suit une soirée d’anthologie. Même le doc ne tient plus debout.

Samedi 8 février

Le groupe se réveille petit à petit avec la tête d’un lendemain de fête.


Fabie boite de plus en plus. Le voyage en moto n’est plus d’actualité pour elle.

Le doc prodigue ses bons soins : strapping et repos.

Programme de la journée : arrivée d’un nouveau guide local et visite des églises de Lalibela. Elles sont au nombre de 10, toutes enterrées, soit monolithiques semi enterrées ou troglodytiques.


Départ à pied vers neuf heures et retour par le marché du samedi qui est une énorme foire aux animaux où les paysans échangent zébus, vaches, chèvres, ou vendent leurs graines.

Dimanche 9 février

Lever 7h pour un départ vers la messe. En effet la ferveur des éthiopiens devrait être un moment très fort.

Voir une immense foule vêtue de blanc tout autour des églises, mérite de notre part un réveil matinal.

Nous partons en 4x4 pour ménager la cheville de Fabie.

L’ambiance est pleine de ferveur. Les chants sont rythmés par des tintements de cloche, visiblement à des moments bien précis.

Tous sont vêtus de blanc. Nous n’avons à aucun moment ressenti de tensions ou de réticences envers les quelques rares touristes présents.

Au contraire, certaines personnes étaient plutôt ravies de voir l’intérêt que l’on montrait.

Bien sûr les enfants tentaient le scénario de la mendicité inavouée.

Quelle est ton nom ?

D’où viens-tu ?

Je suis étudiant, j’ai besoin d’acheter des livres etc...


De retour au Lodge tout le monde se prépare pour l’étape du jour.

François prend la Ducati de Fabie.

Laurent fait triste mine. Sa gastro ne lui donne pas très envie de faire de la moto.

Au moment de partir Thierry fait demi-tour devant le portail : pneu à plat.

Fabie ausculte avec minutie le pneu : verdict, la fuite est imperceptible. On gonfle et c’est parti pour faire les pleins.

La station air-port ne délivre pas d’essence.

Éric et Laurent sont en colère. Ils ont essuyé des jets de cailloux de sales gosses plus bêtes que méchants.

Les pistes sont assez techniques. Le rythme est plutôt lent.

En fait Salvatore et Éric roulent en tête, suivis de Thierry à 1h environ et le reste du groupe à 2 h avec le 4x4 voiture balai.

Nous passons trois vallées vertigineuses.

Nous ressentons la faille du grand rift Éthiopien.

L’arrivée sur Kombolcha est un immense embouteillage : tuc tuc, camions, voitures, bus, charrettes tirées par des ânes et animaux en tous genres.

L’air pollué est irrespirable.

Nous sommes bien loin de la beauté des hauts plateaux de cette après-midi.

Lundi 10 février

Dernière étape en Éthiopie, le voyage tire à sa fin. Aujourd’hui il n'y a que de la route.

6h30 avant le petit déjeuner : exercice sportif ! Changement de pneu pour Thierry et vérification du niveau d’huile.

Après avoir fait les pleins, nous filons vers le marché de Gerba, le plus vieux marché traditionnel où se croisent diverses ethnies.


3 tribus sont sont présentées :

Les Aphares sont facilement reconnaissables : les hommes portent des jupes longues

Les Oromos et les Amaras dont les différences sont plus subtiles pour nous, européens.

La visite terminée, nous reprenons la route jusqu’à notre super hôtel Kuriftu à Semena.

Le camion avec la moto HS de Salvatore nous a rejoints. Demain, Salvatore doit passer la frontière sur la moto, un autre camion rechargera de l’autre côté pour livrer l’engin dans la zone de portuaire avant expédition vers la France.


Mardi 11 février

Étape de passage de la frontière sur Djibouti.

Départ à 8h, après 100 km de route cahoteuse, nous arrivons à la frontière à 9h 15.

(les dernières pistes de notre voyage seront pour rejoindre le Sheraton à Djibouti, sniff sniff)

Le poste frontière est amas d’inimaginables camions et de ferraille.

En attente du 4x4 qui transporte la moto HS de Salvatore, qui arrive peu de temps après nous.

Le déchargement de la moto est un jeu d’enfant.

Formalités de douane toujours compliquées, mais Fabie gère en véritable pro, tout en gardant son calme.

De l’autre côté chargement de la moto sur un autre camion, qui a dit que ce voyage était de tout repos ?

Il fait 34 degrés, il nous reste 7h de route pour rejoindre Djibouti.

La piste est un véritable enfer de poussières générées par une noria interminable de camions.

Comme toujours, le groupe de tête pousse le rythme pour arriver vers 18h.

Le reste de la troupe joue de malchance : Tom casse son embrayage qui donnait des signes de faiblesse depuis quelques jours.

Il faut dire qu’avec 100 000 km au compteur, c’est un peu normal.

Du coup, chargement de la moto dans le 4x4 suiveur.

A 21 h 30 le groupe était encore à 50 km de l’hôtel. Les pauvres ! La journée est rude pour eux.

Rendez-vous demain matin à 9h pour le transfert des motos dans le conteneur de retour pour Le Havre.

Vivement la mer ...


Vivement l’amer bière dirait l’Alsacien du groupe !

Mercredi 12 février clôture de l’aventure humaine

Ce voyage nous aura tous laissé de merveilleux souvenirs qui marqueront nos mémoires.

Le groupe bien constitué de personnes très différentes a été vraiment sympa et solidaire, sans tension, nous étions comme des vieux amis de toujours.

Une belle image qui montre que la passion du voyage à moto est une aventure humaine unique et fraternelle.

Le bon esprit régnait à chaque moment, même pendant les petites galères.

Pour conclure ce récit, je voudrais rendre hommage aux participants à travers un petit portrait de chacun.

Salvatore, le Sicilien, humour de métronome, toujours à l’heure pour la déconnade et la blague de tous les instants, il est numéro 1!

Éric, compère du Sicilien, porteur d’eau, secrétaire et plein de bonhomie et d’humour, fabuleux rouleur !



Éric le deuxième (compagnon de Fabie), couche-tard et lève-tard, ne parle pas avant le café du matin !

Tom, le Benjamin du groupe, grand voyageur, solitaire, toujours présent pour faire la bringue.

Patrice, généreusement a cédé sa moto à Salvatore pour qu’il puisse finir le voyage. Bravo, quel bel esprit de partage, sa gentillesse n’a d’égal, toujours le sourire et le petit mot qui fait plaisir.

Laurent, le pharmacien pompier, jovial, sensible et discret, a surmonté cette épreuve avec brio en subissant les ronflements de Thierry quelques nuits.

Puis les terreurs...

Souricière d’Océanne qui a surtout avalé toutes les pistes sur une planche à repasser sans amortisseur et avec une tourista, chapeau, belle performance !

Océanne, la fée du demi-voyage qui nous a quittés avec regret, pour d’autres obligations.

Océanne, une miss, actrice, belle comme le jour, la réfugiée dans le 4x4, elle a su nous épater par son courage face aux souris, sa ténacité, son humour de jeunesse, ses poumons capables de mettre en pression un jerricane d’essence perchée sur le toit d’un 4x4 . En un mot, une actrice de ce voyage cunéiforme, bravo ! Océanne, tu nous a manqué après ton départ, tu étais bien avec nous par Whatsapp interposé, mais ce n'est pas pareil….

François, le bon docteur qui nous avait prévenus qu’il ne souhaitait pas travailler pendant cette traversée. En effet, sa mission de photographe est remplie à 100 %. Grâce à lui Thierry n’a pas fini écorché vif dans un fossé après avoir subi l’attaque d’un moustique gratte-cul africain et Fabie a vu sa cheville se dégonfler après deux jours seulement de bon soins. François, tu es aussi bon photographe que Médecin, ton humour de carabin n’est pas en reste après quelques verres de gin lalibela .

Enfin, Fabie la cheftaine de la troupe, le chef d’orchestre qui a su cumuler toutes les épreuves avec une facilité déconcertante. Traverser l’Afrique de l’Est sur une mobylette qui s’approche plus de la macaroni pas cuite équipée d’un bon moteur. Fabie a su trouver les bonnes traces en terre inconnue. Toujours levée aux aurores, gérant les e-mails et les devis pour les futurs clients de Monsieur Pingouin. Toujours prête à mettre une avoine aux incompétents hors du groupe, cela va de soit ! Madame pingouin est un petit concentré d’énergie capable de vous faire faire le tour de la Terre en trottinette.

Voilà la fin de cette fabuleuse histoire, je me suis astreint à rédiger chaque jour quelques impressions, une vision certainement tronquée , le groupe souvent partagé en deux, non par volonté, mais nos rythmes de conduite, les machines germaniques ne peuvent se comparer aux belles italiennes de la Dolce Vita.

J’espère que la lecture de ce journal ne sera pas trop ennuyeuse, je n’ai pas de talent particulier pour l’écriture. Merci à tous pour votre aide, votre tolérance face à mes pitreries. Vous allez tous me manquer.

Je vous embrasse tous très fort, surtout les filles.

Tout voyageur est tiraillé entre deux besoins : le besoin du départ, la sortie de sa zone de confort, et le besoin de l’enracinement, le rester chez soi.

Les voyageurs errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre.

Je rentre chez moi. Un peu plus riche de tant de partages et fasciné par ce périple .

Un peu différent, un peu plus émerveillé, un peu plus fort.

Merci à vous qui avez suivi ce voyage... vous m'avez motivé pour écrire chaque jour malgré la fatigue... j'ai essayé de poser un regard différent.

Merci de m'avoir lu.