À propos

Nous c'est Mel & Arnaud, alias Tous Azimuts. À bord de notre fourgon Totoro, nous sillonnons les routes de la France à l'Asie, à la rencontre des beautés du monde & de nous même.

Van-trip à-travers l'Inde #2

*km 37 100 - km 38 650* Quel bonheur de revenir au pays de Gandhi, retrouver la saveur des épices indiennes, l'élégance des saris de soies multicolores et la bonne humeur contagieuse des Indiens !
Du 27 mars au 23 avril 2024
4 semaines
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29 mars - 2 avril

La tristesse d'avoir quitté le Népal, pays coup de coeur de ce voyage, est vite supplantée par le plaisir de revenir en Inde ! Direction la vallée du Gange pour découvrir les très ferventes villes Haridwar et Rishikesh, deux destinations spirituelles importantes de la culture hindoue. Prêts pour un bon bain de foule ? Alors suivez nous !

HARIDWAR

Réputée pour être un important lieu de pèlerinage hindou, Haridwar fait partie des 7 villes saintes indiennes. Chaque jour de l'année, des milliers de fidèles venus de toute l’Inde viennent participer à la cérémonie du Ganga Ārtī qui a lieu sur les ghâts au coucher du soleil. En arrivant ici après une heure d'embouteillage et constatant la foule, nous supposons que c'est un jour spécial, probablement l'un des nombreux festivals indien... Que nenni, c'est tous les jours ainsi !

Des divers temples colorés de la cité s'échappent nuit et jour les chants apaisants des mantras et le tintement des cloches. Ici comme à Varanasi, une atmosphère pieuse règne sur les bords du Gange, mais beaucoup plus festive et joyeuse. Familles, sages et pèlerins se retrouvent à la « Porte du Grand Fleuve » pour y effectuer les traditionnelles ablutions purificatrices dans une ambiance bon-enfant.

Une joie extériorisée comme une profonde dévotion intérieure peuvent se lire sur les visages des hindous effectuant le bain sacré. Croyantes et croyants semblent se laisser pénétrer par le puissant pouvoir transformateur du Gange qui s'écoule depuis les glaciers des sommets de l’Himalaya où il prend sa source, là où le ciel et la terre se rencontrent et où habitent les dieux.

Accompagnés de leurs prières, les fidèles offrent aux eaux saintes les diyas, petites lampes flottantes chargées de pétales frais et d'encens, symbolisant la lumière divine. À travers ces gestes antiques perpétués de générations en génération, hommes et femmes se connectent avec les forces de Mère Nature qui donne vie et accompagne chaque existence.

Chaque soir, une heure avant le coucher du soleil, le ghât est témoin du merveilleux Ganga Ārtī, une cérémonie attirant des milliers de fidèles venus vénérer le puissant fleuve. Vêtus de leurs saris safrans, les pandits (prêtres hindous) effectuent le rituel du feu en psalmodiant des mantras, tandis que le son des gongs résonne dans les environs.

L'Ārtī est accompli et chanté pour laisser s'épanouir tout son amour pour le dieu célébré. Pendant les prières, les mains des fidèles se lèvent à l'unisson... Il est difficile de décrire l'émotion ressentie à cet instant de communion, même pour les non-hindouistes que nous sommes.

Les prêtres font ensuite circuler les lampes contenant la puissance divine. Les participants mettent leurs mains en coupe au-dessus de la flamme, puis portent leurs paumes à leur front, en une bénédiction purificatrice. L’Ārtī n’est pas simplement un rituel, c’est une véritable expression de la foi hindoue et une expérience spirituelle forte pour ceux qui y assistent, qui, comme nous, au milieu de la foule et du bruit, ont touché ici à la paix intérieure.


RISHIKESH, capitale mondiale du yoga

À une vingtaine de kilomètres d'Haridwar en remontant le Gange, se situe une autre destination prisée par les indiens comme par les occidentaux en quête de paix intérieure : Rishikesh.

Plantée sur les rives du Gange et entourée de forêts luxuriantes, Rishikesh est considérée comme le berceau du yoga en Inde. Réputée pour ses ashrams et ses nombreuses écoles de yoga attirant sages et apprentis yogis du monde entier, elle a acquis une renommée internationale depuis que Les Beatles sont venus y découvrir en Février 1968 la méditation transcendantale.

Le groupe a composé près de 48 chansons pendant leur séjour à l'ashram du Maharishi Mahesh Yogi (maintenant connu sous le nom d'Ashram des Beatles), dont beaucoup figurent sur le White Album. C'est donc sur les airs des 4 garçons dans le vent que nous prenons la route pour Rishikesh...

Et là, BIM ! Notre pédale d'embrayage nous lâche de nouveau (elle a quand même tenu depuis Katmandou) ; nous voilà immobilisés au beau milieu de la route, en plein embouteillage ! Heureusement, nous sommes passés devant le parking d'un hôtel une trentaine de mètres plus tôt, et Arnaud parvient, en manipulant la pédale à la main, à aller garer Totoro...

En attendant de le faire réparer, on change de monture et c'est en scooter que nous continuons notre chemin jusqu'à la cité sacrée des Rishi (dans l'hindouisme, les Rishi sont des yogi qui, dans leur profonde méditation, entendirent les vérités éternelles). Entre la nature, la culture du yoga et de la méditation, l'atmosphère de Rishikesh est très apaisante et chargée d’énergies positives : on s'y plait immédiatement !

Finalement, attendre que le fourgon soit réparé dans cette ambiance spirituelle hindouiste kitch et colorée n'est pas désagréable, nous aurions pu tomber en panne dans un lieu bien moins zen que celui-ci !

Pour finir, nous avons eu la chance de trouver un talentueux garagiste qui a réussi à nous réparer ça de façon à ce que l'embrayage tienne bon jusqu'en Arménie. Nous avons pu nous en faire envoyer un neuf et venons de le faire remplacer entièrement. Tout est bien qui fini bien !

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3 - 6 avril 2024

Bienvenue à Chandigarh, cité-jardin quadrillée de larges avenues, de quartiers ordonnés et de bâtiments modernistes en béton armé. Au milieu de tout cet ordre, cet espace, ce calme, cette propreté, nous avons du mal à croire que nous sommes encore en Inde et plutôt le sentiment de nous retrouver au sein d'un décor de film de Jacques Tati !

Pour comprendre la création de Chandigarh, il nous faut remonter près de 80 ans en arrière. Après plusieurs siècles de domination coloniale, l’Inde s’émancipe et donne naissance en 1947 à deux États : l’Inde et le Pakistan. La province du Penjab ayant alors été divisée et perdu sa capitale historique Lahore, le Premier Ministre Nehru souhaite construire une nouvelle capitale, « symbole de la liberté de l’Inde, désentravée des traditions du passé ».

En 1949, il fait appel à l'architecte américain Albert Meyer qui dresse les premiers plans de la ville avec son confrère Matthew Nowicki. Mais la disparition de ce dernier en 1950 dans un accident d'avion conduit l’Américain à abandonner. L'architecte franco-suisse Le Corbusier prend alors la relève de ce projet titanesque, qui représente pour lui l'opportunité de mettre en oeuvre ses thèses d’urbanisme et d’architecture à grande échelle.

Imaginée comme une cité moderne et utopique, la nouvelle capitale du Pendjab doit être une ville fonctionnelle, où voitures et piétons ne se croisent pas. Une ville idéale et conviviale où chaque quartier est composé de zones d'habitation, d'un centre commercial, d'une école, d'un dispensaire, d'équipements sportifs, de lieux culturels et d'espaces verts.

L'esthétique de Le Corbusier se décline des fontaines aux sculptures en passant par les poubelles et abris-bus.

La ville est ainsi divisée en secteurs rectangulaires numérotés de 1 à 60, séparés par de grandes avenues. Chaque secteur est conçu comme une entité autosuffisante, avec en son centre un vaste espace de circulation exclusivement piéton. La ville est également traversée par une coulée verte baptisée "la vallée des loisirs".

 De drôles de panneaux et les seuls "vélib" que nous ayons vu en Inde. 

Déambuler à travers les rues de Chandigarh, c'est découvrir ce qui fut un laboratoire d'architecture tout à fait étonnant pour l’époque, sur des questions qui restent d’actualité, comme les rapports ville/nature, espace privé/espace public, le système de circulation, etc. Véritable ville-musée, c’est à Chandigarh que se concentrent le plus de bâtiments signés Le Corbusier, tout comme une quantité de mobilier et tapisseries conçus par l’architecte. Malheureusement, la plupart de ces pièces ont disparu des bureaux pour réapparaitre chez les antiquaires du monde entier, tandis que la plupart des bâtiments auraient bien besoin d’être restaurés.

Même si l'ordre règne en maître dans cette ville "nouvelle", on retrouve ici et là quelques détails impromptus qui nous rappellent avec le sourire que nous sommes bien toujours en Inde, comme au pied du bâtiment de l'administration. Ici, on ne rencontre pas son notaire ou son avocat dans l'intimité confinée d'un bureau, mais à l'extérieur, sous cette immense galerie !

 Le bâtiment de l'administration et ses services à ciel ouvert.


Chandigarh Architecture Museum

Pour seulement 20 Roupies (0,2€), c'est une visite incontournable si l'on s’intéresse à l’architecture. Inauguré en 1997, ce bâtiment fut construit par Charles-Édouard Jeanneret-Gris, assistant de Le Corbusier et de son cousin Pierre Jeanneret, les deux bâtisseurs de Chandigarh.

À l’intérieur, on approfondit sa connaissance de l'histoire de la ville à travers de nombreuses photos d’époque et de plan originaux, comme cette grande carte 3D en bois peint à la main.

On y trouve également de nombreuses maquettes des principaux bâtiments de la ville, ainsi que quelques pièces de mobilier signées Le Corbusier, malheureusement assez mal mises en valeur.

Plusieurs panneaux et croquis de la main de Le Corbusier nous expliquent son approche architecturale où les parallèles avec le corps humain sont omniprésents, et ce dans la conception même de la ville : les espaces verts se réfèrent par exemple aux poumons, tandis que le réseau des rues et des avenues s'apparentent au système circulatoire. Il conçoit même un nouveau système de mesure afin de placer les besoins de l’homme au centre de toute architecture : le Modulor.

Le Modulor se compose de deux séries de grandeurs proportionnées par le nombre d’or. Il se fonde sur un corps humain d’1,83m et s’oppose ainsi au système métrique, jugé « artificiel et arbitraire » par Le Corbusier. Sur cette base, l’architecte définit ensuite les différentes mesures nécessaires à l’urbanisme, à l’architecture et au mobilier. Les principaux objectifs sont le confort et l’adaptation au corps humain.


Le Corbusier Center

Voici l’ancien atelier des architectes de Chandigarh, divisé en deux ailes. L’une d’entre elles a été transformée en petit musée illustrant la construction de la ville à travers de nombreuses photos d’époque et la correspondance entre Le Corbusier et son cousin-confrère Pierre Jeanneret qui l'assista dans la création de Chandigarh.

L’autre aile quand a elle est consacrée aux ateliers d'artistes de la ville encore meublée de quelques belles pièces d’époque. Une atmosphère relaxante plane dans ces ateliers situés au sein d'un grand jardin fleuri et on imagine aisément comme il doit être bon de créer en ces lieux baignés de lumière.

Sukhna Lake

Un grand lac artificiel aux rives aménagées conçu en 1958 par Le Corbusier qui souhaitait recréer le spectacle des contreforts de l'Himalaya et du ciel dans l'eau. Bordé par un chemin pédestre et d'une piste cyclable, c'est le rendez-vous des joggers et des familles : aires de jeux, buvettes, locations de pédalos et de vélos. Un véritable lieu de détente où l'on prend le temps et respirer.

En chemin, on découvre un mini musée encore signé Le Corbusier, qui documente la création du lac. On y apprend que c'est ici que l'architecte dispersa les cendres de cousin et collaborateur Pierre Jeanneret.

Rock Garden

Au milieu de cette cité rectiligne soigneusement planifiée où les concepts d'organisation et de proportion sont maîtres, se dissimule, derrière de hauts murs de béton gris un univers aux antipodes sorti tout droit de l'imaginaire d'un seul homme : Nek Chand. Ce fonctionnaire des transports indien, c’est un peu notre Facteur Cheval, mais à une toute autre échelle ! Durant plus de 50 ans, il construit au coeur de la ville un véritable royaume minéral et végétal de 16 hectares, composé de sentiers sinueux, de cours, de cascades, de pavillons, de théâtres, de places et de milliers de sculptures fantasmagoriques.

 Dès la billetterie, le ton est donné : nous avons déjà changé de dimension ! 

En parlant d'échelle, dès la billetterie, le ton est donné : la hauteur et la taille de la lucarne où acheter notre billet d'entrée sont si réduites que nous nous sentons déjà comme Alice pénétrant dans l'univers onirique du lapin blanc...

Dès les premiers pas dans le jardin de rocaille, nous sommes saisis par le contraste évident entre les rues quadrillées de Chandigarh qui n'ont d'autre fonction que de relier un secteur à un autre et les sentiers labyrinthiques du Rock Garden dont le but est le voyage en lui-même. Notre âme d'enfant immédiatement réveillée, on oublie ici les règles de proportion du Modulor, l'ordre, les droites et les angles et on se laisse happer par ce gigantesque labyrinthe de rocaille...

Cette incroyable aventure créative débute vers 1958, quand Nek Chand, humble fonctionnaire des transports, défriche un petit bout de jungle pour se faire un jardin (Chandigarh est en pleine construction et beaucoup des terres sont encore à l'état naturel). Il commence à collecter des pierres aux formes curieuses, ainsi que des matériaux et objets de rebut provenant de la démolition des villages qui se trouvent sur le site où Chandigarh est érigée.

Pendant des années, chaque nuit, Chand travaille à sa création dans le plus grand secret de peur d’être découvert par les autorités. À l'aide de béton et de quelques outils primitifs, il assemble les jolies pierres et la vaisselle cassée glanées durant la journée, sculpte personnages et animaux à partir de matériaux de récupération. Peu à peu, sa création se développe et s’étend bientôt sur plusieurs hectares, comprenant des centaines de sculptures disposées dans un royaume fantastique de palais, de pavillons, de cours et d'autres structures interconnectées.

Mais en 1975, des inspecteurs municipaux découvrent le monde fabuleux que Chand construit depuis près de 15 ans au sein de la forêt. Création totalement illégale, car occupant un terrain gouvernemental réservé à l'espace vert de la ville en devenir. La mairie de Chandigarh veut donc tout détruire.

Lorsque la nouvelle se répand, des centaines de personnes se mettent à parcourir les forêts pour voir ce fameux royaume enchanté si controversé. Devant l'engouement collectif et après de nombreux débats, le comité consultatif sur l'aménagement paysager de Chandigarh cède et permet à Nek Chand de poursuivre son oeuvre. Cerise sur le gâteau, on lui octroie même un salaire afin qu’il puisse se concentrer à plein temps sur son travail, ainsi qu’une main-d’œuvre de cinquante ouvriers !

L'œuvre magistrale de Nek Chand est officiellement reconnue et inaugurée le 24 janvier 1976 sous le nom de Rock Garden of Chandigarh, devant une foule de milliers de personnes. Jusqu'à son décès en 2015, Chand n'a cessé de se consacrer à l'aménagement délirant de ce parc, et a mis en place un programme de volontariat pour les occidentaux souhaitant participer à cette gigantesque oeuvre environnementale tout en s'immergeant durant un mois dans la culture indienne. J'avoue que si j'avais eu vent de ce projet à l'époque, j'aurais postulé sans hésiter !

En 2017, à l'occasion du 2e anniversaire de la mort de l'artiste, est inauguré sur la place principale du jardin de rocaille le Musée des poupées de chiffon fabriquées à partir de chutes de tissu collectées par Chand dans des ateliers de tailleurs de la ville dans les années 1970.

Près de 200 poupées sont mises en scène dans un décor de huttes de terre et de paille recomposant un village traditionnel indien. La vie quotidienne rurale y est décrite visuellement : des femmes filent la laine, cuisinent, traient leur vache et font le marché, tandis que les hommes discutent des affaires du village, méditent et reçoivent l'enseignement du guru sous un arbre sacré. Les enfants quand à eux sont en classe ou jouent sur le sol en terre battue.

Ce musée vise à sensibiliser la nouvelle génération urbaine aux modes de vie traditionnels et aux préoccupations des populations rurales, afin qu'ils apprennent à apprécier et respecter leur héritage. Parallèlement à cela, ce projet souhaite contribuer à la protection de l'environnement en réutilisant et en recyclant des matériaux mis au rebut. Inspirant non ?!

Le site n'a cessé de s'agrandir, à l'instar de l'intérêt du public et du nombre de visiteurs exponentiel. Des expositions internationales de figures du Rock Garden ont eu lieu à Londres, Berlin et Paris et l'humble artiste autodidacte s'est vu décerner plusieurs médailles et récompenses à travers le monde.

Malheureusement, le succès de la création de Nek Chand n'a pas plu à tous. C'est le cas du barreau de Chandigarh qui s'est battu pendant des années devant les tribunaux pour construire leur parking plutôt que d'accepter l'agrandissement du Rock Garden. Un procès historique, remporté par l'artiste en 1989 qui a permis de protéger le jardin de rocaille de manière permanente, en incluant des zones vertes autour du mur d'enceinte.

Autres déboires en 1996, alors que l'artiste effectue une tournée de conférences en Europe et aux États-Unis, le parc est vandalisé et des centaines de sculptures sont endommagées. Cependant, ce fut un mal pour un bien, car depuis ce malheureux incident, des mesures importantes ont été prises au niveau local et international pour garantir la préservation de l'oeuvre pour les générations futures.

Aujourd'hui, Nek Chand est vénéré comme un héros national et le Rock Garden reconnu comme l'une des merveilles modernes du monde. Plus de 5 000 personnes visitent le jardin chaque jour, ce qui en fait le site touristique le plus visité en Inde après le Taj Mahal. On vous conseille d'ailleurs de venir comme nous à l'ouverture, vous éviterez ainsi la chaleur et la foule.

On peut dire que la ville de Chandigarh est un endroit improbable pour abriter le plus grand ensemble d'art populaire du monde ! Mais c'est peut être justement cela qui fait sens et qui rend cette création d'autant plus merveilleuse... Alors si vous passez par là, ne le manquez surtout pas !

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6 - 18 avril

Souvenez-vous, il y a six mois, au tout début de notre épopée indienne ... Tombés sous le charme de la culture tibétaine exilée sur ces contreforts de l'Himalaya, nous y étions restés près de trois semaines, dont dix jours de retraite silencieuse à méditer et à étudier la philosophie bouddhiste (cf. article 2 de notre 1er carnet de voyage en Inde). Nous nous devions d'y retourner !

Vue sur Mcleod Ganj depuis Dharamkot - Les bains publics de Mcleod Ganj.

Ici, on ne se sent plus tellement en Inde, on retrouve une certaine douceur de vivre à la népalaise, soutenue par l'immensité des montagnes environnantes et par une nature généreuse et omniprésente. D'ailleurs ici comme au Népal, et comme nulle part ailleurs en Inde, une prise de conscience écologique est en marche. Les campagnes de tri et de recyclage des déchets sont relayées par la population et il n'est pas rare de croiser les marcheurs, comme les moines, sacs à la main, ramassant les déchets en chemin. Les sacs plastiques dans les commerces sont d'ailleurs interdits depuis peu dans la région. Espérons que le reste du pays se dirige dans ce sens ; il est grand temps !

C'est donc avec bonheur que nous retrouvons la fraîcheur des monts de l'Himachal Pradesh, ses forêts peuplées de singes où serpentent de joyeux torrents et où se cachent ici et là des petits lacs aux eaux cristallines.

Cerise sur le gâteau, nous avons donné rendez-vous à nos amis Max & Marie, alias Bike Circle, rencontrés l'été dernier en Arménie. Nous passons tous ensemble une riche semaine de retrouvailles, nous avons tant d'histoires à nous raconter des huit derniers mois de nos voyages respectifs !

Au programme (outre restos et franches rigolades !) : visite de Dharamkot, McLeod Ganj et de la vallée...

... sans oublier le pèlerinage de la Kora et les forêts sacrées ornées de tertres et de drapeaux de prières ...

Si vous passez dans le coin, nous vous recommandons très chaudement une magnifique randonnée d'une journée au départ de Dharamkot jusqu'au mont Triund, au pied des chaînes du Dhauladhar. Ce n'est pas un trek difficile, mais il nécessite tout de même de l'endurance (compter 4 bonnes heures de montée et 2h30 de descente), de bonnes chaussures (11 km) et une bonne réserve d'eau ! Et si comme nous, vous avez oublié vos bâtons de marche au camion, pas de panique, des bâtons de bois sont à disposition contre une caution de 150 Npr (1€).

La montée est raide, mais bien compensée par le plaisir des sens, entre les rhododendrons en fleurs et les divers oiseaux chanteurs des forêts qui bordent le sentier. Arrivés sur la crête, nous jouissons d'une vue imprenable sur la vallée de Kangra et les chaînes enneigées de Dhauladhar... Quel beau moment contemplatif !

Et pour ceux qui souhaitent le faire à la cool sur 2 jours et ainsi profiter d'un inoubliable coucher de soleil sur la vallée, il est aussi possible de camper sur la crête (tentes à disposition sur place et petite restauration).

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Nous vous gardions le meilleurs pour la fin...

Avant de quitter Dharamkot, nous avons eu l'immense privilège de recevoir la bénédiction de Sa Sainteté le XIVe Dalai Lama. Même avec le recul, il m'est encore difficile de trouver les mots pour vous décrire l'émotion vécue à cet instant pour chacun de nous... Je m'en passerai donc et vous laisse imaginer !

Mais il me semble très intéressant de vous partager les paroles du Dalaï Lama lui-même à ce propos :

« La bénédiction (dans le contexte Bouddhiste) doit venir de l’intérieur de votre propre esprit. Ce n’est pas quelque chose qui vient de l’extérieur (...).

Lorsque les qualités positives de votre esprit augmentent et que les négativités diminuent, c’est ce que signifie la bénédiction.

Le mot tibétain pour bénédiction est [byin rlab] et peut être divisé en deux parties : byin signifie « potentiel magnifique et rlah signifie « transformer ». Ainsi, byin rlab signifie se transformer en un potentiel magnifique. Par conséquent, la bénédiction fait référence au développement de qualités vertueuses que vous n’aviez pas auparavant et à l’amélioration de ces bonnes qualités que vous avez déjà développées. Cela signifie également la diminution des souillures de l’esprit qui entravent la génération de qualités saines.

Ainsi, la véritable bénédiction est reçue lorsque les attributs vertueux de l’esprit gagnent en force et que ses caractéristiques défectueuses s’affaiblissent ou se détériorent ».

Et c'est sur ces belles pensées que nous quittons, émus et emplis de gratitude, la petite Lhassa...

Alors qu'il nous reste encore quelques semaines de visas, notre périple en Inde doit malheureusement déjà s'achever... Voyager en van nécessite d'anticiper les saisons, les températures ; le mois de mai arrive et nous ne voulons pas traverser le Pakistan et l'Iran sous de trop fortes chaleurs.

Nous repassons tout de même par Amritsar, car nous souhaitons de nouveau nous immerger dans la sérénité sacrée Sikh du Temple d'Or.

Comment vous conter la sortie de l'Inde... je suis en larmes, Arnaud se contient, mais je le pense tout aussi ému... Les hommes enturbannés et les femmes en saris de soies colorées que nous croisons et qui entrent dans le pays, tous me sourient et m'offrent des colliers de boutons de roses fraîches.

Ce sera la dernière image, mon dernier souvenir de l'Inde : des sourires, de profonds regards emplis de bienveillance et des fleurs de roses par dizaines, symbole d'amour mais aussi d'éveil spirituel. Car comme la fleur qui s’ouvre à la lumière du Soleil, la rose symbolise ce chemin spirituel consistant à mourir pour renaître ; renoncer à son ancien moi pour découvrir une nouvelle manière d’être au monde. Une mue...

En effet, on ne sort pas indemne d'Inde, et c'est tant mieux !!!

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Je me suis dit qu'un petit guide pratique et un bilan financier de nos 4 mois de road-trip en Inde pourrait aider les voyageurs. Ici, il sera question des démarches à effectuer pour obtenir le visa, une carte SIM, faire le plein, prendre l'autoroute, faire ses courses, trouver un spot dodo, etc... tous les aspects de la vie quotidienne en somme.

Nous ne reviendrons pas sur nos impressions plus personnelles (tu peux retrouver cet article détaillé ici) ; pour notre part ce fut un émerveillement (certes parfois fatigant), mais à chaque voyageur sa propre expérience !

Nous sommes entrés une première fois sur le sol indien fin Septembre 2023 et y avons parcouru 8 200 km en 3 mois (Van-Trip à travers l'Inde #1). Si c'était à refaire, nous n'aurions pas envisagé un si grand tour, car les distances sont immenses, le rythme de croisière lent et nous avons beaucoup trop roulé à notre goût. Mais il faut dire que nous avons effectué une retraite méditative de 10 jours et que nous sommes restés bloqués 1 semaine dans un garage à Mumbaï, ce qui n'était évidemment pas prévu...!

Après 3 mois au Népal, nous avons rapidement retraversé le nord de l'Inde sur 1 550 km pendant 1 mois courant Mars/Avril 2024, avant le retour des moussons (dont 2 semaines dans les montagnes de Dharamsala pour retrouver nos amis Bike Circle et Sa Sainteté le Dalai Lama !).

En tout, sur nos 4 mois de road-trip en Inde et 9 750 km parcourus, nous n'avons visité "que" 10 des 28 états indiens. C'est déjà beaucoup me direz-vous (c'était trop en fait sur cette durée !), mais suffisant pour être conquis par ce pays et avoir déjà envie d'y retourner !


Petit guide pratique de l'Inde pour voyageurs motorisés 

Basé sur notre propre expérience en 2023-24, celle de 2 adultes sans enfant ni animal, voyageant en fourgon aménagé. Les prix sont donnés à titre indicatif et peuvent changer. Les lieux importants en bleu sont cliquables --> liens vers les sites et les plans Google Maps.


🇮🇳 Demande de visa indien à Islamabad

Quelques semaines après la parution de cet article, plus aucun visa pour l'Inde n'était délivré depuis le Pakistan. Les voyageurs les demandent à-présent à Téhéran. Renseigne-toi auprès des nombreux groupes de voyageurs WhatsApp. Je laisse néanmoins ce paragraphe en ligne car la situation peut rapidement évoluer et plusieurs de ces informations te seront quand même utiles pour l'obtention de ton visa depuis Téhéran. (Mise à jour le 26 Sept. 2024)

Il faut savoir que si tu entres comme nous par le Pakistan, seul un visa de 3 mois à entrée unique te sera accordé. Nous avons effectué toutes nos démarches à Islamabad. C'est assez pratique car l'agence Visatronix par laquelle tu vas passer est située juste en face du Rose & Jasmin Garden, le parc où tous les overlanders en transit s'arrêtent (belles rencontres en perspectives!). Dans la même rue, tu trouveras un photographe qui te tirera le portrait au format officiel indien et t'imprimera tous les documents demandés pour ton dossier.

1 - C'est donc par là que tu commences : Kodak Digital Lab

- 4 photos d'identité officielles 5 x 5 cm (500 PKR / pers. = 1,7€) . Tu en auras besoin pour remplir ta demande en ligne.

- Impression/photocopie de tous les documents demandés (635 PKR / pers. = 2,15€) :

  • Copie du passeport
  • Copie du visa pakistanais tamponné
  • Détail de ton itinéraire en Inde avec dates et réservations d'hôtel (l'appli Booking option sans pré-paiement et annulation gratuite est très utile pour ça !)
  • Une lettre expliquant que tu es au chômage (ou ta situation professionnelle) et que tu as assez d'argent pour voyager
  • Une lettre expliquant pourquoi tu fais ta demande de visa au Pakistan et non en France (ou depuis ton pays d'origine)
  • Copie des 3 derniers mois de relevés bancaires (mouvements)
  • Copie des pages d'informations de ton Carnet De Passage
  • Copie des pages de ton carnet de vaccination

2 - Aller au centre de vaccination Polio pour obtenir ton certificat polio obligatoire (gratuit) .

3 - Remplir le formulaire de demande en ligne et le faire imprimer .

4 - Quand tu auras coché toutes ces cases, tu pourras aller à l'agence Visatronix avec :

  • Passeport original
  • Le formulaire de demande en ligne imprimé
  • 2 photos d'identité au format officiel
  • Le certificat polio
  • Ton dossier complet
  • La somme à payer pour l'obtention du visa

⚠ Attention, tu devras payer en cash (60 090 PKR = 103€) et si ton dossier est refusé, rien ne te sera remboursé... donc assures toi bien que tout y est !

⚠ C'est mission quasi impossible au Pakistan de retirer de l'argent avec nos cartes Visa et Mastercard, à part chez Standard Chartered Bank. Sinon il y a des agences MoneyGram dans toute la ville. (voir plus bas, chapitre "Argent")


Après avoir déposé notre dossier de demande de visas, nous avons attendu 12 jours. Certains voyageurs ont attendu (beaucoup) plus longtemps, d'autres un peu moins ; c'est la loterie ! En tous cas, tiens toi prêt à venir le chercher rapidement, car il faut savoir quela durée de validité de ton visa indien commence le jour où il est tamponné par le consulat... (On l'a obtenu le 17 octobre et nous entrions en Inde le 25 : nous avions déjà perdu plus d'une semaine sur notre temps alloué !)


NB: Le dossier de demande de visa Indien depuis le Népal (Katmandou) est beaucoup moins lourd. Pas de réservation d'hôtel ou de lettre justificative de quoi que ce soit ne nous a été demandé. Et chose à priori rarissime, on nous a accordé un visa de 4 mois ! On a jamais su pourquoi, mais sachez que ça peut arriver.


🚐 Durée autorisée pour le véhicule

Ton véhicule a le droit de rester 6 mois sur le territoire indien, mais attention, 6 mois cumulés sur 12 mois à compter de la date de ta 1ère entrée.


💰Argent liquide

Retraits ATM   

En discutant avec d'autres voyageurs, nous nous sommes rendus compte que tout dépendait de la banque française. Étant chez Boursorama, nous pouvions retirer à peu près partout, jusqu'à 20 000 INR / retrait. Les frais étaient pour nous plus intéressants chez ICICI Bank. À contrario, d'autres voyageurs chez Hellobank ne pouvaient retirer que chez HDFC Bank, 10 000 INR max avec 200 INR de frais. Et à priori, la banque SBI n'a pas de frais pour les Mastercard.

MoneyGram

Un ami voyageur nous a fait découvrir MoneyGram, un service de transfert d'argent immédiat de ton compte bancaire à n'importe quelle agence Moneygram de ton choix. Ça nous a sauvé la mise plus d'une fois durant le voyage et ça coûte beaucoup moins cher en frais que la plupart des ATM (1er transfert gratuit, 2€ le second, puis 3€/ transfert, sans limite de montant sinon celui disponible en agence) .

⚠ Attention en Inde, les agents MoneyGram changent très rapidement et il ne faut pas se fier aux adresses indiquées dans Google Maps. Toujours envoyer un message WhatsApp pour être sûr que le service est toujours d'actualité et que l'adresse est valide avant de te déplacer pour rien !


📶 Carte SIM AIRTEL

Voilà un point qui a été un peu galère, à notre arrivée du Pakistan, comme du Népal... Seuls les résidents avec une adresse et un numéro de téléphone indien ont théoriquement le droit d'acheter une carte SIM Airtel (c'est quand même assez dingue pour un pays qui devient si touristique...). Mais on a finalement toujours réussi à trouver des revendeurs qui acceptent de nous les faire.

Pour l'anecdote, à Amritsar, la boutique officielle a appelé un petit revendeur de rue qui est venu nous chercher en scooter. Nous voilà donc tous les 3 à dévaler les ruelles encombrées (évidemment sans casque) jusqu'à son "bureau" improvisé sous un parasol sur un bout de trottoir !

Compter 900 INR (10€) pour 1 carte SIM avec 1,5 GB / jour valable 3 mois.


⛽ Faire le plein : prévoie du cash !

En effet, peu de stations acceptent les cartes bancaires internationales. Tu en trouveras quand même dans et autour des grandes villes. En revanche, la plupart des stations Reliance prennent la CB.

⚠ Même si la station affiche VISA/MASTERCARD et que le pompiste t'affirme que tu peux payer par carte, ne t'y fie surtout pas, on s'est fait avoir plus d'une fois ! Nous te conseillons de toujours avoir du cash sur toi, et/ou comme nous, de faire un test avec 5 litres : si ça marche, tu sais que tu peux faire ton plein tranquille !


🛣️ Autoroutes / Fastag  

Tu verras, la plupart du temps, les autoroutes indiennes ne ressemblent pas à l'idée qu'on se fait des autoroutes (travaux un peu partout, passent par des villages encombrés, mauvaise qualité des voies), mais c'est toujours mieux de faire du 70 km/h que du 35 km/h quand on a des milliers de km à parcourir !

Une autoroute indienne - Une tente Fastag (attention, il n'y a pas forcément une grande affiche comme celle-ci !) 

Pour emprunter les autoroutes indiennes, il te faut une vignette Fastag. Elle s'achète auprès des petits vendeurs sous les parasols en bord de route juste avant les péages. Ils te fournissent le tag RFID et le chargent du montant souhaité. Ils prennent 10% du montant chargé sur le RFID plus le prix du tag.

⚠ Les autoroutes indiennes sont chères... Prévoir dans les 1000 INR pour 100 km d'autoroute (10€). Pour te donner un ordre d'idée, nous avons payé environs 220€ d'autoroute pour un circuit de 10 000 km.

⚠ Attention, il n'y a pas des vendeurs Fastag avant chaque entrée d'autoroute !... Encore une fois c'est un peu la loterie !

⚠Et si ton fastag est vide (ça descend vite à chaque péage), tu devras payer le double en cash au péage...


🚰 Eau

Depuis le Pakistan, nous ne buvons plus l'eau de notre cuve, malgré notre double système de filtration (UV+charbons) car ces systèmes ne filtrent pas les métaux lourds et les nappes de ces pays en sont chargées. On s'est donc mis à l'eau en bouteilles (à regret par rapport à notre consommation de plastiques...). Compter en moyenne 0,2€ / litre d'eau minérale.

Sinon, pour remplir la cuve pour la vaisselle et se laver, nous n'avons jamais trop galéré à trouver des points d'eau. IOverlander sera ton allié, pour l'eau, comme pour le reste ! À noter, les stations service Reliance ont très souvent un robinet auquel on peut se brancher (ainsi que des WC propres et parfois même des douches !). Ne pas hésiter à leur demander !


😴 Spots dodo  

Avouons que l'Inde n'est pas franchement le pays idéal pour la "vanlife" et trouver des spots où dormir au calme n'a pas toujours été facile ! (on se réjouissait même parfois de dormir sur le parking de stations services !). Ils sont bien loin les campements de rêve au bord des lacs, sur la plage ou en montagne... Les soirées au coin du feu et les petits déjeuner contemplatifs en pleine nature nous ont bien manqués !

Dormir au milieu des poids lourds dans une station service, ou payer plus cher qu'un hôtel pour un parking à Shimla...

D'une manière générale en Inde (comme en Iran), quand tu penses avoir trouvé un spot isolé, tu auras 90% de "chance" qu'un villageois ou la police vienne s'enquérir de ta présence. Simple curiosité et ça ne dure jamais bien longtemps.

(Remarque personnelle...🤔 Vous entendrez certains voyageurs raconter qu'à chaque spot, ils ont été envahis de dizaines de personnes ouvrant leurs portes, rentrant dans leur fourgon et les fixant durant des heures... Hummm comment dire... ça me semble très exagéré !!! En tous cas, ça ne nous est jamais arrivé, et quand bien même, si tu te sens envahi, il suffit de communiquer et c'est vite réglé ! 😉)

Parking (gratuit!) du crématorium d'Agra, terrain de cricket ou héliport d'Ellora : rien de glamour mais tranquille !

À force de recherches satellites, on peut quand même trouver des petits endroits relativement calmes où passer la nuit. Alors rien de très glamour, il s'agit souvent de terrains vagues, mais on est parfois tombés sur des jolis petits sous bois. Nous vous conseillons d'orienter vos recherches vers les temples de campagne et les terrains de cricket, il y en a partout et on y dort plutôt bien !

Aux abords d'un temple de campagne, dans une forêt du Maharashtra ou au bord d'une rivière de l'Himashal Pradesh. 

En revanche, sur la côte ouest, nous avons retrouvé les joies de la vie en van le long des immenses plages qui s'étendent de Goa au Kerala. Un vrai bonheur !

Le long des plages de Goa et du Karnataka... le rêve ! 

Dans les terres du Kerala jusqu'à la remontée sur Hampi, la nature est très belle et présente et avons réussi à dénicher de magnifiques spots nature. Malheureusement, les éléphants sauvages et les léopards sont présents dans ces campagnes et nous nous sommes fait délogés de presque partout par les gardes forestiers pour aller se "mettre à l'abri" au abords des villages... Dommage !...

Un des magnifiques spots dont nous avons dû partir, ici au milieu des rizières d'Hampi (la nuit du nouvel an en plus !)

Et si tu trouves un bon spot dodo en Inde, n'oublie pas à partager ses coordonnées GPS sur iOverlander pour faciliter les choses aux prochains voyageurs 😉


🛒 Faire les courses

Rien de plus simple que de faire ses courses en Inde ! Entre les ribambelles de vendeurs de fruits et légumes de rue et en bord de routes, les nombreux mini-markets de dépannage et tous les supermarchés très bien achalandés comme O'Smart Bazar ou D-Mart, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses !

Voici une petite idée des prix en 2023-24 :

🍞 Pain de mie complet/céréales (650g) = 0,3€ / 🍅 1 kg de tomates = 0,5€ / 🍈 1 beau melon = 0,4€ / 🥭 1 grosse mangue = 0,4€ / 🥛1 litre de lait = 0,8€ / 🍚 1kg de riz = entre 0,4 € et 0,8€ selon les régions / 🧻PQ = 1,4€ les 6 rouleaux

🍷Et pour l'apéro ? 🍺

Amateurs de vin, rebroussez chemin ! Le vin est très cher en Inde (compter minimum 10€ pour une bouteille de qualité assez moyenne). Ceux qui aiment se rabattront sur la bière qui varie entre 1,5 et 3,5€ les 50cl selon les régions.


🍽️ Un p'tit resto ?!

On a vite remarqué que notre budget repas en Inde était finalement moindre en allant au resto qu'en allant faire les courses (sans compter les économies de gaz pour cuisiner et d'eau pour la vaisselle).

 Le Thali, plateau repas indien par excellence, se compose de plusieurs plats en sauce, de crudités, de riz et de naans.

C'est vrai que si tu manges dans les mêmes petits restos que les locaux, tu t'en sors pour 1 à 2€/ repas ! Il y a évidement des établissements plus chers (compter entre 10 et 15€ pour un très bon resto pour 2 personnes avec boissons et desserts), mais aussi toutes sortes de street food qui te cale bien pour 0,5€ !

La cuisine Indienne varie beaucoup selon les régions : à gauche un thali du Rajasthan, à droite un thali du Kérala. 

Cette diversité d'offre culinaire nous a permis de découvrir la cuisine locale qui est un vrai paradis pour les végétariens !

Du Tikki Cheese Burger aux Momos, la street food indienne n'a cessé de nous étonner ! 

Très souvent, les portions sont si énormes que nous repartions avec les restes qui nous faisaient le repas suivant !

 Aloo paratha, paneer tikka massala, dhal, riz biryani, palak paneer ... tant de saveurs inoubliables !


🧦👕 Lessives 

Linge séchant sur les rives du Gange (Varanasi) - Dhobi Ghat : le quartier des blanchisseurs (Mumbai) 

Nous n'avons pas vu de laveries en self-service en Inde, mais tu trouveras facilement dans les grandes villes des laveries où ton linge est pris en charge et rendu lavé/séché/plié (et même repassé en option!). Compter une dizaine d'€ pour 10kg de linge.

⚠ Après avoir récupéré du linge troué et sale, nous te déconseillons les petits services de pressing qui n'ont pas pignon sur rue, car ton pull préféré risque de se retrouver dans le Gange au lavage et sur les rives à même de sol au séchage !...

 Femmes lavant leur linge sur les gâts de Varanasi et sur les berges d'Hampi.


🤳 Selfies : un sport national ?!

"Selfie ! Selfie ! Selfie !" Voilà un mot que tu risques d'entendre beaucoup en te promenant en Inde ! Ça peut être rigolo au début, mais tu vas vite en avoir marre ! Et le soucis, c'est que si tu dis Oui à une personne, toutes les autres alentour vont aussi vouloir leur photo avec toi ! Perso, nous avons vite appris à dire non en souriant de toutes nos dents pour ne vexer personne, et nous avons ainsi échappé à la folie du selfie 😉


🔧⚙️ Soucis mécaniques

La case garage est inévitable dans un voyage ! Et si ta belle monture est européenne, attends toi à ne plus trouver aucune pièce de rechange à-partir de l'Iran... Idem pour les pneus !

La bonne nouvelle, c'est qu'en Asie, les mécaniciens sont de véritables Mc Giver qui te réparent à peu près tout et t'usinent même des pièces sur mesure. Oublie les garages officiel Renault et compagnie, c'est dans les quartiers mécaniques que la magie opère ! Et rien que pour l'ambiance, ça vaut le détour 😉

Conseil : emporte avec toi une réserve de tous les filtres (à gasoil, à air, à huile, et ventilation d'habitacle), au moins 1 jeu de plaquettes de frein et bien entendu une roue de secours !

À Mumbai,  en compagnie de Faisal et de sa team, l'un de nos Mc Giver préféré ! 


💸 Budjet 💸

Pour terminer, voici un petit récapitulatif de notre budget pour 4 mois de road-trip en Inde. Les chiffres sont exprimés pour 2 adultes (sans enfant ni animal). Nous arrivons au total à une moyenne de 1095€ de dépenses mensuelles à deux.

(Nous n'avons pas comptabilisé les petits billets laissés dans les quelques garages automobiles que nous avons visités, ni évidemment nos dépenses perso comme les cadeaux et tous nos craquages en vêtements, bijoux etc... 😅)

  • Sur 830€ de "Courses & vie quotidienne" sont comptabilisés 33€ de lessives et 37€ de cartes SIM
  • Sur 300€ de "Transports" : 220€ de péages, 38€ de taxis & tuk tuk, 42€ de parkings
  • Les 490€ de "Visites culturelles & activités" représentent l'entrée à de nombreux sites historiques et musées, une croisière sur les backwaters du Kerala, 10 jours de retraite de méditation en centre bouddhiste, quelques cours de yoga et un atelier de fabrication de bijou.
  • 2 x 2 visas, car nous sommes entrés 2 fois en Inde en 4 mois.

Enfin, dernier conseil et non des moindres... Si tu prévoies de partir à la conquête de l'est, je ne peux que t'inviter à rejoindre les nombreux groupes de voyageurs sur WhatsApp. Il existe notamment les groupes FAM (Français Autour du Monde) à peu près pour tous les pays. Tu seras ainsi en contact direct avec d'autres voyageurs francophones qui pourront répondre à toutes tes questions. Ces groupes sont une véritable mine d'or en terme d'informations, de conseils, et peuvent t'être d'une grande aide en cas de coup dur ! Il existe aussi de nombreux groupes internationaux ainsi que pleins de groupes de voyageurs sur Facebook par pays.

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J'espère que cet article pourra t'être utile et n'hésite pas si tu as des questions !

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Namasté !