À propos

Nous c'est Mel & Arnaud, alias Tous Azimuts. À bord de notre fourgon Totoro, nous sillonnons les routes de la France à l'Asie, à la rencontre des beautés du monde & de nous même.

Italie du nord, terre de contrastes

Km 680 ... Km 2998 - À la découverte de la région des lacs - Pause culturelle, gastronomique et mécanique à Vérone - Exploration et randonnées dans les Dolomites
Du 26 octobre au 26 novembre 2022
32 jours
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27/10/2022

C'est par le col du Montgenèvre que nous sommes passés en Italie. Malheureusement de nuit, nous n'avons pu profiter de la vue! Première nuit Italienne dans la petite bourgade de Susa, dont nous découvrons le riche patrimoine historique au petit matin : amphithéâtre et aqueduc romain, remparts, château, forum, cathédrale, abbaye et autres églises.

Direction Lac de Viverone pour pique-niquer aux maisons sur pilotis d'Azeglio. Sur cette zone du lac, constituée essentiellement de marécages, environ 5000 poteaux fichés dans le sol, structures d'un grand village lacustre, ont été mis au jour. Le site a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Reconstitution de maisons Palafittes d'Azeglio

Nous rejoignons ensuite la ville de Biella, chaudement recommandée par notre amie Laura qui en est originaire. Grâce à ses bonnes petites adresses, nous nous sommes délectés des spécialités locales...!

Birreria Menabrea, Biella
Birreria Menabrea, Biella
Senza Tempo
Senza Tempo

Côté sucré, les meilleurs canestrelli de Biella se trouvent chez Coggiola. (pasticceriacoggiola.com)

Côté salé, nous vous conseillons de découvrir la brasserie et la cuisine maison de la Birreria Menabrea, maison fondée en 1846. Un excellent rapport qualité-prix dans un cadre des plus typique. (birreriamenabrea.it)

Pour un café ou l'apéro, nous avons adoré l'ambiance et l'accueil de Senza Tempo. (senzatempobiella.it)

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28/10/2022

Notre route se poursuit à-travers le massif piémontais jusqu'au lac d'Orta, que nous découvrons dans toute sa splendeur depuis le Sanctuaire Madonna del Sasso, perché à 638m, au sommet d'une falaise de granit. D'ici, la vue sur le lac, l'île San Guilio et les montagnes alentours est tout bonnement imprenable...

Au "balcon du Cusio" , devant le Sanctuaire Madonna del Sasso

Ce panorama sur l'île et le village en contrebas pique notre curiosité, et nous avons très envie de découvrir de plus près ce petit bourg de l'autre côté du lac...

Orta San Giulio nous accueille dans un dédale de ruelles pavées, de placettes et d'échoppes pittoresques qui toutes débouchent sur la vieille place du marché. Ici les canards ont remplacé les pigeons! Profitant du calme et de la sérénité des lieux, nous dégustons quelques expressos aux saveurs de la dolce vita...

 L'ïle San Giulio
 Comme le goût d'un autre temps...

Cette journée autour du lac d'Orta nous a enchantés! De tous les lacs que nous découvrirons en Italie, celui-ci restera notre favori. Ses petits villages de vieilles pierres sont restés authentiques, loin du tumulte touristique des rives du Lac Majeur ou de Côme, c’est le calme et la simplicité d'une nature préservée qui règnent ici.

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28/10/2022

Après le petit lac d'Orta, c'est le Lac Majeur qui nous accueille. Le "hasard" mène nos 6 roues se reposer à Verbania, petite ville prisée par la noblesse et la bourgeoisie au début du siècle dernier, mais qui fut peu à peu délaissée au profit de Stresa, sur la rive opposée. Nous apercevons d'ailleurs au loin ses palaces s'illuminer la nuit venue. Pour notre plus grand bonheur, Verbania a perdu son faste d'antant, et nous découvrons avec plaisir ses ruelles et son petit port, fréquentés essentiellement par des locaux.

Une fois de plus, nous avons pu garer Totoro gratuitement sur les berges, quel bonheur de se coucher et se réveiller chaque jour devant un nouveau paysage...! Mention spéciale à l'Italie qui accueille gratuitement les fourgons et autres camping-car sur de si beaux sites! Gracie Mille!!!

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29/10/22

Nous qui venons de passer ces dernières journées au rythme de la dolce vita, qui plus est hors saison, cette nouvelle étape va nous bousculer dans notre tranquillité! Direction la pointe sud du Lac de Côme pour découvrir la cité du même nom, son patrimoine culturel et architectural. Nous ne nous attendions pas à nous retrouver dans de tels embouteillages et galères de stationnement... C'est donc du coin de l'oeil et de l'autre côté de ses fortifications que nous apercevrons cette inaccessible Côme!

Les cartes nous indiquent que nous ne sommes "plus très loin" de Bellagio, La perle du lac. Ce nom sonne plutôt bien à notre oreille...! Allons voir, ce n'est "qu'à" 32 km!... Mais il nous faudra plus d'une heure pour les parcourir!!! La route à flanc de falaise ne laisse la plupart du temps passer qu'un seul véhicule... Ces 32km sont donc souvent régulés par des feux de circulation alternée, et sinon, il n'y a plus qu'à serrer les fesses et rentrer le ventre à chaque fois que l'on croise quelqu'un!!!

Une bonne heure plus tard, voilà enfin Bellagio!!!

Un ferry (bondé) de plus vers Bellagio...

Sans aucun doute, Bellagio porte bien son nom et son surnom de "Perle du lac". Ruelles escarpées aux maisons colorées, terrasses de café les pieds dans l'eau, escaliers menant à des jardins perchés, pavés, clochés, petit port, tous les ingrédients dignes d'un décor de film romantique sont réunis. Hélas!!! Victime de son charme, Bellagio est devenu une sorte de Saint Tropez du Lac de Côme, où des ferry déchargent chaque heure des centaines de touristes, s'agglutinant aux dites terrasses... Les boutiques de luxe côtoient celles de souvenirs Made in China, des dizaines de groupes suivent leurs guides aux petits drapeaux, les foules s'amassent jusqu'à saturation ...

Aujourd'hui fut une journée difficile mentalement, mais enrichissante. Nous avons expérimenté tout ce qui ne nous plait pas : embouteillages, ville, tourisme, consommation, moutons... Il va falloir que nous soyons plus prudents sur le choix de nos destinations, qu'elles restent en accord avec qui nous sommes, quitte à passer à coté des soit disant "incontournables".

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30/10/2022

Notre fuite du tourisme de masse nous mènera jusqu'à l'orée d'un bois... Une fois Totoro garé, nous continuons à pied durant une dizaine de minutes, et arrivons à un ancien hameau juché sur les montagnes Lombardes: La ville fantôme de Consonno...

Son origine remonte au 13ème siècle et il sera déserté après la seconde guerre mondiale. Mais à la fin des années 50, un entrepreneur aux ambitions démesurées le rachète entièrement en vue d'y créer le Las Vegas italien ! Casinos, hôtel de luxe, restaurants, bars, discothèques, gigantesques fontaines et même un petit train pour déplacer les visiteurs d'un lieu à l'autre. Il espérait attirer la bourgeoisie Milanaise et les riches propriétaires de la région des lacs. Les premiers bâtiments ouvrent leurs portes 10 ans plus tard. Consonno attire les foules : c'est le lieu idéal pour le divertissement, la fête ou les mariages. Mais cette effervescence est de courte durée. Quelques années après son inauguration, l'unique route d'accès est emportée par un glissement de terrain rendant l'accès impossible. Le propriétaire jette l'éponge et le lieu est laissé à l'abandon...

La ville fantôme sera peu à peu investie par les fêtards, graffeurs et taggueurs, et fait aujourd'hui le bonheur des curieux et des amateurs d'exploration urbaine à l'ambiance post-apocalyptique.

L'architecture est difficile à définir tant elle mélange les époques, le style bizantin côtoyant par exemple le kitsch des années 60 . Il ne reste rien du mobilier et de la décoration et il faut faire preuve d'imagination pour tenter de comprendre ce qu'était cette succession de petites boutiques à pièce unique.

La nature reprend petit à petit ses droits et cache une partie des édifices encore debout

L'ambiance pesante qui s'en dégage contraste avec la fréquentation du lieu qui semble être la promenade dominicale des locaux, les enfants jouant à cache-cache au milieu des décombres, bris de verre et métaux rouillés...!

Il faut attendre la fin de journée pour se retrouver plus au calme avec les amateurs de photo et de drône.

Une belle surprise sur notre route, reflet de l'insignifiance de notre passage sur terre, face à la force de la nature qui travaille à en effacer la trace.


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01/11/2022

L'état d'esprit dans lequel nous sommes partis dans cette aventure se tourne davantage vers la nature et les grands espaces que vers le fourmillement citadin. Néanmoins, comment ne pas s'arrêter au coeur de la belle Vérone qui se trouve justement sur notre route ? Encore mieux qu'au coeur, c'est en surplomb de la ville que Totoro se reposera ces prochains jours, nous offrant du matin au soir des vues magnifiques!

Incroyable panorama depuis la Piazzale Castel San Pietro

Nous sommes le 31 Octobre et le temps est toujours aussi clément, idéal pour flâner à travers les ruelles pavées, d'une église à l'autre, de place en place...

Sur les quais de l'Adige, vue sur le Ponte Pietra, plus ancien pont de la ville (époque romaine)

Je retrouve aux abords de l'Adige des airs des quais de Saône Lyonnais... pas vous?

Chaque rue invite à déguster des spécialités locales, difficile de résister...!

Néanmoins, ce n'est que de l'extérieur que nous apprécions chacun des monuments, même religieux, car absolument tout ici est payant...! Cela ne gâche néanmoins en rien notre plaisir, car où que notre regard se pose c'est un ravissement : vieilles pierres, façades peintes et colorées, bas reliefs encadrant portes et fenêtres, échoppes aux boiseries d'antan...

Il règne dans ces rues une certaine intemporalité qui touche notre sensibilité
Au réveil, aux pieds de Totoro, les toits de Vérone dans la brume matinale
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Mais on ne vous a pas tout dit quant à notre halte Véronaise...

Voici un bon moment - depuis qu'on l'a en fait - que Totoro fait des bruits assez inquiétants au niveau du châssis... Les 2 garages que nous avons consultés avant de partir n'ont pas réussi à trouver le problème, et nous ont assuré que tout irait bien (en connaissance des dizaines de milliers de kilomètres que nous allons parcourir...). C'est à Gap, en faisant chausser le fourgon pour l'hiver, que le mécanicien Nissan nous a fait part de sa sérieuse préoccupation concernant ces bruits. N'ayant pas de disponibilité immédiate pour procéder à un diagnostic, il nous a vivement recommandé de trouver rapidement un garage qui pourrait le faire. Le plus prochain sur notre itinéraire se trouve à Vérone, c'est donc pourquoi nous y faisons halte et passons deux journées à attendre le verdict. La sentence tombe : l'arbre de transmission est endommagé, rafistolé à l'arrache et les amortisseurs avant sont fatigués. La pilule est difficile à avaler et nous nous sentons vraiment victimes d'une arnaque du précédent propriétaire. Le garagiste est adorable et négocie avec son patron pour nous faire un prix sur la main d'œuvre. Il nous déniche des pièces chez Renault, moins chères que Nissan. Nous sommes entre de bonnes mains et acceptons le devis salé… De toutes façons, l'aventure doit continuer et nous devons prendre soin de Totoro qui fait maintenant partie de la famille !

Les pièces sont commandées et prendront une bonne semaine avant d'arriver. Cela nous laisse amplement le temps d'aller explorer la région des Dolomites. Avec toute cette histoire, nous avons vraiment besoin de prendre l'air et du recul... Rien de tel qu'une escapade en montagne pour apaiser coeurs et esprits... Dolomites, nous voilà!

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04/11/2022

C'est portés par une grande excitation que nous roulons vers les montagnes. D'un passage de col à l'autre, les températures ne cessent de baisser et les premiers flocons de neige nous accueillent! C'est au petit lieu-dit San Vito, dernier hameau avant le Lac de Braies, que nous passerons notre première nuit Dolomitienne.

En cette fin de journée brumeuse, on se croirait dans un rêve, dans un conte des frères Grimm ou plus encore dans un tableau de Caspar Friedrich... Personne alentours, juste le bruit de nos pas dans la neige, nos respirations se mêlant au murmure de la forêt, au chant de la rivière...

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05/11/2022

Au petit matin, c'est tout givré que Totoro se réveille! Nous sommes à peu près à 3/4 d'heure à pieds du Lac de Braie par les bois, dont une bonne partie est déjà enneigée en ce début du mois de novembre. Agréable marche d'approche en solitaires avant de rejoindre le lac et les premiers randonneurs matinaux.

Situé à 1500 mètres d'altitude, il est réputé pour être l'un des plus beaux lacs des Dolomites. C'est vrai qu'il est beau...! Mais malheureusement, encore un lieu victime de sa réputation: une courte promenade autour du lac (3km), plutôt facile de surcroit, et sont accessibilité directe en voiture, en font un lieu très fréquenté... Passé 10h du matin un samedi, c'est cuit côté intimité contemplative...! Et encore, nous sommes en Novembre, je n'ose imaginer le monde au printemps et en été (quoi que la taille des parkings qui jouxtent le site nous en donnent une petite idée)!

 Je commence à comprendre l'adage : "le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt"!
 Heureusement, aujourd'hui, nous nous sommes levés tôt!

Nous étions venus jusqu'au Lac de Braies dans l'idée de gravir le Mont Seekofel (Croda del Becco). 4h30 du lac au sommet, altitude 1534 m / 2810 m, dénivelé +1350 m / -1350 m - 10km allez-retour... Mais même en se levant tôt, avec les journées courtes de Novembre et le terrain enneigé, cela n'aurait pas été très raisonnable... Nous nous contenterons donc cette fois-ci de contempler le Seekofel d'en bas, et reportons son ascension pour un prochain printemps!

En arrière plan, Seekofel - Croda del  Becco 

Bilan: Le Lac de Braies est incontestablement charmant et "super-instagramable". Cela reste une agréable promenade dominicale pour les locaux, un "must-see" pour les touristes (que nous sommes!). Une jolie entrée en matière pour notre périple Dolomites, dont nous gardons un beau souvenir.

Néanmoins, nos prochaines découvertes dans ces massifs nous surprendront au delà de toute espérance... Le meilleur reste à venir!

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06/11/2022

Réveil à 1754 mètres d'altitude, au bord du lac de Misurina, le plus grand lac naturel de la région du Cadore, dominé par les impressionnantes Tre Cime di Lavaredo.

Les Tre Cime dominant le Lac de Misurina 

Aujourd'hui belle randonnée au programme : au départ du petit lac d'Antorno situé un peu plus haut, nous rejoindrons dans un premier temps le refuge d'Auronzo pour ensuite faire le tour des Tre Cime.

Arrivée au lac d'Antorno vers 10h, c'est parti pour une belle journée de marche! 

Nous sommes partis sans carte ni réseau, mais en tête les témoignages et instructions lues la veille... De toutes façons, on ne devrait pas se perdre, il suffit de suivre les traces de pas dans la neige et de grimper!

 Oui oui, c'est tout là haut qu'on va! ... T'es sûr...?

La montée est certes rude mais nous réserve de jolies surprises, comme cette petite cathédrale naturelle de stalactites, véritables sculptures de glace en perpétuel changement...

Arrivés au sommet, la vue est plutôt pas mal... Mais nous ne sommes pas du tout sur la bonne montagne...! Nous croisons les 3 randonneurs Italiens dont nous suivions naïvement les traces depuis le début de la randonnée, car leurs pas étant aussi assurés que leur démarche était déterminée, il ne faisait aucun doute qu'ils connaissaient le site... Quelle erreur, ils étaient aussi perdus que nous! Nous n'avons plus qu'à redescendre, et retrouver le chemin menant à Auronzo!

La redescente est plutôt enjouée, à grands pas de géants dans la neige, nous sommes comme des enfants! Par contre, nous n'en dirons pas autant de la remontée, enchainer deux fois de suite ce dénivelé dans la matinée nous a bien épuisés...! Nous arrivons enfin au refuge et profitons d'une pose pique nique bien méritée en admirant l'immensité s'étendant à 180° autour de nous...

Avec toutes ces péripéties, le soleil commence déjà à décliner et nous n'aurons malheureusement pas le temps de d'effectuer aujourd'hui la boucle des Tre Cime estimée à 3h30 de marche...

Ce fut tout de même une très belle journée, nous avons dépassé nos limites et en sommes plutôt fiers! Nous ressentons dans ce cadre montagnard enchanteur une extrême paix intérieure. Ces paysages ne cessent de nous subjuguer de par leur force et leur beauté. Il n'aura fallu que deux jours pour que nous commencions à littéralement tomber amoureux des Dolomites...!

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07/11/2022

Pour les 3 jours à venir, nous avons élu notre domicile nomade à Cortina d'Ampezzo, joli village-station de ski ayant accueilli les Jeux Olympiques en 1956. D'ici, nous pouvons aisément rayonner à la découverte des trésors naturels alentours. Aujourd'hui, ce sont les gorges de Federa qui attirent notre curiosité et notre soif de grand air ! Cette fois-ci, promis on ne se perdra pas, le sentier est extrêmement bien fléché !

La randonnée commence  par un bon gros dénivelé à travers bois sans grand intérêt, heureusement, une jolie vue nous attendait!

La randonnée commence par un bon gros dénivelé à travers les bois, jusqu'à une jolie vue qui tombe à pic (au sens propre comme au figuré!) pour faire une petite pause! Puis le sentier se fait plus ludique, nous rejoignons un joyeux torrent que nous suivrons à travers une forêt aux airs de conte de fées, passant de cascades en trous d'eaux, de ponts de singes en petite via ferrata...

Arnaud avait lu que des ours habitent les Dolomites, nous en avons aujourd'hui eu la preuve avec des empruntes au sol, mais aussi des troncs d'arbre à l'écorce arrachée témoignant de leur présence. Nous étions à la fois inquiets et curieux d'en apercevoir un. (Mal)heureusement, ça n'aura pas lieu, malgré le fait que nous progressions silencieusement et étions les seuls humains présents alors dans cette forêt.

 Non, vous ne rêvez pas, à côté de l'emprunte du cervidé, c'est bien celle d'un d'ours... pas très rassurant tout ça...!

C'est sur une immense souche polie par le temps et chauffée au soleil que nous déjeunerons, une fois de plus devant un magnifique panorama ... On ne s'en lasse pas !

Nous terminons la journée en atteignant le refuge Malga Federa, puis rentrons tranquillement, heureux de cette randonnée magique et ressourçante.

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08/11/2022

Aujourd'hui nous partons explorer les Cinque Torri, un ensemble montagneux singulier constitué de cinq tours de pierre jaillissant de la chaine des Dolomites et dominant la vallée de Cortina d'Ampezzo. De toutes nos escapades dans les Dolomites, celle-ci est notre favorite !

La randonnée commence pour nous depuis la vallée, car la route menant au point de départ du circuit se transforme rapidement en chemin de terre sinueux, pentu et verglacé. Nous estimons trop risqué de s'aventurer avec Totoro sur ce type de terrain. Après une bonne heure de montée à travers la forêt, nous arrivons au refuge Cinque Torri. L'exploration peut commencer!

Cet itinéraire serpente au milieu d'immenses blocs de roche. On se sent minuscules face au gigantisme de ces formations rocheuses dont les formes témoignent de la puissance - voir de la violence - créatrice de la nature. Nous sommes littéralement désorientés face à ces rapports d'échelles démesurés, comme si nous perdions pied alors que nous ne nous sommes jamais sentis autant encrés et curieusement à notre place dans cette immensité minérale.

Le sentier s'échappe ensuite des blocs de roche et nous permet d'apprécier avec le recul ce que nous venons de traverser. D'ici on se rend bien compte comment le temps agit sur la formation dont des parties se sont détachées, ajoutant à l'ensemble une certaine dimension chaotique.

Comment ne pas prendre la pause dans un décor pareil?! 

En ce début du mois de Novembre, nous tombons en plein creux, entre la saison estivale de randonnée/VTT, et la saison des sports d'hiver. Les deux tiers des services et commerces sont fermés. De ce fait, nous sommes plutôt seuls, malgré la popularité et la fréquentation habituelle des Dolomites. Cela amplifie considérablement le sentiment de liberté et d'infini qui nous empli.

Le soucis, lorsqu'il n'y a personne et que la neige est fraichement tombée, c'est qu'on ne voit plus les chemins ni aucune trace de pas... Dans ces cas là, il est plutôt facile de se perdre... Et bien ça n'a pas loupé! Heureusement, nous avons eu suffisamment de réseau pour se remettre sur le bon sentier, mais non sans peine, car s'enfonçant jusqu'aux genoux dans la poudreuse et le jour commençant à décliner... Quel soulagement une bonne heure plus tard de retrouver enfin un chemin en dur! Et pour finir en beauté, quatre biches nous ont fait l'honneur de leur présence sur le chemin du retour. Une superbe journée s'achève, nous en avons encore pris plein les yeux, le coeur, les jambes aussi!

Les mots nous manquent tant nous sommes tombés en amour pour cette région... LOVE DOLOMITES

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10/11 Novembre 2022

Notre périple montagnard nous mène aujourd'hui jusqu'au col de Falzarego que domine le Pic Lagazuoi. Un lieu chargé d'histoire ayant été le théâtre de la guerre des montagnes entre les troupes italiennes et austro-hongroises pendant la Première Guerre Mondiale, et dont nous découvrirons les vestiges tout au long de cette singulière excursion : tranchées, galeries, baraquements, etc.

 Nuit au col de Falzarego, 2105m d'altitude                           Demain, nous grimpons au sommet du Lagazuoi à 2835m !

Nous passerons la nuit au pied de l'imposant Lagazuoi, face à l'incroyable panorama que nous offre encore une fois la chaîne des Dolomites. Le temps est au beau fixe, le ciel est clair, et nous offre la nuit venue une voie lactée qu'il nous semble pouvoir effleurer du bout du doigt, ou plutôt du gant ! Car à 2100 mètres d'altitude les nuits sont aussi très très fraîches! Au petit matin, nous comptons tout de même 7 degrés de différence entre l'extérieur (-2°C) et l'intérieur du fourgon (+5C°). Vite un bon thé chaud et en route pour un nouveau sommet !

La première partie de l'ascension s'effectue tranquillement par les pistes de ski, puis le sentier se fait de plus en plus raide et étroit, zigzagant sur un bon dénivelé, jusqu'à rejoindre les contreforts de la montagne. À partir d'ici, il faudra emprunter un petit sentier à flanc de falaise, assez impressionnant, mais souvent équipé d'un câble de sécurité.

L'art de voir sans être vu

Cet étroit chemin de cabri mène nos pas jusqu'aux vestiges d'une ancienne base italienne littéralement agrippée, ou plutôt imbriquée à la roche. Il n'est pas évident de tout discerner dans un premier temps, mais peu à peu nous apparait comme un mini village troglodyte de fortune.

Après le lavoir que nous apercevons au fond à droite, nous arrivons à un baraquement abritant la cantine 
À gauche les cuisines, à droite le réfectoire 

Puis nous rejoignons le bâtiment des officiers, tel un nichoir perché sur la falaise.

Arnaud investi immédiatement les lieux pour une petite séance de drone !

À partir de là, plus aucune possibilité de continuer l'ascension par l'extérieur. Les parois sont à pic, aucun tracé ne continue, il faudrait un équipement d'escalade de pro (et le niveau qui va avec !) pour rejoindre le sommet qui se trouve à plus de 300 mètres au dessus de nos têtes. Une seule solution s'offre à nous : le tunnel. À ce moment là de l'histoire, nous sommes loin d'imaginer ce qui nous attend : plus d'un kilomètre de galeries obscures composées de 737 marches pour passer de 2417 à 2723m d'altitude !

Entrée vers les entrailles de la montagne... 

Ce gigantesque dédale souterrain fut creusé par les militaires italiens tandis que les autrichiens construisaient des positions dans les zones supérieures de la paroi rocheuse. C'est assez émouvant de fouler aujourd'hui le sol qu'autrefois de jeunes soldats ont eux même dessiné et creusé de leurs mains. De les imaginer aux différents postes, dans leur vie quotidienne, et surtout dans ce tunnel, tellement long et obscur...

Une cavité le long du tunnel qui abrita jadis les soldats italiens

Très rapidement, le tunnel est plongé dans l'obscurité. Il faut s'éclairer à la frontale. La galerie devient très pentue et des planches de bois délimitent de hautes marches irrégulières (parfois plus hautes que le genou), rendant la montée très rude. Heureusement, nous sommes équipés de bâtons qui nous aident à nous hisser d'une marche à l'autre.

Le câble quand à lui, nous sera très utile à la descente que nous préfèrerons effectuer à l'envers, comme en rappel, reposant ainsi nous genoux endoloris.

Parfois nous rencontrons une petite percée sur l'extérieur (poste de tir ou d'observation) qui nous remonte un peu le moral avant de s'engouffrer de nouveau dans l'obscurité de cet escalier qui nous parait sans fin.

Tunnel à pic d'environ 1km, 737 marches . On passe de 2417 à 2723m d'altitude.

Dans le ventre de la montagne... Quelle étrange expérience de se sentir comme engloutis au sein même de la roche et de son silence... Introspection. Gravir chacune de ces marches ... Procession. Chercher à remonter à la surface, vers l'air, la lumière, la vie... Méditation.

Mais enfin une petite porte en bois s'ouvre à flanc de montagne, et nous voilà presque arrivés au sommet!

Toujours un bonheur de rejoindre le sommet par la crête

C'est épuisés, affamés et heureux que nous atteignons enfin le pic Lagazuoi à 2835m. Nous ne trainerons pas trop longtemps à cette altitude, juste le temps de grignoter notre super taboulé du randonneur pour reprendre des forces (on te partage notre recette ici ) et c'est reparti pour la descente !

Nous n'avons pas vraiment envie de retourner dans la galerie intra-rocheuse et préférant les boucles aux aller-retour, nous décidons d'entamer la descente par la face ouest...

Image satellite prise en été, imaginez la même enneigée...! 

Nous avons dû arriver au deuxième petit virage en partant du haut sur la vue ci-dessus... et avons prudemment décidé de rebrousser chemin! Peut-être aurions-nous continué à la belle saison sur un terrain sec, visible et stable. Mais en cette période, cette face est déjà recouverte de neige et la difficulté de cette descente - en temps normal déjà périlleuse - en est décuplée. Nous avons donc sagement retrouvé notre tunnel et ses 737 marches, à reculons cette fois-ci !

Les dernières lueurs du jour déclinent lentement derrière les majestueuses Dolomites, qui une fois de plus nous ont comblés. MERCI.

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13/11/2022

La météo annonçant des chutes de neiges sur les hauteurs, nous reprenons notre route vers la vallée et ses températures positives (plus ou moins...!). Nous faisons halte dans la forêt domaniale de Paneveggio, réputée pour sa biodiversité et ses épicéas centenaires pouvant atteindre 40m de hauteur. Aussi connue sous le nom de forêt des violons, les luthiers les plus renommés d'Europe viennent y choisir les meilleurs spécimens résonnants pour la fabrication de leurs instruments.

Le calme et la sérénité des lieux nous invitent à une méditation. Au bord de la rivière, sur un beau rocher rond moussu et ensoleillé, nous avons fermé les yeux, écouté et ressenti les éléments, ne formant plus qu'un avec la nature environnante et plus encore, l'espace d'un instant infini, hors du temps...

Il en faut peu pour être heureux  !
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20/11/2022

Sur les hauteurs de Madonna di Campiglio (comme partout ailleurs dans les Dolomites), nous n'avons que l'embarras du choix en matière de randonnées. Nous choisissons celle des "Cinque Laghi", qui passe en fait par six lacs : Nambino, Nero, Serodoli, Gelato, Lambin et Ritort.

Une belle boucle d'une douzaine de kilomètres, comptabilisant 794m de dénivelé positif. La durée de cette randonnée estivale étant estimée à 5h de marche, nous devrons peut-être en rajouter une de plus compte tenu de la neige et de la pause déjeuner. Allez, c'est parti !

Après une demi-heure de promenade en forêt, nous arrivons au premier lac, Nambino, absolument adorable, une vraie carte postale !

 Gros coup de coeur pour cette petite maison où il a l'air de faire si bon vivre... Vue sur le lac évidemment !

Nous nous enfonçons d'avantage dans les bois, puis l'ascension commence vraiment. 1h15 et 480 m de dénivelé positif plus tard, nous voici arrivés au Lago Nero. Presque intégralement gelé, on devine néanmoins pourquoi ce nom grâce à la percée nous dévoilant la noirceur de ses eaux.

Un joli spot ensoleillé pour piqueniquer au dessus du lac gelé 

Nous continuons l'ascension vers le col, laissant derrière nous le Lago Nero, déjà dans l'ombre à 14h...

Il nous faudra encore faire quelques efforts avant de rejoindre le prochain lac, qui nous apparait par surprise au niveau du regard une fois grimpés les derniers rochers.

Lago Serodoli, miroir du ciel

En contournant le Serodoli par la gauche et après quelques grandes enjambées dans la poudreuse, voici le Lago Gelato, qui lui aussi porte bien son nom ! Le pauvre, il ne doit jamais voir le soleil...

Difficile de distinguer le Lago Gelato dans la neige... Regarde bien, à gauche ! Et à droite, le Serodoli, baigné de lumière. 

À partir de là, nous laisserons malheureusement l'ensoleillement derrière nous et regretterons de ne pas avoir envisagé la boucle dans l'autre sens afin de profiter au maximum du soleil et de sa chaleur. Arrivés sur Lambin, nous commençons à congeler, à l'instar du lac !

Même l'eau du camel bag est congelée! 

Quarante minute plus tard, après avoir croisé quatre petit bouquetins, nous parvenons au dernier lac du parcours, le Lago Ritort. Malgré le froid, nous apprécions la diversité des paysages traversés et chacun de ces lacs de montagne, tous très différents. Cette randonnée doit être encore plus belle au printemps, quoique beaucoup plus fréquentée...!

 Lago Ritort, 2071m

Le retour s'effectue le long d'un très joli petit sentier faisant le tour de la montagne, puis par les pistes de ski. Nous les dévalons presque en courant, autant par jeu et plaisir que par nécessité : le jour décline très rapidement, et nous sommes déjà entre chien et loup. De plus, des chutes de neige étant annoncées pour la nuit prochaine, les canons à neige ont été mis en route pour préparer la sous-couche qui permettra à la neige de tenir. C'est donc en traversant les pistes en courant sous ces chutes artificielles que nous terminons notre randonnée, une situation plutôt loufoque !

Totoro est enfin en vue, nous arrivons tout juste à la nuit tombée, ouf !

Ce sera notre dernière randonnée dans les Dolomites - pour cette fois-ci du moins - car nous comptons bien revenir un jour dans cette région qui nous a émerveillés. Grandioses, majestueuses, époustouflantes, ce sont les plus belles montagnes que nous ayons vues de toute notre vie. Ce doit être fabuleux de skier sur l'un des nombreux domaines existants ici avec de pareilles vues. Le rendez-vous est pris, promis !

Pour l'heure, nous devons quitter les hauteurs avant que la neige ne se mette à tomber et nous diriger de nouveau vers Vérone, car nous sommes toujours en attente des pièces, commandées il y a maintenant deux semaines...

À la prochaine, Belles Dolomites, merci pour ces merveilleuses journées et toutes les beautés que tu as gravé en nos mémoires. Ciao !

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21/11/2022

Jolie surprise sur notre route, le Lago di Toblino et son château digne d'un conte de fée. Ce sera notre halte du jour, un joli sujet pour la photo et le drone ! (Tu peux retrouver ces images ici!)

La viticulture est très présente dans cette région du Trentin et nous avons été étonnés par la façon dont les pieds de vigne y sont cultivés. En effet, la tradition locale est de conduire la vigne en pergola, de telle sorte que les feuilles protègent au maximum les raisins du soleil et de la grêle. Les cultures sont donc très hautes (ont peut aisément marcher sous ces tonnelles) et les ceps restent longilignes, contrairement aux petits pieds tortueux de nos vignes françaises.

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Dernière petite étape sur le chemin de retour vers Vérone : Lazise. Jolie petite ville portuaire fortifiée au sud du Lac de Garde, considérée comme la première et la plus ancienne commune d'Italie, et peut-être de toute l'Europe.

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Novembre est plutôt un bon mois pour être tranquille au nord de l'Italie, notamment dans les Dolomites. En effet, la saison estivale se termine vers la Toussaint et celle des sports d'hiver ne débutera qu'à la mi décembre. De ce fait, de nombreux commerçants, restaurateurs et hôteliers sont fermés et il n'y a donc quasiment aucun touriste, ce qui nous allait très bien !

Stationnement : Il nous a été très facile de trouver des spots où dormir chaque nuit. En journée, lors de nos randonnées en montagne ou escapades urbaines, nous avons toujours trouvé des places gratuites, ce qui doit néanmoins être très différent en pleine saison.

Budget : Le carburant oscillait en Novembre entre 1,75/L et 1,95/L selon les zones (ville ou montagne). C'est au niveau alimentaire que nous avons eu une belle surprise, généralement 30% moins cher qu'en France. Les restaurants sont aussi beaucoup plus accessibles, on trouve régulièrement des plats entre 6 et 12€.

Gastronomie : Sans surprise, la pasta (sous toutes ses formes !) et la pizza sont omniprésentes, c'est la base ! Mais la cuisine italienne ne s'arrête évidemment pas là et devant les étals des traiteurs nous avons pu apprécier la diversité et l'abondance des spécialités italiennes. Au niveau des fromages, peu à pâte molle mis à part le délicieux gorgonzola, mais un grand choix de tomes plus ou moins affinées. La charcuterie est très présente et de qualité offrant une grande variété de jambons, speck, saucisses, etc. Les vins sont très bons, légers, davantage sur le fruit et le minéral que nos vins français. Le choix est varié et reste très abordable, probablement du fait que nous étions dans une région viticole. (Nous parlons ici de vins abordables, n'ayant pas testé de grands crus !). À noter aussi que la majorité des fruits et légumes vendus en petite/moyenne/grande surfaces sont de provenance italienne. Nous avons vraiment apprécié le fait de pouvoir se fournir en produits frais exclusivement locaux, beaucoup plus qu'en France.

Routes : Nous n'avons emprunté aucun tronçon d'autoroute payant, le réseau secondaire est pratique et en bon état. La circulation en Novembre est très fluide en dehors des grosses villes.

Communication : Difficile d'échanger en Anglais en Italie ! Heureusement, nos racines latines communes ont permis un minimum de compréhension mutuelle. Si seulement nous avions choisi cette si jolie langue au collège ou au lycée...

Pour le reste, nos articles, photos et vidéos décrivent bien l'ambiance de notre séjour et la beauté des paysages rencontrés !

Comme tu l'as compris, nous n'avions pas prévu de passer autant de temps dans ce pays, mais les problèmes mécaniques de Totoro nous y ont forcé. C'est donc amputés d'une grande partie de notre budget, mais soulagés qu'il soit enfin réparé, que nous pouvons reprendre la route vers de nouveaux horizons.

À présent, direction la Slovénie !

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