Voilà bientôt 1 mois que je n'ai pas publié sur le blog... Il est grand temps de rattraper ce retard, avant de quitter la Grèce pour la Turquie !
27 Janvier
L'ordinateur d'Arnaud étant tombé en rade le 2 janvier et n'ayant pas trouvé de réparateur en Crète, nous le confions dès notre retour sur le continent à l'atelier de réparation situé sur Athènes. Cela devrait prendre 2 semaines. Nous n'allons donc pas entamer notre exploration du Péloponèse tout de suite car nous souhaitons prendre notre temps dans cette région et prévoyons aussi d'y faire du volontariat en "Workaway". En attendant de récupérer l'ordinateur, nous longerons donc la côte nord du Péloponèse de Corinthe à Patras puis reviendrons tranquillement par la côte sud du golfe de Corinthe.
À une trentaine de kilomètres du port du Pirée où nous avons accostés ce matin, se délabre lentement depuis plus de 20 ans l'épave à moitié submergée du Mediterranean Sky, premier navire de croisière à relier Patras à Venise.
Malheureusement, comme beaucoup de choses en Grèce laissées à l'abandon, le navire continue à rouiller dans un paysage jonché de détritus ...
Nous passons ensuite par le vertigineux Canal de Corinthe qui relie la mer Ionienne à la mer Egée, permettant aux navires d'éviter un détour de 400 km autour de la péninsule du Péloponnèse.
Sur les abords du canal, dignes d'un décor de film d'anticipation post-apocalyptique, quelques bunkers perchés au sommet de monticules de sable qui s'effritent inexorablement...
28 Janvier : Acrocorinthe
C'est à flanc de colline que nous nous éveillons ce matin, au pied de l'Acrocorinthe, citadelle de l'antique Corinthe, qui défendait l'isthme du même nom du VIe siècle av. J.-C. au XIXe siècle.
Le site est vaste et déploie de nombreux vestiges en assez bon état de conservation et de restauration des différents peuples qui l'ont successivement occupé : corinthiens, romains, byzantins, francs, vénitiens et ottomans.
Ainsi, une chapelle vénitienne côtoie des habitations ottomanes, des fontaines et des bains romains, une citerne byzantine, un minaret et deux petites mosquées turques.
Du haut de la tour, la vue sur la plaine, les ruines et l'isthme est impressionnante. On comprend aisément la position stratégique de cette citadelle, dominant les terres et les mers alentours sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Pourvu de plusieurs sources abondantes, le site d'Acrocorinthe était déjà occupé au Néolithique. Sur un plateau, après avoir descendu un petit escalier, nous découvrons la fameuse fontaine Pirène haute. La citerne de la fontaine est percée d’un trou circulaire en forme d’œil, qui, selon la légende, proviendrait du coup de sabot donné par Pégase pour faire jaillir la source. C’est à cet endroit même que Bellérophon captura le cheval ailé alors qu’il s’y abreuvait.
En redescendant d'Acrocorinthe, il est justement temps pour nous de refaire le plein d'eau de Totoro. La Grèce est pratique sur ce point : de nombreuses fontaines d'eau potable sont à disposition aux abords des villages. Malheureusement, ces endroits témoignent bien souvent de l'absence d'une quelconque conscience écologique et d'un total irrespect de la nature... Tandis qu'Arnaud remplit la cuve d'eau, j'ai de mon côté le temps de remplir la moitié d'une benne à ordure des détritus négligemment jetés autour de la fontaine...
29-30 Janvier : Patras
Nous arrivons au crépuscule sur le port de Patras, et après avoir longé les quais (en piteux état !), nous découvrons une ville dynamique et festive. Les rues et les terrasses, en ce dimanche soir, brassent une population éclectique dans une ambiance locale des plus animées.
Nous nous arrêtons dans une petite taverne où quelques musiciens accompagnés d'une chanteuse interprètent des airs populaires grecs. Nous passons une partie de la soirée en compagnie de l'un d'entre eux, Georges (l'homme à la barbe), qui vient faire connaissance avec nous en nous offrant un verre. Encore une fois, la gentillesse et l'hospitalité légendaire grecque est confirmée. Si vous passez à Patras un dimanche, ne manquez pas de venir vous plonger dans l'ambiance conviviale d'un petit concert au Tzelos Mezeklikia !
De jour, nous déambulons de la ville basse à la ville haute, en gravissant les 192 marches de l'escalier Saint-Nicolas pour rejoindre Kastro, le château médiéval situé dans un très joli parc parsemé d'oliviers, de palmiers et de bougainvilliers.
Pour rejoindre le continent, nous empruntons le pont Rion-Antirion, troisième plus long pont à haubans du monde. Inauguré en 2004, il permet de relier, sur 2 883 mètres, le Péloponnèse à la Grèce Continentale. Mais ce serons les 3 kilomètres les plus chers de notre voyage !... Nous avons en effet la mauvaise surprise de trouver un péage sur l'autre rive, pas moins de 21€ pour Totoro !