À propos

Nous c'est Mel & Arnaud, alias Tous Azimuts. À bord de notre fourgon Totoro, nous sillonnons les routes de la France à l'Asie, à la rencontre des beautés du monde & de nous même.

Croatie - Monténégro - Albanie

*Km 3265 ... Km 5018* Loin des cartes postales au ciel azur et à l'eau cristalline, c'est sous la pluie que nous découvrons pour la première fois la Croatie, le Monténégro et l'Albanie ...
Du 28 novembre au 12 décembre 2022
15 jours
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28-29 Novembre 2022

Nous passons la frontière de nuit par les montagnes au niveau de Petrina. Après quelques dizaines de kilomètres de route sinueuse au milieu des bois enneigés, nous réussissons à trouver un petit lac, Mrzla Vodica, au bord duquel dormir. Pas un chat alentours, les rares maisons que nous croisons ont l'air abandonnées... Le lendemain, nous n'avons qu'une envie, rejoindre la côte pour essayer de retrouver un peu de chaleur!

Nos premières impressions de la côte Adriatique sont plutôt mitigées: un enchainement de zones industrielles sur une terre aride, grise, lunaire. Chaque petit semblant de hameau de pêcheur que nous traversons a vue sur des cheminées, silos et autres zones bétonnées rappelant étrangement Fos sur Mer... Ce n'est pas vraiment l'idée que nous nous faisions de la Croatie !

Nous arrivons bientôt à la presqu'île de Krk (prononcer “kreulk” en roulant les r). Surnommée « l’île d’or » pour son climat, son ensoleillement, ses petits villages, ses plages dorées, ses eaux turquoises, sa nature préservée, on se dit que ça vaut le coup d'aller jeter un coup d'oeil. À vrai dire, à cette saison, ce n'est pas vraiment le même tableau, mais tout de même plus agréable que les paysages lunaires et industriels précédemment traversés.

Nous roulons jusqu'au village du même nom et découvrons un joli petit bourg fortifié aux maisons de pierres et aux ruelles étroites et pavées. Il est agréable de déambuler, d’une placette à l'autre, par de jolies arches ou autres passages étroits, découvrant des églises cachées entre deux ruelles, et même ce qui semble être un petit théâtre populaire abandonné.

"Capitale" de l’île, Krk est - à en croire le nombre de restaurants, terrasses de cafés et chambres à louer - un bourg animé à la belle saison. Mais en cette fin novembre, tout est fermé et ne croisons que quelques rares habitants à l'année. De ce fait, nous trouvons très facilement à nous garer pour la nuit sur le port, pour ainsi dire les pieds dans l'eau, et nous laissons tranquillement bercer par les flots et les tintements des mâts dans le vent.

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30/11/22

Au réveil sur l'île de Krk, une soudaine envie nous prend, celle de se remettre en quête de lieux abandonnés à explorer, photographier et filmer en Croatie. Une rapide recherche Google nous indique qu'il y a justement un spot urbex aux abords de la petite ville insulaire de Malinska, située à une dizaine de kilomètres !

Ni une ni deux, nous voilà partis découvrir les vestiges du Haludovo Palace Hotel & Penthouse Adriatic Club Casino, qui fut le lieu le plus opulent et le plus débauché du monde communiste, vision grandiose d'un magnat du porno multimillionnaire américain.

Aujourd'hui, c'est une ruine tentaculaire dans un état de délabrement avancé, victime de la « transition » et d'un processus de privatisation médiocre. En effet, avec la côte Adriatique, l'Union Européenne a hérité des vestiges en décomposition de l'infrastructure touristique abandonnée de l'ex-Yougoslavie : des dizaines de complexes hôteliers et de casinos en ruine et dangereux, ayant désespérément besoin d'investissements (ou de quelque autre forme d'intervention). Mais tous les responsables semblent déterminés à ne rien faire...

Mais revenons à la genèse de ce palace.

À la fin des années 1960, le tsar du porno de Brooklyn et père du magazine Penthouse, Bob Guccione se baigne dans la mer Adriatique lorsqu'il a soudainement une révélation, « une vraie formule dans la lutte contre la guerre froide » : construire une station balnéaire tentaculaire et décadente sur l'île de Krk, qui attirerait les riches touristes étrangers (et leurs devises fortes) vers le luxe inattendu de la Yougoslavie socialiste. Elle rassemblerait les ennemis de la guerre froide pour profiter d'activités de loisirs dans un paradis sensuel estampillé Penthouse.

En somme, Guccione rêve de construire son propre petit empire du plaisir qui selon lui apporterait la paix dans le monde ! Compte tenu de l'attitude largement permissive de l'époque, c'est le bon moment pour voir grand. Ainsi, il investi 45 millions de dollars dans le projet et 500 000 dollars supplémentaires dans la publicité.

Le Haludovo Palace Hotel & Penthouse Adriatic Club Casino ouvre ses portes en 1972. C'est le projet de construction le plus extravagant jamais réalisé dans un pays communiste (à l'exclusion de tout ce qui fut construit autour d'un culte de la personnalité) : tapis moelleux, lustres scintillants, sculptures d'artistes, service de cocktails au bord de la piscine, bowling, jardins suspendus, plages, centre médical, village de pêcheurs, saunas, bars, salon de beauté, masseuse, homard, caviar et champagne. Vêtues de minuscules uniformes de bonne et surnommées les "Penthouse pet" (animaux de compagnie Penthouse), ou encore "les forces de paix du nouveau monde", une cinquantaine de jeunes femmes y travaillent comme hôtesses et croupières.

Le Haludovo rassemble d'importantes personnalités politiques internationales. Saddam Hussein est l'un des invités les plus éminents (il laisse un pourboire de 2 000 $ pour un animal de compagnie particulièrement agréable...). Le Premier ministre suédois Olof Palme, qui avait adopté une position critique et «non alignée» envers les superpuissances de la guerre froide, y séjourne également, aux côtés de la bourgeoisie rouge yougoslave.

Mais le palace dépense tellement qu'il ne peut rester à flot. En 1973, un an seulement après l'ouverture, l'établissement fait faillite et commence son lent déclin qui durera vingt ans.

En 1991, la Yougoslavie sombre dans la guerre civile. L'hôtel se vide des touristes étrangers et devient lieu d'accueil pour de nombreux réfugiés. À la fin de la guerre, ils ont ordre de quitter ce logement temporaire, mais plusieurs familles s'y opposent. Lorsqu'ils y sont finalement contraints, ils dépouillent par vengeance l'hôtel de tout objet de valeur, y compris tuyaux, radiateurs, câblage en cuivre et prises électriques.

L'Haludovo est privatisé en 1995, dans le cadre de l'un des nombreux accords de privatisation louches de la décennie. S'ensuivent quelques années de rachat de dette et de spéculation entre entreprises publiques, industriels privés, fonds de privatisation croate, caisses de pension et autres actionnaires. Tous y ont perdu. L'ex pornographe multimillionnaire Guccione ne s'en remet pas et meurt seul et sans le sou en 2010.

Du luxe tentaculaire de cette ancienne station balnéaire, il ne reste quasiment plus rien. Comme de nombreux hôtels abandonnés de la côté adriatique, l’endroit est totalement ravagé, victime du vandalisme. Quel dommage car ce bâtiment aux lignes typiques des années 70, reste une véritable oeuvre architecturale postmoderne signée Boris Magaš, devenu lieu de pèlerinage pour les étudiants en architecture. On a du mal aujourd'hui à imaginer au milieu de ces décombres que ce site abrita l’un des hôtels les plus festifs et opulents de l’ère communiste yougoslave.

La nature reprend ses droits ... 
... et notre petite escapade a éveillé la curiosité des habitants !

Texte fondé en partie sur l'article très documenté de Lily Lynch, publié dans The Balkanist le 27/08/2013

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01/12/22

Cette dernière exploration urbex nous ayant mis en appétit, nous poursuivons notre périple vers le nord-est du pays, proche de la frontière slovène. Au bout de quelques 400 kilomètres à travers une campagne désertée et des villages tombant en décrépitude, nous atteignons l'ancienne école politique Josip Broz Tito, à Kumrovec.

Construit en 1981 dans la ville natale de Tito, par les deux architectes brutalistes Danilo Cvjetković et Miomir Lužajić, ce bâtiment de 8500m² comprend 145 chambres, amphithéâtre, infirmeries, gymnases, cinéma, bibliothèque, restaurant, cuisines, bar et même un abri antiatomique.

L’école enseigne les sciences politiques, l’histoire et la théorie du socialisme et du marxisme à de jeune membres de la Ligue des communistes de Yougoslavie. C'est aussi un lieu de débats, de colloques, de conférences internationales ou de projections de films (certains interdits au grand public comme l’Aveu de Costa Gavras).

Salle de projection et de conférence 

Après la dissolution de la Ligue des communistes de Yougoslavie en 1990, l’école est déclarée en faillite puis remise au ministère de l’intérieur croate. Elle sert alors comme centre de formation militaire et centre d’hébergement de nouvelles recrues de l’armée croate, ainsi qu’à d’anciens membres français de la Légion étrangère.

Dès le début de la guerre des Balkans en 1990 et jusqu’en 2003, le bâtiment est aussi utilisé comme camp de réfugiés pour les populations croates qui affluent des villes bombardées à la frontière serbo-croate.

Finalement, cette école, devenue symbole d’un échec, est désertée rapidement par les cadres du parti, et convertie comme abri pour les premières victimes de la guerre post-yougoslave, ironiquement contraintes de vivre dans un environnement rempli de symboles communistes...

Vestiges de la bibliothèque de l’ancienne école politique de Yougoslavie, dont les ouvrages encore présents recouvrent le sol.

Aujourd'hui, laissant l'Histoire aux décombres et gravats, la nature reprend ici doucement ses droits, colorant de mousses et de fougères ses murs de béton, heureusement encore épargnés par le vandalisme des graffeurs et du pillage.

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02-03 décembre 2022

Élue meilleure destination pour célébrer l'Avent de 2016 à 2018, Zagreb est réputée pour son ambiance festive durant la période des fêtes de fin d'année. La capitale croate s'illumine le soir venu, de nombreuses places accueillent marchés d'artisans, bars en plein air, scènes ouvertes, et décors féériques.

Après des heures de déambulation dans les rues, bonne surprise de tomber sur la Place Strossmayer réunissant des dizaines de food trucks, l'occasion de se réchauffer en dégustant quelques spécialités locales !

Cela méritait en effet de découvrir Zagreb pendant ces fêtes de l'Avent, car la ville brille d'un charme et d'une ambiance toute particulière à cette époque de l'année. Mais nous ne resterons pas plus longtemps, deux jours en milieu urbain nous font rapidement saturer et notre besoin de calme et de grands espaces nous tenaille.

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04-05 décembre 2022

Aujourd'hui retour aux sources - c'est le cas de le dire - nous voici au parc national des lacs de Plitvice, classé patrimoine mondial de l'UNESCO. Le beau temps n'est certes pas vraiment de la partie. Arrivés au petit matin dans un brouillard à couper au couteau, la brume semble néanmoins bien vouloir se dissiper peu à peu. Loin du décor idyllique aux eaux turquoises que l'on nous présente habituellement de ce site naturel, c'est dans une atmosphère mystérieuse et quelque peu fantomatique que nous le découvrirons.

Un agréable parcours pédestre en harmonie avec le paysage serpente à travers pas moins de 16 lacs qui sont reliés entre eux par des chutes d’eau en terrasses ou d'impressionnantes cascades. Nous nous émerveillons devant la puissance et l'omniprésence de cet élément qui ici, ne semble jamais manquer !

Cet incroyable ballet de lacs et de cascades se déploie au sein d'une forêt de type primitive composée essentiellement de hêtres et de sapins qui abrite de nombreuses espèces végétales et animales rares dont l'ours brun, le loup ou encore le lynx. Nous n'aurons malheureusement pas la chance d'en apercevoir, mais peut-être eux nous ont-ils vus ?!

Nous avons véritablement été touchés par la beauté naturelle exceptionnelle des lieux et la puissance des éléments présents, probablement renforcée par les conditions météo, le peu de visiteurs et l'ambiance qui se dégageait alors.

La cascade Veliki Slap, 78 mètres de haut
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Ce soir nous ferons halte au fin fond du Parc National de Plitvice ... Il n'y a pas âme humaine qui vive ici... Et qui sait ce qui nous observe depuis les bois sombres et humides... Lynx? Loup? Ours? Notre sommeil sera agité et peu serein.

Le jour venu, l'environnement n'est pas plus rassurant... Nous poursuivons notre chemin à-travers les bois dans une atmosphère étrangement pesante et tombons nez à nez sur une demeure abandonnée, aussi gigantesque qu'austère... Il s'agit de la Villa Izvor, résidence secondaire de Tito, également tristement surnommée Object 99 par les habitants de la région.

En effet, des centaines de prisonniers - opposants politiques au régime yougoslave et prisonniers de la Seconde Guerre mondiale - détenus sur l'île Goli Otok, « l'Alcatraz croate », ont été utilisés comme ouvriers pour construire la villa, et selon les rumeurs, 99 d'entre eux seraient morts lors du chantier.

Nous ne nous sentons pas à notre aise, nous avons comme un mauvais pressentiment, mais pénétrons quand même dans la villa et nous retrouvons dans un large hall d'entrée d'où s'élance un immense escalier de marbre flanqué de colonnades, montant aux étages.

Après avoir pris silencieusement quelques premières photos, nous décidons d'un commun regard d'emprunter les marches pour découvrir l'étage... Mais arrivés à mi-hauteur, nous entendons que ça remue en haut... Nous nous arrêtons et tendons l'oreille... Puis reprenons à pas de loups notre ascension ... Jusqu'à ce que les bruits reprennent de plus belle ! Pas de doute, il y a quelque chose de vivant là-haut... et ça a l'air gros...!

Ni une ni deux, je dévale les marches pour m'extraire de ces murs maudits et m'évader vers la route, tandis qu'Arnaud redescend lentement sans vouloir faire de bruit (sur ce coup, on a pas été raccord, on en a bien ri par la suite ! ).

Nous ne saurons jamais ce qui vivait à l'étage de cette maison abandonnée ... ours ? homme ? ... Malgré notre curiosité, nous n'irons pas chercher à le découvrir et regagnerons au plus vite Totoro pour quitter cette forêt inquiétante.

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05-06 décembre 2022

Changement d'ambiance, nous voici de retour sur la côte adriatique.

Zadar 

Nous découvrons la très jolie petite ville de Zadar et nous étonnons du calme qui y règne... Mis à part un chien très collant qui n'en a que pour mon burek fromage-épinards, nous ne croisons pas âme qui vive... Mais où sont passés tous les habitants ?... Nous le comprendrons bientôt : la Croatie joue ce soir pour la coupe du monde ! Contre toute attente, nous nous sommes pour l'occasion imprégnés de l'ambiance en suivant le match sur un écran géant installé sur le marché de Noël, vibrant jusqu'à la dernière minute avec les croates pour voir leur équipe gagner.

07-08 Décembre 2022

Nos premiers pas dans Split - incroyable ville-musée à ciel ouvert - s'effectuent de nuit et nous avons immédiatement la sensation de faire un voyage dans le temps. Tout le centre ancien s'organise à l'intérieur des murs du palais de Dioclétien, empereur romain qui fit construire à partir de l'an 293 après J.-C cette majestueuse villa impériale d'environ 30 000 mètres carrés dans laquelle il se retira en 305 après avoir quitté le trône impérial.

Le Vestibule par lequel on entrait dans la partie résidentielle du Palais. 

Au fil des siècles tumultueux qui suivirent, la villa se transforma en ville, quand, fuyant l’invasion des Slaves et des Avares, les habitants de la Salone antique se réfugièrent dans le Palais pour finalement s'y installer.

Puis, diverses autorités se succédèrent dans une cité qui s’étendit hors des murs du Palais : des rois croates du Xe siècle jusqu'à la Yougoslavie socialiste du XXe siècle, en passant par les pouvoirs vénitien, français et austro-hongrois. De cette tumultueuse histoire résulte aujourd'hui une architecture métissant l'antique au médiéval, au charme méditerranéen indéniable.

Encore une fois, nous apprécions découvrir les lieux hors saison, le calme nous permettant de saisir l'authenticité de la ville.

A une vingtaine de minutes de marche de la vieille ville et après une grimpette qui nous réchauffe les mollets, nous atteignons le sommet de la colline Marjan où se trouve un superbe point de vue sur les toits de Split, la mer et les îles environnantes. Nous redescendrons tranquillement au coucher du soleil par une forêt de pins après avoir fait connaissance avec un chat très câlin et des plus photogéniques !

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8/12/22

T'as voulu voir Dubrovnic ... On n'a pas vu Dubrovnic !

Notre dernière étape croate devait être Dubrovnic. Nous nous réjouissions d'en visiter la vieille ville fortifiée mais après avoir circulé plus d'une heure dans un intense trafic, nous n'avons trouvé aucune place de parking adaptée à notre gabarit. La ville et ses abords sont littéralement saturés de véhicules et le nombre de stationnements très insuffisants, même pour les locaux qui n'hésitent pas à se garer sauvagement ! Nous avons donc renoncé à cette visite avec beaucoup de regrets.

Les conditions climatiques nous ont forcé à écourter notre séjour : la pluie a rendu impossibles les randonnées que nous envisagions et nous n'avons découvert qu'une infime partie de ce beau pays. Nous prévoyons donc d'y revenir à une saison plus propice sur le chemin du retour, car l'aperçu que nous en avons eu nous a mis en appétit ! Croatie, ce n'est qu'un au-revoir !

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08 Décembre 2022

Life Valley, extrême sud de la Croatie, juste avant d'atteindre le Monténégro

Fuyant la pluie et le froid qui ne cessent d'envahir la Croatie, nous continuons notre descente le long de la côte adriatique jusqu'au Monténégro.

Nous qui rêvions de prendre notre temps dans ce petit pays montagneux des Balkans, parcourir les forêts du parc national de Durmitor, randonner jusqu'à ses sommets, découvrir ses lacs glaciaires et son incroyable canyon Tara de 1300 mètres de profondeur ... et bien, comme pour les richesses de la Croatie non explorées, ce sera partie remise !

La météo est désastreuse, les montagnes sont perdues dans les nuages, il ne cesse de pleuvoir. Nos envies de randonnées et de bivouacs en nature sont de nouveau bien compromises. C'est pendant de rares accalmies que nous pourrons quand même visiter quelques jolis villages médiévaux qui se dressent le long des bouches de Kotor.

Place Belavista, Herceg Novi 

Herceg Novi est une petite ville fortifiée construite à flanc de montagne et les pieds dans l'eau. Pour la parcourir, nous empruntons de nombreux escaliers labyrinthiques qui serpentent à travers la vieille ville, jusqu'à la Place Belavista, sa petite église orthodoxe, sa fontaine et une vue sur la baie, qui par beau temps doit être absolument incroyable. Pas la peine de vous l'illustrer, tout était gris et embrumé ce jour là !

La Sat-Kula ou Tour de l'horloge, Herceg Novi 

Située au cœur de la vieille ville, une petite tour-horloge couronnée de mâchicoulis fut érigée au milieu du XIXe siècle à l’emplacement d’une tour plus ancienne construite en 1667 à l'époque Turque. La Sat-Kula est aujourd'hui le symbole visuel d'Herceg Novi.

9 décembre 2022

Perast et la légende de Notre dame du Rocher

Après une nuit très agitée et au beau milieu d'une tempête sur les rives des bouches de Kotor, nous rejoignons le tout petit village de Perast, d'où nous pouvons contempler Notre-Dame du Rocher. Ce minuscule bout de terre a une histoire assez fascinante.

Au XVe siècle, deux frères pêcheurs trouvent sur un rocher situé à cet emplacement, une icône de la Vierge Marie et de l'Enfant Jésus, et décident de la rapporter chez eux. C'est alors que leur troisième frère, gravement malade, commence à guérir. Cela ne fait aucun doute pour la fratrie, il s'agit d'un miracle ! (La Vierge Marie est une sainte très importante pour les Monténégrins catholiques ou orthodoxes: elle protège les marins, les pêcheurs et les navigateurs).

Pour remercier la Vierge Marie, ils décident, avec l'aide des habitants de la région, de construire une île autour du rocher afin d'y ériger une église. La construction durera plus de deux siècles. Depuis 1630, les pèlerins se succèdent à l'intérieur de l'église pour toucher le rocher miraculeux derrière l'autel principal.

Aujourd'hui, nul ne sait où se trouve l'icône originale, celle présentée sur l'autel de l'église étant une réplique réalisée par un peintre monténégrin. La légende dit qu'après la guérison miraculeuse, elle apparaissait çà et là dans les villages de la baie de Kotor... Le mystère reste entier !

10-11 décembre 2022

Kotor, la ville des chats !

Kotor est une très belle ville fortifiée, caractérisée par ses rues sinueuses et ses places. La vieille ville médiévale abrite plusieurs églises romanes, une cathédrale, de nombreuses places pavées.

Malgré les inondations et le temps interminablement maussade, nous avons apprécié le charme de cette cité.

Mais ce qui nous a littéralement fait craquer, ce sont les centaines de chats résidants en ces murs !

Tous plus adorables les uns que les autres, ils ne sont pas avares de câlins et nous en avons profité pour palier à notre manque de rapports avec la gente féline !

Puisque nous avons prévu de repasser par le Monténégro au retour de notre grand voyage, nous envisageons sérieusement de repasser par Kotor pour adopter un petit chat !...

11 décembre 2022

Petite accalmie aujourd'hui pour découvrir la vieille ville de Budva.

Le charme des ruelles pavées du centre historique, la citadelle du IXe siècle et le petit port de pêcheurs valent le détour, malheureusement, les abords immédiats de la vieille ville ont totalement été dénaturés par les constructions récentes de style Grande Motte, les tours d'hôtels et les ribambelles interminables de restaurants de plage...

L'île Sveti Nikola vue de la plage de Budva

Un peu plus loin, nous nous arrêtons devant ce drôle de petit village-presqu'île : Sveti Stefan. Cet ancien village de pêcheurs fortifié du 15ème siècle est construit sur un îlot rocheux relié à la côte par une langue de sable. Mais aujourd'hui, c'est presque sans surprise que nous apprenons qu'il est devenu un complexe hôtelier de luxe ...!

 Sveti Stefan

En effet, en 1960, sous l'impulsion de Tito, l'île se métamorphose en un village-hôtel de luxe pour les personnalités royales, politiques, de la mode et du cinéma. À présent, les charmes de Sveti Stefan, dont la plage privée de sable rose, les ruelles moyenâgeuses et les remparts, ne sont accessibles qu'aux richissimes hôtes de ce palace unique au monde...

Pour terminer cette journée, nous rejoignons le parc national de Skadar et nous garons au bord du lac pour la nuit, car demain, nous souhaitons de tout coeur découvrir ses richesses et beautés naturelles à bord d'un bateau. Mais c'est sous des trombes d'eau que nous arriverons et nous réfugierons dans une taverne des plus typiques pour nous réconforter !

Le Pelikan 

Le lendemain, c'est malheureusement sans grande surprise que nous devons une fois de plus annuler nos projets au grand air : tout est inondé, aucun bateau ne semble opérationnel... Décidément, il faudra absolument revenir au Monténégro au printemps !

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12 Décembre 2022

C'est donc les pieds et les roues dans l'eau et la boue que nous quittons trop rapidement le Monténégro non sans une certaine frustration. Nous sommes fatigués de ce triste temps gris et humide qui commence sérieusement à jouer sur notre moral. Objectif : SOLEIL !

Une rapide étude des prévisions météo pour la semaine à venir en Albanie nous décourage d'avance. Qu'à cela ne tienne : tant pis pour l'Albanie, nous filons en Grèce et le plus tôt sera le mieux !

C'est donc en 5h30 que nous rejoindrons le nord de la Grèce depuis le Monténégro. Notre traversée express de l'Albanie ne nous laissera pas indifférents...

En quelques mots...

Les trombes d’eau sous lesquelles nous avons passé nos quelques journées monténégrines semblent ne pas avoir non plus épargné l’Albanie. Sur plus d’une centaine de kilomètres, nous roulons à travers des plaines inondées, certaines maisons baignant dans plus de 50cm d’eau. Plus nous avançons sur le sol Albanais plus le décor se désole. Les quelques villes que nous traversons semblent à moitié constituées de bidonvilles. Entre elles se succèdent décharges, casses automobiles, "magasins" de pièces détachées de tous types à ciel ouvert, lavages auto de fortune et pompes à essence. De part et d’autre de la route défoncée, des vendeurs de poules et de choux, et debout dans les champs, immobiles sous leurs parapluies, des hommes et des femmes gardant les innombrables troupeaux de dindons.

La portion d’autoroute gratuite que nous emprunterons ne nous laissera pas non plus indifférents : entre tous les vélos et piétons traversant les 4 voies et les mobylettes roulant sans casque à contresens sur les voies d’arrêt d’urgence, il fallait rester concentrés!

Ce décor de désolation nous accompagnera jusqu’au soir, découvrant sur les quelques dernières dizaines de kilomètres nous séparant de la Grèce un paysage adoucit, beaucoup plus vert et vallonné, une nature préservée de toute construction humaine.

C’est bien fatigués mais soulagés que nous atteindrons de nuit les montagnes du nord de la Grèce.

Demain s’ouvre un nouveau chapitre !