Février 2019, après 15 jours au Vietnam un peu éprouvants, nous débarquons, littéralement, à Phnom-Pehn. Besoin de calme et de sourires, besoin de nature et de douceur.
Février 2019
3 semaines
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Salut jeune ou moins jeune féru de voyage et d'aventures !

Voilà un moment que nous ne t'avons pas parlé, et en même temps on saute plusieurs pays d'un coup ! En réalité, nous nous sommes dit qu'il serait plus facile et surtout plus fidèle de te parler du pays dans lequel nous sommes en temps réel. Nous n'allons cependant pas abandonner l'écriture des carnets sur la Malaisie, Singapour ou le Vietnam, sois rassuré(e) !

Dans cette étape, en plus de raconter un peu notre vie et de te montrer des photos, nous répondrons à ces questions : Comment avons-nous eu vent de cette possibilité ? Comment et combien avons-nous acheté ces billets ? Quels préparatifs avons-nous fait ? Combien de temps cela prend-il ? Comment passe-t-on la frontière ? Est-ce que c'était bien ?

Il y a quelques jours, nous avons réservé nos billets auprès de la compagnie Hang Chau Tourist pour 27 dollars par personne (environ 24 euros par personne). C'est le prix normal, cependant, il arrive que sur internet, des touristes tombent sur des sites peu fiables qui vendent ces mêmes billets pour 2 à 3 fois le prix sans garantie d'avoir le bateau. Nous avons appris lors de notre arrivée à Chau Doc, que nous aurions pu acheter directement nos billets auprès de n'importe quel hôtel quelques jours en avance.

Le 8 février 2019, le réveil sonne à 6h, ça pique. Pourtant, nous sommes motivés : nous devons embarquer à 7h30 sur un bateau rapide qui remonte quotidiennement le Mékong pour aller déposer des voyageurs à Phnom Pehn. À 7 heures pétantes, nous voici dans 2 tuktuk-vélos avec nos paquetages, direction le quai. Nous donnons notre ticket et nous commençons à attendre patiemment sur le ponton qu'on nous fasse signe de prendre place pour le départ. Rapidement, une voyageuse solitaire avec un joli t-shirt "sports wear" rose vient nous poser quelques questions en anglais. Il faut savoir que passer une frontière de façon si peu conventionnelle est un petit moment de stress, surtout quand on sait que la frontière cambodgienne est connue pour sa pratique de bakchich démocratisée. Nous voici à discuter, en français finalement, et nous ferons le trajet tous les trois, échangeant sur des sujets aussi divers que variés, tournant principalement autour du voyage et des raisons qui nous ont amenés là aujourd'hui.

En ce début de trajet, un membre de l'équipage passe parmi nous afin de nous remettre deux documents : les cartes d'entrée et sortie du territoire cambodgien et un formulaire de demande de visa à remplir. Ayant déjà obtenu nos visa à l'ambassade du Cambodge située à Ho Cho Minh Ville (un article sera dédié à ce fabuleux moment dans le carnet de voyage sur le Vietnam), les procédures sont simplifiées de notre côté. Nous constatons que notre "steward" demande systématiquement 35$ à toutes les personnes n'ayant pas de visa, c'est à dire tout le monde (une vingtaine de personnes) sauf nous. Notre compatriote voyageuse, n'a pas son visa et refuse de se démonter quand le monsieur lui demande 35$, prétextant que ce sont 5$ de service. Nous échangeons alors quelques blagues, l'assurant de notre soutien et que nous retiendrons le bateau s'il le faut !

Passage de frontière Vietnam-Cambodge sur le Mékong 

Nous passons la frontière Vietnamienne et obtenons notre tampon de sortie grâce au Steward qui est parti avec nos passeports dans le bureau d'immigration pendant que nous nous posons au café. Une vingtaine de minutes plus tard, nous ré-enjambons le bastingage, direction le Nord, vers le ponton de l'immigration cambodgienne. Cette fois-ci, comme nous avons nos visas, nous sommes les premiers à passer dans le bureau pour obtenir le tampon d'entrée et donner nos empreintes digitales. Ambiance très différente de l'immigration de la Malaisie, le mot d'ordre semble être à la rigueur, voire rigidité et pas de formules de politesse inutiles, ni de "alors vous allez où après ? Bienvenue et bon séjour". Non, là clairement, les douaniers sont installés, ils savent qu'on est là, mais ne nous regardent pas jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de papiers devant les yeux, tendent la main pour les passeports ... la tension est à son comble ... en effet, anticipant ce moment depuis des mois, notre challenge est d'éviter de payer plus que les 30$ du visa. Nous nous demandons même s'il est possible qu'il y ait un réseau de communication entre les services d'immigration et les douanes pour savoir qui a ou n'a pas payé le pot-de-vin (parano ? peut-être !).

Le passage de frontière le plus beau depuis le début de nos aventures 

Au final, nous avons passé la frontière sans encombre et sans surcoût, bien que les douaniers gardent un visage impassible bien différent du sourire chaleureux des douaniers de Malaisie et de Singapour (pensée spéciale pour le douanier singapourien de Lucie avec lequel elle a bien ri à la frontière <3 ). Le cadre était somptueux et on vous recommande ce passage de frontière en bateau de Châu Đốc à Phnom Penh !

Bien arrivés à Phnom-Penh, la vue depuis le toit de notre Hostel est bien sympa ! 
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Jour 1

Nous voici à Phnom Penh avec notre nouvelle amie et nous décidons de nous organiser pour faire nos visites ensemble. Le soir du 8 février, jour de notre arrivée, nous allons faire notre première visite. L'objectif de cette sortie : visiter Wat Phnom et trouver des cartes sim pour bénéficier de la 4G et de Grab pendant notre séjour. En chemin, notre regard s'est porté sur un temple dont le chedi (=Stupa) est très bling-bling, car tout de doré recouvert ! Il s'agit de Wat Ounalom.

Visite de Wat Ounalom à 3 ! 

Nous avons ensuite longé la très charmante promenade le long du Mékong pour nous rendre à Wat Phnom. Il s'agit d'un temple très important situé sur une colline. Ce lieu est sacré depuis le XIVème siècle bien que le bâtiment actuel ne remonte qu'à 1926. C'est que selon la légende, une veuve du nom de Pehn aurait trouvé des reliques Bouddhistes dans les années 1370. Dans la Stupa, se trouvent les cendres du premier roi du Cambodge ayant choisi Phnom Pehn comme capitale du Cambodge en 1431.

Visite de Wat Phnom à la tombe de la nuit : équipés de nos téléphones uniquement 

Jour 2

Nous avons débuté le 2ème jour par la visite du Musée National du Cambodge. C'est un superbe Musée dont l'entrée coûte 10$US (8,90€) par personne et il faudra vous habituer à payer assez cher toutes les entrées des lieux touristiques au Cambodge. C'est un budget assez conséquent. Cette visite a été une très bonne première approche de la culture et de l'histoire Khmer. Bonne nouvelle pour les francophones : quasiment tout est traduit en français, héritage du passé colonial de l'Indochine. On peut y trouver des statues provenant d'Angkor, des morceaux de rapports d'études sur la culture Khmer effectuée par des français il y a plus d'un siècle. Ces rapports sont super intéressants, par exemple, nous avons appris que les danseuses Khmers (toujours à l'époque) portaient notamment de lourds masques représentant les Dieux principaux de la religion Brahmanique, ceux-ci étaient très lourds et elles ne les maintenaient en place que grâce à une ficelle coincée entre leurs dents. Nous avons aussi beaucoup appris sur l'évolution des religions pratiquées au Cambodge, principalement inspirées de religions indiennes (Hindouisme, Bouddhisme, etc.). Un vrai régal pour qui aime apprendre !

Musée National du Cambodge 

Suite à cette chouette visite, vers midi, la température extérieure était telle que nous avons préféré aller nous mettre à l'abri dans nos quartiers respectifs le temps que le soleil se calme. Nous en profitons d'ailleurs pour nous plonger dans l'eau fraîche de notre jacuzzi situé sur le toit de l’hôtel 😉 . Nous ne sortirons pas avant la nuit tombée pour nous nourrir.

Jour 3

Le restaurant à côté de notre hôtel est devenu notre lieu de prédilection pour prendre un bon petit-déjeuner et commencer la journée de bonne humeur grâce à la gentillesse du gérant. Celui-ci nous aidera à réserver notre bus pour Kampot, ainsi qu'un tuktuk pour nous rendre dans divers lieux en ce 3 ème jour de visite de Phnom Penh.

C'est parti ! 

Nous avons commencé par le musée S21, un des centres de torture mis en place durant le règne sanglant des Khmers Rouges sur le Cambodge de 1975 à 1979. Les Khmers Rouges étaient les membres d'un mouvement politique militarisé d'inspiration Communiste maoïste (super extrême). L'idée de base simplifiée : "la société actuelle ne fonctionne pas, il faut tout recommencer à zéro, donc il faut annihiler les technologies, l'électricité, les villes, les intellectuels ... et revenir à une société agricole". En 1975, le mouvement obtient le pouvoir en remportant la victoire d'une guerre civile contre le gouvernement corrompu en place depuis la fin de la colonisation du pays par la France. Les Khmers rouges, sous la direction de Pol Pot, évacuent les villes, et les abandonnent, pour diriger les cambodgiens vers l'agriculture et procèdent à des sortes de purge. Ils mettent également en place des centaines de lieux comme S21 pour torturer méthodiquement toute personne soupçonnée comme étant des ennemis du régime : des gens dénoncés, des intellectuels, quelques étrangers, etc. Il y avait même des cambodgiens ayant fuit la guerre civile des années auparavant pour se réfugier en France auxquels le gouvernement de Pol Pot a envoyé des lettres leur promettant un bon accueil s'ils revenaient dans leur pays natal.

On estime le nombre de victimes de ce Régime à des millions (environ un tiers de la population). Chaque prisonnier était numéroté et toutes les tortures étaient minutieusement notées pour construire un dossier à charge sur la personne qui devait (et finissait toujours sauf si elle mourait avant) avouer ses crimes qu'ils soient réels ou imaginaires et dénoncer des proches ennemis du régime ... même si ces personnes ne l'étaient pas. Après ces aveux signés, le prisonniers était mis dans un fourgon, les yeux bandés, avec d'autres détenus passés aux aveux suite à des MOIS de torture quotidienne, puis conduit sur un "killing field" où il creusait une fosse commune avant d'être exécuté devant puis jeté dedans. Hommes, femmes, enfant, nourrissons ... tous se faisaient fracasser le crâne afin d'économiser des munitions. Nous avons pu entendre des témoignages de survivants et des descriptions grâce à nos audioguides. Nous avons dû effectuer plusieurs pauses au cours de la visite, car elle s'est avérée émotionnellement intense.

Les photos parlent d'elles-mêmes ! Souvenons-nous !

Il est à noter que de nombreux pays occidentaux ont cautionné voire soutenu ce régime avec ses idées novatrices visant à améliorer le développement du pays. Des suédois ont par exemple été envoyés pour étudier les idées de Pol Pot qui en tenait lui-même une partie d'intellectuels français rencontrés lors de ses études à la Sorbonne. Évidemment, personne ne dit avoir été au courant des réelles conditions de vie et de mort des habitants. En 1979, suite à la guerre contre les Etats-Unis, l'armée vietnamienne du Sud pourtant déjà bien occupée, entre au Cambodge, dégage Pol Pot et rentre chez elle sans volition de colonisation (ce fait est tout-de-même assez remarquable quand on s'intéresse un peu à l'Histoire).

Le pays se reconstruit depuis, peu à peu. Il est important de visiter S21 pour que la mémoire des victimes ne soit pas perdue et que chacun prenne conscience que, partout, l'Être Humain est capable du pire comme du meilleur. Nous avons été choqués de constater que beaucoup de pays, notamment la France, avaient considéré Pol Pot comme chef d'État et représentant officiel du Cambodge jusqu'en 1990 ?! Est-ce que ça ne vous fait pas un peu réfléchir, aux notions de bien, de mal et à votre position par rapport à tout ça ? Est-ce qu'on peut croire tous nos gouvernements quand ils nous disent : "là-bas ils sont gentils, par contre ceux-là sont méchants alors on va leur péter les genoux" ? Est-ce qu'on n'aurait pas tout simplement envie de déposer les armes et de s'équiper pour aller gentiment et pacifiquement balayer devant sa porte ?!

Bon, comme on avait bien le moral dans les chaussettes, on a repris notre tuktuk et on est partis visiter un marché (Russian market), puis un deuxième (Central Market). Nous avons dîné une dernière fois tous les 3 avant de prendre des directions différentes.

Ce côté bouillonnant des  marchés Cambodgiens <3
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Nous arrivons à Kampot après quelques heures de bus, complètement destroy, mais pas trop inconfortable. Beaucoup de routes sont en travaux au Cambodge, c'est pourquoi nous avons mis 5 à 6 heures au lieu des 3h30 à prévoir normalement. Kampot, un nom bien rigolo pour une ville où il fait bon vivre ! Le centre ville fait tout de suite penser à ce que l'on trouve dans de charmantes petite ville de France. D'ailleurs, beaucoup d'habitants sont des expatriés français ce qui en fait l'une des destinations les plus simples quand on est une bille en anglais et qu'on ne maîtrise pas le Khmer. D'habitude, tu le sais, nous ne raffolons pas de ce type de lieu "pas trop typique". En revanche, je ne sais pourquoi, mais le mélange s'est super bien fait à Kampot : on retrouve cette influence du vieux continent, mais les règles et le rythme de vie sont Cambodgiens. C'est un endroit où il fait bon de se laisser vivre... exactement ce dont nous avons besoin après 2 semaines intenses au sud du Vietnam en pleine période de Têt.

Qu'y a-t-il à voir et à visiter à Kampot ? Une jolie promenade le long du fleuve, le quai est très bien aménagé et le coucher de soleil y est très remarquable. Tout le long de cette zone aménagée, vous pourrez également choisir un bar sur un bateau qui vous emmènera voir le coucher de soleil depuis un autre spot. Peut-être même pourrez-vous apercevoir des lucioles pendant la balade. Il me semble que pour 3$ par personne, vous pouvez faire cette petite escapade incluant une boisson non-alcoolisée ou une bière.

Le bonheur à Kampot ! 

Quasiment tous les soirs, nous avons dîné à la même adresse. Un bon petit restaurant face à la jetée, où on peut déguster du poisson frais préparé au barbecue, dont une généreuse portion de barracuda pour 3$, ça vaut le détour ! Il s'agit du Happy Bistro Pizza (le nom n'indiquant pas du tout la spécialité).

Si tu aimes finir la soirée dans une ambiance salsa à déguster un bon rhum, arrangé ou non, alors nous te conseillons d'aller au Camp'potes Bar ! Tu verras, le patron est adorable, nous avons passé de bons moments avec nos amis là-bas 😀

Nous avons également bien aimé louer un vélo et aller sur l'île d'en face flâner au milieu des rizières et y visiter un joli temple. Depuis Kampot, tu peux également prendre un Tuktuk pour aller à la Plantation, une ferme biologique où différentes sortes de poivres sont cultivés et où tu peux participer à un atelier de cuisine. La visite est gratuite, mais tu devras payer le déjeuner et l'atelier de cuisine si tu souhaites y participer.

Alors, conquis ? 

Suite à ces quelques jours de Dolce Farniente durant lesquels nous avons eu le plaisir de retrouver nos amis Marie et Théo <3 rencontrés à Katmandou, nous nous sommes dirigés vers Kep, à environ 30 minutes de bus de Kampot.

Le but ? Encore plus de Farniente ! Kep est à la fois grand et minuscule : le long de la mer, tu trouveras des plages, un marché aux crabes (la spécialité), des restaurants, un parc national et ... un bateau pour aller sur l'île aux lapins. Nous avons loué un bungalow en bois, construction typiquement Khmer, avec un hamac sur la terrasse et hop ! Repos pendant 4 jours ! Surtout pour Lucie qui était malade à ce moment : trop d'écart chaleur-clim dans les transports, ET nous soupçonnons une petite relâche du niveau d'hygiène dans les restaurants par rapport aux pays précédents, cette pause est tombée à pic !

Un petit aperçu de la ville et de son parc national 

Retour à Kampot pour 2 jours, avant de repartir dans des activités de visites un peu plus touristiques. C'est la première fois de ce voyage que nous descendons du bus en connaissant déjà l'endroit dans lequel nous arrivons ET que cet endroit fait bien battre nos petits cœurs. On s'y sent tellement bien ! Nous avons nos petites adresses et habitudes. L'ambiance ici est bon enfant et tout le monde se parle, se refile des tuyaux ... Un vrai petit coin de paradis ! Nous y retrouvons nos petits crapauds rencontrés à l'ambassade du Cambodge de Ho-Chi-Minh Ville (Vietnam). Encore une bonne dose de détente, d'amour et de rire avant de mettre le cap vers Siem Reap !

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Soyons clairs, Siem Reap est entièrement développée autour du tourisme. Lorsque nous sommes allés acheter nos pass pour une journée de visite de la cité d'Angkor, le 24 février, nous avons lu sur un écran que le nombre de visiteurs depuis le 1er janvier se montait déjà à plus d'un demi million de personnes. Donc oui, en ville et dans la cité antique, il y a une quantité ahurissante de gens, de tuktuk, de minibus, de guides avec des perches et des hauts-parleurs ... un vrai régal ! Finalement une seule journée, c'est bien assez ! 😀 Bien sûr, les hôtels de Siem Reap sont plus chers que leur équivalent ailleurs au Cambodge. Le service ainsi que l'amabilité du personnel ont laissé à désirer. Il nous a fallu aller chercher des renseignements au forceps auprès du réceptionniste alors que l'hôtel propose un service de tuktuk à la journée pour la cité d'Angkor. Le patron décrit comme un français avenant et aidant nous a à peine sorti un "hello" en 3 jours. En bref, un lieu touristique comme on les aime.

Attention, ceci est un message personnel urgent de la part de Lucie s'adressant à qui de droit. "Je vous préviens que le prochain qui me dit "gnagnagna ce lieu est incontournable, il faut l'avoir vu une fois dans sa vie", je l’enduis de miel et je le mets au soleil près d'une fourmilière. Bisous".

Trêve de plaisanterie, c'était super beau, et on comprend aisément pourquoi il y a tant de visiteurs ! Allez clique sur la vidéo ci-dessous et laisse-nous t'emmener sur place pour une visite grandiose !

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Nous sommes donc le 26 février et ce matin, un événement tragique nous a fait prendre conscience, à nouveau, de notre différence de raisonnement par rapport à une situation donnée. En ce moment, nous sommes fatigués au sens le plus général : corporellement et mentalement ! Ce n'est pas une surprise, un tel voyage met à l'épreuve, nous le savons et nous l'acceptons. Nous apprenons chaque jour beaucoup sur nous-mêmes, sur le monde et sur notre rapport à lui. Cependant, il nous arrive parfois d'avoir du mal à avaler la pilule ! C'est ce qui s'est passé ce matin avec Jean-Michel.

Jean-Michel, petit chaton tigré gris aux yeux verts est venu nous faire des câlins au restaurant où nous prenions notre petit déjeuner. Nous l'avons câliné en attendant nos plats, car il nous grimpait dessus, espérant sans doute glaner son petit-déjeuner. Puis, comme c'est plus correct, étant dans un restaurant, nous l'avons fait descendre de nos genoux. Ayant flairé le casse-croûte, celui-ci remonte sur les genoux de Kévin en ronronnant, espiègle petit félin trop mignon !

C'est alors qu'un serveur arrive gentiment et prend doucement le chaton dans les bras, afin, nous le supposons, de le déposer à la sortie du restaurant. Cependant, Lucie voyant la direction prise par le serveur, s'alarme "mais où est-ce qu'il va avec le chat ?!". Il allait vers le garage du restaurant, où il a été rejoint à la hâte, quelques secondes plus tard, par l'agent de sécurité, le temps pour lui de se fournir un sac poubelle auprès du bar... Nous avons eu bien du mal à le croire et à tirer les conclusions pourtant évidentes, du sort réservé à notre nouveau copain. On est restés là, bloqués, incertains de ce qu'il venait de se produire. En sortant du restaurant, nous avons pourtant aperçu le même sac avec une masse inerte de la taille de notre copain, au travers des barreaux du garage...

C'est le réflexe de bien des personnes en Asie, et sanitairement c'est justifiable : sur un continent avec autant d'épidémies, quand on attrape un animal errant, il passe un sale quart d'heure. Ce n'est pas uniquement asiatique ou cambodgien, puisque nous pensons immédiatement à tous les animaux qui meurent chaque jour en France ou ailleurs, car abandonnés dans les refuges faute de stérilisation de leur parents, des milliers (ou bien plus) de chats et de chiens sont euthanasiés chaque année.

Autant, en France, on se serait insurgés, on aurait fait une scène et appelé 30 millions d'amis pour protéger le chat, autant ici comme dans tous les pays alentours, la situation sanitaire de l'espèce humaine étant plus problématique et les cultures tellement différentes, la considération animale n'est pas du tout au programme. Alors, honteux et tristes, on a ravalé notre jugement biaisé en même temps que nos larmes.

On peut te dire qu'au bout du monde avec nos gros bagages culturels d'occidentaux amoureux des animaux et de la nature, là on n'en mène pas large. Pour une claque, c'est une claque ! Entre savoir et voir ... il y a tout un monde ! L'impuissance que nous ressentons, encore une fois, est immense. Nous en tirons quelques enseignements, comme le fait, la prochaine fois (malheureusement il y aura une prochaine fois), d'essayer de ne pas laisser le serveur prendre le copain en lui assurant avec le sourire que tout va bien (très important culturellement de ne pas s'énerver), de sortir avec l'animal du restaurant et de le relâcher plus loin ... Sincèrement on n'est pas sûrs que ça lui sauve la vie, mais ça lui donnera un "sursis". On reste cependant certains de garder notre compagnon dans nos cœurs pour toujours et que cet événement nous marquera pour toujours.

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Tu l'auras compris en lisant les étapes précédentes, le Cambodge fut chargé en rencontres et retrouvailles. Le comble : toutes ces rencontres seront uniquement entre Français !

Tout commence par la rencontre avec Céline lors de notre passage de frontière en bateau, et quelle rencontre, puisque comme tu as pu le lire dans la première partie de ce récit, nous passerons les 3 jours suivants ensembles. Une autre façon de découvrir un nouveau pays qui donnera une bonne dynamique à notre séjour. Nos routes se séparent à Kep, quand Céline descend du bus, pendant que nous continuons vers Kampot. Cette ville sera celle des retrouvailles. Nous revoyons d'abord plusieurs fois Théo et Marie que nous n'avions pas vu depuis la Thaïlande et nous partagerons même avec eux une petite soirée croisière en bateau pour voir nos première lucioles. Après leur départ en direction du Vietnam, nous reverrons à Kep, nos jeunes amis Andréa et Lucas. Et comme une bonne soirée ne suffit jamais, nous nous reverrons plusieurs fois à Kep.

De gauche à droite: Avec Céline, avec Théo et Marie puis avec Lucas et Andréa 

Pour finir, c'est sans doute l’anecdote la plus surprenante, une fois arrivés à Siem Reap nous rencontrerons Cécile, Guillaume et Lucile ! Cécile, Guillaume et Kévin se connaissaient de leur enfance et ne se sont pas revus depuis 18 ans, et c'est finalement au Cambodge que ces retrouvailles auront lieux ! Nos 5 derniers jours Cambodgiens seront ponctués de différentes rencontres tous les 5. D'ailleurs si tu es intéressé par la faune qui peuple notre planète et principalement les oiseaux, va jeter un œil sur la page de Guillaume: https://www.facebook.com/GbNaturellement/

De gauche à droite: Kévin, Guillaume, Lucie, Cécile et Lucile. 

Si nous devions définir en un mot la beauté du voyage, ce serait "Rencontres". Merci les amis !

Nous avons ressentis beaucoup d’émotions qui ont fait de ce séjour un moment unique et intense, et les Cambodgiens y sont également pour beaucoup !

D'ailleurs Thomas, si un jour tu passes par ici, un grand merci à tes parents pour leur aide bien précieuse afin de comprendre les bases de la culture Cambodgienne.

Cambodge : tu nous a convaincu, nous reviendrons te rendre visite !