Pas d'échec à Malte

Par
Encore une île en « M », cette fois juste à deux!
Du 2 au 10 août 2023
9 jours
Dernière étape postée il y a 119 jours
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Publié le 2 août 2023

Belle journée ensoleillée, de 25 à 31°C. Le petit-déjeuner est servi à partir de 8h. Nous partons de l’hôtel vers 9h. Il fait déjà très chaud. Notre hôtel est à 10 minutes de l’entrée de la ville fortifiée de La Valette. Cette entrée est marquée par l’immense fontaine des tritons. L’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO est indiquée. L’entrée actuelle surplombe les remparts médiévaux.

Nous traversons la cité en découvrant les premiers grands monuments, la co-cathédrale Saint Jean, la bibliothèque, le palais des grands maîtres... De nombreux bâtiments disposent de balcons couverts en bois.

Nous descendons vers la pointe Est de la ville, du côté du Fort Saint Elme.

Nous allons voir « The Malta Experience », un documentaire présentant les 7000 ans de présence humaine sur les îles maltaises. C’est très bien fait et cela nous donne une vision synthétique : le temps des grands temples, les civilisations antiques, les croisades, l’ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, la seconde guerre mondiale…

La projection a lieu dans la Sacrea Infermeria, l’infirmerie sacrée fondée par les chevaliers de 1575, et est combinée avec une visite guidée des lieux.

L’hôpital pouvait accueillir 300 nobles dans la grande salle longue de 155 mètres. C’était un hôpital très moderne au XVIème siècle. Chaque lit était associé à des toilettes, avec un trou d’évacuation et une cheminée de ventilation, qui débouchait dans le jardin d’agrumes de l’hôpital. Les lits étaient séparés par des tentures dont la couleur dépendait de la maladie. Les repas étaient servis dans des ustensiles et couverts en argent, car antiseptique et nettoyables rapidement, les plaies étaient désinfectées au vinaigre et soignées au miel. La chirurgie existait déjà malgré l’absence d’anesthésie, un retrait de calcul rénal ne durait que 2 minutes 30!

La salle Valette est sous la grande salle. Elle était destinée aux plus pauvres, qui accédaient à l’hôpital par un tunnel. Les fresques n'ont pas tenu sur les murs en calcaire, gorgés d'humidité.

Bref l’hôpital était moderne et performant, si ce n’est qu’aucune femme n’était admise ! En effet, les chevaliers, faisant notamment office d’infirmiers, n’avaient pas le droit de voir des femmes nues. Dommage. Le jardin a été remplacé par un grand théâtre. Il est régulièrement utilisé pour des sommets internationaux.

Nous sortons vers 12h30. Nous nous promenons à proximité, d’abord près du « Siege Bell Mémorial », inauguré en 1992 par la reine Elizabeth II en l’honneur des 7000 morts maltais de la seconde guerre mondiale.

Nous passons aussi dans les jardins lower barraka bâtis contre les remparts, un faux temple antique donne un charme fou à l’endroit.

Nous remontons ensuite un peu plus dans le centre de la ville. Nous allons manger des pâtes chez « Soul Food », a priori préparées uniquement avec des ingrédients bio.

Nous allons finalement visiter la co-cathédrale Saint Jean.

Elle a été bâtie en 4 ans, de 1573 à 1577, selon les plans de l’architecte de l’ordre de Malte. Sa façade est sobre et l’intérieur s’est étoffé au fil des années. Son style baroque est finalement très chargé. Elle comporte des chapelles dédiées à des langues, en fait aménagées avec des dons de membres de l’ordre originaires des pays concernés.

La visite se termine par un oratoire regroupant deux célèbres œuvres du Caravage, réalisées pendant son séjour de 15 mois en 1607-08. Il s’agit du monumental « Décollation de Saint Jean-Baptiste », seule œuvre signée du maître, et du plus lumineux « Saint Jérôme écrivant ».

Nous ressortons de l’église, par la façade principale, vers 14h45.

Dans la ville, on trouve de nombreuses auberges, des bâtiments monumentaux qui accueillaient les chevaliers de la nationalité mentionnée. Nous passons donc devant l’auberge d’Italie, mais aussi le palazzo Parisio, qui a hébergé Napoléon une semaine, lorsqu’il a conquis l’île en route vers l’Egypte. Elle restera française de 1798 à 1800 et ses trésors pillés serviront à financer l’expédition. Les anglais n’auront qu’à détacher ce fruit mûr qui restera dans leur escarcelle jusqu’en 1964.

Nous voyons aussi l’église Sainte Catherine d’Italie puis l’auberge de Castille, de León et du Portugal, qui accueille de nos jours les bureaux du Premier Ministre.

Nous rentrons à l’hôtel à 15h10, il fait trop chaud pour se promener. Nous nous reposons. Je profite même d’un jacuzzi installé sur le toit de l’hôtel de 16 à 17h. C’est rafraîchissant de lire tout en étant massé par les jets d’eau. L'eau est à 33°C, ce qui semble frais quand on est au soleil!

Nous ressortons vers 19h15. Comme le soleil est descendu, cela devient respirable. Nous retournons dans la vieille ville et trouvons un restaurant italien. Nous rentrons vers 21h. Je suis vanné !

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août
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Publié le 3 août 2023

Toujours une belle journée chaude et ensoleillée, de 26 à 32°C. Nous allons prendre le petit-déjeuner un petit peu plus tard ce matin, vers 8h45. Nous quittons l’hôtel vers 9h35. Nous rentrons de nouveau dans la vieille ville, et nous allons aux jardins Upper Barrakka, à droite des bureaux du premier ministre. C'est le pendant des jardins lower barrakka où nous sommes allés hier. Ils surplombent des batteries de canon, et rappellent l’enjeu défensif de la cité. La vue embrasse les 3 cités, et en particulier Birgu, notre destination du jour.

Nous empruntons ensuite le Barrakka Lift, un ascenseur de 58 mètres qui permet de passer du niveau du centre historique à celui du port « Grand Harbour », et inversement. Cet ascenseur date de 2012, il remplace en fait un ascenseur précédent qui avait fonctionné de 1905 à 1973, et qui avait été détruit en 1983. Nous prenons à 10h15 le ferry des 3 cités, qui relie La Valette à Birgu. C’est un bateau de transport public, qui fait la navette toutes les ½ heures.

Nous arrivons ainsi à Birgu vers 10h30. Birgu est la ville où se sont installés les chevaliers de l’ordre de Saint Jean dès 1530, quand ils sont arrivés après avoir été chassés de Rhodes. A l’époque, c’était le «bourg», la deuxième ville la plus importante de Malte, après la capitale Mdina à l’intérieur des terres. Birgu était un port parfait, un abri naturel pour la flotte des chevaliers. Après le siège de Malte de 1565 par les Ottomans, le grand maître Jean de Valette a estimé que la péninsule de Xiberras, faisant face à Birgu, était moins exposée aux attaques. Il a donc décidé d'y édifier une nouvelle capitale, baptisée La Valette. C'est également après ce succès contre les Ottomans, et ce siège battu en brèche par l'arrivée de troupes du roi d’Espagne en renforts, que les Hospitaliers ont donné à Birgu, le surnom de « Città Vittoriosa » ou Cité Victorieuse.

Nous remontons d’abord jusqu’à la porte principale de la ville fortifiée. Je me promène près du Poste de France, et je vais jusqu’au Poste d’Aragon, où est installé le musée « Malta at war ». Virginie était intéressée par cette exposition dédiée à la 2nde guerre mondiale, mais l’espace semble peu approprié à sa circulation, en particulier la visite d’un souterrain ayant servi d’abri lors des bombardements des forces de l’axe.

Nous entamons notre visite de la ville en passant devant le palais de l’Inquisiteur. Nous cheminons ensuite à travers les rues de la vieille ville, tortueuses, qui rappellent l’agencement assez anarchique d’une médina arabe.

Comme c’est dans cette ville que les chevaliers se sont d’abord installés, on retrouve les auberges de leurs différentes langues, ou nationalités.

Nous passons d’abord près de l’auberge de Castille et du Portugal. Nous remarquons la maison normande, dont des éléments de constructions datent du IX au XIIIème siècle, période pendant laquelle les Normands dominaient la Sicile voisine. La maison comporte une frise du XIème siècle, et une fenêtre gothique à arcades et colonnettes, unique en son genre à Malte.

Nous remarquons également l’Auberge d’Angleterre, avec son balcon massif en pierre, et un peu plus bas l’auberge de France, siège actuel des services administratifs de la ville.

L’auberge d’Auvergne et de Provence, et la Sacrea Infermeria sont un peu moins remarquables.

La place de la victoire fait l’objet de travaux lors de notre passage. C’est ici qu’ont eu lieu les derniers combats entre les Chevaliers et les soldats ottomans en 1565.

Nous descendons ensuite jusqu’à l’église Saint Laurent qui domine le port.

J’installe Virginie à l’ombre et je remonte le quai jusqu’au Fort Sant Angelo. J’accède finalement à une petite plage rocheuse, d’où la vue sur La Valette est belle.

Je retrouve Virginie vers 12h10. Nous repartons vers La Valette via le ferry puis l’ascenseur.

 Fort Sant Angelo

Nous allons manger chez Elia, un restaurant grec, sur Merchant Street. Nous prenons tous les deux des brochettes kebab avec des frites et de la salade.

Nous rentrons à l’hôtel vers 14h20 pour passer une après-midi moins chaude que la matinée. Le repos est apprécié.

Je réussis à emmener Virginie au jacuzzi, installé sur le toit de l’hôtel, que j’ai réservé à partir de 16h. C’est un deuxième jacuzzi, dont l’eau est bien plus chaude que hier, autour de 38°C. C’est quand même agréable.

Sur le toit du Tritoni Valletta Boutique Hotel 

Nous ressortons à 19h30. Nous allons dîner juste à côté de l'hôtel, au Balzunetta. C'est un restaurant en plein air, ouvert le soir. C'est le restaurant du club de bocci de Floriana, le quartier où nous sommes. Le bocci est un dérivé maltais de la pétanque, qui se joue avec deux cochonnets et des cylindres. Le restaurant est plein de jeunes qui participent à une animation genre trivial pursuit: il y a 365 églises à Malte, 206 os dans le squelette humain, 32 dents dans la bouche d'un adulte et 1 seul fuseau horaire en Chine! Nous rentrons peu avant 21h après avoir mangé un pavé de saumon pour Virginie, et un cheeseburger sauce truffe pour moi.

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août
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Publié le 4 août 2023

Journée trop chaude et ensoleillée, de 25 à 32°C. Pour info, nous avons la clim dans notre chambre à l’hôtel, et nous la réglons à 25-26°C. Nous allons prendre le petit-déjeuner vers 8h20. Je remarque l’influence anglaise avec les haricots rouges qui accompagnent mes œufs sur le plat.

Je pars seul en promenade ce matin. Je prends un bus vers 9h20 et je pars à environ 3 km de la Valette. Je vais visiter l’hypogée de Ħal Saflieni. Elle se situe en plein milieu urbain. Découverte à Paola par hasard en 1902 par des ouvriers qui creusaient une citerne pour de nouveaux logements, c’est une grande structure creusée dans la roche calcaire comportant de multiples pièces.

Il s'agit d'un cas unique de cimetière préhistorique souterrain, construit entre 4100 et 2500 avant JC. On ne connaît ni les motivations, ni les rites ou les croyances de ces humains du néolithique. On sait juste qu’au-delà de cette période, on ne trouve pas de traces archéologiques immédiates ce qui indique une probable émigration. C’était l’âge de pierre, et ces humains utilisaient des pierres plus dures et du bois pour creuser la roche. Ils ont parfois sculpté la roche et reproduit les structures de temples néolithiques qui ont aussi été érigés à l’extérieur. Les parois ont été peintes de figures en couleur rouge, probablement en utilisant de l'ocre, importé de Sicile.

L’hypogée comprend trois niveaux : le plus ancien est le plus élevé, le plus récent se trouve à 10 mètres de profondeur. On pense que le site a été agrandi au fur et à mesure qu’il se remplissait. Les corps étaient vraisemblablement placés à l’entrée lors du décès, puis les ossements déplacés en fosse commune quand la décomposition était suffisamment avancée.

Succession de couloirs et chambres taillés dans la pierre, l’Hypogée couvre une superficie d’environ 500 mètres carrés. Les archéologues ont estimé qu’elle contenait les ossements de 7000 personnes. Compte tenu de la forte humidité, ceux-ci s’effritaient particulièrement. Les fouilles ont mis à jour des poteries, perles, amulettes, sculptures d’animaux et figurines, aujourd’hui conservés au Musée d’archéologie de La Valette.

Après de sérieuses alertes sur la conservation du site, apparition d’algues vertes, dégradation des fresques, il a été mis sous atmosphère contrôlée et le nombre de visiteurs est très limité, pas plus de 80 personnes par jour. Nous sommes 9 personnes dans le groupe de 10h. Cela dure 50 minutes. On regarde d’abord deux films puis on descend sur une passerelle à travers les salles. Parfois, le plafond est un peu bas. Le tarif est assez élevé, 35€, et il faut réserver en avance: j’ai acheté ma place il y a deux mois. Les photos sont interdites. Celles reproduites ci-dessous sont issues de la brochure du site. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980 au titre de témoignage d’une civilisation disparue.

Je ressors un peu avant 11h. Je reprends un autre bus pour aller à l’aéroport. J’y arrive vers 11h10. Je récupère un peu plus tard la voiture de location que nous avons réservée pour étendre le champ de nos explorations. C’est une Peugeot 208. Maintenant, il me reste à m’habituer à rouler à gauche. Je retrouve Virginie à l’hôtel vers midi.

Nous sortons peu après pour aller déjeuner. Nous retournons dans la cité et nous allons manger au «King’s Own Band Club» dans la rue principale. Notre choix se porte respectivement sur un rizotto et une escalope de veau au citron.

Une fois rassasiés, nous allons visiter la Casa Rocca Piccola à partir de 13h30. C’est le seul palais du XVIème siècle de La Valette à être ouvert au public. C’est aussi la maison de la noble famille maltaise de Piro.

La Casa Rocca Piccola a été construite en 1580, une époque où les Chevaliers de Saint-Jean, après avoir combattu avec succès les envahisseurs turcs en 1565, ont décidé de construire la Valette. Les palais ont été conçus pour le prestige et la beauté esthétique des rues de la cité, et les murs des bastions ont fortifié la nouvelle ville du XVIème siècle. Casa Rocca Piccola était l'une des deux maisons construites à La Valette par l'amiral Don Pietro la Rocca. Elle est référencée sur les cartes de l'époque comme « la casa con giardino », la maison avec jardin, car normalement les maisons de La Valette n'avaient pas le droit d'avoir des jardins.

Casa Rocca Piccola a été conçue avec de longues enfilades de pièces communicantes au premier étage, ouvertes à la visite, tout en laissant les pièces du rez-de-chaussée pour les cuisines et les écuries. La maison compte plus de cinquante pièces, dont deux bibliothèques, deux salles à manger, de nombreux salons et une chapelle.

La Grande Salle 
La salle à manger d'hiver 
La salle des Archives 
Le Cabinet et la chaise à porteurs 

Nous déambulons au milieu de collections de meubles, d'argenterie et de peintures de Malte et d'Europe.

La Chambre au lit à baldaquin 
 La Salle Verte
 La Bibliothèque
 La Salle de Porphyre
 La Salle Bleue

Des modifications ont été apportées à la fin du XVIIIème siècle pour diviser la maison en deux maisons plus petites. D'autres changements ont été apportés en 1918, avec la transformation d'un balcon en salle à manger estivale et un nouvel escalier, tous deux dans le style Art Nouveau. Les grandes peintures dans l’escalier représentent l’électricité et l’agriculture.

 La salle à manger estivale
 L'escalier de haut en bas

Je descends seul au jardin. Je fais la connaissance de Kiku, un ara bleu et doré. C’est le troisième du nom !

Avant la seconde guerre mondiale, un abri anti-aérien a été ajouté en transformant deux puits. L'abri familial Casa Rocca Piccola est le deuxième abri anti-aérien à avoir été creusé à Malte. On peut y accéder notamment par le jardin. Je descends explorer ce souterrain.

Notre visite s’achève un peu avant 15h. Nous retournons à l’hôtel pour bénéficier d’une ambiance tempérée. Quand nous sommes dehors, nous nous liquéfions littéralement. Je profite seul du jacuzzi de 16h à 17h.

Nous ressortons vers 19h pour aller dîner dans la cité. Virginie prend des penne et moi une pizza!

5
août
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Publié le 5 août 2023

Pas mal de vent aujourd’hui, des nuages dans l’après-midi, de 24 à 28°C. Nous prenons le petit-déjeuner vers 8h30. Nous partons nous promener vers 9h30 en voiture vers le Sud de l’île.

Nous allons vers le village de Wied iż-Żurrieq, particulièrement connu comme étant le point de départ d’une promenade en bateau vers la grotte bleue. Il y a trop de vent aujourd’hui pour que les bateaux naviguent correctement, en plus l'eau est sûrement trouble, moins bleue... Un panorama en surplomb du hameau permet d’apercevoir la grotte.

Nous arrivons au parc archéologique de Ħaġar Qim et de Mnajdra vers 10h15. Nous passons d’abord par le centre d’accueil. Nous voyons un petit film qui présente l’environnement. Les explications confirment les (quelques) éléments connus sur cette population du néolithique, c’est-à-dire de l’âge de pierre, qui a bâti ces monuments exceptionnels, mais n’a pas laissé d’éléments sur sa vie quotidienne puisque son habitat était probablement fabriqué à partir d’éléments végétaux.

Ces temples ont près de 5000 ans, on évalue le début de leur construction à 3600 avant JC. Ħaġar Qim se trouve au sommet d'un promontoire avec une plaine fertile à l'est et une garrigue descendant vers la mer à l'ouest. A 500m en contrebas, on trouve Mnajdra, un autre temple de la même époque, probablement utilisé par la même communauté compte tenu de sa proximité.

Les temples font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Connu depuis le XVIIème siècle, avec les plus hauts mégalithes qui perçaient toujours le sol, Ħaġar Qim est dégagé en 1839 et Mnajdra un an plus tard. Les véritables fouilles commenceront à la fin du XIXème siècle et s’étalent jusqu’à nos jours. Ainsi, les temples ont eu le temps de s’abimer à cause des éléments naturels (pluie, soleil). Depuis 2008, certainement avec l’aide et l’insistance de l’UNESCO, des structures recouvertes d’énormes toiles synthétiques protègent les sites.

Après le centre d’accueil, nous allons à environ 100 mètres, découvrir le temple de Ħaġar Qim. Le sol est à peu près plat et permet de circuler facilement. Le bâtiment avait probablement une hauteur double par rapport à la hauteur actuelle.

Le sol du passage central à l'intérieur du bâtiment est pavé de dalles de pierre tandis que les sols des chambres qui bifurquent de ce passage sont en terre battue. Les fouilles ont mis au jour dans la première abside ouest la « Venus de Malte », une statuette de nu féminin très naturaliste, retrouvée sans tête. Les portes à l'intérieur des bâtiments sont soit un trilithe, construit de deux blocs de pierre verticaux avec un linteau et un seuil, soit une ouverture découpée dans un seul mégalithe, connue sous le nom de porte « hublot ». Certaines parties de ces bâtiments étaient à l'origine couvertes d'un toit en encorbellement, constitué d'assises successives de mégalithes, de diamètres de plus en plus réduits, pour se recouvrir l’une l’autre.

En sortant par le Nord, on voit se dresser le plus haut mégalithe du site, qui fait 5,2 m de haut. La façade nord-est comporte, juste à côté du couloir donnant accès au trou de l'oracle, un sanctuaire abritant deux pierres sacrées ; l’une élancée, supposée représenter le sexe masculin, et une autre, beaucoup plus basse, de forme trapézoïdale, supposée représenter le sexe féminin. Sur la gauche des bétyles, la plus importante pierre d'enceinte utilisée dans un temple maltais fait 6,4 m de long par 3 m de haut pour un poids estimé de vingt tonnes.

Je laisse ensuite Virginie à proximité de ce premier temple, installée à l'ombre, et je descends 500 mètres plus bas vers la mer.

Mnajdra est bâti majoritairement en calcaire corallin, plus dur que la globigérine du site de Ħaġar Qim tout proche. Le plan en trèfle de Mnajdra est régulier, la structure préhistorique consiste en trois temples joints, mais non connectés : les temples supérieur, moyen et inférieur.

Le temple supérieur, à droite, est la plus vieille structure du complexe de Mnajdra et date de l'époque de Ġgantija (3600 - 3200 av. J.-C.). C'est un bâtiment à trois absides, dont l'entrée est formée par un trou découpé dans une grande dalle de calcaire verticale, un type de construction typique des autres entrées mégalithiques de Malte. Le temple semble avoir possédé à l'origine un plafond vouté, mais seule la base de celui-ci est toujours en place au sommet des murs. Les piliers sont décorés de trous percés en rangées horizontales sur leur surface interne.

Le temple moyen, au milieu, a été construit à la fin de l'époque de Tarxien (3150 - 2500 av. J.-C.) et est la structure la plus récente. Il est constitué de dalles surmontées de pierres horizontales.

Le temple inférieur, à gauche, bâti au début de l'époque de Tarxien, est la structure la mieux conservée et la plus impressionnante. Elle possède une avant-cour contenant des bancs de pierre, un passage d'entrée recouvert de dalles horizontales et les restes d'un possible toit en dôme. Le temple est décoré de gravures en spirales et d'indentations, et percé de fenêtres, certaines donnant sur des pièces plus petites et une dernière sur un ensemble de pierres.

La porte du temple inférieur est alignée avec le lever du soleil pendant les équinoxes de printemps et d'automne. Pendant les solstices d'hiver et d'été, les rayons du soleil levant passent le long des côtés de la porte principale frappant deux dalles décorées dans la première chambre.

Je remonte vers Ħaġar Qim et je rejoins Virginie peu après midi.

Nous allons déjeuner à Wied iż-Żurrieq. Le restaurant n'aura de mémorable que la longue attente. Au bord de l'eau, la tour Ta'Xutu, remise en état en 2019, a été construite sous l'impulsion du grand maître Jean-Paul Lascaris de Castellar en 1647 comme tour de guet côtière et a servi de prototype pour les 13 autres tours construites plus tard tout autour de l'île par son successeur, le grand maître Martin de Redin (1657-1660).

Nous rentrons à La Valette vers 14h. Virginie est fatiguée et préfère se reposer. Je repars tout de suite dans la cité des chevaliers.

Je veux visiter le Musée national d’archéologie. Il est installé dans la rue principale, au sein de l'Auberge de Provence, bel exemple d'un baroque qui s'est épanoui à Malte sous les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean. Datant de 1571, il abritait la langue de Provence, c'est-à-dire les chevaliers dont c'était la langue. Le bâtiment est donc une attraction en soi, l'étage supérieur abrite le Grand Salon, une salle peinte d'une taille unique, avec des décorations datant du début des années 1800, actuellement en rénovation.

Le rez-de-chaussée, dédié à la période néolithique, présente les premiers outils et récipients utilisés par les hommes préhistoriques pour faciliter leurs tâches quotidiennes. Les représentations de figures animales et humaines montrent non seulement les compétences artistiques avancées des premiers insulaires, mais donnent également un aperçu de leur vie quotidienne. Excavés des temples mégalithiques et de l'hypogée de Ħal Saflieni, ceux-ci incluent des points forts tels que « La Dame endormie », La Vénus de Malte (sans tête) et des parties colossales des temples de Tarxien.

Modèles  de l'hypogée de Ħal Saflieni et des temples de Ħaġar Qim et de Mnajdra
Chronologie - Eléments monumentaux 
 La Dame endormie - La Vénus de Malte (ils font moins de 10 cm tous les deux)

L'étage supérieur abrite d’abord la section de l'âge du bronze. Le travail du métal apparaît, et les poteries s’affinent en formes et en décoration. Les figurines avec disque d'argile très stylisées trouvées principalement au cimetière de Tarxien sont associées aux sépultures de l'âge du bronze. Elles montrent un corps plat circulaire en position assise et sont complètement différentes des statuettes qui datent de la période néolithique précédente. A Ghar Mirdum, on a notamment trouvé un poignard en bronze, avec un manche en os finement sculpté.

Nous passons finalement dans la section phénicienne. C’est une civilisation originaire de la région du Liban actuel, qui s’est épanouie en Méditerranée entre 1200 et 300 avant J, et qui a fondé Carthage.

Les Phéniciens avaient la réputation d'être des métallurgistes hautement qualifiés. Cette double amulette en or représente les dieux égyptiens Horus et Anubis. Les technologies mises en œuvre sur ce bijou sont nombreuses, comme la fonderie, la soudure, la gravure, le brunissage et le martelage.

Les Phéniciens enterraient leurs morts de diverses manières. L'une d'elles consistait à mettre le cadavre dans un cercueil. Façonnés en bois, en terre cuite, en pierre et en marbre, les cercueils se composaient d'un cercueil et d'un couvercle, et avaient souvent la forme d'une figure humaine, une pratique très populaire dans l'Égypte pharaonique. Le cercueil exposé ici a été trouvé à Ghar Barka dans la banlieue de Rabat en 1797. Le plomb versé à l'intérieur des rainures sur le côté du cercueil était destiné à maintenir fermement le couvercle en place.

Je fais encore une petite promenade pour compléter ma visite de La Valette. Je descends vers le Nord. La vue donne directement sur le Fort Manoel vers Sliema. Je remonte par la cathédrale anglicane Saint Paul, actuellement en pleine rénovation. Je passe devant l’auberge d’Aragon. Je n’arrive pas à bien voir l’énorme dôme de l’église des Carmes, construit en 1958 après les dégâts de la seconde guerre mondiale, si gigantesque pour dépasser la cathédrale anglicane. Je remonte en passant devant le vieux théâtre Manoel. Il a été construit en 1731 et c’est le troisième plus ancien théâtre en activité en Europe. J’atteins finalement la place principale. Le palais des grands maîtres est fermé au public. Il est en travaux, probablement jusqu’en 2025.

Je rentre à l’hôtel à 16h. Je profite encore du jacuzzi, mais c’est moins agréable que les autres jours. Il y a des nuages et pas mal de vent. Je me repose ensuite jusqu’à 19h. Comme nous sommes fatigués, nous retournons au restaurant Balzunetta, tout près de l’hôtel, en plein air. A cause du vent, on supporterait facilement un petit gilet ! Nous sommes de retour vers 20h15.

6
août
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Publié le 6 août 2023

Temps ensoleillé, pas mal de vent, de 23 à 27°C. Nous allons prendre le petit-déjeuner vers 9h. Nous quittons l’hôtel peu après 10h. Nous changeons d’endroit aujourd’hui.

Nous allons à l’Est de l’île, voir le port de Marsaxlokk. Le marché aux poissons du dimanche matin est réputé. Il y a effectivement du monde, mais presque plus de poissons. C’est plus un bazar qu’un marché. Les barques de pêches sont très colorées et un œil est peint sur la proue, on appelle ces embarcations traditionnelles « luzzi ».

Nous reprenons ensuite la voiture, ce qui nous permet d’avoir un beau panorama sur le port. Je vais aussi voir la piscine naturelle Saint Peter’s Pool. Elle s’est formée par érosion du calcaire de type globigérine.

Nous filons ensuite vers Naxxar, beaucoup plus au centre de l’île. C’est à une quinzaine de km, et il faut 25 minutes. Les distances sont faibles, la circulation n’est pas spécialement congestionnée, mais les routes sont sinueuses, et l’urbanisation est importante.

Nous allons manger dans un restaurant où le choix se résume, comme souvent ici, entre pâtes et pizza. Nous sommes venus dans cette ville pour visiter le Palazzo Parisio à partir de 14h30. Nous avons l’impression de profiter d’une visite privilégiée, puisque nous sommes presque seuls dans le palais. Il y a un ascenseur, destiné au service puisqu’il débouche en cuisine, qui nous emmène à l’étage.

C’était d’abord un pavillon de chasse construit en 1733 par Paolo Parisio, qui servait de résidence d'été ou permanente, de caserne et de collège, avant d'être acquis par le riche banquier et marchand maltais, le marquis Scicluna, en 1898. Ce dernier a fait redessiner le bâtiment entre 1900 et 1907 dans l'aspect visible aujourd'hui. Son architecture est composée d'une façade avant et arrière Art nouveau et d'un intérieur baroque sicilien.

Nous déambulons une grosse ½ heure à travers les pièces de l’étage : le grand escalier et son palier, -la salle lombarde, tout de rouge vêtue, la salle à manger pompéienne, thème très à la mode à la fin du XIXème siècle puisqu’on venait de découvrir le site archéologique.

Nous allons ensuite dans les pièces plus personnelles du marquis : la chambre avec son lit de style victorien et son plafond dédié à la madone, avec la chapelle familiale sur le côté, et pas vraiment de salle de bain. Nous passons ensuite par l’étude du marquis, il avait des livres au moins en anglais, en italien et en français.

La salle de musique est charmante, un instrument de musique différent figure sur chaque pièce de mobilier, c’était la pièce des femmes après le repas.

Sur le chemin, on passe par l’immense salle de bal, dans un style rococo éblouissant ; des miroirs aux bords dorés créent des reflets à l'infini, un hommage à la Galerie des Glaces de Versailles.

Les hommes discutaient politique ou jouaient, souvent de l'argent à des jeux de hasard, dans la salle de billard.

Nous sortons ensuite dans les jardins. Un premier jardin carré, découpé en 4 carrés de gazon, plantés d’une fontaine, au milieu de bougainvilliers et autres fleurs.

Sur la gauche se dégage une orangerie avec de belles orchidées et une grotte en trompe l’œil, où Louis, le vieux chat de la maison, vient parfois s’abreuver; il me rappelle un autre chat...

Enfin le deuxième jardin se cache derrière des portes en fer décoratives placées dans de hauts murs de pierre : c’est un jardin à l'italienne aux proportions classiques, avec ses allées pavées de pierres, ses arbres feuillus, son feuillage luxuriant et ses fontaines ornementales.

Le jardin est labélisé « Grandi Giardini Italiani », qui présente les jardins les plus célèbres d'Italie et des environs. C'est ainsi qu'ils ont décrit les jardins du Palazzo, "un extraordinaire complexe de murs et de jardins avec l'insolite trompe-l'œil de l'Orangerie du XVIIIe siècle, les fontaines et les compositions végétales enchanteresses créées par les jardiniers siciliens".

Nous repartons vers 15h45. Il nous faut rejoindre l’Ouest de l’île pour prendre un ferry jusqu’à l’île voisine de Gozo, la deuxième île maltaise. La traversée en ferry ne prend pas plus d’une ½ heure, mais suffit à nous donner (presque) le mal de mer.

Nous arrivons chez nos hôtes vers 17h. Nous logeons dans un Bed & Breakfeast, tenu par Tina et John, des anglais. Nous nous reposons après cette journée bien remplie. Je profite de l’eau chaude de la piscine, aucun problème pour rentrer dans l’eau !

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août
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Publié le 7 août 2023

Belle journée ensoleillée, encore pas mal de vent, de 24 à 27°C. Nous prenons notre petit-déjeuner assez tardivement aujourd’hui, vers 9h. Nous partons nous promener vers 11h. Nous allons visiter Victoria, la ville principale de l’île de Gozo.

Elle est également connue parmi les Maltais de souche sous le nom de Rabat (qui est le nom de l'ancien centre-ville). Victoria est le nom donné le 10 juin 1887 par le gouvernement britannique à l'occasion du jubilé d'or de la reine Victoria.

Nous allons visiter la citadelle. Elle est bien aménagée pour permettre la visite en fauteuil. Un ascenseur nous emmène à son entrée, puis des plans inclinés permettent d’accéder, en montant quand même, à certaines parties des remparts sans passer par des escaliers.

La citadelle est construite sur un promontoire surplombant la ville. Cet emplacement a été choisi parce qu'il s'agit d'une colline naturellement défendable, dominant la campagne environnante et offrant une vue sur de grandes parties du littoral.

Le site actuellement occupé par la citadelle aurait été l'acropole de la ville punico-romaine de Gaulos ou Glauconis Civitas. Au cours de la période médiévale, l'acropole a été transformée en château qui a servi de refuge à la population de Gozo. Une banlieue a commencé à se développer à l'extérieur de ses murs au XVème siècle, et cette zone forme maintenant le noyau historique de Victoria.

Les défenses du château étaient obsolètes au XVIème siècle et, en 1551, une force ottomane a envahi Gozo et pillé la citadelle. Les chevaliers de Saint Jean ont entrepris entre 1599 et 1622 une reconstruction majeure des murs sud, transformant la place en une forteresse de poudre à canon. Les murs nord ont été laissés intacts, et aujourd'hui ils conservent encore une forme largement médiévale. Les français sont brièvement passés par la citadelle en 1798. Dans les deux cas, la forteresse se rendit sans trop de combat.

Nous descendons vers le centre actuel, et néanmoins historique, de la ville vers 12h30. Nous nous promenons dans les rues avant de déjeuner au café royal. Virginie prend des wraps et je prends une tarte au bœuf avec de la purée, menu typiquement anglais et appétissant.

Nous rentrons à notre chambre d’hôtes vers 14h45 pour y passer une après-midi tranquille, certains diront que nous avons fait la sieste…

Je pars me promener seul vers 17h. Je ne vais pas très loin, aux falaises de Ta'Cenc. Elles surplombent le niveau de la mer de près de 120 m, ce sont les plus hautes de Gozo. Dans le roc, je trouve des traces de chariots, datant peut-être de la préhistoire, elles ont pu être laissées par les engins qui transportaient des blocs de pierres jusqu’aux temples de l’île.

Je suis de retour peu après 18h. Nous ressortons vers 19h20. Nous retournons manger à Rabat, sur la place devant la basilique Saint Georges. Nous rentrons vers 21h15.

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août
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Publié le 8 août 2023

Belle journée ensoleillée, moins de vent, de 24 à 27°C, cependant quand on est au soleil, je ne vois pas vraiment la différence entre 27 et 32°C. Nous prenons le petit-déjeuner vers 9h, et nous partons en vadrouille vers 10h. Au programme de la journée, visite d’un temple mégalithique et d’un bord de mer.

Nous arrivons donc au parc archéologique du temple de Ġgantija vers 10h20. Nous passons d’abord à travers un centre d'interprétation qui donne la possibilité d'explorer divers aspects liés à la vie à l'époque néolithique. Le centre abrite également une sélection des artefacts les plus importants découverts notamment dans le cercle de Xaghra, tout proche. Il s’agit de grottes souterraines qui servait de nécropole.

La double figurine est la sculpture la plus complète et la plus remarquable du cercle, représentant une paire miniature et très détaillée de personnages corpulents assis. Des figurines humaines et animales stylisées ont été trouvées ensemble en tas. Elles sont sculptées dans du calcaire et il est probable qu'elles étaient à l'origine enveloppées dans matériau périssable comme la peau d'un animal. Les sculptures dans des os d’orteils de vache ont été travaillés pour représenter des visages humains.

Ġgantija, qui signifie « tour des géants » en maltais, tient son nom du fait que les anciens croyaient que les ruines du temple constituaient les restes d’une immense tout construite par des géants qui les avaient précédés.

En fait, le temple est un monument préhistorique unique situé au centre d'un paysage archéologique extraordinaire, le plateau de Xagħra sur l'île de Gozo.

Les premières fouilles ont eu lieu vers la fin du XVIIIème siècle, de jeunes aristocrates européens avaient l’habitude d’inclure cette étape dans leur grand tour, et certains tableaux montrent des ruines en meilleur état qu’aujourd’hui. Le site a été ensuite laissé à l’abandon avant d’être racheté aux paysans vers 1956. Certains mégalithes ont disparu pour servir de matériau de construction, ailleurs dans l’île.

Malgré son âge, le monument est encore partiellement debout, et quelques structures métalliques «temporaires» sont là pour le soutenir. Les constructeurs néolithiques ont utilisé à la fois de la Globigérine et de la pierre calcaire corallienne d'origine locale. La pierre calcaire corallienne résistante est largement utilisée à Ġgantija, tandis que la pierre calcaire Globigérine plus douce est réservée aux meubles intérieurs, tels que les portes, les autels et les dalles décoratives. Le site est très bien aménagé et nous pouvons accéder à tout avec le fauteuil. C’est agréable.

Le temple se compose de deux structures construites entre 3600 et 3200 avant JC, avec des entrées séparées et un mur d'enceinte commun. Chaque unité se compose d'absides flanquant un couloir central. Des fragments de plâtre avec de l'ocre rouge ont été retrouvés et suggèrent que les murs intérieurs étaient enduits et peints. Le temple était bien sûr couvert.

Nous sortons du site vers 11h30. Nous nous dirigeons alors vers le moulin de Ta’ Kola à quelques minutes à pied.

C’est l'un des rares moulins à vent survivants de l'île maltaise datant de la période des chevaliers. Ses origines remontent à 1725 sous la magistrature du Grand Maître Manoel de Vilhena (1722-36). Sa construction semblant avoir incorporé des pierres et du mortier de mauvaise qualité, il a dû être démonté et reconstruit dans les années 1780. Le nom Ta 'Kola est associé au dernier meunier, Guzeppi Grech, qui était populairement connu sous le nom de Zeppu ta' Kola (Joseph le fils de Nikola) et qui a habité le moulin jusqu’en 1987. Lorsque le vent était favorable au fonctionnement du moulin, le meunier le faisait savoir aux habitants en soufflant dans un coquillage, une coquille de triton (bronja maltais) et les villageois apportaient alors leurs céréales pour les moudre en farine.

Sa construction suit un plan qui est vu dans la plupart des moulins à vent maltais de l'époque et se compose de plusieurs pièces sur deux étages entourant la tour cylindrique en pierre placée au centre. Je visite le bâtiment et je monte à l’intérieur du moulin, tout le mécanisme a été remplacé et est fonctionnel.

Nous allons ensuite au centre de Xaghra, devant l’église. Nous déjeunons au Oleander, un restaurant conseillé par le Routard.

Nous repartons vers 13h15 et nous allons de l’autre côté de l’île, pas très loin en fait ! Je m’arrête à la basilique de Ta’Pinu.

Comme beaucoup d’églises à Malte, elle paraît ancienne, et a pourtant été construite au XXème siècle, grâce à une souscription publique à la suite d'un miracle en 1883 impliquant une femme, Karmni Grima, et une petite chapelle située sur le site. La première pierre fut posée en 1916 et la consécration par l'évêque Gonzi date de 1931. Un an plus tard, le pape Pie XI l'éleva au rang de basilique. La précision et l'élégance complexe du splendide travail de la pierre, en particulier à l'intérieur de l'église, sont admirables, et relève du style néo-romanesque.

Je pousse encore la promenade jusqu’à la baie de Dwejra. L’endroit n’est pas praticable pour Virginie, je l’installe donc à l’ombre. La côte est abrupte, les bleus très variés, la mer est agitée, le vent n’a peut-être pas complètement faibli.

Je découvre aussi la mer intérieure, petite plage visiblement appréciée, alimentée par un tunnel d’une centaine de mètres jusqu’à la mer. Un peu au-dessus de la baie domine la tour fortifiée de Dwejra, érigée en 1652, et armée de trois canons à poudre à la demande du grand maître Lascaris.

Nous rentrons à la chambre d’hôtes à 15h. C’est l’heure du repos. Nous ressortons vers 19h pour aller manger dans le centre du village, au Peppina, qui nous a été conseillé par nos hôtes. Nous partageons quelques entrées, avec beaucoup de crudités, cela change des menus maltais habituels. Nous rentrons tôt.

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août
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Publié le 9 août 2023

Belle journée chaude et ensoleillée, de 22 à 28°C. Nous prenons notre petit-déjeuner vers 9h. Nous quittons définitivement le Bed & Breakfast vers 10h.

Avant de quitter l'île de Gozo, je pars à la recherche de la baie de Mġarr ix-Xini. C’est presque un fjord dans lequel se cache une charmante crique avec sa plage de galets. Ce n’est pas loin de Xewkija, là où nous avons logé. La route est étroite, mais dispose de haltes où l’on peut attendre le passage de la voiture qui arrive éventuellement en face.

Nous arrivons au terminal de ferry vers 10h45. Pour retourner vers Malte, le ferry longe Comino, cette petite île tire son nom du parfum de cumin qui y flotte. Ses atouts sont tout à fait indéniables : de l’eau, du soleil, une tour de défense élevée sous le règne du grand maître Alof de Wignacourt, au XVIIème siècle, et le charme secret de son lagon bleu, qui a été dans le passé un repaire de pirates.

Nous débarquons vers 11h45. Nous allons faire un tour devant le Popeye Village, également connu sous le nom de Sweethaven Village. Il a été construit pour servir de décor au film « Popeye », sorti en 1980, produit par Paramount Pictures et Walt Disney Productions. Il est situé à Anchor Bay, à seulement trois kilomètres du village de Mellieha et a été construit les 7 derniers mois de 1979.

Des troncs d'arbres ont été transportés par camion depuis la Hollande, et les bardeaux de bois, utilisés dans la construction des toits, ont été importés du Canada. Une équipe de construction internationale de 165 personnes a consommé 8 tonnes de clous et 7500 litres de peinture pour terminer cet ensemble massif de dix-neuf bâtiments en bois.

Je reprends la route pour aller vers l’ancienne capitale de l’île, Mdina. Nous arrivons vers 12h30. Visible de loin sur son promontoire et entourée de ses remparts, la ville n’abrite que 300 habitants privilégiés et présente encore aujourd’hui une architecture inchangée depuis sa reconstruction en 1693, suite à un tremblement de terre qui avait aussi particulièrement touché la Sicile.

La ville a été fondée sous le nom de Maleth vers le 8ème siècle avant JC par des colons phéniciens, et a ensuite été rebaptisée Melite par les Romains. L'ancienne Melite était plus grande que l'actuelle Mdina, et elle a été réduite à sa taille actuelle, en la séparant de Rabat, ses faubourgs, instituée comme une ville indépendante, pendant l'occupation byzantine ou arabe de Malte. Ainsi il était plus aisé d’ériger des fortifications autour du bourg de Mdina, plus concentré. Au cours de cette dernière période, la ville a adopté son nom actuel, qui dérive du mot arabe médina. La ville est restée la capitale de Malte tout au long du Moyen Âge, jusqu'à l'arrivée de l'Ordre de Saint-Jean en 1530, lorsque Birgu est devenue le centre administratif de l'île. Mdina a connu une période de déclin au cours des siècles suivants, bien qu'elle ait connu un renouveau au début du XVIIIème siècle.

Nous rentrons dans la ville par la porte des Grecs et nous longeons les remparts. Nous allons manger vers 13h au restaurant « Coogi’s ». Nous sommes installés près de l’entrée, le cadre est charmant au milieu de cette vieille bâtisse, le service est un peu lent à se mettre en route.

Nous nous promenons dans la ville de 14h15 à 15h. Je profite d’abord du point de vue sur le Nord de l’île à partir de la place Tas-Sur.

Nous descendons ensuite la rue principale. Les palais et les bâtiments de caractère sont nombreux. Sur les côtés, les petites rues filent et sont courtes et courbes, il semble que cela un but de protection en empêchant de tirer des flèches trop loin.

Nous passons devant la Cathédrale Saint Paul avant de continuer jusqu’à la porte de Mdina.

La porte de Mdina date de 1724 et on discerne encore très bien dans la muraille la trace de l’ancienne porte arabe. C’est le grand maître de l’époque qui l’a fait déplacer pour avoir une cour plus grande dans son palais, le palais Vilhena, qui a gardé son nom, et qui abrite aujourd’hui un musée. C’est aussi là que je rencontre un chevalier de l’ordre de Saint Jean !

Nous partons finalement pour Mosta, à 5 km et environ 10 minutes. Après avoir un peu tourné en rond dans le centre, perturbé par des rues barrées, nous trouvons notre nouveau logement, pour les deux dernières nuits, peu avant 16h. Il est tout près de l’église, du dôme de Mosta, et s’appelle « Mosta Dome B&B ». Nous avons un code pour rentrer et nous trouvons une enveloppe avec notre clé. Notre chambre est de nouveau à l’étage. Nous nous reposons.

Je profite un peu de la piscine, à la deuxième tentative. La première fois, je n'avais pas réussi à ouvrir la porte, elle coince et il faut appuyer vers le bas pour réussir à l'ouvrir.

Pour le dîner, je pars en exploration et je reviens avec des friands à la saucisse ou au fromage, et une part de pizza. Je les ai achetés à la « pastizzeria Sphinx », ce n'est pas une pizzeria qui a mal tourné, mais une pâtisserie qui ne vend que du salé.

10
août
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août
Publié le 10 août 2023

Belle journée largement ensoleillée, de 21 à 29°C, quelques passages nuageux en début d’après-midi. Nous allons prendre le petit-déjeuner vers 8h40. C’est un beau buffet. Je découvre une petite machine qui cuit à la vapeur les œufs à la coque.

Je veux retourner à Wied iż-Żurrieq, au Sud-Est de Malte, où nous étions samedi. Comme le vent n’est plus signalé comme dangereux, je veux aller faire la petite promenade en bateau pour découvrir la Grotte Bleue. Virginie n’aime pas les bateaux, monter et descendre sont de véritables épreuves pour elle. Je pars donc seul vers 9h15. C’est à une petite quinzaine de km, mais il faut presque une ½ heure pour faire le trajet. Les (anciens ?) pêcheurs se sont organisés en coopérative, pour se partager la manne des touristes, et éviter les disputes. Je saute dans la première barque disponible et me voilà parti à la découverte des grottes.

Il y en a 7 sur le parcours dont la célèbre grotte bleue, appelée Taht il-Hnejja en maltais. Elle comprend une arche massive de 30 mètres et une caverne profonde avec un fond marin de sable blanc. Les habitants disent que la grotte tire son nom d'un soldat britannique, qui a comparé la grotte à la célèbre Grotta Azzurra (grotte bleue) sur l'île de Capri.

Les 6 autres cavernes portent les noms suivants : la grotte de la lune de miel, la grotte du chat, la grotte de la réflexion, la grotte de la fenêtre, la grotte de la fenêtre bleue et le pied d'éléphant.

En repartant je m’arrête à l’aplomb du village et je profite d’un point de vue sur la crique où on embarque. Je retrouve Virginie vers 11h.

Nous partons vers 11h15 à Rabat. C’est la ville jumelle de Mdina, où nous nous sommes promenés hier midi, et elle correspond aux faubourgs de l'agglomération.

Rabat abrite les célèbres catacombes de Saint-Paul et de Sainte-Agathe. Ces catacombes étaient utilisées à l'époque romaine pour enterrer les morts à l'extérieur de la ville, selon les traditions de l'époque. Contrairement aux catacombes de Rome, celles-ci étaient uniquement utilisées comme cimetières souterrains et non comme abris où l’on se réfugir pendant des batailles ou des persécutions. Comme toutes les catacombes de Malte, elles datent de 100 à 400 ans après JC. Saint-Paul se serait caché dans une grotte de ces catacombes en 60 de notre ère, après son naufrage à Malte et avant d’être repris par les romains, pour être amené à Rome ; ce n’est pas exactement ce qui est écrit dans le chapitre 28 des Actes des Apôtres. Je ne descends pas dans les catacombes, de toute manière inaccessibles à Virginie.

Nous allons manger au Palazzo Castelletti, un ancien palais. Nous sommes les premiers clients, un peu après midi, et profitons ainsi d’un service rapide pour une salade au saumon et un burger.

Nous allons ensuite nous promener encore un petit peu dans Mdina. Sur les remparts, nous profitons de notre seule glace de la semaine.

Nous allons encore aux jardins de San Anton. Ils se trouvent dans la ville d’Attard et sont ouverts au public depuis 1882. C’est le Grand Maître Antoine de Paule qui les a créés, pour compléter sa résidence d'été, le Palais San Anton, qui est aujourd'hui la résidence du Président maltais. Ils sont entourés de murs donnant au parc une atmosphère rustique et privée.

Le jardin dispose de plusieurs allées qui cheminent à travers des jardins plutôt secs où nous découvrons des fontaines, des étangs avec des familles de canards, ou de tortues, et une grande variété d'arbres et de fleurs du monde entier, y compris des palmiers, de cyprès, des jacarandas, des araucarias et d'autres plantes exotiques, dont certaines ont plus de trois siècles.

Nous sommes un peu déçus de cette visite des jardins les plus réputés de l’île. C’est sûrement plus beau au printemps, quand c'est davantage vert. Nous rentrons à Mosta vers 15h10.

L’après-midi s’écoule tranquillement. Nous mangeons de nouveau des pâtisseries salées pour le dîner.

Nous repartons demain matin. Nous devrons nous lever bien tôt, puisque notre vol pour Paris doit décoller vers 6h35. Notre séjour à Malte nous a bien plu. N'attendez pas trop vite un nouveau blog, nous n’avons pas d’autres vacances prévues pendant l'été 2023 😊 !