Pas mal de vent aujourd’hui, des nuages dans l’après-midi, de 24 à 28°C. Nous prenons le petit-déjeuner vers 8h30. Nous partons nous promener vers 9h30 en voiture vers le Sud de l’île.
Nous allons vers le village de Wied iż-Żurrieq, particulièrement connu comme étant le point de départ d’une promenade en bateau vers la grotte bleue. Il y a trop de vent aujourd’hui pour que les bateaux naviguent correctement, en plus l'eau est sûrement trouble, moins bleue... Un panorama en surplomb du hameau permet d’apercevoir la grotte.
Nous arrivons au parc archéologique de Ħaġar Qim et de Mnajdra vers 10h15. Nous passons d’abord par le centre d’accueil. Nous voyons un petit film qui présente l’environnement. Les explications confirment les (quelques) éléments connus sur cette population du néolithique, c’est-à-dire de l’âge de pierre, qui a bâti ces monuments exceptionnels, mais n’a pas laissé d’éléments sur sa vie quotidienne puisque son habitat était probablement fabriqué à partir d’éléments végétaux.
Ces temples ont près de 5000 ans, on évalue le début de leur construction à 3600 avant JC. Ħaġar Qim se trouve au sommet d'un promontoire avec une plaine fertile à l'est et une garrigue descendant vers la mer à l'ouest. A 500m en contrebas, on trouve Mnajdra, un autre temple de la même époque, probablement utilisé par la même communauté compte tenu de sa proximité.
Les temples font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Connu depuis le XVIIème siècle, avec les plus hauts mégalithes qui perçaient toujours le sol, Ħaġar Qim est dégagé en 1839 et Mnajdra un an plus tard. Les véritables fouilles commenceront à la fin du XIXème siècle et s’étalent jusqu’à nos jours. Ainsi, les temples ont eu le temps de s’abimer à cause des éléments naturels (pluie, soleil). Depuis 2008, certainement avec l’aide et l’insistance de l’UNESCO, des structures recouvertes d’énormes toiles synthétiques protègent les sites.
Après le centre d’accueil, nous allons à environ 100 mètres, découvrir le temple de Ħaġar Qim. Le sol est à peu près plat et permet de circuler facilement. Le bâtiment avait probablement une hauteur double par rapport à la hauteur actuelle.
Le sol du passage central à l'intérieur du bâtiment est pavé de dalles de pierre tandis que les sols des chambres qui bifurquent de ce passage sont en terre battue. Les fouilles ont mis au jour dans la première abside ouest la « Venus de Malte », une statuette de nu féminin très naturaliste, retrouvée sans tête. Les portes à l'intérieur des bâtiments sont soit un trilithe, construit de deux blocs de pierre verticaux avec un linteau et un seuil, soit une ouverture découpée dans un seul mégalithe, connue sous le nom de porte « hublot ». Certaines parties de ces bâtiments étaient à l'origine couvertes d'un toit en encorbellement, constitué d'assises successives de mégalithes, de diamètres de plus en plus réduits, pour se recouvrir l’une l’autre.
En sortant par le Nord, on voit se dresser le plus haut mégalithe du site, qui fait 5,2 m de haut. La façade nord-est comporte, juste à côté du couloir donnant accès au trou de l'oracle, un sanctuaire abritant deux pierres sacrées ; l’une élancée, supposée représenter le sexe masculin, et une autre, beaucoup plus basse, de forme trapézoïdale, supposée représenter le sexe féminin. Sur la gauche des bétyles, la plus importante pierre d'enceinte utilisée dans un temple maltais fait 6,4 m de long par 3 m de haut pour un poids estimé de vingt tonnes.
Je laisse ensuite Virginie à proximité de ce premier temple, installée à l'ombre, et je descends 500 mètres plus bas vers la mer.
Mnajdra est bâti majoritairement en calcaire corallin, plus dur que la globigérine du site de Ħaġar Qim tout proche. Le plan en trèfle de Mnajdra est régulier, la structure préhistorique consiste en trois temples joints, mais non connectés : les temples supérieur, moyen et inférieur.
Le temple supérieur, à droite, est la plus vieille structure du complexe de Mnajdra et date de l'époque de Ġgantija (3600 - 3200 av. J.-C.). C'est un bâtiment à trois absides, dont l'entrée est formée par un trou découpé dans une grande dalle de calcaire verticale, un type de construction typique des autres entrées mégalithiques de Malte. Le temple semble avoir possédé à l'origine un plafond vouté, mais seule la base de celui-ci est toujours en place au sommet des murs. Les piliers sont décorés de trous percés en rangées horizontales sur leur surface interne.
Le temple moyen, au milieu, a été construit à la fin de l'époque de Tarxien (3150 - 2500 av. J.-C.) et est la structure la plus récente. Il est constitué de dalles surmontées de pierres horizontales.
Le temple inférieur, à gauche, bâti au début de l'époque de Tarxien, est la structure la mieux conservée et la plus impressionnante. Elle possède une avant-cour contenant des bancs de pierre, un passage d'entrée recouvert de dalles horizontales et les restes d'un possible toit en dôme. Le temple est décoré de gravures en spirales et d'indentations, et percé de fenêtres, certaines donnant sur des pièces plus petites et une dernière sur un ensemble de pierres.
La porte du temple inférieur est alignée avec le lever du soleil pendant les équinoxes de printemps et d'automne. Pendant les solstices d'hiver et d'été, les rayons du soleil levant passent le long des côtés de la porte principale frappant deux dalles décorées dans la première chambre.
Je remonte vers Ħaġar Qim et je rejoins Virginie peu après midi.
Nous allons déjeuner à Wied iż-Żurrieq. Le restaurant n'aura de mémorable que la longue attente. Au bord de l'eau, la tour Ta'Xutu, remise en état en 2019, a été construite sous l'impulsion du grand maître Jean-Paul Lascaris de Castellar en 1647 comme tour de guet côtière et a servi de prototype pour les 13 autres tours construites plus tard tout autour de l'île par son successeur, le grand maître Martin de Redin (1657-1660).
Nous rentrons à La Valette vers 14h. Virginie est fatiguée et préfère se reposer. Je repars tout de suite dans la cité des chevaliers.
Je veux visiter le Musée national d’archéologie. Il est installé dans la rue principale, au sein de l'Auberge de Provence, bel exemple d'un baroque qui s'est épanoui à Malte sous les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean. Datant de 1571, il abritait la langue de Provence, c'est-à-dire les chevaliers dont c'était la langue. Le bâtiment est donc une attraction en soi, l'étage supérieur abrite le Grand Salon, une salle peinte d'une taille unique, avec des décorations datant du début des années 1800, actuellement en rénovation.
Le rez-de-chaussée, dédié à la période néolithique, présente les premiers outils et récipients utilisés par les hommes préhistoriques pour faciliter leurs tâches quotidiennes. Les représentations de figures animales et humaines montrent non seulement les compétences artistiques avancées des premiers insulaires, mais donnent également un aperçu de leur vie quotidienne. Excavés des temples mégalithiques et de l'hypogée de Ħal Saflieni, ceux-ci incluent des points forts tels que « La Dame endormie », La Vénus de Malte (sans tête) et des parties colossales des temples de Tarxien.
Modèles de l'hypogée de Ħal Saflieni et des temples de Ħaġar Qim et de MnajdraChronologie - Eléments monumentaux La Dame endormie - La Vénus de Malte (ils font moins de 10 cm tous les deux)L'étage supérieur abrite d’abord la section de l'âge du bronze. Le travail du métal apparaît, et les poteries s’affinent en formes et en décoration. Les figurines avec disque d'argile très stylisées trouvées principalement au cimetière de Tarxien sont associées aux sépultures de l'âge du bronze. Elles montrent un corps plat circulaire en position assise et sont complètement différentes des statuettes qui datent de la période néolithique précédente. A Ghar Mirdum, on a notamment trouvé un poignard en bronze, avec un manche en os finement sculpté.
Nous passons finalement dans la section phénicienne. C’est une civilisation originaire de la région du Liban actuel, qui s’est épanouie en Méditerranée entre 1200 et 300 avant J, et qui a fondé Carthage.
Les Phéniciens avaient la réputation d'être des métallurgistes hautement qualifiés. Cette double amulette en or représente les dieux égyptiens Horus et Anubis. Les technologies mises en œuvre sur ce bijou sont nombreuses, comme la fonderie, la soudure, la gravure, le brunissage et le martelage.
Les Phéniciens enterraient leurs morts de diverses manières. L'une d'elles consistait à mettre le cadavre dans un cercueil. Façonnés en bois, en terre cuite, en pierre et en marbre, les cercueils se composaient d'un cercueil et d'un couvercle, et avaient souvent la forme d'une figure humaine, une pratique très populaire dans l'Égypte pharaonique. Le cercueil exposé ici a été trouvé à Ghar Barka dans la banlieue de Rabat en 1797. Le plomb versé à l'intérieur des rainures sur le côté du cercueil était destiné à maintenir fermement le couvercle en place.
Je fais encore une petite promenade pour compléter ma visite de La Valette. Je descends vers le Nord. La vue donne directement sur le Fort Manoel vers Sliema. Je remonte par la cathédrale anglicane Saint Paul, actuellement en pleine rénovation. Je passe devant l’auberge d’Aragon. Je n’arrive pas à bien voir l’énorme dôme de l’église des Carmes, construit en 1958 après les dégâts de la seconde guerre mondiale, si gigantesque pour dépasser la cathédrale anglicane. Je remonte en passant devant le vieux théâtre Manoel. Il a été construit en 1731 et c’est le troisième plus ancien théâtre en activité en Europe. J’atteins finalement la place principale. Le palais des grands maîtres est fermé au public. Il est en travaux, probablement jusqu’en 2025.
Je rentre à l’hôtel à 16h. Je profite encore du jacuzzi, mais c’est moins agréable que les autres jours. Il y a des nuages et pas mal de vent. Je me repose ensuite jusqu’à 19h. Comme nous sommes fatigués, nous retournons au restaurant Balzunetta, tout près de l’hôtel, en plein air. A cause du vent, on supporterait facilement un petit gilet ! Nous sommes de retour vers 20h15.