Notre Sud Malgache

Par
Retour à Madagascar, si chère à nos cœurs pour partir sur la Nationale 7 jusqu’à Tuléar puis explorer la côte Sud de la Grande Île jusqu’à Fort Dauphin, avant de revenir vers Tana par la côte Est.
Juillet 2023
22 jours
Dernière étape postée il y a 410 jours
6
juil
6
juil
Publié le 7 juillet 2023

Le départ de CDG vers 11h et le voyage se sont bien passés. Nous atterrissons finalement à 22h10, heure locale. Il y a une seule heure de décalage horaire avec la France ; ainsi, comme nous sommes allés un peu plus à l’Est, il est une heure plus tard à Madagascar. Le retard du départ n’a pas été rattrapé. Il fait nuit noire. Cela rappelle à Virginie notre première venue sur la grande île en 2016.

Le terminal de l’aéroport a été refait. On ne descend plus sur la piste, un portique vient se coller à la porte de l’A350. L’aérogare est moderne, presque trop aseptisé. Comme Virginie bénéficie de l’assistance, nous passons rapidement. Bien que son passeport malgache soit périmé, Lando peut rentrer sans visa.

Nous retrouvons Iandry dans le hall d’arrivée. Nous quittons l’aéroport vers 23h. Il fait environ 15°C. Les rues sont vides et assez sombres. Nous arrivons au Havana resort, au centre de Tana en une ½ heure. Nous nous installons dans notre chambre, avec un lit king size. Les canapés convertibles des enfants sont moins confortables.

7
juil
7
juil
Publié le 7 juillet 2023

La nuit n’a pas été très bonne pour Virginie et moi, nous avons eu beaucoup de mal à nous endormir, car encore un peu énervés par l’excitation du voyage. Nous nous levons vers 7h et allons prendre le petit-déjeuner. Nous quittons l’hôtel vers 8h40 avec Iandry, direction plein Sud.

La sortie de la capitale se déroule sans encombrements particuliers. Nous empruntons la Nationale 7 direction Antsirabe, à 160 km, pour une destination finale à Ambositra 90 km plus au Sud. Le temps est d’abord ensoleillé puis se couvre de plus en plus tout au long de la journée. Iandry trouve qu’il pleut trop en cette saison normalement sèche, peut-être une autre conséquence du réchauffement climatique.

Une fois sortis de la banlieue, nous retrouvons les paysages caractéristiques des Hautes Terres avec ses maisons aux briques rouges.

Tout au long de la route, plusieurs villages ont des échoppes spécialisées : des plantes, de l’artisanat en raphia et en cisal. Nous passons par Behenjy, « beaucoup de vagabonds », la ville du foie gras. Vient le tour d’un village spécialisé en statues de plâtre et d’argile, souvent d’inspiration religieuse.

Nous nous arrêtons à Ambatolampy, la ville de l’artisanat de l’aluminum. Nous voulions acheter des épices chez Nanou le Savoyard, mais la boutique a disparu, peut-être un effet du Covid… Plus tard, nous apprenons que le fameux Nanou est décédé.

Après un long moment sans spécialité, nous retrouvons des villages proposant d’abord de petits Instruments de musique, du vin conditionné dans des bouteilles d’alcool fort, le raisin est bien produit localement même si la région n’est pas réputée comme vinicole, et finalement des petites voitures en bois, confectionnées puis peintes par les femmes pendant que les hommes sont aux champs.

Finalement, à proximité d’Antsirabe, plus riche en terres fertiles d’origine volcanique, apparaissent des plantations maraichères, comme des carottes, des pommes de terre ou des choux, des avocats et du charbon de bois.

Nous arrivons à Antsirabe vers 13h15. Nous allons manger au restaurant Zantani, derrière l’hôtel des Thermes. Virginie prend des spaghettis bolognese, Lando et Iandry des brochettes de zébu et de poulet, Célia un steak de zébu et moi une pizza reine cuite au feu de bois. Le service est rapide. Nous ressortons peu après 14h. Nous passons ensuite à la boutique Orange près de la cathédrale pour acheter un forfait data local.

Nous reprenons la route vers 15h. Le ciel s’obscurcit, les villages n’ont plus de spécialités à vendre. Le paysage change un peu aussi.

Nous arrivons à Ambositra vers 17h30, peu avant la tombée de la nuit. Nous logeons à l’hôtel « Chez l’artisan » dans une grande chambre avec un lit double et deux lits simples. Il fait assez frais, 14°C, et humide. Nous mangeons à l’hôtel.

8
juil
8
juil
Publié le 8 juillet 2023

Journée d’hiver à Madagascar et encore une grosse étape routière puisque nous parcourons 450 km d’Ambositra jusqu’à Ranohira. Nous quittons « L’Artisan Hôtel » peu après 8h. Le ciel est bleu, mais se charge rapidement de nuages.

Nous continuons donc notre itinéraire à travers les Hautes Terres. Nous profitons des stations-services pour les arrêts techniques. Nous remarquons que des enfants vendent des œufs dures sur le bas-côté, ce sont des œufs de canne, qui sont un peu bleutés; ils proposent aussi des poc-poc, ces fruits que nous appelons physalis.


Les maisons sont encore hautes, mais la couleur rouge s’estompe. Nous arrivons dans le pays des Betsileo du Nord. Ils portent des lambas, et les femmes mettent des chapeaux colorés

Nous passons par le village de « Camp Robin », c’était un lieu de collecte de bois précieux au temps de la colonisation. Il n’y a plus vraiment de forêts dans la région.

De même, près d’Ambohimahasoa, « là où se trouve la colline qui rend en bonne santé », la forêt autour d’un lodge qui avait un parc naturel privé, le « Lemur Forest Camp », a été complètement coupée pendant le Covid, car il n’y avait plus de surveillance. L'établissement périclitait déjà depuis que la femme du vétérinaire alcoolique était partie s'installer à Fianaratsoa.

Plus loin, nous passons devant le Camp Mandalahy: ancien camp militaire français, aujourd’hui occupé par l’armée malgache. Il est réputé comme étant hanté par des fantômes. Iandry nous raconte ses rencontres avec des fantômes.

Iandry nous monte l’écriture mystérieuse sur une falaise 25 km avant Fianaratsoa. Personne à Madagascar ne comprend cette écriture. Ce serait une trace de la visite du roi Salomon à la recherche d’or et de bois pour construire le grand temple de Jérusalem. Selon un Scientifique grec, c’est l’alphabet araméen qui serait utilisé et cela voudrait dire « ici c’est ma demeure ». Plusieurs équipes sont parties à la recherche d’un trésor qui serait encore caché. Un ancien président, Ratsiraka, prétend savoir que le trésor est la canne de Moise.

Nous nous arrêtons vers 13h chez Gastronomie Pizza à Fianaratsoa. Ce fast food malgache d’abord dédié aux pizzas, a développé son offre avec des burgers, des frites, des tacos, des kebabs et même le fameux "steak frites". Lando voulait absolument aller y manger une pizza, il choisit finalement un double burger.

Nous reprenons la route avant 14h. Il y a encore près de 300 km, et nous mettons 1h30 à parcourir les 60 premiers, la route est en assez mauvais état. Ensuite, cela s'arrange un peu.

Les betsileo du Sud portent beaucoup moins l’habit traditionnel. A Anzamana, nous trouvons la papaye que Lando nous a réclamé. Iandry achète aussi des bonbons cacahuète, des tranches de caramels avec des cacahuètes.

Nous finissons par atteindre le territoire des Bara. Nous traversons Ehosi vers 18h, alors que la nuit est tombée un peu avant. Nous roulons ensuite sur le plateau de l’Ihorombe. C’est une étendue assez peu peuplée, la route est bonne et Iandry peut rouler plus vite.

Nous arrivons finalement vers 19h45 à notre hôtel « Le Relais de la Reine », près du Parc National de l’Isalo, une dizaine de km après Ranohira. C’est un hôtel de charme, assez haut de gamme. Virginie l’avait déjà repéré lors de notre premier voyage, et m’avait convaincu lors de notre deuxième voyage, de l’essayer la prochaine fois. Chose promise, chose due ! Nous récupérons nos chambres, confortables. Les enfants ont une chambre avec deux lits doubles, et nous avons la chambre adjacente avec un grand lit. Ils ressemblent à des lits à baldaquins, équipés de leurs moustiquaires.

Nous rejoignons bien vite le restaurant pour profiter d’un dîner raffiné. Nous nous couchons un peu tard.

Lando a trouvé cette grenouille en allant aux toilettes dans sa chambre! Nous l'avons libérée juste après la photo.

9
juil
9
juil

Belle journée largement ensoleillée, de 12°C le matin et le soir, à 26°C pendant la journée. Nous nous levons toujours tôt pour profiter du petit-déjeuner tous ensemble. Lando et moi partons vers 8h10 pour faire une randonnée dans le parc national de l’Isalo. Virginie et Célia passent une journée tranquille à l’hôtel « Le Relais de la Reine »..

Nous retournons à Ranohira avec Iandry. Il faut passer au bureau du Parc payer les droits d’entrée, puis au bureau des guides payer pour le guide local (obligatoire) et s’acquitter de la taxe municipale. Iandry a réservé les services de Jacquelin. C’est un guide sérieux et compétent ! Plus tard Iandry m’explique que les guides de l’Isalo ont une mauvaise réputation: une fois une réservation confirmée, ils passeraient la soirée de la veille à boire la paye qu'ils n'ont pas encore, et seraient ensuite incapables de bien s’occuper de leurs clients!

Nous entamons la promenade dans le Parc National à 9h. Le massif fait environ 120 km de long, le parc englobe 59 km de cette longueur, sur 25 km de large.

Lando et moi suivons Jacquelin. Le premier objectif est la piscine naturelle. Nous gravissons d’abord une bonne montée sur un kilomètre. Au sommet, Jacquelin nous explique les tombeaux des Bara.

Ensuite c’est plutôt plat sur 500 m et nous passons à travers une forêt clairsemée de tapias. Il y a eu un incendie en 2011.

L'imagination doit être débordante pour reconnaître, tels dans les nuages, des animaux dans la forme des roches. Nous montons aussi sur une butte regarder un panorama à 360° sur le massif.

Nous redescendons jusque dans la vallée qui débouche sur la piscine naturelle. Elle est entourée de sable et d’une végétation luxuriante. Lando n’a pas envie de se baigner. J’y vais donc seul. C’est assez frais, mais il y a aussi du soleil. Je sèche donc assez vite.

Nous remontons ensuite vers la vallée, en pente assez douce, et nous observons différentes flores et faunes, un lézard et un scorpion noir.

Nous bifurquons pour monter sur la crète. Nous nous retrouvons vers 12h15 au sommet de la falaise qui surplombe tout le plateau de l’Ihorombe.

Nous redescendons ensuite et surplombons le cirque de Namaza. C’est dans cette vallée que nous retrouvons Iandry vers 13h10. Il est allé garer la voiture à la sortie.

Nous allons manger au camping du Parc. Des cuisiniers proposent leurs services aux touristes. En arrivant sur les lieux, Lando est tout effrayé par un maki katta. Il s’habitue ensuite. Les makis descendent de leur falaise dans la journée, certainement pour profiter des fruits que les touristes n’ont pas le droit de leur donner. Il y a deux autres espèces de lémuriens diurnes, des fulvus et une sorte de propithèque. Plus loin nous en apercevrons quelques uns à distance. Dans le Parc, il y a aussi 4 espèces de lémuriens nocturnes ; personne ne les voit puisqu’il n’y a pas de visite nocturne.

Nous mangeons une salade de crudités en entrée, puis une brochette avec des frites et du riz ; finalement un peu de papaye et d’ananas. Virginie et Célia mangent à l’hôtel, Virginie des pâtes à la rabiata, Célia du pavé de zébu.

Nous repartons vers 14h15 à travers la vallée qui se transforme peu à peu en canyon pour rejoindre la piscine bleue (peu profonde) et la piscine noire (plus profonde), distantes l'une de l'autre de 50 mètres. Le parcours fait environ 1,5 km de long, mais la deuxième moitié est d’un accès assez difficile, cela prend donc du temps.

Notre promenade est récompensée par une baignade. Lando trouve l’eau de la piscine noire trop froide, je suis de nouveau seul pour y nager.

Nous redescendons le canyon et la vallée pour sortir du parc vers 16h15.

Nous déposons le guide et deux autres personnes à Ranohira. Nous rentrons à l’hôtel à 16h50 pour emmener tout de suite Virginie et Célia à la fenêtre de l’Isalo pour le coucher de soleil. Nous restons là-bas jusqu’à 17h30. C’est joli et agréable, même si le coucher de soleil est caché par de gros nuages.

Nous allons dîner vers 19h15. Le chef Zafy nous propose encore un bon dîner qui se conclut par un dessert pour les enfants.

10
juil
10
juil
Publié le 10 juillet 2023

Belle journée ensoleillée, la température monte jusqu’à 28°C. Nous quittons le « Relais de la Reine » à 8h20. Nous devons parcourir le dernier tronçon de la Nationale 7 jusqu’à Tuléar au Sud-Ouest de la grande île.

Au bout de 20 minutes, nous passons par Ilakaka, le far West malgache du saphir : la ruée a commencé en 1990 et des négociants sri-lankais et thaïlandais sont venus s’installer !

La région est celle du peuple Mahafaly. Ils enterrent leurs morts dans des tombeaux plats, plantés de totems ou avec des murs peints pour raconter l’histoire des défunts.

Le paysage plein d’herbes séchées par le soleil, ou brûlées par des éleveurs, est parfois entrecoupé de montagnes plates. On expliquerait cette forme de deux manières:

- La montagne originale était bien ronde, mais elle a arrêté de s’user à cause de roches ferriques plus dures

- Durant des temps anciens, la région était sous la mer, et le plat de la montagne correspond au niveau atteint par l’eau

Les premiers baobabs apparaissent, il s’agit de l’espèce Adamsonia Za.

La forêt du Parc National Zombitse Vohibasia s’impose soudainement après une zone vierge de tout arbre.

Nous partons tous les cinq à 10h15 sur le circuit Mandresy, « Vainqueur ». Il est presque plat. La jeune guide ne parle pas bien français. Le début du parcours descend légèrement et le chemin est agréable et facile car du sable a été étalé, c’est pratique pour Virginie. Nous cherchons assez longtemps des lémuriens.

Cela devient ensuite moins facile car nous entrons dans la forêt et il faut faire attention aux racines et aux troncs. c’est assez difficile pour Virginie. Nous tombons finalement sur deux propithèques verreauxi. Ils mangent des feuilles.

Nous continuons la balade pour aller voir des baobabs Za au milieu de la forêt.

Nous découvrons une furcifer oustaleti ou caméléon géant de Madagascar, il est de la même couleur que l’arbre sur lequel il se cache, pour se protéger des oiseaux. Nous passons aussi sous une orchidée.

La guide nous montre un lémurien nocturne, c’est le lémurien sportif de Hubbard, ou lémurien sportif de Zombitse, donc endémique de ce parc national. Il dort seul, en variant sa cachette pour ne pas être trop vulnérable, et se regroupe a 3 ou 4 dans la nuit pour manger des insectes et des feuilles.

Le circuit faisait environ 2 km. Virginie est fatiguée. Nous reprenons la route vers 11h45

A la sortie de Sakahara, nous voyons le tombeau d’un mahafaly marin.

Une autre espèce de baobab apparaît, il s’agit de l’Adamsonia Digitata, une variété commune avec l’Afrique.

A Andoharotsy, nous revoyons les barils et la distillation du Tuaka gasy, ce rhum malgache a le défaut de n’être pas titré, il peut être fort ou très fort ! (>70°)

 Canne à sucre, matière première du rhum, à la sortie du village

Nous nous arrêtons vers 13h30 à Andranovory. Nous mangeons dans une gargote améliorée. Je choisis de la chèvre, Lando du bœuf. Les filles se contentent de riz blanc. Pour le dessert, nous nous régalons avec l'énorme papaye achetée il y a deux jours sur l'insistance de Lando. C’est aussi ici que débute la piste de la N10 vers Fort Dauphin. Nous repartons vers 14h15. Il reste 68 km jusqu’à Tuléar.

Nous nous arrêtons à 25 km de Tuléar pour donner des bouteilles d’eau à des villageois de Betsinefy « beaucoup de jujubes » (plus maintenant). Ils sont environ 400 et vivent sur une plaque calcaire impossible à creuser pour assurer un approvisionnement en eau douce en saison sèche, en ce moment. Des citernes ont déjà été installées mais ne conviennent pas. La dernière en plastique bleue est trop haute et ils ont peur d'en tomber et de mourir, même en utilisant une échelle. Ils ne veulent pas quitter cet endroit car c’est la terre de leurs ancêtres.

Nous arrivons à Tuléar vers 15h45. Nous logeons « chez Alain ». Les bungalows sont spartiates mais propres, c’est le seul hôtel sans escalier de la ville.

Je pars acheter de l’eau au supermarché avec Iandry et Lando. Nous passons aussi au restaurant où nous prendrons le bateau demain matin.

De retour vers 16h45, je vais un peu à la piscine. Comme le soleil se couche, je trouve l’eau bien froide. Nous allons manger au restaurant de l’hôtel vers 19h15. Nous partageons un bon dîner avec Iandry.

11
juil
11
juil
Publié le 11 juillet 2023

Belle journée ensoleillée, de 19 à 24°C. La troupe se mobilise à nouveau dès 7h20 pour le petit-déjeuner. Nous quittons l’établissement « Chez Alain », l’un des premiers hôtels de Tuléar, vers 8h20.

Nous allons au restaurant « Marina Blue » en front de mer d’où part la vedette de Anakao Transfert, qui va nous emmener à… Anakao, un petit village vezo à 35 km sur la côte au Sud de Tuléar.

Iandry nous rejoindra demain. Il passe par la route et doit faire un détour de 270 km et 9h de conduite ! Jusqu’en 2017, il y avait un bac à Saint-Augustin qui permettait de rejoindre Anakao avec le 4x4 en 2 heures. Le bac est tombé en panne et ne sera jamais remis en état.

La vedette arrive vers 9h30, et nous embarquons un ¼ d'heure plus tard. C’est toute une épopée pour monter dans le bateau car le transfert se fait sur une charrette à zébus, qui roule dans l’eau. Nous parvenons, au prix de frayeurs incontrôlées, à faire embarquer Virginie (et Célia) sans se mouiller.

Nous sommes une quinzaine de touristes sur ce bateau de taille moyenne. Ensuite, c’est plein gaz direction le sud, après avoir passé le petit port de marchandises de la ville.

Un peu près à mi-parcours, nous apercevons une baleine à bosses. Nous nous arrêtons et la voyons plonger une deuxième fois, derrière nous. Nous arrivons en face de notre hôtel vers 10h45. Le débarquement est un peu plus simple, la vedette vient frôler la plage, et des porteurs s'occupent de Virginie tandis que nous sautons dans le sable.

L’hôtel est sublime, je ne le décrirais pas mieux que le site internet officiel repris ci-dessous :

Proche du village de pêcheurs Vezo d’Anakao, dans le sud ouest de Madagascar, l’hôtel Lalandaka, qui, en langue Vezo signifie « le chemin des pirogues », s'intègre parfaitement à la nature environnante. Un eco lodge de qualité entre dunes à la flore endémique, longue plage de sable blanc et lagon aux eaux, turquoises et transparentes. Pour un séjour de détente et de dépaysement total.

A 1 heure de bateau rapide de Tuléar (Toliara), l'hôtel Lalandaka vous accueille pour un véritable retour aux sources. Les bungalows en bois de palissandre sont construits de façon traditionnelle tout en offrant le charme et le confort nécessaires à un bien être absolu.

Nous prenons place dans notre bungalow vers 11h25, après avoir profité d’une citronnade d’accueil et de quelques explications. Il faut monter une petite dune pour accéder à notre logement, mais le jeu en vaut la peine. Lando trône dans la tour panoramique, Virginie et moi profitons d’un lit king-size et Célia a aussi sa chambre.

Enfin une journée cool, selon les filles : nous mangeons du poisson pour le déjeuner et nous faisons la sieste. Lando passe sa journée à jouer et se promener avec Auguste, le garçon des hôteliers.

Je pars marcher le long de la plage de 15h30 à 17h. Je suis régulièrement sollicité. Je trouve un piroguier pour une excursion de demain. La plage est bordée par quelques hôtels et le village est complètement tourné vers la mer. Comme il y a de nombreuses pirogues, et que le vent est assez fort, j’en déduis que la pêche a lieu le matin.

En revenant, je plonge dans la nouvelle piscine de l’hôtel (11m x 6m) pour me rafraîchir, c'est l'investissement de 2023. Je regarde le coucher de soleil, total à partir de 17h40 environ.

Lando rentre vers 18h du village. Il y est allé jouer au foot avec Auguste, Amario, qui travaille à l’hôtel, les avait accompagnés.

Nous avons un bon accès au réseau puisqu’il y a un relais téléphonique Orange derrière notre hôtel.

12
juil
12
juil
Publié le 12 juillet 2023

Belle journée ensoleillée. Nous nous levons vers 7h30 pour prendre le petit-déjeuner. Le vent s’est un peu calmé cette nuit. Lando, Célia et moi pouvons donc partir en excursion en pirogue vers 8h45.

Nous allons en face d’Anakao, sur l’île de Nosy Ve, à bord d’une pirogue à balancier, équipée d’un petit moteur.

Nous arrivons sur l’île vers 9h30. Il y a pas mal de vent. Nous nous arrêtons à l’extrême Nord-Ouest de l’îlot. Nous sommes seuls sur l’île et nous ne croiserons personne d’autre.

Nosy Ve fait environ 1300 m de long, et 500 m sur sa partie la plus large. Il y a un parcours balisé sur le pourtour de l’île qui permet d’en découvrir certains aspects. Notre piroguier est aussi guide local et nous fait faire le tour.

L’île a été découverte par les navigateurs portugais venant du Cap de Bonne Espérance en 1529. L’amiral hollandais Cornelius de Hartman redécouvre l’île en 1595. En 1612, le capitaine britannique Charles Wylde en dresse la première carte connue. En 1820, des Hindous, des allemands et des français déménagent de la côte sur Nosy Ve. En 1859, Nosy Ve devient le quartier général de la traite des esclaves vers la Réunion. Edouard Macé, traitant réunionnais, s’installe sur l’île en 1878. C’est par ici que transite le plus gros contingent d’esclaves travaillant dans les Mascareignes (Maurice, la Réunion, Rodrigues), ce qui a constitué une activité très lucrative pour les différents royaumes malgaches et les étrangers. En 1883, une guerre franco-Hova marque le début de la volonté de la France de coloniser Madagascar. Finalement, en 1886, le France signe le traité de Tamatave qui reconnaît la souveraineté Merina sur Madagascar. En 1888, Larrouy installe la vice-résidence française à Nosy Ve et en 1890 c’est un poste de douane qui y est fondé. Finalement, Madagascar devient protectorat français en 1896. Le 21 juin de cette année-là, le général Gallieni arrive sur Nosy Ve à bord du navire Lapérouse; il atteindra Tananarive le 15 septembre de la même année, comme quoi l'état de la Nationale 7 s'est peut-être amélioré.

Aujourd’hui, l’île est déserte, seulement occupée par un ou deux gardiens, non visibles aujourd’hui. Il ne subsiste des traces du passé qu’une grande ancre, des fondations et la citerne en pierre de corail, qui était alimentée par de l’eau douce venant de Saint-Augustin, à au moins 20 km. Il y aurait aussi des tombes de français, mais c'est fady (tabou) d'aller les voir.

L’île toute entière est sacrée. Il ne faut pas y faire ses besoins. Chaque année, des sacrifices de volaille et de zébus ont lieu en l’honneur des ancêtres et de Vorombe, Dieu de la mer, incarnation des ancêtres noyés en mer et perçus comme de puissants esprits gardiens.

Nosy Ve abrite quelques variétés d’oiseaux, comme des aigrettes, mais surtout une colonie de paille-en-queue, ou phaétons à bec rouge, qui nichent dans les buissons à même le sable pour pondre. Ils sont blancs striés de noir, et ont une queue en fourche, formée par deux plumes effilées en pointe. Ils passent le plus clair de leur temps en mer mais ont besoin de nicher sur terre. Avec la Réunion, Nosy Ve est l’un des seuls sites connus de nidification de ces oiseaux dans tout l’hémisphère Sud, bien que le guide mentionne aussi une autre île assez proche. Ces oiseaux migrateurs vont jusqu’en Australie. Cette année, on aurait compté 89 couples. Le guide nous montre de nombreux juvéniles. Un couple n’a qu’un seul œuf annuel, couvé par la mère. Il est ensuite nourri par ses parents pendant environ 90 jours avant de pouvoir voler. Le bec rougit avec la maturité.

Le tour de 2,5 km se termine vers 11h. Je vais faire un peu de snorkeling, mais le courant est trop fort, je ne vois que cinq jolis poissons, eux aussi ballotés par les flots. Nous nous reposons ensuite jusqu’à midi.

Nous mangeons des rougets avec du riz et une sauce aux légumes et à la tomate. C’est réchauffé sur place, et c’est bon. Lando adore le riz malgache, plus collant que le riz étuvé que nous avons l'habitude de manger.

Comme il y a trop de vent, il n’est pas question de partir vers le large à la recherche de baleines. Nous faisons encore quelques jolies photos.

Nous rentrons donc vers l’hôtel à 13h15.

Nous retrouvons Virginie qui a mangé dans la chambre pour ne pas avoir à se déplacer. Iandry est arrivé par la piste, il prend son repas quand je vais demander de l’eau chaude à la cuisine pour boire un cappuccino, et éviter de refaire sauter les plombs de mon bungalow. Je profite aussi de la piscine. Lando retrouve Auguste et ses deux chiens, le coton de Tuléar Waffle et le croisé berger allemand Napoléon. Ils retournent ensemble faire du foot dans le village avec Iandry vers 15h30.

Nous passons une après-midi tranquille.

13
juil

Belle journée ensoleillée, jusqu’à 25°C. Nous nous levons un peu avant 7h et profitons d’un bon petit-déjeuner avant de partir de l’hôtel Lalandaka vers 8h15. Lando quitte Auguste et ses chiens; Napoléon et Waffles. Nous entamons la piste côtière et passons sur le terrain où Lando est allé jouer au foot avec Auguste et des jeunes du village les deux jours précédents.

La piste vers le Sud est plutôt bonne. Nous voyons plusieurs écoles, et même un lycée, fondés par l'association ABC Domino.

Nous arrivons à l’entrée du Parc National Tsimanampetsotse dès 9h30. Le local présente une petite exposition dont un œuf entier d’Æpyornis ou Oiseau-éléphant. Cet oiseau bien plus gros que l’autruche, endémique de Madagascar, aurait disparu vers le Xème siècle.

Nous retrouvons notre guide. Il parle bien français et nous apportera des explications précises. Toute la famille participe à la visite. Nous avons 3 étapes, un arrêt près du lac pour observer les flamants roses, le circuit Tsimaso de 1,4 km pour les enfants et moi, et une montée sur un point de vue pour Lando et moi.

Le nom Tsimanampetsotse signifie « il n’y a pas de dauphins ». Les anciens prétendaient que le lac hébergeait des fantômes à la forme de dauphin. Comme des étrangers ont plus tard démenti, les gens ont confirmé en qualifiant le lac avec l’information « il n’y a pas de dauphins » ! Le Parc National est le deuxième plus grand de Madagascar, avec plus de 340000 Ha. Le lac lui-même fait environ 3000 ha, de 15 à 20 km de long, de 2,5 à 3,5 km de large. Il est unique au monde par ses changements de couleurs, bleu turquoise le matin, vert topaze l’après-midi, jusqu’à blanc le soir en été, par l’interaction du soleil, de sulfate de sodium et de spiruline. Le lac est un lac d’eau saumâtre, il est alimenté par cinq sources d’eau douce. Il ne fait pas plus de 2 m de profondeur, mais contient de dangereux sables mouvants.

Le premier arrêt est à environ 15 minutes. Nous observons les flamants. Il existe deux types de flamants, les flamants roses qui sont aussi un peu blancs, ils sont environ 2600, et les flamants nains, plus petits et qui ont en plus du noir sous leurs ailes. Le premier type est migrateur, le second sédentaire. Les flamants roses migrent de novembre à mars au lac Natron, sur le plateau de Ngorongoro, en Tanzanie, où ils mangent des crevettes. Ici ils mangent des micro crustacés et des microalgues, la spiruline.

Nous reprenons la voiture. Nous nous arrêtons pour voir le Sono, arbre pieuvre, une espèce de didiereaceae. Il sert de boussole puisque ses branches pointent majoritairement vers le Sud, contre le vent dominant pour mieux absorber l'humidité. Les lémuriens mangent ses feuilles, mais pas ses épines. Il est partiellement recouvert d’un lichen.

A une bonne ½ heure et 14 km de l’entrée du parc, nous entamons le circuit pédestre Tsimaso. Le massif calcaire provient de massif coralien fossilisé. Il date de 70 millions d’années. Il ressemble au Tsingy, mais très peu creusé, pas plus de 6 ou 8 cm, on parle de micro-tsingy. Les Tsingy de Bemahara sont beaucoup plus profonds car ils sont beaucoup plus vieux, ils datent de 160 millions d’années. Quand on fait tomber une pierre sur la roche, on entend un bruit métallique qui fait « Tsingy ».

Nous découvrons en contre bas une grotte apparue quand l’entrée s’est effondrée. Le bassin contient des poissons aveugles qui vivent dans le noir. Ils se nourrissent d’algues microscopiques. Ils ont pour prédateur les hirondelles et les martin-pêcheur. Ils se dirigent grâce à des antennes et des lignes sensorielles latérales. L’eau de la grotte est douce et elle est à 29°C. 39 grottes communiquent entre elles et forment un réseau.

La grotte Mitoho a aussi un caractère sacré. La population locale pense que c’est ici que vit Antambahoka, un être invisible. On lui demande sa bénédiction par le sacrifice de coq noir ou de chèvre noire.

Nous remontons et retournons sur le sentier botanique à travers la forêt épineuse. Nous voyons d'abord des flamboyants malgaches, avant de découvrir les baobabs notables du parc. Il s'agit de l'espèce endémique de baobab fony, Adansonia rubrostipa. Nous passons d’abord par le baobab souriant, qui aurait environ 600 ans. Il a une petite marque naturelle en forme de sourire.

Nous passons voir le baobab grand-mère, qui est immense et est estimé à près de 1600 ans. Il a une surface granuleuse, comme une peau ridée, d’où son appellation. En fait, il est sûrement en train de s’affaisser sur lui-même, ce qui provoque cet amoncellement d’écorce. La face exposée au soleil est aussi plus ridée. Deux baobabs siamois sont aussi remarquables.

Au bout du chemin, nous arrivons sur le gouffre de l’Aven, profond de 45 mètres, au bord duquel a poussé un énorme banian, vieux d’environ 600 ans. Dans le réseau inondé de galeries, 12 mètres sous le niveau du sol, vivent aussi des poissons aveugles. On y a trouvé des fossiles de lémuriens géants et de crocodiles à cornes.

Derrière j'aperçois encore quelques baobabs.

Une fois de retour auprès de Virginie, nous prenons la voiture pour 5 km, la piste rocailleuse est peu roulante. Iandry me fait voir une hutte, l'oiseau!

Nous allons au bord du circuit Emande pour aller voir le panorama sur le lac. Emande est l’une des cinq sources qui alimente le lac. A l’entrée du chemin, il y a un vieux tombeau Antalalana « forêt clairsemée », une sous-éthnie Mahafely.

La vue sur le lac est complète. On distingue un beau vert aux multiples facettes. Les flamants roses se reproduisent sur les petites îles du lac. Une paire de flamants roses forment un couple fidèle. Un seul œuf est pondu chaque année, il mesure environ 13 cm sur 7.

Nous repartons vers l’entrée du parc à 13h05, c’est à 22 km et nous sortons peu avant 14h.

Après avoir déposé le guide, nous allons sur le bord de mer, à Ambola « là où il y a de l’argent », à l’hôtel Ambola Beach. C’est un hôtel très rustique, second choix puisque l’établissement prévu est finalement complet.

Nous mangeons du poisson grillé ou des calamars. Nous prenons possession des petits bungalows 7 et 8. Célia partage le même que nous puisqu’il y a aussi un lit simple. Les commodités sont minimales. Il n’y a pas de prise électrique dans les bungalows, il faut charger ses appareils électroniques par le petit panneau solaire du restaurant jusqu’à 16h ; je file m’alimenter. Bien sûr il n’y a pas non plus le bon réseau mobile ! Nous sommes au bout du monde, coupés du monde !

La nuit tombe vers 17h30. Le choix du dîner est à nouveau restreint, poisson ou poulpe. Lando regarde la télé avec les enfants des tenanciers, un film de kungfu fu japonais ou chinois. Nous mangeons à l’heure, à 19h30., puis nous rejoignons nos bungalows.

14
juil
14
juil
Publié le 14 juillet 2023

Journée ensoleillée avec du vent. Nous faisons presque une grasse matinée puisque nous nous levons vers 7h50. Lando a déjà fini son petit-déjeuner quand nous arrivons pour prendre le nôtre. Nous avons une boisson chaude, un verre de jus de pomme, deux crêpes par personne et du pain. Je me fâche avec le propriétaire qui présente une note excessive compte tenu des prestations.

Nous partons vers 9h d’Ambola en direction d’Itampolo, 85 km plus au Sud. Nous prenons la piste dite côtière, qui longe effectivement la côte, mais souvent à quelques kilomètres de distance, en pays Mahafaly; une autre ethnie, les Vezo, n’occupent que la frange côtière, ils sont pêcheurs.

Les Mahafaly enterrent leurs morts dans de grands tombeaux couteux. Quand un homme meurt, il ne laisse pas d’héritage. Il vend tous ses biens avant sa mort, c’est-à-dire souvent ses zébus, et l’argent servira à payer le tombeau. Plus la personne décédée est vieille et si elle a au moins 40 ans, c’est l’occasion de faire une fête ; sinon, la famille est triste. Pour la fête, les gendres sont mis au défi pour payer les jours de fête, si le premier paye pour 2 jours, le second doit au moins surenchérir à 3 jours… les jours se cumulent. Quand une famille apprend le décès, elle offre un zébu à la famille endeuillée. Les zébus ne doivent pas être conservés mais mangés avec tout le village. Tous les zébus doivent avoir été mangés avant l’enterrement, cela peut durer plusieurs dizaines de jours.

Le mort est placé dans un cercueil en bois dur, à même le sol, la tête à l’Est, les pieds à l’Ouest. Le cercueil est ensuite recouvert de grosses pierres. Les tombeaux actuels sont ensuite entourés d’un mur bétonné.

A l’origine, les tombeaux étaient surmontés de totems mortuaires, avec la représentation de quelque chose d’important dans la vie du mort. Parfois, ce sont des fresques qui racontent un aspect important pour lui. Le plus souvent, les tombeaux sont assez neutres.

Nous passons par un gros village, Ankilitelobe « là où il y a trois grands tamariniers ». C’est jour de marché. Le taxi brousse est ceinturé de casiers de bouteilles de bière vides. Nous croisons aussi un camion collecteur de poissons avec deux grands bacs remplis de glace pour ramener sa cargaison à Tuléar.

Nous passons dans un village où Iandry nous montre une petite bâtisse fermée, à deux portes (sur la première photo ci-dessous). Ce sont des toilettes. Elles ont été construites par une association humanitaire. Elles sont fermées toute l'année. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il est fady (tabou) pour la population locale de faire ses besoins au même endroit que les autres, il ne suffit pas de transposer nos attentes pour qu'elles correspondent à celles des malgaches.

Les tombeaux sont toujours visibles au bord de la route.

Une tortue traverse la piste devant nous à deux occasions. Nous nous arrêtons pour observer cette tortue radiée d’un peu plus près. Il s'agit de l'une des deux espèces endémiques de tortues terrestres à Madagascar. Elles sont assez communes dans le sud de l'île. Elles sont protégées et interdites d’exportation.

Nous arrivons à Itampolo vers 12h15. Les bungalows « chez Nany » restent rustiques, mais ils sont plus grands et les sanitaires mieux organisés que la veille, les prix sont aussi sensiblement plus raisonnables. Nous avons en fait un double bungalow, avec notre chambre qui communique avec celle des enfants, ce soir Célia profitera du plus grand lit. Le menu du restaurant est encore plus restreint puisqu’il n’y a que du (bon) poisson.

Nous mangeons vers 14h sur notre terrasse. Chacun se régale d’un bon capitaine avec des légumes et des frites. Nous passons ensuite une après-midi tranquille. Iandry me prête une clé 4G Telma. C'est le seul réseau présent ici, et pas celui que j'ai choisi. Je prends un crédit de 2 Go pour une semaine pour pouvoir me reconnecter à internet. La connexion est lente.

Lando va se baigner dans la mer vers 16h.

Iandry, Lando et moi partons nous promener dans le village à 16h30. Comme nous sommes au bord de la mer, c’est un village Vezo. Il y a un petit marché.

Nous allons aussi sur la plage. Des adolescents jouent au foot. Des enfants plus jeunes font semblant de faire l’école et se laissent photographier. Les pirogues complètent le décor.

Nous finissons la promenade par le coucher de soleil, jusqu’au Philae; Iandry me dit que cet arbre sur la dune est l'image typique du village.

Nous dînons vers 20h, de nouveau du poisson, avec du riz, des légumes et des pommes sautées. Nous attendons ensuite longuement le seau d'eau chaude pour prendre une douche. Lando a pris une douche froide, et n'est peut-être pas resté assez longtemps pour être propre!

15
juil
15
juil
Publié le 15 juillet 2023

Journée d’hiver au Sud de Madagascar, un beau soleil, 25°C le jour, 12°C la nuit et au réveil, d’ailleurs avec le lever du jour ce matin vers 6h15. Lando joue encore un peu avec la meute de chiens du propriétaire Nany.

L’idée était de pouvoir partir tôt à 7h, pour une longue journée de route. Finalement, l’intendance de l’hôtel suit difficilement pour le petit-déjeuner et la préparation des sandwichs. Nous partons donc vers 7h50.

Nous prenons encore la piste côtière, elle est en sable et bien roulante.

Nous passons par un village où le jour du marché est le samedi. C’est donc bien animé et de nombreuses personnes convergent vers ce village, avant et après, sur notre route.

Notre parcours est encore parsemé de tombeaux Mahafaly.

Nous traversons le lit asséché du fleuve Linta, aux environs de Androka. Juste après le fleuve, un puits équipé d’une éolienne est le point de rendez-vous de nombreux paysans. Au delà du fleuve, nous bifurquons vers l'intérieur. Iandry a entendu que la route côtière, plus rapide n'était pas praticable; elle serait envahie par la végétation épineuse.

Dans les villages, les maisons sont très simples. Une autre case, plus petite, est aménagée pour servir de salle de bain, on la reconnaît par la taille et les bidons d’eau qui chauffent au soleil. Nous distribuons des bouteilles d’eau sur notre parcours. La route est plus rocailleuse, et nous progressons bien lentement.

Nous nous arrêtons même vers 11h15 pour éteindre un petit feu et éviter qu’il se transforme en feu de brousse. Il semble provenir d’un feu mal éteint.

Nous trouvons quelques baobabs et croisons des villageois. Dans cette partie, l’usage du vélo semble plus commun que celui de la charrette à zébus.

Nous faisons la pause pique-nique à 12h50 à l’ombre d’un tamarinier, proche d’un village. Au choix, c’est soit sandwich à la vache qui rit, soit sandwich aux sardines.

Nous passons par Ampanihy vers 14h. C'est une bourgade plus importante. La région est connue pour ses élevages de moutons et les tapis en mohair faits à partir de leur laine. Iandry a besoin de faire le plein de la voiture. La station est à sec. Il doit passer par un revendeur qui demande 6000 Ar par litre au lieu du prix officiel de 4900 ! Je me promène un peu avec les enfants. L’église avec les deux clochers est catholique, l’église avec un simple clocher protestante. Je remarque que le camion de la brasserie Star a déposé bien plus de cartons de rhums que d’autres boissons.

Nous entamons ensuite une partie de route un peu moins difficile à travers une sorte de western malgache, plein de cactus.

Nous finissons cette portion en traversant une rivière.

Ensuite, nous suivons la piste des japonais. Il s’agit d’un projet d’adduction d’eau financé par les japonais, mais mal pérennisé sous la responsabilité malgache. J’apprends plus tard que le projet a été réhabilité et remis en état par l’UNICEF depuis 2-3 ans, et que tous les groupes thermiques, qui nécessitaient un carburant détourné, ont été remplacés par des pompes fonctionnant par énergie solaire.

Nous arrivons finalement à proximité de Lavanono vers 17h30, à l’heure du coucher de soleil. Nous descendons du plateau sur la plaine par une route très escarpée. Nous sommes accueillis par Gigi, le propriétaire de l’écolodge de ce soir.

Il s’est installé ici voilà environ 30 ans, il n’y avait rien, et il a tout lancé et probablement tiré ! Les bungalows sont des cases typiques de la région, équipés correctement et isolés. Il y a un groupe sanitaire unique, pour éviter les parasites dans les cases. Nous mangeons dès 19h, du poisson avec des spaghettis, puis des bananes au caramel. Nous sommes de retour aux bungalows vers 20h10.

16
juil

Belle journée ensoleillée, le vent semble s’être calmé en fin de nuit, il fait jusqu’à 26°C. Nous nous levons à 7h pour partir tôt pour notre visite du jour. Après le petit-déjeuner, nous quittons l'écolodge à 8h20.

Une fois remonté sur le plateau, nous voyons de beaux tombeaux et le marché du village d’Andraza.

Nous parcourons la trentaine de km en environ une heure. Une fois arrivés, le bureau du parc est ouvert, mais il n’y a personne, ni responsable, ni guide. Le responsable du bureau arrive finalement. Il nous accompagne vers le parc, l’unique guide est déjà parti avec une autre voiture vers 8h, et viendra avec nous quand nous les croisons. Nous avons donc un jeune guide, qui ne parle pas un seul mot de français !

Nous arrivons d’abord au Cap Sainte-Marie en voiture à 10h30. Le nom a été donné par le prêtre et cartographe français Pierre Desceliers en 1546. Il ne faut pas marcher beaucoup pour s’approcher du panorama et admirer la vue. Ce n’est pas vraiment une falaise, puisque nous sommes à 300 m de l’eau, mais cela descend quand même assez sec. Lando essaye de jeter des cailloux, sans jamais atteindre l’eau ! (J’étais d’ailleurs contre cette idée, proposée par Iandry).

Nous sommes donc à la pointe méridionale de Madagascar. C’est là que se partagent les eaux entre l’Océan Indien turbulent et le Canal du Mozambique bien plus tranquille. Les baleines passent en ce moment. On aperçoit de temps et temps le souffle qu’elles rejettent en respirant, rien de bien impressionnant.

La réserve abrite beaucoup de tortues radiées, qui surgissent régulièrement, et quelques tortues araignées, qui ne se montrent pas.

Je passe voir la statue de la Vierge Marie, petite et placée dans une profonde niche.

Nous reprenons la voiture pour aller voir le phare. Il est en très bon état. Il a été construit en 1971 et rénové à partir de 2007. Il dispose de panneaux solaires et d’une nouvelle lampe fabriquée en 2022 en Espagne. Le gardien habite au pied du phare avec sa famille, il profite de l’électricité et de 5 grosses citernes qui lui permettent de tenir pendant la saison sèche.

Nous partons ensuite faire le circuit de la grotte. C’est une promenade d’environ 1,5 km par trajet, on part d’une altitude intermédiaire et on descend jusqu’à la plage. Virginie reste dans la voiture. Au bout d’un ¼ d’heure, et de chemins escarpés, je me rends bien compte que Célia ne va pas y arriver. Elle a déjà les deux genoux blessés depuis quelques jours, et nous n’avons plus de gros pansements. Je l’oblige à rester à proximité d’une grotte et à nous attendre, puisque nous passerons là pour rentrer. Elle finit par accepter. Il n’y a aucun risque, puisqu’il n’y a personne, nous avons embauché le seul guide disponible et nous sommes à 10 km dans la réserve.

Lando, Iandry et moi suivons donc le guide jusqu’au bord de l’eau. Nous continuons un peu sur la roche, puis sur une grosse dune herbacée, encore un peu sur la roche, et finalement nous débauchons sur une énorme plage, qui domine encore le bord de mer d’une vingtaine de mètres.

Le guide nous montre un gros tas de morceaux de coquille cassée de l’Æpyornis ou Oiseau-éléphant. Il y en a sur beaucoup de plages de la région Sud. Nous continuons ensuite à travers le sable pour dominer la zone du rocher sacré et de la grotte. Sur le rocher sacré, la tradition dicte de déposer les cordons ombilicaux des nouveau-nés. C’est tout un système de grottes et de piscines naturelles qui s’est formé autour de ce gros morceau de calcaire. On remarque une grosse stalactite. Il y a quelques pêcheurs qui ont attrapés des poulpes.

Nous faisons un tour le long de deux criques avant d’entamer la remontée vers 13h.

Je me dépêche pour ne pas trop faire attendre Célia, je l’atteins vers 13h25, 10 minutes plus tard que prévu, mais Célia a été patiente et ne s’est pas inquiétée. Elle avait une tortue radiée pour lui tenir compagnie.

Nous rejoignons Virginie vers 13h35, et nous repartons à l’entrée du parc. Le responsable du bureau nous a préparé du poulet grillé avec du riz, et la sauce du poulet. Je ne suis pas très en forme, et j’ai peu d’appétit, puisque je suis un peu malade depuis ce matin, j’ai sûrement mal supporté les sandwichs aux crudités.

Nous donnons une partie des anciens vêtements que nous avons ramené au premier village Antandroy, c’est certainement l’une des régions les plus pauvres de Madagascar.

Nous rentrons à l’écolodge « Chez Gigi » à Lavanono vers 15h30. Le nom du village signifie « Long sein » à cause d’un pain de sucre, pas directement visible depuis le village, mais aperçu de très loin de la réserve. Je fais le tour de ce petit coin de paradis rustique, mais confortable. Gigi se met en 4 pour nous satisfaire et avait même fait préparer des crêpes pour le dessert de ce midi ; il a aussi pris en charge notre lessive.

Je fais le tour de son domaine, peuplés de nombreuses espèces xérophytes endémiques. Je suis étonné de trouver un squelette de baleine. Je discute ensuite un bon moment avec Gigi. Je pense qu’il aime ce pays et sa liberté, sans être dupe de ses blocages et de ses dysfonctionnements. Je prends quelques photos du coucher de soleil, sûrement le dernier sur la mer que nous verrons pendant ces vacances.

17
juil
17
juil
Publié le 17 juillet 2023

Belle journée ensoleillée d’hiver austral, aux environs du tropique du Capricorne, de 15 à 25°C. Nous prenons un petit-déjeuner complet vers 7h, œufs sur le plat, crêpes, fruits, jus de fruits avant de dire au revoir à Gigi à 7h40. Lando profite de l’œuf reconstitué d’Æpyornis et de la lance pour poser en guerrier Antedroy. Nous gravissons une dernière fois la route qui permet de remonter sur le plateau Androy.

Au début, nous empruntons le même chemin que la veille, puis nous continuons vers Tsiombe. Nous nous arrêtons dans un village pour donner le reste des vêtements que nous avons ramenés. C’est Célia qui s’en occupe avec Iandry. Les gens sont un peu insistants, même quand ils ont déjà été servis, Iandry essaye de les distribuer équitablement. Les gens nous chantent ensuite une comptine de remerciement, enseignée dans toutes les écoles malgaches.

Nous arrivons à Tsiombe autour de 10h. La région est connue pour sa production de ricin, matière première de l’huile du même nom. Nous grimpons sur la route nationale 10 et traversons immédiatement un pont. Le lit du fleuve est sec alors les gens creusent des trous pour avoir accès à l’eau, et se lavent parfois dedans. 200 ou 300 mètres de la rue principale sont pavés. Je remarque l’église luthérienne. Nous partons dans une mauvaise direction et rebroussons chemin au bout de 2 km, la piste est tellement mauvaise que cela prend un ¼ d’heure.

Nous roulons enfin sur la route nationale. Les bornes kilométriques sont soit illisibles, soit renversées, soit absentes ! Il y a quelques radiers et quelques ponts, qu’on ne voyait pas sur des pistes plus banales. Même si le paysage est à peu près plat, la route est pleine de buttes, creusées au fil des intempéries.

Nous arrivons à Ambovombe peu avant 13h. Nous profitons d’une station-service pour refaire le plein au tarif officiel. Iandry en profite pour réserver les deux dernières chambres du seul hôtel correct de la ville pour notre route de retour.

Nous entamons les derniers 40 km sur la Route Nationale 13. Elle a subi un nouveau terrassement en 2021. Elle est donc plate mais le revêtement est très bruyant. Par moments, on roule sur des portions goudronnées. En fait, le revêtement date de la colonisation. Iandry m’explique que toute la route de Tana à Fort Dauphin était goudronnée !

Nous arrivons finalement à la réserve de Berenty vers 14h, et, après les gardiens, nous ne trouvons personne, à part des lémuriens qui font peur à Lando puis des makis catta qui viennent nous accueillir quand nous attendons sur un banc!

Iandry passe quelques coups de fil, notre réservation était enregistrée pour un hôtel de la même société à Fort Dauphin. Tout le personnel est rappelé pour s’occuper de nous, ils avaient été libérés puisque personne n’était attendu. Comme ils logent sur place, ils sont rapidement opérationnels. Nous allons encore regarder des lémuriens en attendant.

Nous déjeunons finalement vers 15h. Le menu est unique, mais nous plait à tous : salade de chou blanc au fromage de brebis et tomates, poisson à la meunière avec spaghetti et pancake à la confiture. Nous récupérons notre chambre vers 15h40. Lando sursaute en voyant un maki catta rentrer par la porte fenêtre grande ouverte. Il la ferme immédiatement. D’autres makis m’observent quand je vais sur la terrasse.

La réserve de Berenty a été fondée en 1936 par les deux frères Henri et Alain de Heaulme. Ils sont arrivés de France en 1919 et se sont lancés dans les mines de mica et la production de sisal à Fort-Dauphin. Aujourd’hui, c’est la 3ème génération qui dirige la société, et la 4ème se prépare. Le cisal est exploité sur 6000 ha dans la région, les cinq grandes sociétés totalisant 25000 ha. La réserve a été ouverte au public à partir de 1981. Le cœur de la réserve avec la forêt à galerie, à côté de laquelle les lodges sont installés, fait 240 ha. L’ensemble de la réserve atteint 1300 ha avec la forêt intermédiaire et la forêt épineuse. Plus la forêt est proche du fleuve, plus les arbres sont grands. Il y a environ 1600 Makis Cattas, 1800 Sifaka Veroxi et 2000 lémurs marrons. Une partie de ces groupes ont migrés d’une autre réserve depuis 2021 et la destruction de leur habitat par des employés non payés, qui cherchaient ainsi à trouver un revenu alternatif.

Nous retrouvons le guide de la réserve, Lambert, à 16h et entamons un tour d’environ un km autour du lodge. Nous partons tous à la découverte des lémuriens.

Nous rencontrons d'abord les makis catta, reconnaissables à leur queue annelée. On les appelle catta, car ils miaulent un peu comme les chats. Ils vivent jusqu’à 30 ans, en groupe de 30 individus adultes maximum. Le groupe est dominé par une femelle. Quand le groupe est trop grand, il se sépare. Quand un mâle atteint l’âge de 3 ans, il quitte son groupe pour en trouver un autre. Chaque groupe a son territoire, et les femelles dominatrices se défient, voire se battent pour maintenir les limites de leur territoire, qui peut faire de 2 à 4 ha. Nous observons leur attitude très « humaine » lorsqu’ils s’assoient sur leur train arrière et posent leurs «bras» sur leurs «genoux»

Nous trouvons ensuite un groupe de Sifaka de Verreaux, noir et blanc, qui se déplacent par terre en sautant. On les surnomme les lémuriens danseurs. L’organisation sociale est très similaire à celle des makis catta, à la différence que les groupes sont d’environ 15 individus, et les territoires d’un à deux hectares.

Nous rendons ensuite visite à un Lépilémur à pattes blanches, c’est un lémurien nocturne. C’est l’ami des guides, puisqu’il vient dormir au même endroit tous les jours depuis 2017, entre les branches d’un didieracée. Il vit seul, depuis environ 12 ans, et ne défend pas son territoire. Il ne semble jamais trop s’éloigner de son abri.

Nous passons voir les enclos à crocodile. L’espèce est la même que celle qui vit en Afrique, celle du Nil.

Nous marchons un moment dans la forêt à galerie, qui est adjacente au fleuve Mandrare. A la sortie, nous trouvons la dernière espèce diurne, l'eulémur brun. Il vit en groupe de 30 individus, mais n’est pas attaché à un territoire.

*

La visite a duré presque 1h30. Nous avons beaucoup apprécié ce contact très proche avec ces animaux si attachants.

Nous repartons pour une visite nocturne à 18h. Virginie préfère se reposer dans notre chambre. Le courant n’a pas été branché à 17h comme prévu, le groupe électrogène est en panne, il redémarrera vers 19h15.

C’est aussi Lambert qui nous accompagne. Nous faisons un tour de 45 minutes. Pour trouver des lémuriens, il faut éclairer les arbres et repérer les deux points rougeâtres correspondant aux yeux. Nous retrouvons plusieurs Lépilémurs. Ils restent pétrifiés quand on les observe, alors j’arrive à en photographier.

Nous voyons aussi plusieurs microcèbes, deux espèces habitent la forêt, mais ils ont peur de la lumière et s’enfuient, impossible de les immortaliser. Ils pèsent 20g et font 30 cm de long, la plus grande partie est une fine queue. Les espèces nocturnes sont solitaires et ne se battent pas pour un territoire.

Nous observons plusieurs caméléons. En fait, la nuit, à la lampe, ils sont plus facilement visibles car ils apparaissent presque blancs. Nous trouvons au moins deux des trois espèces présentes dans la réserve, dont le furcifer verrucosus ou caméléon verruqueux.

Comme le courant revient tardivement, nous n’allons dîner que peu avant 20h, puisque nous prenons nos douches. Le dîner est bon : crevettes frites en entrée, émincé de zébu avec du riz et mousse au chocolat.

Nous sommes de retour dans notre chambre vers 21h.

18
juil
18
juil
Publié le 18 juillet 2023

Belle journée, ensoleillée jusqu’en début d’après-midi, plus nuageuse l’après-midi, une grosse averse vers 20h. Températures agréables, pas trop chaudes, 27°C maximum. Pas mal de vent du Sud à Fort Dauphin, la ville est connue pour cela. Ici le vent du Sud est le vent du Nord de chez nous !

Nous allons prendre le petit-déjeuner vers 8h. Les makis catta sont au-dessus du restaurant et se collent les uns les autres, pour se tenir chaud. En effet, il y a des nuages ce matin et le soleil se cache !

La chambre et la réserve nous ont beaucoup plu.

Nous partons vers 9h, destination Fort Dauphin, la grande ville tout au Sud de Mada. La RN13 est en moins bon état que sur la portion de hier. Colas est même en plein chantier sur une grosse dizaine de km, c’est l’occasion de voir des engins peu communs dans le pays !

La végétation change aussi largement, grâce à des pluies plus abondantes. Nous retrouvons beaucoup de cultures, et des rizières.

Nous arrivons à Fort Dauphin à midi. Nous faisons de premières photos avant de rejoindre notre hôtel, le Talinjoo, en front de mer, tout au fond de la ville, à un emplacement privilégié sur la baie de Libanona, plein Ouest. Après avoir déposé nos bagages, nous repartons manger en ville dans une petite pizzeria, pas vraiment mémorable.

Le Pic Saint Louis est le sommet le plus élevé sur la première photo 

Nous revenons à l’hôtel vers 14h. Les filles se reposent l’après-midi. Lando, Iandry et moi partons faire l’ascension du Pic Saint Louis de 14h30 à 18h avec un guide local.

C’est un point de vue au nord-ouest de la ville, constituant le dernier contrefort du massif de la chaine anôsyenne. C’est une véritable randonnée puisque nous partons de la SIFOR, au niveau de la ville, à environ 10m d'altitude, pour atteindre le sommet à 529 mètres d’altitude. La SIFOR est une autre société qui exploite le sisal dans la région. On reconnaît l’usine et sa grande surface de toits rouges sur certaines photos.

L’ascension débute rapidement et est bien raide. Nous marchons par cycles d’environ 10 minutes, suivis d’une pause de quelques minutes. Nous découvrons peu à peu des perspectives de plus en plus larges, d’abord vers l’Est, puis plus globale. Vers le Nord-Ouest, on remarque l’usine QMM, et son gisement à ciel ouvert d'ilménite, qui déchirent le paysage.

Le ciel est nuageux. C’est un peu dommage pour les photos, mais tellement mieux pour notre rythme puisque la chaleur du soleil ne nous ralentit pas. Il y a de plus en plus de vent au fur et à mesure de notre progression.

Finalement, au bout de 1h30, nous atteignons le sommet. Nous montons littéralement sur la dernière bosse de la montagne. Le panorama est impressionnant, sur 360°. Tout le monde est arrivé au bout de la balade et nous en sommes fiers ! Nous restons au sommet environ 10 minutes.

Il nous faut ensuite une heure pour redescendre. Il faut toujours rester concentré, mais les pauses ne sont plus nécessaires puisqu’on se fatigue moins dans ce sens.

Nous atteignons la voiture à 17h30, quand le soleil se couche. Nous nous entendons avec le guide pour faire l’excursion à Evatraha jeudi, au moins à 3 et avec Iandry.

Après avoir acheté des bouteilles d’eau, nous rentrons à l’hôtel vers 18h. J’essaye la belle piscine du Talinjoo, alors qu’il fait déjà nuit. Je compte bien voir les enfants m'y rejoindre demain.

Nous prenons le dîner de 19h à 20h30. C’est bon et les prix sont très raisonnables.

19
juil
19
juil
Publié le 19 juillet 2023

Belle journée ensoleillée de l’hiver austral, jusqu’à 27°C. Le programme est léger aujourd’hui. Nous pouvons dormir jusqu’à 8h. Les enfants se réveillent vers 6h et n’essayent même pas de se rendormir. Nous avons un buffet tout à fait correct pour le petit-déjeuner. Nous mangeons aussi des œufs préparés sur demande, qui arrivent un peu tardivement.

Iandry vient nous chercher vers 9h30. Il loge dans un petit hôtel pas trop loin du nôtre. Nous avons prévu la visite de la ville et la recherche de souvenirs.

Nous allons d’abord visiter Fort Flacourt et son musée. A l’indépendance, les militaires malgaches ont remplacé les français et c’est resté une caserne, la ville a repris son nom original de Tôlanaro « beaucoup d’os ». Nous sommes pris en charge par Aimé, vaillant guide de 55 ans, parfaitement francophone.

Nous faisons le tour du chemin de garde entre les deux bastions qui surplombent la baie Farodofay, avec l’'anse Monseigneur et le site de l'ancien port. Le premier bastion date de la première époque du comptoir français au XVIIème siècle, le second a été construit lors de la tentative de réimplantation du XVIIIème siècle.

Nous visitons ensuite les deux salles du musée. La première est centrée sur l’histoire de Fort Dauphin et présente aussi une case et des objets Antanosy. Les informations sont d’une qualité rarement trouvée à Mada. Le squelette d’Æpyornis est une approximation réalisée en bois. J’ai détaillé l’histoire de la ville en fin d’article, pour ceux qui auront envie d’en savoir plus. C’est une synthèse de la présentation du musée, du site touristique de la région et de wikipédia.

La seconde salle présente l’usage traditionnel du mahampy, un roseau utilisé dans le tissage d’objets accompagnant toute la vie des Antanosy.

Nous reprenons la voiture vers 11h20. Nous empruntons la rue dite Circulaire et de la corniche, seule véritable artère de la ville. Je regarde la plage qui fait face au bastion gauche du fort.

Aucun magasin ne retient notre attention. Les rues présentent peu d'intérêt. Les points de vue sur la mer sont magnifiques. Il reste quelques bâtiments de l’époque coloniale, assez difficilement décelables. En fait, c’était une toute petite ville à l’époque. Aujourd’hui on estime la population de Tôlanaro à 80000 habitants, il n’y en avait que 19600 en 1975.

Nous passons en surplomb de la plage d’Ankoba.

Je crapahute un peu autour de la cathédrale de facture moderne.

Nous allons ensuite manger au restaurant « Le Dauphin ». C’est un établissement appartenant à la même société que la réserve de Berenty. C’est tout à fait correct.

Nous retournons à l’hôtel vers 13h45 pour une après-midi de repos. Nous repassons sur la place principale de la ville, devant la mairie, et tout près de la récente mosquée, symbole de l'influence des karanes dans le commerce local.

Je m’arrête juste avant l’hôtel pour admirer la plage de Libanona.

L'hôtel est aux standards internationaux, la chambre est belle et bien équipée.

Pendant l’après-midi, je profite un peu de la piscine, je réussis à y amener Célia. Les enfants passent leur temps sur leurs écrans, et Virginie dort.

Nous restons à l’hôtel pour le dîner. Lando est patraque, il se couche tôt et ne mange pas.

L''Histoire de Fort Dauphin

Madagascar, idéalement située sur la route des Indes, intéresse beaucoup les puissances européennes du XVIème siècle dont les activités d’explorations explosent.

Les Portugais arrivent les premiers, sans s'établir durablement. À la fin du XVIème siècle, les Hollandais tentent de créer une escale dans la baie d'Antongil, au Nord-Est de l’île, sur la côte de la vanille actuelle, mais abandonnent cette entreprise en raison de l'insalubrité des lieux.

Le Cardinal de Richelieu accorde à la Compagnie d’Orient, ou Compagnie des Indes Orientales, le privilège d’établir un comptoir commercial au Sud de l’île. La lettre patente de 1642 signée par Louis XIII concède à la Compagnie le monopole exclusif du commerce.

Au mois de mars 1642, Jacques Pronis et Jean de Foucquembourg, accompagnés de douze colons embarquent à Dieppe à bord du navire Saint-Louis pour fonder le comptoir, créer des habitations, et pratiquer la traite.

Les colons débarquent sur la pointe de Sainte-Luce, dans la baie de Manafiafy, à environ 40 km au Nord du Fort Dauphin actuel.

À ses débuts, la colonie comprenait huit naufragés français, soixante-dix colons envoyés par la Compagnie des Indes Orientales, et l'équipage du Saint-Louis qui n’a pas pu rentrer suite à l'échouage de son navire sur la route du retour vers la France.

La région étant insalubre en raison des lagunes et des marécages, provoquant des fièvres qui emportent vingt-sept colons, Pronis décide de transférer la colonie un peu plus au Sud sur la presqu'île de Tôlanaro à la fin de l'année 1643. Pronis fonde ainsi Fort-Dauphin au nom de Louis XIII. Le nom est choisi en l'honneur du Dauphin, l’héritier du trône de France, et futur Louis XIV.

Jacques Pronis épouse la fille d’un chef antanosy dont il a une fille, ce qui déplait à de nombreux colons. Une révolte se soulève contre lui. Il a été emprisonné, puis délivré par le Commandant Le Bourg du Saint-Louis. Il décide d’envoyer les mutins vers l’île Bourbon (la Réunion). Il est renvoyé en France en 1648.

Étienne de Flacourt prend sa place à la tête du comptoir, et réalise durant cette période une étude minutieuse des coutumes, de l'histoire, et de la flore de l'île de Madagascar. Son œuvre est composée de trois volumes dont on retient surtout « l'Histoire de la Grande Isle Madagascar ».

Le Fort est levé sur le lieu par le Sieur de Flacourt dans les années 1650. Le fort n’est alors qu’une construction sommaire entourée de palissade de bois, caché derrière la végétation et complété par quelques bastions.

Etienne de Flacourt repart de l'île en 1655 sans avoir pu réellement concrétiser sa mission commerciale.

Après son départ, le comptoir périclite progressivement, des départs sont enregistrés, liés à l’isolement ou à des conflits. La colonie connait de nombreuses dissensions internes du fait de colons tels qu'Antoine Couillard, qui s'allie aux indigènes. Le 27 août 1674, des Antanosy investissent les lieux par surprise et plus de la moitié de ses occupants sont massacrés. Seules 63 personnes parviennent à fuir le 8 septembre 1674 sur le navire Blanc Pignon. Après un long périple, ils débarquent en mai 1676 sur l’île Bourbon et constituent un apport essentiel au peuplement de celle-ci, encore très limité à l'époque, la colonisation ayant débuté en 1663.

Fort-Dauphin et sa région passent sous le contrôle du roi Antonosy et restent fréquentés par de nombreux navires.

De 1766 à 1771, les Français commandés par le comte de Maudave tentent de se rétablir à Fort-Dauphin, afin de faire de l'ancien comptoir une base d'approvisionnement pour leurs colonies des Mascareignes (La Réunion, l'île Maurice et l'Île Rodrigues). Les colons furent bien accueillis par la population locale, et le projet connut des débuts prometteurs, malgré le manque de moyens. Cependant en 1770, l'administration centrale de la marine abandonne le projet.

Jusqu'à la fin du XVIIIème siècle et au cours du XIXème, Fort-Dauphin reste un port commercial important, très fréquenté par les navires croisant dans l'océan Indien.

Les français reviennent finalement quand Madagascar devient une colonie à partir de 1896.

Fort Dauphin en 1906, photographies 
20
juil
20
juil
Publié le 20 juillet 2023

Journée ensoleillée après dissipation des nuages matinaux, de 18 à 25°C. Nous allons prendre le petit-déjeuner à 7h30. Les enfants n’ont pas envie de venir à l’excursion que j’ai prévue aujourd’hui. Cela ne me fait pas plaisir. Finalement ils sont quand même au rendez-vous avec Iandry à 8h15.

Nous récupérons notre guide de mardi, Erwin, en face du restaurant Le Dauphin et nous allons à la zone d’embarcadère, à 3 km au nord de la ville, au bord du lac Lanirano. Nous embarquons dans une pirogue blanche à moteur. C’est la première fois que nous voyons des pirogues modernes en plastique et fibre de verre !

Nous traversons donc d'abord le lac Lanirano. On raconte qu’avant il y avait un village à la place du lac. Un jour, une vieille dame est venue demander de l’eau. Personne n’a voulu lui en donner, sauf une seule famille. Plus tard, elle prévient cette famille qu’elle doit quitter l’endroit et s’installer dans un autre village près du Pic Saint Louis. Quelques jours passent, et surviennent des pluies torrentielles qui viennent inonder et engloutir le village. Ainsi est né le lac Lanirano, « là où il n’y a pas d’eau ».

Après cette traversée, la pirogue s’engage dans un étroit chenal appelé Besarohy. Le nom vient du fait qu’il contient beaucoup de poissons qui porte ce nom. Le paysage s’épaissit, de part et d’autre, on trouve énormément de typhonodorums ou oreilles d’éléphant, des roseaux mahampi, des pandanus et des ravanilas ou arbres du voyageur. Les oreilles d'éléphant sont comestibles, des insurgés de 1947 réfugiés sur le canal des Pangalanes n'avaient que cela pour se nourrir. C'est une plante de la famille du taro. Après le village, l’eucalyptus niaouli est très présent et exploité comme bois de construction ou pour faire du charbon de bois. On peut aussi faire de l’huile essentielle avec ses feuilles, qui sent comme le baume Vicks Vaporub.

Nous croisons aussi quelques pêcheurs en pirogue. Nous traversons un deuxième petit lac puis le grand lac d’Ambavarano, qui débouche sur un barrage construit par QMM, la filiale de Rio Tinto qui extrait l’ilmenite du sol de la région. Il faut passer par une petite écluse, visiblement opérée par des employées de la société.

Le reste du trajet en pirogue se fait dans un large canal jusqu’au village d’Evatraha.

Nous débarquons dans ce village de pêcheurs, peuplé d’environ 1500 personnes. L’habitat est traditionnel, les maisons sont fabriquées à l’aide de matériaux locaux, et souvent construites sur pilotis pour éviter les ’inondations en cas de forte pluie. On remarque des roseaux en train de sécher, des potagers protégés des animaux, des parcs à zébus, et beaucoup d’enfants.

Nous entamons ensuite une marche pour rejoindre l’endroit où est prévu le déjeuner. Nous suivons d’abord une route facile, avant de bifurquer sur un sentier. Une rivière constitue notre première embuche, puisque Célia enlève ses Converse pour passer dans l’eau et éviter de tomber. Le sentier devient un peu plus difficile, et nous devons adapter la vitesse du groupe à Célia.

Le paysage est varié, quelques cultures, des montagnes pleines de roches, ou juste de la savane. Finalement, après le point haut, on commence à apercevoir de loin la mer et une belle plage de sable fin. C’est la crique de Mahanoro,« qui fait du soleil », un petit coin de paradis, à l’abri des vagues et du tourisme de masse. Nous avons marché 2,4 km en 1h20.

Lando sort son maillot de bain et profite de la baignade dans cette magnifique crique. L’eau est magnifique et la plage est protégée par une barrière naturelle, l’eau est assez chaude et il profite presque d’une grande piscine naturelle.

Pendant ce temps, notre guide Edwin avec le skipper Bara et une famille installée sur la plage préparent le repas. Nous mangeons finalement du thon grillé, du crabe en sauce, accompagnés de riz blanc, frites et salades de concombres et carottes. Le repas est servi sur une natte, en face de la mer.

Iandry, Lando et moi repartons avec le guide vers 13h45 pour longer un peu plus la côte à la découverte des plages. Célia repart à 14h avec Bara et un porteur pour retourner au village d’Evatraha par le même chemin.

Peu après notre départ, le guide me montre la fameuse Nepenthes madagascariensis, une espèce de plante carnivore endémique. Elle est présente sur la côte Est de l'île. Elle a été la première népenthès décrite, et ceci dès 1658 par Étienne de Flacourt. Nous en avons déjà vu au Palmarium, le long du canal des Pangalanes.

Nous cheminons pendant un peu plus d’un km en surplomb de la côte. Nous passons au-dessus d’une autre jolie crique.

Finalement nous atteignons la baie de Lokaro, « grande baie » en malgache. C’est magnifique. Quelques îles au milieu de la baie cassent les vagues, et la longue plage de la baie est calme.

Nous revenons en marchant le long du chemin d’accès aménagé dans les années 2010 par quelques hôteliers voulant populariser la destination, tentative apparemment peu concluante.

Nous arrivons au village vers 15h10 après une balade de 4,5 km. Célia n’est pas encore là, mais arrive sans encombre à 15h30.

Nous reprenons la pirogue et refaisons le trajet du matin dans le sens inverse.

Nous arrivons au point d’embarquement vers 16h30. Nous grimpons tous dans un seul bajaj, comme on appelle les tuk-tuk à Fort Dauphin, pour aller chercher la voiture au garage où Iandry l’a lancée ce matin.

Nous rentrons à l’hôtel Talinjoo vers 17h. Je profite de la piscine, j’aime bien y nager, même si je trouve l’eau un peu froide. Lando, d’abord motivé, y renonce finalement à cause de cette sensation froide.

Deux coiffeuses et une cheffe arrivent vers 18h10 pour s’occuper des mini tresses que Célia attend depuis le début du séjour. C’est chose faite au bout de 40 minutes.

Nous allons prendre le dîner de 19h à 20h40 : burger et banane flambée pour Lando, linguini aux fruits de mer et crème brûlée pour Célia, brochette de zébu et pavlova pour Virginie, brochette de zébu et mousse au chocolat pour moi.

21
juil
21
juil
Publié le 21 juillet 2023

Avant le réveil, la pluie et le vent se manifestent déjà. Les nuages obstruent le ciel toute la journée, la pluie se manifeste dans la matinée, il ne fait pas plus de 20°C.

Nous allons prendre le petit-déjeuner de 7h50 à 8h30. Nous quittons le bel hôtel Talinjoo peu après 9h. Le ciel est menaçant mais il ne pleut pas.

Nous allons vers le Nord et empruntons la RN12. Nous devions la suivre jusqu’à Manakara, le long de la côte Est, pour rentrer à Tananarive. La RN12 est surnommée la route BAC+10, car il faut utiliser 10 bacs pour traverser 10 cours d’eau le long de la route. Cependant le 10ème bac a coulé en mai, la route est devenue un cul-de-sac ! Nous ne pouvons pas passer par là, et devons rentrer par la RN13, une route qui remonte vers le Nord par une voie centrale.

Nous avons prévu de visiter la réserve de Nahampoana, localisée à une dizaine de km de Fort Dauphin au bord de la RN12. En approchant de la réserve, il pleut de plus en plus. Nous attendons une ½ heure dans la voiture et cela ne se calme pas. Comme le principal intérêt de la visite de ce parc botanique est de côtoyer des lémuriens, et que les lémuriens se cachent quand il pleut, nous renonçons à la visite et repartons à Fort Dauphin.

En passant devant des maisons traditionnelles, Iandry nous explique de nouveau qu’elles sont construites grâce à l’arbre du voyageur, les branches pour les murs, le tronc évidé et aplati pour le plancher et les feuilles pour le toit.

A Fort Dauphin, nous cherchons un coiffeur pour Lando et moi. Ils sont tous installés côte à côte dans la rue du marché.

Nous retournons à l’hôtel Talinjoo vers midi, pour déjeuner. Nous partons à 13h20 direction Ambovombe, 110 km à l’Ouest. Nous y sommes passés lundi. A peine sortis de Fort Dauphin, un panneau indique des travaux sur les 107 prochains km !

Je remarque que des arbres sont abattus au bord de la route. Nous croisons même des bucherons en train de scier une bille de bois. Beaucoup de gros arbres proches de la route sont marqués d’une croix. Soit quelqu’un veut s’approprier ce bois de bonne qualité, soit ils sont enlevés en prévision des travaux sur la route, ou alors c’est peut-être pour les deux raisons.

Nous voyons à plusieurs reprises des stèles commémoratives antanosy.

Colas a installé une véritable usine au pied d’une carrière pour produire le gravillon nécessaire à la nouvelle route.

Nous passons sur un pont brinquebalant. Son aspect et le bruit engendré par notre passage sont alarmants. Ouf, nous sommes passés!

Iandry me montre le palmier trièdre ou Dypsis decaryi, espèce endémique locale. Ce palmier triangulaire a ses trois branches symétriques, cette forme de symétrie est très rare dans la nature.

Après la phase de chantier, nous retrouvons une forêt épineuse. Je vois même de nouveau des baobabs.

Nous arrivons à Ambovombe peu avant 17h. Nous logeons dans le seul hôtel de la ville, près de la sortie Ouest, «Hotel Lazan' Androy», l'hôtel de la pirogue d'Androy (le nom de la région). Célia dort avec nous. Comme Lando a une chambre pour lui, il est d’accord pour la partager avec Iandry. Grande première, nous avons Canal+ dans la chambre et nous pouvons regarder la fin de la 19ème étape du Tour de France, quel décalage par rapport à l’état des routes d'ici 😊.

Les deux prochains jours vont être consacrés à la route, parcourir la RN13 pour rattraper la RN7 au niveau d'Ihosy.

22
juil
22
juil
Publié le 22 juillet 2023

Le soleil revient, et la chaleur augmente avec notre remontée vers le Nord (pour rappel, tout est inversé, ici il fait plus chaud dans le Nord !). Nous nous levons vers 6h30 et quittons Ambovombe environ une heure plus tard pour une très longue journée sur la route nationale 13.

Nous passons encore près de baobabs en début de journée.

Nous nous arrêtons dans un village Antadroy. Ils vendent du charbon de bois (dans les grands sacs blancs), cela veut dire qu’ils n’ont rien d’autre, notamment aucune culture, pour vivre. Nous leur laissons des bouteilles d’eau et le reste du pain de notre petit-déjeuner.

La route est assez aplatie, de temps en temps il y a de courtes portions avec un revêtement enrobé.

Encore un baobab avant d’atteindre Antinamora-Sud à 9h30.

Iandry achète quelques petites oranges sur le bord de la route, pour contribuer à l’économie locale. L’habitat change, les zébus et les cultures réapparaissent. Je commence aussi une thématique photo « bornes kilométriques ».

Nous arrivons à Beraketa, « beaucoup de cactus », vers 13h, après avoir parcouru 140 km en 5h30, soit une moyenne de 25 km/h. Nous mangeons à la gargote « Chez Yasmina », du zébu aux haricots avec du riz. Comme le tout a bouilli, nous espérons ne pas être malade… de toute manière, il n’y a pas de meilleure table dans le coin. Nous repartons à 13h30.

Nous montons un peu en altitude et de belles montagnes se dressent; les rizières réapparaissent grâce à l'eau des montagnes. La route est mauvaise. De temps en temps nous profitons encore de petites portions enrobées, sur quelques centaines de mètres, souvent autour d'un bourg. Il semble que cela ait été fait en 2013, en prévision d'élections...

Je continue ma série sur les bornes kilométriques.

Nous voyons même un arc-en-ciel, sous la pluie qui tombe à quelques kilomètres de la piste.

La nuit se couche vers 17h40. Nous finissons la dernière ½ heure dans la nuit avant d’enfin atteindre Betroka. Nous avons parcouru 124 km en un peu moins de 5 heures, notre moyenne s’est maintenue.

L’hôtel du soir n’est pas glorieux, standard local; en plus les chambres sont au 2ème étage. Nous mangeons à nouveau dans une gargote, nous montons son repas à Virginie pour éviter une deuxième ascension des escaliers. Demain, nous finirons la RN13 et retrouverons un peu plus de confort et de quiétude; l'hôtel d'en face semble faire aussi discothèque puisque la musique locale va à tue-tête

23
juil
23
juil
Publié le 23 juillet 2023

Belle journée ensoleillée. Nous sommes de retour dans le cœur de l’île, la mer est loin désormais.

La sono a été baissée vers 23h30 hier soir, nous avons donc pu dormir. Nous prenons un petit-déjeuner simple dans la gargote de hier soir, un jus de fruit, une boisson chaude et une viennoiserie. Lando préfère mâcher sa canne à sucre.

Nous partons à 8h30 de Betroka. Le paysage est assez constant sur le parcours de 130 km. C’est une savane entre le jaune et le vert clair. De petites montagnes clairsement l’environnement.

Nous gravissons un col à 1090 m, juste avant un autre point culminant de quelques dizaines de mètres. Notre destination est plutôt autour de 700 m d’altitude.

Nous croisons plusieurs convois de 3 ou 4 camions, transportant de PPN, produits de première nécessité, et un convoi d’une dizaine de 4x4, sûrement des fonctionnaires en route pour une inauguration. Nous croisons aussi le service rapide de la poste « Paositra rapida », c'est le camion jaune.

Nous sommes en pays Bara, les maisons sont rectangulaires et les murs sont faits avec des briques de terre séchée.

Iandry voit passer un caméléon sur la route. Il s’arrête et je peux aller l’observer. Il marche d’abord tout doucement, pour passer inaperçu, puis commence à courir quand il se sent repérer. Comme je me mets sur son passage, il va se réfugier sur une broussaille. C’est certainement une femelle puisqu’elle n’a pas de cornes.

La Nationale 13 tire un peu en longueur, nous devons parcourir 126 km avant de déboucher sur la Nationale 7 peu avant 13h, à une quinzaine de km de Ihosy. Le croisement est un point de contrôle des gendarmes. Nous empruntons à nouveau une route, c’est bien agréable, même si elle a pas mal de défauts.

La route change, les bornes kilométriques sont lisibles, un autre monde s'ouvre à nous.

Nous descendons dans la vallée vers Ehosy. Nous nous arrêtons 5 km avant la ville, à l’hôtel Vaina, vers 13h. L'hôtel vient de rouvrir après 4 ans de procédure judiciaire suite au décès de la jeune propriétaire à 35 ans.

Cela a l’air charmant, mais aussi très lent. Nous donnons notre commande pour le déjeuner vers 13h15, il n’y a pas grand-chose, et c’est en quantité limitée. Nous mangeons vers 14h. C’est bon. Nous avons de la papaye en dessert.

Nous allons ensuite voir les bungalows. En fait, l’hôtel vient de rouvrir, et il est en reconstruction. Il y a deux bungalows bien réaménagés, il ne reste que les toits à terminer avec des roseaux. C’est en cours. Le forage est bouché, donc l’eau courante ne fonctionne plus pour l'instant. Nous nous laverons donc avec des seaux, les sanitaires sont quand même nettement plus nets que la veille !

Le gérant me fait sourire par son empressement pas pressé et ses mocassins marron beige. Il met toute la maisonnée en route pour notre confort. Comme c’est charmant, et qu’une alternative à un meilleur niveau, est incertaine et pas à moins de 3h de route, nous nous installons pour nous reposer.

24
juil
24
juil
Publié le 24 juillet 2023

Belle journée ensoleillée. Nous nous réveillons à 7h dans notre bungalow. Ce matin, c’est Iandry qui prépare le petit-déjeuner. Il aide la cuisinière à préparer les œufs sur le plat et fait le service !

Nous quittons l’hôtel Vaina vers 8h15. Nous passons à Ihosy, la capitale des Bara. Peu après la sortie de la ville, il y a une bifurcation pour prendre la Route Nationale 27 vers Farafangana, sur la Côte Est. Cette piste est impraticable.

Nous entamons ensuite une première partie de très bonne route, nous roulons à une vitesse inatteignable jusqu’à présent soit 110 km/h. Nous sommes au milieu d’un paysage de savane. Il ne manque que les grands animaux africains, qu’on s’étonne presque de ne pas voir.

Les Bara Bori cultivent beaucoup de manioc dans la région, qui sert aussi à nourrir le bétail ; et on le voit sécher au bord des routes.

A Zazafotsy, « les enfants blancs », je prends quelques photos d’enfants qui se sont approchés de moi. Un peu plus loin, nous donnons quelques échantillons de produits de beauté à de jeunes femmes.

Nous revoyons les montagnes qui signalent l’arrivée dans le Sud malgache, d’abord le bonnet du Pape, à cause de sa forme caractéristique.

Ensuite, Iandry nous fait remarquer le massif de l’Andringitra. C’est un parc national, on peut y faire une randonnée de 3 jours pour gravir le Mont Boby, à 2658m, le deuxième plus haut sommet de Madagascar. Il porte le nom du premier vainqueur de l’ascension, le chien du groupe qui s’appelait Boby.

Quand on regarde le massif du Nord au Sud, on reconnait un homme allongé. A Mada, c’est plus souvent la forme des pierres, que celle des nuages, qui stimule l’imagination.

Enfin, nous retrouvons la fourche connue des « Portes du Sud ».

Le passage du Sud vers le Nord est marqué par l’entrée dans la vallée d’Ambalavao et la vue d’un massif dont le plus haut sommet s’appelle « Les trois sœurs ».

Au pied de cette montagne se trouve le parc villageois Anja. Il a été créé en 1998 et abrite des makis cattas.

Nous entamons la visite à 11h45 avec Franck, 68 ans, comme guide et le jeune Freddy, comme pisteur, ou plutôt dépisteur d’attractions.

Nous descendons tous les 4 dans la forêt. Elle est surtout composée de mélias, de tamarins et de ficus. C’est l’heure de la sieste pour les makis et nous les observons bien installés en famille en haut d’un arbre. Ils sont 350 dans le parc, qui fait 60 hectares. J’avoue être un peu dubitatif sur ces chiffres.

Lando nous trouve un premier caméléon mâle, il est de la couleur de l’écorce des arbres.

Le terrain devient plus accidenté et Virginie a du mal à continuer. Nous l’installons donc pour nous attendre et continuons l’exploration avec le guide. Il nous montre des insectes blancs, des crisalines, qui sont le délice des caméléons, et qui se transforment en beaux papillons rouges au bout de 3 mois.

Nous trouvons un peu plus loin un autre caméléon mâle et deux caméléons femelles. Elles ont la même taille, mais sont toutes vertes. Ce sont des fulcifer oustelati.

Nous voyons aussi un deuxième groupe de makis cattas, un peu moins hauts perchés. Les makis ont quatre types de cris, cri d’alarme, cri d’amour, cri de territoire et cri d’appel, quand ils cherchent leur groupe. En fin de visite, nous entendons assez longuement le cri d’alerte, le groupe a sûrement repéré un rapace, qui peut se jeter sur un jeune et l'emporter pour s’en nourrir.

La forêt est très fréquentée par les touristes, il y a plusieurs bus, avec au moins une vingtaine d’occupants, qui sont là. Cela change beaucoup du reste de nos vacances. Nous mangeons au restaurant Les Jacarandas, près de l’entrée du parc. Nous repartons vers 14h15.

Nous traversons Ambolavoa et sa vallée. Quelques domaines viticoles s’évertuent à y produire un vin malgache. Le paysage est très cultivé. Nous sommes arrivés dans le pays Betsileo. Le point photographique du panorama de la vallée correspond à un monument érigé en mémoire de pilotes morts pour la France le 4 octobre 1942.

La vallée suivante est toujours aussi cultivée, et c’est la part belle aux rizières. La route est moins bonne, de nombreux trous empêchent une circulation rapide.

Au village de Berengotra, « plein de griffures », je m’intéresse particulièrement aux maisons traditionnelles Betsileo. James Cameron, missionnaire anglican du XIXème siècle a introduit la varangue, et chaque famille choisit le motif de sa balustrade.

Nous offrons encore quelques échantillons de produits de beauté à un groupe de jeunes filles. Etrange, ça sent le poisson... elles vendent de la petite friture!

Nous nous arrêtons de nouveau au village représenté sur un ancien billet en Ariary. Aujourd’hui, je l’ai en contre-jour.

Une variante des charrettes, ce sont ces petits chariots, ou carioles, poussés par une ou deux personnes, qui se laissent rouler dans les descentes. Cela s’appelle des « varamba » en malgache.

On soit comment planter les choux par ici, j’en remarque des parcelles entières.

Nous approchons finalement de Fianaratsoa vers 15h45.

Nous montons photographier la vieille ville. Elle a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous allons ensuite au labo photo de Pierrot Men, un photographe malgache dont nous apprécions les clichés, souvent d’un noir et blanc profond. Nous achetons quelques tirages. Comme Pierrot Men est là, nous discutons un peu avec lui.

Il est 17h. Après quelques opérations de maintenance sur la voiture, juste souffler le filtre à air plein de la poussière du Sud, et faire le plein, nous partons vers notre destination du jour.

Nous arrivons au lac hôtel de Sahambavy à 18h15, il fait déjà nuit. Nous y trouvons un confortable bungalow familial construit sur pilotis au-dessus d’un lac que nous découvrirons demain.

Le dîner est copieux et raffiné, nous changeons clairement de standing.

25
juil
25
juil
Publié le 25 juillet 2023

Belle journée, brouillard au lever du jour, puis soleil, un peu plus de nuages l’après-midi, jusqu’à 24°C.

J’entends le train FCE siffler dès 8h. C’est la ligne de train qui va de Fianaratsoa à Manakara, sur la Côte Est, à 170 km, inaugurée en 1936. Le train est à l’heure, il est parti de Fianaratsoa vers 7h. Il circule trois fois par semaine en ce moment, mardi, jeudi et samedi. Les tarifs ont augmentés, 100 000 Ar mardi et jeudi, le train transporte aussi des marchandises ; 200 000 Ar le samedi quand il n’emmène que des voyageurs. J’essaye d’aller voir le train, mais j’arrive un peu tard et la porte est fermée !

Nous prenons le petit-déjeuner de 8h45 à 9h30.

La lumière de notre salle de bain ne fonctionne plus, et toutes les chaînes de télé ne sont pas disponibles, nous déménageons donc dans le bungalow voisin avant de partir nous promener.

Nous n’allons pas loin pour visiter la plantation de thé. Sahambavy, « le champ des femmes », a prospéré grâce à la plantation de thé, et lui doit son nom puisque ce sont les femmes qui s’occupent de la récolte des feuilles de thé.

Nous arrivons à la SIDEXAM en dix minutes, vers 10h. Mr Tinch est le responsable de l’unité et nous fait la visite. Nous allons d’abord voir des plants de thé proches de l’atelier. La société d’investissement et d’exploitation agricole de Madagascar gère la plantation de thé, c’est une des rares entreprises d’état créée pendant la période socialiste qui subsiste. Il n’y a pas d’autre plantation de thé ailleurs sur la grande île. Les plants de thé ont été planté à la création de la société en 1975, ils sont plutôt gros à la base. L’exploitation couvre 330 hectares et suit un cycle de 3 ans. Un tiers est exploité pour l’année en cours, un tiers est taillé pour ne pas dépasser 50 cm de haut, un tiers est taillé pour que les plants sont bien étalés. Les paysans des environs cultivent aussi du thé et vendent leur production à la société.

Les feuilles sont récoltées de début octobre à fin mai, chaque jour de 6 à 15h, par environ 150 journaliers. L’atelier compte une trentaine d’employés permanents, ils font la maintenance en ce moment.

Pour cueillir correctement, il faut arracher un bourgeon entouré de deux feuilles. Les feuilles sont empilées dans des sacs portés sur le dos, qui atteignent environ 15 kg quand ils sont pleins. L’usine fonctionne 8h par jour pendant la saison.

La 1ère étape est le flétrissage, c’est un séchage partiel (aux deux tiers) des feuilles pendant 24h.

La 2ème étape est le broyage au travers de différents équipements. Cette action mécanique réchauffe les fragments qui arrivent sur un convoyeur assez lent. C’est ici que se déroule la 3ème étape, la fermentation, le thé prend une couleur noire.

Les fragments passent ensuite au séchage, 4ème étape, qui s’effectue à 225 degrés Fahrenheit, soit 107°C, pendant une heure. La chaudière fonctionne au bois. Finalement, les fragments sont récupérés en bout de chaîne dans des sacs, puis transférés dans l’atelier de tri.

Dans l’atelier de tri, les fragments passent sur un tamis pour enlever les plus gros restes des tiges. Le thé est ensuite séparé en cinq catégories, plus ou moins fines, grâce à des cylindres électrostatiques chauffés par des lampes. Ensuite chaque catégorie repasse sur une trieuse électrostatique pour éliminer le plus possible les fragments de tiges.

Pour le thé vert, on utilise seulement les plus petites feuilles, celles du haut, et le procédé est beaucoup plus simple : les feuilles sont broyées puis séchées. Aucun tri n’est nécessaire. Tous les équipements sont de fourniture anglaise. Vue leur conception, je pense qu’ils n’ont pas été achetés neufs en 1975.

Pour du thé noir, on obtient 200kg de thé pour une tonne de feuille ; pour le thé vert, on obtient près de 600kg de thé.

Le stock sent bon le thé noir. La production est d’environ 50 tonnes par an. Elle est vendue principalement à la société TAF, à Tana, qui a une usine de conditionnement et confectionne des sachets individuels, et effectue des mélanges pour proposer aussi du thé à la vanille ou du thé à la menthe. La société a aussi déjà exporté du thé au Kenya.

A l’issue de la visite, nous pouvons goûter au thé vert, puis au thé noir. Une vente directe de thé en vrac est proposé.

Nous reprenons la voiture pour monter en haut d’une colline qui domine de nombreuses parcelles de thé, aux tons verts multiples. C'est très joli.

Devant l’usine, nous trouvons un papillon comète, c’est le plus grand papillon du monde, il fait au moins 20 cm d’envergure. Iandry est étonné de le trouver ici, car son habitat est censé être sur la Côte Est et pas à plus de 700m d’altitude. Nous sommes à 150 kms de la Côte et à 1100m d’altitude.

Je m’intéresse aussi aux plants d’ananas. Un plant donne un ananas par an.

Nous distribuons encore quelques échantillons de produits d'hygiène ou de beauté.

Nous revenons à l’hôtel vers 11h30. Nous passons une journée tranquille. Nous mangeons dehors, sous un grand parasol.

Je fais le tour de la propriété. C’est un bel endroit.

Nous ne sommes pas seuls dans la chambre, deux gekos se montrent dans l'après-midi.

Je vais un peu me promener aux alentours vers 16h.

26
juil
26
juil
Publié le 26 juillet 2023

Temps très nuageux, quelques averses, moins de 20°C, puis de belles éclaircies en approchant d’Antsirabe. Il fait assez froid pour s'enrhumer.

Nous quittons le lac-hôtel à 8h10. Il nous faut 40 minutes pour parcourir la piste et la route qui longent la voie ferrée du FCE.

Une fois sur la Nationale 7, je m’intéresse vite à la fabrication des briques. Elles sont moulées dans l’argile des rizières, puis chauffées pendant presque une semaine pour être utilisables. Nous voyons beaucoup d’enfants porter des briques sur la tête du lieu de moulage jusqu'au four, en général à côté de la route pour faciliter la vente et le départ du produit fini.

Juste après la bifurcation pour Ranomafana et son parc naturel, je sors le zoom pour photographier la mystérieuse inscription du roi Salomon sur la falaise.

J’en profite pour aussi photographier des travailleuses au champ et deux pousseurs de varamba.

La route n’est pas très bonne, il y a souvent des trous. L’habitat et les cultures sont denses dans ces vallées du pays Betsileo.

Iandry s’arrête pour acheter un sac de charbon de bois. C’est un sac de 35 kg, originalement utilisé pour 200 kg de riz. Nous donnons nos derniers échantillons de produits d’hygiène et de beauté.

Des maisons se reflètent dans l’eau des rizières. Les maisons ont généralement 3 niveaux, le 1er abrite les animaux (cochons, zébus, volailles…) et les outils, l’étage abrite deux pièces dont au moins une chambre, le dernier niveau c’est la cuisine, la fumée du feu de charbon de bois s’échappe par la petite fenêtre.

Nous nous arrêtons à la coopérative de production de miel. Je trouve du miel d’eucalyptus et du miel toutes fleurs. Je prends aussi des photos du paysage champêtre. On peut remarquer des épis de maïs mis à sécher.

Avec les enfants, nous avons deux réactions. Parfois ils accourent quand ils nous voient, parfois ils s’enfuient car nous leur faisons peur.

Quelques villages un peu plus loin, on remarque les plats, les ustensiles, les mangeoires à cochons ou encore les cales sculptés en bois d’eucalyptus. On voit aussi quelques chapeaux traditionnels.

Nous arrivons à Ambositra à 13h30. Nous allons manger au restaurant de l’hôtel « chez l’artisan », où nous avons dormi au début du séjour. Nous avons passé commande par téléphone une ½ heure avant d’arriver, donc nous sommes servis rapidement ! Célia apprécie bien son steak frites typique.

Iandry me fait remarquer l’arène de la ville. Elle est utilisée pour la « savika », variante malgache de la corrida. Il s’agit ici de s’accrocher le plus longtemps possible à la bosse d’un zébu, qu’on a passablement énervé avant d’entrer dans l’enceinte. Les cornes du zébu n’ont rien à envier à celles du taureau.

Nous quittons Ambositra vers 14h10 pour avaler les 90 derniers kilomètres. Le paysage reste consistant, au détail près de la couleur des terres et des maisons qui varient harmonieusement. Nous passons à côté de vendeurs d’orange. Peu après avoir quitté la région de la Haute Matsiatra, Iandry nous montre une cascade.

Au détour d’une vallée, le soleil se montre enfin. Iandry s'arrête pour boire un café, et m'en offre un.

En approchant d’Antsirabe, les cultures sont plus denses ; les pousses de riz ont germé, les légumes complètent l'ordinaire; la terre de la région, d'origine volcanique, est plus fertile et plus sombre.

Nous arrivons finalement dans les faubourgs d’Antsirabe vers 16h30, et à l’hôtel « Couleur Café » à 16h45. Nous retrouvons la même chambre familiale, avec cheminée, que nous avions eu en 2019 avec Maman.

27
juil
27
juil
Publié le 27 juillet 2023

Nous avons droit à une belle journée ensoleillée pour nos dernières heures à Madagascar, de 8 à 22°C, les matins sont frais dans les Hautes Terres.

Nous prenons le petit-déjeuner vers 7h30. C’est le plus beau buffet que nous avons eu pendant tout le séjour, et nous pouvons aussi commander des œufs préparés sur demande.

Nous partons de l’hôtel vers 8h15. Nous avons quelques courses à faire à Antsirabe. Nous passons à Carrefour Market, la chaîne Shoprite d'origine sud-africaine a été rachetée, à la poste et au marché.

Nous quittons Antsirabe vers 9h. Nous nous arrêtons pour acheter quelques avocats. Ils sont bien plus gros que ceux que nous connaissons. Il se vend 6 ou 7 variétés assez indifféremment, là il y avait deux variétés disponibles.

La succession des vendeurs continue selon les spécialités du village traversé. Quand l’endroit n’est pas trop urbanisé, les paysages de maisons traditionnelles au milieu des rizières et des champs sont toujours très charmants.

Nous faisons encore quelques jolies photos.

Nous achetons aussi un ananas.

Nous arrivons finalement dans la banlieue de Tana vers 13h45. Nous partageons des pizzas à « La Gastronomie Pizza ». Comme il rentrera tard ce soir, et repart dès demain, Iandry a fait venir sa fille Mitia pour la voir un peu. Elle a 4 ans. C’est la nourrice qui l’a amenée. Elle fait la timide.

Nous repartons vers 14h30. Nous passons à l’hôtel « Havana Resort ». Nous avons réservé une chambre pour l’après-midi, histoire de se rafraîchir avant de partir à l’aéroport. Nous déposons nos bagages avant de repartir. L'ancien capitaine des Barea, Faneva Andriatsima, est aussi à l'hôtel et discute avec Lando. Il a été le capitaine de l'équipe nationale de football pendant la CAN 2018, ils étaient arrivés en 1/4 de finale! Il est maintenant éducateur sportif au Clermont FC.

Nous allons faire un peu de shopping au Lisy Art Gallery, c’est un magasin d’artisanats malgaches. Nous passons aussi au marché chercher quelques fruits de la passion, version géante.

Nous passons aussi là où nous trouvions les épices de Nanou le Savoyard, la boutique a disparu, sans aucune mention particulière. L’exploitation a sûrement périclité, soit à cause du Covid, soit à cause du décès du propriétaire. Plus tard, je trouverai une page facebook de la ferme aux alentours d'Ambatolampy, qui semble toujours tourner après le décès de Nanou, grâce à son épouse malgache.

Nous passons encore voir les monuments emblématiques du Rova, le palais de la Reine, la cour de justice, le palais du premier Ministre. Nous rentrons à l’hôtel à 17h30 pour nous préparer.

Nous mangeons à l’hôtel et partons peu avant 21h. A cette heure-là, il ne faut pas plus d’une ½ heure pour arriver à l’aéroport d’Ivato, au Nord-Ouest de la ville. L’horaire de l’avion est fixé à 23h55. Nous avons encore passé un séjour sympa à Madagascar, notamment grâce à Iandry.