Chapitre 1 : Les Indes

Février 2018
30 jours
J1àJ3
Et nous quittâmes Paris... 

Hello ! Dans l'avion, direction Mumbai 😋, 50 minutes de sommeil à notre actif !

#tired

Arrivés à l'aéroport sous 25 degrés, on commence bien le voyage en se faisant arnaquer par un mec qui nous fait rentrer dans son véhicule-taxi (un peu de force) mais bon on accepte. Après avoir payé le double du prix normal, on arrive finalement à l'hôtel. Petit problème avec la chambre qui n'a pas de fenêtre et qui pue le moisi, mais sinon tout va bien (et puis, on a un sceau bleu).

On décide de ressortir pour aller acheter une bouteille d'eau mais il n'y a pas de lumière dans la rue et on tombe sur tellement de rats d'égout et de personnes dormant par terre que nous rebroussons chemin au bout de 5 mètres. Du coup on se brosse les dents en avalant notre salive et on va se coucher !


Jour 1 :

On sort de l'hôtel assoiffés et entourés d'une forte odeur de moisi. Une vache, une poule et un chien devant la porte d'entrée. On les ignore et on continue notre chemin en direction du musée Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya qui nous fera exploser le budget de la journée (15 euros à 2).

Tellement de gosses partout qu'il est impossible de visiter. Mais bon ils sont mignons 😲

Pour se réconforter, on achète un samoussa dans un bouiboui à un prix défiant toute concurrence (15 roupies, soit 0,2€)... qui nous arrachera la bouche 😰

On se dirige ensuite vers la fameuse Porte de l'Inde et le Taj Mahal Palace juste en face ! Plein d'indiens veulent se prendre en photo avec Titi, il s'exécute sans rechigner.

On reprend notre petite route, et on se fait alpaguer par un indien appelé Ganesh sur notre chemin. Il nous paraît sympathique et nous assure qu’il veut simplement discuter et rien nous vendre. On va donc au resto avec lui 😋 pour faire plus ample connaissance.

On n'a pensé à prendre nos plats en photo qu'après la bataille !

Palak paneer (ėpinards avec fromage qui ressemble plus à du tofu) et massala dosa (crèpe géante, surprise à l'intérieur)

Pendant le repas, Ganesh nous explique que tout le monde regarde Nana bizarrement parce qu'elle est en short et que c'est un terrible affront ! Ça tombe bien elle n'a ramené que ça ! Ganesh nous amène donc dans une boutique d'habits traditionnels, mais on commence à se sentir mal à l'aise et on décide de fuir. Il nous amène ensuite chez un opérateur de voyage, on se re-sent mal à l'aise, et on décide de re-fuir ! Après une perte de temps dans un tourbillon de négociations, on le quitte , il nous quitte, nous nous quittons.

On reprend de plus belle le fil de nos visites, direction le parc Oval Maidan où se retrouvent les joueurs de cricket, puis Marine Drive où se retrouvent les amoureux 😀

Oval Maidan 
Coucher de soleil sur Chowpatty Beach, au bout de Marine Drive 

Après avoir arpenté les rues de Bombay 9h durant, on est claqués. On se rend donc dans un petit resto proche de notre hotel, et comme on ne comprend strictement rien à la carte, on jette furtivement des regards, et on commande les mêmes plats que nos chers voisins.

À gauche : misal pav (bon) ; à droite : ragjeera puri baji (pas bon)

Jour 2 :

Journée classée sous le signe de la paix intérieure et mondiale : on va squatter chez Gandhi.

On marche ensuite vers les hanging gardens, on traverse les bidonvilles pour se rendre dans le quartier huppé de malabar hill, et le Jain temple.

On prend le taxi direction la mosquée Haji Ali, fièrement érigée au large de la côte. Étant les seuls européens sur place, on se sent très rapidement comme un cheveu sur la soupe. Dans l'entrée, on nous demande d'ôter nos chaussures, et de nous séparer. On sent mauvais des pieds et on veut rester ensemble, on rebrousse chemin 😉

Mosquée Haji Ali 

On marche ensuite vers les Dhobi Ghats, laverie a ciel ouvert. On décide de s'aventurer à l'intérieur et on est accueillis par un habitant, qui nous fait visiter le lieu, nous montre les différents process artisanaux (correspondant aux modes lavage, essorage et sėchage de notre bonne vieille machine à laver), et nous fait monter sur les toits. Et sans trop savoir pourquoi ni comment, on se retrouve sur un toit de tôle, à se débattre dans les draps propres de l'Hôtel 4 Seasons. Il nous explique qu'entre 5 et 6 000 personnes vivent ici, dans des conditions précaires, et font tourner le business.

Dhobi Ghats, ce chantier ! 

Pour boucler la boucle, on file au 33ème étage de l'hôtel 4 Seasons pour contempler la ville vue d'en haut. Outre un magnifique coucher de soleil, on se rend surtout compte de la schizophrénie de Mumbai : d'énormes bidonvilles côtoient les buildings de luxe.

On n'y reste pas très longtemps car tout coûte un bras (on aura quand même tenu 2h avec un cocktail et 3 verres d'eau du robinet) mais on a eu le temps de remarquer un phénomène paranormal : la lumière blanche des lampes de tables devient vert criard et rouge pétant lorsqu'on cligne des yeux très rapidement (successivement l'oeil droit puis l'oeil gauche), en effectuant une rotation de la tête pour passer d'une lampe à l'autre (cette anecdote c'est surtout pour nous, pour ne pas qu'on oublie de réessayer une prochaine fois).

Comme on est nous aussi schizo, on achève notre journée avec un Thali à 1€50 et une "pizza" indienne à 1€, dans un boui boui à faire trembler les estomacs 💪

Jour 3 :

On se fait réveiller par l’hôtelier en ce matin ensoleillé. On sort en trombe dans la rue et on se rend à Victoria Station pour y trouver des lockers pour nos bagages et profiter de la dernière journée à Mumbai. Cette gare nous éblouit, de jour comme de nuit !

Patrimoine colonial britannique 

A midi, on avale une fois de plus une pitance qui transpire les épices..


On file ensuite à Chor Bazar ou l’on nous promet un gros bazar. On n'est pas déçus, vidéo à l’appui. Des milliers de bricoleurs du dimanche désossent des épaves, tapent du marteau et font la circulation pour scooters, voitures et chèvres !

Comme un poisson dans l'eau, Nana se pavane en hippie 

On sort lessivés de cette cacophonie et on décide d’aller chiller sur la plage en attendant notre train-couchette de 23h05, direction Goa, à 12h au Sud !

On a adopté la même position, et ça marche #yogadog 

Lorsqu’on arrive à la gare, on a le malheur de découvrir qu’on est sur liste d’attente. On nous explique alors le bins : on devra partager une couchette, déjà trop petite pour Titi, à 2 ! On a pas dormi de la nuit. On a essayé toutes les positions imaginables, jusqu’à se prendre les pieds de l’autre dans la bouche, rien n’y fit 😩

On arrive de bon matin à Goa avec des têtes d’enterrement, mais on garde un sourire au coin des lèvres, car cette nouvelle étape s’annonce bien plus relaxante que Mumbai 😎

Ah, et on a oublié de préciser une chose. On aura tenu 3 jours sans bière ! Après avoir avalé les deux petites, on a fini pompette, comme quoi ça a du bon d'espacer un peu les prises...

La binouze 
J4àJ11

On arrive donc à Goa avec une haleine à faire tomber les mouches.

Panaji et Old Goa :

Le premier jour, on reste à Panaji, capitale de Goa. Notre hotel est d’ailleurs digne d’un 5 stars à 20 balles, avec sa petite terasse pour la fumeuse.

Depuis Panaji, il y a quelques sites culturels à visiter : l’Eglise Immaculée Conception, la basilique du Bon Jésus, la Sé Cathédral et la St Augustine tower (ce qu’il en reste), situés à Old Goa et datant de l’époque coloniale portugaise : tout le monde leur est passé dessus à ces indiens non ?

On file ensuite vers le littoral pour découvrir les plages hippies de la région de Goa.

Arambol :

L’escapade à Arambol beach est initialement prévue pour 1 journée, mais l’endroit est TELLEMENT stylé qu’on s’y pavane encore à l’heure actuelle. C’est tellement bon d’avoir un programme mais de lui pisser dessus 😎

Dès notre arrivée en sac à dos, on adhère à l’ambiance décontractée et au lieu tout bonnement magnifique. Quelques photos triées à la volée..

Dans ce qu’on a préféré : les drums circles au coucher du soleil. Qu’est ce que c’est ? Une poignée de gens complètement perchés qui se dandinent sans retenue au rythme des tam-tam. On a pas pu s’empêcher d’immortaliser le rite en vidéo. Ce qui est drôle, c’est de la regarder plusieurs fois en se focalisant sur un protagoniste à chaque fois. On se moque, mais au bout de trois jours, il était difficile d’aller contre la volonté de nos corps qui voulaient rentrer dans la secte..

Ganesh (dieu de la bonne fortune) doit être avec nous car on est arrivés pile-poil au début du holi festival. Qu’est ce que c’est ? Une grande fiesta indienne célébrant le printemps (alors que c’est l’été ici, on adore) et, tenez vous bien, la fertilité. Concrètement nous ce qu’on retient, c’est que ça consiste à tartiner tous les gens ayant le malheur de se trouver sur notre chemin de peintures multicolores. Une petite vidéo et nos têtes en photos !

Après trois douches, on commence à se demander si ces couleurs partiront un jour de notre corps. Nana a maintenant une moustache noire (dessinée par les soins de Titi), et Titi a l’air d’un homme battu à grand coup de savate. Ça imite bien les echymoses ce truc.

Sans transition, on a rencontré nos nouveaux potes de beach kenyan et tanzanien. Très cools, ils commencent le whisky à 13h. On renotera la moustache de Nana qui copie vraiment tout sur Titi 😂

Depuis Arambol, on est parti en scooter sur la plage voisine d’Ashwem, un peu moins crowded. On a notamment trouvé un chiot et son maître. Ce dernier vient de San Francisco et se rend régulièrement à Goa, tantôt pour le business, tantôt pour rien foutre. On a trouvé ça louche. Du coup, on a kidnappé Edgar le clébar et on est impatient de le présenter à Cunégonde et Raymonde 😇

#fugitifs 
Ashwem beach 

Hep hep hep ! On a oublié 2 choses dont on veut absolument se souvenir dans 30 ans quand on aura plus de dents !

Uno : Titi a tellement de temps libre qu’il se permet même quelques facéties : faire le ménage à l’aide d’une raclette I.M.M.E.N.S.E. et rose.

Deuzio : Nana a « découvert » des fils de points de suture dans sa bouche. Pour les enlever, Titi l'hypermétrope a du pratiquer une opération chirurgicale stomato-faciale sans anesthésie, avec une cisaille. Nana n’a pour l’heure plus mal, pronostic vital non engagé. Titi touche du bois.

Sans transition, on continue !

Anjuna - Calangute - Baga beaches

On quitte définitivement Arambol en espérant trouver une encore meilleure beach. On commence par Anjuna : l’endroit est un peu moins charmant à notre goût. Mais bon, depuis notre nid perché et bancal, on est content d'avoir vu une vache sacrée se faire botter le cul de la plage par trois chiens galeux 😁

En fait, Anjuna vaut vraiment le coup pour y faire la fête.. On a pris notre hôtel dans le sud, près du Curlie’s bar, car on compte bien la faire (ta fête) et quitte à rentrer en marchant en zig zag, le plus court sera le mieux..Au cours de la soirée on repère un billard. Nana promet qu’elle est une pro, Titi filme.. à qui de droit de juger.

Le lendemain, on loue un scooter pour se rendre à Calengute et Baga, 2 beaches qui se collent à la peau. Mais d’abord, on fait un petit détour par le fort de Chapora, histoire de s’aventurer sur les traces des expéditeurs portugais. Ce fort est vraiment très cheap, mais la chaleur est cinglante, et le soleil nous tape sur la tête, si bien qu'on s'en accomode. Et la vue d’en haut vaut vraiment le coup.

Pour en revenir à nos beaches, on pourrait décrire Baga comme le petit Bali, et Calengute la petite soeur qui a des crottes de nez.

Nous ce qu'on retient surtout, ce sont les règles de vie (no pooping in the street ok ?) et les shops de manteaux de fourrure et chapkas vendus toute l'année sous 38°C.

On a remarqué un truc hyper bizarre : certaines zones de baignades sont exclusivement réservées aux étrangers. Lorsqu’un petit malin indien pénètre la zone, il se fait siffler par un grand blanc-bec à queue de cheval et une voiture de safety guards lance une sirène d’alerte tonitruante. On a un peu le sentiment d’avoir vécu l’Apartheid.

Autre évènement marquant : un indien a profité d'une baignade de Titi pour se toucher le zizi en regardant Nana. Titi l'a grondé fort. Le soir même, un chien a fait de même ! Cette fois, Titi ne l'a pas grondé. Passons avec des petites photos mignonnes d'un chien qui n'a rien à voir avec cette histoire sordide (et qui semble avoir bien d'autres projets), d'une grenouille translucide et d'un mille-patte qui n'en a pas autant.

Au bout d’une semaine à barouder dans Goa, on pense être reboostés pour continuer les visites ! On se dit que visiter un tas de ruines, c’est le genre de truc qui nous botte. On fait tourner le globe terrestre, Nana pique le compas dedans en s'écriant « loto bingooooo », et c’est décidé on ira à Hampi !

Pour aller à Hampi, on doit effectuer moult changements :

Anjuna > Calengute > Panaji > Vasco Da Gama > Hospet > Hampi

Au total, 13h de voyage pour parcourir moins de 400 kms. Même en l'écrivant on n'y croit toujours pas.

Mais bon cette fois on a chacun pu profiter d'une couchette dans le train, ce qui était d'autant plus appréciable que la nuit précédente on n'a pas pu fermer l'oeil à cause d'un nid de cloportes qui avaient élu domicile sous notre lit (chambre 306 à 9€). Nana a passé la nuit à se foutre des claques pour chasser les cloportes qui la parcouraient de long en large, tandis que Titi a préféré être de garde et, les yeux exhorbités, n'a pas eu d'autre choix que de suivre trois matchs de cricket entre minuit et 5h45.

Notre poubelle était à gauche du lit, à droite aussi remarque.

Sinon en Inde, prendre un train se mérite.

J12àJ15


Avant de commencer à narrer la chose, il est nécessaire de planter le décor. Hampi est une ancienne ville patati patata dont les 1001 sites en ruine sont répartis sur plus de 25km2... Et nous, on a choisi la semaine au cours de laquelle la température était grosso modo insupportable pour se lancer dans des ballades sans fin.

Tout ce qui est raconté ci-dessous se passe donc en moyenne sous la température ci-dessus.


Jour 1 :

On arrive à Hampi sur les coups de 17h. Contrairement à la première nuit en train, cette fois, on a bien dormi et nos corps sont aptes à faire quelque chose de cette fin de journée. La chambre du Tilak Gest House est franchement pas dégueu. On fait connaissance avec l’hote, puis on s’aère et on décide d’arpenter les rues de la vieille ville d’Hampi. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, le centre ville correspond à trois chemins de terre longs de 50 mètres, qui s’entrecoupent de manière tout à fait incohérente. Du coup, on se dit qu’on ne veut pas s’arrêter à ça. On se lance alors à l’assaut de la première montagne qu’on voit au loin, afin d’y observer haut-perchés un Sunset dont on se souviendra très longtemps..

On y rencontre une japonaise venue seule en Inde. On se dit qu’elle a bien du courage et Nana s’inquiète pour elle car elle la trouve naïve (l’hôpital qui se fout de la charité). Qu’à cela ne tienne, Nana entretient sa langue natale, Titi entretient ses « elle a dit quoi ? », et autres « mais si mais si j’ai compris ».

Panorama du point de vue haut-perchés.

Après que le soleil se soit éteint au loin, on décide d’aller dans l’un des 7 restaurants d'Hampi, le Bamboo Tree restaurant. On tombe instantanément sous le charme de ce lieu qui sera notre Q.G. pour tous types de pauses au cours de la journée (break-morning, break-afternoon, break-water, break-wifi, break-evening), ambiance buddha bar.

Jour 2 :

Le matin on se lève avec la ferme intention d’en découdre. Il y a des matins comme ça. Du coup, ni une ni deux on se dirige vers notre premier échec 💪🏼 On loue deux vélos pour se rendre compte ensuite que les temples qu’on a prévu de visiter sont inaccessibles en deux-roues, et qu’il est déjà trop tard pour commencer le programme de demain (qui lui peut se faire en vélo). On pose sagement nos vélos et on s’en tient au programme d’aujourd’hui !

Résultat des courses : une ballade absoluement somptueuse le long de la rivière Tungabhadrâ.

On visite bon nombre de temples. Pour la plupart, on demande à Nana d’ôter ses chaussures, de se couvrir les épaules et les jambes. Nana s’exécute. Tout ça n’est pas sans rappeler la poétique règle d’entrée du Jain Temple à Bombay : ladies in monthly period are strictly not allowed in the premises of the temple. À Hampi, ils n’auront que ce qu’ils méritent 😉


Jour 3 :

Le troisième jour, on tombe dès le réveil sur une famille de singes qui traverse la rue. On observe bouche bée et on se sent plus vraiment chez nous. On en profite pour partager une vidéo de notre immersion parmi nos cousins pas si éloignés 😲

Par la suite, on s’est franchement cru sur une bonne vieille étape du tour de France. On reprend nos biclounes, et on sillonne les vallées environnantes jusqu’aux abords de ce qu’il reste de la Ville Royale. On visite le Queen Bath (il devait y avoir du monde au balcon quand la Reine faisait trempette), on visite le Lotus Mahal (en tout cas on se tient sur nos pointes des pieds pour en apercevoir les grandes lignes car l'entrée coûte un bras).

Nana pointe des pieds ! 

On visite Elephant Stable, et là ça devient drôle. Elephant Stable, on se fixe l’objectif de le visiter sans payer, car l’entrée revient au prix de 2 repas de riches indiens ou 5 repas de minables dans notre genre. On attaque tout d’abord de front : on tombe sur un garde qui nous somme de faire demi-tour et vite. On lui propose 100 roupies de mains à mains; il a une demi-seconde d’hésitation le bougre, mais il se ravise, nous disant que son boss est posté 40 mètres plus loin, et donc que c'est cramé. Qu’à cela ne tienne, on se retire sans lui avouer qu'on fera un détour de 40 minutes, qu'on bravera 40 cactus et 40 poubelles, 40 statues effrayantes, 40 bananes, 40 trous de cheminée, 40 signaux sur le sol vraiment chelous, mais qu'on y parviendra, à nos écuries vides d'éléphants.

En fait, on y arrivera presque car on tombera finalement sur un autre garde (le fameux chef qui était posté à 40 mètres, on pense). Photo, sourire gêné, puis on se casse. Sans payer.

Elephant Stable

Jour 4 :

Le matin, on prend un petit déjeuner du feu de dieu ! On marche ensuite dans Hampi bazaar et on tombe sur le dieu Ganesha en personne qui flâne le long des étales du marché. Nana peut même lui caresser la trompe. On se dit que la journée commence bien !

La ville d’Hampi est coupée en deux par la rivière Tungabhadrâ qui, détail interessant, est infestée de crocodiles. Du coup, on se motive pour la traverser. En bateau.

Une fois de l’autre coté, Titi se fait attaquer par un médecin qui lui assure qu’il a du soap dans les oreilles. Titi lui tend l'oreille et le faux médecin fait mine de lui retirer un gros morceau de cire d'oreille degueulasse. Titi psychote, mais on se rend vite compte que le médecin est un charlatan et que la cire vient de sa poche. Titi souffle un grand coup, mais il psychotera quand même de longues heures.

On loue deux scooters pour batifoler dans les rizières environnantes. C'est d'autant plus drôle que Nana n'en a jamais conduit ! Titi lui, se permet de faire le taxi pour enfants.

On se rend notamment au temple Anjana Matha, juché sur une colline au loin, qui nous offrira une superbe vue !

Lorsqu'on arrive au sommet, on tombe sur une poignée de pèlerins qui nous tend une assiette avec une grosse plâtrée de riz (vraiment énorme). Le chef, Abhiram Thakur, vient à notre rencontre et nous explique qu’ils font partie du courant ISKON (l’association internationale pour la conscience de Krishna). Il nous file le contact d’une française venue s’expatrier en Inde et devenue grand gourou de leur secte. Il essaie même de l’appeler en direct, pour nous la passer. On prie très fort pour qu’elle ne réponde pas, car on pense avoir quelques lacunes et on est venu dans ce temple juste pour admirer le paysage. Les autres apôtres nous scrutent tous pendant qu’on mange avec les doigts. Ah oui, on a du manger avec les mains qui étaient dans un pire état que la barre du métro. On se force à finir nos assiettes pour ne pas les froisser. Enfin pas Titi qui préférera furtivement mettre la moitié de son assiette dans sa poche de sarouel. Mais du coup on a pu nourrir plein de singes sur le chemin du retour, et même quelques chats 😀

J16àJ19

Après cette belle découverte, on se rend cette fois à Mysore, encore une fois en train. Sauf qu'une heure avant le départ, on apprend qu'on est toujours sur liste d'attente et qu'on ne pourra pas monter dedans. Qu'à cela ne tienne, on ira quand même ! On trouve notre quai malgré la signalisation hasardeuse, on s’y fait un festin, et à l'arrivée du train, on se cache clandestinement dans les toilettes pour ne pas éveiller les soupçons. Mais l'odeur est tellement nauséabonde qu'on ne tiendra pas très longtemps. On part donc à la recherche du contrôleur, en faisant mine de ne pas trouver notre place. Il n'a pas l'air très content mais on ne comprend pas grand chose à ce qu'il raconte alors ça passe. Comme il souhaite manifestement se débarrasser de nous, il nous envoie au contrôleur de la dernière classe. Ici tout pue, tout le monde dégouline de sueur, on voit des cafards et des rats passer sous les banquettes, et les indiens ne nous lâchent pas du regard. On se croirait dans la salle des machines d'un paquebot, bien qu'on ne sache pas vraiment à quoi ça ressemble. Mais bon, c'est le seul endroit où il reste de la place donc on ne va pas faire les difficiles. Par contre, on ne dormira pas de la nuit, comme d'hab.

Dans les draps roses, c’est Nana (et le jean de Titi)

A notre arrivée à Mysore, on sera tellement crevés qu'on aura la flemme de tout ! Apres une bonne douche pour tenter de nous désinfecter, on dormira donc une bonne partie de l'après-midi. A notre réveil, on a la merveilleuse idée d'aller chez le coiffeur, histoire de ne pas perdre notre journée. On ne le sait pas encore, mais on finira par perdre notre dignité. Titi finira blonde platine. Nana, qui souhaitait avoir la même coupe qu'Eva Longoria, finira par avoir la moitié de ses cheveux complètement décolorés (seulement du côté droit). On a même repéré quelques mèches violettes, on ne sait pas trop pourquoi. Ce qui est cool, c'est qu'on n'a pas eu besoin de beaucoup d'arguments pour expliquer qu'on ne paierait pas cette merde.

Arrivés chez le coiffeur à 19h, on en sort à 22h30, lessivés ! Pour noyer notre chagrin, rien de tel qu’une bonne bière en rooftop ! On y rencontre un couple d’indiens très cools, Mohammed Ali et Krishna, qui nous embarqueront dans une forêt à 45 minutes de Mysore, où une soirée semblait s´être improvisée. Un DJ, des grosses baffles, de l’alcool, un feu de joie, du son. Le problème c'est que dans la forêt il n'y a pas de toilettes, et encore une fois, on a du mettre notre dignité de côté en utilisant les moyens à notre disposition (feuilles d'arbres, serviette usagée, chaussette sale pour Titi)

Du coup, le lendemain on ne fera pas grand chose non plus. Au réveil, on se fait même livrer un petit déjeuner au lit. Une fois de plus, on se rend compte qu'il y a des choses qui clochent ici : on toquera à notre porte 12 fois, pour nous amener un à un les éléments commandés (notamment un egg on toast avec un toast qui arrivera 20 minutes après le egg). On se dit qu'il doit y avoir beaucoup de trous dans l'espace temps en Inde...

On sort finalement de l'hôtel en milieu d'après midi pour aller se balader un peu. On prend le tuk tuk pour se rendre au Mysore Palace, mais sur le chemin le chauffeur s'arrête plusieurs fois pour nous montrer un marché d’épices, de poules et de poissons, un vieux monsieur fabriquant des bidees (meilleur rouleur du monde), une vielle madame fabriquant de l'encens. C'est intéressant, mais bon ça sent le circuit très touristique à plein nez. On demande alors à notre chauffeur d'abréger nos souffrances pour nous emmener à notre destination finale.

Enfin arrivés au Mysore Palace, on attend impatiemment que ses 96 000 ampoules s’illuminent à 19h petantes ! Et franchement on ne sera pas déçus, ce fut féerique (7ème seconde sur la vidéo) !

Le lendemain, on se rend à Chamundi Hill, qui nous a été recommandé par nos amis rencontrés la veille. Sur place, on ne trouvera pas grand chose à part un temple ressemblant à beaucoup d'autres, une vache mangeant des pastèques destinées à la vente (mais tout le monde a l'air de trouver ça normal), et un gros taureau statufié. Là-haut perchés, on a quand même bien aimé le panorama !

C'est bon on a eu notre dose de Mysore. Du coup on prend le bus direction Cochin, retour sur la côte ! Expérience encore une fois assez particulière étant donné que le chauffeur passe plus de temps en sens inverse que sur notre voie. Résultat des courses : il finit par percuter quelqu'un mais continuera tout de même sa route. On se fera quand même arrêter à un check-point de police un peu plus loin. On nous explique alors que le temps d'attente dépendra de la caste du mec percuté. Ça ne devait pas être un intouchable, étant donné qu'on a attendu 1h30 qu'un autre chauffeur se libère, pendant que le premier était embarqué par la police (prison ?). Ça n'a apparement pas servi de leçon au second chauffeur, qui lui aussi a conduit comme un timbré jusqu'à notre arrivée à Cochin.

J20àJ25

On arrive finalement à Fort Cochin à 3h du matin. On toque à quelques guest house mais tout le monde semble endormi... Un peu désespérés, on décide de suivre une coréenne au crâne rasé qui ne parle pas anglais. Sage décision ! Après être tombés sur une mamie momifiée, on finira par trouver une chambre dans sa guesthouse (à la coréenne).

La mamimomifiée 

Pendant 2 jours, on se balade un peu dans la ville mais on se rend compte que les principaux points d'intérêt n'en n'ont pas vraiment, et pour la première fois depuis notre arrivée, le temps se couvre de nuages. On verra notamment les chinese fish nets et quelques pêcheurs de requins le long de la côte. Mention spéciale au Dutch Palace, qui est le plus moche jamais créé par l'homme.

Dutch bicoque

Par contre on appréciera le street art et les art cafés vraiment très très cools 😀

La visite :

Les photos :

On a également passé une tête dans le quartier juif de Cochin et visité sa synagogue. Il ne reste plus que 5 juifs ici; on en a rencontré 20% 😇.

On se rendra également à une représentation de théâtre traditionnel Kathakali. La pièce se jouait en 3 scènes et a duré 1h30.

Scène 1 : le gros roi tente de violer la grosse dame

Scène 2 : la grosse dame va se plaindre auprès d’un de ses cinq maris. Ce dernier n'est pas très content et tape du pied pour le faire savoir.

Scène 3 : le mari se cache sous une couverture multicolore en toute discrétion et tue le gros roi

C’était prenant.

Le troisième jour, on décide de se rendre dans la ville d’Allepey, ville de départ pour les backwaters. Encore une fois, le conducteur est un dingue. Il ne s'arrête jamais, ce qui oblige tout le monde à voler pour sortir du bus.

Sur le chemin, on s'arrêtera quand même à Marari beach pour faire un petit break. La plage est très jolie et il n'y a presque personne, juste quelques chiens et vaches. On rencontre aussi deux français dont l’un a quitté la France depuis 6 mois dans le but de rejoindre un ami en nouvelle Zélande (cet ami doit être patient, et devra continuer à l’être car le gars se déplace en auto-stop)

On arrive donc à Allepey un peu tard, et en cherchant notre guest house, on se rend compte qu'elle n'existe plus. C’est l’Inde nous dit-on, ou se dit-on. Heureusement, on rencontre un ange-gardien qui nous trouvera tout ce dont on a besoin : une chambre et un bateau pour visiter les backwaters le lendemain.

Le lendemain matin, on se rend compte qu'il a booké un énorme bateau et on sera les seuls dessus ! On comprend mieux le prix...mais la journée sera tellement magnifique qu'on n'aura pas de regrets :)

Seul bémol, les habitants sont pas des plus écolos avec les backwaters, ils y font leur lessive, y jettent leurs poubelles et même du pétrole...

Le lendemain, on marche vers l'arrêt de bus pour se rendre à Munnar et ses plantations de thé. Sur le chemin, on remarque ce qui semble être une clinique médicale. On décide alors de s'y engouffrer pour tenter de soigner l'infection des yeux que Nana a chopé une semaine plus tôt. Les "médecins" sur place décident de prendre les choses en main : sans explications (forcément personne ne parle anglais), ils emmènent Nana dans une pièce, lui demandent de s'allonger sur un lit de camp, la recouvre d'une serviette, lui mettent du coton dans les oreilles, et décident de lui verser 10L d'une mixture brûlante dans les yeux. L'opération durera 30 minutes, sera désagréable, douloureuse et coûteuse. En plus, Nana ressortira encore plus aveugle qu'avant... on ira dans un vrai hopital 2 jours plus tard, et on ravalera notre salive quand le médecin rigolera en voyant les médicaments prescrits. Il s´agissait en fait d'une clinique spécialisée en médecine alternative ayurvédique, surtout destinée aux désespérés ayant déjà tout tenté ailleurs.

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J26àJ29

Encore une fois, le trajet pour se rendre à Munnar est un peu chaotique : cette fois ci, le conducteur fait exploser un de ses pneus par sa conduite delurée.

Enfin arrivés, on découvre qu’il n’est plus possible de trekker jusqu’a nouvel ordre, étant donné que 30 personnes sont décédées dans un incendie il y a quelques jours...

On fera quand même quelques belles excursions dans les célèbres plantations de Thé 🍵

Entre deux hectares de feuilles de thé, on tombera sur deux singes bien malins comme des humains.

Et on revirevoltera de plus belle en tuk-tuk :

Idee de balançoire à reproduire en coupant un arbre en son moyeu :

On a aussi vu une myriade de fleurs dotées de très beaux pistils.

Etape de flemmards, presque-fin de l’histoire 😉

J30àJ31

On quitte Munnar pendant que Titi fait le trottoir en bouquinant inlassablement 🤓

On part en bus direction la dernière ville de notre trip en Inde, Madurai, où la principale attraction est le temple de Mînâkshrî. À l’entrée, on nous confisque appareil photo, téléphones, chaussures, chaussettes, cigarettes, allumettes, tout. Du coup, on garde les détails de ce que l’on voit bien encrés dans nos mémoires, et on ne partage que la vue que l’on a eu de l’une des boutiques rooftops à coté du temple 😇


L’heure du bilan :

Voilà voilà, notre initiation à l’Inde est terminée. C'est un si grand pays qu’on a seulement pu en avoir un avant-goût, qui s´est avéré doux, salé et épicé (comment les indiens peuvent-ils supporter de manger du curry à tous les repas sous 35 degrès ?)

Ce que l’on a aimé : tout en dehors des villes qui sont vraiment très bruyantes, sales et surpeuplées. Mais pour TOUT le reste, c’est un pays qui vaut le détour tant il y a de paysages magnifiques et divers.

Dans notre top : les ruines d’Hampi, les plages de Goa, le palais de Mysore, les backwaters et les plantations de Thé de Munnar.

Concernant les gens, on a eu à faire à tous types : des personnes nous voyant comme des vrais 💴💶 sur pattes; d’autres adorables, remuant ciel et terre pour nous aider, c’en était même destabilisant.

Maintenant que l’on sait à quoi s’attendre, on est parés pour se rendre dans le Nord, pour un prochain chapitre qui sait 😇💪🏼