Le lendemain matin, direction le quartier Nagamachi, lui aussi à proximité du Murataya Ryokan. Les rues sont étroites et pavées, et bordées de grands murs ocres, l'ambiance y est très particulière.
Nous avons commencé par la visite de la résidence des samouraïs de la famille Nomura, représentative de l'époque Edo, que je conseille réellement. Nous sommes accueilli par une grande vitrine présentant une armure traditionnelle samouraï.
Les pièces sont magnifiques, avec tatamis au sol et peintures d'or aux murs. Les Fushuma, panneaux coulissants, sont tous ornés d'estampes.
Le jardin intérieur est lui aussi une petite merveille, cela donne envie de garder l'idée pour une cour en France!
Dans ce quartier, il y a également le Centre de la soie Yuzen: Nagamachi Yuzenkan. Ce "musée de la soie" présente des kimonos magnifiques, et permet d'ailleurs d'en porter. Le détail des décors des tenues est impressionnant, on y trouve des fleurs, des grues, des temples, .... peints à la main sur la soie.
J'avais choisi un kimono dans les bleu ciel, et l'équipe du musée met en scène une cérémonie du thé, afin de pouvoir faire des photos. Je crois qu'il est également possible de les louer pour une journée, mais je n'en suis pas sûre, et je n'oserais pas! Trop peur de l’abîmer ou de le salir...
L'habillage est assez complexe: d'abord, on passe un Joban, sorte de chemise au col blanc, qui reprend la forme du kimono, puis on enfile le kimono lui même... Mais attention, le tissu est très long pour s'adapter à toutes les tailles, il faut donc faire un ourlet/pliage au niveau de la taille, maintenue par une première "corde". C'est cet ourlet qui décide de la bonne tenue du kimono: col bien fermé et symétrique, bas du tissu parallèle au sol, pas de plis disgracieux, autant de petits détails qui rendent l'habillage très technique pour nous! Autre spécificité, le "sens" du kimono. Le pan de tissu de droite doit être en dessous de celui de gauche: l'autre sens est réservé à la toilette mortuaire...
Ensuite, on met le Obi, ceinture très large qui va camoufler l'ourlet central, en le terminant dans le dos par un gros nœud. Les obis sont eux aussi de véritables œuvres d'art, la plupart du temps brodés ou peints de superbes motifs.
Une fois le tout enfilé, ma première impression est la lourdeur du costume. En même temps, il y a beaucoup de matière! Par contre, aucune sensation d'oppression malgré le obi qui doit serrer un peu. Au final, l'ensemble est très agréable à porter et plutôt chaud, ce qui est judicieux vu les températures extérieures. Par contre, même s'il est possible de s'habiller seule, il est tout de même beaucoup plus pratique d'être aider!
J'ai ensuite dû enlevé à regret le kimono, et nous sommes repartis à la découverte de la ville. Mais une chose est sûre, c'est cette expérience qui m'a décidé à ramener des kimonos du Japon!
Nous avons adoré cette matinée, cependant, parlant peu anglais, nous avons senti qu'il nous manquait des explications données sur les panneaux lors des visites...