Aujourd'hui c'est chargé! Au programme au départ de Yogjakarta les temples de Borobudur et Prambanan, ainsi que les palais du sultan de la ville. Départ à 7h, il fait déjà bien jour, et les chevaux sont au travail depuis quelques temps.
Il y a une grosse heure de route pour aller à Borobudur depuis notre hôtel, et nous longeons les rizières, puis traversons la rivière Kali Krasak qui sépare les provinces de Yogjakarta et Java central, en effet le temple se trouve dans la province de Jawa Tengah.
Nous voilà arrivés dans l'espace d'accueil du temple de Borobudur, qui est inscrit depuis 1991 au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous sommes "VIP", c'est à dire que nous avons un guide privatif (et francophone), un parking plus proche 😅, et que nous pouvons attendre ici l'ouverture. En effet, le parc ouvre à 8h30, et on peut montrer uniquement à partir de 9h. Une maquette présente la forme du temple, le Mandala, qui symbolise l'univers dans l'enseignement bouddhiste. Considéré comme le plus grand temple bouddhiste du monde, ses 6 terrasses carrés et 3 plateformes rondes accueillent 504 Bouddha assis et 73 stuppas, ainsi que des milliers (littéralement) de bas reliefs. Il a été construit entre 780 et 840 après J.-C, puis abandonné vers le XIe siècle avant d'être sorti de la jungle en 1814 par les hollandais.
En partant de l'extérieur vers l'intérieur, trois zones de conscience sont représentées, la sphère centrale représentant l'inconscience ou le Nirvana.
En bas, Kamadhatu, le monde phénoménal, le monde habité par les gens ordinaires, est caché en partie. Un coin de la base de recouvrement a été définitivement retiré pour permettre aux visiteurs de voir le pied caché et certains des reliefs. Il se compose de 160 reliefs représentant des scènes du Karmawibhangga Sutra, la loi de cause à effet. Illustrant le comportement humain du désir, les reliefs représentent le vol, le meurtre, le viol, la torture et la diffamation.
Au milieu, Rapudhatu, la sphère de transition, les humains sont libérés des affaires du monde. Les quatre niveaux carrés de Rapadhatu contiennent des galeries de reliefs en pierre sculptée, ainsi qu'une chaîne de niches contenant des statues de Bouddha. Les manuscrits sanskrits représentés à ce niveau, sur plus de 1 300 reliefs, sont Gandhawyuha, Lalitawistara, Jataka et Awadana. Ils s'étendent sur 2,5 km. On y trouve également 1 212 panneaux décoratifs.
Tout en haut, Arupadhatu est la sphère la plus élevée, la demeure des dieux. Les trois terrasses circulaires menant à un dôme central ou stupa représentent l'élévation au-dessus du monde, et ces terrasses sont beaucoup moins ornées, la pureté de la forme est primordiale. Les terrasses contiennent des cercles de stupas perforés, en forme de cloche inversée, contenant des sculptures de Bouddha, qui font face à l'extérieur du temple. Contrairement aux stupas qui l'entourent, le stupa central est vide et des rapports contradictoires suggèrent que le vide central contenait des reliques, et d'autres rapports suggèrent qu'il a toujours été vide.
En attendant l'ouvertureOn attend l'ouverture en faisant le tour de la première terrasse, il y a du monde, mais je m'attendais à bien pire! Depuis le Covid, le gouvernement a limité l'accès à 1200 personnes par jour, là où auparavant il pouvait y avoir jusque 65 000 personnes par jour! 😱 Il y a plusieurs groupes, dont des étudiants qui doivent interagir avec des occidentaux afin de pratiquer l'anglais, on se prête au jeu, mais ils n'ont pas eu de chance, notre anglais n'est pas fameux, hein 😅 On a quand même dû insister pour mettre fin à l'entretien, on allait être en retard!
Autour de BorobudurLes barrières s'ouvrent, on suit notre guide de la matinée, qui nous mène à travers les premières terrasses carrés, nous montre ses points de vue préférés et se prend au jeu des photos. On a presque le temple pour nous tous seuls, c'est génial!
Direction ensuite le sommet et ses stupas enfermant des statues de Bouddha dans la posture de main de la roue de la vie. L'endroit est iconique, et on comprend pourquoi, c'est magnifique. Nous passons et repassons entre les "cloches", admirons les sculptures, on voit même un moine méditer, puis les groupes guidés arrivent, il est temps pour nous de redescendre.
Toutes les statues illustrent le Bouddha Dhyani, différent du Bouddha de l'histoire. Ce ne sont pas des êtres terrestres éveillés, mais des sauveurs transcendantaux qui sont assis sur leurs lotus dans une révérence éternelle, la paix et la méditation avec les yeux mi-clos.
Les statues qui sont au niveau d'un cercle sont placées dans un stupa creux disposé en trois niveaux de cercles concentriques. Le premier niveau du cercle a 32 stupas, le deuxième 24, et le troisième 16. Ainsi, il y a 72 stupas qui correspondent à la tradition javanaise qui dit « 72 principes gardés dans une cage » à Borobudur.
Chaque Bouddha des terrasses inférieures a, selon son orientation, une position de main spécifique correspondant à une étape de l'illumination : la main gauche de la statue de Bouddha est généralement placée sur les genoux, la paume tournée vers le haut, tandis que la main droite montre un certain geste (mudra).
Les sculptures des terrasses carrées sont placées dans une niche : 104 aux premier et deuxième niveaux, 88 niches au troisième, 72 au quatrième et pour finir 64 au cinquième, soit 432 Bouddha Dhyani dans la section Rupadhatu.
Les bouddhas de RapudhatuNotre guide nous explique "la vie de Bouddha en version 5 minutes", puis nous emmène voir la frise supérieure de la 3e terrasse, qui l'illustre étape par étape. On observe aussi gardiens et gargouilles, également sculptés en andésite.
Les sculptures et bas reliefs de Rapudhatu
Petite surprise au moment de redescendre, nous croisons un monsieur connu : le président Indonésien est en visite aujourd'hui!
Il est temps de dire au revoir au temple, c'était superbe.
Au revoirSur la route, toujours des rizières, toujours des travailleurs, mais cette fois les hérons sont venus au ravitaillement.
On croise aussi les préparatifs de la fête d'un village, avec entre autre leur offrande au volcan, montagne de légumes.
De retour à Yogjakarta, nous nous dirigeons vers le Kraton, le palais du sultan, dont seule une partie est restée privée pour la famille régnante. Plusieurs salles sont extérieures, on trouve aussi une présentation de la tradition du mariage dans la famille, puis des traditions en règles générales dans la région.
Le tout est intéressant, mais pas passionnant pour nous.
Direction ensuite une fabrique de batiks. Le batik est un tissu teint de façon traditionnelle par immersion dans plusieurs bains de teinture successifs, avec entre chaque application d'une cire afin que la couleur ne se dépose pas partout. Un batik a donc eu une application de cire puis un bain de teinture par couleur présente, et la cire peut être appliquée à la main ou avec des tampons si les motifs sont répétitifs. Ici, nous voyons un tissu dont les motifs ont été entièrement dessinés à la main. Quelle patience!
Fabrique de batiks Utilisés majoritairement pour l'habillement, certains batiks sont également utilisées comme décorations et tableaux.
Juste à côté se trouve une fabrique de marionnettes traditionnelles en cuir de buffle. D'abord taillées, les peaux sont ensuite peintes à la main avec des pigments naturels, on ajoute des bâtonnets de bambou pour les articuler, et hop! Elles sont prêtes pour le théâtre d'ombre traditionnel. Les personnages représentent des caricatures de caractères ou des éléments de la mythologie, les histoires étant sensées être éducatives.
Fabrique de marionnettes traditionnelles en cuir de buffleNous terminons notre visite express de la ville par le palais aquatique ou Taman Sari, où le sultan venait se baigner avec ses concubines.
Taman SariTaman Sari Nous sortons dans les rues très animées, et faisons face, comme souvent, à une armée de scooters, c'est vraiment LE moyen de transport privilégié ici.
Les rues de Yogyakarta Cette fois le repas est un buffet de spécialités régionales, bon et varié, nous avons apprécié.
Buffet indonésienAllez, un peu de route pour notre dernière étape, avec son lot de choses plus ou moins ordinaires.
Nous voilà à Prambanan, gigantesque ensemble de temples hindouistes datant du IXe siècle, et classé à l'UNESCO en 1991, la même année que Borobudur.
Le parc de Prambanan Constitué à l'origine de plus de 900 temples, on trouve actuellement sur le site 8 temples mineurs et 8 temples majeurs. Le site est toujours en rénovation, suite à sa redécouverte tardive, mais aussi aux dégâts dus aux tremblements de terre, dont celui de 2006 qui a beaucoup abîmé les structures.
Le plus grand temple, dédié à Shiva, culmine à 47 mètres, et comprend nombre de bas reliefs ainsi que 4 chambres enfermant des statues. Les autres temples, plus petits, sont formés sur le même modèle, mais avec une seule chambre, parfois trop petite pour avoir contenu une statue.
Les bas reliefs sont impressionnants de conservation! Par contre il y a du monde... Nous sommes en toute fin de journée, il y a comme une atmosphère d'urgence, pas des plus agréable. Si on revient, on consacrera plus de temps à cet endroit, c'est sûr!
Il y a pas mal d'oiseaux autour du bâtiment, et lorsqu'on s'éloigne, c'est très agréable!
Toujours des plumes Un peu de reculAprès un petit passage le long du "mini zoo", il est temps pour nous de quitter l'enceinte du parc, qui ferme à 17h30. Nous n'avons pas eu le temps d'explorer le site en entier, et encore moins d'aller voir le Kraton Ratu Boko pour le coucher de soleil, il est déjà parti! Je pense que pour profiter au mieux, il faut passer deux jours au moins à Yogjakarta, dont une grosse demi journée au moins du côté de Prambanan, voire une journée!
Mini fermeIl était question également d'un spectacle de danse ce soir, mais j'ai un sacré mal de crâne, et on en a plein les pattes... ce sera donc retour à l'hôtel et repas à l'occidental pour essayer de me remettre d'aplomb! Dommage, le spectacle est très réputé, mais... on en aurait de toute façon pas profiter.
Pâtes carbo et fish and chips, réconfortant