Ce matin, départ à 6h10 (Ça pique!), vers l'estuaire de sainte Lucie, qui fait parti du parc iSimangaliso. Ce parc de plus de 3000 km2 abrite 5 écosystèmes différents, depuis les récifs jusqu'aux mangroves. Anciennement appelé parc Greater sainte Lucie, son nom actuel, adopté en 2007, signifie "merveille"... et il le porte très bien!
L'estuaire forme actuellement un lac, car le niveau de l'eau a beaucoup baissé, le coupant de l'océan. L'eau est donc douce, pour le moment.
Nous avons une visite du lac en bateau de prévu, et l'heure matinale est payante: nous sommes seuls sur le bateau, avec du coup une guide du parc pour nous seuls!
Seuls sur l'eauL'eau est très brune, ce qui ne donne pas envie de s'y baigner... mais ce n'est pas la seule raison! L'estuaire est très connu pour abriter plus de 1500 crocodiles du Nil, pouvant mesurer jusqu'à 3,50m de long. Nous en voyons plusieurs durant la croisière, tant dans l'eau que sur terre. Leur nourriture principale est le poisson, mais aussi les nombreux animaux qui viennent s'abreuver sur la rive. Nous verrons d'ailleurs un peu plus tard des hommes tailler des roseaux sauvages sur les berges, je trouve ça assez inquiétant!
Et c'est pas du plastique...Le lac abrite aussi plus de 800 hippopotames, que nous voyons uniquement dans l'eau aujourd'hui. Les hippopotames vivent en groupe, appelés pod, composés d'un mâle, de femelles et de leurs petits. Nous aurons la chance d'en voir beaucoup, dont de tout jeunes hippopotames. Les adultes pèsent en moyenne 1 500 kg pour les mâles et 1 300 kg pour les femelles, et certains spécimens atteignent jusqu'à 3 tonnes, ce qui en fait l’une des espèces de mammifères terrestres les plus imposantes après les trois espèces d’éléphants et le rhinocéros. Sa hauteur au garrot est d'environ 1,5 m et il peut mesurer 3,5 m de longueur. En dépit de son aspect trapu et de ses courts membres, il est capable de courir à 30 km/h sur de courtes distances. Il faut savoir également que l'hippopotame est incapable de nager! En effet, il est trop dense pour celà: il se contente de marcher au fond de l'eau...
Vus! Pods de différentes taillesLes hippopotames ne se reproduisent pas avant l'âge de 6-13 ans pour les mâles et avant 7-15 ans pour les femelles. Les petits naissent toujours à la saison des pluies, si bien qu'il n'y a qu'une vague de naissances dans les régions où il n'y a qu'une saison des pluies par an, comme en Afrique du Sud, et deux vagues, dans l'est de l'Afrique, où il y a deux saisons. Ils s'accouplent de 227 à 240 jours plus tôt, pendant la saison sèche. La femelle met son petit au monde en eau peu profonde, ou bien à terre, mais dans une zone bien protégée, et le défend férocement, contre les grands prédateurs, et... contre les mâles adultes de sa propre espèce !
Famille avec petit
La réserve est également connue pour ses oiseaux, elle abriterait plus de 500 espèces... Nous avons eu la chance de croiser des cormorans dont un couple de cormorans à poitrine blanche, des ouettes d'Égypte, une oie-armée de Gambie, des sternes huppées, un martin pêcheur pie, ainsi que de nombreuses autres espèces que je n'ai pas pu prendre en photo.
Oiseaux de mer et de bord de rivièreNous voyons aussi un couple de pygargues vocifères (un tout proche, et un bien plus loin au sommet d'un arbre). Tout au long de l'année, même en dehors de la saison de nidification, ces oiseaux vivent en couples. Ils fréquentent les abords des lacs, des grands fleuves, les marais et les côtes, et s'installent près des pièces d'eau qui sont bordées de forêts ou de grands arbres car ils ont besoin de points d'observation situés à une grande hauteur pour surveiller toute l'étendue de son territoire de chasse. Le pygargue vocifère (African Fish Eagle) est l'emblème de la société de nos guides: african eagle.
Pygargue !Notre croisière se finit au bout d'une heure et demi, et nous reprenons la route, vers le village traditionnel de Duma-zulu. Dans la voiture, le guide nous apprends quelques mots basiques (Oui; Ça va; Merci) en isizulu, la langue zulu, qui a la particularité d'inclure des claquements de langue dans les mots... Heureusement, les quelques que nous apprenons n'en contiennent pas!
Nous arrivons ensuite au village et sommes accueillis par le gardien, en tenue traditionnelle, et qui nous salue... en isiZulu!
Avec sa permission, nous pouvons entrer dans le village (les hommes d'abord, les femmes ensuite), qui est un "vrai" village Zoulou qui a été rapproché de la route principale et d'un lodge. Ses 22 habitants étaient avant à 4 heures de pistes de la route principale... Il y a donc 22 personnes habitant ce village, dont la majeure partie sont employés part la structure, soit au village pour les démonstrations, soit au lodge ou au restaurant. Je me suis interrogée sur l'aspect "voyeur" de cette partie du voyage, mais après réflexion, ce sont au final des acteurs, qui "jouent le rôle de leur vie", en réalité, et sont rémunérés pour cela. Leurs habitations sont dans des zones interdites d'accès, et ils ne montrent que ce qu'il veulent bien partager.
Bonjour, et bienvenueNous visitons donc le village, où sont présentés différents métiers comme la création de bouclier, la fabrication de remèdes traditionnels (part le "pharmacien" traditionnel toujours en activité, les gens ici vont très peu vers la médecine conventionnelle ), et création de bijoux et poteries. Notre guide, Patrick, nous explique aussi comment connaître le statut marital d'une femme à sa tenue vestimentaire... Tout est extrêmement codifié, et la tradition toujours respectée à la lettre.
Armurerie
La pharmacieNous prenons ensuite place dans l'amphithéâtre où se déroulera le spectacle de danse traditionnelle. Un chaton vient nous aider à patienter jusqu'à l'arrivée des danseurs.
Mignon félinJe profite de la préparation pour prendre quelques portraits des habitants du village.
Portraits Le spectacle commence ensuite, entre chants et danses très rythmées. Nous avons passé un très bon moment.
Beaucoup d'énergie dans ce spectacleÀ la fin, nous pouvons participer un peu à quelques pas de danse.
Transformés en Zoulou Le Vervet est l’espèce de singe la plus commune en Afrique. Ils sont répandus partout au Sénégal, au Soudan et dans la partie sud de l'Afrique, et sont adaptés à pratiquement tous les habitats boisés mis à part la forêt tropicale humide. Leurs habitats de prédilection restent cependant les zones boisées (Acacias) près de lacs, rivières et autres cours d'eau. Ces singes s'organisent en groupes familiaux complexes mais très stables, souvent d'une trentaines d'individus.
Quand le singe veut manger à l'oeil!Le repas est suivi par un moment de détente dans les environs du village, qui héberge un nombre étonnant de papillons. Nous passons un bon moment, environ une heure et demi, je dirais, à guetter les différentes espèces présentes, et à tenter de les prendre en photo. Nous avons vu, entre autre, voilier des citronniers, Eurema hecabe, Nymphale du Pourpier, mais je n'ai pas retrouvé le nom de la plupart des espèces...
Magnifiques jardins Pour finir, départ vers le parc Hluhluwe iMfolozi (prononcez chlou-chlou-oué...), réserve naturelle de 96 000 ha. C'est la plus ancienne réserve d'Afrique, et le seul endroit dans la province du KwaZulu-Natal où l'on peut rencontrer les "Big Five" (éléphants, buffles, rhinocéros, lions et léopards.
Nous sommes là aussi seuls avec le ranger dans le 4x4, ça fait bizarre!
Premier safari 4x4!Nous croisons en premier un singe Vervet, puis une famille de phacochères, ils sont adorables avec leur queue relevée dès qu'ils courent! Les phacochères peuvent courir très vite en cas de danger, ils peuvent faire des pointes à plus de 50 km/h pour échapper aux prédateurs. Le mâle pèse jusqu'à 100 kg et la femelle de 50 à 75 kg. On les connait souvent sous le nom de Phumba, du dessin animé "le roi lion", c'est d'ailleurs leur "nom d'usage international": "look! it's a Phumba!".
C'est ensuite un impala, qui traverse devant nous: c'est notre première antilope! Les impalas sont très élégants, avec leurs petites cornes torsadées, et reconnaissable au M brun sur leur arrière train.
Impala Nous voyons assez rapidement un éléphant mâle solitaire, qui mange tranquillement des branches, ainsi qu'une famille avec plusieurs femelles et des jeunes, dont un tout petit d'environ 3 mois!
C'est impressionnant comme ils sont discrets malgré leur taille, certains membres de la famille ne se sont trahis que par le bruit des feuilles, à moins de 3 mètres de nous... Le tout jeune éléphanteau a fait mine de nous charger, mais il a juste réussi à être adorable!
Sur la route et dans la forêtNous avons la chance de croiser plusieurs rhinocéros blancs aux cornes impressionnantes, à environ 10 mètres. Le troisième représentant des Big Five que nous croisons est le buffle, nous en verront deux, juste à côté de la voiture, ainsi qu'un troupeau prenant un bain de boue.
Rhinocéros blancs Nous croisons un peu plus tard une femelle rhinocéros avec son petit, le ranger a éteins le moteur pour nous laisser profiter du moment, et le jeune a décidé de venir voir de plus prêt à quoi ressemblait un 4x4... Il a fini par poser son nez sur le capot, puis a décidé que ça n'avait aucun intérêt et en a informer sa mère par de petits cris qu'on aurait jamais imaginer sortir d'un rhinocéros!
Bébé curieuxNous voyons aussi de nombreux autres animaux : un grand nombre d'antilopes plus ou moins grandes, mais également des tortues et de très nombreux oiseaux, dont un vautour au loin dans son nid.
La vue dans le parc est magnifique. Le ranger nous laisse profiter quelques minutes de la vue, et nous apercevons des girafes en contre jour sur la colline d'en face... belle image!
PanoramaLe safari se termine de nuit, et nous ne voyons que peu d'animaux la dernière demi heure, mais c'est tout de même avec de magnifiques images plein la tête que nous rentrons au lodge.