Un premier réveil pas trop tard, et direction le balcon pour prendre en photo les oiseaux de jardin. En effet, notre balcon donne sur le jardin de l'hôtel et surtout ses palmiers et jujubiers. C'est un vrai festival!
Ça y est, nous partons à pied à travers la ville, direction la médina, soit 5 km majoritairement le long de l'avenue Mohamed V. C'est un peu bruyant, voire beaucoup, et nous ne savons pas vraiment où se trouve cette Médina, donc nous demandons notre chemin... mais tout le monde veut absolument nous emmener au souk! Il faudra un peu de persuasion avant d'obtenir une indication. Nous longeons l'ancien palais royal, extrêmement arboré et vert au vu du climat... et très bien gardé. Nous nous amusons beaucoup de l'équipement des gardes : ils sont postés tous les 100 mètres environ, et ont tous un parasol pour se protéger du soleil, bien sûr, mais également un chat! Le nombre de chat errant est impressionnant, et ils ont l'air de beaucoup apprécier tenir compagnie aux militaires en faction.
Au moment de quitter l'axe principal, nous nous inquiétons fortement : nous nous retrouvons sur une petite route, au milieu de terrains vagues remplis de déchets diverses, il n'y a quasiment plus personne, et plus nous avançons, plus c'est sale... Nous voyons bien quelques dromadaires harnachés, qui attendent couchés au milieu des saletés qu'un touriste vienne faire une balade, mais ça ne nous fait pas vraiment envie, et nous espérons que ce ne seront pas ceux là que nous prendrons cet après midi!
Un dernier virage, nous arrivons enfin à la médina, et c'est presque un choc : de magnifiques portes trouent un mur d'enceinte en pierre sèche traditionnelle, et ça a l'air magnifique. Quel contraste avec l'environnement immédiat!
La vieille médina d'Agadir a été détruite par le tremblement de terre de 1960. La médina actuellement visible couvre 4 hectares et a été construite en 1992; son créateur Coco Polizzi s’est attaché à recréer les caractéristiques des médinas marocaines entre ruelles entrelacées et échoppes d’artisanat. L'effet est plus que réussi, c'est un vrai coup de cœur ♥ pour nous. C'est très calme, nous prenons plaisir à déambuler dans les ruelles, et l'architecture nous plait beaucoup!
Mention spécial pour le marchant d'épices, qui nous aura fait passer un super moment dans sa boutique, et qui vend également un très bon thé à la menthe (oui, j'avoue, j'en bois en ce moment).
Nous profitons du restaurant sur place, qui est une très bonne surprise : c'est copieux, très raisonnable en prix, et le lieu est superbe! Bon, nos assiettes font des envieux : que ce soit les paons🦚 ou les chats, on nous réclame les restes!
Il est temps de rentrer et de se préparer pour la sortie en dromadaire... Nous repartons à pied, mais la motivation manque fortement. Le chemin n'est pas magnifique, c'est toujours bruyant, et puis, bon, quand même, c'est un peu long, 5km tout droit en ville 😂 Après un petit kilomètre, notre regard s'illumine : nous voyons un rassemblement de jeunes autour de tuktuk (bon, je ne crois pas qu'on dise tuktuk ici, mais pas grave), comme au Sri Lanka, mais avec deux banquettes latérales au lieu d'une face à la route. Banco! Papa négocie le tarif, et nous voilà parti. La conduite est un peu sport, et moi, en bonne flippette de la voiture, je ne suis pas rassurée, surtout quand je vois que TOUT LE MONDE se marre en nous voyant là dedans, et qu'un motard guide notre chauffeur qui ne sais pas où est notre hôtel... Certains me répondront fort à propos "qu'on est pas mourru, l'âne, tu vois?", et on a sacrément ri, mais je vais finir cardiaque, moi 🙄
Allez, il es temps maintenant de se préparer pour la balade à dos de grosses bêtes à bosses! En temps que cavalière, j'ai super hâte de tester un nouveau type de monture, et puis voir mon père son un dromadaire, je suis sûre que ça vaut le coup d'œil! Non, c'est pas vrai, ça ne fait pas 2 mois que j'emm**** tout le monde avec mes "et je vais voir mon père sur un dromadaire"!
D'ailleurs, petit point zoologie : dans la famille des camélidés, on trouve plusieurs espèces, dont le dromadaire🐪 - une bosse, africain - et le chameau🐫 - deux bosses, et surtout asiatique! Ce sont donc bien des dromadaire qu'on trouve ici, même si absolument tout le monde dit chameau. Je continue un peu, parce que j'aime bien les bestioles : les dromadaires mesurent environ 2m au garrot, pour un poids entre 400 et 700kg, ce sont des animaux grégaires et qui n'existent plus à l'état sauvage actuellement. On les appelle vaisseaux du désert, car ils sont parfaitement adapté à ce biotope, avec des pattes larges qui font raquettes, et la capacité de fermer les narines pour empêcher le sable d’y rentrer; il peut également passer 8 jours sans boire, puis boire 100 L d’eau en 10 minutes dans une oasis.
Bref, un véhicule passe nous prendre à l'hôtel pour nous emmener, et nous voyons que nous suivons exactement la même route que ce matin, vous vous souvenez? Le terrain vague, les déchets, les dromadaires couchés au milieu, tout ça? Nous faisons tous les quatre un grand "OUF!" lorsque nous les dépassons, mais nous nous arrêtons à peine 100 mètres plus loin, avec du coup un peu d'appréhension...
Nous descendons du véhicule, et voyons l'une des montures qui part sans cavalier et traverse le parking avec de petits bonds de joie... On est content de ne pas être dessus! Les autres attendent paisiblement couchés ou debout, déjà harnachés avec une espèce de siège qui a l'air ma foi fort confortable. Je regarde les différents dromadaires, prends quelques photos, et... je LE vois. Un dromadaire pie! Pour moi, ils étaient tous marrons, juste plus ou moins clairs, mais non! Celui là est pie, c'est à dire marron avec de grosses taches blanches, et les yeux bleus. J'adore!
J'espère qu'il fera parti de la balade, celui ci. C'est le temps de monter, les guides nous mènent chacun à un dromadaire (il est possible de les monter à deux, mais nous avons préféré être seul sur le notre), qui doit être couché. Ensuite, il se lève en trois temps, c'est assez étonnant mais plutôt connu, du coup pas de choc pour nous, par contre une fois dessus, mon dieu, comme c'est bizarre! Moi qui suis habituée à avoir une encolure et des oreilles de poney en face de moi, là, la tête est beaucoup, mais alors vraiment BEAUCOUP plus basse, c'est assez impressionnant, cette sensation de vide antérieur... Mais j'ai eu le pie! Suis trop contente, on dirait que j'ai 5 ans mais c'est pas grave 😍
Ça y est c'est le départ, nous sommes seuls tous les quatre avec deux guides, chacun tenant une monture, la seconde attachée à la selle de la première par une ficelle. Je suis derrière papa, et j'avoue que je ne suis pas rassurée de voir que le mien tente dès qu'il peut de grignoter la ficelle qui l'attache... Mais comme ils n'ont pas l'air de foudre de guerre, l'inquiétude passe vite, et on se concentre sur le paysage. Oups, pas tant que ça, au début, on se concentre surtout sur le mouvement de balancier longitudinal, c'est vraiment déstabilisant cette marche à l'amble, les deux pattes du même côté qui bougent en même temps. Oh, et ne faites pas comme moi, ne mettez pas de pantalon fluide qui va venir frotter +++ à chaque mouvement! Enfin je dis ça, je dis rien, hein, c'est pour vous... 😥
Nous longeons le palais d'été, qui est absolument gigantesque (on nous annonce 15km² mais je n'ai pas réussi à trouver l'information, je pense plutôt à 15hectares, ce qui est déjà respectable!), et gardé, évidemment. On retrouve donc des gardes armés, eux aussi sous un parasol et accompagnés d'un chat. Pas de photos, par contre c'est interdit...
Nous arrivons près de l'Oued Souss, rivière réputée pour abriter une colonie de flamands roses, qui sera le point d'orgue de la balade. L'endroit est très joli, même si cela mériterait quelques poubelles supplémentaires. Les flamands sont postés de l'autre côté, nous nous contentons de les deviner, mais là encore je ressemble à une gamine, on voit des flamands! C'est un oiseau tellement emblématique, un peu comme les calao du Sri Lanka.
On en profite pour une jolie pause photos, et le chamelier qui nous tiens décide d'accrocher le dromadaire de papa à... son bâton de marche! Evidement, ça ne le retiens absolument pas, il décide donc de partir tout seul se servir un goûter (ou se gratter, les versions divergent) sur un buisson, ce que je trouve très drôle, jusqu'à ce que je me rappelle que le mien est attaché au sien, donc s'il part en cavale, moi aussi! Le guide nous rattrape, et nous "attache" à un poteau cette fois. Je crois que le dromadaire a pris ça pour une fin de balade, et papa s'est mis à descendre d'un étage: sa monture s'est couchée! Sans se tenir, c'est un peu plus compliqué... 😂
Nous prenons ensuite la route du retour, le circuit n'étant malheureusement pas une boucle, mais c'est sympa, et nous nous sentons un peu plus à l'aise avec les mouvements des bestioles. C'est donc la fin, le moment de descendre est arrivé. Une petite (bon d'accord, une grosse) secousse, et c'est fini. Nous prenons le temps de quelques photos, et c'est le retour à l'hôtel. C'était un bon moment, et c'est décidé, je referai du dromadaire! Par contre, la prochaine fois, je prendrai un pantalon adapté, on regardera un peu mieux l'itinéraire suivi, et le bonus suprême serait de pouvoir avoir les rênes!
Toujours un superbe coucher de soleil depuis la chambre... et nous terminons la journée par la "soirée marocaine" de l'hôtel. Au programme, tajine, couscous, et une danseuse du ventre avec un peu de musique traditionnel, c'est plutôt sympa.