Carnet de voyage

Toujours à poils et à vélos

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Par Tilipo
Bienvenue sur le blog des Tilipo saison 2 : notre retour en France ! Même concept. Pour garder contact et partager avec ceux qu'on aime, mais aussi pour les curieux. Suivez ici nos aventures...
Septembre 2018
365 jours
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sept
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Publié le 20 septembre 2018

Après avoir déposé les parents à Bishkek, nous repartons à Karakol où nous rendrons la voiture.

Nous ne voulons pas quitter le pays sans avoir fait un trek sur plusieurs jours.

Nous partons donc pour l'ascension qui mène au lac Ala Kul : 3 jours qui commencent par une journée et demi de rando à cheval.

Par le plus grand des hasards, nous serons accompagnés par Jojo et Totor, un couple de cyclo' français avec qui le courant passe bien !

Temps mitigé sur la première journée, mais l'ambiance est au rendez-vous. Arrivée à Altyn Arashan, petite baignade dans des bains tièdes en fin d'après-midi et nuit en "refuge".


Deuxième journée, on part sous un grand soleil. Les chevaux nous montent au fond de la vallée et nous laissent au pied d'un pierrier (les bêtes ont bien transpiré). Il nous faut maintenant franchir ce mur, droit dans le pentu pour découvrir le spectacle.

Magique, les photos parlent d'elles-même. Nous sommes encore une fois émerveillés par ce que nous voyons. Le lac Ala Kul prend directement place dans nos coups de cœur 💙.

C'est par contre sous la pluie/grêle que nous descendrons et monterons le camp. La météo sera finalement clémente et laissera place à un ciel voilé pour la soirée.


Troisième jour, redescente par la vallée voisine, le long de la rivière jusqu'à Karakol. Pas de doute, avec ces paysages nous sommes bien au Kirghizistan.

Nous suivons, Johana et Victor dans leur auberge, avant de les voir filer pour la Pamir, en se disant qu'on les recroisera peut-être sur la route ! Itinéraire différent mais même direction...


Le pays organise pour la 3ème fois les championnats du monde de jeux nomades. Ils ont lieux tous les 2 ans à Cholpon Ata à cette période. Par curiosité, nous y faisons l'aller-retour en bus pour une journée.

Première découverte, le sport phare des nomades : le kok boru. Un match à cheval assez violent où les joueurs doivent attraper un cadavre de chèvre sans pattes ni tête et l'apporter dans le but (une grande bassine) du camp opposé... on vous l'accorde, c'est étrange...

D'autant que les chevaux sont pris pour des auto-tamponeuses, qu'ils font avancer à gros coups de cravache. On n'en a jamais vu autant se renverser.

Les kirghizes en sont friands et accrochez-vous, une équipe française a fait partie de la compétition pour la première fois !

On découvre aussi une lutte particulière, où les participants se "disputent" un bâton. Puis on se rend dans une vallée qui abrite un immense camp nomade avec démonstrations de danse, chant, petits spectacles. Nous y allions pour voir la chasse à cheval avec un aigle et les courses de chiens de berger, mais n'y étions apparemment pas au bon moment.

Ce fut quand même une expérience intéressante dans une atmosphère originale.


Retour à l'auberge pour boucler les sacoches, fin prêts pour ce nouveau départ !

Encore quelques pistes en tôle ondulée, on se refait les jambes après plus d'un mois sans vélo, et on profite comme toujours des paysages et des beaux spots de bivouac jusqu'à la frontière Kazakh.

Après deux mois au Kirghizistan, ça nous fait tout bizarre d'en partir.


L'œil du loup :

Nous appréhendions un peu de faire du cheval avec Lupo, qui en a souvent peur et leur aboie dessus. La rando s'est finalement très bien passée, même si il était complètement excité tout du long.

À Karakol, il trouve un copine dans l'auberge, qui sera parfois détachée pour jouer avec lui, et il est très apprécié par l'une des gérantes.

Pour les jeux nomades, il restera la journée dans le jardin... c'est la première fois de sa vie qu'on le laisse aussi longtemps seul : 10h ! Il a été bien sage apparemment.

Lupo est aussi ravi de reprendre la route et il semble ne rien avoir perdu de son entraînement.

16
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Publié le 24 septembre 2018

Retour dans ce pays immense aux paysages hors normes.

Nous avons repéré un bon itinéraire qui nous fait découvrir la région d'Almaty. Nous commençons par un petit crochet au "Moon Canyon" conseillé par Johana et Victor.

Un pique-nique, un dévoilage de roue et ça repart en dérapage dans le sable...


Deuxième crochet, de 200km cette fois, pour rejoindre plusieurs lacs de montagne.

Entre steppes et canyons la route qui y mène est déjà impressionnante.

Les derniers kilomètres pour accéder au premier lac sont intenses : traversée de rivière, chemin escarpé, tout ça avec du dénivelé bien-sûr. C'est la première fois qu'on doit réellement pousser les vélos sur 2km !

Nous parvenons finalement au "Kaindy lake", sûrement le plus surprenant avec ses troncs immergés.

Nous nous ferons offrir le repas en arrivant par un chauffeur de taxi attendant ces clients et camperons ici pour la nuit. Au matin la tente sera recouverte de gel. Ça reste cependant un super spot.


Deux lacs d'un coup pédale. Encore une belle petite montée mais bien goudronnée pour arriver au "Kolsay 1". Nous profitons de la vue et y bivouacons avant de se dégourdir les jambes le lendemain matin : 4h30 de rando pour aller voir le "Kolsay 2".

On ne se croirait pas au Kazakhstan !

C'est les jambes un peu lourdes que nous redescendons dans la vallée en vélo l'après midi.


Dernier crochet mais pas des moindres, le fameux "Charyn Canyon". Nous sommes transportés dans un mini Ouest Américain.

Le premier jour aura une ambiance un peu particulière au son d'une fête étudiante... Heureusement ils ne resteront pas la nuit. Nous profiterons tout de même d'une douche dans la rivière, un beau coucher de soleil et des restes de nourriture à partager 😅.

Quand au lendemain matin, c'est petit déjeuner avec vue imprenable et remontée mémorable, seuls au milieu du canyon !


C'est en stop que nous avions prévu de finir la route jusqu'à Almaty, et c'est chose faite ! Coup de chance, après notre pique-nique de midi une camionnette est sur le bas côté. Une petite parole au chauffeur et nous embarquons...


L'œil du loup :

Lupo aussi s'est fait offrir le repas en arrivant au Kaindy lake, un gros reste de riz et viande !

À Charyn Canyon, nous faisons une belle rencontre : Chris et sa chienne Jazzman des États-Unis, qui voyagent ensemble depuis 1 ans et demi en vélo puis en sac à dos. Une copine pour Lupo et quelques heures de discussion bien sympa pour nous.

29
sept
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Publié le 10 octobre 2018

Pour commencer, première vidéo de la reprise :


Trois jours à Almaty, histoire de se doucher et faire notre lessive. On en profite pour faire une balade en ville, qui n'a rien de particulier bien que ce soit la plus développée qu'on ait vue en Asie Centrale.

Nous voulons prendre un train qui nous amène direct à Aktau, à 4000km de là par la route. Les vélos devront voyager dans un train de marchandises qui arrivera à destination deux jours après nous.


C'est parti pour 3 nuits et 2 jours de voyage en train !

Les paysages sont monotones : du désert, quelques petits bleds et des chameaux.

Heureusement, notre cabine est plutôt confortable et nous avons un stock de films à regarder. On peut même s'approvisionner en nourriture lors des arrêts en gares les plus longs.


Bien arrivés à Aktau, campement pour 2 jours au milieu de la gare... l'attente des vélos est longue.

Et quand les voilà enfin, c'est réparation obligatoire et bon coup de gueule au service des marchandises car le vélo de Timo fait peur à voir. Les employés ont roulé avec le cadenas..., ce qui a arraché le dérailleur !

Ce n'est finalement que la patte de dérailleur qui a cassé et nous en avons de rechange ! (Merci Alphonse)

Petite journée et bivouac avec un couple de cyclos franco-polonais, Ania et Yoann, pour nous changer les idées, puis nous roulons vers le port.


Après plus de 100km dans la journée, en pensant qu'il y aurait un ferry le lendemain matin à 6h, c'est tout compte fait trois nuits que nous passerons au terminal...

L'organisation est dingue autour des ferries de la mer Caspienne. Avec de vieux bateaux, du vent et du personnel incompétent, personne ne semble savoir quand arrivera le bateau.

Après plusieurs faux espoirs, on nous réveille à 1h du matin pour acheter les tickets, car "le ferry arrive dans 2h", mais en réalité nous n'embarquerons pas avant 13h.

Bref, mieux vaut être patients. On partagera l'attente avec plusieurs voyageurs, à pied, en vélos, en van et en voiture !


Après 5 mois géniaux passés en Asie Centrale, nous sommes tout de même contents de la quitter.

Bien qu'elle nous ait offert des paysages spectaculaires et des rencontres marquantes, il a été dur pour nous de s'habituer à certaines différences ou normes. Particulièrement sur le respect de la sphère privée et le sens du service. Pour nous qui sommes toujours dehors, ça n'a pas été facile voir pesant : toujours être observés (de près), on touche à nos affaires sans gêne, on essaie nos vélos pendant que nous faisons des courses, on vient discuter alors que nous dormons,... Beaucoup d'interactions peu enrichissantes et très peu d'invitations ... Et les fois où nous allons au restaurant ou dans une auberge, chaque demande auprès du personnel semble les embêter. Nous avons senti planer une nonchalance générale... On soulignera également leur forte consommation de vodka !

Nous sommes donc un peu déçu de l'accueil global dans cette région du monde, surtout côté Kirghize et Kazakh, où leurs valeurs semblent être remplacées peu à peu par celle de l'argent. Bien entendu, ce n'est que le retour de notre expérience !

Un petit conseil avant un éventuel départ en Asie Centrale, apprendre quelques bases de russe peut s'avérer très utile et sûrement faciliter les contacts.

Mention spéciale pour les pistes et les itinéraires secondaires incroyables, qui nous font sentir bien seuls au milieu d'immenses étendues et paysages sublimes. On y aura redécouvert le vélo !


L'œil du loup :

A votre avis, Lupo peut-il être plus sale que ça ?


Lupo peut monter dans le train avec nous ! Seule condition, nous devons acheter une cabine entière, soit 4 billets. Mais ça nous arrange bien finalement, on est tranquille et on a un peu d'espace.

Les arrêts sont assez fréquents, on peut donc le sortir régulièrement. Le chef de wagon nous prévient même des arrêts les plus longs. Le trajet se passe donc sans encombre pour Lupo, qui est très patient et calme malgré le manque d'activité.

Par contre, il a été mal reçu à l'arrivée dans le ferry et interdit de cabine, mais nous lui trouvons une petite place dans le couloir. Et au final, il y sera même mieux nourri que nous ! Lupo impressionne les autres voyageurs par sa sagesse.

10
oct
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Publié le 18 octobre 2018

Retour en Azerbaïdjan, cette fois, on le pédale. Arrivés en fin d'après-midi et sortis d'une longue attente en quittant le ferry, nous bivouaquerons aux volcans de boue, à quelques kilomètres du port, avec le couple de cyclos rencontré au terminal.

Du coup, au matin, c'est bain de boue pour Lupo ! Il n'a pas vraiment apprécié mais on a bien rigolé.


Puis nous visitons la réserve de Gobustan, site archéologique dont nous sommes assez déçus, mais dont nous repartons avec plein de figues fraîchement cueillies.

Pour traverser le pays, nous décidons de suivre tant que possible les itinéraires secondaires afin d'éviter les routes trop fréquentées. Et c'est un bon choix, on se retrouve sur des pistes vraiment sympas.

Un seul petit contre-temps le premier jour... En voulant suivre un raccourci qui n'était pas sur la carte, nous nous faisons interpeller par un militaire à cheval qui nous demande d'attendre l'arrivée de ses collègue (une bonne demi-heure au milieu de nulle part). Puis c'est une voiture avec 3 militaires et une autre avec 3 policiers qui débarquent pour un long contrôle de passeport : nous ne sommes pas sensés être ici, c'est une zone pétrolière interdite... Bref, tout ça pour nous laisser continuer après une heure et une photo de nos passeports, tout roule finalement.


Cette même journée, au moment de poser la tente, c'est un homme à vélo qui nous interpelle cette fois : il nous invite ! Nous prendrons donc le thé, puis dînerons et dormirons chez lui. Bien que la communication soit très difficile, nous sommes acceuillis chaleureusement et passons une belle soirée.

Et les bonnes surprises ne s'arrêtent pas là ! Les Azéris sont tous souriants, nous saluent, nous proposent le thé... Nous nous faisons même invités au restaurant par un jeune qui nous doublait simplement en voiture. Tous les jours ou presque, l'on nous offre des fruits (plein de grenades, des kakis, du raisin, des pommes et des poires), on n'en aura jamais mangés autant.

Et alors que nous demandions de l'eau dans un petit village, nous sommes devenus l'attraction de tout le voisinage, "tourist, tourist !". On fini par boire le thé dans le jardin d'à côté et repartons avec pain frais, fromage et fruits...

Il faut dire que sur les pistes par lesquelles nous passons, il doit y avoir peu de touristes, voire pas du tout. D'ailleurs, les gens pensent souvent que nous sommes perdus et veulent nous diriger sur la route principale.


Notre traversée de l'Azerbaïdjan fut authentique. Peu de beaux paysages mais des gens superbes.

Seul point noir et malheureusement pas des moindres : c'est peut-être le pays le plus sale en termes de déchets que nous ayons traversé jusqu'à présent. Ils sont partout à l'exception des centre-villes, le long des routes, dans les faussés, les lits de rivières, les "déchetteries" en plein air (et au vent)...


L'œil du loup :

La réponse est oui, Lupo peut être plus sale ! On vous rassure, on a trouvé rapidement de l'eau claire pour le débarbouiller.

Le bain de boue bien épaisse ne lui a pas plu. Il a sauté dedans (sous nos encouragements^^) pensant qu'il pourrait nager, mais impossible de bouger les pattes... il couïne pour qu'on l'en sorte, en costume de Chewbacca !

Bien qu'à nouveau propre, nous hôtes ne souhaitaient pas toucher Lupo (la grand-mère nous dit en souriant que "c'est haram"), mais n'étaient pas du tout gênés par sa présence.

Moins amusant, nous avons été attaqués par des meutes de chiens, 3 fois dans la même journée... La deuxième était vraiment impressionnante, Julie n'était pas bien. Entourés par une dizaine de gros chien qui aboient et grognent, impossible de monter sur les vélos. Nous devons marcher doucement à côté en les tenant à distance avec bâton, cris et cailloux qu'on a dans les poches.

Lupo en sort indemne, on l'a mis bien à l'abris dans sa caisse et surveillé ses arrières.

27
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Publié le 14 novembre 2018

Passage obligatoire en Géorgie car les frontières azéri-arméniennes sont fermées. Le temps de faire un plein d'eau qui nous vaudra une grosse intoxication alimentaire...

Les débuts en Arménie sont donc compliqués. On prend quand même des itinéraires secondaires mais on découvre vite qu'ici, ils ne sont pas goudronnés et s'effacent peu à peu pour finir en chemin de tracteur. Sans oublier que l'Arménie est montagneuse...

Du costaud donc, on a bien poussé, mais cela nous a permis de visiter les monastères de Haghpat et Sanahin.


Toujours sur des petites routes, nous ne sommes vraiment pas en forme et avons du mal à avancer.

Par chance, c'est en stop que nous rejoindrons Dilidjan, pour passer 4 jours en auberge le temps de récupérer. Cette intoxication aura duré une semaine !

Nous profiterons tout de même des beaux panoramas sur le chemin et du charme de la vieille ville.


On repart enfin en forme ! Un bon dénivelé pour passer un col et descendre sur le lac Sevan pour en faire le tour en 3 jours.

À 1900m d'altitude, il fait plus de deux fois la superficie du lac Léman.

Vélo au bord de l'eau, camping sauvage et beaux couchers de soleil, ce fut une petite boucle fort sympathique.


Nous voici à Erevan la capitale. Une grande ville très "européanisée", des rues ultra propres, des magasins, cafés et restaurants partout. Rien de très intéressant pour nous mais on déambulera quand même dans les rues et les marchés.

Nous ferons une escapade d'une demi-journée au temple de Garni et au Monastère de Geghart. La route qui y mène vallait finalement plus le coup que les sites eux-mêmes. Aller en taxi, retour en auto-stop.

Pour notre dernier site en Arménie, nous attendons la fin de la pluie. Deux nuits de plus à Erevan, dans notre petite auberge familiale et très peu chère.


Khor Virap. Le beau temps est enfin là pour admirer ce paysage atypique : monastère arménien perché sur une colline avec en toile de fond le légendaire Mont Ararat, culminant à 5100m. On dit que l'Arche de Noé s'y est arrêtée et y serait encore.

Nous bivouaquons avec une vue imprenable et nous promenons soir et matin dans le monastère.

C'était un aller-retour, nous repartons vers Erevan, puis direction la frontière géorgienne.


Nous sommes attendus dans quelques temps par des amis cyclos en Turquie, donc pas de temps à perdre, nous faisons du stop. Un chauffeur de poids lourds géorgien très gentil qui ne veux plus nous lâcher, nous fait passer la frontière ! Paysages inattendus, haut plateaux, ça grimpe et la neige est proche, winter is coming...


Nous avons ressenti dans cette région de fortes tensions entre les peuples frontaliers. Les raisons sont historiques mais l'Arménie est pourtant encore aujourd'hui très enclavée, ouverte uniquement sur la Géorgie.

Plusieurs fois en Azerbaïdjan nous avons entendu "N'allez pas en Arménie !", et en Arménie "Pourquoi êtes-vous allés en Azerbaïdjan ?" "N'allez pas en Turquie"...


L'œil du loup :

Lupo s'est fait attaqué par une meute, 10 secondes ont suffit pour qu'il se retrouve sur le dos, chopé de tous les côtés. On a vite réagi, juste quelques égratignures à la sortie.

Nous n'avions jamais vu de si gros chiens. Le Gampr, berger arménien, avec une tête énorme, est un véritable ours !

À Dilidjan, malgré les premières minutes tendues, Lupo a eu une copine à l'auberge et nous une guide de la ville.

Les Arméniens semblent apprécier les chiens et les traiter correctement, bien que l'on soit tombés sur 3 tous petits, abandonnés en bord de route. Nous leur faisons un abri et leur laissons croquettes et eau.

À Erevan, les gérants de l'auberge aiment beaucoup Lupo mais il doit rester dehors, malgré la pluie.

En ville, on croise quelques chiens en laisse !

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Publié le 23 novembre 2018

Deuxième crochet géorgien, nous quittons facilement le grand axe pour couper presqu'à travers champs.

De grandes plaines sèches entourées de quelques sommets enneigés, un lac frontière et nous revoilà déjà en Turquie, ce pays que nous avions tant apprécié.

Une journée comme on les aime, "Çok Güzel"!


Nous sommes encore à 2000m d'altitude environ, les nuits sont fraîches et la tente gelée le matin. Mais le soleil est avec nous, nous pouvons tout faire sécher au réveil et profiter de belles journées.

Quelques kilomètres après la frontière, nous longeons un second lac, Çildir, par une piste peu fréquentée, c'est un vrai bonheur.

Au bout du lac, nous tombons sur une brochette de chiots abandonnés. L'envie est là mais soyons réalistes... on ne peut pas les emmener. Un petit moment câlins et nous devons continuer.


Au cœur des montagnes, nous faisons du stop pour rejoindre le lac Van au plus vite. Une journée, 3 conducteurs et 320km plus tard, nous voici déjà à Erçis, à l'Est du lac. Le dernier chauffeur a même fait un détour pour nous amener au plus près de notre destination !


On parcourt les rives du lac pendant deux jours, jusqu'à Tatvan, à l'ouest. Nous sommes un peu déçus car nous avions beaucoup entendu parlé du lac Van, mais n'avons apprécié que la dernière partie, avec une vue sur les montagnes et une route légèrement vallonnée. Le reste était monotone et très agricole.


Arrivés à Tatvan, les copains cyclos Johana et Victor (rencontrés lors de notre trek au Kirghizistan) venus par l'Iran, nous rejoignent et nous partons pour 2 semaines en équipe!

Précisons qu'ils arrivent avec la pluie. Les premiers coups de pédales ensemble seront bien mouillés et nous finirons dans un hôtel à Bitlis, mais ça ne durera pas... La suite dans le prochain épisode !


L'œil du loup :

Rien à déclarer, Lupo est un pleine forme et c'est toujours aussi facile de passer les frontières !

Par contre il n'a pas vraiment l'instinct paternel... Lupo n'était pas du tout à l'aise avec les petits, et voulait à peine se faire approcher.

18
nov
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nov
Publié le 6 décembre 2018

Bien en Turquie, mais ici les gens sont Kurdes et fiers de l'être !

Le beau temps est de retour pour une soirée bivouac et feu de camp. Nous descendons jusqu'à Batman où nous sommes accueillis en WarmShower par Mehmet. Très sympa mais avec une organisation bien compliquée pour loger quatre cyclos et un chien.

Il nous fera quand même visiter la triste Hasankeyf. Cette petite ville touristique, avec ses habitations troglodytes datant de 12000 ans, sera malheureusement bientôt recouverte par les eaux. Suite à un long consensus avec la population, le gouvernement a finalement décidé de faire construire un barrage en aval de la rivière.

La plupart de la ville n'est même plus accessible à la visite, en chantier et envahie de camions qui y déversent du béton...

Merci Mehmet pour l'accueil !


Prochaine ville, Diyarbakir. Encore un WarmShower, beaucoup plus simple cette fois. Visite guidée de la vieille ville et nuit au club de vélo, merci Aram !

Les deux jours qui suivent sont assez monotones : grosse route plate, bordée de champs cailloux à perte de vue. Nous sommes sur l'immense plaine qui s'étend jusqu'à la Syrie, à une centaine de kilomètres de là.

Mais nous approchons des montagnes et la beauté du paysage est au rendez-vous. Route vallonnée, traversée d'un canyon et beau coucher de soleil.


Détour à ne pas manquer : le mont Nemrut ! On finira la montée en taxi après s'être arrêtés au village d'en dessous. On s'épargne comme ça 1500m de dénivelé sur 13km...

C'est la montagne la plus haute des environs, sur laquelle sont perchés les vestiges d'un temple/tombeau datant d'un siècle avant J.C. On y trouve des statues de dieux Grecs et un mystérieux tumulus au sommet. La petite balade était vraiment bien !

On passera la journée qui suit cloîtrés dans la chambre d'hôtel de Johana et Victor (nous, c'est tente dans la cour). Il pleut.


En route pour Adiyaman, nous voulons camper avec vue sur le lac. C'est chose faite, avec en prime une vue sur une énorme déchetterie à ciel ouvert (à droite du panorama)...

Par un concours de circonstance, en cherchant une jante pour Johana, nous assistons à un accident de vélo (rien de méchant), et une petite dame qui vient à notre rencontre nous fait comprendre qu'elle souhaite nous inviter chez elle.

Nous la suivons sans plus attendre pour passer une super journée avec Mera, Ibrahim et Berevan ! Nous mangerons comme des rois, passerons la nuit et visiterons un site antique le lendemain matin. Toujours une communication un peu difficile mais ça ne semble pas déranger Mera, qui nous fera à chacun une lecture dans le marc de café. Heureusement google traduction est là. Merci à cette famille si généreuse !

Puis c'est déjà notre dernière soirée en équipe. Le lendemain nous partirons vers le sud alors que Johana et Victor prennent la route nord pour le Cappadocce.


Ça fait du bien de voyager à plusieurs ! Des organisations différentes mais un rythme similaire. Nous n'aurons pas toujours trouvé les meilleurs spots de bivouac mais aurons bien profité des WarmShowers et hôtels (nécessaires aux goûts de luxe des copains 😉). On a vraiment apprécié les deux semaines partagées avec eux et on leur fait un petit coucou car ils viennent de rentrer en France !


L'œil du loup :

Plus on est de fous, plus Lupo est excité. Il a un peu de mal à canaliser son énergie surtout quand Victor l'encourage à la bêtise...

Pas toujours facile pour certains hôtes de lui faire une place, quelques gens pensent que les chiens son sales et bruyants. Cependant on lui trouvera toujours un petit endroit au chaud, cave ou garage à vélos.

Le pauvre s'est fait piqué par une abeille. Il a eu une tête de Quasimodo et couinait dès qu'on la lui touchait pendant 2 jours mais ensuite ça a été.


Et pour finir, notre nouvelle video !


22
déc
22
déc
Publié le 27 décembre 2018

En route pour la mer, nous nous arrêtons à Adana. Nous y sommes accueillis par Burcu, une amie de nos tous premiers hôtes WarmShower pendant 3 jours. Nous en profiterons pour nous reposer, faire désauter la roue de Timo, faire un petit tour de la ville, des parcs, et passer une soirée dans un bar... ça faisait sacrément longtemps !

Puis là voici, la côte sud du pays. À Mersin nous passerons une nuit chez Nuzhet (hôte WarmShower).

La route est large, très fréquentée et pas agréable en vélos. C'est le seul axe direct qui rejoint Antalya. On peut heureusement en sortir de temps à autres pour emprunter des balades piétonnes, mais on espère que la côte sera plus sauvage en allant vers l'ouest.

Nous nous faisons une petite faveur avec 120km de stop qui nous évite de bonnes grimpettes. Notre "chauffard", un vrai danger, il ne lâche pas son téléphone et multiplie les écarts au rythme des appels vidéo... Nous ne sommes vraiment pas à l'aise.

Il pleut beaucoup, ce qui nous vaudra un arrêt d'une journée entière à Alanya, à l'abris sur la plage, et ça n'est que le début.


L'arrivée à Antalya est longue, nous traversons des dizaines de kilomètres de côte poluée par l'attraction touristique, des complexes hôteleliers partout, à l'architecture plus extravagante les uns que les autres.

Du coup, difficile de camper en bord de mer. Nous nous faisons déloger plusieurs fois car la plage où nous sommes est privée. C'est toujours un peu énervant, surtout quand la tente est déjà montée.

À Antalya, nous trouvons un hostel pour deux nuits à deux pas du vieux centre. Nous sommes tous seuls en cette saison. Malgré une pluie persistante, nous visitons les alentours, à pieds et à vélos.

Le centre de la ville est perché sur une falaise qui domine la mer, et on peut apercevoir au loin les montagnes qui bordent la côte, dissimulées dans les nuages.

C'est encore sous la pluie que nous repartons et il est toujours compliqué de trouver un endroit pour camper. C'est finalement le lendemain que nous trouvons un abris convenable, des préfabriqués aménagés en dortoir, un camp de réfugiés abandonné. Ça tombe à pique, dehors le vent souffle et les rafales font trembler notre abris. Nous y serons simplement bien !


Enfin les beaux jours reviennent, nous poursuivons par de plus petites routes dès que possible pour profiter des plages et sites historiques...

Seul hic, tous les sites sont payants (environ 5 euros par personne), pas fan de l'idée et un peu regardant sur notre budget nous passerons à côté de certains lieux sûrement intéressants.

De toute façon, en règles générales nous sommes plus friands des merveilles naturelles que de celles façonnées par la main de l'homme. Faut bien se réconforter comme on peut...


Nous traversons énormément de plantations sous serres, des bananes, tomates, aubergines, ça n'en fini plus.

L'itinéraire est plutôt vallonné, nickel pour rester en forme. Parce que vous l'aurez compris, notre rythme est un peu décousu entre vélo et repos forcé.

Malgré les galères, les paysages restent splendides, notre arrivée sur Kaş est mémorable. Nous y trouvons une pension pour une journée et une nuit, le vent fait encore une fois des siennes. Petit restaurant en ville et coucher de soleil depuis la digue, sans les vélos, on se sent comme en vacances.


Trois jours plus tard, c'est à Dalyan que nous poserons les vélos. Ersin nous accueille, nous et Tom (cyclotouriste belge qui va vers le Liban) avec extrême gentillesse et simplicité. Nous restons d'abord deux nuits, passons la journée à prendre le café chez ses amis, se balader, et boire une bière chez la voisine.

Ersin fabrique des vélos en bambou et nous propose de rester un jour de plus pour qu'il nous apprenne les bases et quelques astuces. Nous en sommes ravis et espérons reproduire l'expérience à la maison !

3 jours pluvieux, bien au sec.


Nous repartons par chance avec plusieurs jours sans une goutte, pour quelques péripéties. Direction la péninsule de Datça, que l'on nous a conseillée. Nous regardons la carte pour y aller au plus court par les itinéraires secondaires.

Premier obstacle : une réserve militaire nous empêche de poursuivre notre route. Tant pis, il y a une petite piste qui devrait la contourner alors c'est parti. Ce sont les plus beaux paysages que l'on est vu depuis un moment ! Nous traversons des rivières, poussons les vélos sur de gros cailloux, tout ça dans une superbe vallée, un vrai régal !

Le lendemain matin, second obstacle : une deuxième réserve militaire. Nous empruntons un chemin dans le sens opposé pour tenter une nouvelle fois de la contourner. Et là, après 7km et plus de 500m de dénivelé à pousser les vélos, 1h40 de galère pour se retrouver devant notre troisième obstacle : un cul de sac.

Dépités et pas vraiment l'envie de faire un demi-tour de deux jours, nous empruntons la zone militaire interdite. Avec une chance incroyable le portail qui ferme l'accès au bout de la piste est grand ouvert. Nous ignorons tous les panneaux d'interdiction d'entrée et continuons simplement à suivre notre carte, qui elle, nous indique bien une zone militaire, mais un peu plus loin.

Après quelques kilomètres seulement une Jeep, gyrophares allumés débarque, 4 soldats armés et en position, le chauffeur, l'officier et son traducteur. "Welcome in our forbidden military zone"...

Il seront plutôt sympathiques et nous offriront le çay, juste très inquiets de savoir par où nous étions arrivés ici. Après une bonne heure et demi à poiroter il nous ferons finalement traverser la base et c'est ce qui compte !


La suite de la côte jusqu'à Datça se fera sans encombre ni problème pour camper, avec de belles vues et le soleil.


L'œil du loup :

À Adana, pas facile la colocation avec les trois chats de Burcu. Lupo restera donc tranquillement sur son grand balcon.

À Mersin, aucun problème, il a même pu faire la foire dans le salon avec Nuzhet, qui a accueilli 2 semaines plus tôt d'autres cyclos avec un chien !

Énormément de chiens errants sur la côte, et c'est la première fois que l'un d'eux réussi le test de la nourriture... (nous lui posons une poignée de croquettes et filons pour ne pas qu'il nous suive). Cette fois-ci, la petite chienne l'ignore et préfère passer la journée avec nous. On a bien failli l'adopter. Elle avait déjà un nom et on se voyait déjà avec "Köpek" sur le vélo derrière Julie. Mais on a fini par suivre la raison et lui avons trouver un nouvel endroit où elle sera nourrie en compagnie d'autres chiens sympas.

Qui dit beaucoup de chiens, dit beaucoup "d'attaques". Lupo s'est fait bien mordre un jour, par un gros chien, mais ça n'était pas profond et fut vite guéri.

Chose agaçante, le ton monte plusieurs fois avec certains "propriétaires" qui ne comprennent pas quand on lève le bâton ou jette des cailloux. Quand un berger allemand fonce sur Lupo au bord d'une 2x2 voies ou que 3 molosses essayent de le choper dans sa bassine, il nous faut bien faire quelque chose...

À Dalyan, Lupo s'est fait une copine qui ne l'a pas lâché des 3 jours. Elle a traversé la rivière à la nage pour nous suivre en balade, dormi devant notre porte, et elle serait bien partie avec nous mais nous avons fait en sorte que non. Aux dernières nouvelles, elle s'est installée chez Ersin.


Nous vous souhaitons à tous de joyeuses fêtes et vous remercions de prendre le temps de nous lire !

🚲🚲🐾

25
janv
25
janv
Publié le 5 février 2019

C'est maintenant cap au Nord que nous progressons et plus nous avançons, plus le climat risque d'être rude. Alors il faut l'avouer, nous faisons de petites journées, et traînons en Turquie, laissant avancer un peu l'hiver.

De Datça nous arrivons à Bodrum en ferry (~1h) ; la côte est belle et le ciel est bleu. Mais deux jours plus tard, c'est sous la tente et sous la pluie que nous passerons le réveillon de Noël. Au petit matin, notre cadeau fut de voir que nous étions installés sur une énorme flaque... nous voilà en train de creuser des rigoles pour rester au sec une nuit de plus. Le lendemain les nuages sont partis mais il y a un fort vent de face et glacial. Nous décidons de nous réfugier dans un hôtel tout proche pour deux jours.

Il n'y a rien qui puisse faire penser à Noël en Turquie, alors l'esprit n'étant pas là, ce n'étaient que des jours comme les autres pour nous.


C'est bien reposés que nous repartons avec le beau temps pour quelques jours.

Nous avions repéré un lac à l'aller mais n'avions pas fait le détour. Parfait, nous revoilà et il est sur notre route cette fois-ci : le lac Bafa. Nous faisons un petit aller-retour sur une piste, le long d'un bras du lac où le paysage est super. C'est un beau petit coin de nature. En fin de journée nous traversons la campagne, des parcelles vallonnées, couvertes de blocs rocheux et d'oliviers.

Encore une journée au top ! (Mise à part la galère pour trouver un abris ce soir là ...)


C'est la journée du 31 que nous rencontrons Mehmet dans le centre-ville de Söke. Il vient nous proposer son aide puis nous invite chez lui à 15km, sur la côte. Mehmet, un turc ayant vécu 40 ans en Allemagne s'est récemment acheté une maison pour y passer sa retraite. La maison est immense et notre hôte est content d'avoir de la compagnie. Nous y resterons 2 nuits et il nous invitera même au restaurant en cette fin d'année.

Encore quelques kilomètres et nous voilà déjà au niveau de Selçuk, d'où nous avions filé à l'Est il y a presqu'un an. Nous faisons du stop jusqu'à Izmir où nous retrouvons nos tout premiers hôtes WarmShower, Arda, Ahmet et Belgin.

Nous n'avons pas le courage d'affronter le froid. Il pleut quasiment tous les jours. Nous ne sommes pas très actifs et Timo restera cloué au lit pendant 5 jours : il a chopé une bonne crève. Nous en profitons pour cuisiner, tarte au citron, cookies, tiramisu, que des desserts, Belgin s'occupe déjà de tous les repas. Nous sommes un peu gênés mais nos hôtes nous mettent à l'aise et veulent nous garder tout l'hiver ! Nous resterons presque 2 semaines avant de reprendre notre course avec la pluie.

Il nous reste 10 jours avant la fin de notre visa turc. Nous voulons faire du stop jusqu'à la frontière bulgare pour ne pas se presser.

Premier échec du voyage en terme d'auto-stop : 3 jours pour seulement 30 km... Il est donc temps de pédaler, la route est relativement plate, nous filons avec le vent dans le dos jusqu'à Çanakkale en passant par la campagne et l'ancienne ville de Troie (que nous ne visterons finalement pas $$).

Une chance tout de même ! Au milieu de nulle part quand nous commencions à nous enliser dans la boue, nous avons été pris miraculeusement par une camionnette pour 6km avec des portions de routes complètement inondées.

De Çanakkale nous prenons un petit ferry pour traverser la mer de Marmara. Changement de plan : nous risquons de manquer de temps et décidons alors de nous rendre à la frontière la plus proche. Direction Yunanistan !?

[Depuis Izmir, nous sommes chanceux. Pas avec le temps, mais tous les soirs nous trouvons un bon abris. Pas une seule fois nous avons mis la tente, station essence, préfabriqué, bâtiment en construction, WarmShower, ancienne école, maison abandonnée... Les Tilipo restent au sec et pourvu que ça dure.]


L'œil du loup :

Le 25 décembre au soir, à l'heure du brossage de dents, Lupo nous débusque un sanglier à deux pas de la tente !

Chez Mehmet, il est traité comme un roi. Autorisation de monter sur le canapé, de dormir à l'intérieur, et de manger toute la journée...l'un des passe-temps de notre hôte est de nourrir les chiens errants. Lupo fera la connaissance de Suzie (petite chienne recueillie dans la rue) et Pasha (maître des lieux).

Lupo n'attache aucune importance au temps lui, tant qu'il peut courir et jouer, tout va bien !

Du coup, les deux semaines sans vélo sont un peu dures, cloîtré dans la chambre, il doit se contenter des petits tours de quartiers et d'un peu de jeu de balle dans les parcs. Il aura aussi droit à quelques tête à tête un peu crispés avec Finduk, petit chat curieux de nos hôtes. Belgin est très contente de revoir Lupo.

On se dit que ça ne lui fait pas de mal de rester un peu tranquille, il abpprend à rester calme et se repose vraiment.

Toujours beaucoup de chiens sur la de route, dont certains tout contents de suivre Lupo pour quelques mètres, ou kilomètres.

8
fév
8
fév
Publié le 22 février 2019

Nous faisons donc notre retour en Grèce, au Nord-Est cette fois-ci, une partie que nous n'avions pas visitée à l'aller.

La pluie est toujours là, mais nous parvenons à l'éviter quelques heures par jours. Les petites pistes de campagne sont inondées.

Nous trouvrons des abris et découvrons notamment des petites chapelles de villages qui sont parfaites pour une nuit !


Un dimanche en fin de matinée, juste avant de passer un petit col, nous sommes interpellés par Franz qui nous propose un café. Nous acceptons et finissons finalement par être invités à rester dormir chez lui et sa femme Erika. Ce couple d'autrichiens à la retraite est installé en Grèce depuis une vingtaine d'années, dans un tout petit hameau de 5 habitants. Ils sont donc contents d'avoir de la visite. Nous avons la "maison des invités" juste pour nous et passons une excellente soirée, autour d'un bon repas et quelques verres.

Puis mardi, ils nous disent : "La météo est vraiment mauvaise pour la semaine, ce ne serait pas une bonne idée de partir aujourd'hui, restez jusqu'à vendredi". Et nous voilà pour rester 3 jours de plus, attendant le beau temps dans ce superbe endroit, partagant d'autres bons moments avec nos hôtes et écoutant leurs histoires incroyables.

Quelle chance nous avons eu de tomber sur eux !

[En feuilletant leur 'Guest book', on se rend compte qu'un cyclo rencontré l'hiver dernier en Croatie a aussi été accueilli ici !]


Puis c'est sous un beau soleil, qui durera plusieurs jours, enfin, que nous repartons en longeant la côte le plus possible.


Nous avions vu plusieurs panneaux indiquant des sources thermales dans la région, mais toujours un peu loin, alors nous n'y allions pas. Cette fois-ci elles sont à un kilomètres, alors on s'y rend pour le pique-nique.

Et c'est une belle surprise ! Nous nous retrouvons seuls dans un bassin en bord de rivière, pour un bain à température idéale. Le lieu est en fait un complexe hôtelier abandonné depuis une dizaine d'années et squatté par des hippies. Chacun a pris une chambre et l'a aménagée à sa manière. Ils nous en ouvrent une pour la nuit.

Chose incroyable, quelques jours plus tôt, Timo s'était souvenu qu'un tel endroit existait. Des voyageurs rencontrés en Turquie nous en avait parlé, et nous prévoyions de les contacter pour connaître l'emplacement... "Providence divine", nous sommes tombés dessus !


Les bonnes surprises continuent dans la ville de Serres. Nous évitons généralement les villes pour dormir mais Julie doit y faire changer ses freins le lendemain, alors nous voilà en train de chercher un spot pour la nuit. Après s'être fait virer d'une maison abandonnée par un propriétaire peu sympatique, s'est désespérés et à la nuit tombée que nous passons devant la caserne de pompiers. Allez, on leur demande...

Et c'est parti pour un accueil hyper sympa par l'équipe de nuit, une chambre, une douche, le WiFi et un repas de rois accompagné d'une bouteille de vin.

Au matin, on ne sait pourquoi, l'enthousiasme est encore monté d'un cran avec l'équipe de jour et une télé locale qui nous attend pour une interview...

Quand soudain, gros malaise lorsque l'un des pompiers nous dit : "Toute la Grèce vous connait, [...], vous étiez dans le magazine des pompiers ! ". Euh... visiblement il y a confusion là, c'était pas nous !

Imaginez la gêne... On leur dit qu'ils se trompent ou on fait comme si de rien était ? Ils ont quand même fini par réaliser leur erreur, mais n'ont pas pour autant diminué leur engouement, alors nous avons répondu à l'interview et sommes repartis après un bon petit déjeuner offert.

Expérience intense et accueil mémorable.


Pour nos derniers kilomètres en Grèce, nous faisons un crochet par le lac Kerkini, avant de passer la frontière Bulgare le lendemain.


L'œil du loup :

Lupo est presque aussi bien nourri que nous chez Erika et Franz ! Ce dernier cuisine tous les jours pour leurs cinq chiens et garde toujours une portion pour Lupo.

Les chiens de nos hôtes sont de gros chiens de bergers recueillis au fil des années et n'apprécient pas beaucoup la présence de Lupo. Ils nous surveillent constamment lors de nos mini balades aux alentours. Et attention les morceaux, Arap le mâle alpha doit bien peser dans les 60kg.

Le squat de hippies est aussi occupé par une horde de chiens. Ils sont tous sympas mais Lupo s'est quand même fait remettre à sa place par Al Capone, le vieux berger allemand chef de meute . C'est bien, il apprend à se comporter correctement.

Première et dernière fois du voyage on l'espère, un petit chien voulant nous chasser s'est fait malheureusement faucher par une voiture à pleine vitesse... Le pauvre est mort sur le coup. Ça s'est passé juste sous nos yeux et ça fait mal au cœur.

21
fév
21
fév
Publié le 25 février 2019

Une vingtaine de kilomètres après la frontière nous nous arrêtons à Melnik, petit village touristique au cœur d'une vallée connue pour ses formations rocheuses qu'on surnomme les pyramides. C'est aussi une région viticole et on se rend vite compte que les bulgares sont de bons vivants. C'est jour de fête au village, les gens "dégustent" les vins et dévorent des grillades. Nous mangeons une bonne crêpe avant d'aller chercher un spot pour la nuit.

Quelques jours avant, en Grèce, par un pur concours de circonstances, nous avions rencontré un bulgare originaire d'ici. Nous avons son numéro mais pas de crédit... Mais voilà quelqu'un qui nous fait signe au loin, c'est lui, André ! Il nous reconnaît tout de suite et s'empresse de nous inviter chez lui. À 30 secondes près, on l'aurait loupé !

Nous passerons une bonne soirée, resterons deux nuits et profiterons de la journée pour faire une belle petite balade au milieu des fameuses pyramides de Melnik.


Encore de la chance (ça n'arrête pas en ce moment !) : en arrivant à Melnik, nous avions croisé deux cyclotouristes en balade. Ils sont volontaires dans un camping tout proche, pour y passer l'hiver. La propriétaire étant absente quelques jours, ils nous invitent à les rejoindre et nous offre une chambre. Nous voici donc à Komidovo, à 10 kilomètres seulement de Melnik, pour les deux jours qui suivent.

Au programme, petites balades aux alentours pour promener les 5 chiens, après-midi aux sources thermales, bons petits repas et de bonnes discussions, bien sûr, nous parlons bicyclette 🚵.

Sarah et Pedro, ce couple anglo-portugais parti de Lisbonne en juin dernier, se dirige vers l'Est. Ils sont super sympas, encore merci à eux et bonne route !


C'est reparti et on se croirait déjà au printemps, ce qui est plutôt inhabituel pour la région. Bon, ça caille quand même, la première demi heure de pédalage pique un peu mais heureusement la vallée est belle.

Pour notre plus grand bonheur, c'est d'invitation en invitation que nous rejoignons notre prochaine étape. Dormir au chaud et manger jusqu'à plus faim avec en prime le pique-nique du lendemain, nous sommes plus que bien reçus par les habitants bulgares ! Question communication, la nouvelle génération semble maîtriser l'anglais alors, avec un petit coup de fil aux enfants, on s'en sort à peu près.


Nous arrivons à Sapareva Banya, village célèbre pour ses eaux thermales, les plus chaudes des Balkans.

Si nous sommes ici, c'est pour visiter le domaine des Sept Lacs situé à une quinzaine de kilomètres de là. Nous posons les vélos dans une auberge pour deux nuits. Le gérant de l'auberge nous montera au départ du télésiège le matin et nous partirons d'en haut pour une journée balade.

Pas de raquettes, on enfile nos sur-chaussures de pluie, parfaites pour profiter de la belle neige fraîche ! Impossible de voir les lacs, ils sont gelés, recouverts de neige et on marche même dessus, mais le temps est génial et le panorama aussi.

Nous ferons une boucle de 4h, avant de redescendre au village en stop.


Le lendemain soir, juste avant Sofia, nous mettons la tente pour la première fois en Bulgarie (et la deuxième fois en un mois !). L'air est froid mais sec et l'endroit est tranquille.


Nous voici arrivés à la capitale Sofia, où nous logeons en plein centre, dans le studio d'un WarmShower. Shu n'y habite pas, il a son bureau dans le même immeuble. Il est super sympa mais a un emploi du temps chargé, nous ne le voyons donc que rapidement et profitons de cet endroit juste pour nous pendant 3 jours.

Nous ferons la visite guidée de la ville, quelques sorties dans le grand parc juste à côté, et trouverons enfin une nouvelle roue solide (on l'espère, en tout cas elle a l'air) pour Timo. Et oui, c'est déjà sa 3ème roue arrière ! Avec le poids, les pistes et Lupo qui bouge dans tous les sens, les rayons ont tendance à casser et la jante à se fissurer...


L'œil du loup :

Aucun problème avec les 4 chiens du camping, Lupo, toujours surexcité se fait un plaisir de courir avec eux lors des balades.

Lors des invitations, il est autant dehors que dedans. Les bulgares ont beaucoup de chiens mais ne semblent pas beaucoup s'en occuper, dans les campagnes en tout cas.

Lupo s'est fait attaqué par un berger allemand plutôt hargneux. Même après des coups de bâton, des jets de cailloux et de la bombe au poivre, il ne voulait pas lâcher l'affaire et revenait à la charge, ça n'a pas duré longtemps, mais c'était intense ! Lupo s'est fait chopper la cuisse mais rien de grave.

À Sapareva banya, un chien (Passepartout) nous a adopté pour 3 jours, il nous suivait partout, dans le village, jusqu'à l'auberge, il nous attendait et nous faisait la fête. Vous vous doutez qu'on l'aurait bien emporter avec nous... mais même si ça fait un pincement au cœur, c'est toujours la raison qui l'emporte. Nous l'enfermons dans le parc d'un village le temps de partir, en demandant aux gars du coin de le libérer quand nous serons loin.

16
mars
16
mars
Publié le 23 mars 2019

Départ de Sofia, mais pas complètement... La météo annonce une grosse vague de froid sur 3 ou 4 jours, avec chutes de neige et -10°C en journée. Ne pouvant pas rester plus longtemps chez Shu, et n'ayant pas vraiment l'envie d'affronter ce froid, nous nous empressons de trouver d'autres hôtes WarmShower à proximité. Nous voici donc chez Rumi, Georgi et leurs deux jeunes enfants à 20 kilomètres de Sofia.

Nous n'y seront pas très actifs pendant 3 jours, mais seront bien au chaud.


Nous quittons rapidement la Bulgarie pour entrer en Serbie, direction le village de Zlatibor dans un premier temps, à l'ouest.

Nous passons de villages en villages, traversons les campagnes, et nous rapprochons tranquillement des montagnes.

Notre première impression est celle d'un pays propre, aux grandes maisons biens entretenues (bien que pas toujours finies). Mais les apparences sont trompeuses : en regardant de plus près, tous les cours d'eaux sont tristement remplis de déchets, et les arbres qui les entourent sont "enguirlandés" de sacs plastiques !

À part ça, il est amusant de voir qu'ici, le vélo est un moyen de transport très utilisé en milieu rural, et à tout âge. Que la roue soit voilée, les pneus dégonflés, ou qu'il n'y ait pas de freins, aucune importance, tant que ça roule !


Aux portes du Parc National de Tara, nous empruntons une piste difficile mais comme on les aime, tant pour la tranquillité que les beaux paysages. En plus, nous trouvons à la tombée de la nuit une petite bergerie qui fera notre bonheur.


Le lendemain, nous ne comptons plus les dénivelés dans la région, mais profitons toujours de ces beaux panoramas et trouvons encore un bel endroit pour dormir. Un refuge ouvert nous permet de passer la soirée au chaud, à côté du poêle.


Décidément, l'accès au parc de Tara en cette fin d'hiver n'est pas facile. Timo avait repéré de petites pistes vélo, mais nous avons été un peu trop confiants. Une fois engagés, on ne s'attendait pas à y trouver autant de neige !

Partir pour une rando raquettes, sans raquettes et avec des vélos de 40kg, on vous laisse imaginer.

Résultat : demi-tour après une heure et demi de galère car ça ne passe plus. Au total, 4 heures de perdues. On a quand même bien rit (jaunes).

Et vous ne le croirez pas, Timo avec ses bonnes idées, tient à reprendre une piste le lendemain et nous rebloque dans la neige. Cette fois-ci on ne s'enfoncera pas trop loin mais cela nous vaudra tout de même 14km de détour ! Point positif, le début de la piste était bien sympa...

Et nous atteignons enfin le fameux parc par le village de Mitrovac.


Au cœur du Parc National de Tara, nous déposons les sacoches pour une journée d'exploration. Au programme, points de vue sur la rivière Drina et descente jusqu'au lac artificiel de Zaovine pour le pique-nique. Belle journée avant de redescendre dans la vallée et longer la rivière.

Cette semaine nous aura épuisés, et nous avons vraiment eu de la chance côté météo mais, de retour dans la vallée la pluie nous rattrape. Nous en profitons pour nous poser deux nuits dans une maison en construction puis deux nuits à l'hôtel, avant de filer à Belgrade.

La rivière Drina faisant frontière avec la Bosnie-Herzégovine, nous saisissons l'occasion pour faire un passage éclair dans ce pays voisin, pour une nuit et une demi-journée.


À Belgrade, nous sommes chez Marko accueillis pour deux nuits en WarmShower. Nous ferons la visite guidée gratuite de la ville et partagerons une soirée au restaurant avec notre hôte et ses amis.


L'œil du Loup :

En campagne, les serbes ont des chiens énormes, qui aboient sur notre passage, mais sont en général tous attachés ou en cage.

Lupo semble être à l'aise dans chaque abris que l'on trouve et a adoré la neige du parc.

Il a été très bien accueilli par nos hôtes, à l'intérieur.

La fatigue ne l'a pas épargné non plus, après une douzaine de jours non-stop. Le repos lui a fait le plus grand bien.

Beaucoup de chiens en laisse à Belgrade, ça faisait longtemps qu'on en avait pas vu tant.

17
mars
17
mars
Publié le 4 avril 2019

Voici notre dernière vidéo, d'un hiver à vélo !

11
avr
11
avr
Oravský Podzámok

4 semaines, 4 pays

Publié le 17 avril 2019

Nous ne prenons pas au plus court au départ de Belgrade. Grand crochet à l'Est pour nos derniers jours en Serbie : nous voulons longer le Danube sur 150km, en passant par le parc naturel de Derdap.

Finalement rien de spectaculaire, mais des endroits sympas, de belles vues, de jolis spots de camping, et le beau temps est au rendez-vous !

Nous passons notre dernière soirée serbe invités par un gars du coin. Au début pour mettre la tente sur son terrain, puis finalement dormir à l'intérieur. Après être allé faire les courses au village avec Timo, en tracteur, nous voilà attablés à boire, manger, et encore boire (notre hôte a une sacrée descente !). Il ne parle pas un mot d'anglais mais on fait comme on peut, un papier, un stylo, des mimes. Ce fut une soirée chaleureuse !


C'est en Roumanie que nous poursuivons, de l'autre côté du fleuve. Pas de détour cette fois-ci, on va droit au nord, en restant sur les axes secondaires quand même.

Nous traversons une région très vallonnée aux vallées étroites, entre forêts et cascades, avant de descendre sur une grande plaine et rejoindre Timoşoara.

L'atmosphère et l'apparence de la ville, comme souvent, contrastent fortement avec celles des campagnes, beaucoup plus pauvres. Timişoara est une belle ville type européenne, avec son vieux centre et ces beaux bâtiments.

Il nous est quand même arrivé de sortir des sentiers battus, "perdu" dans d'immenses exploitations d'arbres fruitiers, à demander aux travailleurs laquelle des traces de tracteur mène au village le plus proche.

Encore une invitation pour notre dernier soir en Roumanie ! Enfin, c'est d'abord nous qui avons demandé de dormir dans l'étable d'une propriété (pour se protéger du vent). Puis nous nous sommes fait conviés dans la minuscule maison pour un café et un casse-croûte, avant de retourner dans nos quartiers.

Ce couple et leur adolescent vivent avec quasi rien, à 3 dans une seule pièce, mais ont quand même trouvé la place de nous y convier encore le matin pour le petit déjeuner, tous assis sur leurs lits.


Nous voilà déjà en Hongrie ! Changement de décor. Les rues sont particulièrement propres, les terrains et maisons bien entretenus, et c'est le pays du vélo ! Il y a des pistes cyclables absolument partout, et ça commence dès la frontière ! Ici tout le monde se déplace à vélo, on se fait plusieurs fois doubler par des mamies qui ne pédalent presque pas... sur leurs vélos électriques.😲

Nous passons d'abord par Szeged et sa belle cathédrale et tombons sur "l'Euro vélo 11", itinéraire cyclable à travers l'Europe, en cours de développement. Plus besoin de GPS, nous décidons de suivre cette route jusqu'au lac de Tisza. La signalisation est nickel sur cette portion !

Pays du vélo, peut-être parce qu'il est hyper plat... C'est sympa au début : de longues pistes en pleine nature, bordées de verdure, d'un côté la rivière, de l'autre la forêt... Nous croisons biches et lièvres plusieurs fois par jour. Cela suffit à notre bonheur du moment.

Mais après 5 jours de paysage identique, ça devient tout de même lassant. Et malheureusement, on se prend régulièrement un fort vent de face, qui est très dur mentalement.


On laisse donc tomber la plaine pour traverser les collines du parc national de Bükk. Et c'est reparti pour 2 ou 3 jours de dénivelés, après un café à Eger.

Nous camperons deux soirs au même endroit, avant de quitter le pays. Il pleut une bonne partie de la journée, ce sera donc repos sous la tente, parties d'échecs et films. On profitera d'une éclaircie pour des petites courses au village à 3km et une partie de frizbee avec Lupo.


Encore un nouveau pays, nous entrons en Slovaquie par le parc national de Karst. Quelques détours par les petites routes, les pistes et la campagne, en nous dirigeant doucement vers les montagnes du Haut Tatras pour une bonne randonnée printanière !

Globalement, le pays est bien moins développé que la Hongrie, on voit beaucoup de Roms sur notre route, qui vivent dans la misère. C'est toujours frappant quand les inégalités sont justes sous nos yeux.


À Poprad, nous vérifions quand même la météo pour les prochains jours, histoire de planifier la fameuse rando. Et là, mauvaise surprise, elle annonce de la pluie/neige deux jours plus tard ! Nous qui pensions être enfin au printemps, c'est loupé...

Du coup, on appuit un peu sur les pédales le jour même, pour arriver au coucher du soleil au plus haut de la route, aux pieds des montagnes. On croyait vraiment que l'hiver était derrière nous... On ne s'attendait ni à trouver de la neige ici, ni une station de ski ouverte (mais on est quand même à 1360m d'altitude). Bon, on pourra peut-être profiter un peu le lendemain avant de redescendre.

Au matin malheureusement, la visibilité sur les sommets ne dure qu'une dizaine de minutes à la sortie de la tente, puis tout se bouche. Nous fesons le tour du petit lac gelé en espérant que ça se dégage, en vain, avant de fuir...

De retour en bas, nous évitons une journée de plus les chutes de neige. Nous avons trouvé un itinéraire vélo balisé. Attention tout même, pas de vélo de route ici, les pistes peuvent être escarpées ! On se retrouve à descendre de grandes pentes herbeuses, qui sont apparemment des pistes de ski de fond... Une super matinée !


Puis fini le répit, le lendemain matin c'est dans le froid, sous la neige et face au vent que nous passerons la frontière polonaise. On ressort les gants de ski ! Pourvu que ça ne dure pas...


L'œil du loup :

Lupo fait toujours sourire lorsqu'il montre ses tricks aux curieux ou à nos hôtes.

En Serbie, il a pu engloutir tous les restes du repas tendus par notre hôte et dormir à l'intérieur avec nous.

En Roumanie, il faut même se méfier des chiens derrière un portail... Un chien tout calme que Lupo allait saluer à travers les barreaux, lui a chopé la babine en une fraction de seconde ! Pas trop de mal, juste inattendu. Méfiez-vous des chiens qui n'aboient pas...

Il n'y a plus un chien errant depuis notre entrée en Hongrie ! Ça n'était pas arrivé depuis que nous avions quitté la Croatie (fin 2017), imaginez !

Lupo se fait un plaisir de débusquer les lièvres, on lui interdit pourtant de les pourchasser, mais un jour sous l'excitation du moment, il est parti à toute allure, il était inarrêtable ! Lapin 1- Lupo 0 (pour ça défense, il avait déjà une petite quarantaine de kilomètres dans les pattes...).

6
mai

Après deux jours de repli sous la tente pour éviter la neige, nous rejoignons rapidement Cracovie en faisant un mini détour pour visiter la mine de sel de Wieliczka.

Nous descendons à plus d'une centaine mètres sous terre pour parcourir 2km de galeries... et ce n'est qu'une infime partie de la mine !

Du sol au plafond, tout ou presque est en sel, fait sur place et par des mineurs. Les sculptures et gravures sont remarquables. Insistons sur le fait que leurs auteurs étaient amateurs et la plupart des œuvres effectuées hors de leur temps de travail.

La grandeur des chambres d'extraction du sel et les charpentes de maintien de la mine sont vraiment impressionnantes et laissent à imaginer l'ampleur du travail fourni.

Exploitée depuis le 13ème siècle, elle est depuis 20 ans réservée au tourisme. Deux heures de visite groupée et guidée, un peu trop de monde à notre goût, c'est un site vraiment populaire. On en gardera tout de même un bon souvenir. La visite nous laissera perplexes en pensant à ce dont l'Homme est capable, sachant bien sûr qu'il y a encore plus titanesque...


À Cracovie, deuxième plus grosse ville du pays, nous sommes accueillis en WarmShower par Alex et Nathalia, couple biélorusse installé en Pologne depuis 2 ans. Après deux jours avec eux, ils partent en famille pour le long week-end de Pâques et nous laissent les clés ainsi que leurs deux chiennes !

L'appartement est vraiment bien situé, à deux pas du centre.

Comme à notre habitude, nous faisons la visite guidée gratuite de la ville. Celle-ci est bien agencée et agréable, les bords du fleuve sont aménagés en parcs avec de belles pistes cyclables, le centre ville abrite quelques beaux bâtiments en briques rouges.

Le printemps est enfin là... et les allergies pour Timo aussi.


Nous reprenons la route après 5 jours, objectif : rejoindre la "Green velo" à l'Est du pays. Petit crochet au départ de Cracovie pour un parc naturel, traversée de rivière en bac, itinéraire calme et plat, mais voilà que le vent fait encore des siennes et semble vouloir tourner avec nous. De fortes rafales en pleine face nous cassent le rythme et nous découragent un peu. Nous trouverons des abris pour les nuits à venir et décidons de faire un peu de stop sur deux jours.

Après une quarantaine de kilomètres la veille avec deux chauffeurs, c'est un échec le deuxième jour au matin ; nous tentons à nouveau en début d'après-midi. 45 minutes d'attente, "allez, dernière voiture, ensuite on pédale", et coup de chance : un jeune livreur nous embarque. Surprise, il ne nous fera pas faire les 40km que nous espérions mais 100km jusqu'à Chelm !


Cet épisode nous a remotivés et nous offre un peu de répit avec le vent. Notre conducteur nous dépose pile sur la fameuse Green vélo, itinéraire cyclable super bien développé qui sillonne l'Est de la Pologne.

Ici, c'est le pays des cigognes ! On en voit partout, dans les champs ou en train de fignoler leurs nids au sommet des poteaux électriques. Des dizaines et des dizaines de couples de cigognes, de retour avec le printemps. À l'aller en Turquie, ces immenses nids étaient toujours vides et on se demandait bien quand on les verrait...

Nous avançons bien et nous arrêtons tôt pour profiter des environs l'après-midi. Bien que la Pologne soit très développée et que les habitations sont quasi omniprésentes, il est facile de camper n'importe où, nous ne sommes jamais embêtés.

Les monuments à voir sont principalement des églises, chaque village a la sienne, plus ou moins jolie, et les polonais semblent très pratiquants, toutes générations confondues.


Une belle étape du pays est celle de la forêt de Bialowieza, l'une des dernières et plus grandes forêts vierges d'Europe.

C'est aussi une réserve naturelle pour les bisons européens. Nous ne les verrons malheureusement pas dans la réserve (il faut réserver un "tour" guidé et ils sont peu visibles en cette saison), mais irons tout de même dans un parc zoologique, un peu décevant mais bon, le cadre de cette forêt reste superbe.


Puis nous faisons une pause à Bialystok, encore en WarmShower. Jacub, Karolina et leurs 3 garçons nous accueillent comme des rois dans un studio attenant à leur maison. Nous trouverons le temps de faire les magasins de vélos, envoyer quelques affaires d'hiver en France et passer du temps avec cette famille hyper-active. Nous partagons les petits déjeuners, buvons le café chez des amis, et passons une excellente dernière soirée.

Pour la suite, des rivières, des lacs, et surtout de la forêt. C'est toujours aussi plat mais on se retrouve plusieurs fois en difficulté sur des pistes de sable... Plus galère encore que la tôle ondulée, nous sommes obligés de pousser nos vélos trop lourds.


Nous quitterons la Pologne au nord de Suwalki pour passer en Lituanie.


L'œil du loup :

À Cracovie Lupo se fait donc 2 copines, c'est chouette, surtout pour les promenades ! À l'intérieur les chiennes sont habituées à l'appartement et reste d'un calme exemplaire. Ce sont de vrais ventres sur pattes.

Le plat du pays lui permet d'avoir une bonne cadence, il avale les kilomètres...

Dans la famille, Lupo est étonnamment sage malgré l'excitation et les cris environnants. Partie de cache la balle avec les enfants, tricks, papouilles, et friandises. Aussi à l'aise en famille qu'en outdoor. On est très fiers ^^

En Pologne, le chien préféré doit être le berger allemand, qu'on retrouve dans chaque cours. Malheureusement même si beaucoup de gens ont de belles maisons avec jardin, Toutou lui est souvent enfermé en chenille.

Et il y a des tiques partout, c'est l'invasion !



La suite de nos aventures en vidéo, c'est là :

29
mai
29
mai
Publié le 12 juin 2019

Nous voici dans les pays baltes, nous recommençons à nous éloigner de la maison.

Nous ferons d'abord une halte à une vingtaine de bornes de la frontière pour une journée repos au bord d'un lac, avant de filer à Kaunas, deuxième ville du pays.


Arrivés à l'entrée de la ville, nous y trouvons un joli parc pour y passer la nuit. Un voisin un peu alcoolisé mais très gentil vient discuter, nous propose de l'eau et une douche. Il promet même de nous apporter un café au matin et ce sera chose faite : deux cafés chauds nous attendent à la sortie de la tente !

Nous devons rester au moins trois jours à Kaunas [l'explication dans l'œil du loup], et avons trouvé un hôte WarmShower. Il n'est pas là pour le week-end mais nous donne les clés d'un appartement en travaux, dans un quartier super agréable. La salle de bain est fonctionnelle, juste ce qu'il nous fallait !

Nous visitons un ancien fort (il y en a tout autour de la ville), faisons un tour dans le vieux centre, et passons quand même une soirée avec notre hôte à son retour. Un quarantenaire très sympa qui a quelques belles expériences de voyage à vélo. Une soirée à discuter et boire (bière et alcool locaux)... ce qui nous vaudra de reporter le départ d'un jour, pour cause de réveil trop difficile.


C'est tous les trois en pleine forme que nous repartons vers l'ouest, le long de la frontière russe (Et oui, la Russie possède un petit territoire enclavé entre la Pologne et la Lituanie).

La saison touristique semble commencer, on se fait doubler par des dizaines de camping cars, principalement allemands, quelques suisses et français. Mais pas encore de cyclotouristres.

Les routes secondaires sont principalement des pistes, mais pas trop de sable ni de tôle ondulée, assez agréable pour profiter des nombreux lacs et rivières.

Puis c'est sous le déluge et la grêle que nous embarquons dans un ferry pour rejoindre l'Isthme de Courlande.


Nous remontons cette longue bande de sable, de Nida à Klaipeda, avec arrêts pour une balade dans les dunes et une baignade dans la mer Baltique. Elle est gelée (8-10°C), mais parfait pour une petite douche avec cette chaleur !

Tout le trajet est une piste cyclable, en forêt ou sur la côte, on ne voit presque pas de voitures.


Nous sommes maintenant en Lettonie.

Nous avons plutôt de la chance avec le temps. Il pleut généralement la nuit et il fait chaud la journée. Assez pour se baigner à chaque occasion, lac, étang ou rivière.


Puis nous arrivons déjà à Riga, où nous ne passerons qu'une journée. Nous avons campé juste avant la ville et camperons à la sortie le soir même.

Nous zigzagons dans le vieux centre pour une courte visite, de vieux immeubles, des églises et des petites ruelles. Ce sera bref mais plutôt agréable.

C'est sous la pluie que nous repartons.


Et c'est encore sous la pluie que nous arrivons dans la parc naturel de Gauja, où nous nous réfugions dans un café pour l'après-midi. Les jours sont déjà particulièrement longs et le soir, après avoir monté la tente sous les averses et dîner à l'abris, nous profitons de la clarté pour une balade au cœur du parc.

Rebelote le lendemain : vélo sous la pluie le matin, pause dans un café en début d'après-midi, et par chance nous trouvons un chapiteau parfait pour la nuit, en quittant le parc.

C'est juste avant la frontière estonienne que nous retrouverons le soleil, idéal pour une petite lessive !


L'œil du loup :

On sentait Lupo fatigué, déjà en quittant la Pologne, puis encore après notre journée repos... Il traine la patte après seulement 2 ou 3 kilomètres de course, il ne veut plus manger et boit peu. Cela fait maintenant 4 jours.

C'est sur la route de Kaunas qu'on s'est vraiment alarmés : ses babines normalement roses, étaient blanches !

Il y avait beaucoup de tiques en Pologne et les symptômes des maladies qu'elles peuvent transmettre semblent être ceux de Lupo.

On ne traîne pas plus, on pousse un peu et 80km plus loin c'est direct chez le vétérinaire.

Après des prises de sang et des analyses, le verdict tombe, Lupo a la piroplasmose, une maladie mortelle transmise par les tiques ! Heureusement détectée à temps, il devrait pouvoir être traité. Nous retourneront les deux jours suivant chez le vétérinaire et lui laisserons 2 jours encore pour récupérer.

Après plusieurs injections : sérums, vitamines, et une petite cure de fer. Notre champion est de retour, plus rapide que jamais !

Grosse frayeur mais tout est rétabli.

6
juin

On entre en Estonie par une petite route et trouvons un spot de camping parfait au bord d'un lac. La tente aura juste le temps de sécher après les averses de la nuit et nous repartirons une fois de plus avec la pluie.

Après une longue matinée mouillée, le ciel ce dégage enfin, juste pour notre arrivée dans la parc national de Soomaa.


Soomaa est un parc naturel au sud du pays, partagé entre forêts, prairies, rivières et grandes tourbières. Il est le refuge de castors, d'élans et d'ours (que nous ne verrons malheureusement pas).

L'hôtesse de l'office de tourisme est bonne conseillère et nous indique un coin pour camper, non accessible aux voitures, en bord de rivière, avec un sauna !

Les jours sont déjà particulièrement longs. Le soleil se lève aux alentours de 4h et n'est pas couché avant 22h30. On en profite pour visiter le parc à vélos sans sacoches : une balade dans les tourbières après dîner, à la fraîche et avec de belles lumières...

C'est un paysage atypique. Une immense étendue, plate, et complètement imbibée d'eau. Il faut utiliser les passerelles de bois pour rester au sec. Quelques pins très bas, et par endroits, des étangs à l'eau foncée qui font de parfaits miroirs à cette heure-ci.


Le lendemain, nous allumons le poêle du sauna au réveil, et en profitons toute la matinée. Avec quelques allers-retours dans la rivière froide et une bonne toilette en sortant, de quoi bien commencer la journée.

Nous décidons de rester une nuit de plus dans le parc et ne ferons donc qu'une vingtaine de kilomètres pour rejoindre un autre site de camping.

Le ciel est menaçant mais pouvons tout de même faire une autre balade après dîner, à pied cette fois-ci.

L'Estonie est un super pays pour camper. Dans les parcs, mais pas seulement, on trouvera des aires de bivouac (gratuites) aménagées avec place pour le feu, toilettes sèches, tables à l'abris et même une pile de bois déjà coupé.


Nous ressortons du parc en direction du nord.

Un jour en début d'après-midi, nous nous lançons vers un lac que Timo a repéré sur la carte. Il n'est qu'à 5 kilomètres de la route mais c'est un chemin de randonnée. "C'est pas grave, il est encore tôt, c'est plutôt plat et ne semble pas long, ça devrait le faire !"

Non sans mal, mais ça l'a fait ! Avec seulement 2 chutes pour Julie et une pour Timo, un cache de chaine cassé et un garde-boue décroché... Après avoir poussé les vélos quasi tout le long, dans les hautes herbes, entre les arbres serrés, par-dessus des dizaines de troncs, sur un pont de cordes... tout ça en compagnie des moustiques bien-sûr. On y est finalement arrivé.

Et nous ne sommes pas déçus, le lac est super, avec une petite île au milieu, on s'y douchera tous les trois le lendemain matin.


Puis nous atteignons la côte nord du pays, où nous faisons un petit détour par la péninsule de Loksa et campons sur une plage magnifique avant d'arriver à Tallinn.


À Tallinn, c'est dans le camping du port que nous resterons 4 nuits. Le cadre n'est pas incroyable mais c'est proche du centre ville, et surtout le moins cher que nous ayons trouvé. Et puis on est quand même pas si mal, une table, des toilettes, du wifi, un coin d'herbe ombragé et un accès à la mer. Il fait très chaud, 30°C la journée, avec quelques orages qui ne durent pas.

Le nombre de camping cars allemands qui vont et qui viennent est impressionnant. On rencontrera tout de même deux français et un cyclotouriste belge bien sympathique.

Nous allons faire notre traditionnelle visite guidée de la ville (bondée de touristes) et quelques provisions avant les pays scandinaves.

Nous avons réservé un ferry pour la Suède.


Nous avons atteint Stockholm et après quelques petites galères logistiques (achat de sacs à dos, location de voiture, train,...), nous laissons nos vélos et sacoches pour quelques temps afin de partir en trek "À pattes et en backpacks" pour une traversée de la Laponie Suédoise... 🇸🇪


L'œil du loup :

Après ses péripéties, notre dogtrotter s'est très bien remis.

Les moustiques ne l'épargnent pas mais il semble bien plus patient et résistant que nous. Un vrai mental d'acier.

Nous avons ressorti son gilet rafraîchissant avec les beaux jours et ça a l'air de l'aider. Heureusement il peut se baigner régulièrement.

Dans le ferry, nous avons dû réserver une cage pour Lupo, dans laquelle il passera une longue nuit. Au petit matin, nous préférons l'attacher sur le pont pour la fin du trajet.


18
juin
18
juin
Publié le 13 juillet 2019

À notre arrivée en Suède, nous passons tout juste les 20000 km parcourus à vélos !

On se dit que pour fêter ça, on pourrait les mettre de côté un moment. Déjà à plusieurs reprises nous cherchions de petites randonnées à faire, mais il était toujours un peu compliqué de s'organiser. Cette fois on se décide, on a repéré un sentier de grande randonnée au nord du pays…

Voici une nouvelle aventure qui commence...

Après une nuit passée sur le Baltic Queen (ferry de croisière plutôt classe), nous voilà à Stockholm, où nous faisons dans la foulée une visite guidée de la vielle ville. Belle petite île centrale de la capitale, faite de ruelles étroites et de vielles bâtisses colorées.

Nous filons ensuite directement chez des hôtes Warmshower pour les deux prochaines nuits. C’est une famille de français, Marion, Éric et leurs 4 enfants, installée en Suède depuis 14 ans, et qui est revenue il y a peu d’un an de voyage autour du monde. Nous sommes ravis de partager du temps avec eux, et ça nous fait du bien de discuter en français !

Alors que tout le monde est au boulot ou à l’école, nous profitons de la journée pour les préparatifs : deux allers-retours à Décathlon, quelques emplettes pour la nourriture, et on passe des sacoches vélo aux sacs de randonnée !


C’est le début d'une longue logistique pour rejoindre Abisko, départ du trek. D'abord, il nous est interdit de prendre le train avec les vélos.

Nous optons donc pour la location de voiture, et c'est chargés comme des mules que nous allons chercher notre bolide (après avoir démonté les vélos, tout notre bazar a fini par rentrer !).

Environ 500 km plus tard, nous arrivons à Ostersund (d’où nous reprendrons les vélos dans un mois pour rejoindre la Norvège).

À Ostersund, par l’intermédiaire d'un contact Warmshower, nous rencontrons Susanne, qui accepte sans aucun souci de garder nos vélos chez elle, c'est parfait.

Mais le prochain train à un prix convenable n’est que dans 4 jours, nous décidons d'attendre et allons camper au bord d'un lac excentré de la ville.

Nous voilà enfin dans le train direction le grand nord, partis pour 19h de trajet.


Arrivée à Abisko en fin d'après-midi. Station touristique très prisée en saison hivernale pour venir observer les fameuses aurores boréales, c’est également le point le plus au nord de la Kungsleden (et aussi de notre voyage !), trek de 430 km à travers la Laponie Suédoise.

Nous sommes impatients de commencer le sentier, mais trop fatigués par le transport. Nous ne ferons que 4 km ce jour là, histoire de trouver un coin camping et attaquer en forme le lendemain.

En route mauvaise troupe, au programme une petite vingtaine de kilomètres par jours. Au départ nos sacs affichent 20 kg sur la balance (nous sommes chargés en nourriture car ici il est possible de se réapprovisionner mais attention au passage en caisse $$$…).

Sur le parcours, le chemin est très bien balisé et des refuges (auberges) ainsi que des abris sont présents régulièrement.

Contre une petite cotisation, il nous est possible d'utiliser la cuisine des auberges le midi, bien pratique quand il pleut. Mais attention au prix de la nuit, 50€ par personne sans électricité ni eau courante, à ce prix là seuls un lit et un seau sont mis à disposition… autant vous dire que même si ces refuges sont très bien tenus et bourrés de charme, ce sera camping pour nous et sans aucune hésitation !

Un avantage considérable ici : il y a de l'eau partout ! Ruisseaux et lacs, tout est potable. Déjà des kilos en moins à porter… On vide les bouteilles et les remplace par une coupelle pour boire facilement en chemin. 30 minutes avant la fin de journée on s'assure quand même de trouver de l'eau avec un petit coup d’œil sur la carte.


Nous nous attendions à de jolis paysages, mais certainement pas à ce point. Dès le deuxième jour, grâce à la clémence de la météo normalement pluvieuse en cette saison, c'est un nouveau spectacle à chaque franchissement de buttes. Les paysages sont bluffants, nous nous arrêtons toutes les 10 minutes pour les savourer et les immortaliser. Nous sommes déjà conquis par la Kungsleden.


Jusqu'ici tout va bien !


Le temps se gatte en fin du troisième jour, nous décidons de pousser un peu la journée de marche pour atteindre notre premier col, Tjäktja à 1150m (plus haut point du trek). Les derniers kilomètres sont assez éprouvants, avec un bon petit mètre de neige, un peu galère mais ça l'a fait. Épuisés, nous dormirons dans l'abri de secours juste au col.


Rebelote pour la descente, avec de la neige pouvant aller jusqu’au genou et des traversées de rivières glacées. On perd le sentier mais on le rattrapera plus loin.

Malgré le mauvais temps, la visibilité est relativement bonne et la journée superbe avec une ambiance bien particulière (en mode expédition Arctique).

Nous camperons près d'une hutte, pour aller y manger au chaud et à l'abri du vent.


Le lendemain, on ne traine pas, la température a chuté, un vent du nord s’est levé, et un peu de pluie se ramène.

La petite pause à la cuisine d’une auberge pour le midi s'impose !

L’après-midi nous repartons avec la pluie et le vent (de dos heureusement), la vallée est bien bouchée, nous avançons à grandes enjambées pour sortir enfin de ce blizzard ! Dur dur … Finalement nous installerons la tente au sec, tout près des rennes !

Eh oui : Il y a beaucoup de troupeaux de rennes ici, les Samis (natifs Lapons) en font l’élevage et les laissent en semi liberté. Ils sont farouches mais il n'est pas rare d'en croiser au détour du chemin.


La Kungsleden comprend aussi des traverseés de lacs. Elles peuvent se faire en bateau à moteur (payant $$ !) ou à la rame. On opte pour la rame quand c’est possible, bien plus marrant et authentique.


Les paysages changent pour des forêts de boulots, lorsque nous redescendons des plateaux. Arrivés à Vakkotavare, le trek s'interrompt sur 30 km. Il nous faut prendre un bus et un bateau pour rejoindre la seconde grande partie, que nous entamons directement.

Nous camperons non loin d'une hutte.


Nous aurons beaucoup de chance avec le temps les jours qui suivent. Presque pas de pluie et de belles heures ensoleillées.

Ça tombe bien, nous avions prévu de faire un sommet pour prendre un peu de hauteur et admirer la vue. N’étant pas sûrs de la météo pour le lendemain, nous décidons de faire l'aller-retour en fin de la huitième journée.

Après 18km, nous posons la tente, y laissons les sacs et partons donc pour 7km de montée jusqu’au Mont Skierfe.


On arrive au sommet bien fatigués mais le spectacle qui s'offre à nous nous fait complètement oublier ce détail. Nous sommes époustouflés, à deux pas d’une immense falaise, qui plonge sur la vallée de Rapadalen et le célèbre delta de la Rapaätno menant au lac, avec en fond les montagnes enneigées du Sarek. Inoubliable.

Le retour à la tente se fait tranquillement à 22h30. Sans les sacs nous étions rapides mais cette petite escapade nous aura quand même pris presque 4 heures.

Ici, du 15 juin au 15 juillet, il fait jour tout le temps ! Oui, nous sommes au dessus du cercle polaire, et il n'est pas toujours facile de trouver le sommeil… Quand le ciel est dégagé, la luminosité est la même la nuit que le jour.

C'est incroyable et assez perturbant, mais aussi bien avantageux pour les longues journées de marche : nous sommes toujours sûrs d'installer le camp avant la nuit !


Le lendemain, nous descendons au refuge juste en dessous et attendons avec espoir une barque pour traverser le lac.

3 barques sont mises à disposition. La seule condition pour les utiliser est qu'il en reste toujours une au moins sur chaque rive. Une seule barque est malheureusement présente de notre côté, et il faut dire qu’on n'a pas vraiment l'envie de traverser 3 fois.

Du coup, ce sera matinée et début d’après-midi repos au refuge. Les gardiens y sont très accueillants et nous offrent café et gâteau maison.

Par chance, une barque vient de quitter la rive d'en face, à 3 km. C'est parti pour une heure de rame puis 3 heures de marche, pour finir la journée un peu plus haut, dans une hutte à l'abri de la pluie, en compagnie de 3 autres randonneurs bien sympas.


Nous voici déjà à notre dixième jour de marche. Julie a malheureusement commencé à avoir mal au genou et c'est pire aujourd’hui… la descente est difficile. Nous nous arrêtons quelques heures dans un refuge, allégeons un peu son sac et repartons.

Mais arrivés à Kvikkjokk, après un peu plus de 200 km de marche (fin de la deuxième grande partie du trek), il nous faut prendre une décision, impossible de continuer le trek comme ça.

C’est donc un peu déçus d’être coupés dans notre élan que nous prenons la sage décision de reposer nos articulations.

Nous ne voulons pas abandonner le trek, mais avons décidé de sauter 160 km. Nous prenons 3 bus en 3 jours pour rejoindre la partie sud de la Kungsleden, à Ammarnäs.

Nous camperons 4 jours au bord d'un lac, pour un repos complet avant de reprendre les 80 derniers kilomètres de ce long trek, sacs plus légers et avec des bâtons de marche, direction Hemavan.


Dès la reprise, nous marcherons plus de 20 km.

Une longue montée dans une large forêt de boulot, avant de rejoindre un grand plateau et le traverser jusqu’au col où nous y trouvons une hutte pour la nuit, avec une vue imprenable sur la vallée suivante.

La nuit est pluvieuse avec du vent, on est bien à l'intérieur.


Nous redescendons donc doucement des hauteurs les deux jours suivants, en longeant des lacs, passant des ponts...

Nous nous arrêterons aux refuges le midi, les gardiens y sont toujours très sympas.


Nous voilà déjà presque au bout.

La Laponie nous offre une météo au top pour cette fin de trek, et la Kungsleden nous dévoile ces derniers paysages alpins, superbes.

Après une petite journée de marche, nous campons au col, tout près d’une hutte et profitons pleinement de la vue.


Nous entamons la descente le long de la rivière pour la dernière et quinzième journée de marche.

En fond de vallée, les montagnes Norvégiennes.

Nous passons la nuit en hutte juste avant l’arrivée à Hemavan.

Fin de la Kungsleden !


L'œil du loup :

Dans les trains suédois, des compartiments sont réservés aux personnes avec un chien à condition de le préciser à l'achat du billet.... Il peut donc rester avec nous sans problème.

Lupo s'est très bien fait à son sac (3 kg). Même s'il n'avait jamais vraiment l'envie de l'enfiler et qu'il trainait la pâte aux premiers essais, il a mené la marche dès le début du trek. On le sent forcer en montée, mais rien de méchant. Un vrai champion.

Les premiers jours, nous l'avons rationné par peur de manquer, mais ça n'était pas facile pour lui, qui restait sur sa faim. Finalement nous avons trouvé des croquettes dans certains refuges où les gardiens avaient un chien, ce qui nous a permis de faire le plein et nourrir la bête comme il se doit.

Sur le chemin, il doit être en laisse pour laisser la faune en paix, mais vue que notre Lupo écoute au doigt et à l'oeil, c'est bien libre comme l'air qu'il a marché. À l'approche des refuges, nous mettons quand même la laisse l'histoire de ne pas avoir de remarque. Toujours vigilants bien sûr avec troupeaux de rennes.

Il a eu quelques irritations à cause des points de friction du sac, mais ça s'est très vite guéri.

Puis quand les moustiques étaient dans le coin, le Lupo s'est bien fait attaquer la bidoche (plaques rouges), mais pareil, ça a très vite disparu.

Presque chaque refuge a une salle accessible aux chiens, avec couvertures et gamelles... La Suède est plutôt pet friendly en général.

Sur le trek, il était loin d'être le seul à quatre pattes... mais c'était bien le plus beau ! ^^ Muni de son petit sac à dos, il a fait de l'effet à tous les dog lovers et en a profité pour réclamer des caresses à tout va.

Ici, pas une tique ! Un vrai bonheur.

9
juil
9
juil
Publié le 6 août 2019

Mieux vaut tard que jamais, voici la vidéo de notre trek!

Et allez jeter un coup d'œil à l'article sur l'Estonie ! On a ajouté quelques photos de Tallinn et une vidéo des pays Baltes !

20
juil

De retour de notre trek, nous allons récupérer nos vélos et sommes accueillis à Ostersund pour 4 jours chez Susanne, Sven, leurs quatre garçons, et leur chienne Momo !

C'est un super séjour que nous passons avec cette famille allemande installée ici depuis 8 ans, dans une immense maison, sur un grand terrain à la campagne.

Nous nous y sentons bien, et il pleut, alors nous apprécions d'autant plus d'être à l'abris. Nous partageons de bons moments, repas, discussions, et ils sont ravis quand nous proposons notre aide à la ferme.

Nous voilà donc dans les champs une journée et demi à construire, 'brins par brins', un mur de paille de 2m de haut pour plus d'une trentaine de long 😓 (technique norvégienne pour faire sécher le foin).

Toutes leurs anecdotes de vie ici nous donne l'envie de revenir passer un hiver dans le coin, pour l'expérience particulière. (C'est incroyable de penser que tous les paysages que nous voyons sont recouverts d'un épais tapis de neige 4 mois par an...)


Reprise des vélos après quasiment un mois sans pédaler !

En quelques jours nous filons vers la Norvège et sa côte atlantique, au niveau de Trondheim.

Grande pour la Norvège (3ème du pays), mais petite pour une ville, elle est agréable à visiter, entre la rivière bordée de fameuses maisons en bois et la cathédrale, le tour est vite fait.

Nous y flânerons quelques heures avant de rencontrer Erling, qui entame la discussion, curieux. Et à peine 15 minutes plus tard, il nous invite chez lui à 4 km du centre.

Super ! On l'y rejoindra en fin d'après-midi. On appréhendait légèrement, sur le chemin, la réaction de sa femme qui pourrait être en train de lui dire "mais ça va pas la tête ! Tu ramènes des inconnus chez nous !".

Mais rien de tout ça, au contraire. Super accueil, bons repas, 2 nuits confort, trampoline et overboard ^^, et même une petite balade en forêt le dimanche. Encore merci !


Nous quittons la ville et prenons la route côtière vers le sud.

Pas mal de circulation, ce qui agace un peu, mais bon, le temps est au beau fixe et les paysages commencent rapidement à devenir intéressants.

La route est vallonnée et nous apercevons déjà les montagnes et les fameux fjords.

Il fait chaud, même très chaud pour le pays. Eux qui n'excèdent qu'occasionnellement les 20℃ en été, nous voilà avec plus de 30℃ sur plusieurs journées d'affilée !


La Norvège a créé des "routes scéniques", qui sont des itinéraires touristiques empruntant les plus belles routes.

Voici la première que nous suivons : l'Atlantic Road. Un peu courte mais bien sympa, célèbre pour ses nombreux ponts.


En fin d'une longue journée de vélo, nous arrivons à Mølde, d'où nous prendrons un ferry pour Florø.

Une bonne manière de nous éviter un bon nombre de kilomètres et de voir les fjords sous un autre angle.

Le trajet se passe de nuit. Nous ne fermerons donc presque pas l'œil pour être sûrs de ne rien louper de la vue, et ne nous ne sommes pas déçus !

Mini croisière de luxe sur l'Hurtigruten (célèbre compagnie qui propose des croisières tout le long de la côte Norvégienne ), ... pour nous sans cabine, mais avec jacuzzi sur le pont !


Le lendemain est un peu dur, fatigués, nous ne pédalerons qu'en fin d'après-midi, après la matinée passée dans un café, une bonne sieste et une baignade.

Après une petite trentaine de kilomètres, le spot parfait, en bout de fjord avec une vue imprenable. C'est privé, mais les propriétaires nous laissent gentiment camper sur leur plage.

Il est facile de bivouaquer en Norvège ou en Suède d'ailleurs, car la loi l'autorise presque partout en respectant certaines règles de bonne conduite, notamment de se tenir à plus de 150m des habitations.

Nous quittons maintenant la côte pour aller plus dans les terres et le fond des fjords.

Nous trouvons par hasard des petits coins de paradis, comme celui-ci, au bord de la rivière, au pied d'une belle cascade (et ombragé !), avec des chevaux au loin... comme un air de Kirghizistan...

Depuis notre arrivée en Norvège nous nous baignons régulièrement. 🏊


C'est partie pour une deuxième route scénique appelée Gaularfjellet.

Un premier petit col à passer pour redescendre et longer un grand lac, puis la rivière dans laquelle il se déverse... jusqu'à atteindre la deuxième montée, un peu plus longue.

Des cascades, des lacs, des montagnes, on mouille le maillot mais ça vaut le coup, la route est belle.

On se prendra une bonne rincée au moment de monter la tente.


Le lendemain, on descend à pique, une dizaine de kilomètres sans un coup de pédale, des lacets à n'en plus finir.

Nous nous retrouvons au niveau de la mer, le long d'un joli fjord avec vue sur un glacier.

Nous devons prendre un ferry traversier avant de pouvoir continuer notre route.


L'œil du loup :

Chez Susanne, Lupo trouve une bonne copine. Avec Momo, 8 mois , ils se courent après, jouent et font les fous avec les enfants. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu cette occasion.

Nous avons dû passer chez le vétérinaire en Suède, car il est obligatoire de vermifuger les animaux pour entrer en Norvège. Alors on l'a fait, bien que l'on n'ait eu aucun contrôle.

Petite anecdote : en quittant Trondheim, une dame nous interpelle en disant " Je vous ai vu dans le journal ! "... Effectivement, à peine la frontière passée, une femme s'était garée pour nous prendre en photo "pour le journal local". Lupo fait de l'effet en Norvège !

Et les norvégiens ont l'air d'aimer les chiens, même s'ils les tiennent TOUJOURS en laisse, voire au collier s'ils croisent un congenaire ... Pas très pratique pour la sociabilisation.

Chez nos hôtes, qui ont un petit chien aussi, Lupo est comme un roi. Canapé, cuisine, bêtises et friandises, tout est permis. Il fait toujours sensation avec ses petits tricks.

Il a bien chaud lui aussi et on ne tarde pas à ressortir son cooler pour refroidir le moteur et même ses baskettes quand le goudron est trop chaud.

Malheureusement, pas de chien admis sur le pont de l'Hurtigruten (seulement en cabine). Lupo restera donc tout le trajet dans une cage au niveau inférieur. Ça va, le trajet était de nuit.

3
août
3
août
Publié le 20 août 2019

Petit point info sur la route. Ici, vue la géographie, les Norvègiens ont creusé un nombre incalculable de tunnels. Souvent, il est possible de les éviter en passant par l'ancienne route ou tout simplement de les emprunter, pour les plus courts. Mais parfois il nous est interdit de les prendre et il faut donc choisir : bus ou changement d'itinéraire... Pour nous, c'est le bus.

Le soleil tape, et fort ! La fonte inhabituelle des glaciers et une bonne pluie par dessus, voilà des routes inondées... Pas de bol, notre bus est bloqué et aura du retard, impossible de savoir combien. Les gares ici sont désertées de tout personnel, remplacé par des applications en ligne. Pas très pratique quand on veut des infos spécifiques et qu'on n'a pas internet, surtout.

Après un après-midi et une nuit d'attente à la station de Sogndal, le voici qui arrive enfin au petit matin, pour nous faire traverser ces satanés tunnels et un fjord.

30km plus tard, nous revoilà partis pour une nouvelle route scénique, la Aurlandsfjellet. Ça monte, ça monte, première partie plutôt costaud avec 1200m sur 15km, mais on sera vite récompensés. (Et en plus, on se fait donner du pâté Hénaff et un bout de salami dans la montée !)


Arrivés au col, on se régale, peu de circulation, la route est bordée de lacs. À peine passés les 1200m d'altitude, ce sont déjà des paysages de haute montagne à cette latitude. On se croirait dans un décor de pub pour voitures électriques...

[ En parlant de ça, la Norvège en est remplie, Tesla est dans la place. Plutôt paradoxal pour un pays exportateur de pétrole... ]

Nous dormirons au bout de ce magnifique plateau, juste avant la redescente.


C'est partie pour une belle descente jusqu'au Nærøyfjord fjord, avec arrêt photos immanquable au Stegastein, super point de vue sur cette branche de mer.

Nous poursuivons jusqu'à Flåm, station ultra-touristique, principalement en raison d'un train de montagne pittoresque. Noir de monde, un gros bateau de croisière encré au port... très peu pour nous.


À Flåm, nous avions prévu de prendre ce fameux train, plus par nécessité que pour la vue, mais il était bien trop cher pour notre budget.

L'alternative est une piste d'environ 80 km plutôt montants avec un bon dénivelé.

On découvre qu'il s'agit en fait d'un itinéraire cyclable très populaire dans la région, appelé Rallarvegen, plutôt pratiqué dans l'autre sens, mais bon, on se le tente.

En fin d'après-midi, on décide de commencer la piste sur une vingtaine de kilomètres. C'est plutôt tranquille... jusqu'à ce qu'on se retrouve au pied d'un "mur" : 200m de dénivelés sur 1,5km, et 22 épingles bien serrées... le tout sur piste en graviers !

On galère, mais on se donne à fond, une pause tous les 30m et après un temps certain, nous finissons par en venir à bout. Nous camperons juste en haut.


Après une nuit au cœur des montagnes, nous repartons pour la piste.

Nous ferons les 30km qui nous séparent du col. C'est beau ! Dans toutes les directions, tout est beau, rivières, cascades, lacs, montagnes et glaciers. La Norvège "powered by nature", on comprend leur slogan.

On croise plein de cyclistes de tout âge, plus ou moins en forme, et surtout, pas chargés ! (La plupart montent en train puis se font la descente...)

À 1343m nous cloturons la journée avec, encore une fois, un spot de bivouac au top.


Nous terminons la Rallarvegen le lendemain matin. Les paysages sont toujours superbes et ça roule tout seul jusqu'à retrouver l'asphalte ! Pas si difficile finalement !


La journée continera donc sur la route, bien plus fréquentée, mais on avance bien, plus de 70km ce jour là. On trouvera un petit coin tranquille pour la nuit, avec un beau coucher de soleil en prime.

Vu l'aurez vu, nous avons une chance inouïe avec la météo : du soleil quasi tout le temps et de la chaleur.


L'œil du loup :

Lupo n'est pas admis dans les bus de compagnies privées, mais aucun problème avec les bus locaux, sur lesquels nous comptons donc. Le chien, les vélos, les sacoches, tout rentre en deux en trois mouvements.

Devant l'un des plus beaux points de vue du pays, le plus grand fjord du monde, qu'est-ce que les gens photographient ?

Le Lupo sur son vélo !

Et c'est pas une blague, il a la côte en Norvège. Et nous, on est fières de notre star, évidemment ^^.

De bonnes montées pour lui aussi, puisqu'il les fait toutes à pattes. Et il se régalera tout le long de la piste, toujours en tête de peloton !

15
août
15
août
Publié le 2 septembre 2019

L'exploration de la Norvège continue, en longeant les fjords d'abord.


Puis nous laissons les vélos pour partir deux jours en randonnée. Nous arrivons au départ de celle-ci sous la pluie, trempés. Nous dormirons dans le coin pour partir le lendemain.

C'est une balade de 20km très populaire et fréquentée, que les touristes font généralement dans la journée et qui mène à la fameuse "Troll Tunga".

De notre côté, nous décidons d'y aller l'après-midi et de camper là-haut. Ce sera plus tranquille et plus agréable. Nous voici donc partis sous le soleil, par chance, pour les 10km de montée.

On est impressionnés par le grand nombre de personnes que l'on croise. Tous ces gens qui se motivent pour un tel aller-retour, pour "une photo sur un gros caillou", ça nous surprend.

Mais il est vrai que la randonnée est plutôt sympa et le panorama qui s'offre à nous en arrivant magnifique !

Une fois la file de touristes (qui font la queue pour se faire prendre en photo un par un sur la langue de troll) partie, nous sommes un peu plus au calme et profitons, avec quelques autres campeurs, du panorama avec de belles lumières.

Un spot de camping une nouvelle fois mémorable.

Le temps change vite. Nous avons le droit à quelques averses, mais le soleil sera de retour le lendemain matin, pour les dernières photos avant la redescente.


De retour dans la vallée, nous reprenons les vélos et empruntons dès le lendemain une nouvelle route scénique.

Celle-ci permet d'éviter un long tunnel interdit et passe donc par la montagne. Nous l'attaquons après déjà une matinée de montée. De beaux virages en épingle, des grandes pentes rocheuses et un peu de verdure.


Qui dit belle montée, dit belle descente... toujours trop courte ! À peine descendus que nous voilà déjà à l'attaque de l'ascension suivante.

On se motive pour cette fin de journée. Elle semble n'en plus finir, la Norvège est vraiment éprouvante physiquement, mais en guise de récompense, au col, les beaux paysages sont toujours au rendez-vous.

Nous avons bien fait de ne pas traîner, car il pleuvra des cordes dès le lendemain matin, et toute la journée. Nous nous réfugierons dans un café à Sauda, avant de trouver un abri parfait pour l'après-midi et la nuit, à côté de la plage.


Puis ce fut le début de la fin avec 6 jours de pluie qui suivent : le vrai été norvégien. Du coup, nous annulons une deuxième randonnée, faisons quelques portions en bus les jours où la motivation nous manque,... mais il faut bien avouer, nous perdons l'intérêt du vélo en Norvège avec cette météo.

Nous filons vers la côte, au sud de Stavanger, pour un joli bivouac en bord de mer et quelques kilomètres sur les pistes d'une Euro vélo, au milieu des champs et des vaches.


Mais quand le vent de face s'ajoute au temps instable, nous jetons l'éponge, fatigués. Un bus puis un train, et nous voici déjà à Kristiansand, à l'extrémité sud du pays, prêts à embarquer dans un ferry pour le Danemark le sur-lendemain.

Aucun regret, notre aventure nordique fût un régale.


Et pour finir en image :


L'œil du loup :

Le soir du bivouac à Sauda, sous l'abri, une trentaine d'Ukrainiens nous a rejoints (ou plutôt envahis) pour un barbecue. Lupo a eu le droit à des saucisses, des photos, des caresses et même des applaudissements, pour son petit numéro !

En ce moment il est en forme et avale les kilomètres

25
août
25
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Nous voici donc arrivés par ferry au Danemark. Avant de prendre la direction du sud, nous faisons un crochet par l'extrême nord du pays : le cap Grenen où se rencontrent la mer Baltique et la Mer du Nord.

La collision des deux courants est beaucoup moins impressionnante que ce à quoi nous nous attendions et la balade qui y mène n'a rien bien d'intéressant... mais on y aura été, malgré de bonnes raffales et une pluie qui n'en fini plus.

Nous filons vite d'ici et allons nous réfugier à l'abri d'un refuge pour la nuit.


Chose incroyable et vraiment géniale au Danemark, il y a des refuges partout ! Ce sont des abris en bois, généralement bas de plafond, protégeant de la pluie, du vent, et spécialement conçus pour les voyageurs de passage. On y trouve souvent un emplacement pour le feu, parfois eau et toilettes sèches, c'est gratuit et très bien entretenu !

Nous les repérons facilement sur nos applications GPS et nous arrangeons donc pour finir nos journées de vélo à un refuge. Cela nous permet de ne jamais mettre la tente et dormir au sec tous les soirs, parfait.

On ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de choses à voir sur notre route... Les journées sont donc assez monotones, nous suivons un itinéraire vélo bien balisé et les grosses pluies semblent terminées.


Nous atteignons Copenhague après quelques jours et séjournons dans une auberge de jeunesse toute proche du centre ville. Au programme : du repos, quelques rencontres sympas à l'auberge et une journée visite de la ville à vélo.

Copenhague est connue pour ça et c'est effectivement la ville du vélo. Des pistes cyclables partout et un nombre de cyclistes impressionnant, ce qui fait que la discipline et le respect des feux, stops, voies pour tourner etc. sont indispensables et pratiqués par (presque) tous... Ou ce serait un vrai bazar.

La circulation n'en reste pas moins fatiguante, et nous profitons des quelques lieux de verdure et de calme au cours de la visite.

Nous finirons la journée par une balade à pied dans le quartier bien particulier de Christinia (les photos y sont interdites) : ancienne communauté de squatters et de hippies autogérée et indépendante jusqu'en 2013. Le quartier semble malheureusement avoir perdu de son authenticité pour devenir un marché de babioles pour les touristes avec stands de vendeurs de cannabis (autorisé ici) tous les 5 mètres.

Mais nous y trouverons tout de même, en empruntant les petites allées et chemins reculés, quelques maisons tranquilles en bord de rivière, entourées d'un potager, probablement habitées par de vieux hippies ici depuis la création du quartier.


Ces deux jours à Copenhague sont aussi l'occasion de prévoir la suite et fin de notre voyage. Ayant passé plus de temps que prévu en scandinavie, et ayant déjà parcouru la Belgique et les Pays-Bas en camping car, nous ne voulons pas pédaler ces longues distances qui nous séparent de la France (et il faut aussi dire que l'envie de rentrer est bien présente).

Le plan est de combiner trains et bus pour rallier Copenhague à la France. Nous voici donc partis pour une suite infernale de transports, changements, attentes, etc.

Après nous être vus refuser l'entrée dans un bus Copenhague-Lille à cause de Lupo, nous passons une (courte) nuit à la gare pour partir le lendemain matin vers Duesseldorf. 3 trains dans la journée, avec tout notre bazar, et ce n'est pas fini.

De Duesseldorf, petit hic : un bus le soir même va à Paris mais ne prend pas les chiens ; et un train y va le lendemain matin mais ne prend pas les vélos...

Pas grave, on sépare les affaires en deux, puis ce sera nuit dans le bus pour Julie et les deux vélos, et nuit à la gare puis train pour Timo et Lupo.

Après quelques heures d'attentes au petit matin, nous nous retrouvons comme prévu à Paris, bien épuisés par ces petites nuits et cette logistique, mais prêts à finir notre aventure par quelques kilométres en France !


L'œil du loup :

Comme d'habitude, il semble mieux supporter la pluie que nous, il ne s'en plaint jamais...

Un premier hostel a refusé Lupo à Copenhague. Le second l'a accepté sans hésitation, dans la cour, où il se fait caresser au passage par tous les voyageurs.

Comme on l'a dit, les chiens sont interdits dans les bus ! C'est certainement la seule fois du voyage où le fait d'avoir Lupo nous a tant compliqué la situation.

Mais on fini toujours par trouver une solution (bien plus chère malheureusement), et Lupo est vraiment exemplaire dans ces moments.

Il s'adapte aux nuits dans les gares, ne bouge pas d'un poil dans les trains et dort sous nos sièges tout le trajet, sans rien dire.

Se rend-il compte que nous sommes de retour en France ? ...

30
août
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Publié le 22 octobre 2019

Retour au pays ! En plein Paris, l'arrivée est un peu brutale (l'ambiance des villes européennes nous déstabilise un peu)... mais nous ne prenons les vélos que pour traverser la ville et changer de gare, et étonnement la circulation se fait facilement, avec des pistes cyclables quasi partout.

Puis, dernier de la série, nous embarquons dans un train pour Rouen. Nous y pensions depuis bien longtemps et nous y voilà : nous faisons une surprise à nos amis "Les Roues d'Arts" qui habitent à 30km de là et qui sont rentrés de voyage il y a déjà un an ! On est ravis de les revoir et on passera une semaine avec la petite famille ! Barbecue chez les amis, rentrée des classes pour Milio et Loan, bricolage avec Flo, footing avec Mélanie, cuisine, jeux de société, etc. On en profite aussi pour faire un aller-retour aux falaises d'Etretat (en voiture !) pour une balade un peu pluvieuse mais plutôt sympa.


Les petits trajets quotidiens avec toute la famille en vélos nous donnent l'impression de repartir comme "à la belle époque".

Autre sortie touristique, nous passons une soirée dans la vieille ville de Rouen, les ruelles pavées y sont vraiment jolies avec de belles maisons à colombages et nous assistons au spectacle de lumières sur la cathédrale, au top !



Il nous faut reprendre la route, on doit encore traverser la France avant d'arriver à la maison... Mais encore une fois, on ne prend pas la bonne direction et on commence avec une traversée de Normandie, par les petits villages et les plages du débarquement, pour rejoindre le Mont Saint Michel.

On s'arrête régulièrement pour discuter avec des passants curieux et faisons des rencontres éphémères qui donnent le sourire.


Arrivés à Genêt sous des trombes, on s'offre une auberge de jeunesse pour la nuit. Le lendemain, nous avons prévu la traversée de la baie et une visite du Mont.

Nous voilà donc parti à pieds, avec un guide et un groupe, à marée basse pour traverser les sables, les cours d'eaux, la vase, avec arrêt dans les sables mouvants. Le guide est super, plein d'anecdotes et une bonne connaissance de la région. Après 7 km, nous sommes au pied du mont et surprise : personne du groupe n'y monte, même pas le guide, qui nous donne rendez-vous une heure plus tard pour le retour...

C'est un peu juste, mais on veut quand même y faire un tour ! Pieds nus, on file dans le village, on englouti notre pique-nique en trois bouchées et on grimpe les petites rues pour faire le tour des remparts.

Un peu la course, c'est dommage, mais on l'aura vu tout de même rapidement, avant de repartir pour la traversée, tout droit vers Genêt.


De retour en milieu d'après midi, nous sommes crevés. On récupère vélos et sacoches à l'auberge avant de s'installer dans un champ avec une belle vue !

Parfait pour la soirée, mais au moment de se glisser dans les duvets, nous sommes dérangés par deux chasseurs : nous sommes "sur une zone protégée interdite au bivouac, et en plein dans le champ de tir...". Pas la peine de discuter, on déplace tout de 200m pour passer la nuit tranquille.


Prochaine étape, Vallet, à côté de Nantes pour rendre visite à d'autres amis. Trois jours tranquilles avant de rejoindre les bords de Loire, qui nous amèneront doucement à l'Est.

Là, l'itinéraire est balisé, ça roule bien, c'est plat et il fait beau, pour l'instant....


Puis nous ferons la rencontre de Mélaine et Pierre, deux nouveaux cyclos en direction de la mer Noire ! Nous prenons la route ensemble pour deux jours de soleil avant d'être rejoints par leur ami Will à Orléans.

Par hasard, nous y sommes juste pendant la fête de la Loire et allons y faire un tour le soir. Une marée humaine ! Beaucoup trop de monde pour pouvoir profiter de quoi que ce soit... Nous regarderons les feux d'artifices de loin avant de finir la soirée au camping.

Ils ne sont étonnement pas trop bivouac sauvage et préfèrent les campings, nous en ferons 3 sur les 4 nuits passées avec eux. Mais cela nous aura permis de nous abriter un après-midi de grosse pluie...

Car fini les vacances, on se prendra de la pluie tous les jours en quittant Orléans !

Nous roulerons ensemble jusqu'à Gien, puis repartirons à deux pour quelques kilomètres seulement avant de tomber sur un autre groupe de 4 cyclos super sympa. C'est reparti pour 2 jours et demi en bande, jusqu'à Nevers.


Peu de photos malheureusement, le temps n'était encore pas avec nous. Rouler en bande nous a bien motivés, mais une fois à nouveau seuls, sans rien de spécial à voir sur la route et avec un temps plus que mitigé, il nous est difficile de "rouler juste pour avancer", surtout pour Timo...

Nous ferons encore une centaine de kilomètres avant de craquer, à Paray-le-Monial, il y a un train une heure plus tard pour être à Annecy le soir même !


L'œil du loup :

Les copains sont aussi contents de revoir Lupo, Loan et Milio l'avaient déjà adopté. Il est accueilli comme un roi.

À l'auberge, il dormira dans un cabanon de jardin avec les vélos, puis il fera la traversée de la baie en laisse. Lui aussi était fatigué le soir !

Il intrigue les passants et fait sourire, il impressionne les cyclos par son endurance, Lupo finira le voyage fidèle à lui même !

27
sept
27
sept
Publié le 24 octobre 2019

Et voilà, après presque deux ans à bicyclette, plus que 2 trains et 4 heures qui nous séparent d'Annecy !

Nous sommes fiers de notre aventure et heureux de rentrer.

C'est avec des souvenirs, des paysages et des projets plein la tête (ainsi que des mollets d'aciers) que les Tilipo sont de retour...

Merci de nous avoir lu, au plaisir de vous revoir bientôt et au prochain voyage 😉!

Pour revenir sur notre itinéraire en détails, c'est par là :

https://tilipo.travelmap.net/

🚲🚲🐾🌍🛳️🚆🚍🚚


On termine par quelques "stats" ...

716 jours de voyage [23,5 mois]

---> 461 jours pedalés [15,2 mois]

---> 254 jours non pedalés [8,3 mois]


27 pays

23056 kilomètres pedalés [13406 au retour]

1639 heures sur la selle [918 au retour]

173915 mètres de dénivelé [95065 au retour]


467 bivouacs / squates [65%]

117 auberges / hôtels [16%]

113 invitations spontanées / hôtes Warmshower / amis [16%]

11 nuits en transports [2%]

7 campings [1%]