Une rencontre pareille se mérite, et de Seattlle à Browning, c’est plus de 1.000 km avec la traversée du Glacier National Park par la Logan Pass (2.026 m d’altitude) en empruntant la Going-to-the-sun Road. Un nom pareil cela fait déjà rêver.
Paysages à couper le souffle, à pic vertigineux, transport en commun d’un autre temps (mais pour touristes 😊), on sent déjà que l’on n’est pas au bout de nos surprises.
Nous voilà donc à Browning. Question décor, il n’y a pas grand-chose. On est sur un vaste plateau plat recouvert de…. RIEN à perte de vue. Une rue principale avec un petit quadrillage de rues, un super marché, une station-service et quelques constructions. J’allais oublier : de la poussière, de la poussière et encore de la poussière !
Bref, on pourrait être n’importe où dans l’ouest sauf qu’une forêt de cônes surmontés d’un faisceau de perches décore le ciel ! Et oui, un véritable village de tipis s’est construit pour toute la durée de la fête.
On s’attend presque à voir Lucky Luke sur Jolly Jumper, mais les montures du 21ème siècle viennent plutôt de chez messieurs Chevrolet, Dodge et compagnie !
Nous sommes sur les terres de la nation Blackfeet qui organise tous les ans les North American Indian Days (NAID) qui se déroulent pendant 4 jours.
On démarre les festivités du poo-woo avec des danses et de la musique ; le son des tambours est fantastique, les couleurs sont merveilleuses et l’ambiance de fête est bien présente : un mélange de sérieux et de bonheur de se retrouver pour vivre quelque chose de très important pour la communauté indienne.
La fin de la journée est consacrée aux activités sportives avec les différentes courses du rodéo et elles s’achèvent avec le clou du spectacle, l’indian relay.
Là bas, le cheval c'est le vélo du petit français. Donc les compétitions s'adressent aussi aux plus jeunes.
Nous n’avions aucune idée de ce que pouvait être l'indian relay, mais plus l’heure approchait, plus on sentait la tension dans l’air. Le public a commencé à s’installer dans les tribunes. Quelques mots concernant ce public : beaucoup d’indiens, beaucoup de gens du coin (le coin dans ces régions désertiques est plus vaste que dans notre campagne française) et très peu de touristes (oui, ça se repère vite un touriste !). Et on mange bien sur !
Ca y est le grand moment est arrivé : tout le monde est debout. Devant les tribunes, sur la piste des groupes d'indiens et des chevaux. Grâce à leurs vêtements, on comprend très vite qu'il y a plusieurs équipes.
Dans un nuage de poussière le départ est donné. Chaque cavalier saute sur son cheval, à cru, et la furie est lancée. On les voit faire le tour de la piste à très vive allure et retour vers la tribune. La fébrilité est à son comble autour de nous. On ne comprend toujours pas bien pourquoi toute cette excitation. Il y a toujours du monde sur la piste à pied, en groupe autour d'autres chevaux.
Et c'est là toute la magie de la course, car le cavalier va véritablement piler devant son équipe, sauter de son cheval et se jeter littéralement sur un autre cheval pour enchaîner un 2ème tour et il fait cela 3 fois.
Incroyable, magique, dément, on est aussi complètement dans la course avec le coeur qui bat à 100 l'heure !
Voilà de quoi, j'espère, vous donner envie de partir à la rencontre des indiens Blackfeet lors des North American Indian Days.