Enfin vint le grand jour : le jour de notre départ, celui où nous devions fermer la porte de notre maison, lui dire au revoir, sans savoir quand nous retrouverions notre confort ! Le stress atteignait son paroxysme, tout comme notre excitation. Une fois la porte verrouillée, il nous était impossible de faire demi-tour. Nous devions maintenant marcher quatre kilomètres pour rejoindre un péage d'autoroute, un endroit propice pour l'arrêt des véhicules. Le chemin fut long, très long... plus d'une heure et demie, avec des sacs plutôt lourds : 10 kg pour Maria et 12 kg pour moi.
À peine arrivés sur place, nous étions trempés de sueur, mais pas le temps d'attendre, notre objectif était d'être pris rapidement pour avancer le plus vite possible.Nous avons sorti notre première pancarte en carton, sur laquelle nous avons inscrit "PARIS". En effet, nous aurions plus de chances de trouver des personnes partant vers le sud pour les vacances en région parisienne. Après une heure d'attente sans succès, le désespoir commençait à nous gagner... Nous avons donc décidé de faire un live sur Instagram, et le soutien de nos abonnés nous a redonné du courage !
Une première voiture s'est arrêtée, mais elle ne se dirigeait pas dans la bonne direction. C'était un premier signe, qui nous a encouragés pour la suite de notre aventure en auto-stop.Une seconde voiture s'est arrêtée, une camionnette blanche, le cliché parfait. Le conducteur allait directement à Paris, mais en se regardant mutuellement, Maria et moi avons ressenti un malaise et une certaine crainte envers cette personne. Finalement, nous avons décidé de ne pas monter. Ma mère m'a toujours appris à ne pas monter avec n'importe quel inconnu. Bien sûr, notre périple reposait en partie sur ce principe, mais cette personne ne nous inspirait vraiment pas confiance, alors nous avons préféré patienter encore.
Et trente minutes plus tard, une femme très gentille s'est arrêtée pour nous prendre et nous emmener en région parisienne. Cette dame s'appelait Arielle, et au cours de nos échanges, nous avons découvert qu'elle habitait également Amiens et se rendait à Paris pour l'anniversaire de son frère. Nous avons passé un bon moment à échanger sur nos vies respectives pendant le trajet jusqu'à Marne La Vallée, où elle nous a déposés dans une station-service.
Le premier succès en auto-stop nous a procuré un sentiment de soulagement bienvenu. Nous étions désormais à Paris, mais pas forcément du bon côté pour partir en direction du sud. Notre nouvel objectif était de rejoindre le sud de Paris, et le fait d'être dans une station-service facilitait les échanges avec les personnes arrêtées. Cependant, il fallait encore trouver des conducteurs prêts à nous prendre. Nous comprenions que prendre des inconnus dans sa voiture pouvait être effrayant, surtout dans le contexte actuel. Malgré les refus répétés, notre détermination restait intacte.
Nous nous sommes dirigés vers un homme qui rangeait ses courses dans sa voiture, probablement originaire des pays de l'Est. Il a accepté de nous emmener jusqu'à une autre station-service située à Corbeil-Essonnes. Pendant le trajet, cet homme, nommé André, nous a raconté qu'il vivait en France depuis huit ans et avait monté son entreprise ici après avoir quitté son pays natal, la Moldavie. Il avait également vécu de nombreuses années en Roumanie et possédait donc la double nationalité.
Arrivés à la station-service, nous avons fait une pause. Nos sacs à dos, ornés d'affiches de notre aventure et de nos réseaux sociaux, ont attiré l'attention d'un jeune homme. En sortant de la station, ce jeune homme nous a abordés, nous demandant notre destination. Nous lui avons répondu que nous souhaitions nous rendre à Orléans. Par pur hasard, Nassim, le jeune homme, rentrait chez lui à Orléans ! Nous avons donc embarqué dans sa voiture en direction d'Orléans. Ce que nous ne vous avions pas précisé, c'est qu'il pleuvait à verse toute la journée, une pluie battante comme on en voit rarement. Ce détail s'avérera crucial pour la suite de notre récit.
Nous avions devant nous une heure et demie de route pour faire connaissance avec Nassim. Le moment était très agréable, et nous avons rapidement constaté sa solidarité à notre égard. Cependant, du côté de sa conduite, nous avons eu quelques frayeurs. Téléphone et consommation au volant, conduite avec les genoux... Mais le pire a été lorsqu'il actionnait les essuie-glaces une seule fois toutes les minutes, malgré la pluie torrentielle qui réduisait notre visibilité à néant. Maria, particulièrement nerveuse, répétait à chaque minute "attention", par peur d'avoir un accident. Une heure et demie plus tard, nous sommes enfin arrivés à Orléans, toujours en vie et sur une aire d'autoroute !
Nous sommes en début d'après-midi, et décidons de faire une pause repas, achetant quelques sandwichs à la station-service pour reprendre des forces. Notre progression se déroulait plutôt bien, et nous étions déjà à Orléans en une seule journée. Cependant, nous avions envie d'atteindre Tours avant la nuit afin de nous rapprocher encore plus de notre destination finale. Après de nombreuses heures d'attente et d'échanges avec les personnes autour de nous, aucun conducteur ne semblait disposé à nous prendre. C'est alors que nous avons discuté avec un homme qui attendait sa femme. Lorsque sa femme est revenue, elle a accepté de nous emmener jusqu'à Tours, où ils rejoignaient de la famille.
Flavien et Éponine formaient un jeune couple très souriant vivant en région parisienne. Nos échanges étaient riches et très conviviaux, comme si nous nous connaissions depuis toujours ! Avec une grande gentillesse, ils nous ont déposés à un endroit stratégique à Tours, nous permettant de trouver un autre conducteur en direction d'un camping pour y passer la nuit. Là, nous avons rencontré d'autres auto-stoppeurs avec lesquels nous avons discuté. Ils nous ont informés qu'ils étaient là depuis un certain temps déjà...
Trente minutes plus tard, ils ont trouvé une voiture pour rejoindre leur destination, nous laissant donc avec plus d'opportunités. Après quelques minutes seulement, une dame s'est arrêtée pour nous demander où nous allions. Nous lui avons expliqué que le camping était à quelques kilomètres, mais qu'il fallait traverser une rocade très fréquentée et dangereuse à pied. Diane a accepté de faire un détour pour nous déposer directement au camping.
Une fois arrivés au camping, nous avons monté notre tente avec le minimum de confort à l'intérieur : un matelas très fin et un duvet. C'était également la première expérience en camping pour Maria. Pour notre repas du soir, nous avons préparé des nouilles instantanées cuites grâce au réchaud à gaz que nous avions emporté, accompagnées d'un œuf pour apporter des protéines. Nous avons également pris le temps de nous poser, de revivre la journée et d'être fiers de ce que nous avions accompli à ce jour.
Nous avons également contacté nos proches pour les rassurer et leur raconter notre expérience, ce que nous ferons chaque soir. Maintenant, il était temps de dormir pour récupérer au maximum d'énergie pour la journée suivante, qui s'annonçait tout aussi riche en aventures.
Finalmente llegó el gran día: el día de nuestra partida, el día en que teníamos que cerrar la puerta de nuestra casa, despedirnos de ella, ¡sin siquiera saber cuándo recuperaríamos nuestra comodidad! El estrés alcanzaba su punto máximo, al igual que nuestra emoción. Una vez que cerramos la puerta con llave, nos fue imposible dar marcha atrás. Ahora teníamos que caminar cuatro kilómetros para llegar a un peaje de autopista, un lugar propicio para que los vehículos se detuvieran. El camino fue largo, muy largo... más de una hora y media, con mochilas bastante pesadas: 10 kg para María y 12 kg para mí. Apenas llegamos, estábamos empapados de sudor, pero no teníamos tiempo que perder, nuestro objetivo era que nos recogieran lo más rápido posible.
Sacamos nuestro primer cartel de cartón, en el que escribimos "PARÍS". En efecto, tendríamos más posibilidades de encontrar personas que viajaran hacia el sur para las vacaciones en la región parisina. Después de una hora de espera sin éxito, la desesperación comenzaba a apoderarse de nosotros... Así que decidimos hacer un directo en Instagram, ¡y el apoyo de nuestros seguidores nos devolvió el ánimo! Un primer coche se detuvo, pero no iba en la dirección correcta. Fue un primer indicio que nos alentó para el resto de nuestra aventura en auto-stop. Un segundo coche se detuvo, una furgoneta blanca, el cliché perfecto. El conductor iba directamente a París, pero al mirarnos mutuamente, María y yo sentimos malestar y cierto temor hacia esa persona. Finalmente, decidimos no subir. Mi madre siempre me enseñó a no subir con cualquier desconocido. Por supuesto, nuestra aventura se basaba en parte en este principio, pero esta persona realmente no nos inspiraba confianza, así que preferimos esperar un poco más. Y treinta minutos después, una mujer muy amable se detuvo para llevarnos y llevarnos a la región parisina. Esta señora se llamaba Arielle, y durante nuestra conversación, descubrimos que también vivía en Amiens y que iba a París para el cumpleaños de su hermano. Pasamos un buen rato intercambiando sobre nuestras respectivas vidas durante el viaje hasta Marne La Vallée, donde nos dejó en una estación de servicio.
El primer éxito en auto-stop nos dio un alivio bienvenido. Ahora estábamos en París, pero no necesariamente del lado correcto para ir hacia el sur. Nuestro nuevo objetivo era llegar al sur de París, y el hecho de estar en una estación de servicio facilitaba el contacto con las personas detenidas. Sin embargo, aún necesitábamos encontrar conductores dispuestos a llevarnos. Comprendíamos que llevar a desconocidos en el coche podía ser aterrador, especialmente en el contexto actual. A pesar de los rechazos repetidos, nuestra determinación permanecía intacta.
Nos acercamos a un hombre que estaba guardando sus compras en el coche, probablemente de origen del Este. Aceptó llevarnos a otra estación de servicio ubicada en Corbeil-Essonnes. Durante el viaje, este hombre, llamado André, nos contó que vivía en Francia desde hacía ocho años y que había montado su empresa aquí después de dejar su país natal, Moldavia. También había vivido muchos años en Rumanía y por lo tanto tenía doble nacionalidad.
Una vez en la estación de servicio, hicimos una pausa. Nuestras mochilas, adornadas con carteles de nuestra aventura y nuestras redes sociales, llamaron la atención de un joven. Al salir de la estación, este joven nos abordó, preguntándonos hacia dónde íbamos. Le explicamos que queríamos ir a Orleans. Por pura casualidad, Nassim, el joven, volvía a casa a Orleans. Así que subimos a su coche en dirección a Orleans. Lo que no les habíamos mencionado era que estaba lloviendo a cántaros todo el día, una lluvia torrencial como rara vez se ve. Este detalle resultaría crucial para el resto de nuestra historia.
Teníamos una hora y media por delante para conocer a Nassim. El momento fue muy agradable y rápidamente notamos su solidaridad hacia nosotros. Sin embargo, en cuanto a su conducción, tuvimos algunos sustos. Teléfono y consumo al volante, conducción con las rodillas... Pero lo peor fue cuando solo encendía los limpiaparabrisas una vez por minuto, a pesar de la lluvia torrencial que reducía nuestra visibilidad a nada. María, especialmente nerviosa, repetía cada minuto "cuidado", por miedo a tener un accidente.
Una hora y media más tarde, finalmente llegamos a Orleans, ¡aún vivos y en una estación de servicio!
Era principios de la tarde, y decidimos hacer una pausa para comer, comprando algunos bocadillos en la estación de servicio para recuperar fuerzas. Nuestra progresión iba bastante bien, y ya estábamos en Orleans en un solo día. Sin embargo, queríamos llegar a Tours antes de que anocheciera para acercarnos aún más a nuestro destino final. Después de muchas horas de espera e intercambio con las personas a nuestro alrededor, ningún conductor parecía dispuesto a llevarnos. Fue entonces cuando conversamos con un hombre que esperaba a su esposa. Cuando su esposa regresó, aceptó llevarnos hasta Tours, donde se reunirían con la familia.
Flavien y Éponine formaban una joven pareja muy sonriente que vivía en la región parisina. Nuestros intercambios fueron ricos y muy amigables, ¡como si nos conociéramos desde siempre! Con gran amabilidad, nos dejaron en un lugar estratégico en Tours, lo que nos permitió encontrar otro conductor en dirección a un camping para pasar la noche. Allí, conocimos a otros autoestopistas con los que conversamos. Nos informaron que ya llevaban un cierto tiempo allí...
Treinta minutos más tarde, encontraron un coche para dirigirse a su destino, dejándonos así con más oportunidades. Después de solo unos minutos, una señora se detuvo para preguntarnos a dónde íbamos. Le explicamos que el camping estaba a unos pocos kilómetros, pero que era necesario cruzar una rotonda muy transitada y peligrosa a pie. Diane aceptó hacer un desvío para llevarnos directamente al camping.
Una vez en el camping, montamos nuestra tienda con el mínimo de confort en su interior: un colchón muy fino y un saco de dormir. También fue la primera experiencia de Maria acampando. Para nuestra cena, preparamos fideos instantáneos cocidos gracias al hornillo de gas que llevábamos, acompañados de un huevo para obtener proteínas. También nos tomamos un tiempo para relajarnos, revivir el día y sentirnos orgullosos de lo que habíamos logrado hasta el momento.
También contactamos a nuestros seres queridos para tranquilizarlos y contarles nuestra experiencia, como lo hacíamos todas las noches. Ahora era hora de dormir para recuperar la máxima energía para el día siguiente, que prometía ser igual de aventurero.