Siem Reap
20/01 => 24/01
2017
Ça y est, nous quittons le doux Laos pour le brutal Cambodge. Tout est dit, le Cambodge nous refroidit un peu, malgré la réelle beauté des temples d'Angkor. Le Cambodge est le pays de la course à l'argent. Et ce n'est pas par profit, mais parce que contrairement au Laos, ici, si tu n'as pas d'argent, tu crèves et ta famille avec. Ha tu peux toujours te prostituer. Quand on pense à la prostitution on a tendance à penser à la Thaïlande mais le véritable fief de cette activité lucrative (qui compte de nombreuses travailleuses qui n'ont pas d'autres choix si elles veulent vivre ou faire vivre leurs familles) est bien le Cambodge.
Bref, commençons du début.
Notre destination est Siem Reap, la ville d'où l'on peut faire le tour des temples d'Angkor. On réfléchit à comment s'y rendre, on pense à la marche à pied jusqu'à la frontière, au stop.. Mais à la frontière il n'y a rien, pas de village, juste un poste frontière, et elle est plutôt craignos. Du coup on regarde parmi les agences de cars, on trouve un prix plus bas que les autres (220 000 LAK soit 25 euros) et on embarque.
Avant d'aller plus loin il faut vous expliquer que cette frontière est connue pour ses douaniers complétement ripoux qui augmentent le prix des visas par divers moyens de leurs inventions dont nous allons vous faire part. Sachez que nous partons avec la ferme intention de ne rien donner à ces bandits de grands chemins dussions nous donner notre vie ! Et que diable, nous avons une réputation de français à tenir. Car il s’avère que ce sont bien souvent les français avec leur formidable capacité à râler qui arrivent à passer sans payer le surplus.
Bref, je plaisante mais ce ne fût pas une partie de plaisir.
On prend le bateau, on se réunit à l'endroit où le bus doit venir nous prendre, et l'organisateur du trajet, jusqu'à la frontière cambodgienne, entame les hostilités !
Il propose de prendre les passeports de chacun avec 40 dollars US par personne. Il effectuera ainsi lui-même les démarches de visa lors du passage de la frontière, pendant que les passagers resteront installés dans le bus. Mais que nenni cher monsieur, lui clamons nous haut et fort ! Le visa n'est que de 30 dollars US, point de fourberie où il vous en coûtera !
Certaines personnes nous rejoignent et on débat sur le choix entre les 10 dollars de plus avec la tranquillité ou les menaces proférées par notre malotru. Car en effet, celui-ci nous dit et répète que la frontière est située dans un endroit pauvre et que de très mauvaises choses arrivent à ceux qui ne payent pas. La menace qui plane est aussi que si nous descendons pour tenter de régler par nous même les démarches pour le visa et que nous restons bloqués au poste de douane, le bus s'en ira quand même (avec nos bagages et notre place payée..).
Quoiqu’il en soit, nous sommes bien une quinzaine à souhaiter tenter le coup.
Ma chère compagne et moi-même descendons du car et nous joignons à un couple de français.
First round : les douaniers laotiens !
Les douaniers laotiens doivent faire tamponner sur notre passeport un visa de sortie. Et ils demandent pour mener à bien cette tâche herculéenne (ils ne sont que trois pour cela) 2 dollars US alors que normalement c'est... gratuit !
Là, on se retrouve un peu seuls car toutes les personnes paient sauf nous et les deux français avec nous. Nous arrivons à quatre pour faire bloc. Les laotiens résistent. La fille du couple appelle l'ambassade. Je demande leurs noms aux douaniers mais deux actions métaphysiques se produisent simultanément ; les badges sur leurs uniformes où étaient inscrits leurs noms disparaissent dans une faille spatiotemporelle et une amnésie soudaine les saisit ! Ils ne savent plus comment ils s'appellent !! Damned !
De plus ils ne veulent pas parler au téléphone avec la secrétaire d'ambassade.. Nous mettons donc le haut parleur et posons le téléphone sur le bureaux. La secrétaire leur parle en lao et ça a son petit effet. Nous sommes quatre à ne pas avoir payé le visa de sortie.
L'entracte : pas de visite médicale.
Entre les deux douanes, il est courant de tomber sur des personnes qui enfilent prestement une blouse de médecin afin de prendre la température des voyageurs en leur disant que c'est obligatoire tout comme les 2 dollars US qu'il faut leur verser.
Nous ne rencontrons rien de tel si ce n'est une feuille à remplir sur notre état de santé. On cache évidemment les derniers vomissements et diarrhées, qui arrivent fréquemment dans ces pays, et on ne paie rien.
Round two : les douaniers cambodgiens
On rentre dans le poste frontière cambodgien et on tombe sur un gradé qui nous hurle dessus que c'est 35 dollars US point (alors que c'est 30 dollars US) ! Et quand j’écris "hurle" c'est "hurle". Le genre d'attitude qui chatouille ma nervosité. C'est d'ailleurs à ce point de notre histoire que j'ai appris à mes dépends que laisser exprimer sa colère lorsque l'on n'est pas chez soi peut s’avérer malheureux.
On se concerte rapidement et on décide de payer le prix indiqué. Le couple de français donne l'argent, ils passent, et moi je lui balance avec colère, l'argent sur son bureau. Sauf que, sans le faire exprès, je ne lui balance pas la bonne somme mais seulement deux fois 30 dollars US (pas deux fois 35). Le douanier se met en colère, je me mets en colère, je ne me contrôle plus et m’écarte pour laisser Lucie gérer, de peur de casser son gros nez de gros tas d'enf.... Bref ! Lucie, elle sait gérer pour ça mais du coup le gros tas aboie des ordres et on nous ordonne de nous assoir sur le côté. J'appelle l'ambassade, on nous dit que c'est courant et que l'ambassade ne peut pas interférer avec les autorités locales. La dame que j'ai au téléphone est très agréable et encourageante. Ce qui nous fait du bien parce qu'à ce moment, on a peur que notre car parte avec nos affaires et on ne sait pas des masses ce qu'il va nous arriver.
Puis on me demande d’écrire une lettre d'excuse, ce que je m'empresse de faire, je m'excuse devant la face de prépuce et ; de un, il a un ton beaucoup plus calme ("vous savez, ce n'est pas bien de parler à un policier comme ça") et de deux, il ne nous fait payer que 30 dollars US..
On aperçoit un supérieur et on pense que les remous de l'altercation l'on poussé à ordonner de laisser couler.. Les ripoux, ça n'aiment pas les remous..
On sort avec au passage une magnifique scène ; des douaniers divisent les sous ; une part dans le tiroir, une part dans un attaché-case noir avec un verrouillage à chiffres ; les profits de l'arnaque.
And the winners are....
Bahh, que Lucie et moi en fin de compte. On rentre dans le car et on brandit fièrement nos passeports avec nos visas qui ne nous ont coûtés que 30 dollars US.
Alors, dix dollars ce n'est pas grand chose pour autant d’emmerdes nous diriez-vous, et il faut tout de même ajouter le coût des communications téléphoniques à l'ambassade. Mais c'est par principe. Déjà, pour un backpacker, 10 dollars US c'est beaucoup, vraiment, on est quand même au dollar près, et puis surtout, on ne veut pas engraisser cette mafia locale.
Cependant, on n'est pas sans avoir remarqué, l'empressement et une certaine peur chez les douaniers. Et on se dit qu'au final, ils étaient peut-être pris entre le marteau et l'enclume ; soient ils se tapent les touristes et leurs ambassades, soit ils se tapent leurs supérieurs qui eux sont les vrais ripoux..
Mais nous, on se barre !
Quelques minutes après, on doit changer de bus. On arrive dans notre second bus et une vieille mégère hurle dans tout le car un charabia anglo-cambodgien que personne ne comprend. Et le cambodgien est une langue assez piquante, on n'en peut plus ! De plus, la folle nous a pris nos tickets mais ne nous rend pas nos reçus ! Et pendant ce temps là, le car ne démarre pas.. Une fille seule éclate en sanglot, on subit une tension de niveau olympique.
Pour finir, deux étrangers se rendent compte qu'ils se sont trompés de car (ils ne pouvaient pas le savoir, étant donnée l'organisation pourrie...) et s'excusent en précisant que si la poissonnière avait parlé sur un autre ton, on aurait tous compris plus vite où était le problème.
On arrive à Siem Reap, et on pète un plomb parce qu'en sortant du bus (il fait nuit, on est crevés) on est littéralement recouverts de cambodgiens ventant les mérites de leurs tuk tuk ou d'une guesthouse, et parce que quand on marche au Cambodge, il n'y a pas une minute où on ne se fait pas harceler par un tuk tuk. Dans certains endroits, il est même déconseillé de louer un vélo ou une moto car on ne fait pas travailler les chauffeurs et ce peut être mal vu.
Mais enfin, on trouve notre guesthouse et on a même en cadeau de l'eau de caca !
Après une journée de repos, on part pour 67 kilomètres à vélo afin de découvrir les temples d'Angkor. C'est très chers ; 20 dollars la journée (ça passe à 37 en février, d'où notre empressement) et 40 dollars les trois jours. Du coup, on prend une journée. On part à 4h du matin pour profiter du levé de soleil sur Angkor Wat. Avec quelques heures de sommeil en moins, 67 kilomètres sur des vieux vélos sous le soleil cambodgien + escalade de temples, ça fait mal.. mais c'est beau !
Petite précision, les temples d'Angkor son éparpillés sur une surface d'environ 100 kilomètres carrés. Angkor Wat ("wat" pour "temple"), le plus connu, est un temple parmi d'autres.
Nous nous réservons Angkor Wat pour la fin et nous dirigeons vers notre premier temple ; Ta Keo (on sélectionne les temples que l'on veut voir ; il y a plusieurs dizaines de temples dont certains vraiment très loin).
Pour commencer on passe quelques portes et enceintes qui entourent un temple que l'on visitera dans l’après midi ; le Bayon.
Puis on arrive à Ta Keo, un petit temple en forme de pyramide. Celui-ci est le plus difficile à monter car les marches sont raides et ne font pas plus de dix centimètres de largeur. Il ne faut pas avoir le vertige.
Nous arrivons à Ta Prohm.
Ballade dans les bassins
Temple Prae Roup
Puis le temple Ta Som
Jayatataka entouré de ses bassins
Le Preah Khan
Au milieu du temple, un policier nous fait passer par des chemins fermés aux touristes contre un petit pourboire. On peut y prendre des photos sans touristes.
Le temple le plus marquant ; le Bayon
Petite pause déjeuner
Petits temples