Après un long trajet en bus, une escale à Varsovie pour rejoindre Sylwia, une amie polonaise, nous arrivons à l’extrême Est de la Pologne. Bienvenue à Bialowieza ("Biaovieja", pas évident à prononcer on passe vite pour un touriste ^^).
C'est une région légèrement pommée, du même bois que notre Creuse ou les Ardennes française. Et c'est là que réside tout son intérêt!
La forêt de Bialowieza est l'unique forêt primaire du continent, dernier vestige d'une grande forêt antique et seul abri des bisons d'Europe! Jamais exploitée par l'homme, jamais détruite, elle est réputée pour abriter un paquet de bestioles en tout genre en plus des bisons : loups, lynx, cerfs, sangliers, ours, chevaux polonais... un vrai sanctuaire. J'avais hâte de découvrir cette forêt vierge à la sauce européenne!
La première matinée => réveil à 6h pour rejoindre un guide. C'est le seul moyen d’accéder à la zone que le parc nomme 'strictement préservée'. La visite de la réserve doit durer 3 heures. On sait déjà que la probabilité de voir les gros animaux est très mince. Pour maximiser les chances d'en voir il faudrait s'organiser spécialement: se lever à 2H30 du mat', payer cher, et rejoindre un guide qui nous amènerait loin dans la forêt, sur les meilleures pistes. On se contentera du paysage de la réserve, ça promet déjà un spectacle sympa!
Notre guide nous amène à l'entrée du parc et c'est parti pour une véritable cours de botanique et d'ornithologie pendant 2 heures, tout en progressant sur un chemin aménagé.
On ressort déçu de la Zone préservée. Si la visite est intéressante et permet d'en apprendre beaucoup sur la dynamique de la forêt, le cadre ressemble à celui d'une belle forêt, sans plus, à l'exception de quelques zones plus touffues (1ere photos). De l'aveu même du guide, la forêt est particulièrement sèche cette année et cela contraste avec les photos que l'on peut trouver sur internet. Un passage au printemps aurait permis de voir des marécages forestiers associés à des sols fleuris.
Après un bon repas (la cuisine polonaise vaut le détour), nous décidons de louer des vélos pour explorer les différents sites conseillés par notre hôte. Après un tour par l'ancienne gare soviétique, nous nous rendons à la maison de Simona Kossak et son mari, qui ont vécu en autonomie complète dans leur hameau forestier. Simona est devenue célèbre de part l'amitié qu'elle a lié avec divers animaux de Bialowieza.
C'est reparti! On traverse la forêt pendant des kilomètres, certains endroits paraissent d'ailleurs bien plus sauvages que la portion visitée le matin même.
Alors que les km défilent j'observe les alentours avec l'espoir de surprendre une bête un peu plus grosse que le renard ou les lapins aperçus auparavant. Le long d'une ligne droite, j'aperçois d'un œil ce qui ressemble à des chevaux à 35-40 mètres dans une partie dégagée. Cool, il parait que les chevaux polonais sont très typiques!
J'appelle Sylwia, qui a dépassé la clairière, et on retourne voir les chevaux
Avec des cornes??
Avouons que tomber par surprises, et si prêt, sur des bisons provoque un flottement, l'un d'eux a du avancer d'un mètre --> suffisant pour nous faire paniquer: chacun a enfourché son vélo et foncé tout droit, mais pas dans la même direction ... --' Après 20 secondes on se calme et prend le temps d'équiper le reflex pour shooter à l'abri. 😀
Ce sont les bisons qui finissent par fuir d'un même élan, dans un grondement et un tremblement impressionnant. On mesure la chance que l'on a eu en échangeant plus tard avec plusieurs Polonais, c'était une rencontre inattendue et géniale.
La journée se termine par la visite d'un chemin aménagé en forêt, Zubra Zubr, qui donne cette fois l'impression d'être au milieu d'un forêt inextricable, mais toujours aussi sèche.
Le lendemain nous troquons les vélos contre un kayak afin d'explorer les canaux longeant le parc.