Mardi 12 :
Aujourd'hui sera une journée comme les autres concernant notre petite ronde dans l’hôpital. Sauf que l'on sera accompagnées de Marika et que notre petite Magda est bien partie, c'est la première chose que l'on vérifiera en arrivant le matin. Son lit est déjà occupé par un autre enfant, alors on trace notre route (pour ne pas risquer de verser une petite larmichette) jusqu'à la chambre de nos grands a qui on présente Marika.
On passera un super moment tous ensemble dans cette chambre où malgré la maladie, règne une super énergie. On essaye de communiquer tant bien que mal avec les parents en anglais, on essaye toujours de trouver quelqu'un qui peut traduire un minimum, ça fait parti du charme... Marika s'occupe de Hanna, qui quand à elle est toujours aussi timide, elle me montre quelques point de Shiatsu intéressants pour son cas, et je dois dire qu'à la fin de la séance l'épaule d'Hanna est déjà bien moins raide, je ne ferai que quelques petites manipulation de plus aujourd'hui, il ne faut pas trop charger la mule... Elle fera de même pour le petit Dani toujours aussi souriant avec c'est grands yeux de biche, on ne peut pas soigner sa maladie mais on espère lui apporter du confort et de bons moments ...
Hanna et sa maman et Dani et son papa dans leur chambre s'accumulent leurs familles et les objets nécessaires au quotidien.On passera ensuite en Néonat, mon petit Alemaz est de plus en plus éveillé. Il prend du poids, j'espère qu'il atteindra les 1,3 kg bientôt.
La jolie Hiba que j'aurai changée et habillée d'un haut de pyjama 1 mois 10 fois trop grand, et mon petit Alemaze.On finira la matinée par une petite formation/présentation de l'osteo auprès des infirmières de néonat pour leur faire comprendre les fondamentaux de notre pratique et leur prodiguer quelques conseils et quelques petites manipulations qui pourraient leur être utiles dans leur quotidien. Redeat, l'infirmière en chef est un amour, elle semble très intéressée et reconnaissante de notre venue, elle écoute avec attention, on lui fait poser les mains sur nous, on les pose sur elle... et elle retransmet tout cela en Amharique à son équipe (à croire que notre anglais n'est pas convainquant).
Cours d'ostéopathie au Paulos hospital. On passera l'après midi en néonat à traiter et s'occuper d'autres petits bouts, toujours sous les regards interrogateurs, ou reconnaissant des mamans présentes, comme chaque jour, au milieu de ces 2 salles sur leurs chaises, a nourrir, câliner, chérir leurs bébés.
On ne quitte pas trop tard l’hôpital car on a décidé d'aller a la piscine ce soir. Programme de remise en forme activé. Juste le temps de passer boire une petite bière au soleil et nous voila parties pour une petite marche de 20 min vers l'Embilta Hotel ce qui nous permet de découvrir un peu mieux notre quartier par la même occasion. Comme c'est agréable, on marche dans les petites rues pavées de Gulele sous les regards de ses habitants assis devant leur maison à discuter ou aux terrasses des nombreux petits cafés improvisés sous de simples tôles ondulées. Les enfants ont fini l'école, ils courent vers nous tout excités, fiers de nous demander "Hi, how are you?" en se bousculant pour nous serrer la main ou nous embrasser. Une sensation de plénitude dans cette superbe lumière de fin d'après midi qu'offre quotidiennement Addis. C'est bête à dire, mais c'est exactement comme ça que j'imaginais les choses en venant ici. Un vrai et simple moment de bonheur.
Dans les rues de Gulele On arrive a l'Embilta, hôtel international, une transition assez radicale entre la rue et l'intérieur que nous présente le portier. L'entrée de la piscine nous coûtera quand même 3 euros avec en prime le droit d'aller nous acheter un joli bonnet de bain à la boutique de l’hôtel pour le même prix, on est ravies.... D'autant plus quand on découvrira avec joie leur taille ridicule qui aura le chic de nous faire des bonnes tête de cul. Bref la dame de l'entrée adorable nous gardera gentiment nos sacs puisque, forcément nous n'avons pas de cadenas et on pourra enfin accéder à la piscine olympique extérieur d'environ 12 m sur 5... Bon quelques mètres carré qui nous auront permis de nous vivifier dans ses eaux froides à l'ombre du soleil en ce début de soirée... On aura quand même bien rigolé (désolée si un Éthiopien lit un jour ces mots) entre le cours de natation féminin et les mecs qui se font des longueurs dans le sens de la largeur de cette minuscule piscine en donnant plus l'impression de se noyer. Je suis pourtant piètre nageuse mais j'ai soudain l'impression d'être Laure Manaudou... La natation ne semble pas vraiment un sport national ici 🤭
Au bout d'une demi heure on meurt de froid alors on décide de rentrer. Le retour sera tout aussi agréable et on en profite pour regagner aussitôt ce qu'on a dépenser en achetant des petites fritures locales telles que des frites ou sortes de samoussas farcis aux lentilles (super bon).
Après cette interlude de sportif du dimanche on sera mine de rien fatiguées et on fera une bonne nuit pour nous récompenser de nos effort
Mercredi 13 :
Ce matin à l’hôpital on découvrira la chambre Kangoroo. Une chambre d'une dizaine de lits, réservée aux mamans ayant des bébés prématurés qui ne nécessitent pas d'assistance mécanique. Les mamans sont donc hospitalisées afin de pouvoir garder leurs petits contre elle (d'où le nom de l'unité) et les nourrir jusqu'à ce que leur taille et état de santé soit jugés suffisants pour sortir. Assez surprise de voir qu'une pièce entière est dédiée au skin to skin alors qu'ils ne semblent pas en reconnaître ou prendre en compte les bienfaits à la naissance...
Soit, je rejoins Bertille qui était partie s'y aventurer seule pendant que je finissais de m'occuper de nos petit protégés. Elle est déjà entrain de traiter une des mamans et je découvre un endroit débordant de bonne humeur. On passera un super moment à tenter de convaincre ces mamans de s’octroyer une séance d'osteo. Quelques une acceptent, pendant que les autres regardent curieuses sans oser franchir le pas. On rigole dans cette chambre, et elles sont touchantes ces mamans débordant de timidité et d'interrogations, nous montrant fièrement leurs minuscules bébés délicatement emmaillotés. L’entraide semble monnaie courante ici, entre les mamans qui n'arrivent pas à allaiter, ou celles qui on besoin de plus de deux bras pour gérer leur jumeaux, au moins un avantage à la chambre partagée... Après avoir réussi traiter trois d'entre elles , ont leur dit a demain et on file faire un bisous a la Dani et Hanna.
Comme une matinée à l’hôpital On mangera un rapide morceau au Jacaranda en compagnie de Marika pour retourner assez rapidement à l'hôpital car aujourd'hui on quitte de bonne heure pour se faire un musée. L'après midi fut bref mais intense. On aura assisté a notre 3ème accouchement.
On suit Marika en salle d'accouchement car on aimerait bien qu'elle nous montre quelques petits points à travailler pour aider les femmes en travail (pour rappelle pas de prise en charge de la douleur ici). On arrive dans cette chambre occupée par deux femmes, chacune dans un lit quand même mais tête bêche. Elles ont été déclenchées mais l'une d'entre elle est en phase plus avancée. Je m'occupe pour le moment de l'autre jusqu’à ce qu'elle vomisse presque à mes pieds. Je décide alors de la laisser tranquille et passe a sa voisine qui semble vraiment souffrir. Elle s'agrippe à nous, à la première qui lui passe sous la main au moment des contraction et d'une telle force... On essaye tant bien que mal de l'aider en l’accompagnant, la rassurant, les maris n'ont pas le droit d'entrer ici alors elles sont seules ... On en profite pour discuter avec les médecins, leur parler de l'ostéo mais aussi d'apprendre et en savoir un peu plus sur leurs méthodes de travail. Ici ils restent assis a coté des patientes en travail la main sur le ventre pour compter les contractions, manque de monitoring ils écoutent encore le cœur du bébé avec une sorte de corne en métal. J'ai le plaisir d'essayer et je dois dire que je n'entends pas grand chose.
Bref nous travaillons sur cette femme quand d'un coup après un cri un peu plus fort que les autres (pour la plupart elles hurlent ici mais très très fort, elles sont très expansives) le médecin accoure, il avait du reconnaître le message d'alarme.... "Baby is coming, baby is coming" en effet le bébé pointait le bout de sa tête. Anne débarque alors en courant d'on ne sait où, telle supermidwife et réussira a accoucher la femme sur le côté, avec un peu d'huile de coude mais aussi a faire retarder le clampage du cordon et le peau à peau. L'autre patiente aura encore eu le droit d'assister en live et plein écran a ce qui lui arrivera quelques instants plus tard....
C'est encore une fois les larmes aux yeux mais plein de belles images en tête qu'on quitte l'hôpital direction le musée d'Ethnologie situé sur le campus de l'université d'Addis et plus précisément dans l'ancien palais de Hailé Selassié.
Interieur du Palais Musée, encore une fois un peu figé dans le temps, avec son parquet qui craque et ces vitrines vieillissantes mais pas moins charmant, exposant des objets anciens typiques d'Ethiopie.
Exposition #whatshewore, regroupant des témoignage de victimes de viol et les tenues loin d'être provoquantes qu'elle portaient Il retrace entre autre, sur un parcours ludique, l’histoire d’Ethiopie depuis la naissance à la mort en dévoilant l’évolution du pays et de ses cultures liées à l’évolution de la vie. Allant de la naissance d’un Ethiopien, à son enfance, aux rites initiatiques de passage à l’âge adulte, le moment où il se marie et les traditions qui s’y attachent, et enfin sa mort et les coutumes liées à celle-ci. On fera ensuite une petite balade dans le joli parc de l'université ou on peu observer un drôle de monument représentant un escalier en forme de spirale érigé vers le ciel où chacune des 13 marches représente l'occupation italienne de 1936 à 1941 et sa domination fasciste. Quand le régime fut rétabli, l’Ethiopie installa un lion de Juda d'Éthiopie à la dernière marche pour représenter sa victoire face aux Italiens.
Promenade sur le campus Le soir on se fera un petit diner au Jacaranda avec Anne, son compagnon et Marika où nous gouterons un autrse plats typique d'ici, le Tibs d'agneau, servi sur des plaques chauffantes.
Jeudi 14 :
Aujourd'hui rien de bien particulier. Le petite routine quotidienne auprès de nos petits protégés. Avec le passage dans la chambre kangourou où nous commencerons nos leçons d'amharique sous leurs regards amusés et un brin moqueurs. On arrivera à en traiter une pour une mal de dos, réticente au début, mais surement convaincue par les retours de ses copines, et nous les quitterons sous leurs habituels "I love you, see you". Un vrai moment de bonheur quotidien cette chambre.
Bertille offrira aujourd'hui a Dani un jeu de mémory, qui visiblement amusera beaucoup sa famille. Il est très attentif et prend plaisir à jouer avec elle, un peu d'éveil pour sa petit tête coincée dans son corps pour le moment inerte qui amera encore plus de gaité dans cette chambre qu'on aime tant. Elle apprendra également a Hanna a faire un origami, elle est très concentrée et plutôt douée. On traitera aujourd’hui le petit Dilalo, leur voisin de chambre, ici à la suite d'une chirurgie de la jambe. Il est très timide mais on arrive quand même à le faire rire, non pas sans peine. A la vue de ses vêtements abîmés je promets de lui en ramener le lendemain.
En unité de néonat je m'occupe aujourd'hui d'un bébé qui ne cesse de pleurer, personne ne s'en occupe alors je décide de le prendre dans mes bras et de m’asseoir avec lui pour, une fois de plus offrir mon doigt en guise de tétine manquantes ici. Une femme en pleurs entre, et s'assoit a côté de moi, sans rien dire. Par hasard je lui demande alors si le bébé que je console est le sien, avec étonnement elle me répond que oui mais refuse de le récupérer jusqu'à ce que je parvienne a l'endormir... je dois dire que je commence a être plutôt douée en la matière à force de tourner de lit en lit pour consoler ses petits anges. Elle semble vraiment triste mais, mais, barrière de la langue étant je n'arriverais pas a savoir pourquoi.
Mon petit Alemaz qui aura eu la chance de récupérer la tenue ofefrte a Hiba hier, déja trop grande pour elle. Il flotte dedans... Vendredi 15 :
Aujourd’hui je vais a l’hôpital en "caméra cachée". Pour faire simple, je cale mon téléphone dans la poche de ma blouse afin de pouvoir imager notre petit quotidien ici a St Paulos. L'image n'est pas vraiment droite et elle donne surement un peu la nausée mais c'est quelque part un peu ce qu'on l'on vit ici quotidiennement.
De la pédia a la néonat, juste
Juste après avoir couper la vidéo, on arrive en néonat ou deux femmes sont en pleurs car un bébé vient de mourir... la matinée commence bien le moral dans les chaussettes... que dire face à ça on se sent impuissante et désemparer...
On ne reviendra pas a l’hôpital cet après midi la. Car le moral en aura pris un coup lorsqu'on sera rentrées dans la chambre de Dani. On sent immédiatement une atmosphère différente, en effet autour de son lit, sa famille pleur, lui aussi.. Il n'est pas bien, visiblement en raison de sa trachéo qui le fait souffrir, il a du mal a respirer le pauvre chéri ... Un peu prises au dépourvues, et le coeur retourné par cette matinée, on quittera la chambre après avoir offert a Dilalo son petit ensemble, en échange de remerciements réconfortants de la part de ses proches...
On passera l'après midi à se reposer après un déjeuner au Jacaranda et le soir on ira tous ensemble a l'Hyatt Regency, un hotel magnifique qui nous coupera un peu de notre quotidien, pour assister a un super concert de jazz en sirotant des bons Gin tonic comme on les aime. Juste de quoi nous enivrer et nous faire décompresser. Après quelques pas de danse on ira s'écrouler dans nos draps, dans 5 heures on se lève pour une longue route vers Ankober, ville dans les montagnes au nord de la ville.