Cette photo a été prise au terme d'une énième journée d'une grande pénibilité passée à la plage de la Caravelle à bronzer, nager et boire du planteur. Pour ma défense, c'était un dimanche, qu'étais-je supposée faire d'autre ? J'attendais avec impatience le lundi, jour de départ pour les Saintes, formées par quelques îlots au sud de la Basse Terre.
Les Saintes sont composées de Terre de Haut, là où nous étions, Terre de Bas où il ne se passe pas grand chose et quelques autres ilets inhabités.
Voilà comment se présente Terre de Haut et ses attractions touristiques, à savoir des plages, des restaurants et des randonnées :
Nous séjournions donc au centre de l'île, ce qui était pratique dans la mesure où nous avions décidé de tout faire à pieds. Les alternatives étant de louer des vélos électriques (chers), des scooters (très chers) ou une voiturette de golf (n'y pensons même pas). Les Saintes sont de petites îles habitées certes, mais où relativement tout peut se faire à pieds sous réserve de temps, de bonnes chaussures et de résistance au soleil implacable. Nous avions le temps, des tongs et un chapeau/casquette, soit 2 ingrédients sur 3 pour une réussite totale du séjour, et malgré mes pieds qui crient pitié et mes mollets ankylosés, j'ai passé 2 jours merveilleux.
C'est après 25mn de traversée en bateau depuis la ville de Trois-Rivières que l'on atteint le Bourg de Terre de Haut. On arrive en même temps que pas mal de touristes qui ne viennent que pour une journée, ça grouille un peu autour des loueurs de vélos/scooters puis ça se disperse. En arrivant, on a déposé nos affaires à la chambre d'hôtes, située dans une villa à thème pop-art (villa Kazanis) puis on a commencé la grande marche de l'empereur pour aller à la plage, où nous avons nagé parmi les oursins par 40cm de fond (un plaisir), escaladé un petit îlot désert pour profiter de la vue imprenable sur l'océan (avez-vous déjà fait face à l'océan, en bas de maillot et seins nus, seul.e sur un îlot ? C'est très libérateur), essuyé la pluie puis reparties pour arriver au coucher de soleil sur le Fort Napoléon, une belle bâtisse surplombant l'île, construite entre 1840 et 1860 (la bâtisse, pas l'île).
Un local qui est passé devant nous avec une voiturette de golf m'a complimenté sur mes tatouages, j'en ai profité pour lui demander de nous déposer en ville, finalement il nous a déposé au bas du fort, nous épargnant 30mn de marche. Le talent messieurs dames, le talent. Les compliments c'est pas gratuit !!
Une fois le coucher du soleil passé, nous sommes redescendues en ville pour boire un verre au Coconuts, apparemment the place to be pour la jeunesse saintoise, les blancs installés depuis longtemps et les touristes de passage. Noémie m'avait parlé des légendaires 58cl de Mai Tai frappés du Coconuts, et nous allions les payer lorsque débarque le local qui nous a pris en stop, et qui non content de nous avoir pris en stop, nous paye nos verres.
La suite de la soirée... Bon. On va pas se mentir, il y a eu dérapage sur les Mai Tai, grosses discussions avec le local (qui s'appelle Klébert, 31 ans, oui oui), achat de pizzas, eeeeet couvre feu à 20h mais la soirée s'est poursuivie chez Klébert à l'aide de bières, musiques des caraïbes et je me souviens plus trop du reste. Mais c'était très chouette, car complètement inattendu.
On a dormi 3h30 pour respecter l'heure du petit-déjeuner que nous avions donné à nos hôtes, ils avaient proposé 7h30 du matin et sachant notre bateau retour à 17h nous avions accepté avec joie. Grincement de dents au réveil de 7h, douche, se remplir le ventre, prendre l'air, boire de l'eau, et c'est reparti l'aventure.
Nos pieds ont expié la soirée de la veille sur la route pour la plage Pain de Sucre, sous un soleil montant, avec de grosses pentes. Mais munies de nos tongs et chapeau, nous sommes fièrement parvenues à la plage et avons été récompensées par une faune aquatique encore jamais vue et des fonds marins d'une clarté rare. C'était vraiment superbe et un de mes endroits préférés pour le snorkeling.
Klébert nous y a rejoint et nous a épargné le trajet retour au bourg grâce à sa moto 125. On a mangé, puis c'était déjà l'heure de repartir.
Merci les Saintes, vous étiez un paradis à l'intérieur du paradis.
Au retour des Saintes, on était épuisées. Mais après un bon dodo et quelques piqûres de moustique en plus (en fait, je crois que le même moustique venait tous les matins tourner autour de mon oreille. Il avait ce bruit suraigu insupportable et qu'importe les gestes et les coups de couette que je lui assénais, le bruit restait constant. Peut-être que j'hallucinais dans mon sommeil...), je n'allais quand même pas rester amorphe en attendant mon avion retour.
Du coup, on est redescendues vers Trois-Rivières, à la recherche d'un endroit que Noémie avait vu sur instagram : une cascade qui se jette dans la mer. On avait à peu près l'endroit, et on a marché à tâtons sur plusieurs sentiers avant de découvrir ce petit paradis :
La petite cascade à gauche descend de la montagne, et forme un bassin de deux mètres de profondeur environ, à l'eau transparente, avec des petits poissons, des écrevisses, et surtout un doux bruit de rivière. Pourtant, depuis ce bassin, il suffit de tourner la tête pour voir la mer, à 15 mètres, et ses vagues qui se fracassent sur les rochers.
On y est arrivé vers 10h je crois, et on a eu 1h de paradis à nous toutes seules, allongées sur les rochers chauds après un bain d'eau fraîche, avant d'être assaillies par non moins de 3 couples de randonneurs dont une dame qui parlait très fort ("OH JACQUES PRENDRAIS-TU UNE PHOTO DE MARTIN ET MOI ? QUE C'EST JOLI ICI") et qui a brisé le silence magique du lieu. Fort heureusement, ils sont partis après s'être baignés, et c'était le retour au calme.
Mon avion était à 20h45. Du coup, ça nous a laissé le temps de profiter l'après midi d'une dernière fois à la plage du Club Med de la Caravelle. Noémie fait fureur avec sa slackline, les vieux viennent lui taper la discute et ça tourne toujours autour des mêmes sujets ("vous faites du cirque ?" "c'est compliqué?" "comment on tient en équilibre ?" "chapeau la jeunesse") mais ça crée du lien et c'est sympa. Moi en général je suis dans le hamac ou sur la serviette, et quand j'en ai marre je vais nager. Cette fois, il y avait un animateur du Club Med qui faisait faire de l'aquagym dans la mer, fallait le voir sauter et danser sous 35 degrés c'était quelque chose. Il est venu nous parler après, (comment résister à notre charme et notre bronzage parfait ?) et on a appris que pour 6 jours de travail dans la semaine, à être avec les clients matin midi et soir, à devoir manger avec eux et tout, il ne gagnait que 1100€ net par mois. Certes logé et nourri, mais c'est quand même pas byzance pour être investi comme ça 6/7. Ça m'a refroidi du Club Med, moi qui pensais que c'était un bon plan, c'est pas avec ça que je vais acheter ma maison à Los Angeles.
Je blague hein, j'en ai rien à faire d'une maison à LA mais vous avez compris le truc.
Ce qui devait arriver arriva. Mon vol de 8h de retour à Paris s'est fait en douceur, j'ai un peu dormi, pas beaucoup mangé puisque visiblement il n'y a que du poulet de disponible chez Air Caraïbes.
Ces deux semaines sont passées comme une lettre à la poste. J'ai fait de supers rencontres, vu des choses magnifiques, goûté à divers paradis. Il y avait tellement plus à voir : Marie Galante, St Martin, la Martinique... Ça me donne envie d'y retourner.
Ceci dit, je suis quand même contente de rentrer à la maison. Je vais voir mes chiens, ma moto, mes proches accessoirement, ce sera sympa (je déc je vous aime quand même plus que ma moto). Et de toutes façons je n'aurai pas le temps de m'ennuyer, je commence mon stage de fin d'études le 2 mars. Est-ce que ce sera la bonne cette fois ? La bonne insertion dans la "vie professionnelle" ? Le début de ma "carrière" ? Ça m'angoisse un peu ce jargon. Ce n'est pas "moi". Il y aura quoi après ce début de carrière, un mariage, une maison et de beaux enfants ? Au secours.
J'ai appris avec le covid que tout peut basculer très vite. Alors j'essaie surtout de profiter au mieux et de me centrer sur l'instant présent. Le futur, c'est pour plus tard.
Merci de m'avoir lue sur ce mois de janvier. Je suis contente d'avoir recommencé à écrire.