Après 2 ans d'arrêt de blogs de voyage, je me suis chauffée à reprendre. Sur ce mois de janvier, on va en Irlande et en Guadeloupe !!
Du 8 au 28 janvier 2022
3 semaines
Partager ce carnet de voyage
1

Sommaire des chapitres de ce blog :

Ça fait du bien

De la route, de la pluie, des falaises, un carwash

Changement de décor

Paradise Life

C'est les soldes chez But

Poupées russes de paradis

• • •

Ça fait du bien de me motiver à reprendre les blogs de voyage. Faut dire qu'un petit quelque chose à échelle mondiale m'a mis des bâtons dans les roues depuis deux ans, et même si j'ai continué à bouger depuis mon retour du Laos, ce n'était plus pareil qu'avant.

Aujourd'hui, je veux recommencer à consigner mes voyages parce que mes précédents blogs m'ont beaucoup aidé à tenir quand ce n'était pas facile. Grâce à eux, je me suis replongée dans de bons souvenirs, dans cette vie que j'ai choisie et que je dois concilier avec ce que le destin décide.

Trêve de larmoiements et de déclarations philosophiques : janvier 2022, je pars en roadtrip en Irlande avec mon amie Inès puis je m'envolerai pour la Guadeloupe à partir du 13/01.

Avant de vous donner un peu de contexte, j'informe que j'ai perdu mes accès à mon blog précédent qui regroupait tous mes carnets de voyage au Laos, Indonésie, Ecosse, Irlande et États-Unis. Chouette n'est-ce pas ? Sauf que j'ai eu la présence d'esprit de les sauvegarder en PDF avant d'en perdre l'accès, du coup je les ai, et n'hésitez pas à me demander si vous souhaitez les lire. Ils sont encore trouvables sur ce site, MyAtlas, sauf qu'un incendie a détruit les serveurs du site qui hébergeaient les photos : du coup vous n'avez que du texte et des gros pans de "photo non available". Trop super.

• • •
 Selfie salle de bain à 5h30 du matin

À gauche, c'est Inès et à droite, c'est moi. J'ai rencontré Inès en 2020, à Paris, quand je faisais un master que j'aimais pas vraiment, en alternance avec un boss tyrannique et psychorigide, le tout saupoudré de l'atmosphère confinement n°2, Paris fermé, vie étudiante inexistante, etc. Autant vous dire que ce n'était pas la période la plus euphorique de ma vie, et fort heureusement, Inès était là pour redresser la barre. On avait le même boss, du coup forcément, les épreuves ça rapproche.

Throwback to juillet 2021 

On est parties ensemble en Corse début juillet 2021, à deux sur ma moto, à la roots. C'était trop bien, et ça s'est bien passé entre elle et moi : mine de rien c'est dur de trouver de vrais compagnons de voyage (et des gens qui me supportent au quotidien), et là je suis bien tombée. Ce n'est pas quelqu'un qui voyage beaucoup, à vrai dire la Corse c'était son premier vrai séjour loin de chez elle, mais elle a su se projeter et me faire confiance.

Je sais plus trop quand je lui ai proposé de repartir, ça devait être novembre. Je savais que mon semestre (master management du tourisme durable à Toulon, un vrai glow up par rapport à Paris) se terminait en décembre et que j'aurais tout le luxe de ne rien faire en janvier. Au début, je voulais aller en Ecosse mais compliqué avec le Brexit, il faut un passeport et elle n'en avait pas. Donc on s'est rabattues sur l'Irlande, y a pire comme lot de consolation... On y va du 8 au 12 janvier. Ça fait court, mais Inès fait partie de la France qui travaille, et la France qui travaille n'a pas le luxe de se dégager 2 semaines tranquilou (et puis c'est un budget, faut pas se leurrer).

• • •

Là, je vous écris en direct du bus navette direction Paris Beauvais. Qui va à Paris Beauvais franchement... Ryanair en a décidé ainsi. Le bus est plein, à mon étonnement. On vole 1h30 jusqu'à Dublin, et va prendre place l'épreuve que je redoute le plus lors de ce séjour : la location de la voiture.

J'ai entendu trop d'histoires de gens qui se sont fait bananer sur les locations, une petite rayure déjà présente à la prise en charge et qu'ils te font payer 5000 boules au moment de rendre la voiture, des frais cachés à l'arrivée, tout ça tout ça. Normalement je suis bien préparée mais ça me stresse un peu. Et puis va falloir conduire à l'envers, ce qui est un moindre souci mais quand même. Enfin bref. Là pour l'instant, on se concentre sur la mission "prendre le vol".

• • •

La mission est un succès. On vole tranquilou jusqu'à Dublin, on sort sans encombres et direction le comptoir pour récupérer la voiture de location. TIN-TIN-TIN-TIIIIIN en fait ça s'est super bien passé, je ne crois pas m'être faite entubée, et regardez ce qu'on a eu !!

Pour seulement 30 000€ de plus ! Une affaire ! 

Non je déc bien sûr, on a pas eu cet avion de chasse (et tant mieux d'ailleurs, j'aurais jamais conduit ça sur les routes d'Irlande moi) mais on a eu la plus potite et mignonne des tutures :

#swag 

Grand stress pour ne serait-ce que sortir de l'aéroport. Il faut non seulement garder la file de gauche, donc apprécier la marge de tenue de route, conduire dans un endroit que tu ne connais pas ET passer les vitesses à l'envers, genre la 1ère non pas vers toi, mais à l'opposé de toi. Fun, mais on s'habitue, et bientôt nous fûmes parties filantes sur l'autoroute en direction de notre première étape :

Tout poti vu de loin mais si grand

Ça, c'est Carton House, un hôtel 5 étoiles dans lequel je vais peut-être faire mon stage de fin d'études. Ou peut être pas. Ou peut être que oui, ça dépend de ce que le covid décidera.

Comme c'est juste à côté de Dublin, on a fait un crochet sur notre descente vers le sud pour visiter un peu la bête. C'était très joli, niché au sein d'un domaine immense et de deux parcours de golf. Et un lac avec une maison pour garer les barques.

• • •

Après manger, on est reparties : on en avait pour 3h de route jusqu'à Kinsale, en dessous de Cork, là où se situe notre première étape. Tout va bien, je prends vraiment confiance sur la route et oh pourquoi il me fait des appels de phares le gros camion en face AH MAIS OUI JE SUIS PAS SUR LA BONNE VOIE

Coup de volant, rire nerveux et zéreparti sur le bon chemin... Ça m'est arrivé 2 fois cette journée, et je veux pas dire mais c'était 2 fois où Inès m'a déconcentrée 😔

• • •

Kinsale c'est vraiment très mignon, tout au sud, au bord de l'océan. On a check-in dans une auberge de jeunesse, Dempsey's, puis on est allées AU BAR

2 pintes + 1/2 chacune c'est notre score de la soirée 

Et en fait on a pas décollé du bar, très animé, jusqu'à 20h, heure de fermeture imposée par le gouvernement. Une fois dehors, on a sympathisé avec des jeunes locaux (à deux doigts d'écrire autochtones mais non c'est interdit par la bienséance) qui nous ont invité à "party" au parc voisin. La party consiste à boire des bières et à converser avec les irlandais, dont un répétait fièrement "Killian Bappe, Olivier Ziroud". Nous avons donc party sous la pluie au parc, puis décalé la party dans un arrêt de bus plus loin (à ce stade-là Inès et moi étions perdues mais bong, on s'en souciait guère), puis la police est arrivée et a fait fuir la party dans un champ tout boueux où il a fallu escalader une barrière de vaches pour y arriver. Le tout sous une pluie battante, et après 3h de party mouillée, Inès et moi avons décidé qu'il était temps de reprendre notre vie en main et d'aller dormir. Après un trajet chaotique jusqu'à l'hostel, nous avons reposé nos os trempés jusqu'au lendemain.

• • •

Je finis donc d'écrire cet article dimanche 9 janvier, et je vous conterai au prochain numéro les événements de cette journée.

Bisous, et merci d'avoir lu.

 Un brunch pour se remettre de la veille et les escaliers mignons de Kinsale
2

Cette photo, c'est un peu le résumé d'une grande partie de nos journées. C'est aussi l'ingrédient principal d'un roadtrip vous allez me dire... En arrivant, on a fait 400km en 4h20 de route, dimanche c'était 200km le long des côtes du sud en 4h aussi parce que vla les petites routes. Notre petite Hyundai i10 est aussi confortable qu'elle est bleue : c'est à dire tout à fait. Et en plus elle roule super bien, elle adhère bien aux routes trempées même dans les virages serrés. Ceci n'est pas un placement de produit mais franchement c'est une super voiture pour l'Irlande. Heureusement qu' elle est petite parce que vu l'étroitesse de certaines routes, des fois je croise en fermant les yeux et en crispant la mâchoire comme si ça allait changer quoi que ce soit si finalement ça passait pas... Mais jusqu'ici, c'est toujours passé 🤷‍♀️

Inès pensive devant le couchant (sans couchant) 

Si le premier jour on a eu du soleil, le deuxième jour c'était full brouillard et pluie, enfin plutôt crachin. Donc on a eu quelques chouettes vues sur l'océan et sur des vallées, mais on a du en louper quelques unes.

Notre trajet jusqu'ici :

Dans la mesure du possible, et depuis Kinsale, on longe la Wild Atlantic Way, la plus longue route côtière panoramique signalisée au monde. Elle monte jusqu'en Irlande du Nord ! Donc ça nous fait des chouettes paysages, mais il faut savoir que si Maps indique un temps de trajet, il faut toujours ajouter au moins 30 minutes. Les limitations de vitesse sont souvent plus élevées que la vitesse réelle qu'on peut se permettre. Par exemple, des routes de campagne sont limitées à 100km/h alors qu'elles sont super étroites, pas en super état et gros virages sans visibilité. Du coup, Maps calcule que tu vas faire du 100 à l'heure sur ton trajet alors que paaaas du touuuuut on reste sagement entre 60 et 80 quand on a de la chance. Mais jusqu'ici, rouler reste agréable et enchanteur.

Léa pensive devant le couchant (toujours sans couchant) 
• • •

Notre deuxième dodo se fait à Caherciveen, un village ancré le long de la Wild Atlantic Way. On dort à Sive Budget Accommodation mais on a pris une chambre privée cette fois, et c'est vrai que ça fait la différence. Salle de bain attenante, lits confortables, possibilité de se trimballer à poil dans la chambre, vraiment ça n'a pas de prix (enfin si, 52€ la nuit). Loin de notre soirée mouvementée d'hier à Kinsale, à 19h nous avions fini de manger et étions prêtes à aller au lit. Il faut dire que c'est dimanche et que rien n'est ouvert à Caherciveen, et que mine de rien, la route ça fatigue.

• • •

Le lendemain, je me réveille et j'ai peut être un stage. En Thaïlande, à Bangkok, dans une agence de voyages. Ce serait merveilleux, mais une montagne administrative se dresse devant moi et je ne veux pas y penser maintenant.

En route pour Limerick, la 3ième ville d'Irlande. On a hâte d'y arriver pour 3 raisons : il fait encore gris aujourd'hui donc paysages bof, on a réservé un 4 étoiles pour dormir et Inès veut se faire tatouer. Depuis que j'ai eu le malheur de lui implanter l'idée d'un tatouage, elle n'en démord pas et a très hâte d'arriver à Limerick pour chercher un salon de tatouage.

Une vache sur des échasses et moi sur le toit de Limerick

Spoiler, la ville est un peu moche, du moins sans grand charme. Par contre ce qui est charmant c'est notre suite 4 étoiles hyper spacieuse au 5ième étage de l'Absolute Hôtel, je crois que les photos ne rendent rien mais voilà l'idée :

Le restau-bar était très chouette

Après manger, nous sommes sorties à la recherche d'un salon de tatouage. Au début, il bruinait, c'était rigolo les petites gouttes toutes fines dans les yeux, et puis plus ça allait, plus c'était dur de marcher et on a fini par être prises en pleine tempête, Inès sans capuche avait l'air d'avoir mis sa tête dans un seau d'eau, c'était hilarant. Et d'ailleurs on a continué à marcher en riant, je sais pas si c'était si drôle que ça mais ça avait un côté euphorique.

Chacune son plaisir  

Limerick c'était chouette, somme toute. Après le tatouage on a visité un peu, bu une bière, déçu une trentaine d'oiseaux et de cygnes posés sur la rivière parce qu'on avait rien pour eux, et on est rentrées.

Déso les gars 
• • •

Changement d'ambiance pour le dernier jour de trajet.

Les falaises de Moher c'est vraiment très joli, et encore plus quand il fait grand soleil.

La route était sublime, maintenant je suis une boss de la conduite et c'est peut être lié au fait qu'il n'y ait quasiment personne sur les routes. Mais bon. J'ai quand même du crédit...

Parce que vous le valez bien, le meilleur panorama qu'Inès ait jamais pris 

Pour seulement 160km de détour on a choisi d'aller voir les falaises plutôt que de rentrer directement à Dublin. Informations pêle-mêles sur les falaises :

C'est une dame de Franche-Comté qui nous a donné les tickets (enfin donné, pour la modique somme de 9€ tarif étudiant),

Un vieux monsieur jouait de l'accordéon sur le sentier, c'était pas très mélodieux,

Un cône de nettoyage dans les toilettes du centre des visiteurs ressemblait à une peau de banane.

• • •

Vous savez ce qu'on dit sur les bonnes choses et oui en général elles ont une fin. Nous sommes reparties vers Dublin, 4h de route principalement sur l'autoroute, un peu boring mais j'ai découvert la fonction "cruise" de la voiture qui la fait avancer toute seule j'ai pas besoin d'appuyer sur les pédales !!

Avant de rendre la voiture de location ceci dit, il fallait la laver, et visiblement point d'éléphant bleu en Irlande... Du coup, on est allées au car wash.

 Le Karcher qui fait pipi dans le seau, le monsieur qui lave la voiture et nous très à l'aise dedans à ne rien faire

C'était le dernier point rigolo de la journée, en plus le mec était très très sexy 🥵.

Arrivées à Dublin, on a dit adieu à cette merveilleuse voiture en espérant que l'agence de location ne nous charge pas des frais fantasques, et on a check-in au dernier hôtel, un 4 étoiles aussi, proche de l'aéroport parce qu'on part demain (12 janvier) à 4h du mat.

Un peu morne le Clayton Hotel 

La chambre est beaucoup moins stylée qu'à Limerick et le service du restaurant et bar vraiment pas à la hauteur d'un 4 étoiles. Mais bon.

Demain, on rentre à Paris, Inès doit repartir au boulot et moi repartir en Guadeloupe le surlendemain. Pas la même vie lol

Du coup, mes aventures prendront une autre tournure, mais je suis super contente de ce petit voyage en Irlande. Ça s'est super bien passé, on a fait les trucs qu'on voulait en totale liberté et ça c'est très précieux.

 Têtes d'imbéciles heureuses mais c'est "heureuses" qui compte

Je suis excitée à l'idée d'aller aux Caraïbes pour la première fois. Ça va être joli, je le sens.

Merci de m'avoir lue !

3

Le réveil était si doux ce matin à 6h30 comparé au 3h15 d'hier. Je pense que j'ai perdu mon rythme de sommeil si on compte la sieste de 4h en rentrant (enfin) de Beauvais après avoir quitté l'Irlande. Et là je vais faire 8h de vol et arriver 5h avant l'heure de Paris. Ça fait beaucoup de chiffres et de calcul et je suis un peu désorientée dans le continuum du temps mais je me sens bien, ça casse la routine et ça me donne un peu l'impression de voyager dans le temps.

Das ist eine grosse miroir 

J'ai dormi à Paris mais pas chez Inès qui habite au nord, plutôt vers Tolbiac dans le sud pour m'éviter de devoir traverser la ville pour prendre l'avion à Orly (qui se trouve aussi dans le sud). L'aéroport est très joli et épuré. Il n'y a pas grand monde. Mais il est des choses qui ne changent pas : la popularité des boutiques duty-free et le pain au chocolat à 1,80€ chez Paul.

 La France

Le vol est à 10h50 vers Pointe-à-Pitre. Jusqu'à peu, je ne connaissais rien de la Guadeloupe et je pensais que c'était à côté de la Réunion. Coup dur, c'est juste pas le même continent de référence... Pour les ignorants comme moi, sachez donc que la Guadeloupe c'est dans les Antilles, genre vers les Caraïbes, genre le cercle d'îles à l'est de l'Amérique Centrale. Guadeloupe et Martinique sont à peu près au même endroit tandis que la Réunion (et Mayotte, soyons fous) sont à côté de Madagascar, soit au sud est du continent africain.

La Guadeloupe est composée de deux grandes îles, Basse-Terre et Grande-Terre. Mais ça reste relativement petit, genre 12 fois plus petit que l'Ile-de-France et 6 fois plus petit que la Corse.

 Il y en a qui disent que l'île ressemble à un papillon mais moi je dis qu'il faut être bourré pour voir un papillon

Autour de la Guadeloupe il y a les Saintes, la Désirade et Marie-Galante qui font partie du territoire. Et dans les environs de la Guadeloupe il y a la Dominique, la Martinique, St Vincent et les Grenadines, la Barbade... Moi ça me fait grave rêver. Je vais essayer de faire du "island hopping", le terme bourgeois pour dire "voyager d'île en île". Mais on verra ce que ça coûte, parce que le coût de la vie là bas n'est pas désuet.

C'est Noémie qui m'accueille gentiment pendant deux semaines. Noémie c'est une amie Guadeloupéenne de ma promotion de tourisme durable de cette année. Merci Noémie tu gères de fou !!

Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre là-bas, mais j'ai quelques informations pêle-mêle : il y a des plages, du rhum arrangé, de la végétation tropicale, un couvre-feu à 20h à 5h et interdiction d'accéder au bord de l'eau à partir de 18h. Ça c'est moins fun que le reste mais urgence sanitaire oblige. Et puis à voir si c'est vraiment appliqué.

• • •

Je suis bien installée dans le gros Airbus, qui se trouve être quand même relativement plein. J'ai pris un siège hublot bien sûr, et c'est toujours la surprise : qui vais-je avoir le bonheur de côtoyer pendant 8h ?

Là, il s'avère que ce sont 2 retraités français composées d'une femme tyrannique qui commente absolument tout ce qu'elle voit et de son pauvre mari qui acquiesce et semble avoir abandonné depuis bien longtemps. Elle a commencé par désinfecter son siège et sa tablette puis celui de son mari comme si il avait 5 ans. Elle pique dans son plateau repas les choses qu'elle a aimé, mais pas le plat principal ("ça manque de sel, c'est pas très bon, on mange sans faim quoi"). D'ailleurs, voilà ce que nous a promis la compagnie au sujet du plateau repas et ce qu'on a réellement eu :

Exit la daurade ou même le poulet satay, c'était juste une vieille blanquette avec du riz blanc. 

Bon, effectivement j'ai pas beaucoup mangé sachant que je ne mange pas de viande, mais avant l'atterrissage ils nous ont donné un sandwich beurre mimolette que j'ai dévoré goûlument et j'en ai même redemandé un autre.

 Mon trajet en 3 étapes 

À l'arrivée on avait gagné 25 degrés par rapport à Paris, donc j'ai enlevé mes 2 couches de pull et je me suis mise en quête de trouver Noémie et sa petite voiture. Mission accomplie très rapidement et on était chez elle en 15mn. Elle a une chouette maison, toute ouverte dans le salon, avec une piscine et un beau jardin. C'est super agréable.

Je n'ai aucun programme sur ces deux semaines, on verra bien ce qu'on a envie de faire sur le moment. Aller à la rivière, grimper la Soufrière, randonnée cascade, plage, kayak autour des petites îles... On verra bien, et c'est ça le plaisir des vacances.

Plage communale de St Anne 

Je découvre ici de nouvelles plages par rapport à celles de Bali. Ici, c'est plus les plages en mode fond d'écran Windows avec le cocotier solitaire au bord de l'eau, sauf que vous rajoutez tous les vacanciers + les locaux et vous avez à peu près la réalité. Il n'empêche que ça reste beau et agréable d'y passer une après midi. On a rencontrés en buvant un coup des gendarmes de nos âges en déplacement en Guadeloupe (ils n'étaient pas en service je précise). En fait de tout temps il y a un renfort de 70 gendarmes de métropole dans les territoires et départements d'outre-mer pour aider les autorités locales. Les mecs sont en déplacement 3 mois, avec peu de repos mais ça reste sympa j'imagine. Ils étaient moins bêtes que ce que je pensais des gendarmes donc c'est un bon point en plus.

Voilà c'est à peu près tout pour ces débuts en Guadeloupe, à bientôt pour de nouvelles aventures... Ah oui, et Noémie a un chat qui n'aime être caressé qu'avec les pieds. Fin de transmission.

4

Ailleurs dans le monde, les gens ont froid, ou trop chaud, travaillent, essaient de se nourrir ou de nourrir leur famille, certains échappent à la guerre, d'autres pas, d'autres encore sont opprimés par leur gouvernement ou par une autre partie de leur population. Même ici, en Guadeloupe, certains sont très pauvres, noyés dans les dettes ou dans la drogue. Pour l'instant, moi, mes seuls soucis se résument à l'organisation quotidienne de mes activités en vacances. Pédalo ou plage ? Restaurant ou sandwich à emporter ? Stage en Thaïlande ou en Irlande ? Je songe parfois à la chance que j'ai d'être née là où je suis née, j'ai crains aussi que le futur ne soit pas aussi insouciant que la vie que j'ai connue jusque là. Mais ce sera pour plus tard. Sachant tout cela, je savoure, chaque voyage, chaque vision, chaque moment.

Sur ce sujet, je disais à Inès en Irlande que je ne ressentais plus de sentiments très forts d'émotions devant des paysages, ou je ne ressens plus aussi trépidament les aventures, il y a eu des moments où j'étais émerveillée à l'intérieur, je ressentais plein de trucs, j'étais vraiment consciente de vivre un/des moment.s extraordinaire.s. Maintenant plus. Je pense que c'est parce que j'ai grandi, mûri. Ou pas ? Inès dit qu'on ne peut pas tout prendre aussi puissamment que quand on avait 18 ans. Mais moi je trouve ça triste... Aujourd'hui, je fais des choses que j'avais seulement fantasmé faire il y a quelques années. Et les émotions ne sont pas au rendez-vous. Attention, je ne dis pas que je suis déçue de ce que je vis, loin de là. Je dis juste que plus ça va, plus j'ai l'impression d'être un satellite en orbite, qui observe, reçoit et transmet des informations, mais qui suit son trajet, imperturbable. J'ai l'impression d'être détachée. Ça me fait peur, de perdre ces émotions qui me faisaient vibrer avant.

• • •

Bon, pas d'inquiétude, je ne suis pas en crise de la trentaine ou autre, je trouvais juste intéressant de consigner mon ressenti actuel des voyages (et de ma façon de ressentir ma vie en fait) pour y revenir plus tard et voir si ça a changé.

En attendant, tout est toujours beau sous le soleil. J'enchaîne les plages paradisiaques et les eaux turquoises, les trajets à travers la végétation luxuriante au son rythmé du reggaeton de Noémie.

C'est boring les cocotiers vous trouvez pas... 

J'essaie de bronzer mais maintenant que je suis pas mal tatouée et que je n'ai plus 15 ans, je dois mettre masse de crème solaire pour survivre au soleil implacable de la Guadeloupe.

La photo plus haut a été prise à Grande Anse, c'est la plus jolie plage de l'île selon beaucoup et c'est là, en Basse-Terre, à côté de Deshaies.

Je n'ai encore pratiquement rien vu mais la Basse-Terre est plus sauvage, moins habitée. C'est là qu'il y a de grosses montagnes et un volcan, la Soufrière. La Grande Terre, et particulièrement la côte sud avec Ste Anne, St François, sont plus touristiques avec des maisons secondaires, des casinos, y a même un parcours de golf.

Aujourd'hui dimanche 16 janvier, on est justement allées à St François pour faire du pédalo sur le lagon. C'est à environ 1h de route de là où habite Noémie, mais il faut savoir qu'il y a beaucoup de bouchons en Guadeloupe, donc ça peut prendre plus de temps, faut pas être pressé. Et en ce moment c'est la période des carnavals, donc il y a des jeunes mi-déguisés (genre masque de singe et survet du Paris Saint Germain) qui font de la musique et arrêtent les voitures pour demander des pièces. C'est rigolo mais pas quand ça crée des bouchons de 20km sur une route unique.

• • •

Arrivées à Saint François on a mangé dans un restaurant local qui s'appelle Les Pieds dans l'Eau. Spoiler alert, on avait pas du tout les pieds dans l'eau ni même dans le sable, mais ça restait très sympa, on a mangé un poisson grillé et des bananes flambées.

Très miam. Et la sauce des bananes là, c'est du rhum. 😒

Qu'est-ce que je mange bien ici. La mère de Noémie cuisine comme une déesse et j'ai déjà goûté des boudins de poisson/coquillage, du flan coco, du sorbet coco, des ouassous (crevettes), des accras, des bokits (sorte de sandwich mais le pain est frit)... Il me manque le chatrou (du poulpe) et la langouste que j'aimerais bien goûter. Sauf que c'est super cher, minimum 35€ en restaurant, et les pauvres langoustes sont ébouillantées vivantes. On va y réfléchir...

Bref, après le restaurant et ces bananes extrêmement rhumées (j'ai pas parlé de la tradition du rhum mais ça rigole vraiment pas ici !!) nous nous sommes dirigées vers la location de pédalo. Pour 30€ on a eu le pédalo pour 2h, seules au monde (ou presque) au milieu d'un lagon à l'eau transparente.

Le shooter de rhum offert par le restaurant et notre bonne humeur sur le pédalo

Et c'est aussi cet après-midi que j'ai repensé à ce que je racontais en début d'article. Je suis tout à fait consciente que je vis des trucs exceptionnels, d'être là dans ce lagon incroyable sous un temps merveilleux, et j'ai bien les souvenirs qui vont avec mais je n'arrive plus à ressentir l'émotion adéquate. Ou du moins celle du genre que je ressentais avant. Ça m'emmerde vraiment quand même. Pourquoi voyager si on ne ressent plus de sensations ? Je ressens quand même toujours le besoin de bouger pour aller bien. Alors est-ce qu'elles sont plus fines et j'ai du mal à les détecter ? Est-ce que j'ai construit une carapace trop grosse pour me prémunir des intempéries de la vie ? À force de trop anticiper, ne pas vouloir se mouiller émotionnellement, forcément on se détache des sensations. Ou peut être, c'est ma comparaison qui pêche. "avant j'avais de plus fortes sensations", je ne saurais pas dire si c'était avant covid ou avant quand j'avais 17-20 ans. Auquel cas c'est la théorie de la maturité qui prévaut. Si c'est avant covid, ça voudrait dire que cette crise a quand même profondément affecté ma vision de la vie en la "cassant" et en me montrant qu'à tout moment, ça peut s'arrêter alors pour l'amour de ta santé mentale, t'investis pas trop, ma grande. À creuser, et désolée de vous emmerder avec ça. Mais je trouve important de le mentionner et puis après tout c'est mon blog...

• • •

Lundi 17 janvier était un jour magique. On est allé faire du snorkeling à Port-Louis, au nord de la Grande Terre.

Le snorkeling, c'est de la plongée avec masque et palmes (et tuba éventuellement). Là on avait que les deux premiers, on s'est rendu dans un spot de surfeurs, on a repéré une petite plage, et on a essayé d'entrer dans l'eau. Manque de bol c'était surtout un spot à oursins donc c'était un demi tour express. En repartant on est repassé devant une dame (blanche, touriste) qui s'était foutue en plein milieu du chemin. Et vla t'y pas qu'elle dit "encore vous passez ? On est en plein covid là blabla" avec Noémie on a halluciné. Genre y avait un écriteau sur la plage avec son prénom dessus ? Pauvre idiote. Après l'avoir rabrouée comme il faut, on a changé de plage pour un spot moins oursonné. Et là c'était magique. On était seules à part les surfeurs au large, et on a nagé environ 30-40mn au milieu des poissons, des rochers et du sable. C'était pas le spot le plus majestueux de snorkeling que j'ai fait, mais c'était magique. Quand on s'est étendues sur le sable pour sécher, à moitié nues, sans personne autour, j'avais un grand sourire jusqu'aux lèvres et je me suis sentie très bien.

En repartant, on a recroisé une amie de Noémie, Aubane, qui est photographe et fait de supers photos :

Merci Aubane 

Et puis c'était déjà la fin de la journée. Je vais arrêter cet article ici et la suite au prochain numéro. Merci et à plus ❤️

5
Je commence par un coucher de soleil parce que pourquoi pas

Ce coucher de soleil a été pris à la Pointe des Châteaux, à l'extrême est de la Guadeloupe. Il y a plusieurs plages, et des falaises. C'est super joli. Ça ressemblait un peu à l'Irlande...

Panorama de qualité un peu courbé mais de qualité et puis après tout la Terre est ronde donc la courbe. CQFD
Un vent fort et des embruns, on fermait les yeux c'était Etretat

De la Pointe des Châteaux jusqu'à chez Noémie, on a mis à peu près 1h à rentrer et le soleil s'était bien couché. Et quand on est arrivées, il faisait tout noir dans le quartier, et dans la maison aussi. En fait, grosse coupure d'électricité dans un tiers de la Guadeloupe pendant bien 2h. C'était cocasse de cuisiner aux chandelles, sans se servir du four ni du frigo.

Apéro guirlande 

Fort heureusement c'est revenu dans la soirée et tout est reparti comme en 40.

• • •

Mardi 18 janvier, c'était la matinée de l'aventure. Je me suis faite réveiller à 6h30 du matin par une grosse averse, et je n'ai pas redormi. Puis Noémie m'a emmené au Saut de la Lézarde, c'est une cascade très jolie, sauf qu'il faut y accéder par la jungle en descendant un flanc de montagne et quand il pleut dans la jungle à flanc de montagne ben c'est tout à fait boueux les amis. On a mis environ 20-30mn à galérer (enfin surtout moi) pour atteindre la cascade, mes chaussures étaient ruinées, mais le jeu en valait la chandelle.

Noémie de dos, la cascade, le côté de la cascade et mes braves chaussures 

Sur place, on était quelques uns mais pas trop, des retraités (chapeau pour le trajet !!!) et un couple d'instagrammeurs hyper sportifs qui prenaient des photos un peu gênantes genre face à face devant la cascade en se tenant les mains et en se regardant d'un air inspiré, mais bon passons. Après s'être baignées et avoir profité du paysage (et surtout oublié, pour ma part, l'effort physique de la descente), c'était l'heure de repartir.

La remontée s'est avérée tout aussi rude mais il y avait une cible : la Brasserie de La Lézarde, en haut de la montagne.

Merci seigneur  

La Guadeloupe est super connue pour son rhum et ses planteurs et ses ti-punch et j'en passe et des plus mûres, mais elle fait aussi un peu des bières, les Gwada (insipide) et les Lézarde (très miam).

• • •

Interlude, c'est les soldes chez But et ils ont engagé leurs meilleurs marketeux pour le faire savoir.

😮😯😲
• • •

Tandis que je réfrène mon envie impérieuse d'aller chez But, je m'en vais vous conter notre matinée d'acrobranche sous des trombes d'eau.

Donc le lieu, le Tapeur, et un fréro très frais pas du tout représentatif de ce à quoi on ressemblait ce jour là

Il y a 0 photo de nous pour des raisons évidentes que sont : mon vertige, et la pluie battante tandis que nous passions de tyrolienne en tyrolienne en nous arrêtant parfois sur un arbre pour laisser passer l'averse. C'était cocasse mais vraiment fun, les parcours n'étaient pas si compliqués, fallait juste mettre les pieds bien à plat pour pas glisser sur le bois (oui c'est pas un gros soucis, c'est pas comme si on était entouré de bois en acrobranche, haha) et puis vu qu'il pleuvait on était les seules dans le parc. Vers midi il n'y avait plus aucune parcelle sèche sur notre corps, et c'est le moment que nous avons choisi pour rentrer se réchauffer à la maison. En face du parc d'acrobranche, sur la route de la Traversée qui comme son nom l'indique, "traverse" le parc des Mamelles, nom donné à 2 montagnes qui ressemblent à, euh ben, des...

Des bons seins quoi  

Donc oui j'ai perdu le fil, je disais que sur cette route en face du parc du Tapeur il y avait un zoo mais qui va encore au zoo en 2022 franchement. Arrêtez d'aller au zoo svp

L'histoire du zoo m'a fait penser à demander à Noémie quel genre d'animal on trouvait en Guadeloupe, genre si y avait des singes, paresseux ou quoi. Hé bien nada, niente, il n'y a aucun gros animal à part des hommes et des ratons laveurs. Beaucoup d'oiseaux mais pas gros comme des toucans par exemple. Je ne sais pas si c'est le colon qui a tout buté en arrivant mais c'est quand même un peu triste sur une aussi belle île, aussi boisée, de ne pas avoir de grosse faune. Après il y a pas mal de petits animaux tels que des MOUSTIQUES bordel je n'en peux plus si vous voyiez l'état de mes jambes, entre les piqûres elles-mêmes et moi qui me gratte jusqu'au sang, mon dieu qu'ai-je fait pour mériter ça...

Sois brave Léa ouin-ouin! 
• • •

On est dimanche 23 janvier et ça passe trop vite. Je pars déjà dans 4 jours. Je suis pas mécontente de rentrer chez moi parce qu'il y a beaucoup de choses que je dois faire mais j'aurais pu rester encore un peu, il me reste encore tellement à découvrir. Les soirées par exemple ! La musique, danser, rencontrer des gens, tout ça. Ca c'était exclu, couvre-feu à 20h oblige. Alors on se dépensait bien la journée et le soir on mangeait avec les parents de Noémie. Sauf que bon, quand on est sur une île tropicale avec une culture très riche, c'est quand même dommage de passer à côté de la nightlife comme disent les jeunes. Il y a eu une soirée, dans l'illégalité la plus totale, chez les voisins de Noémie (on a pas pris trop de risques voyez). C'est une colocation de jeunes actifs (jeunes actifs ? Je ne me reconnais plus quand j'écris j'ai 40 ans ou quoi) qui organisaient leur crémaillère. On était genre 50 personnes au plus fort de la soirée... C'était vraiment chouette. Bon, sans masque ni distanciation sociale. En Guadeloupe la majorité de la population n'est pas vaccinée. Mais bon, faut vivre aussi.

• • •

En dehors de ça, nos journées sont toujours bien remplies. Parfois juste remplies de plage, mais le sable ça prend beaucoup de place et si on y ajoute la mer alors là on a pas fini. J'ai particulièrement aimé la plage de la Caravelle, c'est la plage du Club Med. Pourtant, si je vous pitch le truc, ça dit trop rien : plage artificielle construite par le Club, beaucoup de vacanciers, pas mal de vent, on y accède après avoir longé d'autres bandes de sable souillées par les sargasses, des algues qui tuent tout sur leur passage. Ils nettoient la plage juste devant le Club mais pas celle à côté.

Hé bien je ne sais pas bien pourquoi j'ai aimé cette plage, mais là où on s'est installé avec Noémie, c'était magique.

Noémie fait de la slackline, l'art de marcher sur une sangle large de 5cm

Un hamac, la mer à nous, les cocotiers dont ils enlèvent les cocos pour éviter qu'un vacancier se fracture la tête et salisse l'image du Club, on a bronzé toute la journée et j'ai même pris un mini coup de soleil (mon premier) sur le front parce que je n'avais pas mis de crème ce jour-là. Erreur mais moindre erreur ça aurait pu être pire.

J'aime la douceur de vivre d'ici. Même si je ne peux pas la comparer à mes précédentes expériences tropicales (Bali notamment), il reste ici une possibilité d'entraide, de sourires, de bonjours gratuits. Honnêtement, ça fait du bien. Il y a beaucoup de problèmes que l'on ne peut ignorer, mais il y a aussi beaucoup de bien, intrinsèquement (prix Nobel de la phrase la plus générique sur la balance des choses).

• • •

Je crois que j'ai cette malédiction en snorkelling de me faire victimiser par des poissons. On a rejoint en kayak les deux îlets Pigeon, qui font partie de la Réserve Naturelle Cousteau (cf le capitaine, qui est venu filmer ici l'incroyable diversité des espèces). Les îlets forment un espace protégé des courants entre eux, et on peut y observer la vie marine, soit en plongée soit en snorkelling simple avec masque et palmes. C'était un super spot avec beaucoup de poissons, gros ou petits, de toutes les couleurs. Noémie a vu un barracuda et a fui, et moi j'ai vu 4 petits poissons qui me suivaient avec un air fâché et j'ai fui. Par contre, le corail faisait peine à voir. Les fonds sont majoritairement gris, abîmés. Apparemment ce n'était pas comme ça il y a quelques années. Comme partout, ça disparaît, bien aidé par l'homme et ses ancres, ses crèmes solaires, ses déchets, ses palmes qui arrachent les coraux. Les gens ne font pas attention. Les mecs qui louent les kayaks nous ont pourtant prévenu : attention avec vos palmes de ne pas toucher le fond. Tu parles, il n'y avait bien que Noémie et moi qui faisions attention, ça dégoûte.

Ce sujet est l'un des nombreux enjeux du tourisme "durable" (je préfère la notion "responsable") que j'ai choisi pour mes études et ma carrière professionnelle. Le but est de limiter les impacts négatifs du tourisme sur l'environnement et les sociétés locales tout en produisant des impacts positifs. Une balance délicate, qui se définit à mesure que l'on avance, qui n'a pas d'autre cadre que le cadre moral et l'urgence de transformer notre société. Enfin bref, un sujet intéressant qui me passionne et pour lequel j'ai envie de m'investir et d'investir ma vie.

Et je termine par un coucher de soleil. 

Le prochain article sera le dernier, mais le prochain blog a déjà son sujet : mon tout dernier stage, de fin d'études, en Irlande.

6
 De gauche à droite : yours truly et son chapeau, Aubane la super photographe, Nono meilleure guide de Guadeloupe

Cette photo a été prise au terme d'une énième journée d'une grande pénibilité passée à la plage de la Caravelle à bronzer, nager et boire du planteur. Pour ma défense, c'était un dimanche, qu'étais-je supposée faire d'autre ? J'attendais avec impatience le lundi, jour de départ pour les Saintes, formées par quelques îlots au sud de la Basse Terre.

Indication géographique professionnelle 

Les Saintes sont composées de Terre de Haut, là où nous étions, Terre de Bas où il ne se passe pas grand chose et quelques autres ilets inhabités.

Voilà comment se présente Terre de Haut et ses attractions touristiques, à savoir des plages, des restaurants et des randonnées :

 Carte homemade par la chambre d'hôtes où nous avons pris une nuit

Nous séjournions donc au centre de l'île, ce qui était pratique dans la mesure où nous avions décidé de tout faire à pieds. Les alternatives étant de louer des vélos électriques (chers), des scooters (très chers) ou une voiturette de golf (n'y pensons même pas). Les Saintes sont de petites îles habitées certes, mais où relativement tout peut se faire à pieds sous réserve de temps, de bonnes chaussures et de résistance au soleil implacable. Nous avions le temps, des tongs et un chapeau/casquette, soit 2 ingrédients sur 3 pour une réussite totale du séjour, et malgré mes pieds qui crient pitié et mes mollets ankylosés, j'ai passé 2 jours merveilleux.

Plage de Pompierre, au nord
Fort Napoléon, au sommet de l'île, au nord

C'est après 25mn de traversée en bateau depuis la ville de Trois-Rivières que l'on atteint le Bourg de Terre de Haut. On arrive en même temps que pas mal de touristes qui ne viennent que pour une journée, ça grouille un peu autour des loueurs de vélos/scooters puis ça se disperse. En arrivant, on a déposé nos affaires à la chambre d'hôtes, située dans une villa à thème pop-art (villa Kazanis) puis on a commencé la grande marche de l'empereur pour aller à la plage, où nous avons nagé parmi les oursins par 40cm de fond (un plaisir), escaladé un petit îlot désert pour profiter de la vue imprenable sur l'océan (avez-vous déjà fait face à l'océan, en bas de maillot et seins nus, seul.e sur un îlot ? C'est très libérateur), essuyé la pluie puis reparties pour arriver au coucher de soleil sur le Fort Napoléon, une belle bâtisse surplombant l'île, construite entre 1840 et 1860 (la bâtisse, pas l'île).

Un local qui est passé devant nous avec une voiturette de golf m'a complimenté sur mes tatouages, j'en ai profité pour lui demander de nous déposer en ville, finalement il nous a déposé au bas du fort, nous épargnant 30mn de marche. Le talent messieurs dames, le talent. Les compliments c'est pas gratuit !!

 En haut du fort, on a trouvé un bernard l'ermite... Curieux

Une fois le coucher du soleil passé, nous sommes redescendues en ville pour boire un verre au Coconuts, apparemment the place to be pour la jeunesse saintoise, les blancs installés depuis longtemps et les touristes de passage. Noémie m'avait parlé des légendaires 58cl de Mai Tai frappés du Coconuts, et nous allions les payer lorsque débarque le local qui nous a pris en stop, et qui non content de nous avoir pris en stop, nous paye nos verres.

La suite de la soirée... Bon. On va pas se mentir, il y a eu dérapage sur les Mai Tai, grosses discussions avec le local (qui s'appelle Klébert, 31 ans, oui oui), achat de pizzas, eeeeet couvre feu à 20h mais la soirée s'est poursuivie chez Klébert à l'aide de bières, musiques des caraïbes et je me souviens plus trop du reste. Mais c'était très chouette, car complètement inattendu.

 J'ai retrouvé cette photo dans mon téléphone, prise ce soir là à 20h05 après 1,16L de Mai Tai ingéré. Je suis perplexe. 

On a dormi 3h30 pour respecter l'heure du petit-déjeuner que nous avions donné à nos hôtes, ils avaient proposé 7h30 du matin et sachant notre bateau retour à 17h nous avions accepté avec joie. Grincement de dents au réveil de 7h, douche, se remplir le ventre, prendre l'air, boire de l'eau, et c'est reparti l'aventure.

Nos pieds ont expié la soirée de la veille sur la route pour la plage Pain de Sucre, sous un soleil montant, avec de grosses pentes. Mais munies de nos tongs et chapeau, nous sommes fièrement parvenues à la plage et avons été récompensées par une faune aquatique encore jamais vue et des fonds marins d'une clarté rare. C'était vraiment superbe et un de mes endroits préférés pour le snorkeling.

Klébert nous y a rejoint et nous a épargné le trajet retour au bourg grâce à sa moto 125. On a mangé, puis c'était déjà l'heure de repartir.

Merci les Saintes, vous étiez un paradis à l'intérieur du paradis.

• • •

Au retour des Saintes, on était épuisées. Mais après un bon dodo et quelques piqûres de moustique en plus (en fait, je crois que le même moustique venait tous les matins tourner autour de mon oreille. Il avait ce bruit suraigu insupportable et qu'importe les gestes et les coups de couette que je lui assénais, le bruit restait constant. Peut-être que j'hallucinais dans mon sommeil...), je n'allais quand même pas rester amorphe en attendant mon avion retour.

Du coup, on est redescendues vers Trois-Rivières, à la recherche d'un endroit que Noémie avait vu sur instagram : une cascade qui se jette dans la mer. On avait à peu près l'endroit, et on a marché à tâtons sur plusieurs sentiers avant de découvrir ce petit paradis :

La Coulisse, ça s'appelle

La petite cascade à gauche descend de la montagne, et forme un bassin de deux mètres de profondeur environ, à l'eau transparente, avec des petits poissons, des écrevisses, et surtout un doux bruit de rivière. Pourtant, depuis ce bassin, il suffit de tourner la tête pour voir la mer, à 15 mètres, et ses vagues qui se fracassent sur les rochers.

On y est arrivé vers 10h je crois, et on a eu 1h de paradis à nous toutes seules, allongées sur les rochers chauds après un bain d'eau fraîche, avant d'être assaillies par non moins de 3 couples de randonneurs dont une dame qui parlait très fort ("OH JACQUES PRENDRAIS-TU UNE PHOTO DE MARTIN ET MOI ? QUE C'EST JOLI ICI") et qui a brisé le silence magique du lieu. Fort heureusement, ils sont partis après s'être baignés, et c'était le retour au calme.

• • •
Encore un moment compliqué 

Mon avion était à 20h45. Du coup, ça nous a laissé le temps de profiter l'après midi d'une dernière fois à la plage du Club Med de la Caravelle. Noémie fait fureur avec sa slackline, les vieux viennent lui taper la discute et ça tourne toujours autour des mêmes sujets ("vous faites du cirque ?" "c'est compliqué?" "comment on tient en équilibre ?" "chapeau la jeunesse") mais ça crée du lien et c'est sympa. Moi en général je suis dans le hamac ou sur la serviette, et quand j'en ai marre je vais nager. Cette fois, il y avait un animateur du Club Med qui faisait faire de l'aquagym dans la mer, fallait le voir sauter et danser sous 35 degrés c'était quelque chose. Il est venu nous parler après, (comment résister à notre charme et notre bronzage parfait ?) et on a appris que pour 6 jours de travail dans la semaine, à être avec les clients matin midi et soir, à devoir manger avec eux et tout, il ne gagnait que 1100€ net par mois. Certes logé et nourri, mais c'est quand même pas byzance pour être investi comme ça 6/7. Ça m'a refroidi du Club Med, moi qui pensais que c'était un bon plan, c'est pas avec ça que je vais acheter ma maison à Los Angeles.

Je blague hein, j'en ai rien à faire d'une maison à LA mais vous avez compris le truc.

• • •
C'est l'heure. 

Ce qui devait arriver arriva. Mon vol de 8h de retour à Paris s'est fait en douceur, j'ai un peu dormi, pas beaucoup mangé puisque visiblement il n'y a que du poulet de disponible chez Air Caraïbes.

Ces deux semaines sont passées comme une lettre à la poste. J'ai fait de supers rencontres, vu des choses magnifiques, goûté à divers paradis. Il y avait tellement plus à voir : Marie Galante, St Martin, la Martinique... Ça me donne envie d'y retourner.

Ceci dit, je suis quand même contente de rentrer à la maison. Je vais voir mes chiens, ma moto, mes proches accessoirement, ce sera sympa (je déc je vous aime quand même plus que ma moto). Et de toutes façons je n'aurai pas le temps de m'ennuyer, je commence mon stage de fin d'études le 2 mars. Est-ce que ce sera la bonne cette fois ? La bonne insertion dans la "vie professionnelle" ? Le début de ma "carrière" ? Ça m'angoisse un peu ce jargon. Ce n'est pas "moi". Il y aura quoi après ce début de carrière, un mariage, une maison et de beaux enfants ? Au secours.

J'ai appris avec le covid que tout peut basculer très vite. Alors j'essaie surtout de profiter au mieux et de me centrer sur l'instant présent. Le futur, c'est pour plus tard.

Merci de m'avoir lue sur ce mois de janvier. Je suis contente d'avoir recommencé à écrire.

 Hasta la vista Gwada