Tout ce que vous avez à faire, c'est de décider de partir et le plus dur est fait. - Tony Wheeler
T
6 étapes
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De Luang Prabang aux 4000 îles
Février 2020
18 jours
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Nous arrivons en fin de journée à Pak Beng, petite bourgade endormie dont l'existence semble rythmée par les arrivées et départs des slow boat. Jusqu'à récemment, Pak Beng n'était relié au reste du pays que par le fleuve. C'était L'ESCALE entre Luang Prabang et Houei Xai. Malgré la construction d'une route, le rythme indolent de la bourgade n'a guère changé.

On perçoit immédiatement des touches françaises dans l'atmosphère, (il y a des baguettes de pain 😀) réminiscences du protectorat français. Le Laos fit partie de l'Indochine avec le Cambodge et le Vietnam, avant de gagner son indépendance en 1949.

Les habitations suivent les deux rues principales. Certes, le béton a largement remplacé l'habitat traditionnel en bambou de ce village mais les petits bâtiments vivement colorés dégagent un certain charme.

Une nuit (presque) réparatrice dans une chambre aux lits déjà occupés par des colonies de fourmis, et nous sommes sur le pont dès poton-minet pour embarquer sur le slow boat qui nous mènera jusqu'à notre objectif !

L'embarcadère des slow boats au lever du jour  

Cette deuxième journée de Pak Beng à Luang Prabang nous verra passer quelques heures supplémentaires sur le bateau (8-9h). Parmi les premiers arrivés, nous sommes cette fois-ci confortablement assis autour d'une table. Journaux de bord, devoirs avec les enfants et lecture pour cette deuxième journée qui s'écoule au rythme tranquille du Mékong. Daryl, sympathique canadien anglophone se joint à nous pour ce voyage. En vadrouille depuis 17 mois, il se balade de pays en pays avec un sac trois fois plus petit que le nôtre... Il offre ce qu'il a reçu sur son trajet, et Robin se verra ainsi remettre une magnifique pierre qu'un professeur de Qi Qong birman lui avait offerte quelques mois plus tôt... Quelqu'un d'inspirant dans sa démarche et sa vision de la vie...

Etre avant d'avoir et aller à la rencontre de l'Autre.

Les paysages défilent. Nous apercevons des pêcheurs, des orpailleuses en plein travail, des bœufs qui prennent leur bain et des enfants qui dévalent les pentes depuis leurs villages à la rencontre des bateaux qui passent.

la vie  le long du fleuve 

Un arrêt plus loin et Daryl s'éclipse quelques instants. Il revient et demande à Juliette de fermer les yeux et d'ouvrir sa main. Il y dépose un petit bracelet acheté aux fillettes du village pendant la courte escale. Il tenait à remettre quelque chose à chacun des enfants.

Nous sommes scotchés...





Enfin de journée, la luminosité change, le décor aussi... Nous apercevons les premières falaises karstiques à l'approche de Luang Prabang.

Ces deux jours sur le mythique Mékong ont été hors du temps. Nous nous sommes sentis privilégiés de traverser des paysages splendides et d’apercevoir des tranches de vie d'ici. Nous retrouvons des émotions semblables à celles vécues en Birmanie.💗

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Nous sommes arrivés à Luang Prabang, petite ville située au confluent de la Nam Khan River et du Mékong et cernée par les montagnes. Classée au patrimoine Mondial de l'UNESCO, elle regorge de temples, de façades coloniales au charme désuet et est parsemée de végétation tropicale.

Nam Kham River à gauche et Mékong à droite 

Luang Prabang est la première capitale royale du Laos lors de la constitution du pays (en 1353 par Fa Ngum). Bien que le pouvoir ait été transféré à la toute nouvelle capitale (Vientiane) en 1560, Luang Prabang a toujours rayonné sur le Laos ; en conservant longtemps son statut de centre monarchique, artistique, gastronomique, et surtout spirituel (on appelait Luang Prabang "la cité des mille pagodes").

LUANG PRABANG Jour 1

Nous consacrons cette première journée à la découverte de cette charmante ville. Elle se laisse aisément parcourir à pied, compte-tenu de ses dimensions relativement petites. La "French Touch" est présente ici aussi, on y trouve des boulangeries 😀 Et il y a même des poubelles de recyclage sur les trottoirs. Première fois que l'on en voit depuis le départ !

Bon nombre de ruelles sont piétonnes, ce qui, ajouté à la fraîcheur apportée par la végétation, lui confère le statut indéniable de "ville préférée des Travel4midable" jusqu'ici !

En fin de journée, le night market accueille les visiteurs du soir, dans une joyeuse ambiance de stands de nourriture mélangés aux étals d'étoffes, toutes plus belles les unes que les autres.

Luang Prabang Night Market 

LUANG PRABANG Jour 2

Nous sous sommes levés tôt pour partir dès 7h30, direction la cascade de Kuang Si. Nous traversons des villages qui se réveillent, des plaines cultivées de riz et de parcelles potagères. Il fait frais le matin et certains profitent de l'heure de route pour terminer leur nuit.

Râlant car levés tôt (toujours dans l'objectif de précéder l’afflux de touristes) les enfants commencent à crier de joie et à courir pour rejoindre les chutes quand ils aperçoivent les premiers bassins

Nous arrivons sur le site, quasiment seuls et ce que nous voyons est... époustouflant !

Quelques jeunes moines observent la grande cascade de bon matin. Le contraste de leur habit couleur safran sur le bleu de l’eau est saisissant !

Nous remontons une vingtaine de bassins qui se déversent les uns dans les autres sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à la cascade principale, haute d'environ 200 mètres.

Les particules de calcaire contenant un haut niveau de carbonate de calcium, transportées par l'eau tout au long des cascades reflètent la lumière, donnant à l'eau cette couleur bleu glacier absolument incroyable.

Nous empruntons ensuite un chemin sur la droite du bassin pour atteindre le haut de la cascade. Pourtant bien balisé, nous avons dû rater un embranchement car nous nous retrouvons sur un petit sentier peu emprunté au milieu de la jungle. L’impression d’être seuls au monde avec le chant des oiseaux pour seule compagnie…Un bon bâton emprunté à la nature pour faire fuir les éventuelles petites bébêtes et nous retombons sur le haut de la cascade, tout proche de la source.

Robin et Juliette se jettent dans le bassin à quelques mètres de la source de la cascade

A quelques kilomètres de là, en aval des cascades, se trouve le Butterfly Park. Une trentaine d'espèces y vivent en osmose avec leurs fleurs préférées. Nous y apprenons bon nombre d'informations sur la vie des papillons :

  • chaque espèce de papillon dépose ses œufs sur la feuille de "sa plante de prédilection"
  • la chenille sortie de l’œuf se nourrit des feuilles de cette plante durant plusieurs semaines, jusqu'à atteindre sa taille adulte
  • une fois qu'elle a emmagasiné assez de réserves, elle commence à créer sa chrysalide.
  • la chenille utilise diverses stratégies de camouflage pour former sa chrysalide afin de ne pas se faire manger. Ainsi certains cocons ressemblent à une perle métallisée (on aurait dit une boucle d'oreille en plastique brillant !) quand d'autres imitent des crottes d'oiseau. L'objectif étant que ce soit le plus artificiel possible pour que les prédateurs ne la reconnaissent pas comme une proie.
  • une fois dans sa chrysalide, la chenille se liquéfie pendant 2 semaines avant de se reconstituer sous forme de papillon
  • lorsque le papillon sort, le mâle émet immédiatement des phéromones que la femelle pourra sentir jusqu'à 3km aux alentours et c'est la femelle qui choisit son "mari" !
  • elle pondra rapidement des œufs et le cycle recommence

La durée de vie d'un papillon, c'est au maximum 2 semaines ! Ils adorent les fleurs mais aussi l'alcool dégagé par les fruits en fermentation 😉

LUANG PRABANG Jour 3

Aujourd’hui c’est à 5h30 que nous nous levons pour assister à la cérémonie du Tak Bat. Sans traîner, nous partons dans la nuit et la fraîcheur matinale rejoindre les abords d’un temple. Des rangées de petits sièges sont alignés et les habitants sont là, prêts avec des bols remplis de riz gluant.


Nous nous posons sur le trottoir d’en face, suffisamment loin pour ne pas perturber la cérémonie. Très rapidement des lignes silencieuses de moines Lao vêtus de safran descendent les rues de Luang Prabang pour recueillir des aumônes. Chaque moine obtient une poignée de riz dans son panier.

Par le plus grand des hasards, nous nous sommes assis à l'endroit où une colonne de moines s'arrête pour réciter une bénédiction à la fin de la récolte.

Fin de la cérémonie du Tak Bat 

Après la cérémonie, nous passons faire un petit tour au marché du matin puis devant le Haw Pha Bang, pagode située dans l'enceinte du Palais Royal.

Un peu de repos en journée à la suite de ce réveil bien matinal, après quoi, Juliette et Joël repartent pour un atelier de fabrication de couteaux chez un artisan coutelier. Ils passeront quelques heures à fabriquer leur couteau, partant d'un morceau de métal pour arriver à deux beaux spécimens !

La journée se termine en beauté par un dîner à l'incontournable "Utopia". Situé en surplomb de la Nam Kam River, cet établissement est une institution à Luang Prabang. Sur des terrasses aménagées, des poufs et autres coussins nous accueillent pour un apéro et un repas dans une ambiance décontractée. Une super adresse !

 L'Utopia, où on profite aussi d'un bon WIFI pour un skype avec la famille

ON A AIME

Robin : "les cascades et le butterfly park, et j'ai trouvé que la ville était magnifique !"

Juliette : "tout pareil que Robin"

L'ensemble de la ville, son architecture, son atmosphère, ses excellents restaurants

Assister à la cérémonie du Tak Bat.

La douceur des habitants

La bibliothèque où on peut échanger des livres : on y a déposé le guide du routard de Thaïlande et on est ressorti avec celui de la Malaisie

ON n'A PAS AIME

Les deux jours de marteau-piqueur à l'intérieur de notre guest-house pour réparer une canalisation défaillante. Bad luck... Mais le sourire de la propriétaire et la bouille de sa fille de 11 mois nous ont vite fait oublier tout ça !



LUANG PRABANG EN IMAGES

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Au programme, deux jours de bus pour rallier THAKHEK, via un stop d'une nuit à VIENTIANE. Pas le programme le plus fun du voyage, mais on commence à s'habituer à l'inconfort des véhicules et aux trajets de 7 ou 8 heures. Celui ci sera particulièrement "rebondissant" sur sa première partie, les amortisseurs du bus n'ayant visiblement pas fait l'objet d'une révision récente...

Par ailleurs, c'est la première fois que nous n'avons rien réservé pour dormir le soir. On se met en mode routard !

Le bus, puis le tuk-tuk nous déposent à Vientiane, la Capitale, pile à l'heure du coucher de soleil. Nous dénichons un petit hôtel familial situé face au Mékong, qui même quasiment à sec reste majestueux. En face, La Thaïlande nous observe...

Une petite nuit de repos et nous voilà partis pour la deuxième partie du trajet pour Thakhek. Pas le temps de visiter la Capitale du Laos, si ce n'est un passage éclair devant "l'Arc de Triomphe" local.


On arrive à Vientiane juste au coucher du soleil, face au Mekong quasiment à sec... 


Notre chauffeur n'a peur de rien : doubler sans visibilité, se croiser à 3 véhicules de front, ne pas freiner devant un troupeau de vaches qui traversent... pas mécontent d'être arrivés, et en un seul morceau.

Au passage, on comprend que les derniers 80 km sont ceux qu'on est censé faire en scooter les jours suivants dans notre boucle : on décide donc de changer l'itinéraire classique pour ne pas avoir à fréquenter cette route sans intérêt, si ce n'est de tester notre chance à la roulette russe !

Notre Hotel à THAKHEK 
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Nous sommes venus à Thakhek principalement pour y effectuer la boucle des karsts de Khammouane. Égrainées sur les quelques 500 km du "loop", les formations calcaires dissimulent des vals secrets et une collection de grottes.

LOOP - J1 - THAKHEK --> NAKAI - 80km

Réveil matinal à Thakhek, on récupère nos scooters chez Wang-Wang*, les casques ne sont pas très bien ajustés mais il n'y a pas le choix, on doit laisser un passeport en dépôt, c'est illégal mais on a pas le choix, les scooter roulent mais pas de lumière pour le mien, pas de compteur de vitesse pour celui d'Anne, on fera avec, de toute façon, on n'a pas le choix...

* Wang-Wang, c'est la version laotienne de Hassan Cehef (les nuls) : une chambre d'hôte ? C'est possible ! Acheter des tickets de bus ? C'est possible ! Un petit déjeuner avant de partir ? C'est possible ! La location de scooter ? C'est possible ! La lessive ? C'est possible... On n'a pas demandé s'il faisait coiffeur ou banquier...

Sur la route, au guidon de nos grosses cylindrées (125cm3), on se prend facilement au jeu, façon Easy rider, le style en moins...

notre version de "Easy Rider" au Laos 

Stop 1 : Bouddha's cave et Paseum Cave

Stop 2 : Xieng Liab Cave

La surprise de cette grotte : elle est traversante ! 

On the road again !

Stop 3 : Le Barrage et le réservoir Nam Theun 2

La création récente du barrage de Nam Theun 2 a noyé une vallée autour de Nakai et Thalang pour créer le réservoir que nous traverserons demain. C'est le plus grand d'Asie du Sud Est et a été créé en 2010, dans l'objectif d’alimenter en électricité notamment la Thaïlande. Plusieurs villages ont été déplacés et les terres englouties. On pourrait aussi regretter le réseau de fils électriques qui traverse le paysage et gâche le plaisir des yeux. Mais le Laos a d'autres priorités que nos souvenirs de cartes postales et c'est d'abord un outil de développement dont le pays a grandement besoin. Rappelons que nous avons également noyé des vallées en France dans les années 50, lorsque le pays s'est structuré et développé...

Le barrage est situé en aval de Nakai 

Avant notre première nuit, on fait un petit détour le long du réservoir pour atteindre une cascade. 5km de piste pour arriver à la cascade, malheureusement quasi à sec. Il reste une succession de rochers et des bassins dans lesquels les enfants ne se font pas prier pour plonger.

lumière du soir et baignade rafraîchissante. 

Encore quelques kilomètres, la route s'élève et les virages se resserrent. Après 100 km environ, sur le sommet de la montagne, le petit village de Nakai apparaît et avec lui, notre "resort". Il s'agit d'un complexe à la mode communiste, une chambre gigantesque avec 3 lits doubles... une douche qui dysfonctionne et des relents d'égouts dans la salle de bain. Le tout dans un ensemble de bâtiments qui semblent quasi vide et assurément déprimant.

Comme partout au Laos, il y a un terrain de pétanque, souvenir d'un temps pas si lointain où la France a exporté son sport d'apéro. Pendant que les enfants font une partie avec les locaux, on s'occupe de l'apéro en compagnie d'un couple de français qui finissent leur tour du monde ; on échange des adresses et bons plans. (80% des touristes que l'on rencontre par ici sont français... pourquoi ? on n'en sait rien, mais on remballe notre anglais pour quelques jours...)




LOOP - J2 - NAKAI --> KONGLOR - 173km (sans les digressions)

Nous quittons notre pseudo « resort » communiste un peu glauque pour enfourcher nos scooters direction Konglor Cave, le POINT D’ORGUE de la boucle. Aïe, les derrières sont douloureux ce matin ! Mais pas le temps de se lamenter (et pis quoi encore) quelques 170 km nous attendent aujourd’hui.

Premier arrêt, le chemin des orchidées. 800 m jusqu’au point de vue qu’ils disent… euh… plutôt 800 m de dénivelé non ? Nous laissons les scooters et nos casques au pied du chemin et commençons la petite montée plein d’entrain… rapidement, le rythme ralentit… c’est qu’entre les sacs qui pèsent, la température et la pente raide, on commence à haleter et transpirer quand il n’est que 9h du matin…

Et pis comme Anne trouvait que la séance de grimpette n’était pas assez intense, à mi-chemin, elle s’est rendue compte que la clé de son scooter était restée sur le contact… oups ! Un Joël qui fait l’aller retour en courant et les trois autres plantés au milieu de la jungle plus tard... nous voici repartis vers le sommet !

En levant la tête, nous croisons quelques spécimens d’orchidées sauvages dans les arbres. Le chemin grimpe de plus en plus, nous faisons une pause et les enfants ont presque gain de cause pour faire demi-tour… mais nous persévérons et quelques centaines de mètres plus loin, le bout du tunnel euh… chemin est là ! Le ciel est quelque peu couvert aujourd’hui mais la vue sur la vallée valait bien quelques gouttes de sueur !

Une pause déjeuner dans une ville intermédiaire suivie d'un plein dans un village et nous reprenons notre route vers le nord.

Dans l’après-midi, nous nous arrêtons à la « cool pool », non sans avoir fait quelques détours pour en trouver l’entrée. C’est un bassin naturel à l’eau couleur émeraude bien fraîche. On constate avec amusement que les laotiens se baignent entièrement habillés et que certaines des filles qui rentrent de l’école en uniforme, n’hésitent pas non plus à s’immerger avec !

Il est temps de repartir vers notre destination du jour si nous voulons y parvenir avant la nuit. Cette dernière portion de route est un plaisir pour les yeux : nous traversons des villages typiques où le moindre recoin fertile est utilisé à des fins potagères, et les pics karstiques entourent les parcelles de tabac et les rizières jusqu’à se refermer en direction de la grotte.

Nous traversons quelques ponts couverts de lattes de bois discontinues en essayant de ne pas se prendre la roue dedans… Nous arrivons dans le village à la tombée de la nuit et dormons dans une guest-house avec juste le confort qu’il faut pour 7€ la nuit.

LOOP - J3 - KONGLOR --> THALANG - 150 km

Après un solide petit déjeuner, direction l’entrée de la grotte. Nous sommes parmi les premiers, c’est encore tout calme.



Traversée par une rivière souterraine, la grotte de Kong Lor ne mesure pas moins de 7,5km de long avant d'émerger dans une vallée perdue. La légende de la découverte du passage raconte que les villageois de Konglor ont observé à plusieurs reprises l'arrivée de canards domestiques par la sortie de la grotte. Ils en ont conclu qu'il devait y avoir une entrée de l'autre côté. Ayant connaissance d'un village de l'autre côté de la grotte, les habitants comprirent que la rivière traversait la montagne tout entière pour ressortir à Konglor.

Située sur la voie de ravitaillement de la piste Ho Chi Min*, elle servit de cachette aux laotiens durant la 2ème guerre d’Indochine.

La piste Hô Chi Minh est un ensemble de routes et de sentiers employés pendant la guerre d'Indochine et la guerre du Vietnam. Reliant la République démocratique du Vietnam et la zone sud du Vietnam, en passant par le Laos et le Cambodge, la piste Ho Chi Minh fut utilisée par l’Armée populaire vietnamienne et les combattants du Front national de libération du Sud Vietnam (FNL, ou Viêt Cong) pour le ravitaillement en nourriture et en matériel des miliciens du Sud.

Chacun sa lampe frontale, son gilet de sauvetage (on ne risquait pas la noyade avec le niveau de l’eau…) et c’est parti pour 45 minutes de traversée.

Rapidement après l’entrée dans la grotte, nous sommes plongés dans le noir. Seuls les faisceaux de nos lampes nous permettent d’apercevoir les dimensions hors du commun du tunnel de la rivière souterraine. Nous accostons environ 20mn plus tard sur un banc de sable. Cette partie est éclairée et nous offre un spectacle de stalactites et stalagmites impressionnant.

Nous retrouvons notre barque de l’autre côté de ces concrétions et reprenons notre douce navigation vers la sortie de la grotte de l’autre côté de la montagne. Des salles monumentales succèdent aux parties plus basses mais toujours étonnement larges et nous débouchons sur la sortie, dans la "vallée perdue" sous un soleil radieux.

Une petite pause obligatoire de l’autre côté pour consommer quelques bricoles vendues par les locaux, l’occasion de découvrir qu'une espèce endémique d’araignée parmi les plus grandes au monde, 30 cm d'une patte à l'autre (totalement inoffensive ouf !) vit ici : Heteropoda maxima.

Nous reprenons le chemin en sens inverse, croisons les barques des touristes qui arrivent, ressortons de la grotte côté village de Konglor et reprenons rapidement nos affaires à la guest house pour repartir, direction Thalang, à 150 km où nous dormirons ce soir.

Il fait beaucoup plus chaud aujourd’hui. Robin et Juliette parviennent à négocier un nouvel arrêt à « Cool Pool » sur le chemin.

Robin, Joël et Juliette au fond et à fond !  

Encore quelques dizaines de kilomètres où nous restons attentifs tout en profitant du spectacle. Le sport consiste à éviter les pick-up qui doublent un camion sur leur voie et qui nous arrivent dessus, les animaux divers et variés qui traversent quand ça leur chante (Anne a failli se prendre une chèvre sortie de nulle part !) et pour finir, les quelques nids de poule, enfin d’autruche plutôt (!) qui parsèment le parcours… Mais comme le Laos est beau !

le véhicule le plus utilisé  ici est une sorte de motoculteur XXL soudé à une charrette

Nous arrivons à proximité de Thalang à la bonne heure et profitons d’un coucher de soleil sur le lac Nam Theum 2. Comme évoqué plus haut, ce paysage atypique d’arbres noyés n’a rien de naturel mais n'en demeure pas moins très photogénique.

Il y a tellement de points de vue de part et d'autre de la route que c'est l'occasion d'organiser un concours de photos entre l'équipe des garçons et l'équipe des filles !

Ne cherchez pas à départager, on ne sait plus quelle équipe a pris quoi !

La guest house se situe à l’autre extrémité du lac. Trois chiots y vivent pour le plus grand bonheur des enfants (et de Anne 😉). Nous retrouvons quelques groupes de sympathiques routards croisés sur la boucle. Echange d’expériences (crevaisons et autres…), de conseils (on apprendra notamment comment éviter le racket des policiers à l’entrée de Thakhek) et la soirée se termine autour d’une même table. Nous dormirons au son des grenouilles cette nuit là et Robin découvrira le lendemain la plus grande araignée jamais rencontrée sur la moustiquaire de son lit (c’est bien la sorte totalement inoffensive n’est ce pas ?)

LOOP - J4 - THALANG --> THAKHEK - 100 km

Dernière journée, les enfants demandent à retourner à la cascade du premier soir. Nous sommes dimanche, un groupe de garçons d’une dizaine d’années ont allumé un feu sur un rocher et affûtent leur harpon pour aller pêcher leur déjeuner !

Nous repartons en fin de matinée sur les chemins caillouteux en se faisant la réflexion que nous n’avions pas eu de problème, lorsque le scooter de Anne commence à zigzaguer… crevaison ! Nous venions de traverser un village alors hop, demi-tour. Coup de chance, le premier « magasin » sur la droite vend des jantes. Pas besoin de se parler, le garagiste prend les choses en main et change la chambre à air après avoir démonté la roue en 10 mn chrono, le tout pour… 3 euros.

Un petit tour au sommet d'un pic, encore quelques belles rizières, un dernier petit détour pour éviter le racket organisé des policiers à l’entrée de Thakhek (nous apprendrons plus tard que c’était inutile car le dimanche, ils sont chez eux !) et nous revenons chez Wang-Wang rendre nos compagnons de route et récupérer le passeport de Anne.

Nous rentrons épuisés, poussiéreux mais heureux de cette découverte de la campagne laotienne.

JOUR 5 - THAKHEK

Aujourd'hui, on prend le temps de se poser pour récupérer de la boucle qu'on vient de faire, flâner dans Thakhek et fêter les 11 ans de notre Robin !

Tranquillement posé au bord du Mékong, le centre ville de Thakhek se résume à un petit quadrillage de rues aux façades coloniales un peu décrépies mais charmantes.

Thakhek 

Nous avons déniché d'excellentes pizzas pour l'anniversaire de Robin ! Après s'être entendu avec Sandrine la patronne française de la pizzeria, nous avions été cherché des gâteaux dans une boutique proche que nous avions déposé en secret avant le déjeuner. Deux bougies dégotées par Sandrine et le tour est joué !

Des BD sur Ipad, des crédits pour son jeu vidéo favori, un dessin, un mot rigolo* de sa sœur, des messages de la famille, des amis et de toute sa classe : Robin se souviendra de son anniversaire au Laos !

*O la la tu grandi trop vite 11 ans et moi 7 (bientop 8) donc sil te plait aten moi un peu (Juliette)

Le soir, nous retrouvons par hasard des copains routards croisés à plusieurs reprises sur la boucle de Thakhek. L'une d'elle habite à 30mn de chez nous ! World is so small 😀

THAKHEK EN IMAGES

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Une petite dizaine d'heures de bus local nous mène à Champassak. Moins de 400 km séparent Thakhek et Champassak, mais le bus roule à 50 km/h et il s'arrête souvent... c'est comme un bus de ville en fait, mais en pleine campagne... avec des dames qui montent vendre des brochettes (non identifiées...) à chaque arrêt ! Nous arrivons à Champassak en fin de journée, il fait beaucoup plus chaud ici, c'est aussi plus vert.

Entre Mékong et montagnes, Champassak s'étire langoureusement sur quelques kilomètres en une unique rue, bordée d'habitations, de temples et de guest-houses. Cette petite bourgade tranquille invite à la lenteur et la contemplation. Nous en faisons notre étape "luxe" du Laos, en posant nos sacs dans un joli petit hôtel tenu par un couple franco-laotien.

Residence Bassac 

les maisons coloniales

Champassak est une petite ville charmante où le temps semble s'être arrêté. il reste quelques traces architecturales de la présence française, au détour d'anciens bâtiments officiels ou de villas plus ou moins bien conservées. Le coucher de soleil est le moment privilégié pour déambuler dans LA rue et découvrir les bâtisses sous leur meilleur jour.

Les maisons affichent 2 dates de constructions : calendrier grégorien (le notre) et calendrier bouddhiste (-543 av. JC)

Quand on partait de bon matin, A bicyclette...

Puisqu'on est passé en mode "slow" dans cette bourgade, on adapte nos moyens de transport. Location de vélos chez le sympathique voisin qui parle français et se marre tout le temps ! Nous voilà partis de bonne heure, à la fraîche, sur nos vieux clous hors d'âge : pas de vitesses, selles mal réglées, freins inexistants, roues voilées... Juliette les a renommés "vélos bousiques".

Solenne, on a beaucoup pensé à toi sur ces vélos... 

Le Wat Phou "temple de la montagne"

11 km plus loin, nous voilà à l'entrée du temple Wat Phou, en piteux état, mais classé au patrimoine mondial de l'UNESCO : il devance d'environ 200 ans, les Temples d'ANGKOR, qu'il inspirera dans son organisation et son architecture dite "Pré-Khmer".

Dès l'entrée, Les bassins réservoirs nous accueillent. Leur fonctions multiples étaient : d'irriguer les rizières en aval, abreuver les bêtes, accueillir les joutes nautiques et purifier les croyants qui s'y baignaient avant de se rendre au temple. En saison sèche, c'est un marigot peu ragoutant mais c'est quand même un ouvrage de grande ampleur. Une allée monumentale orientée d'Est en Ouest, bordée de stelles, mène aux premiers bâtiments. Les palais Nord (palais des femmes) et Sud (palais des hommes), sont en ruine mais on imagine assez facilement leur organisation.


en alignement : Les bassins, l'allée, la grande Chaussées, le palais sud et nord, les escaliers et le sanctuaire au sommet 

archéologie et restauration

Bien que classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, ce temple ne fait l'objet de restauration que depuis quelques années. Un programme sur 10 ans financé par l'INDE aurait injecté 3,5 millions de dollars. On se demande où sont passés les fonds, il y a bien deux ou trois tailleurs de pierres et un pignon restauré, mais cela semble dérisoire au vu de la tache qui reste à accomplir...

On a également vu un groupe d'archéologues mettre à nu un mur enterré, le numéroter et le disposer au sol en prévision d'un remontage... là aussi, les moyens semblent très limités.

Le Sanctuaire

Pour accéder au sanctuaire, il faut s'élever et gravir sept volées de onze marches, bordées de magnifiques frangipaniers en fleurs (dommage que le blog ne soit pas en odoramat !) Le temple, construit pour rendre hommage aux dieux Brahmaniques (religion Hindouiste donc) a été converti au Bouddhisme quelques années après sa construction. Des représentations des deux religions cohabitent sur les sculptures et bas reliefs. Le temple a subi les assauts du temps et est en piteux état. Ce site majeur, mériterait sûrement plus d'attentions et de moyens pour sa préservation. En amateur de Lego, on apprécie quand même te travail d'assemblage de ces briques de pierre et le travail colossal réalisé du Xème au XIIème siècle...

La Vache !

Le site, très étendu, est entretenu par d'infatigables cantonniers, qui s'aventurent jusqu'en haut des escaliers pour entretenir les allées et brouter tout ce qui dépasse.

Elephant et crocodile

Sur le sommet de la montagne, à quelques pas du Sanctuaire, on trouve taillés directement dans la roche, un éléphant de grande taille, et un peu plus loin, un crocodile en négatif. La légende raconte que ce dernier aurait servi à des rituels de sacrifices humains de jeunes filles... Cette histoire a inspiré nos enfants qui ont proposé une reconstitution...

Le sacrifice d'enfants... parfois ça démange 😛

En Bref, ce site archéologique et historique, le plus important du Laos, mérite la visite, et nous donne encore plus envie de découvrir Angkor.

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4000 îles - Jour 1

Nous avons acheté nos tickets de bus pour un trajet Champassak-Nakassang, à l’entrée des 4000 îles. Contents d’avoir obtenu de bons tarifs, nous quittons notre bel hotel le lendemain à 8h pour embarquer dans un minibus. Déposés à l’embarcadère 10 minutes plus tard, tandis que certains prennent le bac en minibus, nous traversons le Mékong dans la barque du frère de notre vendeur de billets. Après nous avoir fait traverser, ce dernier nous laisse sur la rive d’en face, sans un mot. Bah oui, mais on fait quoi maintenant ?

Pas de panique, en Asie, on sait quand on part, mais on ne sait pas quand on arrive (ni comment parfois…)

Une « routarde » arrivée la veille à Champassak par la ligne Paksé-Nakassang nous indique qu’elle a été déposée au coin du village par le bus local et qu’il faut sûrement attendre le prochain au même endroit. On pose nos sacs et on patiente. Le temps de discuter avec d’autres routards, d’être conseillés sur la lecture d’un bon récit de voyage (Kampuchea de Patrick Deville) et voici le bus qui pointe le bout de sa calandre.

Nous débarquons à Nakassang, village côtier d’où partent les barques pour les différentes îles des fameuses "4000 îles".

les bateaux partent de Nakassang  pour les 4000 îles

Les 4000 îles, c’est un archipel d'îles luxuriantes, à l'endroit où le Mékong s'élargit sur plusieurs kilomètres et se démultiplie en bras de rivières qui se jettent dans des cascades ou viennent lécher des bancs de sables. Ici, le Mékong prend des teintes vert-bleu invitant à la baignade !

Provisions de kiats laotiens faites (pas de distributeur de billets sur les îles), nous embarquons pour une navigation d’une demi heure à travers îlots verdoyants et Mékong tranquille, pour débarquer sur l'île de Don Khon.

L'île de Don Khon 

Une route principale poussiéreuse bordée d’échoppes et de guest houses nous mène à celle que nous avons repérée. Nous n’avons rien réservé mais coup de chance, il reste un bungalow dans lequel le propriétaire accepte de mettre un 4ème matelas au sol. Nous allons passer quelques jours paisibles au milieu du Mékong...

Le pont fut édifié par les français en 1919 

En ce premier après-midi, nous sortons découvrir le village. Quelques maisons coloniales parsèment l'unique rue de Don Khon, les habitats étant sinon majoritairement construits en bois et sur pilotis. Nos déambulations nous mènent jusqu’à la terrasse d’un restaurant au moment du coucher de soleil sur le Mékong.

On ne se lasse pas de la teinte que prend le soleil au moment de se coucher, ni des vols d’oiseaux qui remontent le Mékong à cette heure.

Jour 2

Pas de voitures sur l’île (ou quelques vieux engins transportant cahin-caha quelques touristes) Nous louons des vélos pour explorer l’île et notamment les cascades alentours.

Celle que nous trouverons ce matin, non sans avoir roulé avec moult efforts dans les chemins sablonneux, caillouteux et sous 35°, ne se laisse pas découvrir facilement. Après avoir laissé nos vélos devant le pont interdit d'accès (et on comprend pourquoi !) nous crapahutons dans les rochers un bon moment avant d'accéder aux cascades.

La cascade est bien en dessous de son niveau maximal. Qu’importe, il y a toujours de quoi sauter entre les rochers !

En fin de journée, nous allons vers d'autres chutes : celles de Li Phi. En lao, Li Phi signifie quelque chose comme "le piège aux mauvais esprits". Les laotiens pensent que les chutes captent les mauvais esprits (Phi) si bien qu'ils ne se baignent jamais à cet endroit. Pour d'autres raisons, l'idée ne nous serait pas venue non plus... Bien que le niveau du Mékong soit bas en cette saison, le débit est impressionnant.

En prolongeant notre promenade sur un petit chemin, nous tombons sur une petite plage qui donne sur le fleuve en aval des chutes. On s’y pose le temps du coucher de soleil. Arrivent Maria et René, couple hollandais en vadrouille pour deux mois dans la région et croisé par hasard à plusieurs reprises depuis la boucle de Thakhek. Ils tiennent une guest-house au Botswana, une prochaine destination qui sait ?!


Le soir, nous nous rendons dans un petit resto tenu par un couple franco laotien « chez Fred et Léa » où nous étions la veille et surprise ! Anne y croise une ex-collègue de sa société, l’ancienne responsable com, Armance ! Quand on dit que le monde est petit...

Le Laos est vraiment le pays de la débrouille, les gens font avec ce qu’ils ont (c’est d’ailleurs ce qui nous a autant plu ici, on n’est pas dans la consommation à outrance qu’on peut connaitre chez nous) et Joël trouve sans problème des couturiers pour placarder les drapeaux des pays visités (certains avec de l’avance !) sur son sac à dos.

JOUR 3

Nous reprenons nos bicyclettes direction le sud de l’île, pour y dénicher une autre plage. L’occasion pour les enfants de tremper un orteil avant de ressortir en courant pour laisser la place aux buffles qui viennent s’abreuver.

Deux paillotes proposent un tour en barque sur le Mékong. Envie d'aller explorer un peu plus loin, alors, c'est parti pour un tour !

C'est l'occasion d'apercevoir des dauphins de l'Irrawaddy au loin. Notre capitaine coupe le moteur et se tient à une distance assez respectable, ce qu'on trouve plutôt chouette pour ne pas perturber les animaux. En fait, nous apprendrons plus tard grâce au suivi GPS d'une appli du portable de Joël que c'est parce que nous étions déjà dans les eaux cambodgiennes du Mékong et que la cohabitation est un peu tendue !

Dauphin de l'Irrawaddy 

Les dauphins d'eau douce dits de l'Irrawaddy sont appelés ainsi car on les trouve également dans ce grand fleuve de Birmanie. Sur les quelques dizaines (90 environ en 2019) de spécimens qui restent en Asie, seuls quatre vivent encore dans cette partie du Mékong. La population de ce mammifère s'est fortement réduite durant les bombardements de la guerre du Vietnam. Les survivants ont eu affaire aux mailles des filets des pêcheurs laotiens, et les explosifs des braconniers cambodgiens. Aujourd'hui, ils sont considérés comme des animaux sacrés par les locaux.

Quelques mots de Laotien

On a Aimé 

  • Le slow boat et la découverte du Mékong
  • La gentillesse et l'honnêteté à toute épreuve des laotiens
  • La cascade de Kuang Si
  • Le road trip de Thakhek
  • Les paysages naturels grandioses
  • Avoir eu le privilège de côtoyer le mythique Mékong tout au long de la descente du Laos
  • Retrouver par hasard des "copains" voyageurs de bout en bout

On a MOINS Aimé

  • La corruption des représentants de l'ordre, policiers et douaniers...
  • Les dauphins de la rivière Irawady en danger d'extinction..

LE LAOS EN IMAGES

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Pour nous suivre au Cambodge :