Tout ce que vous avez à faire, c'est de décider de partir et le plus dur est fait. - Tony Wheeler
T
4 étapes
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ETAPE 4
Mars 2020
2 semaines
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1

C'est la tête remplie de beaux paysages et de belles rencontres que nous nous apprêtons à quitter le LAOS. Un petit déj' rapide et nous embarquons sur la navette fluviale pour quitter les 4000 îles et notre hôtel sur Don Khone.

Arrivés sur le continent avec d'autres voyageurs sur le départ, la ville de Nakasang grouille déjà de vie et les pirogues chargent tout ce dont les îles ont besoin pour fonctionner. On vérifie nos passeports, on découpe les photos d'identité et on attend une navette qui doit nous conduire au poste frontière à 25 km de là. Sachant qu'on aura besoin de dollars pour les visas je me mets en quête d'un bureau de change. Il y en a 2 ou 3 dans la ville mais aucun n'accepte la carte bleue. Je me rends dans une banque, l'agence est bondée, tout le monde attend sur les sièges (en nombre insuffisant). Bizarrement, personne ne se tient devant les 3 guichets ou les banquiers s'affairent sans relever le nez. J'attends 5 min, mais rien ne bouge, je passe devant tout le monde et demande si on peut obtenir des dollars. On me fait signe de reculer ou partir, pas un mot d'anglais échangé, je quitte l'agence dans une incompréhension des us et coutumes locales.

Puisque je vous raconte ça, vous devinez déjà la suite. On est conduit à la frontière en mini-van (1 petite heure de trajet) et déposé devant un bâtiment imposant qui semble quasi-désert, hormis quelques touristes mal réveillés avec leurs sacs à dos. Une file se constitue devant un petit bureau tenu par 2 laotiens qui nous demandent de préparer les passeports et l'argent. Pendant que Anne prend une place dans la file, je me mets en quête d'un distributeur dont on sait qu'ils délivrent des dollars au Cambodge. Sauf qu'on n'est pas encore au Cambodge et qu'il n'y a pas de distributeur ! On m'invite vertement à retourner à la case départ, 25km en arrière à Nakasang !

Panique à bord, on n'a plus d'argent liquide, la carte bleue n'est pas acceptée et on apprend que le tarif vient de passer de 30$ à 41$. Le "léger" écart de prix est le bakchich que s'octroient les douaniers du coin, et ça explique la nécessité du paiement en liquide. Bref, bienvenue à l'une des frontières les plus corrompues au monde !

Le No man's land entre Laos et Cambodge se traverse à pied. Le bus nous attend de l'autre côté, au Cambodge. 

Inutile de râler, de s'offusquer ou de négocier, on risquerait la confiscation de nos passeports. Après un moment de flottement , on décide de ne pas retourner à Nakasang sous peine de rater notre bus et Anne lance un appel à la solidarité parmi la file d'attente. Assez rapidement plusieurs français et une canadienne nous dépannent des 164$, contre la promesse d'un remboursement ultérieur une fois arrivés à Siem Reap. Cette solidarité et cette générosité nous bluffent et nous supputons qu'on aurait sûrement eu plus de difficultés dans pareille situation en France...

Après avoir récupéré des dollars à Siem Reap, rendez-vous est pris le lendemain soir avec nos "bienfaiteurs" pour leur rembourser les 125$ qu'ils nous ont prêtés (sans hésiter) la veille. (On avait déjà remboursé les autres "touristes créanciers" par virement Revolut => super pratique)

L'occasion de discuter avec deux couples voyageurs super sympa, qui redonnent foi en la nature humaine !

2

Ah Angkor... Ce nom nous a tant fait rêver... et nous y sommes ! Préparez-vous, du temple, nous allons en voir encore et... Angkor ! Pendant deux jours, nous avons sillonné le site sur deux parcours, la grande boucle d'abord, au cours de laquelle nous avons visité sept temples, puis le lendemain la petite boucle avec trois temples visités et en premier lieu le fameux Angkor Wat.

Angkor, c’est 500 ans d’histoire Khmer, depuis sa fondation au IXème siècle jusqu’à son déclin au XIVème siècle. Pourquoi ce site ? Pour la proximité de l’eau avec le grand lac de Tonlé Sap à côté, pour les collines et les rizières. Une des hypothèses de son déclin serait l’assèchement des réserves d'eau dû aux changements climatiques de l'époque provoquant la fuite de la population de l'époque (100 000 personnes) vers d'autres lieux plus hospitaliers.

On doit la redécouverte du site quelques 500 ans plus tard vers 1860, à Henri Mouhot, botaniste français, qui tomba sur les premières pierres alors qu'il chassait des papillons. La publication posthume de ses carnets de voyages et dessins dans la populaire revue "Le Tour du Monde" lança en France le "mythe angkorien". Deux ans après ces parutions, la France colonisait la région "Cochinchine", depuis le port de Saigon (Vietnam) créé pour l'occasion.

Aujourd’hui, on déambule au milieu de la forêt pour atteindre certains temples et on se surprend à jouer les Indiana Jones au milieu des lianes ou à imaginer Lara Croft canarder tout ce qui bouge au temple de Ta Prohm (où fut tourné « Tomb Rider »)

Avant tout, on admire les temples, les fresques et les statues… et on se sent une fois encore, privilégiés : on foule ici des siècles de guerres de partition entre royaumes et dynasties. Cela se retrouve dans les constructions qui en fonction des rois au pouvoir durant ces cing siècles, varient en style et en architecture.

A côté de ça, on a pu visiter les temples sans une foule de touristes et notamment sans chinois, habituellement friands de ce site. Le déficit de touristes est tel, qu'on nous a offert des jours de visite supplémentaires : à 31€ par jour et par personne, on a apprécié... C'est le deuxième effet "kiss cool" du corona virus !

Les temples d'Angkor - Grande boucle

Le temple Bantei Kdei

Vaste monastère bouddhique de la fin du XIIème siècle entouré de quatre enceintes. Dégagé en 1920, il s'étire sur plusieurs centaines de mètres.

Bantei Kdei 

Le temple de Pre Rup

Datant du milieu du Xème siècle, il est constitué de briques. Une haute pyramide centrale est encadrée par quatre tours, en haut desquelles l'érosion a fait son oeuvre... Certains bas reliefs sont, en revanche très bien conservés.

Pre Rup 

Le temple de Bantaey Samre

Surnommé "Angkor Wat miniature", ce temple du XIIème siècle met en avant des scènes bouddhiques. Il est en cours de restauration.

Bantaey Samre 

Le temple East Mebon

Datant de la même époque que le Pre Rup, ce temple était situé sur une île au milieu d'un immense réservoir d'eau, aujourd'hui asséché. Remarquables sculptures d'éléphants et de lion, et sur un linteau, le Dieu Ganesh chevauchant sa trompe transformée en monture.

East Mebon 

Le temple Ta Som

XIIème siècle. C'est le premier de la série visitée ce jour sur lequel on peut admirer d'énormes banians emprisonner les pierres. Les portes d'accès sont surmontées de quatre visages de Bouddha orientées vers les quatre points cardinaux.

Ta Som 

Le temple Neak Poan

Au milieu du lac, ce temple de la seconde moitié du XIIème siècle est surtout connu pour l'ingéniosité de son système hydraulique avec des déversoirs vidant le grand bassin dans les quatre petits qui l'entourent.

Neak Poan 

Il est temps de faire une pause et d'aller se mettre à l'ombre, il doit être 13h et la température dépasse les 35°C à l'ombre... (quand il y en a !)

Le Temple Preah Khan

Preah Khan, c'est plus qu'un temple : c'est d'abord une ancienne ville disparue de plus de 50 ha entourée de douves. On y trouvait un monastère (original...) ainsi qu'une université bouddhique. Au cœur de l'ancienne citée, le temple de Preah Khan lui même et au cœur du temple, une stupa.

Les temples d'Angkor - Petite boucle

Levés à 5h du mat' pour assister au lever de soleil sur Angkor Wat. On passe sur les enfants qui commencent à saturer des temples, mais quand en plus il faut s'extirper du lit si tôt... ça ne garantit pas une continuité de voyage en toute sérénité... 😉

Angkor Wat "le fameux"

Lever de soleil sur le temple

Nous avons choisi de prendre un guide francophone pour les visites du jour. L'histoire est tellement riche ici ! Nous retrouvons donc notre guide "Jean-Paul" qui après quelques bafouilles historiques plus ou moins précises en dates (oh à un siècle près... c'est pareil...) semblait plus intéressé par ses talents de photographe expert en pose que par distribuer ses connaissances sur le site ! Il nous a demandé de poser partout !

Angkor Wat est le plus grand édifice d'Asie du Sud-Est et plus grand édifice religieux au monde avec Borobhudur (Java en Indonésie, qu'on a eu la chance de visiter en 2018). Edifié au XIIème siècle en seulement 37 ans, il a un an d'écart avec Notre Dame de Paris !

Pour réaliser cet exploit, 300 000 ouvriers et 6 000 éléphants furent employés à charrier les blocs de pierres depuis la carrière située à 60 km du site, les tailler, les assembler et les sculpter.

On comprend pourquoi ce temple est aussi célèbre, ses fresques et sculptures sont aussi innombrables qu'admirables. Au détour d'un poteau, un ancien alphabet indien. Dans chaque recoin de galerie, des scènes finement ciselées, des danseuses "Apsara" toutes plus gracieuses dans leurs poses les unes que les autres...

Initialement dédié à Vishnu (Dieu de la création chez les Hindouistes) le temple est ensuite passé sous influence Bouddhiste et on trouve au centre d'Angkor Wat le sanctuaire, auquel seul le roi pouvait accéder. Au sein du sanctuaire se trouvaient plus de mille Bouddhas malheureusement décapités par les Khmers Rouges (Nous reviendrons sur cette sombre période de l'histoire contemporaine du Cambodge un peu plus loin.)

Angkor Wat


Le Temple Bayon

Atelier de taille de pierre "comme à l'époque"

Construit en parallèle d'Angkor Wat au XIIème siècle, le temple était construit initialement avec 54 tours représentant les 54 provinces du royaume Khmer. Chacune de ses tours était ornée de quatre visages illustrant les quatre vertus de Bouddha : la pitié à l'Est, l'humeur égale au Nord, l'égalité à l'Ouest et la sympathie au Sud.

Ce temple possède de fabuleux bas-reliefs remarquablement bien conservés, dont certains comptabilisent plus de 10 000 personnages.

 Bayon 

Le Temple Ta Prohm

Parce qu'il resta longtemps livré à la jungle (1920) et que bon nombre de ses pierres demeurent prisonnières des banians et des fromagers* , Ta Prohm est le plus magique des temples à visiter.

Le fromager est un arbre qui tient son nom de l'usage fait de son bois autrefois destiné à fabriquer des boites à fromages

Désolés pour le gros paquet de photos, on n'a pas réussi à choisir...

Ta Prohm, notre coup de cœur ! 

Retour à l'hôtel, un peu fatigués...

SIEM REAP

Ville située à 8km du site d'Angkor, c'est ici que logent les millions de visiteurs annuels (enfin, quelques milliers à l'heure actuelle).

Agréable, tranquille, verte, on a plaisir à se promener le long la rivière aussi nommée Siem Reap. Les habitants sont accueillants et très souriants. Au cœur du quartier historique, quelques rues renommées "pub street" concentrent les touristes assoiffés de bières et autres cocktails. La musique assourdissante et les lumières de fête foraine nous font fuir !

Pub Street "nightmare" pour nous ! 

On passe notre tour au profit de quartiers plus tranquilles.

Le soir venu, nous retrouvons pour dîner Armance et sa petite famille (ancienne collègue de Anne croisée par hasard au Laos).

Un moment très sympa ! A bientôt sur la côté atlantique 😀
3

Phnom Penh, voilà une ville qu'il faut visiter... ou pas. Notre première mauvaise impression ne s'est jamais démentie, malgré notre motivation matinale pour l'arpenter. Sous le cagnard, tout nous paraît pénible, long et compliqué. Les rues sont sans grand intérêt et les points d'attraction inexistants ; alors on décide de se rendre près du Palais Royal qui, d'après notre GPS, semble entouré d'un parc. Mais sur le GPS on ne voit pas le mur de 5m de haut qui en fait le tour... raté.


On arrive à Phnom Penh plein d'enthousiasme pour chercher un logement 

On retente notre chance en nous dirigeant vers le bord du Mékong, une brise fluviale rend l'endroit supportable et on admire les quelques immeubles d'architecture coloniale qui se dressent le long du rivage. Pas grand chose d'autre à l'horizon... on décide de faire demi-tour.

Vous l'aurez compris, on n'a pas du tout aimé cette capitale. Pas grand-chose à voir et ce qu’on voit n’a rien de très plaisant. Sur le chemin du retour, on préfère en rire et on improvise un concours, à qui trouvera l’endroit le plus "dégueu", le plus cassé, sale, etc.

Du coup, chaque rue nous offre son lot de surprises : ici, le ramassage des ordures - puant - là, les travaux sur le réseau d’assainissement - malodorant - Un peu plus loin, les égouts qui se jettent dans le fleuve, je manque de synonymes, mais ça pue encore. Une SDF nous croise et sort un couteau pour courser 2 gars qui l’importunaient. Au détour d’une rue, on traverse un marché local pour le coup très coloré et foisonnant. On en prend plein les yeux mais surtout plein les narines, les étals de poissons et de viande, à plus de 35°C, ont de quoi vous soulever le cœur…

Faute d’inspiration et d’envie, on se réfugie dans notre hôtel et on en profite pour s’instruire sur le passé des 150 dernières années de ce pays, qui, on le ressent profondément, a sacrément morflé, jusque très récemment !

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Je vais me risquer à en faire un bref résumé mais invite qui voudra en savoir plus, à consulter les œuvres qui m’ont éclairé sur ces sujets :

  • « Kampouchéa » de Patrick Deville : retrace l’histoire du Cambodge et de l’Indochine depuis la découverte des temples d’Angkor par Mouhot.
  • « D’abord, ils ont tué mon père » de Loung Ung, le récit d’une petite fille de la ville qui a subi les 4 années des Khmers Rouges de 1975 à 1979. Cet ouvrage a été subtilement adapté au cinéma par Angelina Jolie et est disponible sur Netflix.
  • « 1984 » de Georges Orwell, l'obscurantisme et le totalitarisme, pas mal de similitude avec l'"ANGHAR" (voir ci-dessous)



Le peuple Khmer, après 500 ans de domination et d'expansion de sa civilisation, aura périclité jusqu’à ne plus compter que quelques centaines de milliers d’individus. Depuis, son territoire a été régulièrement convoité et annexé tour à tour par les Thaïs à l’Ouest ou par les Vietnamiens à l’Est.

Pensant se protéger des uns et des autres, les cambodgiens ont assez facilement «accepté » en 1863, le protectorat français, alors appelé Cochinchine. A la suite d'un longue "croisade pour l'indépendance", le Cambodge est libéré du protectorat français et instaure une monarchie en novembre 1953.

Malgré sont statut neutre, la campagne cambodgienne sera très largement bombardée par les Américains durant les 20 ans de la Guerre du Vietnam…de 1955 à 1975. Les USA plaideront un "dommage collatéral" de la guerre froide contre le communisme. Durant ces années, Pol Pot et ses adeptes, ont pris le maquis et ont recruté et formé une armée d'orphelins, endoctrinés contre l'occident et tout ce qui s'y rapporte.

A la fin de la guerre du Vietnam en 1975 et le retrait des américains, ce sont les Khmers Rouges de Pol Pot qui prennent le pouvoir, vident la capitale en 3 jours et prônent un "retour à la terre". Ils instaurent l’Ankhar : du jour au lendemain, la monnaie est supprimée, les voitures, montres, radios etc. sont confisquées. Les policiers, les soldats sont arrêtés et déportés, de même que les professeurs, médecins, fonctionnaires et tous les intellectuels. Par extension, l'Ankhar arrêtera aussi les personnes dites "aux mains douces" (cela signifiait : les professions non ouvrières), les porteurs de lunettes (adultes comme enfants).

Les moines, parce que religieux et ne travaillant pas, sont considérés comme des parasites et mis en esclavage dans les rizières. Le riz et les légumes produits en grande quantité durant cette période sont vendus en Chine afin de pouvoir acheter des armes ; tant et si bien que le peuple meurt littéralement de faim, poussant certains au cannibalisme... Par ailleurs, la torture est pratiquée de façon industrielle dans le camp S-21 (ancien lycée dont les classes furent transformées en salles de torture) où plus de 15.000 personnes succombèrent. Moins d'une dizaine en sortirent vivants. En moins de 4 ans, ce régime, aura terrorisé, torturé, fait disparaître, tué environ un quart de sa population, soit plus de 2 millions de personnes...

« Il vaut mieux tuer un innocent que de garder en vie un ennemi. » - Pol Pot

En 1979, après 4 années de souffrance, ce sont les Vietnamiens qui prennent le pays et poussent les Khmers rouges à prendre le maquis.

Bien qu'attachés au devoir de mémoire, nous n''avons pas visité l'ancien lycée / S-21. Aujourd'hui transformé en musée dédié à ces atrocités, il est très marquant et largement déconseillé aux enfants.

Jusqu'il y a quelques jours, je connaissais de nom Pol Pot et les Khmers rouges mais sans plus. Aujourd'hui je comprends mieux l'horreur de ce régime qui aura réussi "l'exploit" de mixer les atrocités d'une Guerre en Yougoslavie, d'un régime Taliban et d'un endoctrinement d'enfants soldats en Afrique... et c'était il y a 40 ans à peine !

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Pour finir sur une note positive, on dira que Phnom Penh est belle de loin, mais loin d'être belle. C'est donc logiquement de nuit, et vue d'en haut qu'elle nous apparaît la plus attractive.

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Aujourd’hui, c’est reparti pour une journée de bus pour rejoindre Ho Chi Minh Ville (Saigon) au Vietnam. Joel avait fait les demandes de E-visas en ligne quelques jours avant et avait reçu l’approbation pour les enfants et pour lui. A la suite d’une erreur d’orthographe sur mon formulaire, ma demande s’était vue refuser dans un premier temps…

Nous avons prévu de passer trois semaines au Vietnam or, le pays autorise les français à entrer sur le territoire pour deux semaines sans VISA. Toujours sans nouvelles du mien le matin du départ, nous étions résignés à entrer au Vietnam sans mon VISA et à nous rendre dans un bureau d’immigration une fois sur place pour demander une prolongation (moyennant quelques dollars supplémentaires probablement…)

C’était sans compter sur le facteur chance : au bout de 2h de trajet dans un bus équipé du WIFI et 1h avant la frontière, le E-visa est arrivé dans la boite mail de Joel !

Quelques minutes plus tard, changement d’ambiance dans le bus. On nous annonce qu’en raison de l’épidémie de Corona Virus le Vietnam refuse toute entrée sur son territoire de personnes ayant transité le mois précédent par : la Chine (ok, logique), Taiwan, Hong Kong, Corée du Sud, Singapour, Iran et Italie…

Pfiou ! ça passe pour cette fois-ci !

Nous passons donc par le bureau de sortie du Cambodge et sommes largués dans un no man’s land entre Cambodge et Vietnam. Ici, au milieu de nulle pas, les chinois ont construit d’énormes barres d’hôtels et des casinos. Bon nombre de buildings sont en cours de construction et les tours sont toutes plus moches les unes que les autres… Et avec le Corona virus, et ben les Chinois… il n’y en a pas ! On traverse une sorte de ville fantôme dont l’unique dessein semble être le divertissement artificiel des Chinois (les Cambodgiens n'ont pas le droit d'y jouer)... On se dit qu’on n’a pas du tout, mais alors pas du tout envie de rester coincés ici…

Nous passons par les bureaux de l’immigration au Vietnam et remontons dans le bus, soulagés, prêts à avaler les 300km restant pour atteindre Saigon.

Ça ne sera pas le cas pour deux passagers de notre bus, refoulés par le Vietnam et contraints de faire demi-tour direction le Cambodge où ils devront patienter deux semaines… ! Ce sont des Sud-Coréens vivant au Vietnam depuis 8 ans qui revenaient d’un séjour d’une semaine dans leur famille à Séoul…

L’étau se resserre… Nous sommes passés, mais combien de temps va-t-on encore pouvoir circuler librement en Asie du Sud-Est ? Et ne va-t-on pas se voir refuser l’entrée dans certains futurs pays de notre tour du monde du fait de notre passage dans cette région du monde ?

Inutile de stresser, nous savons que nous sommes tranquilles au Vietnam pour trois semaines alors nous sommes bien décidés à en profiter !

Le site du Ministère des Affaires Etrangères « France Diplomatie » met à jour quotidiennement les restrictions de voyage pays par pays. Bien utile dans notre situation !

Ah, ces belges, toujours le mot pour rire ! 





Le Cambodge en image

LEXIQUE CAMBODGE

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Pour nous suivre au Vietnam :