Carnet de voyage

Croatie - Montenegro

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Une petite promenade
Août 2024
25 jours
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Publié le 5 août 2024

Çà y est, le départ vers une nouvelle aventure se profile, la dernière en date nous a laissé tellement de beaux souvenirs, que le seul bémol que je nous souhaite, soit que la magie opère aussi bien dans les Balkans fleuris, que celle qui nous a émerveillée dans les forêts suédoises et les fjords norvégiens. Départ dans dix jours, le fignolage de l'itinéraire se gratine docilement et les préparatifs se précisent en douceur. Hâte de partir.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 🇭🇷

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Publié le 15 août 2024

Le soleil est déjà bien haut et la pendule pointe presque sa petite aiguille vers le ciel, lorsque Marko et son équipage prennent le large vers un périple de six mille kilomètres pour vingt six jours de promenade.

Nous décidons avec ma Poucette de ne pas emprunter l'autoroute, la campagne française est toujours belle à contempler, surtout que nous avons le temps de prendre notre temps. L'itinéraire doit nous mener aujourd'hui jusqu'à Beaune du côté de Dijon. Au passage dans le pays d'Anjou, les vignes du muscadet succèdent aux jaunes champs de tournesol, d'énormes Silos bordent la route et les éoliennes à perte de vue ont joliment déguisé les plates prairies de la région. Le bras calé sur la fenêtre ouverte, un doux fumet au parfums agricoles titille mes narines et embaume l'habitacle, ..... Dame nature, quand tu nous tiens.

La route est paisible, quelques camping-car voyagent comme nous, et la circulation, n'est pas aussi dense qu'attendue pour un quinze août. Pour la pause déjeuner , nous dégotons un merveilleux endroit juste à côté d'une fortification en ruines datant du douzième siècle. A côté de ce beau château fort comme je les aime, la petite salade composée du midi prend toute sa mesure. La route reprise, nous traversons la cité tourangelle où on retrouve vite le stress d'une grande ville, plus loin, nous enchaînons avec Vierzon, Bourges et la succession des villages du Berry, la France est belle.

En soirée, la fatigue se fait quelque peu sentir et la pause devient rapidement indispensable, nous trouvons un camping à Nevers, en bord de Loire. Une teigneuse camionneur se présente à nous comme étant la patronne du camp, le Lévis remonté jusqu'aux bretelles et la coupe de cheveux à la Murielle Robin, elle nous déniche le seul emplacement disponible pour la nuit, Colt Silver a finalement été sobre mais efficace. Ce voyage commence tranquillement, tout semble débuter sous les meilleurs hospices, une bonne nuit et demain direction la Suisse.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 16 août 2024

Il est encore tôt et le soleil pointe déjà son museau, la nuit dans les combles de Marko à été un peu fraîche mais réparatrice. Le nectar du matin englouti, un passage par le bloc sanitaire s'impose. Là , la taulière stalonienne est déjà d'attaque. Perchée sur un escabeau, tournevis calé dans la poche arrière, monsieur madame démonte l'ampoule défectueuse d'une applique murale, pendant que son docile employé en salopette, se décarcasse, lavette en bandoulière avec un balai dans la main droite et un sceau dans l'autre main, drôle de cliché du matin.

Nous quittons Nevers, laissant le duc de Guise avec sa botte, afin de poursuivre notre périple. Nous traversons les hauts plateaux de Bourgogne où dans les villages, les panneaux d'entrée d'agglomération sont toujours retournés, vestiges des anciennes manifs d'agriculteurs. Le massif du Jura en ligne de mire, le ruban d'asphalte se déroule sous les gommes de Marko, qui commence à trouver son rythme de croisière. Plus loin, un vieux manoir borde la route et quelques busards curieux, viennent flirter non loin du pare-brise. Poucette décide de faire une halte dégourdissage a Autun, jolie bourgade traditionnelle, avec son marché, ses remparts et tout le charme des villages de province. Le vin de Bourgogne y a son importance sur l'économie locale.

Comme disait Scarlett ...A Autun on importe le vin...

L'agréable route reprend ses droits, le lacet se déroule sans difficultés et les nombreux motards rencontrés ont l'air, eux aussi, d'apprécier le parcours. Sur ses hauteurs, nous laissons le Dijon de Florent et sa liberté de penser sur le côté, idem avec Vesoul, que l'on ne voulait pas voir et que l'on a pas vu, la route est encore longue, il faut avancer.

Marko a soif, nous profitons d'un stop dans une station de Mulhouse pour faire le point sur l'itinéraire. Il semblerait que le chemin le plus approprié soit de se diriger vers le sud de l'Allemagne et non pas vers la Suisse. Soit, on y va... A l'horizon, les collines jurassiennes laissent leurs places à la crête des massifs alpins, joli point de vue, contrasté avec l'autoroute allemande, qui joue sur sa troisième file, plein gaz, avec des bolides survoltés. En soirée, nous sommes à Pforzheim, ville sans strass et sans brillance, mais un emplacement sur un parking nous satisfera pleinement. Après un rapide repas, quelques pas vers le centre, où le concert de la fête locale nous fait vraiment du bien, la batterie sonne fort et la chanteuse est excellente, une belle surprise en cette fin de journée.

Demain en route vers, .... euh, je sais plus du coup, ... Euh, on verra bien !

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 17 août 2024

Le café fume encore et son arôme embaume le salon, la tendre brioche aux cristaux sucrés me tend les bras et ma Poucette est déjà réveillée lorsque je sors des draps de Morphée. Une gorgée plus tard, nous décidons, pour la journée, de ne pas utiliser les autoroutes allemandes, mais plutôt d'emprunter le réseau secondaire, afin de visiter un peu, le pays de petite moustache. La campagne est très riche et colorée, on devine l'épaisseur de la verdure grasse et dodue. Notre allure est tranquille, Georges Benson et Al Jarreau mènent l'ambiance, mais pendant que l'autorail de la Bahn Stuttgart passe sur notre côté, voilà qu'un énorme volatile, limite avion de chasse, se met à faire du Banzaï tellement près, que j'en ai baissé la tête par réflexe de sécurité. A hauteur de Stuttgart, nous longeons l'aéroport, la vitesse est limitée, et très changeante par certains endroits, le passage de trente à soixante dix, en passant par le cinquante est un vrai jeu d'équilibriste en quête de points.

Le hasard de la route nous interpelle, lorsque sur la carte nous voyons que notre itinéraire passe par Dachau, un camp de concentration rendu tristement célèbre, par le gouvernement nazi de la seconde guerre. Un détour par se site historique, nous fait réfléchir sur la cruauté de cette époque, et surtout sur la stupidité de l'humain lorsqu'il décide que le plus beau de l'univers, c'est lui. La visite devenant presque dérangeante, nous écourtons les allées pour regagner notre camion et repartir vers de plus joviales aventures.

Aux abords de Munich, fier dans sa robe de corail, le stade du Bayern se dresse fièrement au beau milieu de nul part, de belles histoires de foot ont été écrites dans cet écrin. Pour la suite de la journée, nous visons la première ville autrichienne après la frontière, se sera notre halte pour ce soir. Le paysage tyrolien, aussi vert que son voisin bavarois, nous offre de jolies cartes postales de montagnes et de beaux clichés d'étendues forestières. Le camion stationné sur un parking près du fleuve Salsach, nous partons en mode touriste, sacoches en position banane, à la conquête du centre ville de Salzburg. Un quart d'heure de marche plus tard, le quartier central se trouve avoir une fière allure, de beaux bâtiments, cathédrale colossale, une fontaine ornée de chevaux trône sur une place publique, Mozart y a même sa reconnaissance dans une maison dédiée à son œuvre. La population est assurément bien ancrée dans la bourgeoisie, le théâtre municipal proposant sûrement une prestigieuse représentation, nous croisons une multitude de couples se promenant en riches costumes de ministre et en robes de soirées. Avec mes lunettes en plastique, mon short de foot et mes baskets carrefour, j'ai l'impression d'être un grignou sans le sous, au beau milieu du festival de Cannes. Sur une autre place, un food truck propose divers sandwichs, un hot-dog moutarde fera l'affaire pour le repas du soir, là, enfin, je retrouve les simples valeurs qui sont les miennes.

Dans une rue d'un quartier résidentiel, où plusieurs camping-cars sont stationnés, nous trouvons une place pour la nuit, il pleut et le tonnerre gronde, la fatigue est bien présente, le coin est tranquille, ça va, on peut se poser.

J'écoute Thor déchirer le ciel, les gouttes de pluie claquent sur le toit de Marko, la nuit prend possession du temps, et moi, je ferme un œil où les deux, la paupière est lourde, ça y est, je dors.. à demain.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 18 août 2024

Un réveil rapide, un café à peine englouti et nous voilà déjà sur le pont, les nuits sauvages ont des vertus économiques, mais il ne faut pas non plus abuser trop longtemps de l'hospitalité municipale. Afin de s'offrir un brin de toilette, nous mettons le cap plein sud, il nous faut sortir de la ville et trouver un point calme et stratégique digne d'une salle de bain.

Les Alpes sont parties pour nous accompagner tout au long de cette journée, trois cent kilomètres nous attendent à travers l'Autriche, avec en point de mire le pays des ours, la Slovénie. A peine parti, le plaisir des yeux est déjà hypnotique, la brume du matin à peine dissipée, voile encore les vertes forêts de sapins et les moutons nuageux jonglent sous le soleil avec les reliefs montagneux. Nickel comme un parquet de bowling, la route a changé ses couleurs, les panneaux jaunes et bleus de l'Allemagne ont laissé place au blanc et noir de l'Osterreich. Le long du parcours, plusieurs entreprises de bûcheronnage, entreposent de la planche calibrée sur des dizaines de mètres carrés, on devine l'importante activité forestière dans la région. Sur plusieurs kilomètres, un cours d'eau nous accompagne, tout comme ces dizaines de motards qui, en ce dimanche d'été, se promènent sur leurs Goldwing ou leurs gros Transalp. Une tribu de Vespa nous croisent et l'autorail nous dépasse par la droite, mais pas tout ces cyclo-touristes qui eux aussi sont de la partie. Certains ont opté pour l'électrique, d'autres, plus teigneux, restent fidèles à la petite reine, et pédalent tout rouge, comme des forçats de cayenne. A l'entrée d'un village, quelques vaches au pied d'une auberge, se dorent le cuir, plus loin sur les hauteurs, le magnifique château de Tennech surplombe la vallée, les chalets de bois ornent leurs balcons de fleurs multicolores, le paysage est très soigné, un magnifique voyage au pays de Romy Sissi.

La route est un peu plus sinueuse, nous prenons de l'altitude et le fond de l'air est un peu plus frais, les montées sont rudes et Marko tousse un peu. Plus haut, les stations de ski font leur apparition, au loin le ciel s'assombrit et de gros nuages noirs commencent à dissimuler la montagne, si ça continue, on va s'en ramasser une dans pas longtemps. Lors de la descente, une portion à vingt trois pour cent d'inclinaison est annoncée, le gros orteil plaqué sur la pédale de frein, (eh oui, je conduis pieds nus), je serre les fesses, mais en souplesse, ça passe. Plus bas dans la vallée, nous traversons la frontière slovène, le pays de Peter Sagan, le cycliste sprinter. La circulation dans l'autre sens est très dense, l'afflux des touristes allemands et néerlandais qui remontent d'Italie ainsi que d'importants travaux de voirie génèrent pas mal d'embouteillages, pour nous ça va, la voie est libre. L'arrivée à Ljubljana est très facile, capitale du pays, mais commune de moyenne importance, il nous faut peu de temps pour gagner ses quartiers ouest, là où Poucette nous a dégoté un bivouac pour la nuit. Il s'agit d'un restaurant, qui loue son arrière jardin aux voyageurs de passage, la place est confortable, peu coûteuse et le repas du soir est compris. Lors du dîner, nous sommes surpris d'apprendre, que nos voisins de table sont eux aussi bretons. Des motards rennais, l'une d'entre eux, est de Séné, native de Theix, le monde est vraiment petit.

Un bœuf goulasch et un gâteau à la cannelle sont au menu, une binouze et un verre de vin pour accompagner, le café sera pris chez Marko. La fin de cette longue journée s'annonce paisible, un p'tit pissou, une histoire, un bisou et au lit pour une bonne nuit.....

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 20 août 2024

Le restaurant hôte où nous avons passé la nuit, met en vente quelques viennoiseries à l'attention de ses clients. Rien de tel, que le petit croissant du matin, ça te ravive les papilles, te met de bonne humeur dès le réveil, et quand même, ça sent bon la France. Nous démarrons vers neuf heures en direction de Ljubljana, les champs de maïs sont très nombreux dans la campagne qui borde la ville, et la circulation y est très fluide. Après quelques minutes, nous posons Marko sur le parking des hauteurs de la cité, la découverte, du château de la capitale slovène, est au programme du matin. Ce n'est pas un château féodal comme je les aime, mais plutôt un grand bâtiment, où se marient les vestiges d'un vieux château en pierre, rafistolé avec du béton, du parquet vitrifié, des baies vitrées et des ferrures de chaudronnier. L'amalgame est curieux, et la réussite rénovatrice est d'un goût douteux, certains membres du jury auraient pu dire "j'achète", mais moi je donne un "quatre". Pour atteindre le centre ville, nous utilisons le funiculaire, la descente est douce et rapide, le centrum est à portée de main. Un petit tour au marché pour quelques souvenirs, un détour par le quartier des trois ponts, et nous voilà à la recherche d'une bonne table pour midi. Nous optons pour un resto traditionnel slovène, d' appétissantes pâtisseries sont en vitrine, mais précipitation fautive, les plats proposés sont destinés aux végétariens, une sacrée claque pour un viandar de ma trempe, tant pis, de la semoule et du gazon en sauce, ferons bien l'affaire pour aujourd'hui. La messe étant dite, nous tirons les bords vers Zagreb, la forêt slovène très feuillue est agréable à contempler, mais la route sinueuse et pleine de trous, me mène un train d'enfer. Marko commence à faire couiner son freinage, et un fier tracteur posé devant, rythme l'allure, vivement que je sorte de ce merdier. De grandes fermes, dans le style églises norvégiennes en bois debout, bordent la route, il y a aussi de charmantes maisons très bien entretenues équipée de panneaux solaires, aux couleurs très singulières, ça oscille du rose pâle au brun pastel, en passant par l'orange et le jaune ocre. A plusieurs reprises, des symboles de la guerre des années quatre-vingt dix, se dressent sur le bas-côté, des statues de soldats, des mémoriaux et des véhicules blindés nous rappellent que l'indépendance de ce pays n'est pas si lointaine. Le feu de signalisation clignote, les voitures ralentissent, il faut s'arrêter, le Slovenskemmrail, rouge et jaune, traverse la route sur sa voie ferrée, il est maître devant les autos, pour rallier la Slovénie vers ses voisins.

Malgré la renommée du pays à ce sujet, toujours pas de nounours à l'horizon, par contre à l'entrée d'un village, tout un lotissement de baraquement, occupé par des gens du voyage qui ne voyagent pas, sont là, et transforme le paysage de façon très intuitive et décoratrice, on ne peut que s'incliner devant tant de savoir vivre.

La frontière passée, la Croatie nous ouvre ses portes, et c'est en soirée que nous arrivons dans la banlieue de Zagreb. Après les excellentes recherches de Poucette, nous nous stationnons dans un camping à Samobor, le fief de la moutarde croate. La place est vierge et la soupe est chaude, la soirée animée par un orage du tonnerre, et par des éclairs qui sévissent et qui déchirent le ciel, nous obligent à se caler tranquillement entre les bras de Marko. Une bonne nuit sous la pluie, et demain est un autre jour...

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 20 août 2024

Il est sept heures, le réveil sonne, le sommeil a été réparateur, le claquement de la pluie sur le toit nous a bercé toute la nuit, un vrai régal pour les écoutilles. Ce matin, nous partons à la découverte de Zagreb, une des plus grandes villes des Balkans, le bus de la ligne 156 arrive bientôt et le suivant est dans une heure, mieux vaut ne pas perdre de temps. Trente minutes d'autobus et quelques stations de tram plus tard, nous voilà dans l'avenue principale de la cité. Au premier abord, nous sommes loin des super capitales européennes, comme Rome où Paris, les bâtiments disparates se succèdent dans un mélange assez incompréhensible, mauvais état ou noirci par le temps, souvent tagué, pour l'instant la magie n'est pas au rendez-vous. Sur une grande place, siège l'énorme statut en bronze d'un cavalier sur son étalon, nous sommes dans le quartier touristique. Tout y est, les touristes déboulent, casquette, gourde, lunettes et sac à dos, guide du routard dans la main droite et perche à selfie entre les dents, vas-y neness, on est dedans. Pourtant la balade est agréable, on arpente les rues, les galeries marchandes, on monte par une ruelle vers une église, un jardin se découvre sur les hauteurs, le marché dévoile ses parfums, on flâne à la terrasse d'un café, les cappuccino et americano se déguste en douceur, le temps est délicieux, doucement je me réconcilie avec Zaza la vilaine.

La cathédrale, toute parée d'échafaudage et quelques églises sont en réfection, elles sont fermées pour les curieux, les importants travaux, sûrement en place pour plusieurs mois, nous empêchent de croiser monsieur le curé, auprès de qui j'aurais pourtant, bien des choses à confesser. Nous croisons à plusieurs reprises, des groupes de touristes chinois accompagnés de leur guide, en les pistant à la trace, nous pourrions être sûr de ne rien rater de la visite organisée. Pour la partie gustative, nous optons pour un restaurant indien, un poulet tikka et un agneau massala un peu épicé sont au menu, succulent et bon marché, la pause ventrale est toujours un moment attendu et savoureux.

Au détour d'une ruelle, une église à ciel ouvert se présente à nous, sous un porche, des bancs, des cierges, des croyants prieurs, un climat de Lourdes apparaît soudain en pleine rue. Devant un vendeur à la sauvette dégustant un poivron, comme moi je croque dans une pomme, toute les cloches des églises du quartier, se sont d'un seul coup mises à carillonner dans un vacarme assourdissant, camouflant presque le bruit des automobiles claquant leur pneus sur les pavés. Pour clôturer la journée, nous visitons un musée consacré à l'histoire de la Croatie, costumes d'époque, outils et armements, évolution du mobilier

à travers les âges, l'instant a été riche d'enseignements sur ce nouveau pays. L'heure de retrouver Marko se rapproche, nous nous dirigeons vers la ligne six du tram, afin de rejoindre notre bus, l'attente est minime, le départ est imminent.

Marko est là, fidèle au poste, la température est lourde, le soleil nous nargue, mais la piscine à disposition nous tend les bras, profitons. Ce soir, repas rapide, une bonne nuit de sommeil et hop... en avant Guingamp pour demain attaquer la Croatie.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 23 août 2024

Ce matin un soleil de plomb assomme le réveil, je ne sais pas quelle mouche a piqué monsieur météo, mais là, ça tape fort. L'objectif, est d'atteindre la côte ouest en fin de journée, une route départementale, bardée de champ de vigne nous ouvre le bal, mais plusieurs nuées d'insectes viennent se mêler à notre parcours, il va falloir rouler quelques kilomètres les carreaux fermés, écologiquement, je mets la clim en action car les trentes degrés sont affichés. Les panneaux indicateurs de vitesse sont très capricieux, il changent en permanence et avec difficultés j'essaie de m'adapter du mieux possible, avec mes habitudes de conducteur français. Ici la vitesse indiquée semble symbolique, le comportement de certains automobilistes surexcités, les irrite un peu lorsque je ralentis comme un apprenti . Lignes blanches, virages, vitesse, tout le monde s'en fout, les panneaux sont là pour faire joli, tout ça n'a pas d'importance . Nous sommes au beau milieu du parc naturel de Ryjnak, un espace montagneux, où on indique même la présence de quelques loups, mais mère-grand n'a pas peur, mon chaperon rose veille, avec une carte routière en guise de tue-mouche et un téléphone en baïonnette, je suis tranquille. Le carburant à un euro quarante fait du bien à ma besace, a priori c'est un prix unique dans tout le pays, les nombreuses stations à l'entrée de beaucoup de villages, facilitent grandement les longs parcours. Au sortir de la montagne, la température reprend le dessus sur la fraîcheur des hauteurs, on flirte avec les trente et un degrés, et un superbe panorama, avec vue sur la grande vallée et l'océan un peu plus loin, nous accompagne dans la descente vers Kastav. Nous faisons quelques pas dans le village, selon une habitude coutumière, Poucette se rend à l'office du tourisme, afin d'y dégoter quelques dépliants sur les attractivités locales, deux chats rencontrés au hasard d'une ruelle, semblent être les seuls habitants de cet endroit déserté, une petite glace au bar du coin et retour au camion. Enfin la mer apparaît, Dans la baie de Rijeka, importante ville portuaire de l'ouest croate, mouillent d'énormes navires de commerce, les flèches des imposantes grues de déchargement pointe vers le ciel, la vie reprend ses droits. Sur la route de Porec, quelques gouttes de pluie nous accompagnent, nous allons nous y rendre pour la soirée, c'est une cité balnéaire, un p'tit Saint Tropez croate. Marko stationné, la promenade est agréable, bars, restaurant, touristes flâneurs, ça sent le farniente et les vacances. Le long de la marina, les marins locaux proposent des excursions au large, les dauphins voisins y viennent souvent saluer les estivants. Des gens sur un muret, attendent patiemment le coucher du soleil, et les sbires racoleurs cherchent à nous attirer dans leur restaurant, nous finissons par opter pour une salade grecque, en face d'un concert de rock, la soirée est magistrale. Les vacances sont lancées, l'esprit attendu est bien là, une nuit de récupération et je me languis de la suite à venir.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 23 août 2024

Nous décollons sous le soleil, la route est désertique, la campagne très aride, les arbres sont très bas et la circulation est fluide, une ambiance grecque flotte sur le parcours de cette journée. Sur les bas-côtés, des vendeurs à la sauvette et leur stand de fortune, propose de l'huile d'olive et du miel issu de leur fabrication, l'allure étant tranquille, Poucette en profite pour faire quelques photos souvenirs. La curiosité d'un village attire notre attention, un p'tit stop peut s'avérer intéressant. Les marches à gravir sont très pentues, mes pauvres gambettes commencent à pleurnicher, une halte sur un muret tombe à pic. A mon grand étonnement, plusieurs badauds s'arrêtent devant moi, de leur smartphone, ils mitraillent à toutes volées une fresque sûrement célèbre, peinte sur le pan de mur se trouvant juste derrière moi, innocemment, j'ai dû me retrouver sur plusieurs clichés de photographes. On amorce le retour au camion avec précaution, les ruelles sont pavées de pierres très glissantes, presque une savonnette cirée à l'huile de ricin, Poucette décide de terminer pieds nus. Nous reprenons Marko, le plein de carburant effectué, pour nous rendre vers Lobin, petite cité à découvrir, les restes de la greek salade d'hier engloutis, nous arpentons encore et encore les ruelles d'un village toujours plein de cailloux et de maisons toujours aussi colorées. En fin de journée, Nous visons l'île de Krk, pas facile à prononcer, il nous faut traverser un grand pont en deux parties pour y accéder, et longue de quarante kilomètres, notre camping du soir se trouve à.... quarante kilomètres. L'île est très rocailleuse, sèche sans trop de végétation, le parcours est tranquille, la circulation est très limpide. Une descente vertigineuse glisse Marko vers le bas de la montagne, le village final est en vue. Miracle, la chance est avec nous, le camping est plein, et personne sur place pour essayer de négocier, nous rebroussons donc chemin afin de trouver un lieu d'accueil pour passer la nuit. Dans une ville trouvée au hasard, nous trouvons un emplacement, à l'entrée d'un camp qui veut bien nous accepter, les places ici sont chères, rares et obligatoires à trouver, le camping sauvage étant interdit. Une petite promenade au bord de l'eau termine la journée, le couché de soleil colore la mer et les voiliers d'un rose orangé somptueux, l'apéro bien mérité est vraiment le bienvenu. Un resto les pieds dans l'eau va clôturer la journée, on pose les bagages, on éteint et on dort à point fermés jusqu'au matin.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 24 août 2024

Un œil, deux, le café sent bon, j'ai bien dormi, la journée commence bien, ce matin le soleil tape tellement fort, que nous sommes obligés de camoufler les carreaux, pour garder la fraîcheur du camion. A neuf heures, opération lessive, la corde à linge est de sortie, le rétro de Marko et un piquet de clôture feront l'affaire. Poucette est une virtuose de l'intendance et de surprises inattendues, son voisin de bac à bonux, lui annonce qu'il à trouvé un scorpion dans sa bassine à tee-shirt, rencontre aussi curieuse qu'inhospitalière. Sans crier gare, notre charmant et discret voisin italien, se met tout à coup à hurler au téléphone, le mec sans gêne et sans scrupules, s'imagine sûrement en plein désert ou en totale liberté. Pour plus de calme et de détente, nous décidons d'aller se prélasser au bord de l'eau, serviette autour du cou et maillot de bain enfilé, la plage toute proche, attend de pieds fermes, deux nageurs olympiques. Surprise, les bords de l'eau sont bétonnés, mais l'eau est calme, limpide et d'excellente température, Poucette se trempe et nage comme une sirène, ma petite femme est belle.

Bientôt midi, il nous faut quitter le camp, nous prenons la direction de Vrbnik , avant de pousser jusqu'à Krk, deux noms de villes vraiment imprononçables. Nous surplombons la montagne, le point de vue sur la ville et la mer est splendide, les champs de vignes laissent la place aux oliviers et nous descendons vers le port où des milliers de mouettes flânent où attendent de trouver de quoi se rassasier. Le stationnement dans le village de Vrbnik est très facile à négocier, une application à télécharger et le tour est joué. Deux jeunes français un peu perdus, ont été très contents de nous trouver comme conseillers, serviables , toujours prêt à rendre service. Un centre bourg très typique, toujours ces constructions en pierre, fenêtres ouvertes, le calme chantant méditerranéen et des odeurs de lavande qui embaument les petites boutiques de souvenirs. Ici, siège la rue la plus étroite du monde, deux maisons très rapprochées l'une de l'autre forment cette artère atypique, malgré un rebondi disgracieux, je réussis tout de même à me glisser entre les deux parois et à combattre mes pulsions claustrophobes. Trente cinq degrés dans l'air et une chouette plage sur notre chemin, nous rappelle que la pause fraîcheur est indispensable, une tête dans l'eau, une rapide bronzette sur un transat qui était là pour nous, et nous enchaînons avec la ville de Krk. Le Konoba, restaurant sans prétention nous interpelle, une assiette de poisson variée avec des frites et en route pour découvrir ce village. Des jeunes gens bien vêtus, sont à même de se passer la bague au doigt, les remparts de la ville se prêtent au décor, et le soleil frappe toujours aussi fort. L'intra muros est constitué d'un labyrinthe de ruelles, derrière sa fenêtre, un chanteur croate y va de son trémolo, ambiance douce et charmante, même si quelques senteurs doucement nauséabondes, surgissent parfois au détour d'un croisement. Le problème avec Poucette, c'est quelle se croit à Poul fetan, le village médiéval, une porte ouverte ou une fenêtre entrebâillée, et elle se penche chez les habitants en pensant qu'ils se prêtent à animer un carnaval costumée, alors qu'ils sont là, tranquille dans leur cuisine, à mitonner une soupe de poulpe ou un ragoût d'agneau bouilli. Alléluia, comme par magie, une église ouverte, depuis le début des vacances les accès aux édifices paroissiaux sont très restreints, un rapide coup d'œil, et peut être vais je enfin pouvoir, moi aussi, pousser la chansonnette. Les touristes sont très cosmopolites, ça passe du hongrois au polonais, en passant par le slovène où l'autrichien, les allemands y sont très nombreux et les italiens hurlent toujours autant. De retour au camion, une bonne giclée d'eau gazeuse et en avant pour l'est du pays, où demain nous attend la visite d'un parc naturel, espace protégé, perspective d'une belle balade nature écolo.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 26 août 2024

Le départ est lancé de bonne heure, pour accompagner le café, Poucette se lie d'amitié avec un écureuil, le gentil tic et tac est venu chercher ses noisettes du matin. Le matériel est vite remballé, démarrage rapide, slip et chaussettes au vent, serviettes encore humide accrochée au porte vélo, nous voilà partis à l'assaut du parc de Plivicé, une réserve naturelle protégée. Marko va nous attendre une bonne partie de la journée, dans un énorme parking créé dans un sous bois, après quelques centaines de mètres de marche, nous voilà arrivés à l'entrée du parc, un bus va nous emmener au point de départ du circuit H. Les pataugas chaussées, la gourde remplie et le chapeau de paille vissé sur la tête, le parcours débute par une enfilade de pontons en bois, chevauchant des étendus d'eau plate et limpide, quelques poissons circulent en douceur, des canards palment et des oiseaux font du raz motte, l'endroit est paisible, presque irréel. Comme un conte de fée, partagé entre forêts et cours d'eau, le parcours est magique, sur différents niveaux, les cascades s'enchaînent, se mêlent et se regroupent pour se jeter dans le lac transparent du bas de la vallée. La promenade, longue de neuf kilomètres, semble glisser toute seule, sans effort, les superbes points de vue successifs, me font oublier la faiblesse de mes vieilles jambes. Plus loin, là ou des arbres de trente où quarante mètres dominent fièrement la suite du trajet, une famille d'hindous demande leur chemin à Poucette qui dans un anglais à faire pâlir un Beatles, leur dit tout simplement qu'il faut aller...tout droit. Une pause madeleine compote, et nous continuons le périple, la quantité des panoramas traversés est innombrable, les clichés souvenirs sauront-ils conserver ces images dans notre disque dur, je le souhaite, rien je crois, ne pourrait décrire précisément la vision que chacun peut avoir d'un point de vue. Un retour en bateau vers les restaurants et les boutiques à souvenirs, clôture notre balade, une rencontre avec des niçois, nous permet de renouer avec la langue de Molière, et de retour chez Marko, nous prenons la direction de l'île de Rab. Nous naviguons entre mer et montagne, un coup sa monte, un coup sa descend, sur les bas-côtés, devant certaines maisons, des habitants vendent le produit de leur potager, ils exposent leurs récoltes dans une brouette, et attendent le client salvateur. Le retour de la mer en visuel, nous fait du bien aux pupilles, ça compte pour des bretons, un camping familial sera notre aire d'accueil pour la nuit, et une balade nocturne, nous transporte sur une plage à proximité. Deux, trois restaurants sont ouverts, les haut-parleurs poussent des chansons croates, la nuit est chaude, il faut pourtant aller se coucher, de beaux rêves nous attendent encore.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 26 août 2024

Il y a des matins où le réveil te pousse à sortir du lit, est-ce la chaleur où le courage qui donne des ailes, toujours est t'il, que la petite aiguille n'est même pas sur le huit, quand je pose le pied par terre. Avec cette température, à faire cuire un œuf sur une plaque d'égout , l'auvent du camion est le bienvenu, nous dégoulinons déjà, le cagnard est de sortie mais heureusement la plage nous tend les bras. Quelques mètres à faire, et nous voilà à brasser comme Léon, l'eau est claire comme de l'eau de roche, mais les fonds un peu rocailleux martèlent mes orteils, la chaleur de l'adriatique est vraiment agréable, tu nages, tu flottes, tu barbottes, un vrai régal. Le seul bémol serait peut-être l'aspect des plages, ce n' est pas du sable comme à La Baule, mais des petits cailloux ou même de la roche aiguisée qui tapisse le sol, mais rien d'étonnant de part la nature géologique de la région. Baignade et douche faites, le départ de la journée passe par notre village d'accueil, les enfants sont dehors, les hommes sont aux terrasses des cafés, l'église sonne ses cloches du dimanche, le village vit sa vie. Petite halte, pour quelques emplettes chez un producteur ambulant. Il nous propose une dégustation d'huile de sa réserve, après le café du matin ça décoiffe, nous optons finalement pour de l'huile d'olive faite maison, de la liqueur de cerises et du raisin, j'attends impatiemment, une tomate mozzarella, avec cette première pression, plus une pincée de fleur de sel de Guérande. Avec la chaleur qui grimpe et le zénith qui pointe son nez, les rues se vident, le désert prend sa place dans les avenues, les gens se protègent, ils sortiront plus tard.

Nous arrivons à Min, une des plus anciennes villes de Croatie, l'enceinte en pierre, toute délabrée, est conservée dans son jus par mesures historiques, un peu comme une ruine antique mais en toc. Sur la place principale, un museum dédié à l'antiquité attend ses visiteurs, un amphithéâtre moderne attend ses spectacles nocturnes et un restaurant à l'allure d'un temple romain, ouvre ses portes en fer forgé, ça sent bon les grillades au feu de bois. Les vestiges d'une bâtisse romaine, sont préservés sur un site du centre ville, l'ultime colonne culmine à dix mètres de haut et de grosses pierres sculptées sont posées à même le sol. Indiana Poucette, borsalino sur la tête, déambule en quête d'un cailloux secret ou d'un médaillon magique, et moi je piaffe d'impatience, mon ventre cri famine. Quelques maisons sont rénovées à partir d'anciennes structures romaines, les pierres apparentes, donnent un cachet antique aux constructions, ici aussi, les troupes de Jules César ont laissé leurs traces. Marko est très impatient de nous voir arriver, il bouillonne au soleil depuis déjà plus d'une heure, un coup de clim et le pauvre bougre reprend un peu de souffle, je lui demande de continuer et de prendre le chemin de la Dalmatie, pays des cent un petit coquins. Nous allons découvrir Zadar, cité avec un grand patrimoine historique romain, un stationnement au bord de l'eau et un passage au syndicat d'initiative, avant d'entamer la découverte des vestiges d'antan. Les pavés, toujours glissants, recouvrent les rues du centrum, on emprunte la rue Ulika, une des grandes artères du centre, plusieurs bâtiments de Jules sont encore debout, ces romains étaient vraiment de sacrés bâtisseurs. Attablé à la terrasse d'un café, avec une bière et un panini, un musicien guitariste égaye la place principale, avec ce beau soleil, plusieurs croates arrivent quand même à esquisser un semblant de sourire, ils sont très serviables mais très peu expressifs. Nous quittons Zadar par les zones portuaires, les faubourgs ne sont pas aussi prestigieux que les quartiers du centre, un passage par le péage et direction Trogir, dans la banlieue de Split, grosse ville du sud. L'arrivée à Trogir est somptueuse, on descend par la montagne, la mer se profile à l'horizon, les bateaux sont au large, la vue est panoramique, on distingue le port, la ville, les plages, une vraie carte postale. Après une rapide recherche, nous venons de trouver un camping les pieds dans l'eau, Marko est à deux mètres d'un muret, la route nous sépare, et la plage est là, en cailloux bien sûr. Sans perdre de temps, Poucette part à la baignade, je glande un peu, et l'heure de l'apéro se profile, la montagne en face et la mer à nos pieds, la chance est au rendez-vous du soir. Plusieurs avions atterrissent, l'aéroport de Split n'est pas loin, un catamaran de luxe mouille à quelques encablures, les vagues claquent sur les rochers et le soleil plongeant scintille un argenté lumineux sur les flots, toute la baie est animée, c'est beau.

Le sommeil frappe à la porte, ce soir je dors au grenier, la moustiquaire au vent, le clapotis des flots en berceuse, la messe ne répétera pas deux fois la même sonate, au moins une fois, j'aurais vécu cela.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 26 août 2024

Rien de tel, que de commencer la journée, par une baignade dans les eaux salées de l'adriatique, à peine levée Poucette fait déjà trempette, je rempli le thermos de café chaud, et maillot à peine enfilé, je la rejoins sur le lit de gravillon qui fait office de plage. Pour entrer dans l'eau, le plus simple est de s'équiper de mocassins en caoutchouc, pour la nage, quelques mouvements et tu flottes, avec mon rebondi enveloppé et la forte teneur en sodium, je n'ai aucune difficulté à onduler, je vogue comme un canard en plastique surgonflé. Une méduse, où une espèce de ce genre, a maltraiter le haut cuissot de ma Poucette préférée, une légère crise urticante en à suivie, mais la bête est solide et dure au mal, le bobo s'est rapidement dissipé. Un p'tit coucou au propriétaire hôte, et en avant vers trogir, une ville fortifiée classée au patrimoine de l'unesco. Le thermomètre flirte avec les trente degrés lorsque nous arrivons dans la charmante cité, Trogir attire énormément de touristes et de fortunés propriétaires de yacht, l'un d'entre eux, stationne même son énorme rafiot, juste devant les quais historiques. La promenade est intéressante, les constructions sont extrêmement bien conservées, les pierres d'un blanc éclatant, reflètent le soleil. La chaleur devient épuisante, on approche des trente cinq degrés, je commence à comprendre pourquoi les maisons sont si hautes et si rapprochées les unes des autres, cela crée d'étroites ruelles où le soleil ne passe pas, l'ombre est ainsi préservée. Les colonnes romaines, toujours présentes, surplombent le grand bar de la place publique où les nombreux touristes se prélassent devant une citronnade où un café. Les fours à pain dégagent leurs odeurs et se marient avec les parfums de lavande, les persiennes sont closes, des fleurs ornent les fenêtres et des candélabres style Vidocq du dix-neuvième, sont fixés sur le haut des nobles demeures. Un château forteresse, une plongée dans le marché à breloques et un rafraîchissement bien mérité, clôturent cette charmante visite. Marko retrouvé, l'appétit nous mène à la taverne du jour, la terrasse est une paillotte, des ventilateurs au plafond brassent l'air suffocant, des vieux filets de pêcheurs sont suspendus, et la baie de Split est devant nous. La température affichée est de quarante-deux degrés, l'après-midi sera organisée autour des plages, et des bouteilles d'eau pour se rafraîchir, une belle crique trouvée en bord de route, se charge de nous servir de baignoire à vagues, nous suons à grosses gouttes, mais c'est trop bon, de ne pas avoir besoin d'un pull où d'un parapluie.

Avant de trouver l'accueil du soir, nous empruntons un sympathique circuit, la route des cinq châteaux, de minuscules villages ou chacun possédait un kastel, se suivent le long de la baie de Split.

Devant la difficulté à dégoter un bivouac nocturne, le camping municipal fera l'affaire pour ce soir, un mojito au bar du camp et une bonne salade composée seront les bienvenus pour finir la journée.

La nuit, tombée rapidement, à laisser place à un orage du diable, la pluie, le vent, les éclairs et des coups de tonnerre, comme jamais je n'en ai entendu, ont tenu en haleine toutes les sirènes de la ville. Marko tient le choc, ça décoiffe le brushing et les éclairs n'en finissent pas d'illuminer l'obscurité, ça tonne toujours, mais la nuit sera confortable, et le rêve sera bien là.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs,👍🇭🇷

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Publié le 27 août 2024

La pluie s'est calmée, une odeur de suie se répand dans les allées du camping, un bruit énorme brise le silence matinal, un avion vient de passer à quelques mètres au dessus de nos têtes, un canadair, puis un deuxième, le vacarme est puissant, les appareils sont très proches. Ni une, ni deux, le short et un tee-shirt enfilé, nous nous rendons sur la plage, plusieurs personnes sont là aussi, il est sept heures et demie. Cette nuit, le feu a pris sa place dans l'arrière pays, la cime des montagnes est enfumée, et les deux aéronefs n'en finissent plus d'effectuer des rotations entre la mer et la montagne, le spectacle, si s'en est un, est impressionnant.

Le devenir de l'incendie nous interpelle, mais les autorités ont l'air de maîtriser le sujet, malgré la scène surréaliste qui se déroule sous nos yeux, nous décidons de poursuivre notre planning prévu pour la journée, nous aviserons au retour. Des préparatifs rapides, et le bus de la ligne soixante nous déposent dans le centre de Split, l'endroit est blindé de touristes, des bateaux de croisière sont amarrés, et une foule très dense, se dirige vers le point historique le plus fort de la ville. Près du marché, la douce sérénade des valises à roulettes claquant sur les pavés, témoigne du caractère touristique, de la cité bâtie autour d'un palais vieux de trois cent ans, les vestiges romains sortent de partout. Nous commençons par une immense galerie semi enterrée, avec des hauteurs de plafond de sept où huit mètres, des labyrinthes datant du sixième siècle, puis la visite d'une crypte, et enfin, le traditionnel passage à la cathédrale du coin.

Une représentation costumée de romains de l'époque, fait sensation, un tribun fait son discours devant la foule en liesse, et les légionnaires pilum à la main, montent la garde, attendant de faire quelques photos pour quelques euros. Dans une petite cour en pierre, avec vue sur le port, un resto sans prétention, sera notre table du midi, pourtant, l' appétissant sandwich SNCF, n'aura d'égal que l'effigie de la patronne de l'établissement, amabilité à chier et service digne d'un cancre de l'école hôtelière, ça ne valait pas plus que le malheureux billet dépensé. En passant par la porte d'or, et la place de la république, nous flânons dans les ruelles agitées, la chaleur cogne, une pause sur un escalier en marbre est la bienvenue, ma gélatina à la mangue, coule et fond à vue d'œil.

La richesse culturelle Gréco Romaine de Split est bluffante, le centrum est superbe de mémoire antique et son caractère historique mérite vraiment le détour.

Le bus nous ramène au bercail, Marko a t'il pris feu, un brin d'inquiétude me taraude, même si je suis confiant sur la suite espérée. Stupeur, ce n'est plus deux, mais quatre canadairs qui sont dorénavant sur le grill, pour combattre l'incendie, des rotations plus rapides sont nessecaires, le brasier perd de sa superbe mais reste tenace. Peut-être est-ce notre dérobade à la piscine, qui a permis aux soldats du feu, de dompter la flambée en fin de soirée. Après dîner, s'en suit une charmante escapade sur la plage, les lumières de la ville scintillent sur les flots, le vent marin s'est apaisé, de frêles vagues caressent les graviers nacrés, le ciel a retrouver sa clarté et Poucette est à mes côtés. L'aventure du jour est close, ce fut une belle journée riche en cultures et en émotions, sans embrasement démesuré, je vais caler ma tête sur l'oreiller, attendre l'obscurité et rêver aux suites de nos tribulations.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 30 août 2024

Ce mercredi matin a de nouveau été cadencer, par le rythme incessant des canadairs et des sirènes de pompiers, le feu a été maîtrisé peu avant midi, l'affaire à été pour nous, bruyante et inquiétante. Une journée de route nous attend, et rapidement le camp est levé.

Nous empruntons la route côtière, près de deux cents kilomètres à suivre le littoral, le long du parcours, les tableaux se succèdent, montrant tour à tour, vues au large, traversée de ports de plaisance, plages bordées de palmiers, ou encore routes de montagne, tout ce qui fait patienter en douceur, une journée de transition. En fin de journée, un camping rudimentaire mais propre et tranquille, fera l'affaire pour deux ou trois nuits, avant d'attaquer dimanche, la suite de notre périple, vers l'Italie.

Ce matin, après mûre réflexion, nous décidons d'annuler la partie du voyage vers le Monténégro, le timing trop serré, nous obligerait à cavaler inutilement et serait fatigue et perte de temps.

Du coup, Dubrovnik la belle, nous ouvre ses bras, et surtout les portes du bus de la ligne dix, qui va nous emmener jusqu'à son cœur. La plongée vers le centre est magnifique, le bus légèrement énervé secoue un peu, mais les îles, au loin, et la forteresse en approche, donnent un caractère sobre et apaisant au parcours. Dès notre arrivée sur les hauteurs, le panorama est impressionnant, la fortification est admirable et en magnifique état de conservation. Un enchaînement d'escaliers, nous trace le chemin, pour accéder au mythique fort des Balkans, même si la fin de saison est proche, l'enceinte attire des touristes du monde entier. Nous entrons par une énorme porte en bois, une femme en tenue traditionnelle croate, vend ses articles de souvenirs, à l'intérieur, un nombre impressionnant de ruelles s'entrecroisent, le décor est somptueux, un chef d'oeuvre de découpes géométriques. L 'ensemble est un mixte, entre Saint Malo et un Mont Michel puissance dix, avec une touche méditerranéenne en sus, j'y vois bien un Jack Sparrow, déambuler avec sabre et mousquet, et bondir à tout vent, dans les veines de ce vaisseau terrestre.

Lors de la guerre de l'indépendance, en quatre vingt onze, la ville a subi des assauts violents dont plusieurs traces sont encore visibles, quelques impacts de balle sont toujours observables.

Assis sur un muret, nous grignotons un rapide sandwich, gras à souhait mais succulent, la moiteur est pesante, ma gourdasse est vide, heureusement des fontaines, à disposition, sont dispersées un peu partout.

Nous arrivons tout de même à pénétrer dans une église, très sobre, sans dorures à l'italienne, les vitraux sont absents et laissent place a de simples fenêtres, les piliers porteurs souvent taillés et travaillés, sont eux, revêtus de plâtre, l'ensemble est un peu fade.

Poucette réserve un billet pour une balade nautique, une virée en bateau à fond transparent autour de la vieille dame. On peut y contempler depuis la mer, toute l'étendue de Dubrovnik, approcher une île, et faire le tour de quelques yacht. On revient en longeant la côte vers le port, où se joue un match de water-polo, deux équipes locales s'affrontent dans un match officiel, les supporters et les vacanciers supportent leurs favoris, à grand coup de tambourins et de coups de canon. Quelques dernières ruelles, un visuel pour ne rien oublier de cette forteresse et la promenade touche à sa fin. Le retour est un calvaire pour mes guiboles, le bus se trouvant sur l'avenue en haut de la ville. Le seul chemin passe par une série d'escaliers, je traîne la patte et je peste comme un chartier, mais Poucette m'encourage, j'insiste et on arrive enfin. De retour au camp, Marko est en panne de jus, il a vidé sa batterie pour faire marcher le frigo jusqu'au bout, quelques kilomètres de route sont nécessaires pour le rassasier, nous en profitons pour aller faire deux trois courses, les train train de routine font aussi partie du charmes des voyages.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷



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Publié le 1er septembre 2024

Les yeux à moitié clos, les cheveux en bataille, mes tongs frappent le carrelage des sanitaires, la douche du matin aurait dû avoir du bon, mais une fois encore, mon gel douche préféré, à été oublié sur l'étagère du fond. Qu'importe, nous partons finalement vers le Monténégro, petit pays au sud de la Croatie, où il y a, paraît il, de magnifiques paysages à découvrir.

Sur plusieurs kilomètres, le littoral nous entraîne avec lui, la mer à perte de vue se mêle avec les lointaines masses nuageuses, l'horizon ne fait plus qu'un, quelques bateaux se dessinent sur l'eau, et le soleil ne cesse de réchauffer l'air ambiant, la moiteur à envahi Marko.

Plus loin, nous passons la frontière, nous voilà de nouveau en terre inconnue, ici les drivers sont encore plus généreux qu'en Croatie, tous, sont des pilotes dans l'âme, énervés comme des pucerons sur le dos d'une vache landaise, près à te doubler coûte que coûte, même en te passant par dessus la tête. C'est en bordure de route, près d'une plage et d'une endroit ombragé, que nous nous posons pour une pause repas. A quelques mètres, sous un abri de fortune, un pêcheur au teint hâlé, démêle ses cordages, ses casiers usés sont à quelques brassées, il pêche des coquillages. Nous approchons des bouches de Kotor, une étendue d'eau qui se faufile dans la montagne, un vrai fjord norvégien à la sauce méridionale. Un délice pour les yeux, l'eau est bleue et transparente, les villages se succèdent, les criques, les plages, les bateaux, une paisible harmonie se dégage, tout autour, l'écrin montagneux enveloppe le décor et toujours se soleil qui cogne.

Une plagette découverte par hasard sonne l'heure du bain, quelques cailloux énervants me ravagent les pieds, mais l'endroit est parfait, l'eau est translucide, le site est somptueux, je plonge, et je rejoins Poucette, qui à donner le ton quelques instants plus tôt. Kotor est la ville principale de la région, sur le flanc ouest de la montagne, file une muraille en espalier de quatre kilomètres, elle monte jusqu'à un monastère datant du sixième siècle, le reste de la ville oscille entre quartiers historiques et attractivités liés au tourisme.

Une gélatina dans le bec, et nous voilà en fin de journée, à la recherche d'un camp pour la nuit, un emplacement, trouvé au bord de l'eau, sera idéal pour ce soir.

La légère fraîcheur nocturne, a remis nos capteurs de température à des degrés raisonnables, nous pouvons reprendre, en ce samedi matin, un retour en douceur vers Dubrovnik. Quelques emplettes dans une grande surface, et une halte à Cavtat, histoire de se dégourdir les jambes, seront les activités de ce début de journée. Le retour par la corniche, offre toujours cette vue panoramique sur l'Adriatique, on ne se lassera jamais de ce magnifique spectacle. Demain matin, le ferry pour l'Italie nous attend pour cinq heures, la proximité de notre premier camp à Dub est parfaite, une courte nuit nous attend, un resto rapide, quelques lignes d'écriture et la messe est dite. Notre séjour croate s'achève ce soir, demain matin démarre la suite de notre aventure, elle sera italienne, Marko à ses réservoirs remplis, Poucette et moi avons des souvenirs plein la tête, notre vadrouille poursuit sa route.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 2 septembre 2024

Quatre heures du mat, ça pique, le café préparé la veille, a été vite expédié, pas de douche, sans bruit, les yeux encore tout embués, nous prenons la direction de l'embarcadère, quinze minutes de route et l'affaire est réglée.

Il fait encore nuit lorsque nous arrivons près des quais, devant les indications plus que flous données par la capitainerie, je me lance à interpeller le premier quidam rencontré, "hello, sorry do you know", ... Bref, le baratin normal quand tu cherches une information. Le type, très courtois, me répond bien sûr en british, mon baragouinage va bon train, jusqu'au moment où devant mon questionnement, je marmonne tout seul : " but where is, ce put... de panneau", et là j'entends, "ah vous êtes français ?", "Bah oui", "ah bah moi aussi, bin ça va être plus simple alors", "ah bah oui". Comme quoi, même avec mon accent à découper des huîtres, j'arrive quand même à passer pour un bilingue de bonne composition. Notre navire est plutôt correct et imposant, mais très quelconque, à côté du voilier amarré sur le quai voisin, le Ponant, gros trois mâts de croisière est là, arborant fièrement un pavillon français à sa poupe, et tel un chevalier des hautes mers, brandi un Gwenn Ha Du à sa proue, un léger pincement breton me picote les boyaux. A bord, la traversée est plutôt tranquille, un ciel bleu, pas un nuage à l'horizon, une houle à bercer un petit Lyam, un café croissant, une sieste, la belle vie en somme. Treize heures trente, le gros ferry de la Jadrolinija compagny fait son entrée dans le port de Bari, un demi-tour savant, frisant de justesse les moustaches d'un énorme paquebot garé sur le trottoir d'à côté, et nous voilà débarqués en terre Italienne. Notre séjour croate, nous ayant apporté tellement de belles et jolies choses, que d'un accord commun, nous décidons de faire l'impasse, sur la découverte de cette grosse ville du sud italien.

Nous mettons directement le cap vers Mareta, à cinquante kilomètres à l'ouest de Bari, c'est une petite ville troglodyte, à flanc de montagne, un grand nombre de ces logements atypiques est encore occupé, la ville est un labyrinthe, toutes les demeures classiques sont en pierres, le ton blanc cassé est uniforme, très peu de végétation arbore les artères et celle ci sont inlassablement tapissées de pavés glissants et usés par le temps. Une très belle église domine les hauteurs, pour l'atteindre, je dois encore me mettre en mode sportif, mais le spectacle offert en vaut la peine. Comme une énorme tribune à ciel ouvert, les maisons serrée les unes contre les autres, regardent dans la même direction, toutes de couleur identique, et d'architectures similaires, de gauche à droite, elles sont des centaines, le cliché panoramique est rare et très étonnant. La chance est avec nous, à quelques kilomètres, un camping implanté sur un site archéologique, peut nous accueillir pour la nuit. Dormir au beau milieu des cailloux, j'en connais une qui va se régaler, non pas Marko, qui lui à cravaché durement pour nous permettre d'atteindre le campement, ses pneus sur les caillasses acérés ont quelque peu pinaillé, j'avais mal pour mon brave compagnon de route. Cette longue journée touche à sa fin, il est à peine Vingt et une heure, nous les habituels couches tard, sommes déjà bien fatigués, tant pis ce soir on ne traine pas, il nous faut récupérer.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 3 septembre 2024

De bon matin, je sors de ma tanière, un lézard court sur un banc de bois, le champ voisin est plein de cailloux, en pleine nature, le silence est agréable. Cette nuit, Marko a dormi sous un figuier, ce qui fait le Bonheur de Poucette qui dès le réveil, se fait un malin plaisir à déguster un savoureux fruits bio. Notre camp du soir a été très confortable, mais la route est longue, et nous devons activer le départ. C'est vers Altamura que nous continuons notre chemin, la triste décoration que nous constatons, c'est la propreté incompréhensible sur le bord des routes. Des tas d'ordures traînent sur les trottoirs, les fossés débordent de sacs poubelles défoncés, des pneus, des bouteilles en plastique en pagaille, de détritus en immondices, la belle italie à pris un coup sur la casquette, je suis effaré par autant d'incivilités. Bref, notre balade passe par une coquette boulangerie à l'ancienne, elle produit, paraît-il, le meilleur pain d'Italie, la boutique est simple, sans guirlandes où paillettes, une boule à deux euros nous convient largement, après dégustation, effectivement la miche tendre et goûteuse est de très grande qualité. Notre objectif d'atteindre Venise pour vendredi reste jouable, mais nous devons continuer d'avancer, en profitant tout de même de quelques pauses et de libertés non contrôlées. Nous filons vers le nord, la route empruntée est bordée d'oliviers, les plantations de la petite verte se succèdent à perte de vue, l'huile locale s'exporte dans le monde entier. Quel plaisir de penser un seul instant au réseau routier français, ici le macadam est horrible, des trous partout, des nids de poules, la route est défoncée, rafistolée avec une technique douteuse, c'est un gymkhana permanent entre les crevasses, un véritable calvaire pour les amortisseurs de Marko. L'arrivée à Trani, change la donne, la cité portuaire est propre et attirante, toute la ville est parée d'un blanc cassé, de l'église à la mairie, en passant par les habitations et les commerces, les bateaux de pêche ont aussi leur teinte, tous, sont peint d'un bleu bord de mer, le mariage des deux coloris donne une douce image de carte postale. Au centre ville, l'église principale accueille un mariage, les belles tenues sont de sortie, les demoiselles maquillées arborent de belles robes longues et les damoiseaux à la barbe finement tondue, gloussent et parlent fort, une vieille fiat des années soixante attend les tourtereaux au pied de l'abbatiale, la journée risque d'être belle. Le reste de la ville est presque désert, l'heure de notre balade explique peut-être cela, le soleil tapant, les gens sont chez eux et sortent en soirée, la chaleur y est plus supportable. La soirée, nous, nous allons la passer en bord de mer, un camp pour la nuit est sur notre route, nous sommes dans une forêt de sapins, à deux encablures de la plage, se sera parfait pour se reposer, une soirée au calme, quelques anecdotes à se remémorer et au lit, demain on continue.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 5 septembre 2024

La chaleur me sort du lit, en ce bon matin la moiteur est pesante, Poucette est déjà parti faire trempette, la plage est à deux cents mètres. Plusieurs dizaines de moucherons voltigent un peu partout, les teigneux sont tenaces, ils te font du raz motte, te frôlent à plein gaz, ils picotent avec insistance et provocation, j'ai l'impression d'être une noire et blanche de Bretagne. Devant tant d'attention à mon égard, le toit ouvrant et l'auvent ne mettent pas trop de temps à se replier et Marko ne traine pas non plus pour démarrer, un peu d'air frais nous fera le plus grand bien. Pour deux ou trois étapes, nous mettons le cap sur Venise, la remontée de l'Italie est sous le soleil, les champs d'oliviers se succèdent à eux-mêmes, les routes sont toujours difficiles, mais quelques haltes, nous permettent de faire quelques photos. A la sortie de Vieste, une pause baignade se décide, nous garons le camion sur le côté de la route, le changement de short est vite fait, la serviette, les lunettes, et en avant. Enfin une plage digne de ce nom, du sable fin, légèrement marron , quelques vaguelettes, la mer est chaude, la brasse de Léon n'existe plus, une planche de paresseux, les pouces en l'air, mon bidon me sert de flotteur, je resterai des heures. La journée passe, certains villages sortent du lot, je ne roule pas trop vite, ça permet de contempler le paysage, la remontée du jour nous emmène jusqu'à Pescara, nous y ferons notre halte du soir. Un agri-camp peut nous accueillir, le maître des lieux est un fabricant de bière et sa formule emplacement repas nous convient parfaitement. La patronne, future mama italienne, nous a préparé de succulentes brochettes de bœuf et de foie, j'en ai pris deux fois, une bonne nuit reposante et demain matin, la route reprendra ses droits.

Le café englouti et la douche à peine terminée, les chevaux de Marko reprennent leur petits trots, avec notre allure digne d'un escargot au ralenti, je pense être ce soir vers Rimini. Sur les rythmes de Roméo Santos, un chanteur portoricain, la balade est agréable, la route s'est quelque peu améliorée, et la propreté des fossés s'est un peu assainie, enfin une Italie qui sourit. La pataugeoire est encore au menu du jour, l'envie de goûter encore une fois à l'eau salée de l'Adriatique est trop tentante. Parmi toutes les parcelles privatisées qui inondent la côte, nous réussissons à dégoter un lopin de plage disponible, cette fois-ci le sable laissera sa place à des galets, mais l'essentiel est de pouvoir se rafraîchir. Deux trois ploufs, une mini bronzette et nous visons San Marin, une mini république enclavée en Italie, ce micro-état abrite sa capitale et plusieurs villages. L'un d'entre eux, classé à l'unesco, se trouve sur les hauteurs du pays, son accès réglementé se fait par la montagne, j'espère que mon intrusion involontaire entre ses murs, ne me vaudra pas une amende à mon retour à la maison.

Ce soir, le couchage ne sera pas very expensive, un parking pour camping car, se trouve juste au pied du palais que nous visiterons demain. Marko a pris sa place entre un allemand et un néerlandais, la pluie fait son apparition mais la lumière de la rue veille, un quartier de lune cligne de l'œil, ça va, la nuit peut commencer.

Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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Publié le 6 septembre 2024

Le palais du gouvernement est tout en haut, il est sept heures et demie, je lève la tête, c'est beau, Poucette émerge en douceur, pour une fois je chauffe le café, j'ai dû dormir d'un œil pour être debout si tôt. Après un rapide toilettage de chat, nous partons découvrir ce lieu d'histoire et de culture, quelques minutes de marche et un ascenseur qui tombe à pic, nous monte nous mène à l'entrée de la ville fortifiée. J'ai l'impression d'être dans un dessin animé, des créneaux de château fort, des policiers en uniforme bleu foncé avec des gants jaunes régulent l'entrée, une énorme porte de bois sculpté ouvre la voie, la touche médiévale fait son plus bel effet. On déambule dans les artères très pentues, des jardins fleuris ornent les grandes bâtisses en pierre, le drapeau blanc et bleu aux armoiries d'époque flotte au vent, il ne manque plus que d'Artagnan et son épée, pour couronner le tableau. De minuscules boutiques colorées, chargées de babioles en tout genre animent les ruelles et plusieurs magasins de luxe vendent leurs articles à prix cassé, la détaxe y a sa place comme à Andorre, lunettes, parfums, montres et bijoux font fureur auprès des touristes en nombre. Les coursives du palais sont très arborées, un chemin de ronde sans garde-corp serpente l'enceinte, et la circulation est quasiment piétonne, sauf pour les locaux. Un musée consacré aux vilaines tortures qui font bobo, est à l'entrée de la ville, le circuit retrace les horreurs qu'a subi la population, à l'époque de l'Inquisition, la délation était de mise, et les punitions totalement horribles et démesurées, religion quand tu nous tiens....

Un déjeuner rapide sur les hauteurs et l'heure de décoller approche, nous devons ce soir être à Venise, presque trois heures de route nous attendent. A l'approche de la cité vénitienne, la pluie fait son apparition, les essuies glace battent à plein régime, la soirée s'annonce plutôt tristounette. Un camping avec piscine et proche de la ligne de bus, a de la place pour la nuit, c'est sous des trombes d'eau que nous plaçons Marko sous un arbre, du coup, le restaurant du coin va se voir offrir deux clients supplémentaires. Demain la ville au lion d'or, va nous voir débarquer dans ses canaux, les gondoles nous attendent, la météo s'annonce clémente, j'ai hâte que la magie commence.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷

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21
Publié le 7 septembre 2024

La pluie à cesser dans la nuit, le bleu du ciel à repris des couleurs et le réveil ce matin est agréable, une belle promenade se profile. Les batteries des téléphones sont chargées, lunettes de soleil sur le crâne, sac à dos harnaché, le bus de la ligne cinquante trois est à dix heures trente, la sérénissima nous tend ses bras. Nous arrivons par les faubourgs ouest de la ville, puis par le pont des lagunes, qui relie Venise au continent, une route appelée aussi la via della liberta.

A peine débarqué du bus, l'âme de la cité vénitienne donne déjà le tournis, la faune touristique grouille près des kiosques à breloques, et sans attendre, nous nous engouffrons dans les petites rues, enfin pas tout à fait, plutôt sur les quais trottoir, puisqu'ici les rues sont dans l'eau. Les bateaux circulent au ralenti, les gondoles touristiques embarquent leurs clients avides de pulsions romantiques, et les livreurs et leurs chariots triment comme de pauvres bougres. Les églises doivent pousser ici comme des champignons, il y en a une quantité impressionnante, chaque quartier en est doté, les ruelles forment un vrai labyrinthe, c'est un plaisir de s'y perdre et une simplicité à s'y retrouver. De ponts en ruelles, la balade est séduisante, les passages par le pont Rialto, où une boutique y vend les plus beaux masques de Venise, et par la piazza San Marco, où les mouettes voleuses de sandwichs se régalent, sont incontournables. Poucette à pris des entrées pour visiter le palais des doges, un des plus beaux bâtiments de la cité, de sublimes collections de tableaux, toiles, et armements des siècles d'antan y sont conservées, d'anciens cachots sont aussi visitables, les pauvres gars de l'époque, ne devaient surement pas en sortir indemne, même le pont des soupirs, soupire encore. Une promenade sur les quais, et la belle journée commence à prendre fin, nous reprenons le chemin du bus au travers des artères, on enjambe les ponts du grand canal qui sillonne la ville, un peu plus loin, le cinquante trois est là qui nous attend. La pizza du soir est accompagnée d'un match de foot, hasard du calendrier, les bleus affrontent la squadra azzurra, les tifosi l'emporteront, qu'importe, on peut de temps en temps les laisser gagner. Le temps d'un café, nous reparlons de ce magnifique moment qui nous à été donné, et de la route que nous promet ce lendemain, le retour au pays se rapproche, il vaut mieux dormir et ne penser à rien pour l'instant, demain il fera jour.

Ça y est, l'heure du départ à sonné, mille cinq cents kilomètres nous séparent de notre nid breton, Marko ne va pas chômer, une halte est prévue à Vérone. En fin de matinée, nous stationnons près des remparts, et comme Charles le chantait si justement, et bien ça y est, nous y sommes, et en plus, un beau jour tous les deux. Le centre historique est à quelques centaines de mètres, on y voit une magnifique arène, genre Colisée, elle est en réfection mais malgré ses échafaudages, elle fait quand même son plus bel effet, les maisons sont dans le plus pur style italien, colorées, vieillies mais charmantes, on se sent bien, la ville est chantante. L'esprit tourne aussi autour de Juliette, l'attraction principale est de trouver la maison où du haut de son balcon, la jeune fille à été séduite par son beau Roméo. Ce fut chose faite après plusieurs minutes de recherches, la cour, où le baladin taquine sa mandoline, est remplie de touristes, tout le monde se prend en photo, et nous aussi, le p'tit bisou en a même été de la partie.

Il y un moment où le temps reprend sa raison, où le plaisir laisse sa place aux souvenirs, la magie des voyages fait rêver, le temps se coupe, plus rien ne compte, le décrochage est complet. Pourtant, maintenant il nous faut rentrer, la route qui nous mène à la maison va être longue, et les semaines à venir vont peut être sembler un peu fades, mais jamais je n'oublierai ces moments passés avec ma Poucette jolie et avec mon pote Marko.

Une devise m'esquisse un sourire, je vais m'y tenir ...

Revenir pour mieux repartir.


Vivement demain, encore plus, beaucoup meilleurs 👍🇭🇷