A noter, que ce petit séjour à Oslo fait suite à notre croisière sur l'express côtier (voir le carnet : La Norvège par l'express côtier), et sera la dernière destination de notre voyage en Norvège.
Comparée à Oslo, Bergen fait figure de petite ville de province. Ici, c’est la capitale. Dès notre arrivée, nous le ressentons. La gare ferroviaire est très active. De nombreux trains s’y croisent, y font étape ou terminus. Les passagers s’y répandent, mais, fort heureusement, sans la moindre précipitation ou bousculade. Après quelques hésitations, tram ou métro, bus ou taxi, nous finissons par trouver notre chemin avec un métro qui nous conduit au bas de l’immeuble de notre hôte pour ces quatre prochains jours. Kumiko, une adorable dame d’origine japonaise, nous accueille dans son appartement, avec un gentil enthousiasme, tels des amis de passage. Autour d’un thé, elle nous donne le maximum d’informations afin que notre séjour se déroule pour le mieux. Demain, nous partirons à la visite d’Oslo.
Ce premier jour à Oslo débute sous la pluie. Comme nous le faisons à chaque fois que nous découvrons une grande ville, nous prenons place dans un groupe de visite guidée à pied. Compte tenu de la météo, nous ne serons que huit à suivre la visite, en espagnol (faute de guide francophone). Cette formule nous permet de nous faire une idée de la ville, son organisation, les emplacements de ses points d’intérêts et monuments essentiels. Ainsi, nous gagnons du temps pour nos propres déambulations dans les quartiers.
Nous découvrons rapidement l’opéra en forme de glacier, la mairie à l’architecture brutale, le parlement, le théâtre national, et en apprenons beaucoup sur l’histoire de la Norvège au cours de notre balade. En un peu moins de deux heures, nous avons déjà une idée de la ville, certains de pouvoir nous situer. Notre guide nous abandonne devant le parlement, alors que la pluie a cessé. Il est juste midi, la cloche de la mairie en fait l’annonce, et joue une mélodie comme à chaque heure. Ici, ce n’est pas le clocher de l’église qui annonce les heures, mais celui de la mairie. C’est la première fois que nous découvrons une mairie avec clocher.
Nous nous dirigeons vers Slottet, la résidence royale. Une large avenue en pente y mène. Nous avons de la chance le soleil est de retour et nous accompagne. Au bout de l’ascension, le palais apparaît. D’apparence modeste, il rappelle l’architecture praguoise, avec sa façade jaune ocre.
Les jardins qui l’entourent se rapprochent plutôt d’un grand parc, occupé par des parterres d’herbes rases, et d’arbres de différentes essences. Les habitants d’Oslo y viennent se détendre avec les enfants, se mélangeant aux touristes curieux.
Vers treize heure trente, une certaine effervescence se fait ressentir. C’est, en effet, l’heure de la relève de la garde. Un groupe de militaires en grand apparat, plume au vent, défile devant la grande cour, obéissant aux ordres criés par leur officier. La relève a lieu tous les jours. Aujourd’hui le drapeau ne flotte pas sur le château, le couple royal est donc absent.
Nous rejoignons les artères commerçantes, pour parvenir à la mairie. Son style architectural dit brutal ou fonctionnaliste agresse quelque peu, choque sans doute, et ne peut passer inaperçu. Le bâtiment de briques rouges, tout en angle droit, est décoré de nombreuses statues ou fresques sculptées. On pense aussitôt aux bâtiments de la période soviétique. Son intérieur le confirme. Lorsque l’on pénètre dans la salle aux dimensions extravagantes, on revient vite de l’impression déprimante et d’ennui ressentie à la vue de sa façade. On se retrouve plongé dans un passé architectural tout droit sorti de la période où un mur écartelait l’Europe en deux. Des fresques picturales murales s’affichent, dans leurs couleurs criardes, sur les hauts murs. Elles y racontent l’histoire de la Norvège, en scènes allégoriques, telles les peintures de propagandes des pays du bloc soviétique. C'est dans ce grand hall de réception qu'est décerné, chaque année, le prix Nobel de la Paix.
A l’étage l’éblouissement se poursuit, dans des salles immenses. Salles de réception, des mariages, du conseil, des banquets. Toutes se succèdent, avec leurs fresques démesurées et superbes.
Notre guide du matin, nous avait encouragé à pousser la porte de la mairie, nous sommes heureux d’avoir suivi son conseil. Pendant près de deux heures, nous déambulons de pièce en pièce, nous arrêtons devant les détails les plus infimes, et ils sont nombreux, des peintures murales.
C’est devant le théâtre national, dans un petit café, que nous prenons un temps de repos, avant de rejoindre la presqu’île de Tjubvhol. Un tout nouveau quartier y a été construit en 2012. De hauts immeubles se disputent l’espace. A leurs pieds, les restaurants et les boutiques de marques s’y succèdent. C’est le quartier tendance, branché. La promenade le long de la marina est très agréable, parsemée d’œuvres d’art contemporain parfois surprenantes.
Nous nous rapprochons du centre, avec en face de nous la masse blanche de l’opéra. Près d’une jetée, nous sommes attirés par de la musique, des allées et venues, des conversations. Nous pénétrons dans le Salt. Une partie de la jeunesse d’Oslo s’y retrouve, après la journée de travail. Musique techno, mode vestimentaire débridée, larges sourires, l’endroit se prête formidablement à un moment de partage amical, autour d’un verre. Nous commandons deux ciders, accompagnés de frites, dites à la française, et abandonnons un peu de temps à ce lieu atypique.
Notre compteur marque seize kilomètres de marche pour aujourd’hui. Il est temps de rentrer et de retrouver notre appartement.