Trans...sibérien

De Moscou au lac Baïkal à bord du Transsibérien
Mai 2006
4 semaines
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Notre découverte la plus insolite à Moscou fut sans aucun doute celle du VDNKh (exposition des réalisations de l'économie nationale de l'URSS). Construit dans les années 50 pour vanter les mérites du système soviétique, l'endroit est aujourd'hui reconverti en parc d'attractions. Le capitalisme a rapidement envahi la place, si bien que Mac Do et Coca en sont devenus les rois ... Quel pied de nez en à peine 15 ans, Lénine doit se retourner dans son mausolée !

VDNKh 

Des allées magistrales sont bordées de pavillons grandioses qui se devaient d'être les vitrines du système (éducation, agriculture, industrie, conquête de l'espace). Les statues les plus kitsch représentent des citoyens modèles, comme les fameuses paysannes des kolkhozes. La faucille et le marteau, ainsi que l’étoile communiste à 5 branches, sont représentés à n'en plus finir. L'ensemble du site a été conservé dans un état irréprochable. Les pavillons abritent maintenant des boutiques de produits bon marché, et des manèges se sont greffés un peu partout autour. Contrairement au Kremlin envahi par les touristes étrangers, cet endroit reste très populaire pour les Moscovites, qui y viennent pour manger une glace, faire du roller, ou tout simplement se balader, car le cadre est vraiment agréable.

Situé à 6 stations de métro de la Place Rouge, le VDNKh est un endroit à ne surtout pas manquer si vous venez faire un tour à Moscou!

Moscou, les alentours de la place Rouge 

Cours de russe accéléré. Dites "Chiotte" à la dame, elle vous répond "chiasse". Ne vous offusquez pas, vous parlez russe. Vous venez de lui demander l'addition et elle vous demande d'attendre… !

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Ça y est ! Notre progression sur la ligne du Transsibérien a commencé. Enfin, il faudrait plutôt dire "Transmongolien" car le vrai Transsibérien relie Moscou à Vladivostok. Pour rejoindre Pékin, nous quitterons la ligne principale à Oulan Oude (près du lac Baïkal) pour bifurquer vers le Sud-Est. Ce train permet depuis les années 1950 de rallier Moscou à Pékin via la Mongolie en 5 jours et demi. La distance étant de 7865 kms, c'est la façon la plus rapide de voyager par voie terrestre (même si finalement le train ne roule pas vite...). Autrefois, il ne fallait pas moins de 40 jours aux caravanes de thé pour effectuer le même trajet...

Concernant notre périple entre ces deux capitales gigantesques, il durera 50 jours environs. Nous ferons étape à plusieurs endroits du parcours qui ont l'air de valoir le détour. Et comme nous achetons les billets au fur et à mesure, notre flexibilité est maximale. En fonction des événements, rencontres, nous pouvons modifier notre itinéraire.

Une seule date à retenir : Nous devrons quitter la Russie pour la Mongolie le 31 mai au plus tard, car les russes ne rigolent pas avec le visa (du moins c'est la réputation qu'ils ont, mais pour l'instant nous n'avons eu aucun problème avec le KGB...). Suivront 30 jours en Mongolie, puis la Chine, puis…

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3h30 de train, 1 heure de bus, et nous voici à Souzdal, première étape à 230 km de Moscou sur les 5800 km qui doivent nous amener a Pékin. Anciennement cœur politique et culturel de la Russie, appartenant à l'Anneau d'Or, Souzdal est un charmant petit village médiéval parsemé d'églises, de cathédrales et de monastères orthodoxes. L'endroit est touristique, surtout en cette veille de 9 mai, jour de fête nationale Russe, célébrant la victoire sur les nazis (en France c'est le 8, a-t-on gagné la guerre un jour plus tôt ?).

Première préoccupation lorsqu'on arrive en ville, qu'on arrive de nulle part, qu'on vit sans domicile, et qu'on fait peur à voir ... et bien on cherche un toit pour y passer la nuit. Un coup d'œil sur le guide (Lonely Planet Transsibérien indispensable) et on se dirige vers l'endroit le moins cher, situe au cœur d'un ancien monastère. Sauf qu'aujourd'hui, l'hôtel le moins cher est complet. Qu'à cela ne tienne, nous nous dirigeons vers le deuxième hôtel le moins cher. On ne le trouve pas. Direction le troisième... complet. On gesticule (en Russe) à la dame qu'on peut dormir dans le hall de réception, sur nos matelas de camping et dans nos sacs de couchage. Elle rigole et nous invite à aller voir ailleurs.

Quelques églises, parmi les nombreuses que compte Souzdal 

En chemin vers le 4ème et dernier hôtel, nous rencontrons une dame qui nous fait comprendre qu'elle a bien des chambres, mais qu'elles sont déjà occupées. Arrivés au 4ème, il y a bien des chambres libres, HOURRAH! 2400 Roubles (75 euros) la nuit, BOUH...ARGHHH... c'est complètement hors budget cette affaire-là ! Déjà que les comptes sont limites dans le communisme (dans le rouge, quoi) après Moscou et la traversée en train de l'Europe de l'Est... Il est déjà 3h de l'après-midi, il pleut, mais on décide quand même de se mettre en quête d'une autre solution, on est des aventuriers oui ou non? Affamés, on étale 3 vaches qui rit sur un morceau de pain et on repart.

En chemin vers nulle part, nous sommes dépassés par un homme sur son vélo. Pierre l'interpelle et lui fait comprendre le problème par le langage des signes. Le bonhomme sourit, mais semble ne rien pouvoir pour nous. Il pose sa bicyclette quelques mètres plus loin et nous demande en anglais "combien êtes-vous prêts à payer?".

- 500 Roubles pour 2.

- Ça va être difficile...

- Bon, ok pour 1000 Roubles.

Un coup de fil plus tard, une de ses amies arrive à vélo. Elle veut voir nos têtes. Apparemment elles lui conviennent car elle demande à son mari de venir nous chercher en voiture (une Lada). Ils nous conduisent à un appart, à leur appart pense-t-on. Mais non, c'est un appart rien que pour nous! 60 mètres carrés, avec chambre, salon, salle de bain, cuisine et TV, le tout pour 1000 Roubles (30 euros), ça valait bien le coup de chercher un petit peu.

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Ne cherchez pas! Nous l'avons trouvé ! Il y a des signes qui ne trompent pas, nous sommes définitivement sur la bonne route. Avant de prendre une navette pour Vladimir, ou nous voulons passer la nuit, nous nous baladons une dernière fois dans le petit village de Souzdal. Il y a de l'animation sur le terrain de football, nous nous rapprochons. Un petit tournoi se déroule entre plusieurs équipes, donc une composée uniquement de noirs... Ce n'est pas commun en Russie! Nous n'avons vu quasiment aucune personne de couleur à St Petersbourg et Moscou, alors à Souzdal, vous imaginez le décalage...

Il s'avère que ces jeunes sont des étudiants : Togo, Bénin, Mali, ... Ghana. Une bonne partie de l'Afrique de l'Ouest est représentée ici. Forcement, nous cherchons le Ghanéen de la bande! Il s'appelle Kwame (né un samedi). Après un an et demi en Chine, le voilà en Russie, à l'Université de Vladimir. Un an de fac, rien que pour apprendre le Russe.

Nous apprenons que la vie des Africains en Russie n'est pas facile. Outre l'hiver assez rude (-37°C cette année), leur intégration dans la communauté Russe relève du défi. Les gaillards ne se déplacent qu'en groupe, surtout la nuit venue, car les agressions racistes sont monnaie courante ici, et la police ne semble guère s'en préoccuper. Lot de consolation, ils ont beaucoup de succès auprès des jeunes femmes Russes : joli paradoxe à moins que ce ne soit l'explication des agressions...!

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Nijni Novgorod, troisième ville de Russie. Les habitants ont l'habitude de comparer la Russie à un grand bonhomme, dont Saint Petersbourg serait la tête, Moscou le cœur, et Nijni... le portefeuille ! La ville a longtemps été fermée aux étrangers, car elle accueillait des industries lourdes d'équipement militaire : chars, sous-marins, roquettes, ...

Elena, tout sourire, nous attend sur le quai de la gare, direction son isba! On se dépêche, car elle doit donner un cours de Français ensuite. Enseignante à l'Université de linguistique, son Français est parfait et cela nous fait du bien de pouvoir enfin communiquer avec quelqu'un du pays! Nous l'accompagnons à son cours comme point de départ de notre ballade; à la vue des étudiantes, il s'en est fallu de peu pour que Pierre ne s'inscrive en linguistique à Nijni!

Ballade à Nijni Novgorod 

Promenade sur les quais de la Volga puis au Kremlin, et nous retrouvons notre Elena et son mari Valery pour une soirée Russe. Charcuterie arménienne, saumon (russe) sauvage, soupe aux cèpes, smetana (sorte de fromage blanc frais, à mélanger avec du lait par exemple), champignons à la crème, céréales de sarrasin, pain noir, pain blanc, Kéfir, baies de la forêt... on ne sait plus ou donner de la fourchette!

Nous passons la soirée à parler de la France et de la Russie, du communisme révolu et des anecdotes vécues s'y rapportant. Ce soir-la nous allons nous coucher des images plein la tête... En bonne professeur, Elena a pensé à tout pour que notre visite de la ville soit complète. Yulia, une de ses étudiantes, nous cueille chez elle dès le lendemain matin, pour une ballade Franco-Russe! Musée du photographe Serguei Porkalakine, maison de Gorki, nous voilà un peu moins incultes quant au pays que nous traversons! Et pour ne rien gâcher, notre guide Yulia est adorable et charmante, et nous lui souhaitons bonne chance pour ses examens de fin d'année qui devraient lui permettre de devenir interprète.

Lorsque nous nous remettons en route pour Kazan, ce n'est pas sans un pincement au cœur qu'il nous faut quitter cette petite "famille" d'accueil...

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Le plus dur avant de monter dans le train, c'est de choisir la vodka...

Nous l'avons au départ approche à tâtons pour quelques 200 kms entre Moscou et Vladimir, puis un peu plus entre Vladimir et Nijni Novgorod. Nous l'avons ensuite apprivoise pour une nuit entre Nijni et Kazan, puis pour 17 heures entre Kazan et Ekaterinbourg, et complètement adopte pour 50 heures entre Ekaterinbourg et Irkoutsk (3400 Kms !). Nous voilà dans le Transsibérien !

Et au sein de ses wagons calfeutrés nous prenons la dimension du Voyage. Les passagers vont et viennent, pour quelques heures ou plusieurs nuits. A mesure que nous avançons vers l'Est, les visages changent : les yeux se brident, le teint se fait plus mat, les cheveux foncent et les visages s'arrondissent.

Notre repère dans cet espace qui défile est le wagon, lieu intemporel mais suspendu à l'heure de Moscou, quelle que soit sa position sur le planisphère, quel que soit le fuseau horaire. Ainsi, il est toujours l'heure pour les uns ou les autres de manger ou dormir, de bouquiner ou boire un café, de bavarder ou jouer aux échecs. De temps en temps un passager déballe ses provisions sur une des petites tables prévues a cet effet, il est l'heure de partager! On s'échange alors charcuterie, poisson fumé, tomates, concombres, pain et gâteaux, crêpes et beignets... Mais malgré tous ces décalages, la nuit finit toujours par arriver pour nous rappeler qu'il est l'heure ... de se coucher! Et si vous oubliez, la Provodnitsa (chef de voiture dans le train) est là pour vous le rappeler. Cette dernière s'affaire à longueur de journée pour garder son wagon propre et convivial, contrôler les billets, proposer des draps aux nouveaux arrivants, raviver le feu de charbon qui maintient l'eau du samovar bouillante.

Ne parlant pas le Russe, nous avons trouvé une méthode pour acheter nos billets : laissez parler les p'tits papiers! On glisse à la dame du guichet un p'tit papier sur lequel on a écrit en alphabet cyrillique (merci Lonely!) les noms des gares de départ et d'arrivée, ainsi que la date du trajet. Pour l'instant nous sommes toujours arrivés à destination!

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Samedi matin, marché de Kazan.

La mosquée de Kazan 

Nous parcourons ses allées colorées et y achetons de quoi constituer notre petit déjeuner. Quand tout à coup je peste (c'est Anne Laure qui écrit) et me demande ce qu'ils ont bien pu fourrer dans ce beignet. J'extirpe l'intrus de ma bouche, et découvre avec stupeur qu'il s'agit d'un bout de dent ... oui mais d'une de MES dents! Un pan entier de molaire a décidé de me quitter! Catastrophe, à peine 3 semaines que nous sommes partis... les pires scénarii défilent dans ma tête. Déjà qu'en France il ne me viendrait pas à l'idée d'aller voir quelqu’un d'autre que MON dentiste, alors dans un pays que je ne connais pas, dans une langue à laquelle je ne comprends strictement rien... et puis ça va me coûter les yeux de la tête cette histoire ! (Ou plutôt les dents de la bouche...! ). Mais heureusement ça n'est pas douloureux, cela nous permet donc de réfléchir tranquillement a un plan d'action.

Premier réflexe, nous appelons notre chère ambassade a Moscou, ils auront bien une bonne adresse à nous recommander. Oui, bien sur ils ont des adresses, mais seulement à Moscou ou à St Petersbourg. Très bien, on n'a qu'à se débrouiller tous seuls! De toute façon, nous quittons Kazan le soir même. Nous n'avons qu'à filer vers Irkoutsk, ou nous contacterons Fabrice de l'Alliance Française, puisque par chance son homologue de Nijni nous a donné ses coordonnées (merci Alexandre!).

Et nous faisons bien, car Fabrice nous accompagne dans une clinique privée, faisant gentiment office d'interprète. L'endroit est nickel, a l'air professionnel, et en plus l'odeur est exactement la même que dans nos cabinets de dentiste!!!

Premier examen : une radio de la fameuse dent. Bonne surprise, la radio ne coûte que 60 Roubles (environ 2 euros). Puis une jeune dentiste examine l'ampleur des dégâts, le verdict tombe : il n'est pas nécessaire d'arracher la dent (ouf!) et la séance du lendemain devrait suffire à guérir et reconstruire la dent.

A l'heure convenue, me voilà donc calé dans le fauteuil électrique. Mais avant toute intervention, je subis un véritable interrogatoire sur mon état de santé. Encore une fois, heureusement que Fabrice est là pour traduire! Puis ma dentiste se met au travail. Et là je dois avouer que je suis très agréablement surprise. Le geste est sur et précis, et elle évite très soigneusement de me faire souffrir. J'ai malgré tout l'impression que ma dent lui donne du fil à retordre, les mêmes gestes se répètent maintes et maintes fois... Mais au bout d'1h30 de labeur, je ressors avec une dent toute neuve!

Je suis définitivement soulagé, et ne sais comment remercier Fabrice pour le temps passé à traduire, ainsi que ma gentille dentiste pour sa patience et sa douceur.

Isba : maison en bois de Sibérie 
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"Bonjour ! Voulez-vous du thé ? Voulez-vous déjeuner ?"

La quarantaine et des kopecks, le sourire jusqu'aux oreilles, les cheveux hirsutes et les yeux bleu Baïkal, Nikita vous accueille chaleureusement. Il apprend le français depuis peu et est heureux de pratiquer des que l'occasion se pressente. Sur Olkhon (prononcez Oljone avec la jota espagnole), la plus grande île du Baïkal, Nikita est incontournable. Ancien champion de ping-pong, il est né à Irkoutsk à 300 kms de la. Charme par la beauté de l'île, il commence à s'y rendre de plus en plus souvent à la fin des années 80 pour apprendre son sport aux gamins de Khuzir, le village le plus important de l'île. Lorsque les premiers touristes débarquent quelques années plus tard suite à l'effondrement de l'URSS et l'ouverture des frontières, il y est complètement installé. Étant le seul à avoir quelques notions d'anglais - du fait des tournois qu'il a joué à l'étranger - il héberge naturellement et gratuitement les voyageurs à même le sol dans sa modeste maison. Voilà comment en une douzaine d'années Nikita est devenu LA référence pour les étrangers visitant la Perle du Baïkal.

70 Kms de long pour 15 de large, l'île d'Olkhon est l'aire d'aventure idéale qu'il nous faut après avoir passé plus de 20 jours à arpenter des villes de plus de 1 million d'habitants. Lorsque nous arrivons à l'embarcadère pour prendre le ferry, nous apprenons que celui-ci fonctionne depuis deux jours seulement. Auparavant, la glace recouvrant le lac l'empêchait de passer (nous étions le 21 mai, c'est dire si l'été est court ici...). Car malgré sa taille impressionnante (600 Kms de longs), sa profondeur abyssale (1600 m), une latitude comprise entre les 52èmes et 56èmes parallèles, le Baïkal se pare d'une épaisseur d'un mètre de glace l'hiver. L'eau est tellement cristalline et la glace translucide qu'il est possible d'y voir jusqu’à 40 mètres de profondeur... attention au vertige.

Chaque année, pendant environ 3 semaines en décembre/janvier et 3 semaines en avril mai Olkhon est coupée du monde. Trop de glace pour le ferry, mais pas assez pour les voitures ou camions. Quelques intrépides s'y aventurent malgré les risques et certains, malchanceux ou inexpérimentés, tombent dans les profondeurs des ténèbres...

Nous voilà donc à Khuzir, 1500 âmes et autant de chiens. Trois épiceries, aucun bar, une usine de pêche en ruines, quelques bateaux rouillés échoués sur la plage. De maigres vaches rasent les murs, de temps en temps une camionnette russe passe dans un nuage de poussière. Nous filons tout droit chez Nikita... Il a fait construire une demi-douzaine de maisonnettes en bois, toutes dissemblables, un peu biscornues et agencées n'importe comment, ce qui donne beaucoup de charme au lieu.

Nikita a même rapporté une yourte d'Oulan Bator et l'a montée en plein milieu de ce joyeux bazar. Nous y avons passé une nuit pour se faire un avant goût de se qui nous attend dans une semaine !

Pour reposer ses petits muscles endoloris après les heures de rando, direction le "bania" (sauna russe). Il y en a trois chez Nikita, dont 1 avec vue panoramique sur le Baïkal. Quel plaisir de le contempler gelé, les fesses à l'air mais bien au chaud ! Il parait que certains, imbibés de Vodka, se jettent dans le lac après des séances de bania. Nous la supportons trop mal (enfin, surtout Pierre) pour tenter ce genre d'expérience...

Ce qui est magnifique à Olkhon, c'est la beauté et la variété des paysages que l'île peut offrir. Tantôt on longe le lac encore gelé tout en marchant sur une plage de sable fin, tantôt on traverse une forêt de conifères où la sève, les pins et les fleurs sauvages exhalent leur parfum... un peu plus loin on débouche sur la steppe dénudée, battue par le vent.

Pour nous accompagner lors de nos escapades sur l'île, nous avons trouvé un fidèle compagnon : Twix, ou biscuit, ou encore chienchien! Petit chien de Sibérie à poils longs, il a été de toutes nos excursions, même lorsque nous avons dormi sous la tente! Et cela a même contribué à nous rassurer car malgré que les habitants nous aient affirmé le contraire, nous craignions secrètement la présence d'ours dans la forêt...

Pour nous immerger complètement dans la culture de l'île, nous nous sommes baladés en side-car. Ce moyen de transport fait partie du quotidien des insulaires. Excellent intermédiaire entre le deux-roues et la voiture, il s'adapte facilement à leurs chemins cabossés. Basés sur des motos BMW d'après guerre, les side-cars Oural sont robustes et faciles d'entretien, ce qui n'est pas négligeable car ils tombent souvent en panne. Et nous en avons fait l'expérience, puisque partis en moto, nous sommes revenus... à pieds, moteur kaput...