🇹🇭 Thaïlande, au nord

De retour en Thaïlande après 16 ans, pour faire découvrir aux enfants, dans un premier temps, le nord du pays
Du 16 décembre 2022 au 22 janvier 2023
38 jours
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Pour commencer, nous vous souhaitons à toutes et tous de joyeuses fêtes et une excellente année 2023 !

Sawadi pi maï comme on dit en Thaïlande !

Le blog, après quelques jours off, reprend du service...

Il y a seulement 3h30 d'avion entre Kathmandu et Bangkok, mais en arrivant, nous avons l'impression qu'il y a quelques années lumières entre les deux capitales... C'est un bond dans le futur dès la descente de l'avion dans un aéroport ultra moderne, immaculé, climatisé, entièrement vitré, équipé de tapis roulants, escalators, etc... Le taxi, une Toyota Corolla neuve, nous téléporte vers le centre ville, à 30 km de là. Nous débarquons dans une charmante Guest House, petite mais bien conçue, décorée, hyper propre, au calme des grands axes. Le lendemain matin, nous prenons tranquillement nos marques en déambulant dans les quartiers alentour, et en rentrant au hasard de notre balade dans les temples bouddhistes. Dans celui-ci, une cérémonie de remise d'offrandes aux moines.

Les temples, finement décorés, sont très bien entretenus. Cette profusion de richesses me fait penser, dans un style différent, aux extravagantes églises de Rome.

De nombreux thaïlandais se pressent pour prier, allumer de l'encens, faire des dons, recouvrir de feuilles d'or des statues de sages qu'ils vénèrent.

Nous profitons de ces quelques jours à Bangkok pour racheter des paires de baskets et quelques ustensiles à Décathlon. Les centres commerciaux sont légions ici, de vrais temples dédiés à la Déesse consommation que nous connaissons bien en Europe (et que nous avons tendance à fuir !)... Nous visitons aussi un hôpital pour avoir l'avis d'un médecin sur les deux tiques que Maxime a attrapées dans la jungle népalaise (rien à signaler).

Le soir, nous vibrons devant la finale de la coupe du monde en compagnie d'une autre famille française. On ne commentera pas le match pour ne pas raviver ici ce douloureux souvenir !😂 Par contre, nous avons depuis un petit Messi avec nous. Car les gens d'ici ayant du mal à prononcer le prénom de Maxime, ils font vite le raccourci Maxime --> Messi....

Le lendemain, nous visitons la ferme aux serpents, un centre de recherche créé il y à cent ans pour l'étude et la mise au point de sérums. Ils font également de la sensibilisation auprès de la population pour changer le regard sur ces animaux qui jouissent, à l'instar des requins, d'une très mauvaise réputation. Leur nombre est en constante diminution et plusieurs espèces en danger.

Nos pas nous mènent aussi au parc de Lumpini, et de ses nombreux varans (un gros reptile très à l'aise dans l'eau).

Varan 

Puis vers le Bouddha debout de Wat Indharaviharn.

Les urnes funéraires sous l'œil des sages

Le 21 au soir, nous prenons la route du nord. 500km dans un bus de nuit. Puis 137 km de taxi collectif pour rejoindre un orphelinat dans lequel nous avions passé 2 mois fabuleux il y a 16 ans de cela. De quoi passer un Noël dépaysant et original au milieu des tropiques !

Pour bien comprendre le contexte des karens, minorité ethnique à la frontière de la Thaïlande et de la Birmanie, je vous invite à lire notre précédent séjour dans la région : En pays Karen.

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Nous arrivons donc à Ban Tha Song Yang, au nord-ouest de la Thaïlande. Le village est bordé par la rivière Moei, qui délimite la frontière avec la Birmanie. De l'autre côté, à quelques brasses, une zone contrôlée par la minorité karen, en conflit plus ou moins ouvert avec le pouvoir central birman depuis plus de 60 ans.

Point bleu : Ban Tha Song Yang

La situation s'était bien apaisée avec la signature d'un cessez-le-feu en 2012, puis avec l'arrivée au pouvoir d'Aung San Suu Kyi en 2015. Mais depuis le nouveau coup d'état de la junte birmane en février 2021, les minorités ethniques de tout le pays ont repris la lutte.

La rivière Moei

Dans cette zone se déroule un intense trafic, sous le regard complice de l'armée Thaï. Des biens sont échangés de part et d'autre de la rivière (nourriture, bétail...) pour subvenir aux besoins des Karens vivant en territoire Birman, l'accès au reste de leur propre pays leur étant impossible. Depuis la berge, nous assistons au va et vient incessant des bateaux entre les deux rives.

En face, la Birmanie (Myanmar)

C'est ici, dans ce décor de carte postale, derrière lequel se cache une réalité particulièrement complexe, que se niche l'orphelinat fondé par Tasanee, 53 ans, et sa mère Peepee 93 ans ! Les enfants sont le plus souvent des karens victimes du conflit en cours. Situations précaires, souvent sans papier d'identité. Nous y avions passé 2 mois en 2006, et avions à cœur de revenir pour leur rendre visite au cours de ce périple avec les enfants. Et comme ils sont chrétiens, c'est un des rares endroits en Thaïlande où on peut fêter Noël !

L'orphelinat a bien changé depuis notre passage. Le terrain de 5 ha que Tasanee avait en tête d'acheter à l'époque a été acquis en 2007. Plusieurs bâtiments ont été construits au fur et à mesure des années : dortoirs, sanitaires, réfectoire, église... Le tout sur un immense terrain couvert en partie par la jungle. Des buffles, dindons, poules, sont élevés. Des bananiers, manguiers ont été plantés. Des massifs de fleurs sont bien entretenus. Quel contraste avec la maison familiale au cœur du village qui accueillait quasiment autant d'enfants qu'aujourd'hui (29) dans une joyeuse promiscuité !

Avec Nikhom

Nikhom est le premier à venir à notre rencontre. 14 ans à l'époque, 29 ans aujourd'hui, il travaille pour l'orphelinat. C'est le seul qui soit encore dans l'organisation, les autres ont pris leur envol, dans la région, ou à Bangkok. Nous retrouvons Panita qui nous rend visite, elle avait 7 ans en 2006, elle a 23 ans aujourd'hui !

Maxime précise que la poudre jaune que nous voyons sur le visage de Panita s'appelle le Tanaka : les hommes et femmes Karen s'en couvrent le visage, cela les protège entre autres du soleil.

Avec Panita qui vient d'offrir à Anne Laure le gilet Karen tissé par ses soins

Pour la première fois depuis 3 ans, Covid oblige, l'orphelinat va organiser une fête de Noël. Et ici, comme partout dans le pays, ils excellent dans l'organisation en deux temps trois mouvements : Une scène est décorée, la sono installée, les barbecues allumés, les enfants déguisés...

Une organisation au top

Les invités arrivent : élus du village, donateurs, collègues de travail, c'est l'opportunité de remercier les sponsors et d'entretenir les bonnes relations. Les enfants enchaînent les prestations sur la scène. Le karaoké fait fureur. Attention, cette nouvelle danse va arriver dans quelques semaines en France 😂 !

Tout le monde passe une super soirée.

Loin de nos proches, nous avons trouvé une grande famille d'adoption. Et comme souvent en Thaïlande, nous finissons en chanson. Joyeux Noël !

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Tasanee, sur un coup de tête, décide de nous emmener camper à la montagne. Elle nous prévient à 13h : "je vous emmène camper, on part à 15h, j'ai tout préparé" ! Vous nous connaissez, la montagne, le camping, la randonnée, on est partant bien sûr ! Ni une, ni deux, le pick-up est rempli. Six dans la cabine, 4 dans la benne et c'est parti pour 35 km, dont 8 d'une piste bien difficile.

Finalement, c'est pratique, la piste arrive au sommet de la montagne 😂 ! C'est complètement différent de notre conception de la nuit en bivouac à la montagne : là où nous faisons attention à ne pas trop nous charger car nous portons tout dans nos sacs a dos, ils ne lésinent pas sur le chargement du pick-up : des paquets de chips par 20, des packs de bouteilles d'eau (pas d'eau courante sur le spot), de la nourriture à foison, et même la sono, que le chauffeur branche sur la batterie de la voiture !

Il n'y a plus qu'à monter les tentes et allumer le barbecue... Brochettes, riz collant cuit au feu de bois dans du bambou... La totale !

La nuit aurait pu être plus calme, nous n'étions pas les seuls à vouloir admirer la vue. Il y avait même un couple avec un pick-up équipé d'une tente intégrée, de quoi faire rêver Maxime.

C'est ainsi que nous avons bien profité des magnifiques coucher et lever de soleil sur les montagnes Karen, à 1100m d'altitude !

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Après une dizaine de jours passés à l'orphelinat, il est l'heure de poursuivre notre route. Le départ est difficile pour nos enfants qui avaient trouvé ici, malgré la barrière de la langue, des copains et copines pour jouer. Solène voulait absolument rester, mais son dossier n'a pas été accepté...

C'est l'occasion pour nous de vous partager quelques photos de notre séjour sur place, sous le signe de la fête, puisque nous avons dû faire 4 soirées en 10 jours, nous repartons sur les genoux... !

Tout d'abord un petit moment de prière, autour de Peepee, 93 ans. C'est la mère de Tasanee, grand-mère 4 fois et arrière grand mère 6 fois !

Ensuite, il faut préciser qu'après 3 ans de calme plat lié au Covid, les visites reprennent à l'orphelinat, d'autant plus que les mois de décembre et janvier sont les moments propices aux actions caritatives.

Ainsi, plusieurs donateurs ou bienfaiteurs se sont succédés pendant notre séjour. Des missionnaires philippins ont passé 2 jours à l'orphelinat et ont apporté de quoi cuisiner pour tous les enfants pour 2 repas, ont proposé des activités d'art créatifs (et animé des messes, bien sûr !).

La messe avec les missionnaires

Une autre association caritative a aussi apporté de quoi cuisiner pour tous, ainsi qu'un petit paquet cadeau pour chacun. Des amis de Tasanee (sponsors depuis plusieurs années) venus de Singapour ont apporté des jeux , acheté 6 mois de riz et des médicaments.

De notre côté, nous avons partagé des parties de 8 américain, mais aussi de dominos, dessins, foot. Nous avons aussi organisé une matinée "olympiades" (courses en sac, chaises musicales, ...). Le 1er janvier après la fête de la veille au soir, ... on était frais ! On s'est bien amusés.

On joue aux cartes

Des photos d'insectes du "jardin" et des environs.

Avec une mention spéciale pour ce papillon ci-dessous (Cigaritis). La tête est à gauche de la photo, et à droite, c'est un leurre (en rouge/orange). Une fausse tête d'insecte terrifiante avec des antennes qui bougent (on ne voit malheureusement pas le mouvement sur la photo) pour faire fuir les prédateurs.

Et puis d'autres portraits des enfants, vraiment tous supers sympas et attachants.

Mais où est Charlie ?
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Du hip hop karen pour commencer la journée 😊.

Nous voici à Sukhothaï, à 440km au nord-ouest de Bangkok. La vieille ville présente la particularité d'avoir été là première capitale du Royaume de Thaïlande (Siam à l'époque) aux 13ème et 14ème siècle. L'enceinte royale érigée sur un site plat, autour et dans laquelle ont été aménagés des km de canaux, se prête parfaitement à une découverte à vélo.

Wat Saphan Hin

Les vestiges à visiter sont des ruines de temples, plus ou moins bien conservées. Certaines ont été rénovées, comme la statue de Wat Saphan Hin ci-dessus (12,5m de haut), ce qui permet de se faire une meilleure idée des prouesses techniques et architecturales de l'époque. Les colonnes en latérite, de part et d'autre du Bouddha, supportaient un toit, réalisé en partie en céramique, une des spécialités des artisans de la région. Nous avons pu visiter l'un des ateliers au sud de la ville. Leurs poteries sont réputées et exportées dans tout le pays.

Il paraît que depuis le Covid, l'hindouisme revient à la mode en Thaïlande, les productions s'adaptent à cette nouvelle demande et les statues de Ganesh ont la cote.

Ganesh attendant d'être émaillé

Mem, notre guide, nous emmène ensuite rendre une petite visite à Mike Tyson, une véritable star dans la région. Mike est un taureau de combat, il paraît même que c'est le champion en titre ! 😅 Il ne paraît pas comme ça, mais il suit un entraînement et un régime d'athlète de haut niveau (musculation, cure de protéines, massages...) !

Mike Tyson

Mais revenons à nos temples... Comme souvent plusieurs influences se mêlent, et témoignent des différentes cultures qui se sont succédées. Ici un temple hindouiste Khmer construit avant "l'ère Sukhothaï" par les envahisseurs venant du Cambodge (ceux qui ont érigé Angkor Wat).

Une fois que les thaïs ont repris le pouvoir, ils ont adjoint un temple bouddhiste (les colonnes de gauche) sans détruire le monument initial.

On ne va pas vous donner mal à la tête en retranscrivant ici toutes les explications de notre guide, mais sachez que nous avons trouvé cette visite guidée passionnante (merci Mem !) !

Wat Si Chum

Nous continuons ce beau tour de vélo par le temple Wat Sorasak, un stupa porté par 24 éléphants bien restaurés.

Wat Sorasak

La balade se termine par la zone centrale, à l'intérieur du mur d'enceinte historique, encore visible aujourd'hui. C'est l'endroit où se trouvent les plus beaux monuments.

De jour

Nous prenons le temps d'y revenir au couché du soleil pour un moment magique, paisible, avec un ciel embrasé.

En soirée
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Une petite prière bouddhiste pour démarrer la journée 🙏🙏🙏🙏🙏🧘🧘🧘🧘🧘🧘.

Nous progressons vers le Nord et atteignons Chiang Mai, la "capitale du nord". C'est aussi le pôle touristique de la région et quantité de tours operator proposent des randos en forêt à la rencontre des minorités, des visites de centres d'éléphants (qui en quelques années sont tous devenus plus éthiques les uns que les autres), des balades jusqu'à des cascades, etc... Il est même possible d'aller au Tiger Kingdom pour se faire prendre en photo avec le tigre de son choix (eux ils ont oublié de faire leur révolution éthique...😅).

Bref, rien de tout cela ne nous a fait rêver, nous avons donc arpenté la vieille ville et profité le jour des magnifiques temples bouddhistes, et la nuit tombée, des marchés de rue pour se restaurer dans les dizaines de stands montés pour l'occasion.

Autre visite marquante, l'expo photo "Mékong, mother of the river", du photojournaliste thaïlandais Suthep Kritsanavarin qui a publié dans National Geographic et a reçu de nombreux prix. Il a sillonné la région du Mekong, du Yunnan en Chine, jusqu'à son embouchure au Vietnam, en passant par le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. Sur plusieurs années, il a documenté les problèmes environnementaux causés par les barrages hydroélectriques, la déforestation, le changement climatique et les nombreux impacts sur les populations vivant sur ses rives.

Photo de Suthep Kritsanavarin

On vous emmène maintenant visiter quelques temples.

Wat Chiang Man, tout d'abord, le plus ancien de la ville, construit en 1296. Il abrite un Bouddha en quartz vieux de 1800 ans, et un Bouddha en marbre, vieux de 2600 ans.

Wat Chiang Man

Mention spéciale pour cette peinture murale, Bouddha semblant descendre tout droit du ciel par un escalator.

Continuons vers Wat Chedi Luang. L'enceinte abrite un Stupa qui culminait à 82 m avant qu'une partie ne soit détruite lors d'un tremblement de terre en 1551.

Wat Chedi Luang
Wat Chedi Luang

On n'oublie pas les têtes de cochons placées en offrande devant une des statues.

Toujours dans la vieille ville, ce temple très photogénique : Wat Saen Muang Ma Luang (Wat Hua Khuang). Nous n'avons pu rentrer dans les bâtiments, mais l'extérieur était déjà magnifique.

Wat Saen Muang Ma Luang (Wat Hua Khuang)

Au nord de la vieille ville, un temple intéressant et l'un des plus anciens : Wat Lok Moli.

Wat Lok Moli

Pour finir, peut-être le plus beau, que nous avons visité à la tombée du jour, Wat Phra Singh.

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35 kms au nord-est de Chiang Mai, nous voici au Rabeang Pasak Treehouse Resort. "Quoi ? Un Resort ? Mais c'est trop la classe !" s'exclame Solène. Une entorse à nos hébergements petits budgets habituels, un cadeau bien sympathique du Papa Noël 😉.

Nous avons tous les quatre beaucoup apprécié cette parenthèse verte et boisée : dormir dans la forêt, dans ce lieu si calme, bercés par le bruit de la rivière qui coule au pied de la cabane,... et aussi par les croassements des crapauds ! Les cabanes sont toutes différentes les unes des autres, chacune avec ses points positifs : dans le cas de la notre c'était le dernier étage avec une unique petite chambre en bois : Maxime l'a adoptée !

Notre cabane pour 3 nuits

C'est aussi un excellent point de départ à vélo pour visiter trois grottes "perdues" dans la forêt à quelques kms. La première abrite des chauves-souris, le moyen pour nous de vérifier si le SARS COV2 ne viendrait pas de cet étrange mammifère volant 😁 !

La caverne présente deux cavités et nous pouvons effectivement observer une trentaine de chauve-souris dormant tête en bas dans les renfoncements de la première.

A l'extérieur, c'est la jungle, et comme nous sommes seuls aujourd'hui, nous avons la sensation d'être de vrais explorateurs 😂!

Le sentier que nous empruntons à vélo est recouvert de sable rouge : le contraste est saisissant avec le vert des palmiers et autres arbres de la jungle environnante. Magnifique.

La grotte suivante, nous trouvons de nouveau des chauves-souris, mais aussi de belles araignées et une sorte de sauterelle des cavernes.

Deux chauves-souris au fond de la cavité

Nous continuons vers la dernière grotte, qui abrite des stalagmites imposantes. Elles scintillent à la lumière de nos lampes frontales. C'est la plus profonde. Et nous y trouvons aussi quelques chauve-souris.

Chauve-souris

De retour à la cabane, nous explorons le jardin, à la découverte de quelques curiosités.

Laternaria candelaria
Gobemouche
Pipit à dos olive

Et nous finissons cette belle journée par un feu de bois sous les étoiles, on a même pu faire rôtir des chamallows, c'est peut être ça le luxe ?

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Depuis notre cabane dans les arbres, nous tentons le stop pour rejoindre le petit parc national de Namtok Bua Tong à 12 kms. Nous nous postons à la sortie du petit village et attendons... Aucune voiture pendant trente minutes, mais la première qui passe s'arrête ! Ce sont d'autres clients du Resort, des singapouriens. Trop sympas, ils nous emmènent jusqu'à l'entrée du parc, même si cela leur demande un détour de 6 kms. Nous voyageons en pick-up haut de gamme, la classe !

Merci pour le trajet !

L'entrée du parc a été aménagée. La curiosité est une cascade un peu spéciale. L'eau sortant de la montagne est tellement chargée en calcaire qu'un lit blanc s'est formé à l'endroit où l'eau s'écoule.

Et cette couche calcaire est si adhérente qu'il est possible de monter et descendre la cascade pied nus. Succès garanti auprès des enfants ! On commence par descendre la cascade, à l'aide de cordes pour les parties inclinées.

En vidéo pour mieux se rendre compte :

On continue à descendre, sans oublier que nous sommes dans la jungle !

Rapidement, on change short et tee-shirt pour les maillots de bain !

50 mètres de dénivelé plus bas, on arrive dans un endroit enchanteur. Paysage assez unique en son genre !

Le bas de la cascade

Il n'y a plus qu'à remonter.

Après avoir traversé une partie du parc à pied sur 3km, nous rejoignons la petite route pour rentrer à la cabane.

Source d'eau sacrée

Encore un coup de stop, une voiture au moins aussi luxueuse qu'à l'aller 😁 !

Merci pour le trajet !
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J'écris quelques lignes au sujet de ce sanctuaire de vie sauvage dans lequel j'ai marché quelques centaines de mètres. J'ai eu la chance de pouvoir photographier ce gobe mouche à tête grise qui virevoltait au-dessus d'un plan d'eau avant de venir se poser sur des ronces.

Grey-headed Canary-flycatcher

Je n'y ai marché que quelques mètres, car nous avons découvert un peu tardivement que l'accès à cette zone protégée est particulièrement réglementé. Seuls 100 randonneurs sont autorisés par jour (encadrés par un guide pour 5 personnes) seulement 3 mois dans l'année, et il faut s'inscrire au moins deux semaines à l'avance. Nous n'avons donc pas pu faire la rando menant au troisième sommet de Thaïlande (2175m).

Malgré la frustration de ne pas avoir pu évoluer dans cet environnement magnifique, abritant de nombreuses espèces végétales et animales, protégées des activités humaines (urbanisation, agriculture, chasse), c'est une vraie satisfaction de voir que la Thaïlande prend des mesures aussi radicales pour limiter l'érosion de sa biodiversité.

En effet, lorsqu'on se balade dans des forêts non protégées, il est impressionnant de constater à quel point elles semblent "vides" de vie animale (et les rares fois où on croise des oiseaux, ceux-ci sont très craintifs). Le contraste est particulièrement frappant avec le Népal où il était assez facile d'observer des oiseaux par exemple (voir nos articles sur Chitwan). Mon explication (toute personnelle) vient du fait qu'au Népal, la population ne mange pas ou peu de viande, quasiment personne ou presque ne chasse. La faune n'étant pas traquée par l'homme, il est plus facile de l'approcher. Au contraire, en Thaïlande, la population consomme beaucoup de viande (sauf demande expresse, tous les plats sont à base de viande, poisson ou fruits de mer. Les forêts sont considérées comme des gardes-manger ("food bank" comme nous a dit un guide local), et que quasiment n'importe quel animal est chassé pour être consommé (lézard, oiseaux, tortue, écureuil...) ou éliminé car considéré comme dangereux (serpent par exemple).

Dans quelques jours nous allons passer au Laos, mais j'ai bien peur de faire le même constat... A suivre...

Lebadea martha martha pris en photo dans le sanctuaire

PS : Pour les passionnés de papillons et de photographie, j'ai trouvé un site où je pourrais passer des heures, les photos sont vraiment magnifiques. ICI.

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Nous avons pris goût au stop, alors nous décidons, depuis les cabanes, de nous rendre à Chiang Dao (à 60km) en levant le pouce 👍. Le propriétaire du Resort nous aide bien, puisqu'il nous avance de 13km jusqu'à la route principale 😁.

Dans la benne des pick-up.

Nous enchaînons ensuite 2 pick-up 🛻, dans la benne, pour arriver à bon port.

Chiang Dao est connue pour ses grottes et sa réserve de vie sauvage dans laquelle se trouve le troisième sommet de Thaïlande (Doi Chiang Dao, 2175m).

Depuis la guest house, nous rejoignons la grotte principale (Wat Tham Chiang Dao)... en stop pour 13km 😊. Le site compte en réalité plus d'une dizaine de grottes et au moins une douzaine de km de galeries (il reste des cavités à explorer). Elles sont sacrées et de nombreux temples ont été érigés autour et à l'intérieur.

La grotte la plus connue a commencé à être aménagée au 18ème siècle par des moines bouddhistes. Il est possible, à l'aide d'un guide équipé d'une lampe à gaz, de faire une boucle de 700m à l'intérieur. Outre des statues, des autels pour prier, il est possible d'admirer de belles stalagmites (qui montent) et stalactites (qui tombent) dans des salles impressionnantes.

Parfois, pour passer d'une salle à l'autre, il est nécessaire de s'accroupir. Certains passages sont éclairés, d'autres pas.

Les autels bouddhistes

Nous traversons ensuite un bout de jungle à pied pour rejoindre le temple Wat Tham Pha Plong, perdu au milieu d'une forêt intacte et au bout d'un escalier de 400 marches.

Le stupa en construction

Nous y trouvons un beau stupa en construction, un monastère, et une caverne. C'est la fin de la journée, le site est désert.

En explorant le coin, nous trouvons ces beaux oiseaux 🐦 bleus en train de se régaler de caramboles (star fruit).

Irène vierge mâle
Irène vierge femelle
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Aujourd'hui nous avons rdv avec Jammie (je doute que ce soit son vrai prénom thaïlandais...), pour une journée de randonnée dans la jungle. Jammie nous emmène en pick-up dans son village, à 30 mn de route de Chiang Dao. Nous nous retrouvons rapidement au milieu d'une forêt dense, sur laquelle le jour se lève. C'est une forêt communautaire, en bordure de la zone protégée et interdite d'accès (voir notes précédentes).

La forêt de Jammie

Pendant que sa tante prépare les piques niques, nous dégustons avec Anne Laure un café cultivé dans les pentes environnantes et les enfants trouvent quelques chats à câliner...

Il fait frais le matin !

Nous traversons le village et démarrons la rando par la remontée d'un cours d'eau.

Entre-temps, 3 chiens du village se greffent à la troupe, ils nous accompagneront toute la journée.

En saison sèche il est facile de traverser

En fond de vallée nous longeons la rivière et la traversons de nombreuses fois, tantôt sur des rochers, tantôt sur des troncs, ou bien des ponts de fortune en bambou.

Les pauses sont l'occasion pour Jammie de nous donner des informations sur la forêt et le mode de vie des populations y vivant. La création des zones protégées (réserves de vie sauvage), interdites du jour au lendemain aux locaux a créé des tensions et on le comprend. Mais on se dit aussi qu'heureusement que de telles dispositions ont été prises ! Car dans la forêt communautaire dans laquelle nous marchons aujourd'hui, nous n'observerons qu'un écureuil 🐿️ bien furtivement... Les rares oiseaux s'envolent au moindre bruit, gardant un large périmètre de sécurité. Impossible de faire la moindre photo.

Écureuil 🐿️

Les gens d'ici vivent maintenant du tourisme, des plantations de thé et de café. Mais il y a 30/40 ans, c'était surtout de la forêt qu'ils tiraient leurs moyens de subsistance. Ainsi, Jammie nous montre les plantes qui servent de pharmacopée locale : ici un fruit dont le jus soigne la conjonctivite, là des feuilles dont la décoction permet de soulager les maux d'estomac. Il y a aussi d'autres feuilles, qui broyées et appliquées sur une plaie, permettent d'arrêter le saignement tout en ayant des propriétés antiseptiques.

Jammie en pleine explication

Certains arbres ont des feuilles si gigantesques, qu'elles sont utilisées pour faire les toits des maisons.

Joli parapluie Solène ! On va croiser les doigts pour ne pas avoir à s'en servir 😂 !

Plus loin, Jammie nous donne une feuille à mâchouiller, elle a le goût de réglisse ! Si jamais vous vous faites mordre par un serpent, pas de panique Jammie a la solution : Il racle son couteau le long d'un bambou pour en récupérer une poudre qu'il applique sur la morsure. Cela permettra d'absorber une partie du venin.

Avec un tronc de bananier

Si jamais on manque d'eau, il suffit de couper le tronc d'un jeune bananier, d'attendre quelques minutes, puis de récolter l'eau qui s'en écoule ! Il est même possible de manger le tronc si on a faim et le cœur de l'arbre soigne la diarrhée.

Par endroits, au milieu de la forêt, nous découvrons des plantations de thé ou de café.

Arbuste à thé

Parfois la progression est lente et difficile, car le chemin a disparu à cause de la végétation.

Dernière curiosité que Jammie nous fait découvrir : les ruches sauvages. Elles se trouvent généralement en haut d'arbres immenses. Les habitants confectionnent des "échelles" en bambou qui leur permettent de grimper (sans aucune assurance) à la cime pour récolter le précieux nectar. Il nous explique comment planter les "chevilles" en bois dans l'arbre, à peine plus profond que l'écorce.

Échelle menant à une ruche

Malgré la déception de ne pas avoir pu observer d'animaux, nous avons appris beaucoup de choses et ce fut une bonne journée pour toute la famille.

De retour à la guest house, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller faire un tour pour immortaliser quelques oiseaux.... Moins farouches !

Shama dayal
Gobemouche brun
Bulbul Orphée
Capucin damier
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100km au nord de Chiang Dao, nous arrivons à Tha Ton, tout au nord de la Thaïlande, à 4km de la frontière birmane.

Thaïlande du nord

Après le stop, nous décidons de tester un nouveau moyen de transport pour rejoindre Chiang Rai : la pirogue !

La rivière Kok, à Tha Ton

Comme il n'y a plus de transport régulier le long de la rivière, il faut réserver et privatiser une pirogue et son pilote. Je dis bien pilote, car il est impensable de se lancer dans cette descente sans bien connaître le maniement du "long tail" (photo ci-dessous), les moindres recoins de la rivière et ses pièges (rochers, rapides...).

Pirogue à fond plat propulsé par un moteur de camionnette

C'est parti pour deux heures de navigation.

Embarquez avec nous :

Nous arrivons à bon port, dans le petit village karen de Ko Khwae Wua Dam, doté de quelques maisons au milieu de la forêt.

Déchargement à quai
Le pont de la rivière Kok

Le lendemain matin, nous parcourons les 25kms jusque Chiang Rai... en stop, dans la benne d'un pick-up. Bloqués à 5 derrière (avec une dame qui était malade dans la cabine et qui a préféré venir dans la benne, on se demandait sur lequel d'entre nous elle allait rendre son petit déjeuner...), à se contorsionner pour trouver une position acceptable au milieu du chargement, nous arrivons un peu brassés en ville. 🥴🥴🥴 Mais content d'avoir vécu cette nouvelle expérience. C'est un entraînement, car dans quelques jours au Laos, ce sont des journées entières que nous allons passer à naviguer sur le Mékong !

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Chiang Rai, dernière escale en Thaïlande avant de passer au Laos. Il y a de nombreux temples anciens en ville, mais nous avons décidé de nous concentrer sur des constructions plus récentes (une vingtaine d'années) qui se sont faites connaître dans le monde entier (ou presque...😂).

On commence par le plus imposant (Wat Huay Pla Kang), la statue de Guan Yin, la « Déesse de la Miséricorde ». La statue est tellement grande (40m) qu'on peut monter à l'intérieur grâce à un ascenseur !

Arrivés au sommet, dans la tête, nous découvrons un décor fascinant entièrement blanc.

L'intérieur de la tête de la statue

A l'extérieur, des dragons géants veillent.

Dragons d'inspiration chinoise

Sur le même site, on trouve également un temple et une pagode de 9 niveaux.

La pagode et le temple

Je verrai bien dire Obélix visitant la Thaïlande :"ils sont fous ces thaïs !"

De nuit, l'ambiance est pas mal non plus.

On vous emmène maintenant au temple le plus connu de Chiang Mai, le temple blanc (Wat Rong Khun). C'est l'œuvre de l'artiste peintre Chalermchai Kositpipat, extrêmement connu en Thaïlande. Le temple se visite comme un musée. Le projet ayant pris de l'ampleur au fur et à mesure des années, de nombreuses parties sont encore inachevées.

La photo incontournable prise par tous les visiteurs

L'endroit fourmille de détails, il faudrait y passer des heures pour tout bien observer.

Dans un bassin, des dizaines de carpes. Leurs longues nageoires ondulent tels des foulards de soie portés par les vents (mais quel poète 😅).

Même les toilettes valent le détour !

Si vous n'avez pas encore fait une overdose de temple, vous pouvez jeter un couple d'œil au dernier, le temple bleu (Wat Rong Suea Ten). Réalisé par un disciple de Chalermchai Kositpipat, il est également très original.

L'ambiance à l'intérieur avec un Bouddha blanc en porcelaine et des peintures bleues électriques est psychédélique 😵‍💫. Si tu visites ce temple sous l'emprise de psychotropes, c'est Nirvana assuré !

Au bout de trois jours, Solène nous glisse qu'elle sature complètement de ces visites de temples. Tu m'étonnes, depuis Bangkok on enchaîne les Bouddha ! Bravo d'avoir tenu aussi longtemps ! Cela me rappelle ma propre overdose de ruines de la Grèce Antique il y a une trentaine d'années...

Il est temps de passer à autre chose ! Nous partons de ce pas en cure de désintox au Laos ! Un nouveau chapitre se referme, merci de nous avoir suivis lors de ce périple nord thaïlandais.