La familia du Guatemala

3 semaines de découvertes au Guatemala. Du lac Atitlan aux vestiges de Tikal, de l'Atlantique au Pacifique, voici un petit aperçu de ce magnifique petit pays d'Amérique Centrale.
Octobre 2004
3 semaines
1

Hola los amigos !!!! Départ sur les chapeaux de roues des l’aéroport Charles de Gaulle. En effet, nous sommes restés bloqués 5 heures dans l’avion pour un problème de climatisation avant de pouvoir décoller pour Houston. Bien sur, nous avons raté la correspondance pour la destination finale et avons du passer une nuit gracieusement offerte par la compagnie Continental Airlines dans un hôtel à 300 dollars la noche... pour une fois que nous étions attendus... Enfin, nous voila arrives le dimanche midi, Carlos nous accueille a l’aéroport et nous conduit chez Solange... mais qui sont ces gens nous direz vous ?? C’est de la famille éloignée de Pierre installée au Guatemala depuis 60 ans.

Quel « Toucan » dans Guatemala Ciudad !! Pollution, camions fous, bruit, et pas grand chose à faire ou à voir. C’est pourquoi nous mettons les voiles dès le lundi pour la ville paisible d’Antigua, ancienne capitale du pays. Ouf ! On se sent bien ici, la ville est charmante, les maisons colorées, les rues pavées, les gens souriants et le climat très agréable. Les volcans entourent la ville, ce qui nous donne rapidement des idées de grimpette !!

Nous partons dès le lendemain à l’assaut du Volcan Agua, point culminant de la région avec ses 3770 m. « Quetzal dit ?? Agua ? drôle de nom pour un volcan ? » Eh oui, ce volcan fut très meurtrier, au 19ème siècle car son cratère éteint depuis longtemps mais rempli d’eau, céda sous le poids et une gigantesque vague submergea la ville de Ciudad Vieja...

Nous voilà donc sur les pentes de ce fameux volcan accompagnés de José notre guide pour la journée. 1700 mètres à monter, autant à descendre, difficile à avaler à froid !!! Le sentier s’élève doucement à travers une forêt luxuriante (des lianes pendent des arbres, des fleurs multicolores...) filtrant les rayons du soleil, pour laisser place petit à petit à une pente de plus en plus raide couverte d’une végétation clairsemée, composée de pins jusqu’au sommet. Le spectacle grandiose nous fait oublier rapidement les jambes lourdes et le souffle coupé par l’altitude. Nous mangeons au soleil face à un panorama splendide, dont le volcan fuego, toujours en activité, qui toussote de temps à autre de la fumée sortant de ses entrailles. Nous rentrons "harassés" (surtout Pierre qui ne tient pas le choc !) après 7h30 de marche dans notre charmant petit hôtel « Santa Lucia ».

2

Hola los gringos ! Nous voici arrivés à Panajachel, au bord du magnifique lac Atitlan dans lequel plongent les pentes de trois majestueux volcans. Et devinez quoi ? Nous avons grimpé l’un d'eux !! Panajachel c’est un peu très touristique, mais néanmoins charmant. On se croirait dans une petite station balnéaire, tout y est : le climat - environ 25 degrés - les restos, la plage, les discothèques... non faut pas déconner non plus ! Nous prenons nos quartiers dans une charmante pension familiale, chez Lupita, Guatémaltèque celle-ci, n’est-ce pas Fredo ?! Nous partons en ballade le long du lac pour rejoindre le petit village de Santa Catarina. On prend goût au moyen de transport assez répandu ici : le « pick up public ».

Le lendemain, nous nous rendons au fameux marche de Chichicastenango, surnommé Chichi par les gens d’ici! Nous nous entassons avec les locaux dans un authentique bus de 1978, avec changement des pneus lisses 5 minutes avant le départ et tout le monde dedans (ils ont des bons crics ici…).

Le marché est haut en couleurs, à la hauteur de sa réputation. Au programme : des tissus, des poulets, fruits et légumes, artisanat local, et négociations des prix en perspective! Hommes et femmes sont vêtus de leurs habits traditionnels, pantalons et chemises colorées et brodées.

EL MERCADO

Le marche de Chichi, C’est pas comme à Paris,

On y voit des poulets qui ont encore leur tête, des tissus brodés qui sont plutôt chouettes,

des indiens malins, parés de leur plus beaux habits, vendant de vulgaires masques en pin à des gringos ahuris.

Pensant que c’est du bois précieux, le gringo en a plein les yeux, et l'indien ne s’en porte que mieux.

Il y a aussi de gros légumes, des platanos, et des agrumes, des patatas fritas et du pollo, vous êtes au marché de chichicastenango !!!

De retour à Panajachel, nous prenons une lancha –un bateau quoi!- pour San Pedro, de l’autre coté du lac. Ce village est envahi de hippies qui ne sont jamais partis depuis les années 60… On nous propose bien un peu de marijuana mais vous nous connaissez... on préfère la coke ! L’endroit n’a rien d’extraordinaire et apparemment nous n’avons pas le look baba, c’est pourquoi nous décidons de grimper sur le volcan San Pedro, 3060m, dès le lendemain matin. Après une courte nuit, nous partons accompagnés d’un homme du village armé de sa machette, de son fils de 9 ans Osvaldo et d’un chien errant. Nous serpentons pendant une heure à travers les champs de café et de maïs, puis les pentes se durcissent et la forêt tropicale se densifie. Osvaldo en profite pour se pendre aux lianes tel un mono (singe). Nous sommes à 30 minutes du sommet lorsque le guide nous demande de cacher nos billets et passeports dans nos slips et chaussettes, car des ladrones, banditos, ont la fâcheuse habitude de détrousser les randonneurs au sommet. Nous ne sommes plus du tout rassurés (car nous n’étions pas au courant) et avançons en silence 30 mètres derrière le guide. Finalement beaucoup d’émotions pour pas grand chose… Le seul véritable problème a été que nous étions dans la brume au sommet et que nous n’avons pas pu contempler le magnifique spectacle ! De retour vers 13h, il est temps d’aller se détendre dans les bassins d’eau chaude du vieux hippie californien ! Nos genoux et muscles apprécient ce geste !

Hasta Luego amigos!

3

Ola !

Nous voila à Coban, à 5 heures de route au nord de Guate Ciudad. Nous sommes sur le chemin du Peten, la région de la jungle et des sites Mayas (pas l’abeille… ok, elle était facile). Aujourd’hui nous sommes, sur les bons conseils de Manu, allés visiter la curiosité géologique de Semuc Champey. Semuc, ça se mérite, 3 heures de route dont une de piste, rien que pour y aller, mais la route est sublime, zigzaguant entre les bananiers, palmiers, plantations de café, l’endroit est très humide et tout y pousse. A Semuc, on se retrouve en pleine forêt, à plonger dans des vasques d’eau turquoise. Malgré le temps maussade, l’eau était quand même à 25 degrés… (juste bon pour Floflo !). Les vasques d’eau forment un pont de calcaire de 300 mètres de large sous lequel s’engouffre un torrent bouillonnant. Si vous tombez dedans, vous passez à la machine à laver et ressortez 300 mètres plus loin en mille morceaux, nous on n’a pas essayé !!!

Demain nous prenons la route vers le nord et la ville de Sayaxche pour visiter les ruines de Ceibal, puis Tikal (le Macchu Pichu du Guatemala) dans la semaine.

Maintenant, une brève du Guate, rien que pour vous :

EL BUS

Prenez un vieux bus américain des années 60-70. Repeignez le, si possible avec des couleurs vives.

Entassez 6 personnes là ou vous n’en mettriez que 4. Rajoutez en 10 à 15 debout.

Roulez à vive allure sur des routes sinueuses et montagneuses.

Doublez dans les virages sans aucune visibilité. Rabattez vous lorsque croisez plus gros que vous.

Freinez, accélérez, Remuez, ballottez. Vous êtes arrivés !

N’en faites pas un drame, car Dieu vous accompagne…

Hasta luego, Ana y Pedro los guatemaltecos.

4

Hola los amigos, Nous sommes arrivés mercredi soir en terrain Maya, dans le nord du Guatemala, la région du Peten, recouverte par la forêt tropicale. Jeudi matin nous sommes partis pour notre première visite d’un site maya, sur les bords du Rio la Passion. Après 1 heure de bateau nous débarquons en pleine jungle sur le site de Ceibal. Un singe hurleur nous accueille dès notre arrivée par des rugissements dignes d’un lion en rut (si, si). Il nous faut plusieurs minutes pour localiser l’agitateur qui est finalement bien moins impressionnant que son puissant cri. Un chemin à travers la forêt nous emmène jusqu’à la cité Maya, des milliers de moustiques nous accompagnent, heureusement que nous avons recouvert notre petite peau de gringos de répulsif, bien utile en ces lieux hostiles… A Ceibal, seulement deux temples de la cité ont été mis à nu et restaurés, des dizaines d’autres sont encore recouverts par la végétation, mais ils se devinent facilement de par leurs formes caractéristiques. Nous nous amusons même à grimper sur quelques un d’entre eux, si les mayas le savaient... ils se retourneraient dans leur temple !! Le retour en bateau est consacré à l’observation des animaux sauvages de la région, au menu, deux crocodiles (enfin juste deux paires d’yeux), deux iguanes (dont l’un vert fluo, c’est la femelle...), des hérons, des piverts, un aigle, une tortue faisant la bronzette... c'est tout mais c’est déjà pas mal. Deux heures de bus l’après midi nous conduisent sur la charmante presque île de Flores, haut lieu touristique du Guatemala et point de départ des excursions vers le fameux site de Tikal dont nous rêvons la nuit... Le lever à 4h30 se fait sans presque aucune difficulté, tant il est important de prendre le premier bus pour avoir la chance d’observer des animaux au lever du jour. Nous y voila ! La magie de Tikal fait effet, et nous passons notre journée a parcourir les 16 km carrés du site.

TIKAL, c'est plus de 4000 édifices Mayas, dont seulement 16% ont été mis a nu, environ 100 000 habitants à son apogée, une période qui court de moins 900 AV JC à plus 900 AP JC. Des fouilles sont encore en cours et ne cesseront sans doute jamais. Depuis les trente dernières années, beaucoup de vestiges ont été restaures et rendus accessibles au public (ça c’est pour la maman de Pedro). Nous avons d’ailleurs eu la chance de voir un squelette dans une tombe découverte 20 jours plus tôt. Notre guide Hernando était particulièrement passionné et passionnant, nous avons passés plus de 5 heures en sa compagnie !!

Nous allions d’un temple à l’autre, empruntant des sentiers dans la forêt, pour observer les habitants actuels de la cité : Toucans, singes araignées (moins bruyants que le hurleur), perroquets, plantes médicinales, épices. Hernando nous a même fait sortir une tarentule (grosse araignée dont raffolerait Steph)de son trou, mais la plus belle prise du jour reste MEL GIBSON (le vrai, spécimen unique au monde) en visite incognito mais entouré de quelques gorilles…

Nous avons eu la chance, après les avoir cherchés toute la journée, de faire la connaissance d’une famille de coatis au détour d’un temple. Ces petits mammifères de la taille d’un petit chien qui se nourrissent d’insectes sont vraiment adorables et peu farouches. Ils se déplacent en groupe en pointant tous leur queue touffue vers le ciel. Les temples sont vraiment impressionnants par leur hauteur et leur raideur. Les sacrifiés étaient jetés sans ménagement du haut de la cinquantaine de mètres de chaque édifice.

La folie des grandeurs des rois et des religieux Mayas précipita la chute de TIKAL bien avant l’arrivée des espagnols. A vouloir toujours plus de sacrifices, plus d’esclaves (donc plus de guerres), plus de temples... Les environs furent si déboisés et intensivement exploités que l’endroit en devint invivable et la guerre civile et la famine poussèrent la population à migrer vers d’autres terres. Voilà pour la petite histoire.

Bon, il nous faut vous quitter car le café va fermer. Demain nous prenons la direction de la mer des caraïbes.


Hasta luego !!! Ana y Pedro.

Tikal au milieu de la jungle 
5

Hola los amigos!

Un dernier message avant le retour à la grisaille parisienne ! Actuellement nous sommes à Monterrico, les pieds dans l’eau de l’océan pacifique. 32 degrés, l’eau n’est même pas assez rafraîchissante tant elle est chaude ! Ce matin nous avons visite un centre de protection des tortues de mer, d'iguanes et de caïmans, et nous avons même eu la chance de pouvoir mettre 10 bébés tortues âgés de 2-3 jours à la mer! C’était émouvant de les voir s’aventurer dans ces grosses vagues...snif snif on ne les a plus revues...