Incursion dans l'empire du milieu

Un petit tour en Chine Impériale : Beijing, Xian, Shanghaï
Juillet 2006
4 semaines
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Il y a de multiples endroits pour visiter le plus grand monument de la planète, et le site de Hanghua est officiellement ferme aux touristes depuis quelques mois. Malgré les mises en garde, nous allons tenter de réaliser un de nos rêves : Passer une nuit à la belle étoile sur la Grande Muraille de Chine !!! Vous venez avec nous ?

La Muraille longeant les crêtes, il est impossible de trouver de l'eau. Impossible aussi d'acheter des provisions en chemin. Nous avons donc prévu 2 jours d'autonomie totale. Depuis Pékin nous partons de bon matin. Accompagnes de Kerstin, une voyageuse allemande séduite par l'idée, nous prenons un premier bus public (1h30) puis un minibus (45 mn) pour nous rendre sur le fameux site. En arrivant sur place, nous sommes saisis par la beauté du lieu, loin des artères polluées de la capitale. Les montagnes s'étendent a perte de vue et sont recouvertes par une dense végétation qu'il est pratiquement impossible de pénétrer.

Et puis il y a cette Muraille... Ne reculant devant aucun obstacle, aucune pente, aucun pic, les chinois l'ont construite en suivant la ligne de crête. Peu importe la difficulté de l'entreprise, peu importent les dangers. La folie (ou paranoïa ?) de certains hommes a conduit au sacrifice de milliers d'autres au nom de la grandeur de l'Empire, au même titre que ceux qui laissèrent leur peau en construisant les pyramides d'Egypte ou les cités Incas du Pérou.

Pour rejoindre les remparts, nous empruntons un petit sentier. Au bout de 50 m, un homme nous arrête et nous demande 2 Yuans (0.2 euros) pour continuer. Afin de faire comprendre à l'opportuniste qu'il n'a pas le droit de nous extorquer quelconque argent, nous exigeons de voir le reçu qu'il nous donnera en échange (tout en pensant qu'il n'en a pas...). Et le type nous sort trois faux reçus photocopies d'on ne sait où ! Le sifflet coupé, nous payons notre contribution au développement de la région et continuons notre chemin. Une fois sur la Muraille, après avoir grimpe une échelle de bois, la joie nous envahit : Nous y sommes ! La rando peut commencer ! Les 500 premiers mètres ont été restaurés, les dalles sont lisses, bien cimentées, ce qui n'enlève rien à l'inclinaison de certaines parties qui sont vraiment raides...

Nous rejoignons la première tour, et là stupeur ! Deux chinois nous barrent la route, l'entrée de la tour est obstruée par une porte de fortune pleine de barbelés. Un papier y est accroché :"The Great Wall is closed, forbidden to climb". L'un des gardes porte un badge sur lequel on peut lire "Manager of the Great Wall". Ils n'ont pas l'air commode et nous pointent le papier d'un air désabusé lorsqu'on leur fait comprendre que nous voulons continuer... Nous étions prévenus vous me direz...

Tout ça pour rien ? Nous sommes dégoûtés. Pierre leur propose de leur donner de l'argent mais leurs mines patibulaires se renfrognent et, agacés, ils nous repointent la pancarte. Nous posons les sacs et improvisons un sitting devant la tour, passant en revue les différentes possibilités de "secours". Il est déjà 13h, il faut faire vite...

Les minutes passent, elles semblent interminables. Le soleil au zénith cogne. Nous proposons une cigarette à nos "tauliers", ils refusent. Décidément... Nous pouvons rejoindre la Muraille plus loin, mais pour cela il nous faut faire un détour de 2 bonnes heures. Ces deux énergumènes ne vont quand même pas réussir à nous gâcher notre rando sauvage !

Nous nous apprêtons à descendre quand l'un des deux gardiens nous demande d'où nous venons. De fil en aiguille la discussion s'engage et l'atmosphère se détend. Finalement, ils nous laissent passer au tarif "exorbitant" de 5 euros par personne... En espérant que ce soit le dernier péage de la journée, nous reprenons notre lente progression sur le Mur.

La tour suivante se profile mais personne ne semble la bloquer. Pierre, quelques mètres devant, passe le premier. Plus loin, il tombe nez à nez avec un énorme serpent jaune tacheté de noir se prélassant sur un escalier. Énorme, car l'animal devait bien mesurer dans les 2 - 2,5 mètres pour 5 a 7 cm de diamètre. Le temps d'aller prévenir les filles, la bête a déjà filé, au plus grand désespoir de Pierre qui n'a pas eu le temps de prendre une photo!!!

Nous quittons la partie restaurée du Mur pour celle vraiment authentique, datant d'environ 400-500 ans. La Muraille est encore debout; par contre le chemin de ronde est envahi par la végétation et, du fait du ruissellement, la plupart des marches sont écroulées. Les 2-3 prochains kms ont l'air redoutables. Il nous faut grimper environ 600m de dénivelé, et par endroits la Muraille laisse place à une falaise quasi verticale... Trois heures d'efforts plus tard, nous élisons domicile dans une tour de guet, une centaine de mètres sous le sommet. Nous escaladons la dernière paroi sans les sacs à dos avant que le temps ne se dégrade. Nous sommes seuls, heureux de notre ballade. La vue est splendide. Les nuages filent doucement, épousant le relief des collines.

Au loin le tonnerre gronde, il se rapproche vite. De retour dans notre refuge, l'averse éclate, puis laisse place à un magnifique arc-en-ciel, quel spectacle grandiose !

Nous nous endormons des étoiles plein la tête, sauf Pierre qui a rêvé d'un gros serpent jaune !!!

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O Voyageur qui venez de loin,

Soyez le bienvenu

Dans cet humble petit coin.

Si toutefois vous n'êtes pas prévenu,

Laissez-moi le soin,

De vous conter quelques déconvenues.

Dès l'entrée en piste,

Dirigez vous tel un funambuliste.

Tout en évitant la cabriole,

Accroupissez vous et visez la rigole.

Ne portez pas attention,

Au fait qu'il n'y ait point de cloisons.

L’œil de votre voisin

N'est curieux que si vous êtes Européen.

Les effluves de vos prédécesseurs

Vous embaument le cœur,

Car au terme de leur dur labeur,

Ils ont du en négliger l'ampleur.

Ne vous étonnez point si des mouches volent,

Autour de chaque offrande elles dansent la farandole.

Au risque d'être indiscret,

Si vous n'êtes pas si pressé,

Attendez le prochain arrêt...

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... Et moi, et moi, et moi !!!

Comme chantait Dutronc dans les années 60.

Sauf qu'en 2006, les chinois sont 1,3 Milliards... Et ça se voit !

Surtout lorsque, comme nous, on a la bonne idée de visiter ce fabuleux pays au mois de juillet, période de vacances de dizaines de millions d'entre eux... Erreur fatale ! Car les chinois voyagent, et c'est tant mieux pour eux, mais alors vraiment tant pis pour nous...

Ici se pratique le tourisme de masse, celui que nous fuyons, mais qui en Chine nous a rattrapé par le collet.

Tout d'abord le guide : Équipé d'un haut-parleur, d'un drapeau et parfois même d'un sifflet, il passe son temps à brailler, à rameuter ses troupes et à marcher au pas de course. Son troupeau ensuite : Au nombre de 20 à 30 têtes, ils portent tous la même casquette pour ne pas se perdre les uns des autres. Et vas-y que je te pousse, et vas-y que je te double, et vas-y que je te marche dessus, et vas-y que je me prends en photo devant tout et surtout n'importe quoi... Et vas-y que je réponds à mon téléphone portable en hurlant et en faisant exploser les tympans de tous mes voisins...

QUE DU BONHEUR lorsque vous visitez un temple ou un monastère bouddhiste à la recherche du calme, de la sérénité, voire du Nirvana...

Et si l'on ne s'étonne pas de ne pas être les seuls à visiter la Cite Interdite de Pékin, il en va autrement quand on se rend sur les montagnes sacrées. Quatre heures de difficile rando pour atteindre le sommet, il ne devrait pas y avoir grand monde... Mais si ! Ils sont tous là ! Car les autorités ont eu la bonne idée d'installer un téléphérique !

Sur la dernière que nous avons grimpée, par un temps des plus humides qui ne les a pas arrêtés, nous avons trouvé des hôtels 4 étoiles et des distributeurs automatiques au sommet...

Elles sont loin nos escapades nomades de Mongolie !

J'y pense et puis j'oublie, c'est la vie, c'est la vie...

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Xian, capitale de la région du Shanxi, ville chinoise d'un peu plus de 6 millions d'habitants...

Seuls les épais remparts qui encadrent la ville, le quartier musulman de la vieille ville et la Grande Mosquée sont encore la pour témoigner d'un riche passe historique.

La ville de Xian est connue pour avoir été la fin de la route de la Soie, célèbre route qui a favorise dans cette cite les mixités culturelle et religieuse.

La Mosquée a été construite dans le style chinois, aussi elle ressemble a une pagode, et est entourée de jardins luxuriants.

Toujours active en tant que lieu de culte, vous pouvez écouter les appels à la prière du Muezzin :

Les arches, minaret et salle de prière sont alignés selon un même axe, autour desquels il est bon de flâner, guidé par le chant des oiseaux. Ce vaste jardin, paisible et spirituel, est un véritable havre de paix au cœur de l'agitation de la ville...

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Les moines Shaolin sont une véritable et vénérable institution dans l'Empire du Milieu. Nous leur avons rendu visite.

En été ce sont jusqu'à 7000 jeunes soldats qui s'entraînent de 5 heures le matin à 7 heures le soir dans un confort spartiate. Soldats, car leur organisation est quasi militaire. La discipline est stricte et tous les élèves écoutent leur maître dans un silence et un respect qui rendraient jaloux les profs de l'éducation nationale !!! Peut-être que le Kung Fu devrait être une discipline de base pour tous les prétendants au CAPES...???

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Nous sommes à Hong Kong en compagnie de Virginie et Mohamed qui viennent de descendre de l'avion en provenance de Paris. Quel plaisir de les retrouver!

Nous réalisons soudainement la distance parcourue depuis 3 mois. Paris-Hong Kong par les moyens de transport terrestres, ça fait un sacré bout de chemin. Paris-Berlin-Varsovie-St Petersbourg-Moscou-Kazan-Irkoutsk-Oulan Bator-Pékin-Xian-Shanghai-Hong Kong. Quelques milliers de kms résumés en quelques mots. Et comme un clin d’œil pour confirmer tout cela, Virginie et Mohamed n'ont mis que 11 heures pour rejoindre Hong Kong depuis Paris, alors qu'il nous a fallu 25 heures en train depuis Shanghai!

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Bonjour à tous,

Voilà 6 jours que nous sommes sur le sol asiatique. Nous avons atterri à Hong Kong samedi dernier à 17 heures, après 10h50 de vol. La chaleur est étouffante mais heureusement, le ciel est bleu. Nous prenons un bus jusqu'au centre ville pour aller retrouver Anne-Laure et Pierre qui font leur tour du monde.

Rendez-vous dans les Mirador Mansions, immeuble vétuste de 16 étages abritant des dizaines de guesthouses et des voyageurs du monde entier. Notre chambre fait 2 mètres carrés au maximum et la sdb 0.5 mètre carres, au 12ème étage de cette sorte de tour infernale ou rodent des cafards géants, des rabatteurs du Cachemire et des restaurants appartements.

Nous avons de la chance d'avoir 3 jours de beau temps car Hong-Kong est généralement très brumeux. Le premier jour, nous prenons un petit ferry pour nous rendre sur l'île de Hong Kong. Nous prenons le téléphérique pour nous rendre en haut de Victoria Peak (Pierre et Anne Laure montent à pied (les courageux!!). La vue est impressionnante du sommet. Le territoire de Hong Kong étant très petit par rapport au nombre d'habitants, les immeubles de 30, 40 ou encore 50 étages sont concentrés et semblent tous se toucher. La vue sur la Baie de Hong Kong est vraiment unique.

Le soir, dîner dans le quartier de Mong Kok avec Samuel, un ami de Pierre qui vit à Hong Kong, où l'animation des rues est surprenante même à 23 heures. Les rues sont tellement éclairées que l'on se croirait en plein jour. Nous nous régalons de Dim Sum (raviolis chinois fait maison, absolutely delicious). Anne et Pierre nous abreuvent d'aventures de leur périple en Russie, Mongolie et Chine.

Le lendemain, nous partons passer la journée à Macau, ancien territoire portugais rétrocédé à la Chine en 1999, un an après Hong Kong. La chaleur est indescriptible. En fait, il ne doit faire que 35 degrés mais l'humidité est a son comble et nous perdons au moins 2 kilos de transpiration. Nous sommes plutôt déçus par Macau car nous nous attendions à une toute autre atmosphère. Le centre de la veille ville, compose des anciennes battisses portugaises, a été complètement refait et les rues sont bordées de magasins branches. Le centre a un air tellement touristique que l'on pourrait se croire a Disneyland.

Mais Macau, c’est aussi l'Enfer du Jeu : les casinos pullulent et nous ne manquons pas l'occasion d'aller dépenser quelques Patacas dans les machines à sous, sans résultat, bien évidemment...

Après ça, nous allons reprendre des forces dans un restaurant portugais, délicieux...


Les 2 jours suivants sont plutôt consacres a du repos bien mérité et un peu de shopping. Le soir, Samuel nous emmène pour la seconde fois dîner dans un restaurant ou nous nous régalons de Dim Sum, nouilles et légumes. L'atmosphère de Hong Kong est trépidante. Une ville de paradoxes: Des boutiques partout ouvertes jusqu’à plus de 23 heures, des néons multicolores a chaque coin de rue, des tours immenses abritant des centaines d'appartements, des bars, des restaurants et des Pubs pour les expatries, mais aussi de petits marches de viande, poisson, grenouilles, épices... D'une rue a l'autre, on passe de l'ancien monde au nouveau. Mais il nous faut rejoindre Pékin dans 3 semaines et au bout de 3 jours et demi dans cette ville impressionnante, nous prenons un bus de nuit pour la Chine.

Virginie

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Perdus dans la jungle urbaine de Hong Kong, nous avons été chanceux de retrouver Samuel, un ancien camarade de fac de Pierre-Antoine. Nous pouvons l'appeler Docteur car ce travailleur invétère mais loin d'être décérébré, va soutenir sa thèse de Science en Génie Chimique le 29 août, avec succès c'est certain.

Merci donc à Samuel pour le bon temps passé ensemble, pour la visite de l'incroyable université de Hong Kong, pour nous avoir fait profiter de ses bonnes adresses "gastronomiques" (Mmm les bons dim sum et desserts à la mangue!), et pour avoir été notre guide sur les sentiers de randonnée entre mer, jungle et montagne. Car c'est ça aussi, Hong Kong!