🇮🇹 🇬🇷 🇹🇷 Europe du Sud express

Première partie de ce périple de 11 mois en famille : de Chambéry à Istanbul par les transports locaux.
Du 22 août au 12 septembre 2022
22 jours
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Article rédigé par Pierre-Antoine et Maxime

Avec ce périple préparatoire en Haute Tarentaise et Haute Maurienne, nous venons de mettre un pied dans notre grand voyage. Préparatoire pour tester le matériel acheté, pour s'habituer aux sacs à dos de randonnée pour les enfants, pour marcher quelques jours d'affilée en montagne, avant de partir pour la traversée de l'Europe du Sud (en train, en bateau, en bus), puis le Népal, où nous passerons l'automne 2022.

Nous voilà donc au parking du lieu dit "La Savonne", sur les hauteurs de Sainte Foy Tarentaise. Sur les bons conseils de Matthieu L, nous partons pour une petite boucle de 3 jours de randonnée en autonomie complète (c'est à dire que nous portons nos tentes et notre nourriture) qui nous fera passer par de nombreux lacs, avec une petite incursion en Italie. Malgré l'altitude (le parking se situe à 1800m), comme partout en France, il fait chaud, et les pâturages habituellement si verdoyants souffrent de la sécheresse. Par contre, contrairement à beaucoup d'endroits en montagne actuellement, nous trouverons de l'eau dans de multiples ruisseaux.

L'itinéraire de notre boucle en Haute Tarentaise 

Après avoir bien entassé tout notre barda dans les sacs à dos (6 kg pour les enfants, beaucoup plus pour les parents...), nous attaquons la montée au lac du Retour par un très joli sentier le long d'un cours d'eau. Marmottes, grenouilles, chenilles multicolores et myrtilles sauvages seront les principales attractions de cette première après-midi de marche tranquille.

Lac du Retour (2390m) et au fond le col du même nom par lequel nous sommes arrivés 

Arrivés au lac, lieu de notre premier bivouac, nous montons les tentes dans un coin idyllique et nous empressons d'explorer les environs. Comme nous avons 2 tentes, nous répartissons l'équipe de la manière suivante : les enfants d'un côté, et les parents de l'autre !

Bivouac de rêve 

Autour de ce lac particulièrement poissonneux, deux pêcheurs et un couple de randonneurs sont également installés. Un peu plus tard, un berger, accompagné de ses centaines de brebis et de ses 4 chiens (dont 2 patous) prend place sur les pentes herbeuses au dessus du lac.

Après une soupe lyophilisée maison et de succulentes pâtes au pesto (bien meilleures qu'à la maison dixit les enfants), nous rejoignons un promontoire pour admirer le coucher du soleil (pour mieux s'en rendre compte, il est préférable de regarder les photos depuis un PC au lieu d'un smartphone !).

Variation de lumières au coucher de soleil depuis le lac du Retour 

Il est maintenant l'heure d'aller s'emmitoufler dans son duvet ! Vers 21h30 la pénombre est déjà bien installée, et Anne-Laure est la dernière à passer un coup d’œil à l'extérieur avant de zipper le toit de tente jusqu'au lendemain matin. Cette histoire somme toute banale aurait pu s'arrêter là. Mais parfois, à quelques secondes près, l'invraisemblable peut surgir...

Car Anne-Laure, en fermant le zippe m'interpelle : "Dis donc, c'est un chien qui nous observe là ?". Piqué par la curiosité, j'ouvre mon côté et passe la tête à l'extérieur : "C'est un chien qui ressemble bien à un loup...? Éclaire le avec ta frontale !" Je me dépêche de sortir l'appareil photo et sors pour immortaliser l'animal, qui bien curieux nous fixe à 5 mètres à peine de distance. Dans la pénombre, l'excitation, et la précipitation, je n'arrive pas à faire les bons réglages, ce qui rend le portrait de notre mystérieux visiteur bien flou :

Le mystérieux visiteur du soir 

Voulant me rapprocher pour faire un meilleur cliché, l'animal disparaît dans les profondeurs de la nuit... S'ensuit un débat de non spécialistes sur cette rencontre inattendue. "Il a l'air bien maigre pour un loup..." "Est-ce que ce serait un des chiens du berger qui divaguait dans les parages ?" "II ne ressemble pas tant que ça à un chien..." "Il était bien proche de nous pour un loup..."

Les enfants n'ayant pas assisté à la scène, mais nous entendant discuter, nous demandent alors "de quoi vous parlez ?" "Qu'est-ce qu'il y a dehors ?". On leur explique rapidement la situation, puis tout le monde se couche. Installé de nouveau dans notre tente, Anne-Laure est prise d'un léger doute et avec toute la prudence qu'une louve témoignerait à ses louveteaux, me propose de changer la répartition des tentes en mettant un adulte avec un enfant. Ravi de l'idée de dormir avec son père, Maxime se précipite en dehors de la tente au moment même où les bruits sourds d'une course rapide nous font lever la tête : La bête était revenue ! Nous assistons tous les quatre alors à une scène incroyable : le "loup" se couche dans l'herbe, s'étire, reste là à nous observer, pendant que je demande à Anne-Laure de bien l'éclairer avec sa frontale, cette fois-ci je ne vais pas le rater ! Mais non, la deuxième série de photos n'est pas meilleure...

Lors de la deuxième visite 

En me rapprochant une nouvelle fois, le "loup" s'enfuit en direction du troupeau de brebis. Après cette rencontre incroyable, nous avons du mal à reprendre nos esprits et retournons difficilement nous coucher. Lampe frontale à portée de main, réglages de l'appareil faits, je reste en éveil, persuadé que selon le dicton, l'animal reviendra une troisième fois. Une heure plus tard, pensant entendre de nouveau des pas, je sors en quatrième vitesse de la tente, mais balayant l'obscurité avec ma lampe, je ne trouve rien. Plus tard, vers 3h du matin, ce sont les chiens du berger que j'entends aboyer de longues minutes.

Au réveil, le doute étant présent sur la nature de l'animal, Anne-Laure et Maxime décident d'aller voir le berger. N'ayant aucun chien similaire, il nous confirme immédiatement que c'était bien un loup et qu'une meute est présente sur le secteur. Il n'a subi aucune perte pendant la nuit, je pense que ses chiens ont bien éloigné le rôdeur. Car si cette rencontre était assez magique pour nous, ce n'est pas le cas des bergers qui ont du mal, malgré les Patous, à protéger leurs troupeaux.

Pour Maxime en tout cas, cela restera à ce jour la meilleure nuit de sa vie ! "Awouh Awouh Awouuuh !"

2ème jour, en quittant le lac du Retour
Passage en Italie, vers les lac de Bellacomba
Lac de Bellacomba et Mont Blanc en toile de fond
Col du Tachuy, descente vers le lac du Petit
Au lac du Petit
Au lac du Petit
Bivouac au lac du Petit
Le mont Pourri depuis le lac du Petit
3ème jour, descente vers le refuge du Ruitor
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Nous poursuivons ce petit séjour préparatoire en nous dirigeant vers la Haute Maurienne. En voiture, nous franchissons le col de l'Iseran et allons nous garer à l'Ecot (Bonneval sur Arc), un petit hameau au bout de la route, entièrement restauré selon les techniques traditionnelles (maisons en pierre, toits en lauze). Déjà habitué aux touristes, sa popularité a grimpé en flèche lors de la sortie du film Belle et Sébastien, le village ayant servi de décor.

Nous voici donc en marche pour de nouvelles aventures, avec une différence importante avec les nuits précédentes : nous ne portons plus les tentes, la nourriture, le réchaud, les matelas de sol puisque nous dormirons en refuge, à celui des Evettes tout d'abord, puis à celui du Carro.

Le bout de la Haute Maurienne 

Les magnifiques glaciers accrochés aux montagnes constituent l'un des atouts de la région. Et des randonnées assez faciles permettent d'aller les admirer, voire même de les toucher. Cependant, comme partout dans les Alpes, la fonte s'accélère et les glaciers perdent chaque année un peu plus de leur volume. Ce qui crée un petit paradoxe en cet été caniculaire : en pleine sècheresse les torrents glaciaires ont rarement autant débité ! J'ai retrouvé sur internet deux photos du glacier des Evettes qui matérialisent bien ce recul :

Glacier des Evettes en 1928 et 2005 

Par hasard, j'ai pratiquement pris la même photo en 2022 :

Vue sur le glacier des Evettes, qui a encore reculé par rapport à 2005

Quelques photos de cette journée :

Un pont romain se trouve non loin du refuge 

Le lendemain, nous redescendons par le même chemin, puis entamons la montée vers le refuge du Carro. Les paysages sont toujours aussi beaux. On en profite pour faire un brin de toilette dans un beau ruisseau lors de la pause déjeuner.

Faire attention lorsqu'on croise une vache en plein alpage ! 

L'après-midi, nous avons la chance d'admirer un couple de Gypaète barbus. Il n'y avait que 66 couples recensés en France en 2019. Avec 2,70m d'envergure, c'est un des plus grand rapace d'Europe. Étant une espèce de vautour, il se nourrit de charognes et participe activement à la bonne santé des écosystèmes, évitant aux cadavres d'animaux de pourrir dans la montagne et de polluer les cours d'eau. Il a la particularité de casser les os trop gros pour être avalés en les lâchant sur des rochers depuis plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

Gypaète barbu 

Arrivés au refuge du Carro à 14h30, nous avons le temps de profiter des environs !

Construction de cairn, partie de cache-cache avec Mme Brebis 

J'en profite pour monter au col, admirer la vue côté italien. Je découvre au sommet une impressionnante forêt de cairns :

Forêt de cairns au col du Carro ( 3149m)

Dernière journée de marche, par un splendide sentier en balcon jusqu’au pont de l'Oulietta. Un coup de stop et nous voilà redescendus à la voiture.

Sentier en balcon et vue sur l'Albaron (3637m) 
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A quelques heures du départ, le bouclage des sacs est en cours... Après une sélection rigoureuse sur les habits, les affaires de classe hier, la journée à en partie été consacrée à la trousse de toilette et à la pharmacie. Côté vaccin, nous avons également terminé hier notre parcours (Merci Mag 😉) : Typhoïde, Hépatite A, Encéphalite japonaise, Rage, Méningite, on va pouvoir dormir dans le caniveau ! 😛

Des sacs compacts, pour aller aussi bien à la plage en Grèce ou à 4500m au Népal...
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Concernant l'itinéraire en Europe, voici le tracé : Chambéry, Italie, Grèce, Bulgarie, Turquie, et une carte pour un peu plus de détail :

L'itinéraire "Europe express", du 22 août au 12 septembre 

Concernant le CO2, nous allons essayer de tenir à jour notre bilan carbone du voyage, au moins sur la partie transport, ce qui est assez facile à calculer (on trouve notamment des informations sur le site https://www.myco2.fr/).

Pour l'Europe, le transport sera très peu émetteur de CO2, puisque nous nous déplacerons uniquement du train, bateau et bus. Voici le détail ci-dessous des principales étapes :

3000 km ; 300 euros/pers, soit 1 euro/10kms 

Par contre, quand nous prendrons l'avion pour Katmandou, on se prendra une bonne charge... (1000 kg CO2/personne) !

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A Chambéry y a pas de Chianti,

A Torino y a du limoncello

En gare de Milano, je trimbale mon sac à dos,

Au pays de l'Italie, les trains sont rouges, comme les Ferrari,

A bord, masque covid sur le museau, je m'installe dans l'Area Silenzio,

Si je veux poster une story, pas de problème, il y a le Wifi

Avec mes cartes, au choix, je fais un château où un Uno,

Voiture bar, je commande des tortellinis et tutti quanti !

Le Frecciarossa, que Bellissima !

Attenzione a la maquina !

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Bon, difficile d'être original dans cette note de blog sur l'une des plus belles villes du monde. Surtout qu'en deux jours, nous avons principalement parcouru quelques grands sites touristiques, très touristiques. Il faut donc user de techniques de sioux pour ne pas le laisser paraître sur les photos.... Photos qui seront forcément un peu clichés, on essaiera d'être plus créatifs la prochaine fois ☺️ !

Nous avons été particulièrement impressionnés par cette profusion d'édifices religieux, véritables oeuvres d'art à la gloire d'un catholicisme tout puissant et débordant de richesses (et encore, nous ne sommes pas allés au Vatican !).

Voici donc en quelques images, un petit résumé de notre séjour à Rome, avant de prendre la route de la Grèce demain🚢.

Arrivederci !

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Pour vous illustrer le côté monumental des églises romaines, nous vous proposons un petit coup de projecteur sur la basilique Saint Jean de Latran, que nous avons visité par hasard, attirés par sa façade extérieure massive et imposante, construite au 17ème siècle.

L'entrée de la basilique et le palais à droite

Nous apprenons que nous sommes sur l'emplacement du premier édifice monumental chrétien dont les travaux ont démarré en 320. Détruite par des incendies et des tremblements de terre, elle a été reconstruite et modifiée au cours des siècles.

Elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde et le palais de Latran contigu a été pendant 1000 ans la résidence des Papes. D'ailleurs, les deux édifices appartiennent toujours au Vatican, bien qu'ils ne soient pas dans l'enceinte du Saint Siège.

Vous aurez compris que ce lieu, comme beaucoup d'autres à Rome, est chargé d'histoire, il a même été le théâtre de la signature d'un accord entre Mussolini et le Pape.

A l'intérieur, c'est gigantesque. On y pénètre en franchissant une porte en bronze qui date de l'antiquité !


Détail de la porte en bronze

Le long de la nef, de larges niches abritent les statues des 12 apôtres.

Au sol, on foule de superbes mosaïques.

Le plafond en bois sculpté et doré remonte au XVIème siècle.

Voilà, c'était la minute culturelle... 🙃

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Kalimera ! Nous voici à Ioannina, en Grèce, après un périple de 24h non stop.

Nous avons quitté Rome hier matin dans le Frecciarossa 1000 (et non Simca 1000) que l'on ne présente plus. Sauf que nous étions en première classe ! Faudra s'en souvenir lorsque nous serons à bord des bus népalais brinquebalants...

Nous arrivons à Bari et traversons la ville à pied pour rejoindre la gare maritime. J'ai une petite appréhension, car dans un coin de ma tête flotte un souvenir lointain.

C'était avec mes parents et le brother, il y a une trentaine d'années, nous allions en Grèce en camping-car. Nous devions prendre le ferry à Brindisi à l'extrême sud de l'Italie. Nous nous arrêtons sur l'autoroute pour prendre du gasoil, mais le camping-car ne repart pas, batterie 🔋 à plat ! Je ne sais plus exactement comment nous nous débrouillons pour nous faire dépanner, puis repartons en trombe (à 110 quoi !) et arrivons à Brindisi dans des embouteillages indescriptibles. On se dit que les vacances sont foutues, le ferry va partir sans nous. Nous partons à pied dans un stress incroyable chercher le bureau pour retirer le bon d'embarquement. Nous tombons alors sur un type de la compagnie maritime qui comprend bien la situation et qui s'emploie à nous ouvrir la route jusqu'au bateau en demandant à chaque voiture de bien vouloir libérer un espace. Tel Moïse au milieu de la Mer Rouge, voilà notre camping car qui fend la marée de voitures (Franchement, j'exagère à peine !) et embarque finalement à la dernière seconde sur le ferry !

Bon, pour nous cela ne s'est pas exactement passé comme ça et heureusement, même si nous avons eu un peu de mal à trouver le bon guichet d'embarquement pour la Grèce à la gare maritime.

En traversant Bari, on s'est surtout dit qu'on aurait dû rester au moins une nuit, nous sommes tombés sous le charme de la vieille ville.


La traversée de Bari

Nous voilà donc au port, prêts pour l'embarquement.

A bord, les enfants sont surexcités, ce doit être l'air de l'Adriatique... Nous appareillons à 19h30, avec le décalage horaire entre la Grèce et l'Italie, nous avancerons nos montres d'une heure pendant la traversée.

Le réveil à 4h (heure française) pique un peu et nous décidons de finir notre nuit au terminal d'Igoumenitsa avant d'aller chercher un bus.

Fin de nuit à Igoumenitsa

Nous avons maintenant 2 jours pour profiter de la douceur de vivre de Ioannina et de son lac.

Yassus !

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En France, depuis le mythique sketche des Inconnus, tout le monde ou presque connaît la différence entre le bon et le mauvais chasseur. En Chartreuse, je me suis mis à chasser la Galinette cendrée, mais je rentre souvent brocouille.

Et bien en Grèce, figurez vous qu'il y a le bon et le mauvais ours.

Environ 400 ours vivent dans le pays, et ils sont principalement présents dans les zones montagneuses du Nord Ouest, à la frontière avec l'Albanie. Rajoutez 700 loups et vous comprendrez que les bergers de la région ont du s'adapter depuis longtemps à ces deux prédateurs. Ici ce n'est pas le Patou des Pyrénées, mais l'Ellenikos Poimenikos le chien de berger traditionnel qui veille sur les troupeaux. C'est un descendant direct du Molosse, terme qui aujourd'hui désigne un chien avec un corps et une tête massifs, mais qui dans l'Antiquité désignait les chiens du peuple Molosse, peuple de l'Epire, région de Grèce où nous nous trouvons... Vous me suivez toujours ? Le Molosse le plus célèbre serait Peritas, le chien d'Alexandre le Grand.

Quel rapport avec le bon et le mauvais ours ?

C'est l'hôte de notre guest house de Ioannina, qui a passé sa jeunesse dans les montagnes, qui m'a expliqué comment faire la distinction. L'ours est un omnivore, il mange vraiment de tout, y compris des charognes d'animaux. Et bien en Grèce, certains ours, les mauvais, ont pour habitude d'aller se servir dans les cimetières. Oui, vous avez bien compris, ils sont capables de déplacer des marbres funéraires et d'ouvrir des cercueils ! Il semble que cela soit régulièrement le cas en Russie, alors pourquoi pas en Grèce ? Autant vous dire que ces ours là, on ne leur fait pas de cadeau !

Autrement, nous avons pas mal entendu parler d'un certain Ali Pasha, l'homme le plus connu de la région. Un bandit, filou, pirate, politicien, maniganceur, qui a réussi à prendre le contrôle de Ioannina (années 1800-1822) et de la région au gré d'alliances et de trahisons.


Nos journées à Ioannina ont été assez calmes, pas d'ours, ni de loups, mais une tortue 🐢 terrestre croisée sur l'île sans nom du lac Pamvotis. Croyant faire une découverte incroyable, on nous a calmé assez vite, il y en plein les forêts de la région... 😁


Ioannina a été notre premier contact avec la Grèce. Nous y avons apprécié sa douceur de vivre, ainsi que l'accueil charmant des gérants de la guesthouse. Nous nous régalons également des petits plats grecs (petits et grands).

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Lundi 29 août 22, Les Météores, Grèce

Arrivés un peu tard hier soir, de nuit, nous n'avons pas eu le temps de repérer les lieux.

Pour cette première journée de visite, nous ne cherchons pas à faire dans l'originalité. Nous suivons les indications du gérant de l'hôtel : nous nous concentrerons sur les monastères de la partie Ouest, et nous y rendons avec le premier bus du jour, départ à 9h. Nous profitons de façon classique de cet endroit, curiosité géologique extraordinaire qui abrite un haut lieu de la religion chrétienne orthodoxe. On laisse passer la foule des premiers bus avant de rentrer dans le monastère de Grand Météore.

Monastère de Grand Météore

Un tour à pieds nous emmène sous la falaise où est perché le monastère d'Ypapantis, plus habité aujourd'hui. Le monastère s'élève au dessus de nos têtes, à la verticale.

Je suis vraiment impressionnée devant une telle réalisation. Est ce la foi qui a poussé ces hommes à bâtir tout en haut de falaises aussi abruptes, avec les moyens des XIV - XVe siècle... On comprend que la poulie et le système "d'ascenseur" étaient à l'origine le moyen d'accéder à l'intérieur des lieux, avant que des escaliers ne soient construits au début du XXe siècle.

Pour les lecteurs grimpeurs du Grésivaudan, je vous mets au défi d'aller poser votre pierre là haut !

Balade jusqu'à Ypapantis niché dans la falaise à gauche de la croix

Puis nous entrons dans le monastère de "Grand Météores". C'est lumineux, très ouvert sur l'extérieur, construit en pierre et en bois. Beau lieu pour une retraite! En revanche, on ne voit absolument pas les moines ni leur lieu de recueillement ; c'est parfaitement rénové et c'est tant mieux pour les quelques habitants des lieux, mais je trouve que le côté spirituel n'est pas très présent.

Grand Météore

Un sentier nous conduit au second monastère, Varlaam. Au moment d'y entrer, on me demande de payer, en plus de l'entrée, 3,5€ pour me couvrir les jambes. En effet, pour les hommes comme pour les femmes, il est requis d'avoir les épaules et les jambes couvertes dans les monastères. Je respecte ce principe, mais au Grand Météore un tissu était prêté à cet effet. S'ils croient que je vais payer 3,5€ (plus cher que l'entrée à 3€), pour un tissu qui vient sûrement de Chine, emballé dans du plastique, et qui va ajouter du poids dans mon sac à dos, ils ne me connaissent pas ! Ce sera sans moi. Pierre et les enfants y vont. Solène aura une remarque très juste : pourquoi ne demandent ils pas aux hommes en bermuda aussi de se couvrir les jambes ?

Vue sur Varlaam
Varlaam

Nous finissons cette première journée à pied sous un soleil de plomb, à chercher un peu de fraîcheur dans la forêt.

A l'ombre dans la forêt

Une fontaine cachée derrière une chapelle nous offre un refuge bien venu !

Et toujours les mêmes teeshirt 🙃

Pour cette deuxième journée, j'ai personnellement opté pour un super guide de voyage. Ce n'est pas le Lonely Planet, ni le guide du Routard, ni le Petit Futé, c'est le "Pierre" ou " Pierre Antoine", c'est selon. Il faut toujours l'avoir à proximité en voyage. Il a juste besoin d'une carte du coin (qui se téléchargent maintenant facilement) et hop il dessine une boucle (c'est un principe, jamais un aller-retour) dont il détermine le nombre de kilomètres, le dénivelé (adapté à sa troupe), il prévoit les points de vue et même de redescendre du côté ombragé. Bref vous l'aurez compris, le 2ème jour est taillé sur mesure : nous profitons de la grandeur du lieu, alternant points de vue magnifiques sur les monastères et balade en forêt d'un point à l'autre. Nous croisons également de nouvelles tortues et un écureuil, qui ravissent les enfants.

Sur les sentiers de bon matin

Et toujours une multitude d'oliviers et de figuiers, nous régalent. Je fais la cueillette de figues pour toute la famille, là aussi c'est parfois du 8a pour attraper les plus belles !

Cueillette de figues

A très bientôt pour la suite de nos aventures dans le Pélion. Ça vous laisse le temps de situer la région sur une carte !

Une ambiance "Jurassic Park"
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Depuis que nous sommes arrivés en Grèce Solène s'est découvert une passion pour les chats. Aussi voici un petit article sur ses différentes rencontres. Attention, un intrus s'est glissé dans les photos !

Voici Alex et Sissi, ce sont les chats de notre hôtel à Tsagkarada. Rien à voir avec Alex qui fait du vélo avec ses parents et ses deux grandes sœurs dans les Balkans.

Alex. Sissi.

Petits chatons avec leur maman à côté du vieux platane de mille ans.

Deux petits chats en descendant à la plage de Damouhari.

On mangeait au restaurant et des petits chats attendaient qu'on leur donne des pâtes à la bolognaise et de la pizza au jambon.

En revenant de la plage de Chorefto il y avait un chat sur le muret de notre appartement.

Et ça c'est mon petit compagnon de voyage 🐕ouaf ouaf!

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Je vous l'avoue tout de suite, j'ai quelques scrupules à écrire cet article (1er septembre)... Un jour où les jeunes français reprennent le chemin de l'école🏫, un jour où la plupart des adultes ont retrouvé leurs collègues de travail 🖥️... Ici, nous avons passé une journée qui ressemblait furieusement à une prolongation de grandes vacances🤿.

Maintenant que vous êtes prévenus, vous avez le droit d'arrêter ici la lecture, on ne vous en voudra pas. Pour ceux qui sont tentés par un peu de soleil ☀️ grec, pimenté de Mer Egée 🐟, c'est par ici :

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Après les Météores, nous continuons notre progression vers l'Orient. Un premier bus qui pique à 5h45, puis un deuxième à 7h, sans oublier le troisième à 14h nous conduisent dans le petit village de Tsagkarada.

Dans le bus

On appelle ça des journées de transition, pendant lesquelles nous prenons notre "mal" en patience. Les enfants s'adaptent super bien, et sont vraiment cools alors que ce sont des journées un peu ennuyeuses. Mais généralement, nous sommes récompensés puissance 1000...

Nous voici donc dans la péninsule du Pélion, une bande montagneuse de 1600m d'altitude plongeant dans la mer à l'Est et à l'Ouest. Tsagkarada étant à 470m d'altitude, nous ne sommes pas au bord de la mer, mais dans une forêt luxuriante.

Le petit hôtel Filoxenia

Ce village a la particularité d'héberger un gigantesque platane 🌳 vieux de 1000 ans, impressionnant :

Un millénaire pour ce beau platane

En ce 1er septembre, nous avons naturellement pris le chemin des écoliers pour descendre à la plage de Damouhari. Vous nous suivez ?

Après le platane, tournez à gauche. Ensuite, si vous passez devant le petit chat 🐱 triste, c'est bon. Par contre, si vous arrivez au camion de pompier 🚒, c'est que vous êtes allés trop loin. Il faut revenir en arrière et prendre derrière l'église⛪. Je maîtrise les emojis un truc de ouf 😂 comme diraient les enfants !

Continuez à descendre dans la forêt.

Une forêt luxuriante dû au microclimat de la région

Lorsque vous apercevez la mer, c'est bon signe 👍 !

Tout droit jusqu'à la plage !

Plus qu'une passerelle :

A sec, comme le Bresson

Quand tu arrives à Damouhari, c'est presque le paradis...!

Là, j'ai pas de mots....

J'ai arrêté de mettre mes téléphones📱dans l'eau 😁, donc pas de photos des poissons colorés 🐠, ni même de la petite murène qui se cachait sous les rochers.

Dans une crique derrière la plage il y a un charmant petit port, ça fait un peu repère de pirates.

Le port de Damouhari

La plage plus au sud, à 2 kms vaut le coup d'œil, nous voilà donc repartis sur les sentiers, entre les biquettes et les champs d'oliviers.

Et là... C'est le drame ! On tombe sur une plage du bout du monde, genre Robinson Crusoé !

Mais il faut penser à rentrer, car si vous avez bien suivi, on a presque 500m de dénivelé à remonter... Solène n'était pas très motivée, alors on a fait du stop et une sympathique famille de Bulgares en vacances ici a bien voulu nous co-voiturer. A 7 dans la Golf, tout s'est bien passé !


Un petit PS pour finir : merci beaucoup pour tous vos commentaires (encouragements, corrections historiques, comptage de tee-shirt, léchouilles de chats...), nous les lisons avec grand plaisir et cela nous donne envie d'écrire.

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Pierre a tracé l'itinéraire du Népal, j'avais promis que je tracerais celui de la Grèce. L'objectif étant d'y passer une dizaine de jours et de rallier Istanbul. Nous avons décidé de nous concentrer sur 3 endroits, en Grèce du Nord, pour éviter de trop courir. C'est que nous sommes 4 maintenant , et plus 2 comme il y a 15 ans, pour ceux qui suivent ;-) Nous faisons attention à ménager notre jeune équipe.

Donc j'avais pointé Ioannina pour le premier contact avec la Grèce après la traversée en ferry depuis l'Italie, ensuite les Météores qu'on ne présente plus, puis j'ai pensé qu'une destination nature et plus précisément "plage" serait agréable pour tous, avant les grandes villes Istanbul puis Katmandou. Et là j'ai longuement hésité entre 2 péninsules : celle du Pélion et celle de la Chalcidique.

Ce qui m'a fait pencher vers le Pélion ? La description de cette péninsule, verte et montagneuse au centre, dont les falaises chutent de façon abrupte dans la mer : Egée à l'Est, golfe Pagasetique à l'Ouest. Et la promesse de criques magnifiques tout en bas.

Les descriptions flatteuses n'ont pas menti.

Le centre de la péninsule est un vrai paradis vert : des châtaigniers, des oliviers, figuiers, pommiers lourdement chargés de leurs fruits bordent les chemins et les routes. Les vignes des terrasses abritent de lourdes grappes de raisin, chaque maison est soigneusement fleurie. Comme cela contraste avec la sécheresse d'autres régions !

Les maisons traditionnelles sont en grosses pierres peintes en blanc, couvertes d'un toit de pierre claires également, qui brillent au soleil ☀️.

Des fontaines et de vieux platanes offrent rafraîchissement au centre de chaque village.

Descendre à la mer se mérite un peu si on loge en altitude - ce qui était notre cas les 3 premiers jours, à 470m - mais il existe des chemins qui descendent à pic, où la vue sur la Grande Bleue se précise peu a peu, et sur les dernières mètres on n'a plus qu'une envie : piquer une tête !

Je précise qu'au passage on aura cueilli quelques figues :-)

Pour moi , cette region est un vrai coup de coeur.

Et peut être pas que pour moi d'ailleurs, car la péninsule du Pélion est mentionnée dès l'Antiquité dans la mythologie grecque. Située au Sud du Mont Olympe, elle servait de résidence d'été aux Dieux Grecs, et ses forêts denses et humides étaient la patrie des Centaures, ces créatures mi-homme mi-cheval. Nous n'avons pas eu la chance d'en croiser 🙃!

En bonus, quelques rouleaux de la Mer Egée pour se relaxer 🌊🌊🌊

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Depuis le Pélion, nous prenons la direction de Thessalonique, la deuxième plus grande ville de Grèce, en enchaînant 3 bus 🚍 comme c'est maintenant la tradition 😊.

Lever de ☀️ sur Chorefto

Sur une petite route de montagne ⛰️, encombrée par les pickups des exploitations de pommes, le chauffeur maîtrise et nous mettons presque 3h pour faire 50kms jusqu'à Volos (mais c'est une moyenne de bus népalais !).

Pour le deuxième bus, il n'y a plus que trois places de libre, et le suivant part 3h plus tard. Il est temps de responsabiliser Maxime (12 ans), après tout les voyages forment la jeunesse. Nous prenons donc le bus, Solène, Anne-Laure et moi, en donnant rdv à Maxime à la gare de bus de Thessalonique (à 200 km), après lui avoir donné de quoi s'acheter un sandwich.


C'est le moment d'imaginer la tête de nos deux mamies préférées ("c'est pas vrai, ils n'ont quand même pas oser faire ça !!") 😱.


Mais non on ne l'a pas fait ! On rigole 😂. Bref, on arrive à Thessalonique dans l'après midi (tous les 4) et on file tout affamés que nous sommes dans une taverne.

Coucou depuis le resto

Thessalonique (Θεσσαλονίκη), carrefour terrestre et maritime est une ville incontournable de la région depuis l'Antiquité. De par sa position, la ville a toujours été très cosmopolite, ses habitants furent parmi les premiers à se convertir au christianisme (50 ap JC).

La cité se disputa un temps le rôle de capitale régionale avec Byzance (Istanbul), mais perdit de son influence lorsque l'empereur Constantin décida de faire de Constantinople (Istanbul), la capitale de l'Empire romain d'Orient (330 après JC).

De par sa situation stratégique, elle fut régulièrement la cible de conquêtes, donc de pillages, destructions, reconstructions : Romains, Bulgares, Sarrazins, Byzantins, Croisés, Ottomans se succèdent... Les églises devenaient des mosquées, puis redevenaient des églises...

La ville accueillit également plusieurs vagues de juifs expulsés d'ailleurs (d'Espagne en 1492 puis de Russie au 19ème), si bien qu'au début du 20ème siècle, cette communauté était la plus importante. Malheureusement, un incendie ravagea la ville en 1917, ce qui amena une grande partie des juifs à partir s'installer ailleurs, alors que ceux qui étaient restés furent déportés pendant la seconde guerre mondiale.

L'idée n'était pas de vous briser le moral mais plutôt de vous décrire en quelques lignes ce qui se ressent encore aujourd'hui, ce côté multiculturel et multi ethnique de cette ville qui aurait mérité qu'on y accorde plus de temps.

Aujourd'hui réputée pour ses festivals, universités, conférences (François Hollande y était les 8 et 9 septembre), Thessalonique connaît une vie nocturne animée, et revendique d'avoir le plus grand nombre de cafés par habitant.

Le port industriel, à l'écart du centre historique

En se baladant dans les rues étroites, on constate que les immeubles sont tous construits à peu près sur le même modèle : 7 à 8 étages et de petits balcons.

Quelques vestiges romains sont disséminés :

Initialement nous avions prévu de rallier Istanbul en passant par Sofia en Bulgarie. Mais cela nous obligeait à faire deux trajets en train en deux jours à des heures très matinales, alors qu'il est possible d'y aller directement en bus de nuit depuis Thessalonique, ce qui fait gagner une journée de voyage et une nuit d'hôtel. Nous embarquons donc le mercredi 7 septembre pour un voyage de 10h et 500 kms.

Un crazy voyage en bus

Le passage de la frontière, matérialisé par la rivière Maritsa, se fait à 3h du matin, tout le monde descend du bus, côté Grec puis côté Turc.

Passage de la frontière turque

Nous recevons notre premier tampon sur le passeport !

Lorsque nous arrivons à Istanbul, il faut prendre les transports en commun (métro + tram) pour rejoindre le centre-ville. A 8h30 c'est l'heure de pointe dans le tramway, on en laisse passer une dizaine avant de pouvoir monter.

Tram T1, comme à Lyon

Franchement, quand on arrive d'un bus de nuit et qu'on enchaîne tout ça, dans un nouveau pays, avec une nouvelle monnaie, je suis content qu'on ait, avec Anne Laure, un peu d'expérience en matière de voyage au long cours, car ça peut vite partir en cacahuète 🥜🥜🥜 🙃 ! Et les enfants nous épatent vraiment, car ils suivent le rythme sans se plaindre. Au début du voyage on avait peur de les perdre dans une grande ville, mais ils ont bien compris qu'il ne faut pas nous lâcher d'une semelle !

Cinq jours à Istanbul, avant de s'envoler pour le Népal ! Si vous êtes encore à me lire, merci, car j'ai été assez bavard 😂.

Au loin, les minarets de la mosquée bleue
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A Istanbul, plus qu'en Grèce, les chats sont omniprésents dans la rue et font partie intégrante du quotidien des habitants. Ils appartiennent à la fois à tout le monde et à personne. Quartier par quartier les gens leur donnent à manger, à boire, leur confectionnent des abris dans des cartons et parfois même des niches en bois. Les chats affectionnent particulièrement les petits restaurants de rue dans lesquels ils viennent grappiller des restes de repas. Voici donc un petit florilège de nos rencontres.

Maître corbeau 🪶 sur son arbre perché regardait inquiet ce chat 🐱 affamé...

Voici le chat le plus malin et le plus photographié d'Istanbul. Il a trouvé le moyen d'entrer dans Sainte Sophie et de se prélasser toute la journée sur la moquette bien épaisse.

Celui-ci a élu domicile sur les dalles polies de la Mosquée Souleymane le magnifique.

Ils ont le don pour trouver des endroits originaux où s'installer.

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Nous voici à Istanbul, au bout de notre périple européen. Cette mégalopole de 15 millions d'habitants tient d'une place particulière dans l'histoire ancienne et actuelle.

En contemplant des dizaines de bateaux en attente de passage du Bosphore, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour tous les ukrainiens 🇺🇦 qui vivent un véritable cauchemar depuis février. En contrôlant le Bosphore et l'accès à la Mer Noire, la Turquie joue un rôle important et subtil dans le conflit.

Cartes de la région (Google maps)

Important, car en dénonçant l'invasion russe dès les premières heures de l'agression, et en interdisant la navigation aux bâtiments militaires dans le détroit, la Turquie a bloqué la flotte russe arrivant en renfort depuis la Méditerranée. En vendant des drones de combat à l'armée ukrainienne elle lui a permi des succès militaires, notamment, il semblerait, le fait d'avoir coulé le navire amiral Moskva le 14 avril.

Subtil, car le Président turc ne peut se brouiller avec la Russie, dont il dépend fortement pour le gaz. Il dénonce les sanctions économiques prises par l'Europe et les USA. La Turquie (qui accueille 100000 réfugiés ukrainiens) est devenue une valeur refuge pour tous les oligarques chassés d'Europe. Ici ils peuvent voyager en toute tranquillité et mettre à l'abri leurs yachts menacés de saisie.

Ce jeu d'équilibriste lui permet d'être le seul à pouvoir discuter avec Poutine. Grâce aux tractations de ses diplomates, un accord d'exportation des céréales ukrainiennes a pu être signé et des cargos empruntent le Bosphore pour écouler les milliers de tonnes de maïs et de blé bloquées depuis des mois.

Le GOZO, par exemple, pris en photo le 11/09, se dirige à vide vers Odessa. On peut imaginer qu'il va participer à l'exportation des céréales.

Avec simplement le nom du bateau, il est aujourd'hui facile d'obtenir tout un tas d'informations sur ses caractéristiques, sa provenance et sa destination : wesselfinder.

GOZO

Ici une situation complètement étrange : le navire MIKHAIL NENASHEV, battant pavillon russe, à destination de la Russie, vers le port de Kavkaz, avec le drapeau ukrainien peint sur la cheminée ! Si quelqu'un trouve une explication....

MIKHAIL NENASHEV

OREL 5 pavillon ukrainien se dirige vers lzmail en Ukraine.

OREL 5

Observés également, 2 tankers (pétroliers) faisant route vers Novorossiysk (point rouge sur la carte ci-dessous), un terminal industriel russe, permettant l'exportation du pétrole pompé en Mer Caspienne via un oléoduc de 1300 km. Ces bateaux sont impressionnants (273m pour le Scf Samotlor).

Bon, et à part pister les cargos, vous avez vu quoi sur le Bosphore ?

Des "yalis", de grandes maisons en bois bâties au bord de l'eau datant de l'ère Ottomane. Elles se monnayent, paraît-il, à prix d'or.

Yalis sur la rive européenne du Bosphore
D'autres plus imposantes

Un manoir du 19ème siècle aujourd'hui reconverti en hôtel de luxe, privatisable pour les mariages (presque aussi bien que le château du Touvet).

Manoir Sait Halim Pasa

Le premier pont reliant l'Europe à l'Asie, construit en 1973.

Pont des martyrs du 15 juillet

La magnifique mosquée d'Ortaköy, qui a la particularité d'avoir de nombreuses ouvertures sur le Bosphore afin de faire profiter les fidèles des couleurs changeantes de la mer. L'intérieur, que nous n'avons pas visité, est splendide et baigné de lumière.

mosquée d'Ortaköy

Le pont Yavuz Sultan Selim, troisième et dernier pont construit sur le Bosphore et inauguré en 2016. Il est à la fois à haubans et suspendu. Sans doute pour bien supporter les 2 voies ferrées et les 8 voies de circulation routière... A l'horizon, la mer Noire.

Yavuz Sultan Selim Bridge

Deux femmes sur le bateau dont j'adore le style incroyable.

Un contre jour qui met bien en relief les minarets d'Eminönü.

Les minarets du quartier d'Eminönü

En conclusion, un tour sur le Bosphore vaut vraiment la peine, et permet de s'extirper de la frénésie du centre ville. Nous avons pris la ligne régulière de bateau-bus, et cela nous a coûté 2 euros/personne (merci Stéph et Guillaume pour le tuyau !).

En cadeau bonus, un clip de rap turc, tourné... sur le Bosphore, évidemment !

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Et oui, il n'y a pas que les églises romaines qui peuvent être monumentales, les Ottomans, dans un style bien caractéristique, sont de grands bâtisseurs de mosquées. Voici la mosquée Süleymaniye 🕌, moins grandiose que la mosquée bleue (Mosquée Sultanamet, en face de Sainte Sophie), mais beaucoup plus intéressante à mon avis.

Tout d'abord parce que la mosquée bleue est en pleine restauration et que sa visite ne présente actuellement aucun intérêt. Mais aussi parce que la mosquée Süleymaniye est bien moins fréquentée par les touristes, ce qui permet de pleinement profiter de la quiétude du lieu. En effet, les mosquées d'Istanbul sont en général des endroits agréables, clairs et calmes. Les fidèles accueillent très bien les visiteurs et, une fois que vous vous êtes déchaussés à l'entrée, vous pouvez flâner, méditer, vous installer bien confortablement sur l'épaisse moquette et vous isoler de la frénésie des rues alentours. C'est un véritable oasis permettant de faire une pause, à l'abri de la chaleur. Se poser dans le jardin ombragé agrémenté de pelouses propres et bien entretenues est une bonne alternative pour admirer la mosquée de l'extérieur.

Construite en 1550, la mosquée a été érigée sous le règne de Süleymaniye, Sultan Ottoman ayant mené l'Empire à son apogée grâce à de nombreuses conquêtes militaires en Europe de l'Est et au Moyen-Orient.

Süleymaniye Camii

En bonus, l'appel à la prière de la Mosquée Rüstem Pacha :

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Quelques photos prises lors de nos journées à arpenter le centre ville.

Dans les rues commerçantes (et il y a beaucoup de commerces !) :

La Mosquée Sokollu Mehmet Pacha, juste à côté de notre logement. Nous y passions tous les jours avant de partir en balade.

Vivez l'appel à la prière de la mosquée Sokollu Mehmet Pacha:

La mode du selfie et des poses devant les monuments.

Et toujours les mêmes teeshirt 🙃

La Mosquée Nuruosmaniye à l'entrée du grand bazar.

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Une petite note pour le plaisir des yeux sur Sainte Sophie, passage incontournable d'une visite à Istanbul, d'autant plus que depuis sa "réintégration" en mosquée en 2020, l'entrée est gratuite.

Construite au 6ème siècle, la basilique Sainte Sophie représente le symbole chrétien de l'Empire Byzantin (Empire Romain d'Orient). Elle a été endommagée aux cours des siècles par de nombreux séismes. Lorsque les Ottomans prirent Constantinople en 1453, contrairement à de nombreuses églises qui furent détruites, la basilique fut convertie en mosquée (Hagia Sophia). Suite à la création de la République de Turquie en 1923, Hagia Sophia devient un musée en 1934.

Pour plus d'informations, je vous invite à lire ce court article que j'ai trouvé très intéressant en cliquant ici ✅.


Ainsi se referme le premier chapitre de notre voyage en famille. Trois semaines denses, intenses, variées, pleines de découvertes. Ce fût un réel plaisir d'écrire tous ces articles.

Un grand merci à tous de nous avoir suivi ! 🙏

Arrivés au Népal depuis le 13 septembre, nous vous donnons rendez-vous dans un nouveau carnet : Un automne au Népal. Nous avons déjà plusieurs articles en préparation, donc à très vite 🧘!